Source : LA VIDURE | Naître dans une explosion et finir en implosion!
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Vous pensez vivre à l’étroit dans votre trois-pièces-cuisine ?
Allez passer vos prochaines vacances dans un de ces « clapiers pour êtres humains » de Kowloon City, vous m’en direz des nouvelles. KC est un quartier les plus pauvres, dans une des cités les plus peuplées et les plus riches de la planète. Ces photos font partie d’un ensemble illustrant une enquête de l’association Soco (Society for Community Organization), une ONG hongkongaise qui s’intéresse aux droits de l’homme dans la métropole chinoise, et des conditions de vie de ses huit millions d’habitants.
Source : LA VIDURE | Naître dans une explosion et finir en implosion!
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Il y avait déjà eu l’affaire de Kiruna, cette ville de Laponie suédoise contrainte de déménager entièrement suite aux dynamitages à répétition de son sous-sol par une compagnie minières [1]. Cela n’a pas suffi non seulement c’est un massacre de l’environnement auquel le gouvernement est prêt à donner son feu vert mais en plus c’est pour le seul profit de sociétés minières qui ne reversent à l’état que 0,05% de la valeur des minerais extraits !!
C’est à l’extérieur de Jokkmokk [à l’extrême nord de la Suède], dans un bois à myrtilles entouré de lacs et de tourbières, que se joue l’un des grands bras de fer de notre époque.
Eleveurs de rennes lapons, acteurs du tourisme, universitaires et jeunes militants écologistes arrivés du Sud du pays tentent ensemble, avec les moyens du bord, de préserver le lieu-dit Kallak des tirs de mine et des forages. Et l’intervention de la police n’a pas entamé leur combativité.
De nombreux riverains du site attendent quant à eux le feu vert de l’administration. Très remonté, le conseil municipal a clairement fait savoir que les méthodes des écologistes n’étaient pas acceptables.
Il n’existe pourtant pas d’autre manière de stopper les ravages de la compagnie minière. Depuis 1992, la Suède est dotée d’une législation minière taillée sur mesure pour satisfaire les intérêts des industriels. L’objectif est de maximiser la production de minerai. Les prospecteurs ont carte blanche et les permis sont délivrés à tour de bras par l’Inspection nationale des mines, sous l’autorité de la Commission géologique suédoise.
En pratique, l’administration des mines fonctionne comme un prestataire de services au profit de l’industrie minière, tout en ayant la mission de surveiller cette dernière. La gestion par l’Inspection nationale des mines d’une affaire de forages irréguliers qui a lésé plusieurs propriétaires terriens à Jokkmokk illustre le problème induit par cette "double casquette". Après une dernière entorse à la législation, l’administration est montée au créneau pour donner un "dernier avertissement" à la compagnie en question, comme elle aurait rappelé à l’ordre un enfant tapageur.
Le projet de carrière de calcaire d’Ojnareskogen [un secteur boisé de l’île de Gotland, au Sud-est de la Suède] en fournit un autre exemple. Il est apparu qu’un haut responsable de la Commission géologique suédoise était aussi consultant pour Nordkalk, une entreprise associée au projet, tout en étant l’un des co-auteurs de l’avis de l’administration sur le projet, un document capital délivré lors de l’étude d’impact. L’ensemble du processus a été émaillé d’une série d’anomalies et, sans la désobéissance civile des militants écologistes, la forêt serait aujourd’hui saccagée.
Les citoyens n’ont pas voix au chapitre sur les projets de prospection minière des compagnies. Ni même les propriétaires des terrains concernés. Ils ne peuvent qu’espérer que l’étude d’impact soit défavorable à la compagnie en question et que celle-ci ne puisse pas démarrer l’exploitation du site. Le problème, c’est que l’étude d’impact intervient pendant la dernière phase du processus, à un stade où des sommes considérables ont déjà été investies et où des attentes ont été créées.
Les dirigeants politiques espèrent que le boom de l’exploitation minière dopera l’économie suédoise, en particulier dans les régions sous-peuplées. Il est d’autant plus curieux que l’Etat ne réclame pas sa part des matières premières. A l’entrée en service d’une mine, l’Etat n’a droit qu’à 0,05% de la valeur des minerais. A titre de comparaison, le Ghana prélève 5%, l’Inde 10%, et les provinces canadiennes environ 15% en taxes équivalentes. Pour sa part, l’Australie a introduit un impôt minier spécifique qui s’élève à 30% des bénéfices.
En Suède, les compagnies minières ne paient que l’impôt sur les sociétés, qui vient d’être revu à la baisse et auquel les multinationales n’ont aucun mal à se soustraire. Reste l’impôt sur le revenu des employés de la société qui, dans le meilleur des cas, ne sont que quelques centaines, pendant les dix à trente années que dure généralement l’exploitation d’une mine.
Dans le même temps, de lourds investissements publics sont consentis dans les infrastructures minières. Lorsque le gouvernement a présenté les efforts entrepris à l’automne dernier, le Premier ministre a expliqué que nos mines étaient l’équivalent du pétrole pour la Norvège. Drôle de discours quand on sait que c’est exactement l’inverse, en réalité. La stratégie de la politique norvégienne dans le domaine des matières premières est justement de ne pas privilégier l’extraction à tout va mais le bénéfice économique à long terme. Un raisonnement que la plupart des pays producteurs de minerais ont repris à leur compte.
Les répercussions sur l’environnement de quelques décennies d’exploitation d’une mine peuvent s’étaler sur plusieurs siècles. On ne peut pas réhabiliter une montagne transformée en gruyère, de même que l’on ne peut pas totalement prévenir les risques environnementaux. Même si les compagnies sont officiellement censées faire le ménage derrière elles, c’est toujours l’Etat qui court le plus de risques. Le nettoyage de la mine de Blaiken, non loin de Storuman [dans le nord de la Suède], que deux compagnies qui ont fait faillite ont laissé à l’état de passoire, coûtera 200 millions de couronnes [23 millions d’euros].
En 2008, l’Agence suédoise de protection de l’environnement a évalué que le coût du nettoyage des anciennes mines et du traitement de leurs déchets se situait dans une fourchette comprise entre 230 et 350 millions d’euros. Il est impossible de savoir à combien se montera l’ardoise future du boom minier que connaît la Suède aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, on peut présumer que les forages qui mitent les derniers espaces sauvages d’Europe seront un jour considérés comme des monuments à la bêtise de l’espèce humaine.
Johannes Forssberg Fokus Stockholm le 14/10/2013
Transmis par Linsay
Je n'appartiens à personne !
Source images : "http://www.photo-libre.fr">Photos Libres</a>
C’est un pur scandale, les politiciens écologistes, dans les meilleurs des cas sont des bonimenteurs au service de la boboïté verte souvent à l’encontre des droits des petits peuples. Et dans les pires, et malheureusement, c’est la règle la plus générale, ils sont le masque vert derrière lequel se dissimulent les têtes de mort des expropriateurs.
