17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 10:39

 

Un texte plein d’enseignements. Anne

En décembre 2011, les électeurs russes vont élire un nouveau parlement, puis en mars 2012 un nouveau (ou peut-être pas si nouveau) président. La blogosphère russe est le lieu où se tiennent le plus de débats publics au sujet de ces élections.

Les blogueurs ont eu des discussions animées lors de l'investiture [en anglais] du milliardaire Mikhail Prokhorov à la tête du parti Pravoe Delo (considéré par beaucoup comme un parti libéral pro-Kremlin qui serait cependant susceptible de fragmenter les votes [en anglais]), ainsi que lors de l'engagement de Poutine dans le Front du Peuple (un nouveau mouvement politique qui copie le parti au pouvoir). Mais l'internet russe (RuNet, pour Russian Internet), est-il apte à jouer un rôle significatif dans les élections russes ? Marina Litvinovich suggère que c'est loin d'être le cas,  mais de nouveaux développements politiques donnent à voir une nouvelle perspective sur cette question.    

La crise de la représentation

Leader of Russia's Pravoe Delo party, Mikhail Prokhorov, also owns the New Jersey Nets basketball team. Image by Flickr user NBANets (CC BY-NC-ND 2.0).Le dirigeant du parti russe Pravoe Delo, Mikhail Prokhorov, possède aussi le club de basketball New Jersey Nets. Image Flickr par NBANets (CC BY-NC-ND 2.0).

Le 22 juin 2011, le ministre russe de la justice a refusé d'enregistrer la création de PARNAS, le  Parti pour la Liberté du Peuple (un parti progressiste indépendant rassemblant 46 000 adhérents et dirigé par des leaders majeurs de l'opposition), en s'appuyant sur un non-respect de procédures formelles. D'après l'analyste politique Alexander Lyubarev, cette histoire est une preuve de plus que la loi qui régit la création de nouveaux partis ne contient que deux éléments :

(1) Aucun parti ne peut être fondé sans l'accord du Kremlin et (2) n'importe quel parti peut être détruit si le Kremlin le veut ainsi. Leonid Volkov, un membre du parlement (Douma) d'Ekaterinbourg et dirigeant régional du PARNAS a écrit que le Kremlin était trop effrayé pour autoriser toute opposition qui ne viennent pas du système au pouvoir. L'histoire de la création refusée de PARNAS a révélé à quel point la communauté internet russe était frustrée par le système politique russe et le manque de représentativité de ceux qui défendent des positions progressistes. Le blogueur Aldevot écrit :

Nous nous retrouvons donc avec le ‘Parti des escrocs et des voleurs' de Poutine [un surnom populaire pour le parti ‘Russie Unie'], le Front du Peuple est aussi dirigé par Poutine, la milice populaire de Zyuganov et son parti staliniste [le Parti Communiste russe], le Parti libéral-démocrate qui nous fait grincer des dents, et un parti “Pravoe Delo” bien flou. Quel ennui … Et tout ce petit “jardin fleuri” va maintenant nous être vendu comme étant un ensemble de partis INDÉPENDANTS et rivalisant les uns avec les autres …

Kmartynov, affirme toutefoisque même si PARNAS avait pu être déclaré, le problème de représentativité qu'il met en lumière n'aurait pas pour autant été résolu. Il sont en effet des millions à partager les valeurs de progrès, mais seulement quelques centaines à avoir confiance en les dirigeants libéraux actuels, écrit le blogueur. Cependant, la plupart des blogueurs considère que l'affaire constitue un problème dans le système politique russe. Comme Ilya Yashin conclut sur son blog: “Cela veut dire qu'en décembre nous aurons une nouvelle fois des élections sans choix véritable”.

En conséquence, certains, comme Andrey Govorov, ont decidé d'ignorer les élections. Anton Nossik, blogueur populaire, affirme qu'il votera pour Mikhail Prokhorov et Pravoe Delo. Comme rien ne peut véritablement changer seulement 160 jours avant les élections, Prokhorov reste le choix le plus progressiste. De son côté, Oleg Kozyrev explique que comme “toutes les manières officielles d'exprimer l'opinion de la majorité sont bloquées, la seule voie vers le changement serait une manifestation pacifique de masse”.  Leonid Volkov a résummé les conséquences de la décision du ministre de la justice :

L'exclusion de tant de militants et dirigeants hors du champ politique fait “tanguer le bateau”  [expression ironique et populaire détournant un slogan introduit par les publicitaires pro-gouvernementaux, signifiant une instabilité accrue] de  manière drastique. Nous parlons de milliers de personnes qui avaient commencé à croire en la possibilité de développer le pays dans une nouvelle direction qui soit pacifique, à croire en l'existence d'une petite fenêtre d'opportunité pour des compromis politiques conduisant à des solutions. […] Nous devrions réfléchir, puis décider, dans quelle direction continuer nos activités sans existence officielle. Mais il est clair que nos activités prendront place dans une dimension autre ; cet État n'existe plus, il est déjà désintégré. Le temps viendra où il faudra le reconstruire entièrement, et nous voulons nous y préparer maintenant. “ Mikhail Dmitriev, head of the Center for Strategic Research, talking in Barnaul. Photo by Gregory Asmolov.

