14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 11:22

 

 

 

chaplin dictateur

Sans vouloir déconsidérer le message humaniste du film de Chaplin , on peut quand même regretter que la caricature qu’il donne d’Hitler n’aide pas à comprendre pourquoi et comment un mouvement aussi répugnant que le nazisme soit parvenu au pouvoir légalement dans un pays considéré comme un des fleurons culturels de l’Europe.

On peut même penser que le succès qu’a rencontré ce film en Occident doit beaucoup au fait qu’il a contribué à faire oublier qu’Hitler et le nazisme n’ont dû leur victoire qu’à l’appui politique et financier des représentants des firmes les plus puissantes du capitalisme allemand.

Soutenu seulement par certains cercles de l’armée, Hitler et le parti nazi ont longtemps été marginalisés. Au point que leur putsch de Munich en novembre 1923 tournera à la farce lamentable.

C’est que craignant une réaction trop vigoureuse de la classe ouvrière, la bourgeoisie souhaitait mettre fin à la République de Weimar et instaurer un pouvoir autoritaire, mais de manière constitutionnelle. A partir de 1924, Hitler, qui a retenu la leçon, décide de lancer son parti dans les compétitions électorales – toutefois sans succès jusqu’en 1929. C’est alors que, la conjoncture se dégradant après une période de relative stabilité, les milieux les plus réactionnaires du grand capital se tournent vers le parti nazi.

Emil Kirdorf.PNGParmi eux, Emil Kirdorf fondateur du consortium houiller de Rhénanie-Westphalie et de la société minière de Gelsenberg, et Alfred Hugenberg, représentant la grande industrie de la Ruhr, qui deviendra le ministre de l’Economie du premier cabinet de Hitler. Grâce à ces nouveaux appuis financiers, le parti nazi peut diffuser plus largement et plus intensément sa démagogie sociale et ainsi devenir, aux élections fédérales de 1930, le deuxième parti du pays avec plus de 6 millions de voix et 109 députés.

Hitler et son parti avaient ainsi prouvé à la grande bourgeoisie qu’ils représentaient l’instrument dont elle avait besoin pour assurer une transition de la démocratie parlementaire à un régime ouvertement dictatorial. Pour parfaire sa respectabilité, le 25 septembre 1930, Hitler prête serment de fidélité à la légalité devant la Cour suprême du Reich et nomme à des fonctions importantes de son parti des hommes de confiance du capital financier parmi lesquels des représentants de la banque Schröder, de la Deutsche Bank, du groupe des aciéries Thyssen,…

Carl Friedrich von Siemens.PNGLe 27 octobre 1931, devant un parterre de financiers américains, Carl Friedrich von Siemens, PDG de la firme Siemens, fait l’éloge des nazis et de leur volonté d’éradiquer le socialisme en Allemagne.

Toutefois, lors des élections fédérales de novembre 1932, le parti nazi perd 2 millions de voix et 40 sièges. Les grands industriels et des grands propriétaires terriens qui le soutiennent décident alors d’accélérer le mouvement. Le 19 novembre 1932, ils adressent une requête collective au maréchal Hindenburg, président de la République, lui demandant avec insistance la nomination d’Hitler au poste de chancelier.

Ce sera chose faite le 30 janvier 1933 après qu’une rencontre entre Hitler et l’ancien chancelier Franz von Papen, dans la villa du banquier Kurt von Schröder, ait permis de sceller les derniers arrangements.

Hitler Hindenburg.PNG

30 janvier 1933 : Le maréchal Hindenburg, élu président de la République en 1932 avec le soutien du Parti social-démocrate, nomme Hitler au poste de chancelier du Reich

 

 

 

 

 

Source : Kurt Gossweiler, Hitler l’irrésistible ascension ? Essais sur le fascisme, Ed. Aden, 2006.

Jean-Pierre Dubois

Nazisme et grand capital

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 09:41

 

Je voulais attirer cette attention sur ce passage du texte qui suit

Z.A.D : zone d’autonomie définitive ou guerre sociale permanente ?

 

A Khimki (ville proche de Moscou, en Russie) [...] Une lutte ponctuée d’occupations dans la forêt (avec cabanes perchées), de centaines de sabotages, d’émeutes, et qui a déjà couté à la vie à plusieurs camarades. Notamment assassinés par des groupes de fascistes embauchés par Vinci pour “faire le ménage”.

 

Quelques axes essentiels orientent à présent mes recherches. L'un d'eux, l'ampleur de l'internationale nazie actuelle et son histoire ; les collusions historiques et actuelles entre cette internationale et le noyau du pouvoir globalisant. Même sans devenir spécialiste de la question, aucune envie de m'aventurer dans l'univers glauque et souterrain de la pieuvre qui étend ses tentacules sur notre monde,  cela implique de remonter des lignées :  qui est héritier de qui et de quoi; les Bush ou les héritiers actuels de Stroesnner au Paraguay aujourd'hui par exemple... . Un autre axe consiste à établir les résonances. Voici un exemple qui j'espère convaincra quelques personnes supplémentaires que nous sommes face à une menace que nous sousestimons et cela risque de nous coûter très cher.

Les transnationales qui font partie de ce noyau de pouvoir central globalisant n'ont jamais cessé d'instrumentaliser les courants nazis pour leur propres fins, depuis des décennies elles perfectionnent ces méthodes dans tous les combats qu'elles mènent en leur propre nom ou en utilisant à leurs propres fins la machine de guerre des USA (ce qui permet de faire payer la facture au peuple de ce pays).

Il existe des milliers d'exemple d'utilisation de milices fascistes, de mise en place de gouvernements fascistes par ces transnationales pour en faire les gardiens et les défenseurs de leurs propriétés, les persécuteurs et les assassins de ceux qui oseraient remettre en question leur accaparement du monde, de ceux qui défendent d'autres mondes possibles.

Ce que j'essaye de mettre en lumière, c'est que dans cette nouvelle phase d'accumulation de capital et de pouvoir, nous pouvons observer les manières d'agir de ces mêmes groupes où ils ne sont pas tenus par une reste de façade démocratique. Ce que j'essaye de mettre en lumière, c'est que les pouvoirs politiques de quelque obédience qu'ils soient qui constituent les gouvernements de transition vers la dictature technocratique,gouvernance mondiale quise met en place àvitesse accélérée, ont pour tâche principale de construire la nichede cette dictature, y compris en mettant bas ces derniers vestiges de façadisme démocratique.ce que j'essaye de mettre en lumière,c'est que peu dechose nous sépare du moment où Vincipourrait tout aussi bien engager des milices fascistes enFrance pour assassiner, torturer, menacer les résistants de Notre Dame des Landes. Ce que j'essaye de mettre en lumière aussi, c'est qu'une partie des forces de l'ordre institutionelles européennes sont d'ores et déjà conquises par les thèses fascistes et initiées à leurs méthodes et font d'ores et déjà partie des armées de l'ordre noir.

Le Nouvel Ordre Mondial compte s'imposer en semant un grand chaos généralisé d'où est censé émerger leur ordre. J'ai l'intime coviction que dans des guerres comme celle qui se mène en Syrie en ce moment, il existe des groupes chargés de profiter de la confusion pour éliminer les vraies forces de résistance qui ne sont ni d'un camp ni de l'autre mais bien des constructeurs d'autres mondes possibles.

J'ai l'intime coviction que si nous ne coudons pas les chemins de ce destin imposé de globalisation, ce sont des exactions similaires que nous aurons às ubir dans un proche avenir. Elles se produisent déjà, mais restent considérées comme des bavures, des épiphénomènes. Ce que j'essaye de mettre en lumière, c'est qu'au contraire cela représente une anticipation sur l'avenir que nous promet le pouvoir de l'ombre.

 

Z.A.D : zone d’autonomie définitive ou guerre sociale permanente ?

http://owni.fr/files/2012/11/Notre-Dame-des-landes-telecomix-hack-owni-7-e1352154539701.jpgSi la Z.A.D prend parfois les allures d’une “zone d’autonomie” qui nourri aussi quelques fantasmes, c’est -pour nous- avant tout une lutte qui s’inscrit dans un cadre beaucoup plus large et qui touche à de nombreuses questions. Celle de l’écologie radicale tout d’abord, parce qu’ignorée en tant que telle et qui nous semble pourtant essentielle dans la critique de l’autorité scientifique, la destruction de la nature et la manière dont le capitalisme nous domestique. Comment en effet ne pas faire le lien entre Etat, pouvoir économique et autorité scientifique (tout trois intimement liés) d’une part  et d’autre part ce que la plupart des opposant-e-s à ce projet d’aéroport s’accordent à décrire comme un grand projet inutile, une véritable nuisance et une autre façon de détruire la Terre et les êtres qui la peuplent ?

Cette critique écologiste radicale nous semble ne pouvoir être comprise pleinement qu’en étant intégrée dans une perspective anarchiste antagoniste et de conflictualité permanente.

http://3.bp.blogspot.com/-D178NMhW1nY/UJGeVK6R7AI/AAAAAAAADnU/_EUR7nhxBIk/s1600/ZAD+125.png

Une perspective qui inclue donc aussi d’autres problématiques.

Non seulement la lutte, les luttes de la Z.A.D ne peuvent pas être vue uniquement comme une sorte de “grand village autogéré”, mais elles ne peuvent pas être non plus réduite à un point géographique strict.
En effet, si ces luttes ont une chance de ne pas se limiter à une question “locale” ou aux fantasmes d’un “mode de vie alternatif”, et si elle peut encore intéresser une perspective révolutionnaire c’est aussi en y voyant autre chose que la question de cet aéroport.

Parce qu’au sein même de la Z.A.D, plusieurs dominations, même “entre camarades” ou “compagnon-e-s” continuent d’avoir cours. Parmi lesquelles le sexisme, le racisme, et aussi (et pourtant cela pourrait sembler particulièrement contradictoire) l’apologie de l’exploitation des animaux et même le mépris de la nature (comprise comme entité abstraite). Il ne s’agit pas de dresser une critique en l’air en mélangeant pêle-mêle les gens qui vivent et luttent à Notre-Dame-Des-Landes ou aux alentours, mais de tenter d’exprimer le fait que les dominations et oppressions ne s’arrêtent pas à l’entrée de la Z.A.D, d’un squat, d’un camping, d’une ferme autogérée ou d’un ensemble d’individu-e-s et de groupes (même avec les meilleurs intentions du monde) à moins d’y faire face et de les confronter directement. Et d’autre part donc, que la lutte contre l’aéroport, contre Vinci, ne se limite évidemment pas au cadre géographiquement situé de la Z.A.D.

Loin de nous l’idée d’insinuer que les occupations, les squats ou même les tentatives d’établir des zones d’autonomie ne font pas partie intégrante de ce type de lutte ou n’ont aucun intérêt (bien au contraire – elles en constituent souvent l’épine dorsale) mais qu’elles n’ont de sens que dans une perspective offensive, et  plus générale. Et qu’il faut les comprendre dans un conflit qui a des implications qui non seulement dépassent le cadre des frontières mais aussi celui d’une seule entreprise -Vinci- qui a aussi des coopérateurs (qu’ils soient privés ou para-étatiques) et qui s’inscrit dans une logique : celle du Capitalisme.

Aussi, Vinci n’en est pas à sa première opposition de masse contre un de ses projets. Et si ici le vernis démocratique masque encore un peu la violence du conflit, ailleurs, les soupapes de sécurité ont déjà sautées depuis longtemps.

A Khimki (ville proche de Moscou, en Russie), par exemple, où depuis des années une lutte fait rage contre le projet d’autoroute piloté par Vinci pour relier Moscou à Saint Petersbourg. Projet pharaonique qui implique au passage de raser des centaines d’hectares de la forêt millénaire qui se trouve au milieu. Une lutte ponctuée d’occupations dans la forêt (avec cabanes perchées), de centaines de sabotages, d’émeutes, et qui a déjà couté à la vie à plusieurs camarades. Notamment assassinés par des groupes de fascistes embauchés par Vinci pour “faire le ménage”. En bref un autre exemple du fait que non seulement l’entreprise capitaliste s’adapte toujours avec la même barbarie à la situation, mais aussi qu’elle façonne le paysage, détruit et remodèle l’environnement (naturel et social) en fonction de ses exigences.

Puisque l’ennemi de classe est sur tout les fronts, nous devrions l’être aussi.

De Khimki à Notre-Dame-Des-Landes en passant par le Val Susa. De Paris à Turin, etc…

Parce que les oppressions et les dominations sont partout : combattons les chaque fois que nous les trouvons sur notre chemin.

Et parce que Vinci et plus généralement le Capitalisme sont partout : soyons partout, et attaquons partout !

Le Cri Du Dodo

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Source :
Le Cri Du Dodo | journal anarchiste de critique sociale

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 19:55

Plus j’avance dans mes découvertes concernant le passé du nazisme et sa contemporanéité, plus je suis interpellée, et dégoûtée aussi par l’ampleur d’un mouvement nazi international qui s’affiche de plus en plus ouvertement avec une arrogance extrême dans certains cas.

Le nazisme dans toutes ses composantes est certainement le plus grand problème politique (au sens de vivre ensemble) que l’humanité ait à résoudre aujourd’hui que ce soit à travers des mouvements ou des personnes qui s’affichent ouvertement comme telles, que ce soit celles qui porte le masque de la très, très droite néanmoins politiquement correcte ou les parties souterraines de ce mouvement et ces alliances internationales.

Plus j’avance et plus aussi je trouve de liens passé et présent entre ce cercle central du pouvoir de l’ombre qui après avoir armé l’Allemagne nazie et facilité l’évasion et récupération des nazis après qu’ils furent vaincus, n’a cessé de les utiliser dans tous ces plans les plus tordus, les plus immondes.

Je suis ressortie nauséeuse cet après-midi de quelques incursions dans ce monde glauque et je sais combien il est difficile pour des personnes tranquilles, pacifistes, qui n’aspirent qu’à vivre en paix et relation cordiales avec leurs voisins de l’ensemble de la planète de se dire que malgré soi on se trouve confronté à la résurgence de cette idéologie nauséeuse de telle manière que nous sommes chaque jour d’avantage placés dans une situation qui fut celles des Allemands de l’entre-deux guerre, une montée irrésistible de forces de l’ombre qui mise sur la bestialité de certains pour assurer son pouvoir.

Mêmes causes mêmes effets, l’Allemagne exsangue à cause de la dette odieuse qui lui a été imposée à l’issue de la première guerre mondiale se cherche des boucs émissaires. Ceux qui ont perdu leur identité, leur racines, qui ‘ont pas su préserver leur culture, ne pouvant se valoriser à partir de ce qu’ils sont ont besoin d’un « autre » vis-à-vis de qui ils s’instituent élites avec l’aide de quelques gourous qui les brossent dans le sens du poil.

Seuls quelques-uns révèlent le meilleur d’eux-mêmes dans les situations de crise, en tout cas dans nos régions qui après l’éviction des hérétiques par l’Inquisition sont livrées aux attaques conjuguées de l’acculturation US et de la secte de l’athéisme universaliste.

A part quelques rares exceptions, Don quichottes égarés par des mythes de chevalerie, les adeptes de l’extrême-droite que j’ai rencontrés sont tous extrêmement limités intellectuellement. Soit par des carcans de formatage fort, de ceux qui dès l’enfance forcent au déni de réalité, soit de cette connerie hargneuse dont peu de peuples sont exempts.

Voir par exemple Guerre sale et mégaprojets : Colombie, La Marina Qui illustre à merveille cette figure du délateur qui devient une figure courante ici aussi, de grande campagne de propagandes encouragent la délation en la valorisant sous le nom glorieux de civisme. On retrouve les mêmes réactions que ce soit sous l’Inquisition, pendant le franquisme en Espagne ou à La Marina de Colombie. Et c’est pareil pour tous ces minables et j’en ai vu pas mal qui se sentent soudain valorisés d’être Belgo-belges, leur grosse panse de buveur de bière et leur face bouffie de bouffeur de porcs devenant des signes extérieurs d’appartenance à l’élite. Ils me font gerber. |

Ce sont les mêmes à Athènes et ici ou dans les villages perdus de Slovaquie où ils assassinent des Rroms, en Russie ou le mouvement d’extrême-droite est puissant et assassins, dans les courants sionistes d’extrême-droite, dans la Média Luna de Bolivie, les bourreaux de l’Amérique Latine d’hier et d’aujourd’hui sont leurs enfants, leurs neveux de sang ou idéologique et je découvre l’existence de mouvements néo-nazis dans les pays Musulmans ou d’autres nazis ont essaimés.

La différence consiste en la manière dont ils sont combattus, tolérés ou encouragés par une partie suffisante de l’opinion publique et des institutions, ce qui se passe à Athènes peut très bien devenir le quotidien de Paris, Bruxelles, Anvers, Lyon… les Wallons sont moins réceptifs ainsi que quelques régions de France, mais le problème est de taille et il ne faut en minimiser ni l’ampleur, ni le caractère international, ni la faveur dont ils jouissent aujourd’hui venant d’une partie de l’opinion publique dans le monde entier.

De plus, ils ont depuis des décennies infiltré petit à petit les forces de répression et reçoivent dans le cadres des formations des opérations conjointes de la lutte contre insurrectionnelle un entraînement par les Forces Spéciales US des formations mises au point par l’Ecole des Amérique, l’école des tortionnaires et des assassins de tout qui est partisan d’un idéal contraire aux intérêt de ceux qui se cachent derrière le terme Etats-Unis. De tout qui refuse le formatage, la société de contrôle et l’idéologie totalitaire du système de la pensée unique.

Alors ce qui se passe à Athènes, prenez-en de la graine… comment o réagit face à cela ???

 

 

Grèce : Sur fond de crise, l’inquiétante ascension des néonazis

A Athènes ou au Pirée, la vie des réfugiés est devenue un enfer. En journée, la police recherche les sans-papiers pour les déporter. Le soir, des néonazis organisent des ratonnades, sous l’œil complice de la police. Face au chômage qui touche 2 millions de Grecs, le parti néonazi Aube dorée propose sa solution finale.

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« Chaque matin, je me pose la question : comment échapper à la police ? Et chaque soir : comment échapper aux racistes ? Voilà à quoi ressemble ma vie ici. » (1) Saleh Ibrahim, jeune Somalien de 26 ans et sans-papier, a été agressé par un groupe de néonazis qui lui ont cassé le bras alors qu’il traversait la place Aghios Pantéléïmonas, dans un quartier populaire au Nord d’Athènes.