C’est bien de cela dont il est question, cette marchandisation du plus petit brin d’herbe de la moindre prairie, qui s’accompagne d’une expropriation globale pour les habitants de surfaces égalant des pays entier et certainement bien des fois notre petite Belgique. Que ce soit pour faire place aux grandes minières, à l’agro-industrie ou exploiter leur potentiel touristique, les habitants sont les grands perdants. Beaucoup connaissent l’errance des populations déplacées, environ 6 millions pour la seule Colombie. Ceux qui résistent subissent la répression, la prison, la terreur et aussi la mort. D’autres dans les moins pires des cas, ont vu le monde se transformer autour d’eux, l’espace se refermer autour d’eux, comme dans le cas des « réserves indiennes » qui se sont rétrécies comme peau de chagrin. Les espaces communs familiers disparaissent. S’en est fini de potiner chez l’épicière, qui tenait aussi radio-village. Les grandes surfaces ont éliminé les petits commerces de proximité, les fermes meurent les unes après les autres, et le bistrot ferme, le propriétaire veut multiplier son loyer… la résultante est tristounette. Les habitants se replient sur eux-mêmes pendant que les touristes triomphants arpentent les rues en propriétaires et fréquentent des commerces de luxe de produits « locaux » inaccessibles aux habitants. Le saucisson fumé du pays leur est réservé alors que les locaux vont acheter des sous-marques dans des dépôts de malbouffe.
J’ai lu tout à l’heure à la boucherie du Carrefour, la liste des 14 allergènes présents dans tous leurs produits (c’est eux qui le disent)… j’ai fait trois fois le tour du magasin, pas moyen de trouver une lentille ou un pois chiche, sinon en boîte et à des prix prohibitifs.
« Faut que ça rapporte » est la devise. « A qui ? » est la question. Pas aux habitants. Les uns perdent leur terre, les autres leurs repères mais tous y sont perdants.
Le véritable scandale :
De leur côté, les dirigeants de France Nature Environnement (FNE) – 3 000 associations revendiquées – membres du CESE ont voté l’Avis en bloc.
La destruction de nos qualités de vie que provoquent la mutation globale du monde est incommensurable, et donc pas chiffrable. C’est une véritable catastrophe transnationale qui plonge dans la désolation des milliards de personnes, larguées du système-monde. Mais aucun des acteurs politiques, ni rouge ou rose, ni vert, brun, bleu ne soulève les questions essentielles en refusant de considérer le monde en terme de profit, rentabilité, pouvoir d’achat, autant de valeur dont nous n’avons que faire. Nous ne voulons pas d’un monde qui s’achète et qui se vend, mais bien d’un monde partagé où circuler librement et nous poser sans stress quand l’envie nous en prend. Aucun ne soulève la question de savoir « qui planifie l’aménagement des territoires, dans quel cadre, dans quel but ? Au Profit de qui ? »
Anne
Par Fabrice Nicolino
La nature a-t-elle un prix ? Peut-elle être vendue sur les marchés ? Oui, jure le Conseil économique, social et environnemental, où siègent des « écologistes » bien propres sur eux. Belles moquettes, beaux salons, superbes breloques. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE), dont tout le monde se fout, entretient 233 conseillers : des patrons, des syndicalistes, des pedzouilles, et depuis Sarkozy des écolos dûment estampillés, qui savent rester gentiment à leur place. Compter 3 800 euros par mois d’indemnités, et jusqu’à 7 500 euros pour le président. Le tout siégeant quatre après-midi par mois au charmant palais d’Iéna, à Paris.
Le CESE, purement consultatif, donne des avis au Sénat, à l’Assemblée, au gouvernement, et pond d’ébouriffants rapports. Par exemple, et parmi les tout derniers : « La coopération franco-allemande au cœur du projet européen », « Pour un renforcement de la coopération des Outre-mer », « Quels moyens et quelle gouvernance pour une gestion durable des océans ? ». On ne rit pas, c’est sérieux. On s’arrêterait volontiers là si une vilaine opération n’était en cours, façon ballon d’essai. Pour bien comprendre la suite, un mot sur les « mesures compensatoires » en cas de destruction d’un milieu naturel. Un aménageur ne peut aujourd’hui tout bousiller que s’il dispose d’un plan destiné à compenser ailleurs. En remplaçant par exemple un bout de marais ou de forêt, plus ou moins comparables au plan biologique.
C’est con, mais en plus, ça coince. Les mesures proposées en remplacement des 2 000 hectares où Ayrault veut foutre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes sont contestées de toute part. Par les naturalistes de terrain, mais aussi par plusieurs commissions officielles. Or le même Ayrault, s’appuyant sur le rapport Boulard-Lambert, ne rêve que d’une chose : contourner les rares lois de protection de la nature, et combattre « l’intégrisme normatif dans le domaine de l’environnement ». La croissance, à tout prix. Chaussons ces lunettes et lisons le dernier Avis du CESE sur la biodiversité. Au détour d’une phrase, on s’attaque sans préavis à près de quarante ans de lois censées protéger la nature. Citation : « Dans le cas où les espaces consommés ne peuvent pas être compensés en surfaces », eh bien, il faudra bien trouver autre chose. C’est le bon sens qui parle. Et le CESE d’ajouter : « Il doit être envisagé, dans les cas où la compensation écologique en surface de terrains est contre-productive, voire impossible, que celle-ci soit monétarisée ».
Cela n’a l’air de rien, mais c’est une révolution. En clair, l’adoption du langage de l’économie et de la finance : tu détruis, mais tu paies. Derrière les mots, des dizaines, des centaines de banques et d’agences, dans le monde entier, se voient en « instruments financiers innovants », veillant aux « paiements pour services écosystémiques ». Commentaire de Maxime Combes, d’Attac, à propos d’une tendance mondiale au « capitalisme vert » : « Niant la complexité, l’unicité et l’incommensurabilité des écosystèmes, cette approche transforme les écosystèmes et les services qu’ils rendent en actifs financiers comparables, quantifiables et échangeables sur des marchés ». Bien entendu, on n’en est pas là en France, et l’Avis du CESE pourrait n’être qu’un feu de paille. Mais il provoque des secousses dans le milieu associatif. À commencer par les Amis de la Terre, dont la présidente actuelle, Martine Laplante, membre du CESE, a voté sans état d’âme le texte. Plusieurs adhérents, parmi les plus anciens, ne rêvent que de la lourder au plus vite, rappelant l’une des dernières grandes campagnes internationales des Amis de la Terre : « La nature n’est pas à vendre ».