Mikhail Dmitriev, directeur du Centre pour la recherche stratégique, lors d'une conférence à Barnaul. Photo de Gregory Asmolov.

“Le parti Internet

Les sentiments qui habitent aujourd'hui les blogueurs sont reflétés dans un travail de recherche qu'a récemment présenté Mikhail Dmitriev, l'un des analystes connus en Russie et le directeur du Centre de Recherche Stratégique. Lors d'une  récente conférence donnée à Barnaul, Dmitriev a expliqué que le développement économique que connaît aujourd'hui la Russie favorise une croissance rapide de sa classe moyenne.

Ces personnes ne sont pas encore représentées dans la classe politique actuelle, et ne considèrent donc pas l'élite politique actuelle comme légitime. Dmitriev suggère que ce groupe social ne va pas seulement grossir mais aussi devenir de plus en plus actif et radical, et le qualifie d'”inévitable détonateur politique”.  ”Le système politique actuel est en train d'être dépassé par la société russe”, conclut l'expert en expliquant que le système n'a ni le temps, la capacité ou la volonté de s'adapter à la nouvelle réalité électorale. Le manque de représentation politique et le fossé entre le régime politique actuel et les attentes de la population - ce que Dmitriev appelle la croissance d'un “trou noir politique” - vont donc s'accroître. D'après Alexey Levinson, un expert renommé du Centre Levada, contrairement à ce à quoi nous avons assisté par le passé, il y a de très fortes chances que le peuple ne tolère plus une falsification massive des élections. Lors de la campagne électorale puis au lendemain des élections, le sentiment d'illégitimité va significativement augmenter, impliquant de plus en plus de citoyens et atteignant une masse critique.

Dmitriev suggère que l'un des scénarii les plus probables est que ce sentiment de légitimité croissant débouche sur une crise politique après les élections. La seule manière d'éviter cela passe par la création d'un nouveau type de parti, qu'il appelle “de type Internet”. Ces partis politiques cibleraient un nombre significatif d'électeurs urbains et n'aurait pas besoin  de s'appuyer sur des fortes structures à l'échelle régionale. De manière encore plus importante, ils auraient à “fonctionner par le biais d'internet avec une prédominance du ‘online', requérant des mises à jour rapides de contenu”. De tels “partis internet” sont-ils à même de combler le “trou noir politique” de la Russie ?  En particulier alors que la législation russe impose des contraintes pratiquement insurmontables aux partis politiques.  Vicktor Korb, un blogueur et militant politique à Omsk, soutient que le futur de la politique appartient aux mouvements civiques et aux organisations auto-gérées plutôt qu'aux structures politiques traditionnelles :

Aucun parti ne répond aux exigences modernes de transparence dans les relations entre les citoyens et aux mouvements d'initiatives citoyennes indépendantes. Pour être plus précis, bien sûr qu'il peut y avoir des organisations qui répondent à ces conditions et se désignent comme partis, mais ce ne sont en réalité pas des partis, plutôt des mouvements ou des réseaux.

D'après Korb, l'ancien type de régime politique s'est maintenu jusqu'à aujourd'hui car la plupart des militants politiques consacrent toujours leur forces aux schémas électoraux traditionnels et continuent d'impliquer des personnes qui sont intéressées par le fait de  ‘faire de la politique', et non pas par agir pour obtenir des résultats concrets. Korb suggère que la décision du PARNAS de faire l'effort de participer au système politique classique était un exemple de collaboration douce, qui “détourne les ressources nécessaires de  modes de confrontation avec le régime qui seraient beaucoup plus efficaces.”Dans cette perspective, le refus d'enregistrer la création du parti peut être perçu comme un événement positif puisqu'il va susciter une dynamique civique hors des partis, alors que ceux qui s'intéressent  à la politique pour leurs intérêts personnels vont rester dans la structure traditionnelle des partis.

L'Internet et le nouveau système politique 

Traditional system unable to establish network-based relations. Protest against Mayor Yuriy Luzhkov in Moscow. Photo by Andrey Chernyavskiy, copyright Demotix (21/09/2010).Le système politique traditionnel qui existe en Russie est incapable d'intégrer des réseaux de citoyens. Manifestation contre le maire de Moscou Youri Luzhkov. Photo de Andrey Chernyavskiy, copyright Demotix (21/09/2010).