La situation des immigrés et réfugiés en Grèce s’est considérablement dégradée depuis les élections du 6 mai, quand les néonazis d’Aube dorée sont entrés pour la première fois au parlement. Aube dorée a obtenu 6,9 % des voix et 18 sièges au parlement aux élections du 17 juin.

« Ils frappent pour tuer »

Contrairement à d’autres partis d’extrême droite en Europe à la façade légaliste, Aube dorée affiche ouvertement ses symboles nazis. Ses membres portent la croix gammée, des T-shirt de la Waffen SS et font le salut nazi. La principale activité d’Aube dorée aujourd’hui, c’est l’organisation de pogroms dans les rues d’Athènes et d’autres villes.

« Il y a des attaques tous les jours, explique Reza Gholami, qui dirige une association de réfugiés afghans. Ces types ne veulent pas seulement effrayer les gens, ils frappent pour tuer. » Dans la nuit du 12 août, un jeune irakien de 19 ans a été assassiné. Selon la police, il a été poignardé à mort par cinq personnes qui se déplaçaient à moto. Les agresseurs avaient auparavant tenté de s’en prendre à des immigrants roumains et marocains (2).

Un réseau de 23 associations, regroupées autour de l’Agence pour les réfugiés des Nations Unies (UNHCR), a répertorié 87 agressions xénophobes de janvier à septembre, à Athènes, au Pirée et à Patras. Les agresseurs ont utilisé généralement des armes, comme des bâtons, des barres de fer, des chaînes, des couteaux ou des bouteilles cassées. Le réseau dénonce également le comportement de la police dans 15 de ces cas. Plutôt que d’enquêter sur les incidents, la police a mené l’enquête sur la validité du séjour des victimes. Certaines victimes sans papier ont été menacées d’arrestation et de déportation et parfois brutalisées dans les commissariats.

Pour le réseau, ces 87 agressions ne sont que le sommet de l’iceberg. L’Association des travailleurs immigrés estime ainsi qu’il y a eu quelque 500 agressions à caractère raciste les six premiers mois de l’année. «  La plupart des incidents ne sont pas connus, parce que les immigrés ne déposent pas plainte. Ils ont peur parce qu’ils n’ont pas de titre de séjour ou parce qu’ils n’ont pas l’argent pour payer le dépôt de plainte (4) », déclare Reza Ghomali, de l’association des réfugiés afghans.

Le réseau antiraciste s’est donné pour objectif de mettre fin à l’impunité dont bénéficient les auteurs de ces attaques. Car pour l’heure, aucune condamnation n’a été prononcée contre des auteurs d’agression raciste. Pourtant, dans la majorité des cas répertoriés, la présence de membres d’Aube dorée a été constatée.

Le 31 octobre, un groupe de 150 personnes, dont trois députés d’Aube dorée (Ilias Panagiotaros, Kostas Barbaroussis and Nikolaos Michos) ont attaqué des immigrés et endommagé leurs commerces dans le quartier d’Aghios Panteleimonas. Barbaroussis est également impliqué dans un assaut similaire en septembre à Mesolongi, à l’ouest du pays. Le parlement grec vient de voter la levée de son immunité et de celle de trois autres députés néonazis pour ces agressions.

« Aube dorée a infiltré la police »

Les liens étroits entre Aube dorée et certains commissariats sont connus depuis longtemps. Lors des dernières élections, près de la moitié des policiers ont voté pour les néonazis. L’ancien ministre de la Protection du Citoyen (ministre de l’Intérieur), Michalis Chrysochoidis a déclaré lors d’un interview pour le magazine Unfollow : « Je ne sais pas si c’est 50 % ou 60 %, mais ils sont nombreux. Même si c’est 40 %, c’est trop. » Et quand on lui a demandé comment c’était possible, il a répondu que les policiers sont « induits en erreur », qu’ils recherchent une « protection politique ».

Récemment, le quotidien britannique The Guardian a recueilli le témoignage d’un officier supérieur. Il déclare que les gouvernements successifs en Grèce ont permis à Aube Dorée d’infiltrer la police à plusieurs niveaux. Par ses services de sécurité, l’État est bien informé des activités d’Aube dorée, explique-t-il. Les chefs de la police avaient la possibilité d’isoler et de liquider ces « poches de fascisme », mais ont décidé de ne pas le faire. « L’État fait cela délibérément utiliser les fascistes à ses propres fins ».

« Les néonazis peuvent ainsi être utilisés contre la gauche » qui mène des actions de protestation contre l’austérité. Ils peuvent aussi agir comme agents provocateurs pendant les manifestations, témoigne l’officier.

Les autorités continuent de nier ces liens. Pourtant, un policier vient récemment d’être suspendu pour avoir participé à une attaque d’Aube dorée contre des immigrés sur un marché le 8 septembre (5).

Le 30 septembre 2012, un groupe de motards antifascistes ont manifesté contre Aube dorée, qui faisait la chasse aux immigrés. La police, arrivée en force, a arrêté 23 antifascistes et deux membres d’Aube dorée. Ces derniers ont été libérés après quelques heures, mais les antifascistes ont été transférés à l’état-major de la police. Ils déclarent avoir été torturés durant la nuit par la police, ce qui a été confirmé par des constats médicaux ultérieurs.

Pour la journaliste et élue du Parti communiste de Grèce (KKE) Liana Kanelli, Aube dorée remplit « la mission que le système lui assigne ». Aube dorée agit aussi en soutien des employeurs qui exploitent la main-d’œuvre immigrée. « Quand un employeur veut vous faire chanter, il menace d’appeler Aube dorée. Des bandes fascistes viennent tabasser des travailleurs qui réclament leurs droits (6) », explique Javed Aslam, dirigeant de la communauté pakistanaise en Grèce.

Un climat raciste entretenu au sommet

Le 4 novembre, Walid, 29 ans, travailleur immigré égyptien était retrouvé enchaîné et couvert de blessures dans l’île de Salamine, près du Pirée. L’ouvrier boulanger a été enlevé et torturé pendant 18 heures par son employeur grec et trois autres hommes liés à Aube dorée, dans le but de lui voler ses économies. Le patron, membre de la Nouvelle Démocratie, est adjoint au maire d’Ambelakio. La victime était parvenue à s’échapper avant de s’effondrer au pied d’un arbre. Une ambulance a été dépêchée sur les lieux, ainsi que la police et les pompiers, qui ont dû intervenir pour couper la grosse chaîne attachée autour du cou de la victime, avant que celle-ci ne soit transférée à l’hôpital. Après avoir reçu les premiers soins, Oualid a été arrêté et menacé d’expulsion faute de titre de séjour valable. Ses tortionnaires ont eux été libérés le 8 novembre (7). La communauté égyptienne a manifesté à deux reprises devant l’ambassade d’Egypte pour demander une protection adéquate contre les attaques racistes.

A Xanthi, au nord-est de la Grèce, où vit une importante minorité musulmane depuis des siècles, des fascistes harcèlent les musulmans. Et même des touristes d’Egypte, de Corée du Sud ou des États-Unis ont été victimes des fascistes ou des rafles de la police. La situation est telle que l’ambassade des États-Unis recommande la prudence à ses ressortissants « d’origine africaine, asiatique, hispanique ou moyen-orientale » (8). Ces actes sont le résultat d’un climat de haine raciste entretenu au sommet de l’État.

Les dirigeants d’Aube dorée peuvent ouvertement débiter leurs propos racistes et fascistes sur les chaînes de télévision. L’un d’eux a même agressé physiquement deux députées, de Syriza et du KKE, lors d’une émission en direct. Et les déclarations xénophobes de certains ministres et députés de la Nouvelle Démocratie ne font que renforcer sa popularité. Selon divers sondages récents, Aube dorée est crédité de 9 à 12 %.

En avril, avant les élections, le ministre de l’Intérieur, du Pasok (Parti socialiste), Michalis Chrysochoidis, a organisé une vaste opération de contrôle dans le centre d’Athènes, dans le but d’arrêter les sans-papiers. Et il a annoncé à grand fracas la construction de 30 « centres de rétention » pour candidats réfugiés en attente d’expulsion. « Les immigrés clandestins devraient être expulsés du pays, ils sont devenus les tyrans de la société », a déclaré alors son challenger, l’actuel premier ministre, Antonis Samaras (Nouvelle Démocratie, conservateurs). Il s’était engagé à « reconquérir » les villes et arrêter « l’invasion » de l’immigration illégale. Tout en ajoutant : « Il n’y a plus de place pour les Grecs dans les jardins d’enfants. Nous allons y mettre fin. (9) »

La chasse aux sans-papiers a repris début août, quand le nouveau ministre de l’Intérieur, Nikos Dendias, de la Nouvelle Démocratie, a lancé l’opération « Xenios Zeus » (Dieu de l’hospitalité !). « La question de l’immigration illégale est l’un des grands problèmes du pays avec celui de l’économie (10) », a dit Nikos Dendias. 7 300 demandeurs d’asile ont déjà été interpellés et 1 596 arrêtés et transférés en vue de leur déportation.

« Non, l’extrême droite néonazie ne grandit pas comme une force externe au système démocratique. Le système démocratique l’a incorporée en son sein et se nazifie en reproduisant son programme comme un dogme d’organisation sociale et comme une méthode de gouvernement. En ce sens, Aube dorée est déjà au pouvoir », écrit le journaliste grec Augustine Zenakos (11).

Le dernier rassemblement des néonazis sur l’île de Crète le 25 novembre, montre bien leur vision de la société. Devant leurs partisans, les députés néonazis ont déployé le drapeau de la junte fasciste (1967-1974). Ils avaient même projeté de faire un tour de Crète. Mais ils en ont été empêchés par des centaines de manifestants antifascistes qui ont encerclé la salle où ils étaient réunis. La télévision grecque a montré le porte-parole d’Aube dorée, Kasidiaris, invectiver la police et exiger qu’elle chasse les manifestants antifascistes. Et celui-ci d’ajouter : « On va les baiser ! Il y aura des morts ici ce soir ! Je vous en donne ma parole ! »

Dans un autre reportage, on peut voir Kasidiaris expliquer comment les 18 députés d’Aube dorée tirent avantage de leur immunité parlementaire : « Nous pouvons désormais porter légalement des armes et nous ne serons pas arrêtés sur place en cas d’incident. Cela nous permet d’être un peu plus à l’aise dans nos mouvements.(12) »

Comment expliquer leur ascension ?

Aux dernières élections, 425 000 Grecs ont voté pour ce parti néonazi. Bien peu connaissent pourtant son idéologie et le pedigree de ses 18 élus. Aube dorée s’affiche « contre le système » et dénonce les « voleurs », les « banques », les « politiciens corrompus ». Il déclare qu’il veut protéger les Grecs et sa « solution » est « de chasser les immigrés ».

Certains commentateurs qualifient ce parti de nationaliste. Ils ont tort. Les tirades d’Aube dorée contre Merkel et les Allemands, c’est pour la galerie. Aube dorée entretient des liens avec d’autres partis néonazis. En 2005, il a rejoint le parti allemand NPD dans une cérémonie d’hommage à Hitler. Et en 2010, son dirigeant faisait un discours devant les militants néofascistes italiens du parti Forza Nuova (13). Ilias Kasidiaris, le porte-parole d’Aube dorée, a écrit récemment un article à l’occasion de l’anniversaire d’Hitler, qu’il qualifie de « grand réformateur social et organisateur d’un État modèle ».

« Ils ne comprennent pas », déclare le leader d’Aube dorée, dans un discours en 2011 (14). « Quand nous deviendrons forts, nous serons sans pitié ! S’il le faut, nous salirons nos mains ! Nous ne sommes pas des démocrates ! »

Mais tout cela, beaucoup d’électeurs ne le savent pas. Ils ne savent pas non plus qu’Aube dorée soutient les armateurs, les plus riches capitalistes du pays.

Alors que la population se débat dans la misère, les armateurs grecs à la tête de la 1e flotte au monde, ne paient toujours pas d’impôts. Ce privilège est inscrit dans la Constitution depuis 1967. Le parlement grec compte revoir cela. Ilias Panagiotaros, député d’Aube dorée, a exprimé au parlement, son soutien aux armateurs (15) : « Le pays va recevoir 80 millions d’euros en taxant les bateaux avec pavillon grec. Quoi de plus facile pour les armateurs grecs de changer leur pavillon pour sauver leur argent ? Au lieu de cela, un accord devrait être trouvé pour qu’au lieu des 2-3 Grecs maximum sur chaque navire – dont le capitaine et le premier mécano – le reste de l’équipage soit aussi grec. »

Selon le politologue Christophoros Vernardakis, les électeurs d’Aube dorée sont principalement issus de la petite classe moyenne qui s’est rapidement appauvrie avec la crise. On y trouve des petits indépendants, commerçants, agriculteurs, petits employés sans emploi et des policiers. Aube dorée exploite le désespoir, l’ignorance et la peur. Il désigne les immigrés comme responsables de la crise, alors qu’ils en sont, comme les travailleurs grecs, les premières victimes. Et en plus, il se propose de faire le sale boulot avec la complicité de la police. Il détourne ainsi une partie de la population de la lutte contre les véritables responsables du pillage du pays.

« Le parti est fort dans les zones les plus touchées par la crise, mais aussi dans d’anciens fiefs des bataillons de sécurité (16) », les milices armées par l’Allemagne pour lutter contre la résistance communiste, explique le politologue Elias Nikolakopoulos. C’est ainsi que l’on peut expliquer les scores du parti néonazis dans certaines régions rurales où il y a peu d’immigration.

Saccage des revenus et des droits démocratiques

« Aube dorée a toujours offert ses services au patronat et aux organisations patronales, selon le KKE. A plusieurs occasions, ses militants ont été utilisés pour briser des grèves. Leur violence avait aussi pour but d’effrayer les travailleurs pour leur faire abandonner la lutte. » « Il faut dénoncer son rôle de soutien au système, explique Aleka Papariga, secrétaire générale du KKE. Aube dorée doit être combattue par un mouvement organisé, sur les lieux de travail, dans les secteurs, les organisations populaires. »

L’ascension d’Aube dorée s’inscrit dans le saccage généralisé des revenus, des services et de l’ensemble des droits démocratiques des travailleurs et de la population en Grèce.

Les conventions collectives, les obstacles au licenciement et le salaire minimum ont été abolis par les gouvernements de la Nouvelle Démocratie et du Pasok. Le 9 octobre dernier, le gouvernement a utilisé une loi datant de la junte fasciste (1967-1974) pour interdire une partie d’Athènes aux manifestants. Cette loi n’avait pas été utilisée depuis 1974 (17). La liberté d’expression est également menacée. Le journaliste Kostas Vaxevanis peut en témoigner. Il a été arrêté pour avoir publié, dans son magazine Hot Doc, la liste des 2 000 grands fraudeurs qui avaient ouvert un compte en Suisse. Cette liste avait été remise au gouvernement grec en 2010, qui n’en n’avait rien fait, puisqu’il l’avait « perdue ».

« Tout le monde n’est pas responsable de la crise en Grèce, écrit Vaxevanis (18). Et tout le monde ne paye pas cette crise. Le petit club corrompu au pouvoir tente de s’en sortir en prétendant qu’il fait des efforts pour sauver la Grèce. En réalité, il exacerbe les contradictions, tandis que la Grèce est amenée au bord du gouffre. »

Les 2,3 millions de Grecs vivant sous le seuil de pauvreté, les 2 millions de sans-emploi, les deux tiers de la population qui ne parvient plus à payer ses factures, sont littéralement amenés au bord du gouffre. Au lieu de les aider, Aube dorée va les pousser dans l’abîme, tout en protégeant une poignée de riches qui ont planqué leur fortune en Suisse et ailleurs.

D’abord les immigrés, puis les communistes, les homosexuels, les handicapés…

« Quand Aube dorée sera au Parlement, nous allons mener des raids dans les hôpitaux et les crèche pour jeter les immigrés et leurs enfants dans la rue, afin que les Grecs puissent prendre leur place (19) », a déclaré un candidat du parti néonazi avant les élections. Le parti néonazi vise aussi les soupes populaires et les bureaux de chômage, qu’il veut interdire aux étrangers.

Les immigrés sont des « sous-hommes qui transportent toutes sortes de maladies (20) », a déclaré au parlement Eleni Zaroulia, députée d’Aube dorée et épouse du leader du parti. Cette députée est aussi membre du comité pour l’égalité et la non-discrimination du Conseil de l’Europe…

Le parti néonazi a récemment demandé au ministre de l’Intérieur de fournir le nombre d’enfants étrangers accueillis dans les écoles maternelles du pays. Et le député néonazi Panayiotis Iliopoulos a écrit à l’Université de l’Egée (île de Lesbos) pour demander combien d’étudiants étrangers étaient hébergés. Le vice-recteur s’est senti « insulté » par cette question (21).

Face au désespoir de la population, Aube dorée prône un nettoyage ethnique : l’emploi, les services publics, l’enseignement, les soins de santé… réservés aux Grecs. Aube dorée annonce ses nouvelles cibles : après les immigrés, il veut s’attaquer aux homosexuels et aux handicapés, comme on peut le lire dans leur dernier tract.

Aube dorée ne vise pas seulement les immigrés, explique Liana Kanelli, députée du Parti communiste de Grèce (KKE). « Il menace aussi les communistes et dit ouvertement : “Nous allons faire de vous du savon”.  » Le 7 novembre à Thessalonique, deux membres d’Aube dorée ont attaqué avec des bâtons et des couteaux trois jeunes communistes qui distribuaient des tracts en faveur de la grève générale. Ces jeunes ont pu s’en tirer grâce à l’aide de travailleurs en grève d’une usine proche. La police n’a toujours pas arrêté ces individus.

Le mois dernier, quatre députés et des membres d’Aube dorée, avec des intégristes et prêtres orthodoxes, ont attaqué le théâtre où se jouait la pièce de Terrence McNally Corpus Christi, où Jésus et les apôtres sont une communauté gay vivant au Texas. La police anti-émeute a encerclé le théâtre. Mais le directeur n’a pas osé sortir car les néonazis étaient toujours présents. « La dernière fois qu’une pièce de théâtre était jouée sous la garde de la police, c’était pendant la junte. Je ne veux pas croire que c’est de nouveau la junte », a-t-il déclaré.