De leur côté, les dirigeants de France Nature Environnement (FNE) – 3 000 associations revendiquées – membres du CESE ont voté l’Avis en bloc. Commentaire d’un responsable, opposant de longue date à la ligne majoritaire : « Sans débat interne, sans égard pour les luttes en cours, voilà nos cadors du CESE qui se lancent dans la financiarisation de la nature ». Sans débat, c’est vite dit, car ils en ont forcément parlé entre eux.
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« La mesure du coût de la pollution altérant la santé dépend des gains prévus, de l'augmentation de la morbidité et de la mortalité… De ce point de vue une quantité donnée de pollution affectant la santé doit être faite dans le pays ayant les coûts les plus faibles, qui sera le pays dont les salaires sont les plus bas.
Je pense que la logique économique derrière le déchargement de déchets toxiques dans le pays aux salaires les plus bas est irréprochable et nous devons la regarder en face. »
Lawrence Summer
De là à la logique économique irréprochable qui veut que la mort des population coûte moins cher que la décontamination des sites, il n'y avait qu'un pas. Il y a longtemps qu'il est franchi !
Ils disent être en train de mourir. Depuis ce mercredi, les habitants de 14 villages de l’est de la Côte d’Ivoire manifestent contre la surexploitation minière qu’ils accusent d’avoir détruit leurs terres agricoles et de menacer à présent les populations. Et le gouvernement reste sourd à leur appel.
Ce n’est pas la première fois que les habitants de la région de Bondoukou laissent exploser leur colère. En mai dernier, nous avions déjà rapporté la raison de leur courroux : ils dénonçaient l’absence d’indemnisation pour les ravages causés sur leurs terres par l’exploitation du manganèse, un minerai notamment utilisé pour la fabrication de l’acier.
En janvier, ils avaient bloqué les accès de la société exploitante, l’Indienne Taurian, allant même jusqu’à s’en prendre violemment à certains de ses employés. Le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie n’avait pas tardé à les recevoir. Il leur avait alors promis la formation d’un comité chargé d’évaluer la destruction des terres et leur dédommagement.
Neuf mois plus tard, les villageois en ont assez d’attendre. Car la destruction de leurs terres entraîne aussi la disparition de leurs revenus. Avant que Taurian ne commence en 2008 ses travaux d’extraction, les habitants de la région de Bondoukou vivaient en effet principalement de la culture de l’anacarde, la noix de cajou. Or aujourd’hui, disent-ils, il n’existe presque plus de terres cultivables : beaucoup ont été vendues pour des sommes dérisoires ; les autres ne sont pas fertiles.
À l’entrée de Similimi, les plantations d’anacarde ont laissé place aux pelleteuses. Photo prise par Yao Ossène.
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« Les plantations sont dévastées. On vit à crédit »
Michel Kra habite le village de Similimi, à une vingtaine de kilomètres de Bondoukou. Planteur d’anacarde comme son père, il a pris la tête des manifestants.
L’anacarde était notre seule source de revenus. Désormais, nous n’avons plus rien. Les plantations sont dévastées. On vit à crédit. Nous n’avons plus les moyens de nous soigner ou d’envoyer les enfants à l’école.
Aujourd’hui, ce ne sont plus seulement les terres qui sont menacées, mais carrément les populations. L’exploitation minière est aux portes du village. Elle provoque de graves nuisances sonores à cause de l’utilisation de la dynamite, mais aussi de la pollution. Les engins soulèvent beaucoup de poussière, qui rend l’air irrespirable, et les produits qui sont déversés dans la rivière où la population allait puiser l’eau la rendent impropre à la consommation.
L’argent versé par l’entreprise Taurian pour le rachat de ces terres est loin de compenser les dommages provoqués par l’exploitation minière. Surtout, nous dénonçons le fait que nous ne soyons jamais informés. Nous sommes mis en permanence devant le fait accompli, il n’y a aucun dialogue. Nous avons l’impression d’être totalement laissés pour compte.
Source Exploitation minière : la Côté d’Ivoire [aussi] se meurt « État du Monde, État d'Être
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A lire pour comprendre et source des photos :
Dans l'est ivoirien, richesse du sol rime avec appauvrissement des villageois | Les Observateurs de FRANCE 24
Les effets des guerres sont irréversibles. Alors que la majorité des peuples désirent vivre en paix une vie simple, les fous de guerre sèment la discorde dans le monde pour récolter les fruits pourris de leurs destructions massives en forme de zéros sur des comptes en banques, des chiffres qui ne sont plus ancrés dans la réalité si ce n’est que ces zéros sont la source d’un pouvoir démesuré sur le destin de la Terre. Rien de ce qui a été détruit ne sera reconstruit. A la place un autre monde et les cicatrices des destructions qui ne guérissent jamais.
Claude-Marie Vadrot
Le phénomène est mondial : alors que les mégaminières veulent saigner les dernières veines de la planète, empêchant par tous les moyens, y compris les plus meurtriers, les plus violents, les plus criminels et maffieux la mise en place de modèles de re-développement locaux impliquant une décentralisation du pouvoir et privilégiant les bénfices en termesde qualité de vie pour tous plutôt que de profits financiers pour quelques-uns, partout sur la planète des mouvements de résistance semettent en place. Des manifestations de protestations se multiplient, mais aussi s'organise cette multiplicité d'expérience locales qui font exister des relations humaines riches et chaleureuses dans la réalisation collective d'un bien-être commun.
Un Roumain brandit une affiche disant: "Le capitalisme a détruit notre pays", le 22 septembre 2013 à Bucarest lors d'une manifestation contre un projet minier canadien Daniel Mihailescu AFP
Bucarest - Plusieurs milliers de Roumains sont descendus une nouvelle fois dans la rue dimanche contre un projet canadien minier controversé, un mois après le début d'une mobilisation sans précédent depuis les années 1990.
A Bucarest, quelque 4.000 personnes ont convergé sous la pluie vers la Place de l'Université, scandant «Unis sauvons Rosia Montana», village de Transylvanie où la société canadienne Gabriel Resources envisage d'extraire 300 tonnes d'or et 1.600 tonnes d'argent.
Les manifestants ont appelé le gouvernement à retirer un projet de loi ouvrant la voie à cette mine qui prévoit l'utilisation d'une grande quantité de cyanure.
La compagnie assure qu'elle respectera les normes européennes et promet d'importants bénéfices pour la Roumanie, dont 900 emplois pendant les 16 ans d'exploitation.
«Je suis ici pour défendre l'environnement et les vestiges archéologiques de Rosia Montana mais aussi pour dire que j'en ai marre de la manière dont nous sommes traités par les politiques», a indiqué à l'AFP une manifestante, Otilia Dumitrescu, ancienne architecte âgée de 62 ans.
Brandissant des drapeaux tricolores roumains, les manifestants ont également scandé «Nous voulons des eaux propres, pas contaminées» en référence au projet de la compagnie américaine Chevron d'extraire des gaz de schiste dans la région de Barlad (est) par une méthode qui risque de contaminer la nappe phréatique.