Le rôle d'internet va beaucoup plus loin que la simple création d'un discours critique. En 2010, l'internet russe a été le lieu d'une activité citoyenne accrue qui n'était affiliée à aucun acteur politique ni à aucune idéologie (comme cela a été reflété dans les articles de notre rubrique “RuNet”, comme par exemple ici). En même temps, d'après l'étude “Cartographier la blogosphère russophone” du Berkman Center, les discussions qui prennent place sur les blogs russes se révèlent être très vives.

L'incapacité du système actuel basé sur les partis politiques à représenter les intérêts de large groupes sociaux incite ces groupes à se tourner vers l'internet à la recherche d'alternatives. En réalité, la nature du système actuel tend à être une imitation d'un réel système parlementaire. La possible émergence d'un nouveau type de système politique est une réponse à l'exposition croissante à cette imitation, et tente de remplir le vide politique qui se cache derrière cette imitation. Le nouveau système devrait inclure des institutions nouvelles se basant sur l'internet ainsi qu'un nouveau modèle d'élites. Les deux options - un système politique traditionnel et un système émergent basé sur des réseaux en ligne - peuvent co-exister dans le même pays, mais cette co-existence ne pourra pas durer longtemps. Il arrivera un moment où le système traditionnel ne pourra plus ignorer le pouvoir grandissant du nouveau système, et où le nouveau système ne voudra plus tolérer le manque de sérieux et de responsabilité de “l'ancien”.

Le “trou noir” décrit par Dmitriev pourrait atteindre son point de basculement lorsque l'existence simultanée de ces deux mondes ne pourra plus se poursuivre. Ce moment pourra être atteint après les élections, mais aussi après n'importe quel type de crise, par exemple une catastrophe naturelle. Lors de ce moment de confrontation, le système politique traditionnel sera en face de deux choix : s'adapter rapidement à la nouvelle réalité, ou restreindre le pouvoir du nouveau système politique par une législation radicale sur l'internet et plus de répression. Le premier scénario requiert du système en place un haut niveau de flexibilité et une capacité d'adaptation - deux éléments peu probables.

Le système traditionnel peut suggérer (et il a déjà commencé à le faire) divers modes de collaboration qui permettraient de remédier à sa fragmentation et son isolation de la population, mais de telles mesures ne seraient pas suffisantes pour éviter le mécontentement grandissant dû au manque de représentation politique. Ce second scénario pourrait avoir des conséquences imprévisibles, mais comme les récents évènements dans les pays arabes l'ont montré, restreindre la liberté sur internet ne fera qu'accroître le pouvoir politique de la société civile y ayant accès. Parallèlement, certains experts, comme Vladimir Gelman, affirment que le système politique basé sur les réseaux internet n'est qu'un autre type d'imitation qui éloigne de la vie politique des personnes qui pourraient s'y impliquer activement.

Les dynamiques des révolutions qui ont utilisé les réseaux sociaux

"Pour l'heure de Samara !" Les régions russes manifestent contre un changement de fuseau horaire. Photo par Misha Denisov, copyright Demotix (11/12/2010).

L'analyse du cas russe permet de dégager des tendances générales quant au rôle des réseaux dans la politique pour le futur. En premier lieu, plus un gouvernement rend peu de comptes à la population et donne le sentiment de ne pas être compétent, plus la société civile présente sur les réseaux sociaux sera forte. Ensuite, plus le fossé entre le système politique traditionnel et les réseaux citoyens se creusera, plus leur confrontation deviendra probable.

Enfin, cette confrontation mènera à une crise lorsque le gouvernement sera confronté au choix soit de s'adapter et de collaborer avec le nouveau système, soit de réprimer ce dernier. Le scénario 'souple' d'un changement politique progressif est certainement moins violent ; mais il implique aussi le danger d'une collaboration ne s'accompagnant pas de changement politique profond, ce qui ne ferait que retarder l'arrivée de la crise. Le scénario d'une confrontation peut s'avérer violent et mener à différent types de révolutions ou à un durcissement de la nature autoritaire du gouvernement si celui-ci contrôle, restreint et diminue les forces des réseaux citoyens.

L'image en médaillon montre une marche pour la liberté d'expression ayant eu lieu à Moscou ; photo prise par Chernavskiy Alexander, copyright Demotix (31/08/2010).

  Creative Commons License Ecrit par Gregory Asmolov · Traduit par Suzanne Renard

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 09:44

 

 

Electeurs européens, entrez dans l’histoire… at exdisciplesleblog

Electeurs européens, entrez dans l’histoire… at exdisciplesleblog | Les Chroniques du Chaos | Scoop.it

La pensée n’est pas libre, parce que la pensée est à l’origine de l’action, c’est pour cela qu’elle ne peut être libre dans notre société totalitaire, elle n’a que l’apparence de la liberté, l’habillage trompeur masquant un mensonge ravageur, ce déguisement est nécessaire pour maintenir l’édifice .