Un journaliste témoin de la scène a été tabassé par les fascistes, devant les policiers qui n’ont rien fait. Le journaliste n’a pas porté plainte, de crainte que son adresse ne soit transmise à Aube dorée (22).

« L’homophobie a toujours existé en Grèce », déclare Andrea Gilbert (23), porte-parole d’Athens pride, une organisation de défense des droits des homosexuels. « Mais depuis un an, il y a une nette augmentation des attaques anti-gay. Les auteurs agissent avec impunité… avec le même scénario que les attaques d’Aube dorée contre les immigrés. Ces gens haïssent les immigrés, les gays, les étrangers, les femmes. Ils haïssent tout le monde. »

Cécile Chams

Source : PTB

1. RFI, 30 juillet 2012

2. Ekathimerini, 14 août 2012

3. http://1againstracism.gr/racist-violence-recording-network-f…, 23 octobre 2012

4. Ekathimerini, 12 juin 2012

5. Ekathimerini, 11 septembre 2012

6. The Guardian, 26 octobre 2012

7. I efimerida ton syntakton, 9 novembre 2012

8. Ambassade des USA, 16 novembre 2012

9. The Guardian, 26 octobre 2012

10. La Libre Belgique, 9 août 2012

11. Augustine Zenakos, “The literality of nazism”, 13 octobre 2012

12. Kathimerini, 26 novembre 2012

13. Augustine Zenakos, 25 octobre 2012. Op. cit.

14. Augustine Zenakos, 25 octobre 2012. Op. cit.

15. Rizospastis, 8 novembre 2012

16. Le Monde, 6 octobre 2012

17. Okeanos, 12 octobre 2012

18. The Guardian, 30 octobre 2012

19. The Guardian, 12 juin 2012

20. Ekathimerini, 18 octobre 2012

21. Ekathimerini, 23 octobre 2012

22. Okeanos, 12 octobre 2012

23. Greek Reporter, 26 novembre 2012

Source : legrandsoir.info

Via : Les Dernières Nouvelles du Monde | Scoop.it

et Grèce : Sur fond de crise, l’inquiétante ascension des néonazis | ActuWiki

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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 00:12

 

Dans la série métastases du nazisme, ils sont partout…  après quelques révélations concernant les relations entre certains sionistes et les nazis, une petite illustration de ces musulmans qui sympathisent avec Hitler et le nazisme, un thème à creuser par mise en résonance… l’ampleur du mal nazi dans le monde 2013.

L’histoire du Mufti est intéressante, une figure de l’opportuniste qui n’a qu’une chapelle la sienne, celle de son pouvoir personnel, ce n’est pas un fanatique, c’est un ambitieux.

Les opportunistes ambitieux pullulent en politique. Ils ne servent aucune chapelle mais se servent d’elles pour parvenir à leur fin personnelle. L’opportuniste ambitieux et une aubaine pour le pouvoir central.

Certains commentaires à ce texte sont intéressants. Ils montrent le degré d’autocensure qui est de plus en plus en plus exigé de chacun d’entre nous pour rester dans les cadres idéologiques imposés et étiquetables. Nous voyons à grands pas s’instaurer les conditions de la censure de tout discours réellement dissident. Avec cet a priori néfaste et méprisant : les « gens » ne sont pas capables de faire la part des choses, il faut donc sélectionner l’information qu’on transmet.

Comme si en parlant des méfaits de l'Inquisition on mettait en cause l'ensemble des catholiques actuels...

Et en avant-goût amer ;

La star du journalisme a parlé de l'amour de Hitler pour les musulmans
 
28.01.2013, 23:46, heure de Moscou
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La star du journalisme a parlé de l'amour de Hitler pour les musulmans

Capture d'écran: www.facebook.com/Khadjt

La journaliste Khadija Benguena, qui travaille à la chaîne de télévision Al Jazeera, a publié sur son compte Facebook un message intitulé « L'humanité d'Hitler ».

En illustrant le titre, la journaliste a publié des photos de soldats et d'officiers de la SS, qui avaient confessé l'islam. La photo montre des soldats musulmans, qui faisaient le namaz, parce « qu'Hitler leur avait permis de prier ». Selon le journaliste, les victoires des nazis avaient donné aux musulmans la liberté de pratiquer l'islam.

« Les médias, qui se trouvent dans les mains des Juifs, masquent cette vérité et concentrent leur attention sur des spéculations liées à l'Holocauste » conclut la journaliste.
Benguena est la star du journalisme arabe. En 2007, le magazine économique américain Forbes l'avait placé dans la liste des 10 femmes les plus puissantes dans le monde arabe. /L

 

Source : La star du journalisme a parlé de l'amour de Hitler pour les musulmans: La Voix de la Russie

 

Hitler et son ami le mufti
  Amine Al Husseini est un personnage qui perturbe nos faiseurs d’opinion.
Arabe, musulman, nationaliste victime de la colonisation, maintes fois poursuivi et exilé, il avait tout pour être un "gentil". Manque de chance pour nos humanistes psittacistes, il avait de très mauvaises fréquentations.
Cet homme d’une intelligence rare, mais dépourvu de tout scrupule, a l’air d’un Iznogoud trop retors pour être vrai. Sa trajectoire parait empruntée à un conte barbare des Mille et Une Nuits. Pourtant son parcours sinueux et imprévisible ne doit rien au riche imaginaire d’un conteur oriental. Et deux conflits interminables aujourd’hui résultent de ses actions et de ses choix.
Présentation du personnage pour ceux qui ne le connaîtraient pas :
 
Un religieux pragmatique
 
Né en 1895 dans un milieu aisé, ce fils du mufti de Jerusalem, étudie à l’université du Caire, puis à Istambul. La sublime Porte occupe alors tout le Proche Orient, mais cela ne semble pas gêner le futur dirigeant nationaliste. D’ailleurs, durant la première guerre mondiale, il s’engage dans l’armée turque qui a pourtant colonisé son pays.
Arrivisme ou inconséquence de jeunesse ?
En tout cas, après la victoire des Britanniques sur les Ottomans, il rejoint les bataillons anglais. Servir des chrétiens contre d’autres musulmans n’est pas un problème pour lui.
Il est vrai que "Allah n’aime que les forts !"
 
En 1920, nouveau changement de cap : il devient agitateur professionnel, parcourant les villages pour inciter les Arabes à se révolter pour obtenir des Alliés la création d’un grande Syrie indépendante. Mais l’armée anglaise est trop forte et contrôle trop bien les villes, les routes et les points d’accès.
Il désigne alors un nouvel ennemi fédérateur pour ses coréligionnaires.
Instigateur des émeutes de Nabi Moussa qui font des dizaines de morts et des centaines de blessés parmi les Juifs de la vieille ville de Jerusalem, il est condamné à 10 ans de prison. Mais il échappe à l’arrestation, en fuyant à Damas.
Les Juifs tirent la leçon des évènements en créant la Haganah, ancêtre de tsahal et du mossad.
 
Al Husseini profite des rivalités de la diplomatie anglaise et française, pour être gracié et se présente à l’élection en vue de devenir grand mufti de Jerusalem.
Bien qu’il soit, des 4 candidats, celui qui recueille le moins de voix, il est déclaré élu.
Avec l’appui des Alliés qui croient ainsi le canaliser. Bien à tort. Il a à peine 25 ans.
Accusé plusieurs fois d’avoir fait liquider ses rivaux palestiniens qu’il qualifiait de traîtres, il se maintiendra à ce poste jusqu’en 1948, quand le roi Abdallah de Jordanie décidera de se débarrasser de cet inquiétant personnage en l’exilant.
 
Une cible difficile à atteindre
 
Impliqué en 1929 dans les massacres d’Hébron, il porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle en Palestine.
A Hébron, des policiers palestiniens de cette ville massacrent 70 civils juifs. Et les Anglais débordés n’ont rien pu faire. Les survivants du massacre sont expulsés de la ville, leurs biens saisis et leurs maisons occupées par les Arabes. Les Juifs s’en souviendront.
 
En 1936, le très actif Al Husseini s’autoproclame président du Haut Comité Arabe et l’année suivante, il doit fuir en Irak après avoir été mêlé à l’assassinat du commissaire britannique pour la Galilée lors d’émeutes qui auraient dû préfigurer un soulèvement généralisé mais se résument à quelques pillages.
Poursuivi toute sa vie par des rivaux arabes, des ennemis juifs et des services secrets occidentaux qui tous rêvent de l’occire, Al Husseini survivra à tous les traquenards. Inventant la technique qui sera plus tard la "marque" de son neveu Yasser Arafat : ne jamais dormir deux soirs au même endroit, faire toujours goûter sa nourriture avant de manger, répandre des fausses nouvelles sur sa présence ici ou là, et n’informer de ses déplacements que son chauffeur au dernier moment.
 
Ses nouveaux amis
 
Après l’échec de la révolte, et son deuxième exil, Amine trouve un nouvel ami : Adolf.
En Juillet 1937, le Grand Mufti fait savoir au consul général allemand en Palestine qu’il souhaite créer un parti national-socialiste arabe. Et compte bénéficier de l’appui du troisième reich pour se débarrasser des Juifs.
La réponse d’Hitler est positive. Et quasiment par retour du courrier.
 
Dès le début de la seconde guerre mondiale, le mufti apporte son aide aux nazis : espionnage, destructions diverses, troubles politiques. Peu de choses dans un conflit de cette ampleur. Mais tout ce qui perturbe les Anglais est bon à prendre.
Ces derniers mettent sa tête à prix pour 25.000 livres. Une somme considérable en 1940.
En janvier 1941, l’Allemagne nazie reconnait l’indépendance des nations arabes contre les puissances coloniales britannique et française, ainsi que leur droit à empêcher toute création d’un foyer juif en Palestine.
 
Lorsque Rachid Ali al Gaylani prend le pouvoir en Irak, Al Husseini devient l’ambassadeur plénipotentiaire de l’Axe auprès du nouveau dictateur dont il obtient qu’il mette le pétrole de son pays à la disposition exclusive des Allemands. Pour faire bon poids, Al Husseini émet une fatwa appelant les musulmans au djihad contre les Anglais et reçoit des nazis des fonds afin de préparer un soulèvement en Palestine. Sans grand succès.
 
La défaite des Irakiens contre les Anglais l’oblige à fuir à nouveau. Cette fois en Iran.

Mais une armée anglo-soviétique envahit l’Iran peu après. Al Husseini reprend alors sa nomadisation forcée qui le conduit en Italie. Le 27 octobre 1941, Mussolini le reçoit avec tous les égards dus à un allié de marque et lui aménage une entrevue avec le führer. Enfin la gloire !
 
Amine et Adolf
 
La première rencontre du Grand Mufti avec Adolf Hitler a lieu le 28 novembre 1941.
Les deux hommes se comprennent parfaitement. Et Hitler est impressionné par le charisme de son visiteur. Après lui avoir assuré que l’heure de la libération des Arabes sonnerait dès que la Wehrmacht aurait atteint le sud du Caucase, le dictateur nazi promet à Al Husseini qu’en plus d’une aide militaire, les nazis participeront bien volontiers à l’extermination de tous les Juifs du proche et du moyen orient.
Le grand mufti est conquis. Enfin un associé sur qui il peut compter !

Pour ne pas être en reste, Adolf en fait un "Aryen d’honneur" !
Sans trop triturer ses principes et alors que les Aryens historiques sont les Iraniens, Adolf clame : "Il a les cheveux blonds et les yeux bleus, le visage émacié. Il doit avoir plus d’un ancêtre aryen. Il n’est pas impossible que le meilleur sang européen soit à l’origine de sa lignée."
L’histoire ne dit pas si le mufti fut flatté d’apprendre que ses grand-mères avaient fauté.

Mais le plus grand compliment du führer pour son nouvel ami tient en quelques mots :
"Cet homme est comme moi. Il sait ce qu’il veut et ne fait pas de sentiment."
 
Depuis l’unique mosquée de Berlin, Al Husseini incite dans des prêches radiodiffusés les musulmans Indiens et d’Asie centrale à s’engager à côté des nazis.
Début 1942, Adolf Eichmann lui révèle la Solution finale.
Pour se faire une idée, le grand mufti envoie une délégation visiter le camp de concentration d’Oranienburg à l’été 1942. Il trouve que c’est bien, mais que ça pourrait être "mieux".
Himmler le rassure en 1943 : "Nous en avons déjà liquidé trois millions".
 
Les waffen S.S musulmans
Amine va alors commettre une nouvelle ignominie dans sa vie tortueuse qui n’en manque pas : profiter de son prestige quelque peu usurpé de "savant religieux" pour créer début 1943 dans les Balkans une division de waffen SS musulmans, la Handschar. Du nom du cimeterre turc traditionnel. L’emblème de cette armée sera d’ailleurs le sabre courbe des Ottomans au dessus d’une croix gammée.
Composée de musulmans bosniaques et albanais (par référence aux frontières actuelles) cette unité d’élite dérange les théoriciens racistes du reich. Qu’à cela ne tienne, Himmler en fait des descendants des Goths ! Le reste n’est que folklore à ses yeux : les officiers imams ou mollahs, le coran à la place de "mein kampf", le fez sur la tête, et sur le col la handschar remplaçant les sieg runes.
Il est vrai que les Allemands connaissent des défaites militaires et tout allié est bon à prendre.
 
Ces combattants seront déployés sur divers fronts, d’abord dans le centre et le Sud de la France, contre les Résistants. Puis en Autriche et en Europe centrale. Mais le manque d’égards des nazis purs et durs envers ces drôles d’aryens sera à l’origine de désertions et de mutineries. On les renvoie donc sur un terrain qui leur est plus familier.
 
Retour dans les Balkans.
Durant toute l’année 1944 et le début de 1945, la 13 ème division SS Handschar à laquelle s’ajoutera la 21 ème division SS kossovare Skanderbeg feront régner la terreur dans ce qui deviendra la Yougoslavie. Réglant de vieux comptes tribaux ou mafieux, des vendetta séculaires, brûlant églises et monastères et massacrant des chrétiens. En grande majorité des Serbes, partisans de Tito, et résistants particulièrement pugnaces contre les Allemands.
La situation actuelle dans ces pays résulte en partie des haines recuites liées à cette page d’histoire que nos média se sont ingéniés à occulter "pour la bonne cause".
 
Une fin d’histoire incroyable !
 
Au printemps 1945, Al Husseini qui a passé les dernières années de guerre à Berlin s’échappe en Suisse mais les Helvètes lui refusent l’asile politique et le renvoient en Allemagne.
Le 15 mai 1945, il est localisé et arrêté par l’armée française dans la région de Constance. Normalement, comme tous les dirigeants importants des SS, il devrait être cité au procès de Nuremberg et promis à la potence.
Mais une semaine plus tôt, il y a eu la révolte de Sétif en Algérie... La France passe alors un marché de dupes avec le grand mufti des SS. Celui-ci s’engage à calmer les émeutiers, et à éviter qu’ils ne fassent des émules. En échange de quoi, il bénéficie le 19 mai d’un sauf-conduit qui lui permet de séjourner librement en France. En attendant que la situation se calme.

Mais la Yougoslavie, la Grande-Bretagne, les Etats Unis réclament avec insistance son arrestation et son extradition. De leur côté, les Juifs font pression pour qu’il figure sur la liste des criminels de guerre du troisième reich.
Pour la première fois de sa vie, le mufti craint sérieusement pour sa vie. Des activistes sionistes le ratent de peu. Mais il est protégé par la police et déménage plusieurs fois à son habitude. La désorganisation générale lui permet de se fondre dans l’anonymat, grâce à des prête-noms.

Après une année de cache-cache avec divers services secrets, la France se débarrasse de cet hôte encombrant en le laissant partir pour l’Egypte avec un vrai-faux passeport. Dernier pied de nez à l’Histoire, il traverse la Méditerranée à bord d’un avion de la compagnie américaine TWA.
Jusqu’à sa mort au Liban en 1974, il agitera les masses musulmanes autant contre Israél que contre les pays arabes qu’il juge tièdes, mais son influence ira en décroissant. Certes il est devenu intouchable du fait de sa notoriété et de son prestige. Mais sachant de quoi il est capable, les régimes autoritaires qui l’hébergent veillent surtout à ce qu’il ne leur nuise pas.
    Et la suite donnée en commentaire par l'auteur !

Je vois que vous brûlez de connaître la suite. Alors la voici :
Arrivé en Egypte en 1946, le Grand Mufti rejoint la Jordanie où il devient en 47 chef des « frères musulmans » Wahhabites prônant ouvertement l’épuration ethnique.
Il est expulsé de ce pays en 48 après la première guerre contre Israél quand il prétend punir les Arabes qui n’ont pas su jeter les Juifs à la mer.

Après un bref séjours en Syrie où il retrouve d’anciens dignitaires nazis en fuite, il gagne le Pakistan où il prend le tête du congrès islamique mondial. A ce poste, il jouera un certain rôle en 1955 lors de la conférence des « non-alignés » de Bandoung, ces nouvelles nations qu’il incitera à adopter une doctrine anti-occidentale... Au profit des Soviétiques, pas du tout perturbé par l’athéisme officiel des rouges qui persécutent pourtant « leurs » musulmans.

Jusqu’en 1962, depuis son sanctuaire du Pakistan, il voyage beaucoup et tente de reformer une armée anti-sioniste avec d’anciens SS de tout rang en errance dans les pays musulmans.
Cette année là, il lance une fatwa invitant tous les dirigeants arabes à se débarrasser de « leurs » Juifs d’une manière ou d’une autre. Léger malaise international.
Même Nasser qui lui a accordé l’asile, suite à des dissensions au Pakistan, n’est pas vraiment ravi de l’accueillir. Le raïs fait surveiller en permanence le grand mufti. C’est dire si la confiance règne...

Al Husseini repart à Damas, puis à Bagdad où il participe à la rénovation du Baas et conseille un jeune homme prometteur, un certain Saddam Hussein, éduqué par un proche du dictateur pro-nazi Rachid Ali al Gaylani déjà évoqué dans l’article.
Mais globlement, les dirigeants arabes apprécient peu Al Husseini. Ils se méfient trop de lui. Et l’opinion publique finit par se détourner de cet homme qui parle bien mais agit peu.
Le grand mufti achève sa vie au Liban, seul et un peu oublié.
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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 23:12

 

Le sionisme et le régime nazi: un texte important de Klaus Polkehn enfin disponible en français


Klaus Polkehn
Lundi 28 Janvier 2013

Le sionisme et le régime nazi: un texte important de Klaus Polkehn enfin disponible en français

J’ignore pourquoi les articles de Klaus Polkehn sur le sionisme n’ont jamais été traduits intégralement en français.