«Nous devons continuer à manifester pour sauver notre pays, le gouvernement n'a pas été élu pour mettre en oeuvre des projets dangereux pour l'environnement», a déclaré à l'AFP Iulian Ghimus, prêtre orthodoxe de Gara Banca, village proche de Barlad.
Environ 2.000 personnes se sont également rassemblées à Cluj (nord-ouest), scandant «Rosia Montana, le coeur de la Roumanie», et appelant à la démission du ministre de la Culture Daniel Barbu, un «barbare», selon elles, accusé de bloquer les efforts pour inclure les galeries minières romaines de Rosia Montana dans le patrimoine mondial de l'Unesco.
«La mobilisation a jusqu'ici été au-delà des attentes et même si dorénavant la fatigue et le mauvais temps risquent de réduire la participation, le message est clair: les manifestants ne vont pas s'arrêter jusqu'à ce qu'ils obtiennent satisfaction», a déclaré à l'AFP le sociologue Mircea Kivu.
Selon lui, ces derniers veulent obtenir l'abandon du projet de Rosia Montana et des garanties que des projets similaires, qui menacent l'environnement, ne seront pas mis en place.
«Mais ils ne se contenteront plus de ça: ils veulent aussi un changement de la classe politique et de la manière dont on fait la politique en Roumanie», après plus de vingt ans de scandales liés à la corruption et au clientélisme, dit-il.
La cause du génocide
« La mesure du coût de la pollution altérant la santé dépend des gains prévus de l'augmentation de la morbidité et de la mortalité… De ce point de vue une quantité donnée de pollution affectant la santé doit être faite dans le pays ayant les coûts les plus faibles, qui sera le pays dont les salaires sont les plus bas. Je pense que la logique économique derrière le déchargement de déchets toxiques dans le pays aux salaires les plus bas est irréprochable et nous devons la regarder en face. »
Larry Summer
Le modèle extractiviste rejeté par la rue
Raul Zibechi
CIP Americas
Pascua Lama, la mine d’or de Barrick Gold, est gelée par décision de la Cour Suprême du Chili. Monsanto doit paralyser la construction d’une usine de semences à Cordoba grâce à la massive opposition de la population. Les grandes entreprises extractivistes commencent à récolter des défaites.
“En démocratie, les disparus, ce sont nous, les peuples” dit Mercedes Maidana qui se défini comme “ colla* transhumante” qui n’a pas cessé de cultiver la terre malgré qu’elle vive dans une des villes du Nord de l’Argentine. Avec cette phrase elle établit un fil rouge entre les dictatures et les régimes actuels lors de la rencontre « De l’extractivisme à la re-construction d’alternatives » réalisée à la fin août à Buenos Aires[1].
Manifestation contre Monsanto à Córdoba
Au même moment la législature de Neuquen votait l’accord YPF-Chevron par lequel est prolongée la concession de la zone Loma La Lata jusqu’en 2048 dans laquelle sera utilisée la modalité de la fracture hydraulique (fracking). La répression de milliers de manifestant devant la législature a provoqué une sortie de la salle de 7 députés, trois radicaux, deux liés à la CTA et deux autres de gauche parmi lesquels Raul Godoy dirigeant de l’entreprise récupérée Zanon (Zanon : 10 ans d'autogestion.)
Dans toute la région latino-américaine se succèdent les conflits grâce à la résistance des peuples à un modèle qui détruit le milieu ambiant et limite la possibilité pour les communautés de continuer à cultiver la terre et de vivre comme elles le souhaitent. Entre autres se distinguent les conflits contre le secteur extractiviste et contre les fumigations et cultures transgéniques.
Selon l’Observatoire des Conflits Miniers d’Amérique Latine (OCMAL), il y a plus de 195 conflits en cours contre le méga-extractivisme dans la région : Le Pérou et le Chili sont en tête de liste avec 34 et 33 conflits respectivement, suivit par le Mexique avec 28, l’Argentine 26, le Brésil 20 et la Colombie 12. Ceux qui comptent le moins de conflits miniers sont Trinidad et Tobago, le Paraguay et l’Uruguay avec 1.
Le méga-extractivisme affecte un total de 290 communautés. Dans certains pays, comme le Pérou, où 25% du territoire a été donné en concession à des multinationales minières, la conflictivité a fait tomber deux cabinets ministériels du gouvernement de Olando Humala et conduit à la militarisation de plusieurs provinces. Les conflits socio-ambiantaux entre 2006 et 2011 ont provoqué la mort de 195 activistes du pays andins.
La résistance contre le soja, la principale culture transgénique dans la région, s’est fait sentir avec force en Argentine, où Monsanto prétend installer une usine dans la localité de Malvinas Argentinas , près de Cordoba pour produire des semences de maïs. Dans cette ville les Mères d’Ituzaingo (Ogm, pesticides et monsanto : a ituzaingo, ils nous enfument avec le cancer.) ont réussi à gagner une première bataille contre les fumigations. Ituzaingo est un quartier ouvrier de six mille habitants du Sud de Cordoba entouré de champs de soja.
Mères sans enfants
Sofia Gatica affirme que son quartier « a été déclaré inhabitable en 2005 bien qu’en 2002 les autorités aient déclaré que tout allait bien. Récemment, en 2008 la présidente est intervenue ordonnant une enquête sur l’impact de l’usage des agrochimiques »[2].
La fondatrice des Mères de Ituzaingo a donné le jour à une fille, il y a treize ans. Quelques jours plus tard les reins du bébé ont cessé de fonctionner. La mère a voulu connaitre les causes de la mort de sa fille et a commencé à parler avec ses voisines.
Sans aucune expérience, environ 16 mères ont commencé à faire du porte à porte dans les maisons du quartier et ont découvert que les indices de cancer étaient de 41 fois supérieurs à la moyenne nationale. « Il y a 300 malades de cancer, des enfants naissent avec des malformations, 80% des enfants ont des agrochimiques dans le sang et 33% des morts sont causées par des tumeurs » dit Sofia. L’eau dans les réservoirs est contaminée par les pesticides, en conséquence des fumigations aériennes.
Les Mères de Ituzaingo mirent sur pied la campagne “Stop aux Fumigations” pour dénoncer la situation qu’elles vivaient. Récemment en 2008 le ministre de la Santé ordonna une enquête du Département de Médecine de l’Université de Buenos Aires qui ratifia l’enquête menée par les mères qui relie l’exposition aux fumigènes aux effets pour la santé. Une ordonnance municipale postérieure interdit les fumigations aériennes à une distance moindre de 2 500 mètres des habitations.
En 2010, la Cour Suprême de Justice interdit non seulement les fumigations près des lieux habités mais renversa les choses : dorénavant les habitants n’auraient plus à prouver les dommages causés par les fumigations mais ce serait le gouvernement et les sojeros qui devraient prouver que les usages des produits chimiques qu’ils utilisent sont inoffensifs.