Toute action est générée par une pensée, y’a que les pensées elles nous sont insufflées par des autorités qui ont pour fonction de maintenir le système debout, alors les mots sont au service de ce simulacre et tous depuis qu’on est petit de répéter sagement ce que l’on nous apprend, un bon élève n’est-il pas avant tout celui qui se conforme à CE qu’on lui met dans la tête, et on ne lui apprend jamais comment penser, on lui apprend juste CE qu’il faut penser, ce qu’il faut dire et répéter pour être reconnu bon soldat, nulle originalité n’est bienvenue, c’est le conformisme qui est de mise, l’accord tacite avec l’idéologie ambiante, c’est ça qui fait un bon élève, pas de pas de côté, du net, du propre, des pensées automatiques, stéréotypées qui font qu’on entre dans le moule proprement sans faux plis, Bernays qui savait de quoi il parlait le bougre parle du système scolaire en ces termes, chapitre 2 ” la nouvelle propagande” :

” Le trio de la révolution industrielle, c’est le moteur à vapeur, la presse à outils et l’instruction publique. La minorité a découvert le moyen d’influencer la majorité dans le sens de ses intérêts , on engage la foule dans la direction voulue.

L’école n’a pas donné de capacités intellectuelles, l’élève sait lire , écrire, compter, l’instruction lui a donné des vignettes en caoutchouc, des tampons encreurs, avec des slogans publicitaires, des éditoriaux, des informations scientifiques, toutes les futilités de la presse populaire, et les platitudes de l’histoire , mais pas l’ombre d’une PENSEE ORIGINALE. Vignettes reproduites à des millions d’exemplaires. On les expose à des stimuli identiques pour qu’elles s’impriment toutes de la même manière….”

C’est écrit en 1928!!!!!!!

Tout est dit, la réalité comme dit Orwell, elle n’est pas dehors comme on le pense, elle est dans nos têtes, c’est une construction, il l’avait bien compris, lui!

On n’a jamais autant menti qu’à notre époque, tous les progrès techniques sont mis au service du mensonge généralisé, c’est le propre d’un système totalitaire de baigner là-dedans ad nauseam, c’est grossier et c’est un mépris constant des facultés mentales des hommes qui reçoivent ces messages, la vérité pour ce type de système n’a d’ailleurs rien à voir avec l’universel, non, car cette objectivité là n’a aucun sens pour sa préservation, la pensée n’est pas valorisée en tant que nature de pensée, la pensée est instrumentalisée , et c’est cela qui fait toute la différence, elle est une arme au service d’une transformation du réel.

Je crois que la vérité est la nourriture des âmes fortes, et qu’elle ne se laisse pas apprivoiser facilement, il y a des vérités qui éblouissent comme un soleil qu’on regarde de face, elles aveuglent , c’est l’exemple des causes qui sont sous nos yeux, criantes de lisibilité et qui ne sont pas lisibles par la majorité, cela ne manque pas de nous étonner mais cela ne devrait pas nous étonner, il y a juste que la lumière est trop crue, et que nous avions oublié que les yeux sont sensibles.

A notre niveau, avec ce qui nous occupe, il faut user de métaphores, d’habillages pour essayer d’affaiblir l’intensité de la lumière afin qu’elle soit perceptible par le plus grand nombre, sinon rien ne sera possible, c’est trop dur et trop rude de s’y frotter directement, ça ébranle et ça fait fuir forcément, c’est pour cela que je dis que la vérité appartient aux âmes fortes .

Ce que nous faisons chacun à notre façon, c’est d’oeuvrer sur notre dernier champ de bataille qui est celui des idées, c’est là que nous devons batailler, guerroyer noblement, user de figures qui amèneront des interrogations, des doutes, et une relecture au final du vécu de chacun, je pense que c’est l’ultime lutte et elle doit être sans relâche afin que nous n’ayons aucun regret, c’est ce qui me fait multiplier les forums, pour essayer de ci de là de semer des petites graines qui germeront je l’espère. Les structures sont gangrénées, la seule voie aujourd’hui il me semble, c’est la cellule qu’il nous revient de dynamiser, par un supplément d’être au détriment d’un supplément d’avoir.

Amenez les gens à s’intéresser aux affaires du monde, réhabiliter les savoirs, la philosophie, la sociologie, qui apprendront aux gens à relier, à donner sens et vie à ce qu’ils vivent, renouer les liens, montrer dans nos rapports quotidiens que le vivre ensemble est possible et qu’il peut être porteur de joie, il me semble qu’il y a quand même des brèches qui valent le coup qu’on s’y essaie, ce qu’il faut faire c’est tout ce qui est en notre pouvoir, ensuite, ce sera une autre histoire;

C’est ce que je crois aujourd’hui à défaut de le savoir.