Cette lacune est maintenant en partie réparée puisque, après l’article sur les relations entre le mouvement sioniste et l’impérialisme, notamment allemand, dont je vous ai déjà livré la traduction, je vous propose un autre article qui tombe à point nommé en ce jour où les sionistes redoublent de condamnations morales, en attendant parfois des mesures plus pratiques, contre ceux qui selon eux ne prendraient pas assez au sérieux ce qu’ils appellent «holocauste» ou « shoah.»

Ne pas prendre au sérieux cet «holocauste,» c’est par exemple contester le chiffre officiel de 6 millions de Juifs tués pendant la deuxième guerre mondiale ou nier l’existence des chambres à gaz.

Mais c’est aussi situer le malheur des Juifs à l’époque dans une histoire commune des malheurs qui ont accablé et continuent à accabler l’humanité. C’et précisément l’erreur commise par le député Anglais David Ward qui provoque un tollé chez les sionistes parce que, adepte convaincu de la religion de l’holocauste, il pense être autorisé, au nom de principes universels, à critiquer les Juifs qui spolient et martyrisent le peuple palestinien. Les Juifs en question sont bien entendu les sionistes et personne d’autre.

Mais il est interdit de critiquer l’entité sioniste parce que c’est le plus souvent une expression voilée d’antisémitisme et que comparer peu ou prou ses agissements à ceux du nazisme relève du sacrilège.

Pourtant, s’il est des gens qui devraient faire profil bas quand on parle du nazisme, ce sont bel et bien les sionistes ainsi qu’on peut le constater en lisant le texte qui suit de Klaus Polkehn. Ce dernier présente de manière détaillée la somme des relations connues entre la clique sioniste et le régime nazi dès l’arrivée au pouvoir d’Hitler, une clique sioniste qui aurait dû être jugée à Nuremberg avec le reste de la bande.

Et contrairement aux apparences, la politique prosioniste des puissances européennes, de l’Allemagne tout particulièrement, loin de s’inscrire en rupture avec celle du fascisme hitlérien, se situe en fait dans une étonnante continuité. Une continuité dont la perception est cependant rendue très difficile par tout le brouillard émotionnel entretenu sur la première moitié du 20ème siècle et une guerre qu’on a voulue inanalysable par l’opinion publique.

Angela Merkel et Benjamin Netanyahou

Angela Merkel et Benjamin Netanyahou

L’article sur lequel j’ai basé ma traduction est en anglais (l’article original de Klaus Polkehn est écrit en allemand). Je n’ai pas reproduit l’important appareil de notes de l’auteur qui renvoie aux documents sur lesquels il s’est appuyé. Vous trouverez toutes ces références dans l’article en anglais disponible en format pdf  (lien ci-dessous)

TheSecretContacts-ZionismAndNaziGermany1933-1941–journal-of-palestine-studies–polkehn-klaus-vol-5-no-3-4-1976-pp-54-82_text (1).

Les contacts secrets : le sionisme et l’Allemagne nazie, 1933 – 1941

Par Klaus Polkehn, Journal of Palestine Studies – 1976 traduit de l’anglais par Djazaïri

L’antisémitisme devint une politique officielle du gouvernement allemand quand Hitler fut nommé chancelier du Reich allemand le 30 janvier 1933.  Le printemps 1933 avait aussi vu  le commencement d’une période de discrète coopération entre le sionisme et le régime fasciste allemand afin d’accroître le flux de capitaux et d’émigrants Juifs vers la Palestine. Les autorités sionistes avaient longtemps réussi à maintenir  cette coopération secrète, et ce n’est que vers le début des années 1960 que des critiques se sont exprimées ici ou là. La réaction sioniste a généralement consisté en des déclarations selon lesquelles leurs brefs contacts avec l’Allemagne nazie avaient été entrepris à seule fin de sauver des vies juives. Mais ces contacts étaient d’autant plus remarquables qu’ils avaient eu lieu à une époque où de nombreux juifs et organisations juives exigeaient un boycott de l’Allemagne nazie.

A l’occasion de la 16ème convention du Parti Communiste Israélien, un document proposé au début de la conférence affirmait  que «après la prise de pouvoir par Hitler en Allemagne, alors que toutes les forces antifascistes dans le monde ainsi que la grande majorité des organisations juives avaient proclamé un boycott contre l’Allemagne nazie, des contacts et une collaboration existaient entre les dirigeants sionistes et le gouvernement hitlérien.»  Le document citait les propos tenus par le dirigeant sioniste Eliezer Livneh (qui était le rédacteur en chef de l’organe de la Haganah pendant la deuxième guerre mondiale) lors d’un symposium organisé par le journal israélien Maariv en 1966, qui expliquait «que pour les dirigeants sionistes, secourir les juifs n’était pas un but en soi, mais seulement un moyen» (c’est-à-dire pour établir un Etat juif en Palestine). S’interroger sur la réaction du mouvement sioniste face au fascisme allemand qui, pendant ses douze années au pouvoir, a assassiné des millions de juifs relève du tabou aux yeux des leaders sionistes. Ce n’est que rarement qu’on peut tomber sur des preuves authentiques ou des documents au sujet de ces questions. Cette enquête rassemble des informations recueillies jusqu’à tout récemment sur certains aspects importants de la coopération entre les fascistes et les sionistes. La nature des choses veut que cette enquête ne présente pas une image complète. Cela ne sera possible que quand les archives (surtout celles qui sont en Israël) dans lesquelles les documents concernant ces évènements sont enfermés à double tour seront accessibles aux chercheurs universitaires.

L’avènement d’Hitler 

Pour les dirigeants sionistes, l’arrivée d’Hitler au pouvoir était grosse de la possibilité d’un afflux d’immigrants en Palestine. Auparavant, la majorité des juifs allemands, qui se considéraient eux-mêmes comme allemands, n’avaient guère de sympathie pour l’entreprise sioniste. Les statistiques allemandes, compilées avant la prise du pouvoir par les fascistes, classait la minorité juive uniquement en tant que «confession religieuse» et ce sont les législateurs fascistes qui introduiront la notion de «race» en tant que caractéristique et incluront de la sorte même les descendants assimilés issus de la communauté juive dans la catégorie [raciale, NdT] juive.

Selon les statistiques, 503 000 juifs vivaient en Allemagne en 1933, constituant ainsi 0.76 % de la population totale. 31 % de tous les juifs allemands résidaient dans la capitale Berlin où ils représentaient 4,3 % de la population de la ville. Les statistiques allemandes indiquent aussi que la proportion de juifs dans la population de l’Allemagne avait diminué entre 1871 et 1933, passant de 1,05 % à 0.76 %.

Ces juifs allemands étaient dans leur écrasante majorité non sionistes ou antisionistes et, avant 1937, l’Union Sioniste pour l’Allemagne (Zionistische Vereinigung für Deutschland, ZVFD) avait beaucoup de mal à se faire entendre.

Parmi les juifs recensés en Allemagne en 1925, il n’y en avait par exemple que 8739 (pas même 2 %) susceptibles de voter dans les conventions sionistes (c’est-à-dire en qualité d’adhérents d’organisations sionistes). Aux élections régionales de la communauté juive tenues en Prusse en février 1925, seulement 26 des 124 personnes élues appartenaient à des organisations sionistes. Un rapport  de Keren Hayesod présenté à la 24ème session de la ZVFD en juillet 1932 constatait : «dans le processus d’évaluation du travail de Keren Hayesod en Allemagne, on ne doit pas oublier qu’n Allemagne, nous devons tenir compte non seulement de l’indifférence de larges cercles juifs mais aussi de leur hostilité.»

Par conséquent, à l’époque de l’avènement au pouvoir d’Hitler, les sionistes étaient pour l’essentiel une petite minorité insignifiante et peu influente et d’étaient les organisations non sionistes qui jouaient un rôle dominant parmi les juifs.  A leur tête se trouvait la Centralverein deutscher Staatsbürger jüdischen Glaubens (CVn ou Union Centrale des Citoyens Allemands de Confession Juive), fondée en 1893 qui, ainsi que son nom le laisse entendre, considérait les juifs allemands comme des allemands et considérait que son premier devoir était de combattre l’antisémitisme.

En accord avec cette position fondamentale, la CVn avait aussi nettement affirmé son rejet du sionisme. C’est ainsi qu’une résolution adoptée par la principale instance de la CVn le 10 avril 1921 se concluait par ces mots : « si le travail de colonisation en Palestine n’était qu’une affaire d’aide et d’assistance, alors, du point de vue de la Centralverein, il n’y aurait rien à redire à la promotion de ce travail. Cependant, la colonisation en Palestine est d’abord l’objet d’une politique nationale juive et sa promotion et son soutien doivent donc être rejetés.» En conséquence, c’était la CVn qui, pendant les années précédant l’arrivée d’Hitler au pouvoir, se tenait à l’avant-garde des partis et organisations progressistes dans leur lutte contre l’antisémitisme. Au sujet de cette attitude, l’écrivain juif Werner E. Mosse remarquait : «Alors que les dirigeants de la CV considéraient comme de leur devoir de représenter les intérêts des juifs allemands dans l’action et le combat politiques, le sionisme prenait position pour … une non participation des juifs à la vie publique allemande. Il rejetait par principe toute participation à la lutte menée par la CVn.»

L’attitude des sionistes à l’égard de la menace d’une domination fasciste totale en Allemagne était déterminée par certains présupposés idéologiques communs : les fascistes tout comme les sionistes croyaient aux pseudo théories raciales, et les uns comme les autres partageaient la croyance dans des généralisations mystiques comme le caractère national» (volkstum) et la «race,» les uns et les autres étaient chauvins et penchaient pours «l’exclusivisme racial.» C’est ainsi que l’officiel sioniste Gerhart Holdheim écrivait en 1930 dans une livraison du Süddeutsche Monatshefte consacrée à la question juive (une publication dans laquelle, entre autres, des antisémites notoires faisaient connaître leurs opinions) : « Le programme sioniste conçoit la communauté juive comme étant homogène et indivisible, sur une base nationale. Le critère qui définit la communauté juive n’est pas al confession ou la religion, mais un sentiment global d’appartenance à une communauté raciale que réunissent des liens de sang et historiques et qui est déterminée à préserver son individualité nationale.» C’état le même langage, la même phraséologie que celle utilisée par les fascistes. Il va de soi que les fascistes allemands voyaient d’un bon œil les conceptions sionistes, tel Alfred Rosenberg, le principal idéologue du parti nazi qui écrivait :

«le sionisme doit être soutenu vigoureusement de sorte à ce qu’un certain nombre de juifs allemands partent chaque année en Palestine ou que, du moins, on leur fasse quitter le pays.» Considérant une déclaration de ce genre, Hans Lamm écrira plus tard : «…il est incontestable que dans les premières étapes de leur politique juive, les nationaux socialistes pensaient qu’il convenait d’adopter une attitude pro sioniste.»

De manière très perspicace, la CVn avait remarqué que la reconnaissance par les sionistes de «certains postulats des nationalistes allemands » avait donné des munitions aux antisémites et, dans une déclaration de politique générale émise par la CVn il était même question du sionisme comme ayant mis au mouvement [juif] un «coup de poignard dans le dos» dans la lutte contre le fascisme.

Mais les sionistes pensaient que seul Hitler pouvait pousser les juifs allemands antisionistes dans le bras du sionisme. Robert Welsch, qui était alors rédacteur en chef du journal sioniste allemand Jüdische Rundschau déclarait le 8 janvier 1933 (trois semaines après l’arrivée d’Hitler au pouvoir) lors d’ une réunion du comité local de la ZVFD : «Le caractère antilibéral du nationalisme allemand [i.e. les tendances réactionnaires de la bourgeoisie allemande – K.P.] s’accordaient avec la position antilibérale du sionisme et nous nous trouvons maintenant devant une chance de trouver, non une base pour une compréhension [mutuelle, NdT] mais pour la discussion.»

L’appel à Hitler le 30 janvier pour prendre la tête du gouvernement fut suivi par une mainmise sur toutes les positions d’autorité par le parti national Socialiste, ce qui signifiait que des antisémites déclarés étaient désormais au pouvoir. Les juifs allemands regardaient ces évènements avec appréhension parce que dans le programme du parti nazi figuraient le retrait de la citoyenneté aux juifs (Point 5) la révocation des Juifs exerçant dans la fonction publique (Point 6) ainsi que l’expulsion de tous les Juifs qui avaient immigré en Allemagne après le 2 août 1914 (Point 8).

Seuls les sionistes voyaient des avantages à cette tournure des évènements (L’historien britannique Christopher Sykes, qui n’était certes pas antisioniste, est de l’opinion «que les dirigeants sionistes étaient déterminés dès le tout début du désastre nazi à retirer un avantage politique de la tragédie.»

La première expression publique de cela fut l’œuvre du Dr Joachim Prinz, un rabbin berlinois qui était un sioniste convaincu et qui immédiatement après le 30 janvier 1933 décrivit la prise de pouvoir par Hitler comme étant le «début du retour des juifs à leur judaïsme.»

Evoquant le terrorisme fasciste contre les juifs allemands, Prinz écrivait : « Nous n’avons plus nulle part où nous cacher. Au lieu de l’assimilation, nous souhaitons la reconnaissance de la nation juive et de la race juive.» Ce point de vue n’était pas du tout celui d’un individu isolé. On pouvait lire le 13 juin 1933 dans l’organe officiel de la ZVFD, le Jüdische Rundschau:

Le sionisme reconnaît l’existence d’une question juive et veut la résoudre d’une manière généreuse et constructive. A cette fin, il veut s’attirer le soutien de tous les peuples ; ceux qui ont de la sympathie pour les juifs tout comme ceux qui leur sont hostiles, dans la mesure où, du point de vue sioniste, ce n’est pas une question sentimentale mais un véritable problème à traiter à la solution duquel tous les peuples sont intéressés.

En recourant à cette argumentation, le sionisme adoptait la même ligne politique que les fascistes.

Le 21 juin 1933, les sionistes firent une déclaration officielle sur leur politique à l’égard de la prise de pouvoir par les fascistes : «La déclaration de l’Union Sioniste pour l’Allemagne en Référence à la Position des Juifs dans la Nouvelle Allemagne.»  Dans une partie de ce long document, il était souligné que «Notre avis est qu’un des principes du nouvel état allemand d’exaltation nationale rendrait possible une solution satisfaisante.» Dans son document, la ZVFD, jetait un regard sur l’histoire de la situation des juifs en Allemagne, en se servant d’un vocabulaire fasciste comme les «liens du sang et de la race» et, exactement comme Hitler, postulait une «âme spécifique» pour les juifs. Les sionistes affirmaient ainsi : «Pour le juif aussi, l’origine, la religion, la destinée commune et la conscience de soi doivent avoir une signification décisive dans sa façon de vivre. Ce qui nécessite de surmonter l’individualisme égoïste qui s’est répandu à l’époque libérale, et devrait être réalisé à travers l’acquisition d’un sentiment commun d’unité et en assumant avec joie notre responsabilité.»

Après cette admission et cette reprise des thèses fascistes, suivait une reconnaissance ouverte de l’Etat fasciste : «Sur le sol du nouvel Etat [i.e. l’Allemagne fasciste], qui a établi le principe de la race, nous volons organiser l’ensemble de la structure de notre communauté de la même manière, de sorte que, pour nous aussi, l’aboutissement de la revendication de notre patrie puisse aboutir dans la sphère qui nous est allouée.» En conclusion, les sionistes condamnaient la lutte contre le régime hitlérien  menée par les forces antifascistes  qui avaient appelé au printemps 1933 au boycott économique de l’Allemagne nazie. « La propagande pour le boycott qu’ils sont en train de faire contre l’Allemagne est dans sa nature même contraire au sionisme dès lors que le sionisme ne veut pas combattre mais convaincre et construire.»

Pour saisir toute la portée de cette déclaration du ZVFD, il faut ici aussi se souvenir de ce qui l’a précédée. La persécution des juifs avait déjà commencé et avait déjà atteint un premier point culminant avec un grand pogrom qui avait touché toute l’Allemagne le 1er avril 1933.  Dans les premiers jours de mars 1933, les citoyens juifs allemands avaient été maltraités dans des viles allemandes (par exemple des boutiques juives avaient été pillées à Brunswick le 11 mars et, le 13 mars, des avocats juifs avaient été malmenés devant le palais de justice de Breslau [aujourd’hui Bratislava en Slovaquie]. Les autorités fascistes avaient promulgué la loi sur la restauration de la fonction publique [le 7 avril 1933] qui aura pour conséquences, entre autres, la révocation de 2000 chercheurs et professeurs juifs des universités. Le 18ème congrès sioniste, qui s’était réuni à l’été 1933n’y voyait pas de problème : quand, pendant las session du congrès sioniste qui se tenait le 24 août 1933, la situation des juifs en Allemagne allait être débattue, le présidium du congrès a fait en sorte d’empêcher la discussion. Il avait aussi réussi à empêcher l’introduction d’une résolution appelant au boycott des marchandises allemandes, et avait à la place insisté fortement sur la nécessité d’organiser l’émigration des juifs allemands. Les protestations contre les évènements en cours en Allemagne avaient été réduites au plus strict minimum.

Les fascistes récompensèrent les sionistes pour leur «retenue » et permirent au ZVFD de poursuivre ses activités sans entraves. (C’était au moment où tous les partis et organisations démocratiques et antifascistes en Allemagne étaient soumis à une répression des plus  rigoureuses et où leurs cadres et  leurs membres étaient en prison ou en camp de concentration) Dans le même temps, les fascistes mettaient toutes sortes d’obstacles sur le chemin des organisations non sionistes. Ces entraves touchaient en tout premier lieu la CVn parce que, avant 1933 déjà, les fascistes voyaient dans la CVn « leurs principaux opposants juifs, » ainsi qu’il est indiqué dans de nombreux exemples tirés de la presse nazie.