Devenu le troisième plus grand exportateur de soja au monde, l’Argentine a utilisé 300 millions de litres d’agro toxiques, y compris le glyphosate et l’endosulfan, ce dernier déjà interdit dans 80 pays incluant tous ceux de l’Union Européenne alors que les Nations Unies considérant qu’ils devraient cesser d’être produits et commercialisés.
En avril 2012, Sofia a reçu le Prix Goldman, une des distinctions les plus importantes du monde attribuée à ceux qui luttent pour la défense du milieu ambiant. « Le président Obama nous a reçu et des mois plus tard nous avons reçu une lettre dans laquelle il nous dit qu’il ne peut rien faire contre Monsanto ».
En juin 2012, elles réussirent à mener les responsables devant la justice pénale pour la première fois dans le pays. Le 21 août, la Chambre du Crime de Cordoba a déclaré un producteur et un fumigateur coupables de contaminer et affecter la santé de la population. La peine fut de trois ans de prison avec sursis sans emprisonnement.
“Ce fut un jugement historique”, dit Medardo Avila Vasquez, ex sous-secrétaire à la Santé qui a actuellement intégré le Réseau des Médecins des Peuples Fumigés; vu que c’est la première fois que la justice condamne les responsables de contamination et de maladies. Mais ce même jour le Ministre de l’Agriculture Norberto Yahuar, présentait conjointement avec les directeurs de Monsanto la nouvelle semence de soja transgénique : Invicta RR2 Pro.[3]
L’objectif des Mères de Ituzaingo est d’obtenir que des entreprises comme Monsanto quittent le pays. « L’alternative est en nous parce que nous subissons un génocide caché dans toute l’Amérique Latine », dit Sofia. L’entreprise promet que la nouvelle semence donnera « une seconde génération de soja »
La mine source de conflits et de crises
Le Pérou et le Chili sont les pays avec le plus de conflits miniers dans la région. Jaime Borda de la Red Muqui Sur du Pérou, avertit que les dépenses pour l’exploration minière dans le monde se sont multipliées par 10 depuis 2002. Il présente une carte qui montre « comment se répartissent les entrepreneurs au Pérou », un pays couvert de quadrillages qui représentent les concessions minières.[4] En 2002, il y avait à peine 7,5 millions d’hectares concédés aux sociétés minières, un chiffre qui est monté à 26 millions en 2012, soit 20% de la superficie du pays.
Quelques provinces andines comme Apurimac voient 57% de leur surface concédée aux extractivistes. Borda soutient que la conflictivité élevée qu’enregistre le pays est motivée par le fait que « la population a compris que la protestation est l’unique manière pour les communautés de se faire entendre par le gouvernement. » Il se demande s’il est possible d’avoir une relation nouvelle et différente avec les sociétés minières.
La réponse n’est pas évidente. Les grandes entreprises minières comme les récemment fusionnées Glencore et Xstrata contrôlent monopolistiquement les marchés : 70% du marché mondial du zinc, 55% du cuivre, 45% du plomb. « Les bases de la croissance extractiviste ne se conjuguent plus en termes démocratiques et on en arrive à une croissance toujours plus agressive, verticale, autoritaire, et profondément centralisatrice », dit Borda.
C’est pourquoi il défend “un plus grande institutionnalité dans le thème du milieu ambiant, un renforcement de la décentralisation et du système territorial” vu que n’apparait pas clairement qui planifie la croissance qui convertit la région en corridor minier.
Le Chilien Lucio Cuenca, de l’Observatoire latino-américain des Conflits Ambiantaux (OLCA) met en évidence que son pays; malgré qu’il soit le premier producteur de cuivre du monde, renonce à réguler le marché et les prix, au point que “les transnationales décident où et à quel rythme exploiter”[5] L’industrie extractive est le principal produit d’exportation mais occupe moins de 1% de l’emploi, dont les 70% sont précaires car en sous-traitance.
En 2010, 25% du territoire était en exploration ou en exploitation. Au Chili l’extraction consomme 37% de l’électricité que produit le pays, et atteindra 50% dans quelques années, face au 28% de l’industrie et 16% pour le secteur résidentiel. Ceci impose à l’état la construction permanente de nouvelles sources d’énergie, qui accélèrent le déplacement de populations et le transfert de terre agricoles à d’autres usages.
En parallèle, l’Etat est le grand perdant de l’expansion extractive. En 1990 la société d’état Codelco concentrait 75% de la production minière, un pourcentage qui est tombé à 28% en 2007 à cause des constantes concessions et privatisations. Cependant les apports fiscaux sont inverses : avec ce petit pourcentage de la production, en 2008, Codelco rapporta au fisc, 8 300 millions de dollars face à seulement 3 400 millions pour les entreprises privées, malgré qu’elles produisent le double.
Les opposants à l’extractivisme ont obtenu une importante victoire au Chili. Depuis 2000, ils mènent une lutte contre la société minière Barrick Gold qui exploite Pascua Lama à la frontière entre le Chili et l’Argentine. La justice a décidé l’arrêt de l’exploitation tant qu’elle ne règlerait pas les œuvres de contentions et de traitement des eaux contaminées.
Le projet de Barrick, le plus grand producteur d’or du monde, pour quelques 8 500 millions de dollars, a été arrêté en avril par un tribunal local à la demande des communautés indigènes de la région. Quelques jours plus tard, la Cour Suprême a confirmé la suspension de la mine[6].
En conséquence, Barrick encaissa une perte de 8 560 millions pour le second trimestre de 2013 (40% de son patrimoine) et les actionnaires ont initié un procès contre les directeurs pour avoir occulté et manipulé l’information depuis octobre 2009. Cela pourrait signifier le début des problèmes pour l’extractivisme au Chili : le Nord du pays souffre d’une importante crise hydrique dont les principale responsabilité incombe aux méga-extractivistes[7].
Eux ou nous
Le biologiste Raul Montenegro, Prix Nobel Alternatif en 2004[8], soutient que l’actuel modèle agricole extractif qui se pratique en Argentine devrait être considéré comme une variante fort étendue et en surface du méga-extractivisme[9]. Son argument est que par les cultures sont extraits des métaux et aussi des substances nutritives qui plus tard seront exportés comme grain. « L’agriculture et la méga-extraction ont en commun, en plus, la consommation d’eau et la génération de passifs ambiantaux »
Alors que l’extractivisme laisse des dépôts stériles et des résidus de minéraux, l’agriculture industrielle “laisse des accumulations disséminées de pesticides qui persistent pour des années ou des décennies”. C’est avec de point de vue qu’est abordée l’empreinte de Monsanto à Malvinas, une localité située à 14 kilomètres de Cordoba et à 10 kilomètres de Ituzaingo qui abrite un peu plus de 12 mille habitants.