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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 06:35

 

 

Un message de solidarité depuis le Venezuela
 Par Jesse Chacon

lundi 18 juillet 2011

Après plusieurs décennies d’un voyage organisé dans un monde d’apolitisme et de démobilisation, la jeunesse espagnole redescend dans la rue. Avec un taux de chômage dépassant les 40% chez les moins de 30 ans, ils disent et sentent qu’ils n’ont pas d’avenir.

Ils émergent d’une léthargie néolibérale prolongée qui les a convertis en un « item » de plus dans les études de marché, en une marchandise de plus sur les grand marchés du consumérisme international.

Parmi leurs demandes et leurs analyses nous trouvons des messages comme ceux-ci :

« Il se peut que nos politiques ne sachent pas ce qui est arrivé aux citoyens ses dernières années ou alors il s’en fichent. Ils ne connaissent sûrement pas les conséquences des réformes libérales. Ils ne savent pas ce que signifie pour 5 millions de personnes de se retrouver sans travail. Peut-être ignorent-ils que la mise en marche du Plan Bolonia implique le démantèlement de l’université publique, que l’éducation concertée (écoles publiques dont la gestion est sous-traitée par l’État à des écoles privées) saigne le budget de l’éducation publique. Ils ignorent surement que des centaines de familles doivent remettre leur maison aux banques et continuer à leur payer le prêt contracté. Ils ne s’imaginent même pas que les hôpitaux privés sont plus chers et qu’ils contribuent au délabrement d’une santé publique déjà mal en point. Il se peut que personne ne leur ait dit que les citoyens refusent que l’on sauve les banques privées avec des fonds publics. » (Jeune manifestant madrilène de la Puerta del Sol).

Et dire qu’au Venezuela, alors que toutes ses problématiques ont été assumées par le gouvernement révolutionnaire, existe un petit groupe de jeunes que l’irrationalité de l’opposition a réussi à emmener vers le scepticisme et l’angoisse. Aussi insolite que cela puisse paraître, ceux-ci rêvent de trouver leur épanouissement à l’étranger et de construire ce rêve ibérique qui s’effondre sous leurs yeux à travers Facebook et twitter depuis la Puerta del Sol.

Le paradis espagnol n’existe pas. Il a eu son moment de gloire avant d’être anéanti par la furie franquiste qui perdure encore aujourd’hui sous une façade démocratique alors qu’expire cette prétendue transition.

En ce début de siècle, Alors que le néolibéralisme finissait de détruire les rêves des citoyen(ne)s espagnol(e)s, au même moment, en Amérique Latine, leurs anciennes colonies sont en train de développer un modèle qui vise à répondre aux demandes du plus grand nombre. En Espagne l’année 2010 s’est achevée avec 20% de chômeurs contre 6.7% au Venezuela - malgré la crise mondiale.

Dans cette même logique, alors que l’Espagne privatise la santé et l’éducation, le Venezuela reconstruit progressivement ces espaces d’inclusion que sont l’éducation, l’emploi, la santé, le système de retraite et le logement.

Le peuple vénézuélien fut à l’avant-garde de cette lutte contre ce modèle. Déjà le 27 février 1989, à l’instar des espagnols, des grecs et des nord-africains aujourd’hui, le peuple vénézuélien se soulevait contre le système, sans organisation, sans programme mais avec un adversaire clairement défini : le modèle capitaliste.

Il est important que la jeunesse vénézuélienne et celle du monde entier suivent avec beaucoup d’attention ce qui se passe en Espagne. Là-bas les jeunes ont dit : « Avant nous n’avions pas de raison de nous battre, nous étions une génération gloutonne, aujourd’hui nous n’avons pas de futur ». Devant cette situation, les jeunes ont choisi de lutter. A ce propos, leur message est clair : « Si tu te bats, tu peux perdre. Mais si tu ne te bats pas, tu es perdu ».

Cette volonté de lutte est la réaction d’une jeunesse indignée contre le remodelage façon néolibéral de leur pays mise en place et dirigée par la social-démocratie et la droite dure.

Les jeunes espagnols ont parfaitement identifié leurs adversaires, ils les dénoncent dans leurs slogans. Ce sont les banquiers et les politiques qu’ils accusent d’avoir montés conjointement ces structures corrompues qui saignent le pays. Ceci est fondamental car le rôle politique du capital est mis en évidence. Le capital tire les ficelles des marionnettes politiques. Il ne s’agit plus du concept de gouvernement corrompu uniquement, mais d’une association de malfaiteurs qui associe le monde de la finance et le monde politique. C’est le capital qui vole et s’approprie avidement les ressources publiques afin de sortir du rouge en temps de crise ignorant ainsi sa rhétorique d’austérité fiscale, d’efficacité. Que d’hypocrisie !