La CVn avait toujours accusé les sionistes de monter peu d’intérêt pour la «lutte [contre le fascisme … et qu’ils [les sionistes] suivaient une politique d’indifférence [devant l’emprise du péril fasciste] parce qu’il ne se sentait pas concerné.»

Le 1er mars 1933, les SA, des paramilitaires fascistes, occupaient le siège central de la CVn pour le fermer. Le 5 mars 1933, la CVn était interdite en Thuringe pour cause de  «complot de haute trahison.» Dans le même temps, l’Etat nazi se tournait contre d’autres organisations juives non sionistes, comme la « Ligue du Reich des Anciens Combattants », par exemple, qui représentait une tendance juive nationaliste allemande. L’ «Union Nationale des Juifs Allemands» était également interdite.

Avec ce soutien fasciste, les dirigeants de l’Union Sioniste pour l’Allemagne purent obtenir pour la première fois une position dominante auprès des juifs allemands. A l’automne 1933, la « Association du Reich des Juifs en Allemagne»  fut fondée et de grandes organisations juives, dont le CV et le ZVFD y participèrent. Le chef de cette organisation était le rabbin Leo Baeck dont la personne reflétait l’attitude ambivalente de l’organisation à l’égard du sionisme ; Baeck était à la fois membre de la principale instance du CV, et président du fonds de colonisation juive «Keren Hayesod» en Allemagne.

L’organisation nouvellement créée offrait aux dirigeants sionistes une plateforme plus large pour leurs activités.

L’Association du Reich n’avait pas été, comme on l’a parfois prétendu, créée sur instruction des autorités fascistes.  Ball-Kaduri écrit :

«Il s’est avéré que la création de l’Association du Reich se fit sans aucune interférence de l’Etat ; une fois le processus de structuration achevé, l’organisation a simplement été déclarée au ministère de l’intérieur du Reich. – la Gestapo ne s’y était pas du tout intéressée.» C’est seulement le 4 juillet 1939 que l’ordonnance concernant la création obligatoire d’une Union des Juifs du Reich en Allemagne fut promulguée, amenant à changer le nom de l’organisation qui passa de celui de Députation à celui d’Union. Cette ordonnance rendait obligatoire l’adhésion de tous les Juifs à l’Union du Reich. Le paragraphe 2 de cette ordonnance satisfaisait également un des objectifs du sionisme en affirmant : «L’Union du Reich a pour objectif la promotion de l’émigration de tous les Juifs.»

Le parti nazi, à ses échelons les plus élevés, autorisait des activités politiques de divers types. A cet égard, par exemple, la police politique bavaroise notait le 9 juillet 1935 :

Les organisations sionistes collectent depuis un certain temps de l’argent auprès de leurs adhérents et de leurs sympathisants avec l’intention de promouvoir l’émigration, en achetant de la terre en Palestine, et d’obtenir un soutien pour la colonisation en Palestine. Ces collectes n’ont pas besoin d’obtenir une autorisation administrative parce qu’elles se font dans des cercles juifs fermés. De plus, la police de l’Etat n’a pas d’objections contre l’organisation de ces réunions dès lors qu’elles portent sur ce genre de fonds qui ont pour but de promouvoir la résolution en pratique du problème juif.

Après 1933, les fascistes permirent aux sionistes de continuer avec leur propagande. Tandis que tous les journaux en Allemagne étaient placés directement sous supervision du Ministère de la Propagande (les journaux publiés par les communistes, le parti Social-démocrate ou les syndicats et d’autres organisations progressistes étaient interdits) le Jüdische Rundschau pouvait paraître sans entraves.

1936: réunion berlinoise de la Zionistische Vereinigung Deutschland (organisation sioniste en Allemagne - photo musée Yad Vashem)

1936: réunion berlinoise de la ZVFD, l’organisation sioniste en Allemagne (photo musée Yad Vashem)

Winfried Martini, correspondant  à l’époque de la Deutsche Allgemeine Zeitung à Jérusalem et qui, selon son propre témoignage, avait des «liens personnels étroits avec le sionisme » observa plus tard ce « fait paradoxal » que «de toute la presse, c’était la presse juive i.e. sioniste] qui pendant des années conserva une certaine marge de liberté qui avait été complètement retirée à la presse non juive.»  Il ajoutait que dans le Jüdische Rundschau, on pouvait très souvent trouver des opinions critiques à l’égard des nazis sans pour autant que cela se traduise par l’interdiction du journal.

C’est seulement à partir de fin 1933 que cela conduisit à une interdiction de la vente de ce journal à des non juifs. Les Juifs devaient, c’est ce que souhaitaient les fascistes, être convertis au sionisme même si cela devait se faire avec une argumentation dirigée contre les fascistes. De la sorte, la diffusion de ce journal sioniste qui était auparavant assez faible connut une rapide augmentation.

Que le journal sioniste ait pu se féliciter d’être dans les bonnes grâces des dirigeants fascistes est compréhensible quand on examine la position de cet organe de presse vis-à-vis du boycott des commerces juifs du 1er avril 1933. Ce pogrom organisé contre des citoyens Juifs en Allemagne, qui avait soulevé l’indignation dans le monde entier et provoqué colère et répulsion chez tous les Allemands honnêtes n’avait pas été condamné franchement par le journal qui l’évaluait plutôt comme une confirmation de la justesse de la position sioniste : «l’erreur fatale de nombreux Juifs [de croire] que quelqu’un peut représenter les intérêts juifs  sous une autre casquette [autre que juive en tant que telle, NdT] est écartée, » écrivait le Jüdische Rundschau en parlant du pogrom : «Le 1er avril 1933 peut être un jour de réveil juif et de renaissance juive.»

La liberté d’action des sionistes incluait aussi l’édition de livres à côté de leur journal. Jusqu’en 1938, plusieurs maisons d’édition (dont entre autres,  Jüdische Verlag à Berlin-Charlottensburg et Schochen-Verlag à Berlin) pouvaient publier sans entraves de la littérature sioniste. C’est ainsi que purent être publiés en toute légalité dans l’Allemagne fasciste des textes de Chaim Weizmann, David Ben Gourion et Arthur Ruppin.

Les premiers jours de la domination nazie en Allemagne virent aussi le début d’une collaboration économique entre les fascistes et les sionistes. En mai 1933, la compagnie sioniste de plantation de citronniers en Palestine,  Hanotea», avait déjà sollicité du ministère de l’économie du Reich la permission de transférer du capital d’Allemagne, ouvrant ainsi la voie à l’accord de transfert (Haavara) qui interviendra plus tard.

La compagnie «Hanotea » achetait les marchandises allemandes dont elle avait besoin, les payant avec des comptes bancaires en Allemagne d’émigrants Juifs. Les émigrants quittaient alors l’Allemagne et recevaient l’équivalent en immobilier de ce qui avait été prélevé sur leurs comptes. Comme l’expérience avec Hanotea semblait avoir été une réussite aux yeux des dirigeants sionistes, des négociations furent entreprises à l’été 1933 entre la partie sioniste et le ministère allemand de l’économie, ce qui aboutit à la signature de ce qu’on a appelé l’accord Haavara.

Les négociations de 1933 sur la Haavara sont un des épisodes de l’histoire du sionisme sur lequel un voile a été jeté, vu qu’elles constituaient un exemple de coopération économique au moment où les forces antifascistes essayaient de prendre la tête d’un boycott de l’Allemagne nazie. En évoquant cette démarche de boycott, Nahum Goldmann qui occupait alors une position importante dans le mouvement sioniste, écrira plus tard :

Cependant, beaucoup d’organisations juives refusèrent d’y participer [au boycott], soit parce que beaucoup de firmes juives étaient en fait des représentantes commerciales d’entreprises allemandes, ou parce que certaines organisations juives, celles des Etats Unis plus précisément, avaient adopté la position selon laquelle in était antipatriotique d’organiser un boycott contre un pays avec lequel son propre pays entretient des relations commerciales normales.»

Cet exposé est sans doute valable pour les raisons évoquées prises une à une, mais il occulte néanmoins la vérité, parce que ceux qui ont rompu le boycott ont d’abord été les sionistes eux-mêmes.

Il y a des versions divergentes sur les circonstances qui ont amené à l’accord Haavara. Selon une version, l’initiative des négociations avec les autorités fascistes serait venue des l’Union Sioniste pour l’Allemagne qui avait intéressé au projet Hoofien, le directeur-général de l’Anglo-Palestine Bank en Palestine. Hoffien, est-il rapporté, s’était rendu à Berlin en 1933 et était entré sur place en négociations avec Oberregieunsgrat Hartenstein du ministère de l’économie du Reich. (raison pour laquelle l’accord Haavara est souvent appelé aussi l’accord Hoofien, une appellation qui réduit la responsabilité de l’ensemble de la chose au seul personnage de Hoofien). Dans la mesure où Hoofien était impliqué (une implication sans doute nécessaire du moment où il était question d’accords concrets sur des questions de transferts qui requéraient l’expertise d’un banquier professionnel), on doit considérer qu’une affaire d’une telle importance ne pouvait pas résulter d’une initiative privée et qu’elle n’aurait pu être mise en œuvre sans l’autorisation des institutions sionistes.  On peut de fait apprendre par d’autres publications que les négociations étaient chapeautées à Berlin par celui qui était alors le chef du département politique de l’Agence Juive : Chaim Arlosoroff.  Finalement, l’accord conclu en 1935 sera approuvé officiellement par le Congrès Sioniste Mondial !

Les mots mêmes de Ball-Kaduri sont que l’accord Haavara avait été conclu « sous la forme d’une lettre adressée à Herr Hoofien par le ministère de l’économie du Reich. Les négociations s’étaient déroulées sereinement car les Nazis avaient encore un «penchant sioniste» à l’époque.

En vertu de l’accord signé à Berlin, deux compagnies furent créées : la compagnie Haavara à Tel Aviv et une compagnie sœur baptisée Paltreu à Berlin. La procédure se déroulait de la manière suivante : l’émigrant Juif payait avec son argent (la somme minimale était d’un millier de livres sterling) sur le compte en Allemagne de la Haavara (à la banque Wassermann Bank de Berlin ou à la banque Warburg de Hambourg). Avec cet argent, les importateurs Juifs pouvaient acheter des marchandises allemandes pour les exporter en Palestine tout virant une somme équivalente en livres palestiniennes dans le compte de la Haavara à l’Anglo-Palestine Bank en Palestine. Quand l’émigrant arrivait, il trouvait dans son compte une somme équivalente à celle qu’il avait versée en Allemagne (c’est là que Ball-Kaduri observe : « après avoir déduit des frais assez élevés »).

En relation avec l’émigration vers la Palestine permis par l’accord Haavara, les sionistes fondèrent la Palestine Shipping Company qui acheta le bateau allemand de transport de passagers «Hohenstein » qu’ils rebaptisèrent «Tel Aviv.»  Le bateau fit son premier voyage vers Haïfa au départ du port allemand de Bremerhaven au début de l’année 1935. Pendant ce voyage, le bateau portait à la poupe son nouveau nom en caractères hébraïques tandis que le swastika flottait sur son mât ; « une combinaison d’absurdité métaphysique » écrira plus tard un des passagers. Le capitaine du navire, Leidig, était un adhérent du parti Nazi !

Le Hohenstein rebaptisé Tel Aviv sera revendu en 1937 au Japon

Le Hohenstein rebaptisé Tel Aviv sera revendu en 1937 au Japon

L’accord Haavara vouait à l’échec la démarche de boycott de l’Etat nazi et maintenait sans disruption pour l’économie fasciste l’accès à ’un large marché à l’export à une époque où le commerce mondial souffrait encore des traces de crise économique internationale de1929.  Ce point avait été souligné dans un mémorandum par Stuckart, le secrétaire d’Etat au ministère de l’intérieur du Reich. Dans ce mémorandum, daté du 17 décembre 1937, il était observé : «Les principaux avantages [de l’accord Haavara] sont les suivants : l’influence du groupe Haavara en Palestine a amené au résultat imprévu et inhabituel mais espéré que, de tous les endroits, la Palestine est le pays dans lequel les biens allemands ne sont pas boycottés par la partie juive…» En même temps, la procédure Haavara a rendu possible une accélération du mouvement d’émigration juive vers la Palestine, amenant au renforcement de la position des sionistes en Palestine. Les immigrants qui viennent d’Allemagne amènent avec eux un plus haut niveau de compétences économiques entre autres choses.

Ce qui résultait aussi de la «sélectivité.» Comme l’accord requérait le versement  par l’émigrant d’un millier de livres sterling au minimum, seuls des membres de la bourgeoisie juive étaient en mesure de profiter de ce dispositif, tandis que les travailleurs d’origine juive étaient lassés à leur destin. Ainsi, l’évaluation suivante de l’accord de Haavara dans le cadre de l’examen de la politique raciale du fascisme peur être considérée comme parfaitement juste : le principe de solidarité qui nécessitait que les Juifs restent unis devant leurs persécuteurs  avait volé en éclats du fait d’intérêts capitalistes. Pecunia non olet. Dans le même temps, les dispositions prises par les entrepreneurs Juifs dans le seul objectif de transférer leurs capitaux de l’Allemagne fasciste vers la Palestine étaient accueillies avec grande considération. On a affirmé que le capital envoyé au Moyen Orient était placé au service des Juifs. En réalité cependant, cet argent servait en Palestine aux mêmes objectifs qu’en Allemagne : le profit de ses détenteurs.

Le même livre affirme que «l’Internationale Sioniste voulait que les émigrants Juifs d’Allemagne arrivent sur le sol de Palestine non comme des sans le sou mais en tant que propriétaires d’un capital qui contribuera à l’édification d’un Etat capitaliste. C’est à partir de ce désir qu’a grandi l’intérêt des sionistes pour s’associer avec des antisémites.»

De fait, avant même la création d’Israël, l’accord de transfert  donna une forte impulsion à l’économie sioniste en Palestine. Des sources sionistes parlent d’une somme de 139,6 millions de Reichsmarks – une somme énorme à l’époque – transférée d’Allemagne en Palestine. Une autre source situe le montant transféré à 8 millions de livres sterling. Ce n’est pas une simple coïncidence si les projets les plus importants en Israël ont été créés ou dirigés par des émigrants partis d’Allemagne. La plus grande fonderie de Palestine et l’industrie du ciment par celui qui fut à une époque directeur de la compagnie des eux et d’électricité de Berlin, le Dr Karl Landau. Le Dr Arnold Barth de Berlin, le Dr Siegfried Sahlheine de Hambourg et Herbert Förder de Breslau furent les premiers organisateurs de la banque Leumi. Fritz Naphtals de Berlin et George Josephthal de Nuremberg  transformèrent en entreprise géante l’insignifiante «Arbeiterbank.» Certains des plus importantes firmes israéliennes furent fondées par Yekutiel er Sam Federmann de Chemnitz ( Karl-Marx-Stadt à l’époque communiste) ; l’entré Yekutiel dans le Who’s Who en Israël (1962) le présente comme un «fondateur de ‘l’Israel Miami Group’ (Dan Hotel) ; le partenaire israélien du cimentier ‘Isasbest’ ; le fondateur et associé de ‘Israel Oil Prospectors Corp, Ltd ‘ qui procéda au premier forage pétrolier ‘Mazal 1’ et présida de nombreuses autres entreprises.

Les accords économiques entre les sionistes et le fascisme allemand avaient l’approbation de toutes les instances du Reich nazi. Le ministère des affaires étrangères avait déjà adopté une attitude pro-sioniste en maintes occasions avant 1933 (il y avait eu des rencontres entre Chaim Weizmann et les secrétaires d’Etat von Schubert et von Bullow).

C’est seulement après le déclenchement de la révolte arabe palestinienne de 1936 que les premières divergences d’opinion s’installèrent dans les diverses institutions fascistes sur l’utilité de poursuivre les transferts dans le cadre de la Haavara. Le ministère des affaires étrangères se rendait maintenant compte que la politique de facto pro-sioniste allait aliéner les Arabes à l’Allemagne hitlérienne – une perspective qui n’était pas dans l’intérêt du Reich Nazi. Döhle, consul général d’Allemagne à Jérusalem, était le porte-voix de ce point de vue et, dans un long mémorandum daté du 22 mars 1937, il observait que « par notre promotion de l’immigration juive… la position qu’avait pu réoccuper l’Allemagne… allait être mise à mal.» En adoptant cette position, Döhle était moins animé par un intérêt pour les Arabesque par une inquiétude pour les intérêts politiques du fascisme allemand. Il ajoutait que l’Allemagne ne devait «pas trop se préoccuper  des sympathies des Arabes à l’égard de l’Allemagne dès lors que ce dont nous avions besoin était moins d’avoir une politique arabe active que d’éviter la promotion voyante accordée à l’édification d’un foyer national juif.»

Döhle craignait   «un revirement de l’humeur des Arabes et que nous soyons accusés de participer activement à la lutte contre eux.»

Les inquiétudes de Döhle étaient partagées par d’autres autorités fascistes. Ainsi, l’Office du Commerce Extérieur de l’Auslandsorganisation du parti nazi (le bureau du parti chargé des affaires internationales) déclarait en toute franchise : «Politiquement, il [l’accord de la Haavara] revient à apporter un soutien efficace à l’établissement d’un foyer national juif avec l’aide du capital allemand.»

Le 17 décembre 1937, il était signalé dans le mémorandum déjà cité de Stuckart, Secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur, que depuis le début de la révolte arabe en Palestine «les avantages procurés par la procédure [de Haavara] sont devenus plus faibles  tandis que ses inconvénients deviennent de plus en  plus importants.»

Stuckart était d’avis que si la création d’un Etat juif était inévitable, alors «tout ce qui permettrait le développement d’un tel Etat devrait être évité.» Puis Stuckart déclarait clairement : Il est hors de doute que la procédure de la Haavara a apporté la plus forte contribution au développement extrêmement rapide de la Palestine [i.e. des colonies sionistes – K.P.]. Cette procédure n’a pas seulement permis l’apport de très grosses sommes d’argent [d’Allemagne] ; elle a aussi apporté les hommes les plus intelligents parmi tous les immigrants, et a en fin de compte fourni les machines et les équipements industriels nécessaires – aussi d’Allemagne.»