Comme toutes les localités situées dans les champs de soja, elle subit les effets des pesticides. Par chance, la nouvelle de l’arrivée de Monsanto se produit alors que dans la société étaient débattus « les effets des faibles doses de pesticides sur la santé humaine et le milieu ambiant », grâce à la persévérance des Méres d’Ituzaingo.
Par une ironie de la vie, la nouvelle dut donnée le 15 juin 2012 par la présidente Cristina Fernandez depuis les Etats-Unis, trois jours après le début du premier procès contre les responsables de la contamination à Ituzaingo. A peine eurent-ils connaissance du projet, que les habitants de Malvinas Argentinas mirent sur pied l’Assemblée des Citoyens de Malvinas en Lutte pour la Vie intégrée par le collectif Réseaux de Médecins des Peuples Fumigés et par des habitants de la localité.
En avril, l’Université Nationale de Cordoba, l’université Catholique de Cordoba et le Conicet (Conseil National d’Enquêtes Scientifiques et Techniques) rendirent publique une enquête réalisée a Malvinas Argentinas . 87% désiraient une consultation populaire et 58% rejetaient l’installation de la multinationale. Mais 73% redoutaient d’agir contre Monsanto par peur de subir des représailles et 68% n’avait pas confiance dans l’étude d’impact ambiantal que réalisa cette entreprise[10].
Monsanto projetait d’installer 240 silos de semences de maïs transgénique avec pour objectif d’arriver à 3,5 millions d’hectares semés. Le Docteur Avila Vasquez affirma que le risque principal était une maladie appelée « poumon du fermier » qui provoque la formation de fibroses dans les poumons. Un problème supplémentaire est « qu’il n’existe aucun lieu en Amérique Latine ou autant de silos sont rassemblés et que les grains seraient recouvert avec une pellicule agrochimique[11].
L’usine utiliserait des millions de litres d’agrochimiques pour le traitement des semences et une partie des effluents « se répandraient dans le sol et dans l’eau, provoquant un grave préjudice” affirme Avila Vasquez. La frontière agricole continuera à croître et beaucoup d’insectes mourront. Ces semences sont interdites en Europe parce qu’elles ont causé la mort massive d’abeilles, de papillons monarque et coccinelles » signale le médecin.
Pour sa part, Monténégro signale que « l’Argentine aura les deux plus grandes usines du monde pour le conditionnement des semences, ce qui renforcera un modèle extractiviste déjà hors de contrôle ». L’assemblée soutient que la municipalité applique une loi provinciale qui contient moins d’exigences que la nationale. En Avril, la Cour suprême de Justice autorisa les travaux qui avaient été suspendus par un autre jugement[12].
Les manifestations contre Monsanto augmentèrent à partir du 18 septembre, quand les manifestants installèrent un campement empêchant le passage des camions contenant le matériel destiné à la construction de l’usine. Il y eut une forte répression policière au cours de laquelle Sofia Gatica fut blessée. « Nous ne permettrons le passage d’aucun camion, ni que Monsanto s’installe, parce que ce sont eux ou nous. Moi, j’ai déjà perdu ma fille » dit Sofia.[13]
Le syndicat de la construction a expulsé les manifestants le 26 septembre d’un des portails de l’entrée et la CGT réclame à cause des sources de travail qui se perdent[14]. Malgré la mesquinerie du syndicalisme patronal, les protestations ont conduit à la suspension des travaux le 1er octobre pour manque de matériaux.
**Collas ou Kollas : peuple amérindien du petit nord chilien et du Nord-ouest argentin, issu d'un large métissage de différents groupes ethniques indigènes.[NdE]
Raul Zibechi est analyste international du séminaire Brecha de Montevideo, professeur et enquêteur au sujet des mouvements sociaux à la Multiversitad Franciscana de America Latina et conseiller de différents groupes sociaux. Il écrit chaque mois pour le Programme des Amériques ( www.cipamericas.org )
[1] Le séminaire “De l’extractivisme à la re-construction d’alternatives” a eu lieu le 29 août à Buenos Aires et a été organisé par l’association BEPE (Bienaventurados los Pobres), le réseau agro forestier d’El Chao et le réseau d’Assistance Juridique contre la Megaminièrie.
2 Intervention de Sofia Gatica dans le séminaire “De l’extractivisme à la re-construction d’alternatives »
3 Dario Arando, “Invicta la nouvelle imposition de Monsanto. MU, Buenos Aires, septiembre 2013.
4 Intervention de Jaime Borda au séminaire “De l’extractivisme à la re-construction d’alternatives »
5 Intervention de Lucio Cuenca au séminaire “De l’extractivisme à la re-construction d’alternatives »
6 Reuter, Santiago, 25 semptembre 2013.
7 Données transmises par Lucio Cuenca
8 Right Livelihood Award
9”Monsanto envahit Malvinas Agentinas” (Cordoba) 22 juillet 2012 in www.ecoportal.net
10 Dario Aranda “Agro et extractivisme”, Pagina 12, 19 septembre 2013
11 “Monsanto, les semences de la discorde », 6 octobre 2013 in http://noticias-ambientales-cordoba.blogspot.com/
12« Monsanto, conflit social et incertitude légale », La Voix de l’Intérieur, Cordoba, 6 octobre 2013
13 « En lutte contre l’arrivée de Monsanto a Cordoba », 4 octobre 2013 in www.olca.cl
14“Monsanto, conflit social et incertitudes légale” La Voix de l’Intérieur; Cordoba, 6 octobre 2013
Fuente: http://www.cipamericas.org/es/archives/10888
Rebelion. El modelo extractivo rechazado en las calles
Traduction française Anne Wolff
Merci à dont j'ai repris les illustrations et la définition de Colla
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Communiqué de Presse du jeudi 3 octobre 2013 – 8h30
Collectif antinucléaire de Vaucluse / CAN84
180 Chemin de la Parisienne 84740 Velleron
collectifantinucleaire84@hotmail.fr . www.coordination-antinucleaire-sudest.org
http://actuwiki.fr/nucleaire/36352/
Par , (12 septembre 2013)
Cela s’apparenterait presque à une ruée vers l’or. Des dizaines de demandes de permis ont été déposées par plusieurs compagnies à capitaux australiens, singapouriens ou égyptiens pour explorer le sous-sol hexagonal et ses métaux. Une première vague de prospections a été autorisée dans la Sarthe. La fièvre des matières premières gagne d’autres régions, sans que l’on sache si les citoyens seront consultés et les activités minières strictement encadrées, au vu des pollutions passées.
La dernière grande mine d’or, celle de Salsigne dans la Montagne Noire, au nord de Carcassonne, a fermé en 2004. La même année que la dernière mine de charbon des houillères de Lorraine, celle de La Houve. Les foreuses se sont tues. L’obscurité a gagné les galeries. Les dernières cages sont remontées des puits. La page de l’histoire minière du pays s’est-elle définitivement tournée ? Dix ans plus tard, géologues et compagnies minières s’intéressent à nouveau au sous-sol hexagonal. Et pas seulement pour les gaz ou huiles de schiste.