Ceci, les jeunes ne l’acceptent plus !

Cette grande vague générationnelle dépasse le cadre d’une lecture faite à partir des mouvements sociaux ou de la sociologie politique. Plus qu’a l’émergence d’un nouvel acteur social ou mouvement social, nous assistons à la genèse d’une nouvelle atmosphère sociale, politique et culturelle. Une atmosphère de malaise général face à la crise mais avec une particularité importante : contrairement aux vagues de protestation juvéniles qui ont précédé la chute du mur de Berlin, celle-ci a des exigences claires et un adversaire bien déterminé.

Ce protagonisme nouveau de la jeunesse espagnol est beaucoup plus proche de celui de la génération utopique des années 60 qui avait pour contexte les luttes dans le tiers monde : les luttes anticoloniales, les nationalisations et la réforme agraire, le nouvel habitat, la nouvelle science, la nouvelle université, l’avortement, la libération sexuelle et les rêves révolutionnaires. Pendant qu’en Europe et particulièrement aux USA, la jeunesse se mobilisait contra la guerre. Dans son ensemble, la génération des années 60 représenta un défi politique et culturel au mode de vie de cette société capitaliste d’après guerre.

Aujourd’hui en Espagne comme au Venezuela le 27 février de 1989, nous constatons l’irruption de la jeunesse indignée qui, tournant le dos aux agendas individuels, prend les rues. La rage croît. Cependant, dans cette première phase, tout comme le Venezuela élabora l’agenda bolivarien, un programme doit être établi en Espagne et une proposition antisystème, comme une convocation à une assemblée constituante, doit être lancée afin de pouvoir inaugurer, comme dans notre pays, une époque de révolution sociale scellée par un pacte social, incluant et démocratique : une nouvelle constitution !

L’indignation actuelle ne se transformera en changement que si cette génération espagnole, tout comme la vénézuélienne le fit en 1989, est capable de réapprendre la politique et la convertir en catalyseur du changement social.

Jesse Chacón

Directeur de la Fondation GISXXI

www.gisxxi.org

Original : Juventud Española : Necesidad de reaprender la Política, http://www.gisxxi.org/articulos/juv...

Traduction : Yerko Ivan, pour www.larevolucionvive.org.ve

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 15:34

 

 

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« Chacun doit profiter de sa semence et faire qu’elle germe jusqu’à être élue, ce que l’on peut faire en suivant les préceptes de ces propres croyances.

 

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Pour nous qui venons des Andes, ces préceptes sont Ama quilla, Amas hua, Ama llula : refuser le mensonge, la malhonnêteté, la paresse. Ne jamais perdre son temps et rester actif en permanence. Personnellement je ne travaille pas, je déteste travailler, mais en même temps je suis toujours actif ; je ne perds pas un seul instant. Je m’adonne à telle ou telle activité et je prends du plaisir à m’y consacrer. Notre mission est d’aider tous ceux pour qui le travail est devenu un esclavage afin que chaque homme, chaque femme fasse ce qui l’attire le plus et y prenne du plaisir.

 

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Retourner la terre avec les mains est un plaisir. Mais le faire avec la houe et la pioche, c’est se réjouir de la sueur et de l’effort ; ce n’est plus un travail mais un bonheur merveilleux. Ainsi l’être humain doit profiter du moment présent et remercier le ciel d’être en vie, profiter de chaque instant pour être heureux et contribuer au bonheur. Profiter de chaque instant pour que la nature ne perde pas son harmonie, se réjouir en tout instant que l’eau ne soit pas contaminée, que la terre demeure fertile, que la couche d’ozone ne soit pas davantage endommgée, que les villes ne soient pas d’avantage polluée et ainsi de suite.

 

 

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En luttant de cette manière en restant actif, la semence que nous incarnons se fortifie et alors viendra le moment où la mère-nature décidera que cette semence est suffisamment mûre pour poursuivre son existence et assurer l’avenir »

ALBERTO TACO TAJCO (Equateur)

Dans : « Le retour de l’Homme Rouge »

 


 

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 09:09

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Ainsi donc la question :

« Comment nous réapproprier le pouvoir de décision sur nos propres destins ?»


Les ébauches de réponses dessinent plusieurs tendances au sein des Indignés et posent de nouvelles questions.

 

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La question devient alors celle du degré de compossibilité des différents  projets  de vie  entre indignés mais aussi entre chacun des habitants de la planète. Ce concept exprime la possibilité pour deux projets de vie de se réaliser simultanément sur notre même planète. Dans le sens où je l’utilise, il suppose un principe d’équité.( Rappelons que l’équité est avec les codes, la jurisprudence et la coutume un des 4 piliers du droit belge.)