 Les craintes de ces responsables (qui, ainsi que nous le verrons étaient en contradiction avec l’opinion des SS et de la Gestapo) furent finalement communiquées à Hitler. Hitler, ainsi qu’on peut le lire dans un mémorandum du département de la Politique Commerciale du ministère des affaires étrangères en date du 27 janvier 1938, décida que la procédure de la Haavara devait continuer. Cette position d’approbation prise par Hitler vis-à-vis du renforcement de la colonisation sioniste de la Palestine resta inchangée malgré les doléances émanant du ministère des affaires étrangères er l’Auslandorganisation du parti nazi relativement à  la montée de l’hostilité des Palestiniens à l’égard de l’Allemagne.  C’est ainsi que l’Auslandorganisation au ministère des affaires étrangères exigea à nouveau dans un mémorandum daté du 12 novembre 1938 que «une initiative soit entreprise pour une annulation d’un accord de Haavara qui n’a que trop duré.» Jon et David Kimche confirment le fait qu’Hitler «avec une détermination sans ambigüité, avait ordonné la promotion d’une immigration de masse en Palestine,» et qu’Hitler avait en outre formulé la décision fondamentale que «l’émigration juive devait être encore plus encouragée par tous les moyens disponibles. Il est donc indiscutable que l’opinion du Führer était qu’une telle émigration devait être avant tout orientée vers la Palestine.»

Finalement, même Winfried Martini confirme la position pro-sioniste des cercles fascistes les plus importants pendant la révolte arabe de 1936-39. Il écrit que, en tant que correspondant de la Deutsche Allgemeine Zeitung en Palestine, ses articles sur la révolte «étaient assez clairement favorables à la partie juive,» et que cela n’avait soulevé aucune objection de la part des responsables nazis.

Hitler resta donc le garant des transferts Haavara qui ne furent stoppés qu’avec le déclenchement de la deuxième guerre mondiale.

Coopération avec les services de renseignements nazis

Pendant les premiers jours de la domination fasciste sur l’Allemagne, les sionistes avaient un contact direct avec l’appareil de répression fasciste, ce qui se traduisit par une coopération informelle entre la direction sioniste et les organisations de terreur du Reich nazi (la Gestapo, la SS etc.). Dès avant 1933, le dirigeant sioniste Leo Plaut «avait une connexion» avec la police politique et avec un cadre de la police, l’Oberregierungsrat Rudolf Diels (supposé être un camarade de classe de Plaut). Quand Diels fut d’abord nommé chef de la police secrète en 1933, il maintint ses relations avec Plaut. «En fait, Plaut avait même le numéro de la ligne secrète de Diels et pouvait l’appeler à tout moment.» On peut seulement spéculer sur les détails de leurs contacts parce que les documents à ce sujet sont enfermés à double tour aux archives de Yad-Vashem à Jérusalem. On peut cependant supposer que c’est grâce à ces contacts qu’une rencontre avait pu être arrangée entre le premier ministre Prussien Herman Goering (plus tard condamné à mort par le tribunal de Nuremberg pour crimes de guerre) et les chefs des organisations juives allemandes. La réunion eut lieu le 26 mars 1933. Parmi les dirigeants  sionistes présents, se trouvait Kurt Blumenfeld, mais il a gardé le silence sur cet épisode sans ses mémoires.

De tels contacts se faisaient en secret, mais il existe des preuves concernant des préparatifs en vue d’une coopération entre les sionistes et la SS (l’organisation qui chapeautait tout l’appareil policier et du renseignement dans l’Etat fasciste). Peu de temps après la prise du pouvoir par les fascistes, le journal Der Angriff, contrôlé par les chefs propagandistes Nazi, publiait un article sur un voyage en Palestine qui présentait en termes positifs la colonisation sioniste en Palestine. Le reportage, intitulé «Un nazi voyage en Palestine,»  «ne comportait pratiquement aucune critique.»

Médaille commémorative du séjour de leopold von Mildenstein

Médaille commémorative du séjour de Leopold von Mildenstein en Palestine

Le pseudonyme de l’auteur «Lim» dissimulait l’identité du SS Untersturmführer (équivalent du grade de lieutenant dans l’armée) Leopold von Mildenstein. Mildenstein servait dans le SD (le service de sécurité de la SS) qui était à l’origine le service secret interne du parti nazi mais qui, à partir de 1934, cessa d’être simplement la police du parti et un instrument entre les mains du commandement de la police pour se transformer en service secret  intérieur principal de la dictature fasciste.

Le SD était aussi devenu  l’organisation de commandement politique et de formation des cadres pour la police fasciste. Le fait que Mildenstein ait pu être l’homme capable d’écrire des articles ouvertement pro-sionistes n’était pas une simple coïncidence puisque, en 1934, le Bureau II du SD s’était étoffé d’un bureau II-112 ou «Judenreferat» (bureau des affaires juives) dont il assurait la direction. Selon Martini, Mildenstein avait été «discrètement conseillé par des officiels sionistes » pendant son séjour en Palestine. Le département dirigé par Mildenstein a eu la charge de la politique juive du nazisme jusqu’en 1938 Cette politique avait été formulée par l’organe officiel de la SS, Das Schwarze Korps, dans les termes suivants : «Le temps n’est peut être pas bien loin qui verra la Palestine recevoir à nouveau les enfants qu’elle avait perdu il y a un millier d’année. Nos vœux ainsi que la bonne volonté de l’Etat les accompagnent ». Il y a eu des tentatives pour décrire la politique pro-sioniste de la SS comme reflétant l’attitude personnelle de Mildenstein  plutôt que l’entente officielle entre sionistes et fascistes. Mais il n’y a pas que la citation extraite du Schwarze Korps pour contredire cette thèse : Mildenstein lui-même, quelques années plus tard, republiera sous forme de livre ses notes de voyage parues dans l’Angriff. Mais cette fois-ci, il transformera sa tendance pro-sioniste initiale en antisémitisme sans fard.

Les dirigeants sionistes qui avaient «discrètement conseillé » le directeur du « Judenferat » au SD pendant son voyage en Palestine poursuivirent leurs contacts avec la SS et le SD. Naturellement, peu de détails sont connus sur ces contacts dont les traces sont des documents hautement classifiés. Un des rares documents  disponibles sur ces relations est un mémorandum du professeur Franz Six daté du 17 juin 1937 qui porte la mention «Affaire secrète pour le commandement. » ce mémorandum contient des informations sur une visite de l’émissaire sioniste Feivel Polkes à Berlin. Polkes était membre de l’état major de l’armée sioniste clandestine, la Haganah, avec le grade de commandant. L’Oberscharführer de la SS Herbert Hagen qui avait succédé à Mildenstein à la direction du Judenferat affirmait que Polkes avait le « commandement de l’ensemble de l’appareil d’auto-défense des Juifs de Palestine.»

En Palestine, Polkes avait été en relation étroite avec le correspondant de la « German News Agency ,» le Dr Reichert qui était actif dans le réseau d’espionnage du SD en Palestine. Ce réseau était dirigé pat Otto von Bodelschwingh, un agent du SD établi comme agent commercial à Haïfa. C’est le Dr Richert qui avait obtenu un visa d’entrée en Allemagne pour Polkes.

Polkes resta à Berlin du 26 février au 2 mars 1937, participant à plusieurs réunions avec des agents du SD représentant le régime nazi, dont deux avec le Hauptscharführer Adolf Eichmann (Eichmann avait alors commencé à travailler au «Judenferat»). Polkes avait alors offert de collaborer avec le gouvernement allemand, disant à Eichmann qu’il était par-dessus tout intéressé à «accélérer l’immigration juive en Palestine, de sorte à ce que les Juifs deviennent majoritaires par rapport aux Arabes dans son pays. A cette fin, il travaillait avec les services secrets anglais et français et ils voulait aussi coopérer avec l’Allemagne d’Hitler.»

Hagen avait noté un peu plus loin dans son rapport sur la visite de Polkes à Berlin : «Il avait aussi signalé sa disponibilité à rendre des services à l’Allemagne sous la forme d’informations, dans tant qu’elles n’entraient pas en conflit avec ses propres objectifs…»

Entre autres choses, il soutiendrait avec vigueur les intérêts allemands au Moyen Orient…» Höhne avait commenté l’offre de Polkes en ces termes : « … derrière ça, il y a clairement la politique d’immigration de la Haganah.»

La SS avait immédiatement récompensé les intentions coopératives de Polkes avec les instructions préconisées par Six. « Une pression est exercée sur l’association des Juifs du Reich en Allemagne afin d’obliger les Juifs qui émigrent d’Allemagne à se rendre seulement en Palestine et dans aucun autre pays. »

C’était exactement ce que voulaient les sionistes mais, ajoutait Six : «Une telle mesure va entièrement dans le sens des intérêts de l’Allemagne et elle est déjà mise en œuvre par la Gestapo.»

Feivel Polkes, le commandant de la Haganah, s’était mis en quatre pour faciliter le développement de la coopération entre sionistes et fascistes ; il avait même lancé une invitation à Eichmann pour une visite en Palestine comme invité de la Haganah.

Six observait :

«Dans le travail de mise en contact, le nom du SS Hauptscharführer Eichmann du Département II-II2  me vient à l’esprit avant tout autre. Il avait eu des discussions avec Polkes pendant le séjour de ce dernier à Berlin et il avait été invité à visiter les colonies juives en Palestine où il serait son guide.»

Le voyage en Palestine entrepris par Hagen et Eichmann n’est qu’un épisode dans l’histoire de la collaboration entre le sionisme et l’Allemagne nazie. Mais c’était un événement à la fois significatif et révélateur qui est devenu l’objet d’une falsification considérable. Au lieu d’admettre le fait que le tristement célèbre assassin de Juifs, Adolf Eichmann, avait à un moment donné été invité en Palestine par la Haganah, les auteurs sionistes ont renversé la faute et affirmé que le but de la visite d’Eichmann était d’entrer en contact avec les rebelles Palestiniens, voire de conspirer avec le mufti de Jérusalem, Hadj Amin Al-Husseini. L’inventeur de cette histoire semble être le sioniste bien connu Simon Wiesenthal qui, en 1947, avait déjà prétendu qu’Eichmann avait implanté un réseau d’agents dans la colonie [allemande] de Sarona en Palestine et avait pris contact avec le Grand Mufti. En 1951, Léon Poliakov avait publié quelque chose de semblable dans Die Welt et Gerald Reitlinger la lui emprunta deux ans plus tard pour son livre « La solution finale » dans lequel Eichmann était supposé avoir été envoyé en Palestine pour prendre contact avec les rebelles Arabes.»

A partir de là, la légende a fleuri, avec l’Américain Quentin Reynolds affirmant même qu’Eichmann avait rendu visite au Grand Mufti. Le biographe d’Eichmann, Commer Clarke, était allé jusqu’à soutenir qu’Eichmann avait emporté avec lui 50 000 dollars d’ «or nazi» pour les offrir aux rebelles Palestiniens.

Quand de tels mythes sont mis en regard avec la réalité des faits, une des raisons pour lesquelles le gouvernement israélien tenait tant à ce que le procès Eichmann ait lieu en Israël et pas ailleurs devient claire ; c’est seulement en Israël que les contacts des sionistes avec les nazis pouvaient être écartés du regard de l’opinion publique. C’est seulement là-bas que la pression sur un Eichmann qui jouait sa vie dans ce procès pouvait être suffisante pour qu’il fasse de fausses déclarations devant la cour. «Il est vrai,» déclara Eichmann pendant son procès, «qu’un des objectifs de mon voyage en Palestine en 1937 était de prendre contact avec le Mufti Al-Husseini.  Mais le rapport sur leur voyage rédigé par Hagen et Eichmann et découvert dans les archives secrètes d’Himmler, le chef de la SS, renvoie une image différente. On peut résumer ainsi la teneur du rapport sur ce voyage : Eichmann et Hagen quittèrent Berlin le 26 septembre, se faisant passer pour des rédacteurs du Berliner Tageblatt et arrivèrent à Haïfa le 2 octobre 1937 à bord du bateau Romania. Comme les autorités britanniques avaient refusé la permission de débarquer aux deus émissaires de la SS (à cause de la révolte arabe), Eichmann et Hagen allèrent en Egypte. Sur place, ils rencontrèrent non pas Hadj Amin Al-Husseini, mais leur vieille connaissance, Feivel Polkes, l’officier de la Haganah.

Le rapport de voyage d’Hagen et Eichmann contient une restitution exacte  des conversations avec Polkes qui eurent lieu les 10 et 11 octobre 1937 au café Groppi du Caire. Polkes avait débord exposé en toute franchise les projets sionistes devant les hommes de la SS (les déclarations de Polkes telles que consignées par Hagen et Eichmann ne sont pas seulement intéressantes quant à la coopération sionisme – fascisme, mais elles sont également importantes comme témoignage sur la politique expansionniste des sionistes) :

«L’Etat sioniste doit être établi par tous les moyens aussi vite que possible afin qu’il attire un flux d’émigrants Juifs vers la Palestine. Quand l’Etat juif sera établi dans le cadre propositions actuelles de la Commission Peel, et dans la ligne des promesses partielles de l’Angleterre, alors les frontières pourraient être repoussées plus loin conformément à sa volonté [de l’Etat juif].»

Polkes avait ensuite fait l’éloge de la terreur antisémite en Allemagne : «les cercles nationalistes juifs ont exprimé leur grande satisfaction devant la politique allemande radicale à l’égard des Juifs, ca cette politique devrait faire augmenter la population juive en Palestine de sorte qu’on puisse envisager une majorité juive devant les Arabes dans un futur prévisible.»

Une fois de plus, Polkes avait souligné la nécessité d’accélérer le départ des Juifs d’Allemagne et avait réitéré sa disponibilité à donner des informati

ons secrètes au SD. Il avait offert immédiatement deux éléments « d’information  de ce genre» ainsi qu’Eichmann le notait dans son rapport de voyage. Le premier était conçu pour susciter l’hostilité du régime fasciste à l’égard du mouvement nationaliste arabe. Eichmann avait noté : «Selon les informations de Polkes, le Congrès Panislamique Mondial en convention à Berlin est en contact direct avec deux leaders Arabes prosoviétiques : l’émir Chakib Arslan et l’émir Adil Arslan. » Le deuxième élément d’information consigné par Eichmann dans son rapport de voyage concernant ce parti qui s’était engagé sans équivoque à l’avant-garde de la lutte contre la terreur fasciste et les indignités antisémites : le Parti Communiste Allemand. «La radio communiste illégale dont la diffusion est particulièrement importante en Allemagne est, selon Polkes, installée dans un camion qui circule le long de la frontière germano-luxembourgeoise pendant les retransmissions.» (Cette information donne un aperçu intéressant que où les dirigeants sionistes voyaient leurs alliés et où ils voyaient leurs opposants !)

Les rencontres entre Eichmann et Polkes ne sont pas des évènements isolés et fortuits. Elles s’inscrivent dans le contexte d’une coopération à long terme entre fascistes et sionistes. Après le voyage d’Hagen et Eichmann, la collaboration avait été cimentée par la «Mossad Aliyah Beth,» qui avait été créée par la Haganah comme organisation pour l’immigration illégale après le coup de frein à l’immigration en Palestine décidé par la Grande Bretagne suite à la Commission Peel. Fin 1937, i.e. quelques mois après le voyage d’Eichmann, des envoyés du Mossad prenaient leurs fonctions dans les locaux de ma Reichsvereinigung [Union des Juifs du Reich] au 10 Meineckestrasse à Berlin-Charlottenburg, avec la permission des autorités fascistes de Berlin. Ces deux envoyés, Pina Ginsburg et Moshe Auerbach avaient fait le voyage de Palestine en Allemagne à cet effet.

Dans leur livre Secret Roads ; Jon et David Kimche ont situé l’arrivée de Ginsburg à Berlin à l’été 1938. Ginsburg s’était présenté lui-même officiellement à la Gestapo en tant qu’émissaire de «L’Union des Colonies Communautaires », déclarant qu’il était en mission spéciale et que sa tâche convergeait avec les intentions du gouvernement nazi, son objectif étant l’organisation de l’émigration des Juifs Allemands en Palestine. C’était seulement avec le soutien des dirigeants nazis que ce projet pouvait se réaliser sur une grande échelle. La Gestapo avait alors discuté avec Ginsburg sur «la manière de promouvoir et d’accroître l’immigration juive en Palestine à l’encontre de la volonté des autorités mandataires britanniques.»

En attendant, les autorités fascistes avaient commencé à changer ses méthodes de pression sur les Juifs Allemands. Elles ne s’en remettaient plus aux seules organisations sionistes pour s’occuper de l’émigration en Palestine. A Vienne (l’Autriche avait été occupée par l’Allemagne hitlérienne en mars 1938), «l’Office Central pour l’Emigration Juive» était créé et placé sous la responsabilité d’Adolf Eichmann. Ai début de l’été 1938, Eichmann rencontrait à Vienne un autre émissaire du Mossad, Bar-Gilead. Ce dernier demanda la permission d’installer des centres (camps) de formation pour les émigrants afin qu’on puisse les préparer à leur travail en Palestine. Après avoir référé de cette requête à Berlin, Eichmann avait accordé l’autorisation et fourni tout ce qui était nécessaire pour l’installation des camps de formation. Vers la fi 1938, environ un millier de jeunes Juifs avaient été formés dans ces camps.

Dans le même temps, Ginsburg à Berlin avait pu, avec l’aide des autorités nazies, établir des camps semblables. Jon et David Kimche écrivent : «Le Palestinien [Ginsburg] qui était venu à Berlin prêt à tout, n’avait aucun état d’âme à dîner avec le diable et à s’assurer sa part du repas.»