Il reste bien quelques mines sur le territoire français, mais loin de la métropole : en Guyane pour l’or, en Nouvelle-Calédonie pour le nickel. Eramet, la dernière grande compagnie minière française, et 7ème producteur mondial de nickel, mise désormais sur les gisements indonésiens avec son projet de mine géante de Weda Bay. Tout cela est bien lointain, la déforestation et les risques de pollutions qui accompagnent les activités extractives également.
Investisseurs australiens, singapouriens et égyptiens
Mais les habitants de la Sarthe, de la Creuse ou des Côtes d’Armor vont devoir bientôt s’intéresser à ce qui se passe au Pérou ou en Zambie. S’ils veulent éviter d’être victimes de pratiques similaires. Car la fièvre minière est de retour en France, dopée par la perspective de produire des métaux et de l’or « made in France ». Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a autorisé le 28 juin dernier la société Variscan Mines à prospecter dans la Sarthe et la Mayenne. Le « permis exclusif de recherche minière », dit de « Tennie », concerne 17 communes et s’étend sur 205 km². Cela faisait plus de 30 ans qu’aucun permis de prospecter n’avait été délivré en métropole.
Variscan Mines ? C’est une entreprise basée à Orléans, fondée par deux anciens membres du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), et financée par des capitaux australiens (dont une filiale de la banque HSBC), néo-zélandais, et des fonds d’investissements basés à Singapour (un paradis fiscal). Elle prévoit d’investir 11 millions d’euros pour évaluer des gisements potentiels de métaux (cuivre, zinc, plomb) ainsi que les ressources en or ou en argent dans les Pays de la Loire. Variscan regarde aussi au-delà : vers la Bourgogne et la Bretagne, où la société a également identifié des gisements « potentiellement rentables » et déposé des demandes de permis similaires.
Dans la Creuse, une autre société, Cominor, sollicite elle-aussi un permis portant notamment sur la prospection d’or, de cuivre, d’argent, de zinc et d’étain. Cominor est une filiale du groupe La Mancha Resources, basé au Canada, paradis judiciaire des compagnies minières. La Mancha a été revendu par Areva en 2012 au milliardaire égyptien Naguib Sawiris (589ème fortune mondiale). Autant dire que les habitants de la Sarthe ou de la Creuse, inquiets des conséquences environnementales de cette soudaine fièvre, auront des interlocuteurs lointains, voire inaccessibles en cas de pollutions.
Un contexte jugé favorable par les compagnies minières
Pourquoi ce regain d’intérêt pour des gisements que chacun pensait épuisés par la révolution industrielle puis les Trente glorieuses ? Avec l’envolée du prix des matières premières, liée à une pénurie annoncée, des gisements de métaux délaissés deviennent désormais rentables, comme pour les hydrocarbures. C’est particulièrement vrai pour le cuivre dont la tonne s’échange actuellement au-delà de 7 000 dollars contre 1 700 dollars il y a dix ans. Mais c’est aussi le cas de l’or : devenue valeur refuge avec la crise, l’once vaut aujourd’hui 1 400 dollars, soit quatre fois plus qu’en 2003.
Cette montée des cours s’accompagne d’un contexte politique jugé favorable par les compagnies minières. Dès octobre 2012, Arnaud Montebourg a exprimé son souhait de « donner une nouvelle ambition à la France, celle de redevenir un pays dans lequel on peut exploiter des mines, comme le font de nombreux pays européens ». D’ailleurs, « le code minier est en révision… », insiste un document interne de Variscan. Traduisez : sa réforme pourrait être accommodante, surtout si, vu leur convergence d’intérêts pour « un renouveau minier », des majors comme Total ou GDF Suez aux « juniors » comme Variscan ou Cominor, font valoir efficacement leur point de vue (lire aussi notre enquête sur le lobbying en faveur des gaz de schiste).
Greenwashing minier
L’industrie ne manque pas d’arguments. Non seulement l’activité minière créera des emplois, promet-on, mais la mine de demain sera « verte », consommera sa propre « énergie positive » grâce à la géothermie, et sera capable de « produire propre » tout en extrayant des « métaux HQE » (Haute qualité environnementale), indique la « stratégie d’exploration minière en France au 21ème siècle », présentée par Variscan à l’Ecole supérieure des mines de Paris début 2012. Selon son ardent défenseur au gouvernement, Arnaud Montebourg, l’activité minière constitue une « source importante d’investissements, d’activités, et d’emplois non délocalisables en France ».
Dans la Sarthe, si la prospection se révèle fructueuse, 150 emplois de mineurs seront créés ainsi que 500 emplois induits (plombiers, électriciens...) d’ici cinq ans, avance le prospecteur. Des embauches qui ne seront pas forcément locales au vu des compétences demandées, nuance le collectif Aldeah (Alternatives au développement extractiviste et anthropocentré). Cette nouvelle activité risque aussi « de détruire les emplois préexistants dans les secteurs directement affectés par les impacts environnementaux », comme l’agriculture ou le tourisme.
Promesses de création d’emplois et de minerais « verts » suffiront-elles à convaincre ? L’activité minière du siècle dernier a laissé des traces qui semblent indélébiles. Les habitants de Tennie, au cœur de la zone explorée, se sont mobilisés le 21 juillet contre la crainte que l’histoire ne se répète (voir la vidéo). Ils se souviennent du « gros sac poubelle de cyanure laissé après l’extraction de l’or à Rouez ». Entre 1989 et 1992, Elf Aquitaine, absorbée ensuite par le groupe Total, a exploité des gisements d’or et d’argent à Rouez-en-Champagne, laissant derrière elle quelques 300 000 m3 de terre gorgée de cyanure.
Cyanure, arsenic et trou financier
Dans le Limousin, à une vingtaine de kilomètres du site que Cominor souhaite prospecter, se situe l’ancienne mine d’or du Châtelet, exploitée jusqu’en 1955. Selon l’Usine Nouvelle, « plus de 500 000 tonnes de déchets issus du traitement du minerai et stockés à l’air libre sont pollués à l’arsenic et, ce, au cœur d’une zone Natura 2000. A chaque orage, les eaux de ruissellement chargées en arsenic se déversent dans la Tardes, la rivière en contrebas ». Les riverains ont dû mener une longue bataille et l’État débourser près de 4,5 millions d’euros d’argent public pour que le site soit dépollué un demi-siècle plus tard.