 

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Autrement dit : si le monde des idées est vaste, le monde matériel est quant à lui limité. Des personnes qui voudraient accaparer l’ensemble des ressources de la planète auraient un projet de vie résolument incompossible avec l’ensemble des projets de vie de tous les autres habitants de la planète. A l’autre extrême se trouvent des projets qui sont totalement complémentaire et s’enrichissent les uns les autres, amenant plus de bien-être pour tous, sans que nous ayons besoin politiquement d’être d’accord sur tout. Projets totalement compossibles.

Une compossibilité optimale suppose de vivre "en bons voisins" d'un bout à l'autre de la planète. (en Espagnol vecinos sont à la fois voisins et citoyens)

 

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« Là où le tissu social est élimé, il nous faut tisser la trame de la convivialité »

Autrement dit  : "face au plans individuels d'intégration sociale proposont des plans collectifs d'intégration conviviale"

L’intégration sociale individuelle est de plus en plus défaillante. L’exclusion croissante met au rebut toujours plus de forces vives, d’intelligence, de compétences. Pourquoi ?

L’ingénierie sociale crée des moules toujours plus contraignants obligeant toujours d’avantage ceux qui veulent être admis au sein du système à se programmer pour. Soit l’opposé de l’autodétermination.


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Il existe pour les personnes en recherche – volontaire ou forcée – d’un emploi des listes de termes –condensés d’économisme – qui sont ceux à travers lesquelles la personne devra se définir face à un employeur potentiel. Obligation est faite à nombre d’entre elles  de participer à des ateliers où se pratique une psychologie comportementaliste – orientée vers les manipulations des inconscients collectifs -, d’autres ateliers préparent les candidats à se soumettre au lien de subordination…

 

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Or je constate que certaines  (la plupart ? d'où problème de santé publique ?) personnes sont incapables de se fondre dans de tels moules. Certaines se retrouvent alors sous « thérapie ! » médicamenteuse afin d’anesthésier leurs réactions de rejet des conditionnements qui leur sont imposés.

D’autres plus soucieuses de leur santé que d’intégration sociale se retrouvent résolument non socialement intégrables et irréductibles. Non intégrables et irréductible tant au sens littéral de ces termes que dans leur utilisation mathématique.

Une petite phrase que je vous donne à méditer : « L’économisme – système idéologique dominant en Occident – est un réductionnisme. » Il use du bâton quand la carotte ne sufit plus.

 

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Et :

« Qui dit intégrabilité évoque des trajectoires linéaires or les processus d’évolution dans leur libre développement – hors intervention des hommes - ne sont pas linéaires »

Autrement dit : Le système nous contraint à nous fondre dans des processus qui s’opposent, s’interposent et détruisent les processus spontanés de l’évolution »

 

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Je crois donc pouvoir dire que de nombreux indignés sont dans cette logique de retour aux processus naturels vitaux – être adaptés à la vie en tant que principe d’évolution – ce qui est résolument incompatible avec une adaptation sociale principe létal de contrainte du vivant sommé d’obéir et de se soumettre à des lois qui sont celles qui régissent les mouvements des choses inanimées (et encore dans de très strictes conditions aux limites.)

 

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C’est un autre chapitre: la question des sciences et de leurs domaines de validité respectifs. Retenons qu’il n’est pas possible actuellement d’être adaptés à la fois à la vie et à la société. La conséquence étant que rebutés  par la société - dans le double sens de  nous ne voulons pas de la société et la société ne veut pas de nous – se retrouve dans la marge un vivier toujours plus riche de compétences, savoir-faire, inventivité, créativité.

 

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Or l’espace public lui est en constant rétrécissement…ce qui n’est pas sans évoquer les modalités de l’invasion des territoires indigène d’un continent devenu Amérique et de traités qui successivement  voit les « réserves » se réduire comme peau de chagrin. (Voir à ce sujet Nancy Delanoë, le titre ?)

La réappropriation de notre pouvoir de décision ne se fera pas sans une reconquête du territoire. Il faut donc comprendre et étudier les mécanismes qui président à une confiscation globale des territoires des Peuples de la Terre.

 

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J’ai repéré personnellement deux mécanismes ;

-     - Le premier est un surendettement induit qui débouche sur la confiscation pour non-remboursement de la dette. Endettée, la Belgique l’est par-dessus la tête, elle en étouffe et en suffoque.