Dans son livre Eichmann à Jérusalem, Hannah Arendt a commenté les informations fournies par les Kimches :

…ces Juifs de Palestine tenaient un langage pas complètement différent de celui d’Eichmann…ils avaient été envoyés en Europe par les colonies communautaires en Palestine, et ils n’étaient pas intéressés par des opérations de secours – ce n’était pas leur job. Ils voulaient sélectionner du «matériel adapté» et leurs principaux ennemis… n’étaient pas ceux qui rendaient la vie impossible dans les pays d’installation ancienne qu’étaient  l’Autriche et l’Allemagne, mais ceux qui empêchaient l’accès à la nouvelle patrie ; cet ennemi était clairement la Grande Bretagne, pas l’Allemagne… ils étaient probablement parmi les premiers Juifs à parler ouvertement d’intérêts mutuels…

La proposition d’une alliance militaire avec Hitler

Tandis que la tendance majoritaire du mouvement sioniste, la tendance du parti «travailliste» (Ben Gourion etc.) et les «sionistes généralistes » (Weizmann et les autres), camouflaient soigneusement leurs contacts avec les fascistes, et s’exprimaient publiquement contre eux, l’aile droite du sionisme, le parti Révisionniste (ancêtre de l’organisation terroriste Irgun Zvai Leumi et plus tard du parti Herut en Israël) avait ouvertement et en maintes occasions avant 1933 exprimé son admiration pour des gens comme Mussolini et Hitler. On peut en trouver un exemple dans un procès tenu à Jérusalem en 1932 quand l’avocat Cohen, un membre du parti Révisionniste, avait déclaré en défense d’auteurs de troubles de l’ordre à l’université : «Oui, nous éprouvons un grand respect pour Hitler. Hitler a sauvé l’Allemagne. Sans lui elle aurait péri il y a quatre ans. Et nous nous serions rangés aux côtés d’Hitler si seulement il avait renoncé à son antisémitisme.»

Vladimir Jabotinsky, chef à l’époque du mouvement révisionniste, qui entretenait de bonnes relations avec le mouvement fasciste en Europe avait aussi été accusé de vouloir des relations étroites avec l’Allemagne hitlérienne.

Il y avait alors une concurrence évidente entre les différentes factions sionistes pour aboutir à une collaboration privilégiée avec les fascistes tout en dénonçant dette même démarche les unes chez les autres (Il faut mentionner ici l’assassinat de Chaim Arlosoroff).

Le journal sioniste Davar de juillet 1933 avait publié un article de David Ben Gourion qui lançait une lourde accusation : «… Juste après l’accession d’Hitler au pouvoir en Allemagne, alors que les persécutions contre les Juifs et les marxistes étaient au plus haut, M. Vladimir Jabotinsky s’était rendu à Berlin et dans un discours public, avait attaqué les communistes présents dans le mouvement sioniste et en Palestine.» S’il en était bien ainsi, alors cela signifiait que Jabotinsky voulait torpiller les négociations sionisto-fascistes afin de pouvoir entrer dans la partie comme partenaire des négociations avec les Nazis.  Jabotinsky s’était néanmoins attaché à réfuter l’accusation de Ben Gourion en soulignant que ce dernier avait pris la parole sur Radio Varsovie le 28 avril 1933 et avait appelé à la mise en place d’un boycott mondial de l’Allemagne, avec l’établissement simultané d’un Etat juif en Palestine, «comme seule réponse adéquate à la menace hitlérienne.»  Il y avait là une allusion transparente aux négociations de Haavara menées par l’aile majoritaire du sionisme. Mais Jabotinsky ne pouvait pas contester le fait que le journal révisionniste Hazil Haam, publié en Palestine, « semblait considérer ce mouvement [le fascisme] avec une sympathie et une compréhension prononcées. Les rédacteurs de ce journal… lui avait-on dit, quoique conscients de l’antisémitisme forcené d’Hitler, voyaient dans le National Socialisme les éléments d’un authentique mouvement de libération nationale.

Pour l’Allemagne fasciste, la collaboration avec la tendance sioniste majoritaire était sans aucun doute plus importante que la coopération avec «l’opposition» révisionniste. Néanmoins, même les Révisionnistes furent autorisés à poursuivre leurs activités politiques en Allemagne. Les membres de l’organisation de jeunesse du mouvement révisionnistes, «Brit Trumpeldor» (à propose de laquelle Schechtman rapporte qu’elle «s’adaptait à certaines caractéristiques du régime nazi») était la seule organisation non fasciste en Allemagne à être autorisée par les nazis à porter un uniforme.

Miliciens du Betar à Berlin en 1936

Miliciens du Betar à Berlin en 1936

Ce furent finalement des membres de l’Irgoun qui, dans leur intention de collaborer avec le fascisme allemand un an et demi après le début de la deuxième guerre mondiale ((à un moment où le massacre des Juifs dans la Pologne occupée avait déjà commence) allèrent jusqu’à faire aux autorités fascistes une offre incroyable de coopération. (L’Irgoun qui s’était séparée de la Haganah avant de la rallier à nouveau en 1948, a fait partie intégrante de l’Etat d’Israël depuis  lors ; son vieux leader Menahem Begin a été premier ministre d’Israël de 1967 à 1970 et est actuellement à la tête du groupe parlementaire du Likoud au parlement israélien).

Quelques mois avant cette offre de coopération de janvier 1941, une scission était intervenue entre la faction de l’Irgoun minoritaire alors qui soutenait la Grande Bretagne en guerre contre l’Allemagne nazie et au groupe de ceux qui, à l’intérieur de l’Irgoun, étaient opposés à une telle politique pro-britannique. Abraham Stern, un membre du comité de l’Irgoun, joua un rôle déterminant dans ce dernier groupe qui avait le soutien, à l’époque, de la majorité des membres de l’Irgoun. C’est par des militants antibritanniques de ce groupe que fut faite  la proposition de collaboration de l’Irgoun [avec le nazisme, NdT].

La nature de cette proposition est consignée dans un document dont le texte intégral est encore secret.  Il est évoqué  dans un rapport de l’attaché naval de l’ambassade d’Allemagne en Turquie – un fonctionnaire qui était chargé de missions secrètes là-bas. Le rapport, qui est toujours enfermé dans des archives en Grande Bretagne parle de contacts que l’attaché avait eu avec des émissaires de «l’Irgoun Zvai Leumi (Organisation Militaire Nationale – OMN).» Un mémorandum daté du 11 janvier 1941 parle des «Lignes Fondamentales de la Proposition» de l’Irgoun «concernant la solution de la question juive en Europe et la participation active de l’OMN aux côtés de l’Allemagne.»

On lit ce qui suit dans cette note :

Il est souvent dit dans les discours et les déclarations des plus importants responsables politiques de l’Allemagne Nationale Socialiste qu’un Ordre Nouveau en Europe a pour condition préalable la solution radicale de la question juive par l’évacuation («Judenreines Europa»)

Evacuer les masses juives d’Europe est une pré condition pour résoudre la question juive ; mais elle ne peut être rendue possible et complète que par l’installation de ces masses dans la patrie du peuple juif, la Palestine, et par l’établissement d’un Etat juif dans ses frontières historiques.

Après avoir confirmé de la sorte la convergence fondamentale des vus du sionisme et du fascisme, les militants de l’Irgoun proposaient une alliance avec leur organisation ainsi que l’indique la suite du document :

Cette manière de résoudre le problème juif et donc d’en faire résulter la libération du peuple juif une fois pour toutes, est l’objectif de l’activité politique et des années de lutte du mouvement juif de libération : l’Organisation Militaire Nationale (Irgun Zvai Leumi) en Palestine.

L’OMN qui est bien au fait des bonnes dispositions du gouvernement  et des autorités du Reich allemand à l’égard de l’action sioniste en Allemagne et à l’égard des plans sionistes d’émigration [il faut signaler à ce sujet la coopération entre fascistes et sionistes entre 1933 et 1939 – K.P.] – est d’opinion que :

1     Une communauté d’intérêts pourrait exister entre l’instauration d’un ordre nouveau en Europe en conformité avec la conception allemande et les véritables aspirations nationales du peuple juif telles qu’elles sont incarnées par l’OMN.

 2. La coopération entre la nouvelle Allemagne et une nation hébraïque renaissante (völkisch –nationalen – Hebräertum) serait possible et

3 L’établissement de l’Etat juif historique sur une base nationale et totalitaire et lié par traité avec le Reich allemand serait dans l’intérêt du maintien et du renforcement de la future position de puissance de l’Allemagne au Proche Orient.

Ce qui était proposé était donc ni plus ni moins que l’établissement d’un Etat fasciste juif en Palestine qui serait l’allié du fascisme allemand !

«Sur la base de ces considérations, l’OMN en Palestine propose de prendre activement par à la guerre au côté de l’Allemagne, dès lors que les aspirations nationales susmentionnées du mouvement de libération sont reconnues par le gouvernement du Reich allemand.»  Après avoir ainsi proposé de participer activement avec le fascisme allemand au combat contre le bloc antihitlérien, les sionistes de l’Irgoun poursuivaient en précisant un peu plus leur proposition dans le document :

Cette offre de l’OMN dont la validité concerne les niveaux politique, militaires et du renseignement, à l’intérieur et aussi, selon certains documents préparatoires, à l’extérieur de la Palestine, était conditionnée par la formation militaire et l’organisation de la main d’œuvre juive en Europe sous la direction et le commandement de l’OMN. Ces unités militaires prendraient part aux combats pour conquérir la Palestine en cas de constitution d’un tel front.

La participation indirecte du mouvement israélien de libération à l’instauration d’un Ordre Nouveau en Europe, déjà dans sa phase préparatoire, serait associée à une solution radicale et positive du problème juif en Europe en conformité avec les aspirations nationales susmentionnées du peuple juif. Ce qui renforcerait  de manière exceptionnelle la base morale de l’Ordre Nouveau aux yeux du monde entier.

La coopération du mouvement israélien de libération serait aussi dans la ligne d’un des récents discours du Chancelier du Reich Allemand dans lequel Hitler soulignait que toutes les combinaisons et toutes les alliances pouvaient être envisagées dans le but d’isoler l’Angleterre et de la vaincre.

Il est inutile de commenter plus avant ce document étonnant. On doit seulement ajouter que ce sont l’antisémitisme et le travail de liquidation qui avait déjà commencé pour éliminer les Juifs Européens qui avaient empêché le fascisme allemand d’accepter cette proposition d’alliance. Mais deux ans plus tard, l’Irgoun se lançait dans des attaques terroristes contre des institutions britanniques au Proche Orient, travaillant ainsi à l’affaiblissement de l’alliance contre Hitler dans son combat contre le fascisme allemand, un combat qui permettra aussi de secourir les Juifs Européens.

Conclusion

Chaque fois que la coopération entre les sionistes et les fascistes est révélée, les auteurs sionistes recourent à l’excuse toute prête selon laquelle les contacts avec les nazis n’avaient été noués que dans le seul but de sauver des Juifs. Alors même que certains faits mentionnés précédemment contredisent cette thèse, on peut poser les deux questions suivantes aux tenants de cette thèse : N’y avait-il vraiment aucun autre moyen de sauver les Juifs Européens ? Etait-ce le véritable motif des sionistes pour pactiser avec le diable ?

 On ne peut douter du fait que la seule possibilité pour empêcher le massacre de millions de Juifs (ainsi que d’éviter la seconde guerre mondiale qui a causé des millions de morts) consistait à renverser la dictature fasciste quand elle en était au tout début de sa phase de domination. Mais les dirigeants sionistes n’étaient pas intéressés par cette perspective – leur seul objectif étant d’augmenter le nombre de Juifs dans la population de la Palestine. Comme ils partageaient la vision anti-assimilationniste du nazisme concernant la race juive, ils ne considéraient pas la dictature fasciste comme une tragédie. Comme l’avait expliqué David Ben Gourion : «Ce que des années de propagande sioniste n’avaient pas pu faire, ce désastre l’avait réalisé en l’espace d’une nuit.»

Non seulement les chefs sionistes ne firent rien contre le fascisme, mais ils entreprirent des actions qui sabotèrent le front antifasciste (en empêchant un boycott économique avec leur accord Haavara).  En pratique, ils rejetèrent des tentatives pour sauver les Juifs Allemands dès lors qu’elles n’avaient pas pour but l’installation des Juifs en Palestine. L’exemple qui suit est celui de la conférence d’Evian : quand après 1933 la majorité des pays capitalistes refusa d’accueillir les réfugiés Juifs d’Allemagne, le président Américain Roosevelt appela à la réunion à Evian d’une conférence sur les réfugiés. Cette conférence se tint du 6 au 15 juin 1938 avec la participation de 32 pays capitalistes. La conférence échoua étant donné que les participants refusèrent d’accueillir les réfugiés Juifs. On aurait pu supposer que le mouvement sioniste, qui était aussi représenté à Evian, aurait essayé de faire pression sur les gouvernements pour qu’ils lèvent leurs restrictions. Mais les sionistes déposèrent au contraire une motion dès le début de la conférence pour demander l’admission d’1,2 million de Juifs en Palestine. Ils n’étaient pas intéressés par d’autres solutions et, comme l’écrira plus tard Christopher Sykes : «Ils avaient manifesté une indifférence hostile à l’égard de l’ensemble du processus dès le tout début… la vérité à ce propos est que la démarche tentée à Evian ne correspondait absolument pas à l’idée sioniste.»

Les dirigeants sionistes partagent donc la responsabilité de l’échec à secourir un plus grand nombre de Juifs Européens. On doit en toute justice se souvenir que les Juifs qui ont survécu à la monstrueuse domination du fascisme ont été sauvés par les soldats du bloc antihitlérien, et particulièrement à ceux de l’armée soviétique qui a consenti un terrible sacrifice pour vaincre la dictature fasciste.

http://mounadil.wordpress.com/

source :
Le sionisme et le régime nazi: un texte important de Klaus Polkehn enfin disponible en français

 

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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 21:30

 

 

Surprenantes méthodes policières qui ressemblent très fort à la description que nous ont fait des Romms venus de Slovaquie, réfugiés en Belgique après le saccage de leur village par des milices d’extrême-droite, sauf qu’ici il n’y a pas eu de meurtres. Là-bas, si.

Encore que la description ici fait à nouveau froid dans le dos par ce qu’elle comporte de sadisme et de cruauté… qui ne servent en aucun cas la tranquillité de qui que ce soit. Semer la terreur n’amène rien de bon. Jeter des gens au fond du désespoir en brisant leur maigres biens en rendant inhabitables leur cabanes en plein hiver, détruire leur véhicule, gazer des enfants… j’ai le souvenir de récits de la terreur et de la violence dirigée par les nazis contre les juifs berlinois entendus dans mon enfance ou lus depuis.

Je vois bien une différence d’intensité mais aucune différence de nature… ce sont bel et bien des méthodes fascistes, et c’est la police de l’état qui les pratique. Combien de temps resterons- nous aveugles et sourds aux dangereuses dérives qui se produisent en ce moment ?

 

 

Lyon

La police gaze des enfants et saccage un camp de Roms

Par Philippe Alain (16 janvier 2013)

Mardi 8 janvier, plusieurs dizaines de policiers procèdent à une descente dans l’un des plus grands squats de Roms de l’agglomération lyonnaise à Saint-Fons. Tout y est : tenues anti-émeute, casques, boucliers, flash-balls, grenades lacrymogène, tasers, chiens d’attaque. Pendant une heure, ils vont asperger de lacrymogène les habitants et saccager le bidonville.

    Un peu plus tôt dans l’après-midi, selon certains Roms, des enfants auraient jeté des cailloux sur une voiture de police qui s’était introduite sur le parking du terrain privé qu’ils occupent. Voici donc nos braves policiers en tenue de guerre bien décidés à en découdre avec les enfants.

    Les policiers commencent par se retrouver au beau milieu d’un anniversaire. Une petite fille fête ses 3 ans et de nombreux enfants sont autour d’une table et d’un grand gâteau. Ils dansent au son de la musique tzigane, vêtus de leurs plus beaux habits. Estimant probablement qu’il s’agit là d’un rituel Rom dangereux et inconnu, les policiers donnent des coups de pied dans la table et balayent tout ce qui se trouve dessus : bouteilles de soda, gâteau, tout y passe. L’anniversaire, c’est comme le changement, ce n’est pas pour maintenant.

    Un bébé aspergé d’eau

    Les policiers ordonnent ensuite à toutes les personnes présentes de rentrer dans leurs cabanes et commencent à y pénétrer une à une. Il s’ensuit de véritables scènes de guerre. « Même dans les films, on n’a jamais vu ça », souligne un habitant. Marinella est couchée avec ses enfants lorsque deux policiers casqués rentrent dans sa maison. L’un d’entre eux tient dans sa main un bouclier et dans l’autre une bouteille de gaz lacrymogène qu’il vide en aspergeant l’ensemble de la pièce. La maman va se précipiter sur un linge pour couvrir ses enfants. Elle suffoque, ses enfants, eux, étouffent, impossible de respirer et de rester là. Elle se précipite dehors avec eux. Les policiers sont déjà passés à la cabane suivante.

    Roberto, 12 ans, raconte : « Un policier est arrivé avec un fusil et une lumière sur le fusil. Il a dit : on va revenir vous casser les couilles tous les soirs. En partant, un autre a mis du gaz avec une bouteille blanche. Ça piquait beaucoup la gorge et les yeux, avec mes frères et sœurs on est tous partis dehors, il y avait plein de policiers en noir avec des casques et des boucliers et aussi des chiens. »

    Claudia a 18 ans. Elle tient son bébé de 18 mois dans les bras quand un policier arrive vers elle et l’apostrophe violemment : « Il est où celui qui a jeté des pierres sur la voiture ? » Comme tous les habitants, Claudia n’est absolument pas au courant de ce qui s’est passé quelques heures auparavant. Elle jure qu’elle n’en sait rien. La suite est incroyable : « le policier a pris un bidon rempli d’eau et il l’a jeté sur moi et mon bébé en m’insultant. J’étais toute mouillée ».

    Gazés et bloqués chez eux

    Le comportement de la police rappelle ensuite des moments biens sombres de notre histoire. Sandu est seul dans sa cabane. « J’étais en train de me laver. Un policer est rentré, quand il m’a vu, il a lancé du gaz lacrymogène à hauteur de mon visage et il a refermé la porte. Quand j’ai voulu sortir, je n’ai pas pu. Il bloquait la porte et m’empêchait de sortir. J’ai cru que j’allais mourir. »

    Le terrain de Saint Fons est vaste. Après avoir passé en revue toutes les cabanes, réveillant les personnes qui dorment déjà, insultant celles qui ne dorment pas et gazant une bonne partie d’entre elles, les policiers attaquent l’autre partie du terrain avec une sauvagerie incroyable. Ils se mettent à casser les vitres de toutes les cabanes, méthodiquement, une à une.