La mine d’or de Salsigne, dans l’Aude, a elle-aussi laissé une plaie écologique béante et un profond trou financier. Après divers changements de propriétaires, et une tentative de sauvetage public qui a coûté 76 millions d’euros au contribuable, l’ensemble des opérateurs du site sont mis en liquidation judiciaire. Reste à dépolluer et à réhabiliter car, encore aujourd’hui, l’ancienne mine rejette chaque année 3 650 kg d’arsenic dans la rivière Orbiel [1]. Coût de la facture écologique : près de 50 millions d’euros pour dépolluer et réhabiliter le site, selon les calculs de la Cour des comptes en 2004. Principalement payé par l’État, via l’Ademe, alors que le dernier exploitant de Salsigne était une filiale de compagnies minières… australiennes.
Le souvenir de Salsigne ne semble pas émouvoir les représentants de l’État. En Limousin, l’Agence régionale de Santé, les services du patrimoine, la direction régionale de l’environnement, le Conseil général de l’Environnement ou le Préfet ont tous donné « une suite favorable » [2] à la demande de permis dit de « Villeranges » déposé par Cominor. Et ce, malgré « l’existence d’un double site Natura 2000 » et « des enjeux majeurs pour la biodiversité ». Quant à la consultation du public, elle a bien eu lieu… en plein été ! Les citoyens étaient invités à adresser leurs observations par mail ou courrier postal entre le 24 juillet et le 4 septembre. « Il ne s’agit pas d’obtenir l’approbation de la population, mais tout au plus de connaître son opinion », déplore l’Aldeah qui voit là « un profond mépris pour la démocratie ». Arnaud Montebourg a déjà été interpellé en mars 2013 par Françoise Dubois, députée socialiste de la Sarthe, sur la nécessité d’une plus grande « transparence dans l’octroi des permis miniers ».
La ruée vers l’or gagne l’Europe
La France n’est pas le seul pays européen concerné par cette nouvelle ruée vers l’or. La Grèce pourrait devenir d’ici deux ans le premier producteur d’or en Europe. Des « juniors » canadienne et australienne, Eldorado Gold et Glory Resources, creusent quatre mines dans le nord de la Grèce. En Espagne, c’est l’une des plus grandes mines européennes de cuivre à ciel ouvert qui devrait redémarrer dans un an, au cœur de l’Andalousie. Son nouveau propriétaire, le producteur canadien Emed Mining, prévoit d’extraire 37 000 tonnes de concentrés de cuivre. Soit le double de la production du pays au premier trimestre 2012.
En Roumanie, la société canadienne Gabriel Resources envisage d’exploiter le site de Rosia Montana en Transylvanie, qui renfermerait le troisième gisement d’or au monde. Mais sa mise en œuvre implique la destruction de quatre villages, avec 1 500 hectares et quatre montagnes à excaver. 15 000 Roumains sont descendus dans la rue le 9 septembre pour s’opposer au projet minier qui prévoit l’utilisation de grandes quantités de cyanure. Une mobilisation qui fait écho à celle menée au Pérou contre le projet Conga, une immense mine d’or à ciel ouvert (lire notre reportage).
Ce renouveau minier, malgré les toutes récentes références au « développement durable » affichées par les opérateurs, semble difficilement conciliable avec la transition écologique. « Extraire de l’or, c’est de la folie : des centaines de litres d’eau à la seconde avec l’utilisation de produits chimiques toxiques qui provoquent l’apparition d’arsenic », prévenait dans Basta ! Alain Deneault, coauteur du livre enquête Paradis sous terre. « Quant aux royalties, si tant est qu’on juge sensé de permettre certains chantiers d’exploitation, il faut les prévoir à la source, dès que le minerai est prélevé, pour que les redevances ne concernent pas que les profits », conseillait-il.
L’exploitation minière est « compatible avec le respect de l’environnement », assure au contraire Arnaud Montebourg [3]. Si demain, les futures mines de métaux de la Sarthe, de la Creuse ou des Côtes d’Armor provoquent de graves pollutions, l’État sera-t-il capable de se retourner, aux côtés des citoyens et des employés, contre leurs propriétaires, qu’ils soient à Sydney, à Singapour ou à Toronto ?
Sophie Chapelle et Ivan du Roy
Photo de Une : CC Esprit de sel
[1] Lire cet article de La Dépêche : http://www.ladepeche.fr/article/2013/03/21/1587889-salsigne-quand-la-mine-dort-la-pollution-veille.html
[2] Lire la note gouvernementale.
Alerte à tous les Robins ! A tous les vagabonds ! La société de contrôle s'apprête pour nous traquer. L'apartheid est en marche et les espaces de liberté se reserrent comme peau de chagrin. Le travail obligatoire creuse son lit, et les prisons posent leurs miradors. J'exagère ? Pas vraiment malheureusement. Les glissements se font sans bruits, sans avoir l'air d'y toucher, mais de manière continue et sur différents fronts, expérimentant leurs sales méthodes dans différents laboratoires à ciel ouvert, perfectionnant leurs outils de contrôle et discrimination et leurs instruments de destruction.
Je ne suis pas une grenouille,je n'ai pas été échaudée, alors je le ressens intensément : ça brûle !
Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde ! A notre manière !
Par (2 septembre 2013)
Un étrange avion a survolé Slough, une ville de la banlieue de Londres, il y a quelques semaines. Équipé de caméras thermiques, l’aéronef avait pour objectif de détecter, grâce à la chaleur, des traces de vie humaine dans des cabanes ou garages de la ville. Et de dresser ainsi une carte 3D de toutes les constructions, pour recenser les habitations illégales potentielles. Le conseil de la ville de Slough (120 000 habitants) estime que jusqu’à 3 000 personnes pourraient vivre illégalement dans des remises ou des dépendances, converties en habitations de fortune pour clandestins ou travailleurs précaires. La municipalité a donc décidé de passer à l’action pour traquer ces locataires non déclarés.
Il s’agit avant de tout de veiller à la sécurité des personnes concernées, ont annoncé les responsables locaux. De nombreux locataires paient jusqu’à 120 euros par semaine pour vivre dans ces conditions insalubres, sans eau ni véritable chauffage. « Ces gens génèrent des déchets, ils utilisent les services de la municipalité, ils ont un coût qui n’est pas compensé car ils ne paient pas d’impôt », poursuit cependant James Swindlehurst, un des élus municipaux. La location de l’aéronef et le traitement des images a coûté 28 000 euros, en partie compensés par les amendes perçues.
La caméra thermique ne peut déceler la chaleur des corps, mais celle de radiateurs allumés au fond du jardin, ou de réchauds dans des remises. Après la cartographie par les airs, une enquête de terrain vient confirmer les éventuels « délits ». Les propriétaires incriminés risquent 200 euros d’amende par jour s’ils ne mettent pas un terme à cette situation, ainsi que la destructions du bâtiment concerné. Les drones de la police viendront-ils bientôt guetter à nos fenêtres ?
Source : Bientôt des drones pour traquer squatteurs et travailleurs clandestins ? - Surveillance - Basta !
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"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].
Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."
Gilles Deleuze, février 1977.