-      Il s’agit donc de repérer les dettes qui ont un caractère léonin (qui favorise démesurément une des partie au détriment de l’autre) et de remettre en questions leur domaine de validité

-     - l’autre mécanisme est un double processus : dans une première phase sont déclarée patrimoine de l’humanité les écosystèmes les plus précieux de la planète, dans une deuxième phase ils sont livrés en pâture  aux griffes des promoteurs privés qui les transforment en zone de tourisme écologique pour bobos dans le monde du tout marchandisable. Une telle main mise se fait toujours au détriment des populations locales dont une partie se voit refoulée du territoire, d’autres auront le douteux plaisir de servir de domestiques ou d'objets de curiosité aux seigneurs touristes, couleur locale.


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« Comment nous réapproprier le territoire ? » suppose une question préalable : comment faire apparaître la légitimité de cette réappropriation. Une des conditions de légitimité de cette réappropriation est la réaffectation des territoires  aux Biens Publics » ou « comment mettre fin aux enclosures ? »

Deux pistes intéressantes : les études de Régine Pernoud sur les formes morcelées de propriétés dans nos âges moyens et une approche de la propriété partagée dans les sociétés pré-capitalistes d’autres continents.

 

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Ces recherches sont aussi une évaluation du degré de compossibilité existant entre différents modes d’appropriations de la Terre et supposent la possibilité d’une totale non-appropriation fondée sur le principe : « la Terre ne nous appartient pas, nous appartenons à la Terre au sens où « nous faisons partie de ».

A suivre

Anne W

 

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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 20:04

 

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Mes propos n'engagent que moi, ils sont l'écho de paroles partagées

 

Dans le texte précédent, j’ai donc mis en évidence ce qui me semble être non seulement  la question commune des Indignés et qui est une question partagée par une bonne partie de la population.

Comment s"approprier le pouvoir de décision dans les enjeux qui nous concernent ?

 

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Deux approches complémentaires pour répondre à cette question.

Une approche globale qui établit la distribution des centres de décisions sur la planète. Là-dessus déjà nous ne sommes plus d’accord. Mais est-il nécessaire d’être tout à fait d‘accord quant à l’approche globale pour avoir sur le terrain une action locale concertée et fructueuse ?

 

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Je ne pense pas. S’il existe, au sein des indignés, des courants de pensée, des familles, et aussi des que personnes appartenant à des mouvements de la politique et qui sont là pour noyauter,  si cela crée indubitablement des affinités sélectives et des oppositions parfois farouches, cela ne résume pas le tout de ce pouvoir catalyseur  des assemblées et des lieux investis, zones autonomes temporaires, champs d’expérimentation du pouvoir de décision collectif. Que certains appellent cela « démocratie réelle », que d’autres veuillent en venir à un autre concept pour désigner la chose, ce qui compte ici, c’est le phénomène en devenir dans sa pleine manifestation avec tous les processus qui le composent et non les étiquettes qu’on lui colle pour l’exprimer.

 

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Toute étiquette à ce stade-ci ne peut être que réductrice et vouée à canaliser un phénomène qui doit pouvoir évoluer dans sa libre spontanéité. Nous ne sommes plus dans le monde des canaux  aux tracés dictés par la nécessité mais dans celui des rivières et des fleuves dont les parcours se déterminent selon un principe de contingence (alliance du besoin – rejoindre la mer -  et des possibles - par quel chemin).

 

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Autoorganisation est un mot clé. Autodétermination en est un autre. Or c’est deux notions se retrouvent toujours dans un contexte spécifique – historique et géopolitique – qui constitue une limitation des possibles. Le principe de la « table rase » est une fiction, une expérience de penser. Appliqué dans la réalité elle implique toujours l’annihilation des courants divergents, de l’élimination physique des opposants à toutes les formes de censures et moyens de les faire appliquer.

 

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Et c’est une des contrainte que rencontre les Indignés : si nous tenons des assemblées populaires nous ne sommes pas Le Peuple, nous somme coexistant d’un peuple que nos principes nous interdisent de contraindre de quelque manière que ce soit à penser comme nous (qui ne pensons déjà pas tous de la même  façon). Nous sommes pourtant en droit d’avoir envie de le convaincre que notre souci relève de l’Intérêt Général (pris comme intérêt de ceux qui  ont le souci du Bien Commun), et celui de faire partager  ce sentiment d’urgence que partage déjà la plupart d’entre nous.

 

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Bref il ne s’agit pas de mettre un peu de mercurochrome sur un membre gangréné. Mon intime conviction est que nos manières actuelles d’habiter la planète nous conduisent droit dans le mur. Le modèle occidental est non seulement insoutenable dans ces manières de piller et de consommer, de dégrader les ressources de toute la planète, il est inacceptable dans sa volonté de s’imposer comme modèle universel auquel tous sont censé se rallier, officiellement de fait mais dans la réalité nous pouvons constater qu’il s’impose principalement par la force et l’assassinat des opposants les plus influents.

 

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Il s’agit donc d’inventer ensemble de nouvelles manières d’habiter la planète.

(à suivre)

 

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Ensemble

 

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