    Quand ils arrivent à hauteur d’une voiture, ils cassent la lunette arrière. Sacha, 10 ans, raconte : « il y avait un gros projecteur qui éclairait tout. Il y avait du bruit et j’ai regardé par la fenêtre. J’ai vu un policier tout en noir qui cassait la voiture avec son bâton. Ensuite, des policiers ont regardé par la fenêtre avec une lampe. Je me suis vite caché sous les couvertures avec ma maman, j’avais peur. Un policier qui avait un casque a mis du gaz par la fenêtre. On ne pouvait plus respirer. Ma maman voulait sortir, mais j’avais trop peur. On a attendu qu’ils partent. »

    Les vengeurs casqués continuent à remonter les cabanes. Des portes sont arrachées, des bâches déchirées. Dans un cabane, le repas du soir qui cuit dans un grosse marmite est violemment jeté par terre par un policier. Dans une autre, un homme qui dort est réveillé par le bruit de la porte qu’un policier vient de fracasser : « j’ai ouvert les yeux et un policier avec un casque m’a mis du gaz sur la figure »

    La hiérarchie nie et couvre les policiers

    Bilan de l’opération : plusieurs dizaines de personnes gazées dont des enfants traumatisés, une femme aspergée d’eau, (qu’est ce qu’on rigole dans la police…), des vitres de cabanes cassées et des portes arrachées. Avant de partir, les policiers ne peuvent s’empêcher de s’exciter sur les voitures garées sur le parking et cassent les rétroviseurs de plusieurs d’entre elles.

    Contactée par des journalistes le lendemain de l’opération punitive, la police donne bien évidemment une version toute différente. Selon un communiqué sorti dans la précipitation, « un équipage de police a été victime de jets de projectiles dont un a brisé la lunette arrière du véhicule et atteint le chauffeur ». Soucieux de couvrir immédiatement ses hommes, le commissaire en personne montre à la télévision un véhicule de police dont la vitre arrière est brisée… à deux endroits… Ouaou… Ils sont forts ces roumains. Un projectile, deux impacts. Ils ont inventé le caillou à fragmentation qui se divise en plusieurs parties lors du jet. A moins que ce ne soit un caillou à tête chercheuse qui est rentré dans le véhicule avant d’en ressortir.

    Mais les contradictions de la police ne s’arrêtent pas là. Dans une interview donnée à la télévision, le commissaire affirme que suite à l’agression du caillou à fragmentation et à tête chercheuse, des policiers, confrontés à une « vingtaine, voire une trentaine d’individus hostiles », ont fait usage, « à une reprise du gaz lacrymogène » et « dans la foulée, les équipages se sont repliés et ont terminé leur mission ». Sauf que le communiqué de presse, lui, dit exactement le contraire : « ils ont été dans l’obligation de faire usage du gaz lacrymogène pour les repousser et poursuivre l’opération. » Alors, après le gazage, partis, pas partis les rambos ? Il faudrait que la police accorde ses violons.

    Enfin, le communiqué affirme : « une opération de police a été montée de 18.30 à 19.30 afin d’identifier et d’interpeller les auteurs ». Est-ce que quelqu’un a déjà vu une opération de police sans contrôle d’identité ? Surtout quand il s’agit « d’identifier » des individus. Et bien ce soir là, pas une seule personne sur les 200 que compte le campement n’a été contrôlée. Pas une. Pas une seule interpellation non plus. Mais ce n’était visiblement pas le but.

    Le travail de la police : gazer des enfants ?

    Selon une source policière qui souhaite rester anonyme, il s’agissait de retrouver un lance-missile, pardon un lance-cailloux, un objet qui aurait pu servir à lancer un projectile… En réalité, il s’agissait surtout d’une expédition punitive pour montrer de quel bois se chauffe notre valeureuse police en cette période hivernale.

    Ce n’est pas la première fois que la police gaze des enfants Roms à Lyon. En novembre 2010, déjà, des policiers avaient utilisé des gaz lacrymogènes contre un squat, envoyant plusieurs personnes à l’hôpital. Les policiers avaient nié les faits et expliqué qu’ils avaient gazé un chien. Cette fois-ci, le commissaire, la Direction Départementale de la Sûreté Urbaine et le préfet en personne sont montés au créneau pour couvrir les policiers qui se font justice eux-mêmes. Tous ont répété le même message : la police n’a fait que son travail.

    Non, messieurs, le travail de la police n’est pas de se venger d’un jet de caillou contre une voiture en gazant à bout portant plusieurs dizaines de personnes dont des enfants.

    Non, messieurs, le travail de la police n’est pas de punir des innocents en saccageant des habitats précaires plongeant ainsi dans une misère encore plus grande des dizaines de personnes dont le seul crime est de vivre sur un terrain vague.

    Non, messieurs, les Roms ne sont pas des chiens, que l’on gaze et que l’on chasse à coups de matraque. Ce sont des êtres humains qui ont le droit de vivre dans la dignité comme vous et moi.

    Les dirigeants socialistes et Manuel Valls en particulier portent une très lourde responsabilité dans les dérapages successifs contre la minorité Rom. Depuis l’élection de François Hollande, on assiste à des comportements pire encore que sous Nicolas Sarkozy : des traques jour et nuit, des enfants humiliés et violentés par la police, des bébés en garde à vue. La liste est longue. En continuant à stigmatiser les Roms, en jetant cette population à la vindicte populaire et en couvrant de tels agissements de la part de policiers qui sont censés faire respecter la loi et non la violer, le gouvernement ouvre la porte à des actes beaucoup plus graves. Une vague de racisme sans précédent se développe actuellement en France contre les Roms. On se rend compte à travers ce dérapage révoltant qu’elle touche également très largement la police.

    Philippe Alain

    Voir son blog sur Mediapart

    Photo Une : (cc) Philippe Leroyer/flickr

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    24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 16:22

     

    La fascisation du monde est un fait. Le fascisme n’a jamais disparu, il a proliféré et s’est organisé dans l’ombre. Après un lent grignotage de la résistance des consciences et des patientes manipulations des mentalités et des situations pour formater une opinion publique qui lui soit favorable, il a été banalisé. Jusqu’à des courants islamistes qui se réclament de la lignée d’Hitler. Il peut à présent comme en Grèce ôter le masque de civilité dont il s’était paré –politiquement correct - pour dévoiler son vrai visage défiguré par le rictus de la haine. Sa réapparition n’est pas un hasard. Le nazisme de l’Allemagne est né sur le terreau d’une austérité aggravée par une insoutenable dette de guerre. A présent nous disposons de ce même terreau auquel s’ajoute chaque jour sa strate de misère et de frustration hargneuse qui cherche des exutoires. Des matrices d’opinions fabriquent des boucs émissaires qu’elles désignent à la vindicte des masses. Combien de commentaires dans certains de ces torchons belges qui ont remplacés les médias ne sont-ils pas des appels à peine dissimulés au lynchage… Ce qui se passe e Grèce n’a rien de spécifique, nous aussi nous avons nos hordes de l’ombre prêtes à fondre sur les cibles que leur désigneront des chefs dont on peut se demander au service de qui ils sont en réalité…. Il n’est pas toujours facile de démêler les méandres du pouvoir et les collusions occultes. Surtout dans les plus hautes sphères de la hiérarchie du système…

    Je ne veux pas devenir comme ce chef de la CIA du temps de la guerre froide qui est devenu fou, il voyait des Russes partout. Mais tout de même…

    Le fascisme peut se couvrir des oripeaux d’u anti-impérialisme de façade, pour mieux instrumentaliser les masses crédules qui cherchent en vain une issue alors que l’horizon de l’avenir est plombé. Pour comprendre l’histoire de cette résurgence, c’est l’histoire du 20ème siècle qu’il nous faut rouvrir, pour suivre ses métastases qui essaiment et prolifèrent. Nul doute alors n’est plus permis le fascisme quand il se la joue profil bas partout attend son heure et quand il se déchaîne ce sont toujours les mêmes horreurs, crimes en masse ou ciblés, torture et terrorisme… avec cette composante de sadisme qui fait froid dans le dos aux paisibles, aux doux, aux bienveillants et donne la nausée aux empathiques quand ils prennent conscience des innommables souffrances que prodiguent les tortionnaires de l’Ordre Noir sans limites que la mort.

    Deux vidéos d’Aube Dorée en action à voir ici Merci l’Europe, voilà le résultat de vos démentiels plans de rigueur. « Mes coups de coeur   et en prime mon commentaire à la brève qui suit

     

     

    Merci l’Europe, voilà le résultat de vos démentiels plans de rigueur.

    Par Raphaël Meuders

    Les idées d’Aube dorée percolent dans la société grecque et dans la police.
    Grèce Reportage à Athènes
    Shehzad Luqman avait 27 ans. Son destin s’est brutalement brisé mercredi alors qu’il se rendait au travail, à vélo, dans une pâtisserie d’Athènes : le jeune Pakistanais n’a pas survécu aux coups de poignards de ses deux agresseurs. Chez l’un deux, un pompier grec de 29 ans, la police a retrouvé des dizaines de tracts d’Aube dorée.

    La suite à lire sur : http://www.lalibre.be/actu/international/article/791785/aube-doree-seme-la-terreur-dans-des-quartiers-immigres-d-athenes.html

     


    Heureusement pour moi, avec ma connexion, je ne peux pas me permettre les vidéos, je sens que je ressortirais nauséeuse de la vision de celle ci-dessus. Je me rappelle d’un temps où le « Plus jamais ça » paraissait une évidence acquise au prix des dizaines de millions de morts de la seconde guerre mondiale.


    Alors qu’on les croyait éradiqués, ils essaimaient, croissaient et se multipliaient. Quand j’ai commencé à comprendre cela (il n’y a pas très longtemps) je me suis rappelée ces textes qui évoquaient les industriels étasuniens qui avaient soutenu l’effort de guerre de l’Allemagne nazie. En remontant la piste, de fil en fil, j’ai dû remettre en question toute ma conception de l’histoire du 20ème siècle. Je n’aime l’idée de complot et pourtant… il y a là quelque chose qui se noue. Le triomphe d’une idéologie nouvelle, hybridation entre le mécanisme et le nazisme. Ford et Hitler, de bons potes. Gloup !… Quelque chose s’est passé là, mais nous avons été tellement gavés de mensonges, que c’est seulement maintenant alors que ce monstrueux hybride veut se faire idéologie dominante, que nous sommes quelques-uns à en prendre conscience. J’ai vécu trop souvent en ermite pour avoir vécu l’implantation de ce phénomène. Mais je l’ai perçu comme une suite d’arrêts sur images à intervalles décalés.

    Puis j’ai compris que pour que cette idéologie puisse réellement s’implanter et faire des petits, il fallait que les témoins de la guerre disparaissent, ceux qui avaient éprouvés dans leurs âmes et dans leurs corps les horreurs du nazisme.
    Ces anciens aujourd’hui disparus me manquent cruellement, ceux qui avaient dédiés leur vie à éviter que cela ne se reproduise. Je sais que par les actions de leurs consciences en éveil, ils ont différé le retour du fascisme à l’avant-scène. Cela ne l’a pas empêché de proliférer et de renforcer ses réseaux en souterrain. Aujourd’hui, ils sont un « phénomène émergent », ils sortent de leurs trous, ils sont nombreux et organisés, et à présent ils avancent en partie à découvert. Alors que leur idéologie gangrène toujours d’avantage « l’opinion publique »…


    Et nous nous avons un solide problème sur les bras !
     

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    24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 11:48

     

     

     

     

     


    Des textes que j’avais publiés antérieurement mais que je reprends parce que des récits du genre ou pire j’en entends de nouveaux  à chacun de mes passages à Bruxelles. Comme je ne puis reproduire ici ces témoignages sans risquer d’aggraver les problèmes de ceux qui me les ont donnés, je reproduis des articles publiés antérieurement et qui racontent des histoire fort semblables, dont celle de personnes qui se sont vues embarquées, jetées au cachot, menottés, battus pour avoir voulu intervenir lors de violences policières sur la voie publique.

    Un des récits entendu mardi est absolument similaire au témoignage ci-dessous, les lieux changent mais les méthodes sont les mêmes. Ce récit se joint à d’autres témoignages entendu antérieurement et qui vont tout à fait dans le même sens.

    Le deuxième évènement qui relate la torture d’un sans-papiers par des policiers décrit à travers un fait extrêmement grave décrit des faits qui dans une moindre mesure se reproduisent quotidiennement… avec aussi l’utilisation de méthodes qui visent à faire perdre la dignité à ceux qui les subissent. Vous arrivez au cachot, vous recevez un verre d’eau, mansuétude ? Non point, quand vous demanderez à aller aux toilettes cela vous sera refusé… et même vous pourrez vous retrouver au sol avec un flic qui appuie sur votre vessie jusqu’à ce que vous vous pissiez dessus.  

    Nous savons – ou non – que le programme du Pentagone Joint Visio 2020, implique la formations des polices de plus de 150 pays aux méthodes de luttes contre insurrectionnelles mises au point par les « Opération spéciales » US aux cours d’une longue pratique. Amener un prisonnier à se pisser dessus fait partie de l’arsenal de la torture… serrer des menottes au point que la personne mettra des jours, voire des semaines pour retrouver l’usage de ces mains aussi…  

    Les « Opérations spéciales » ont utilisé les nazis que leurs maîtres avaient soutirés à la justice pour assassiner les forces vives de l’Amérique Latine pendant les décennies de la répression qui se s’est abattue sur ce continent et ‘a jamais cessé de sévir… ce sont encore les héritiers de ces nazis qui vont partie du coup d’état qui a destitué Lugo au Paraguay, ce sont eux aussi qui dans la Media Luna bolivienne tentent sans discontinuer de chasser Evo Morales du pouvoir, quand il ne s’agit pas tout bonnement d’assassiner le « sale indien ». Alors que posté de l’autre côté de la frontière (qu’ils franchissent parfois, en août des commandos qui ont passé la frontière déguisés en touristes sont venus s’entraîner dans les montagnes boliviennes).

    Un avertissement donc : ce ne sont plus des choses qui se passent ailleurs sur d’autres continents qui verraient de telles pratiques parce qu’ils seraient soi-disant moins civilisés que nous. La militarisation de nos polices est un fait concret qui se produit dans le contexte précis d’une période potentiellement pré-insurrectionnelle. Et l’infiltration de l’armée et des forces de répression par les mouvements d’extrême-droite est évidente à présent que l’extrême-droite décomplexée ne se cache plus et occupe le territoire avec le soutien d’une partie de la population.

    Je ne pèse pas que toute la police soit gangrénée loin de là, j’ai rencontré des policiers qui étaient des bien braves gens et les petits crétins qui traitent de « porcs » tous les membres du corps sans distinction, méprisant le fait qu’on se vendent ainsi pour un maigre salaire, sont le plus souvent des gosses de bourges qui n’ont pas à se poser la question de la boustifaille. Je me calme, ils m’énervent, c’est la même veine que les antifas primaires au comportement de milice…  une chose est la réalité de ceux qui sont tombé sur des crapules policière et on la rage pour de bonnes raisons, même si parfois elle aveugle, autre chose les petits cons qui manquent de vrais problèmes et trouvent amusant d’en créer à tous en jettent des pavés, sabotant tout et n’importe quoi justifiant ainsi des dérives dont d’autres feront les frais.

    En toutes circonstances, voir des personnes avant de voir des fonctions, des origines sociales ou ethniques, c’est cela aussi ne pas donner prise au microfasciste qui est en chacun de nous, c’est cela aussi poser les bases d’un autre monde.

    Mais oui, nous assistons à de graves dérives de la fonction policière et qui s’intensifient, dans l’indifférence du public. Et rien ne justifie que nous n’apportions pas un soutien aux policiers qui  s’en inquiètent.




    Ce témoignage a été publié par
    L'En Dehors


    A lire aussi le rapport de 2009

    COMITE CONTRE LA TORTURE DE L’ONU : LA BELGIQUE EPINGLEE

    COMITE CONTRE LA TORTURE DE L’ONU : LA BELGIQUE EPINGLEE -FIDH > Human Rights for All / Les Droits de l'Homme pour Tous

    Tabassé et torturé par la police, puis piétiné par la justice belge
    --> Description détaillée des faits du 8 juillet 2003



    Lu sur  « Bruxelles 8 juillet 2003. Je me dirige vers mon lieu de travail. Centre de Bruxelles (derrière la Bourse), environ 14h30, soleil radieux et plein de gens dans les rues. Je suis habillé d'un tee-shirt et d'un short de marche 

    A une cinquantaine de mètres devant moi avance dans ma direction un groupe avec à sa tête au moins trois types qui emmènent brutalement un jeune homme (en réalité, il y a quatre policiers emmenant 2 personnes menottées). Ce dernier porte des menottes attachées dans le dos. Il a le buste penché en avant et il grimace.

     


    Arrivé à leur hauteur je dis aux hommes (je supposais qu’il s’agissait de policiers, bien qu’ils étaient en civil et ne portaient pas de brassard) qu’ils ne sont pas obligés de faire mal au type, surtout qu’il est déjà menotté dans le dos et qu’ils (les policiers) sont en surnombre. Ceux-ci me poussent alors violemment sur le côté en me hurlant des menaces d’arrestation. Sans opposer aucune résistance, je réponds que j’ai le droit de m’exprimer. Un des policiers se retourne alors vers mois en brandissant une matraque rétractable en caoutchouc, je recule en me protégeant le visage de mon avant-bras droit … sur lequel le policier frappe un coup sec.


    Puis il rejoint alors le groupe, qui continue de se diriger vers le commissariat. Il sont maintenant à une quinzaine de mètres de moi et s'éloignent vers le commissariat situé à une centaine de mètres. Ulcéré et apeuré, je crie que c’est scandaleux que la police se comporte ainsi. Un des policiers (je pense que c’est celui qui m’avait déjà frappé), se retourne et crie l’ordre de m’attraper. Lui et au moins un autre policier en civil courent vers moi matraque en main. Je ne bouge pas, et me tais. Sans aucune sommation, un policier me matraque alors que l'autre me donne un coup très douloureux sur l'arrière de la cuisse, ce qui me fait tomber. Pris de panique, je crie "Au secours, à l'aide!"Des .menottes enmétal me sont passées dans le dos.

     


    Ils me redressent. Par une clé de bras ils me forcent à baisser le buste de sorte que je dois dresser la tête pour voir les passants. Je crois qu’ils vont me casser l’épaule. Je leur dis qu’ils me font mal et que ce n’est pas nécessaire. Alors ils accentuent la clé de bras pour me faire taire. Je me tais, grimaçant de douleur je regarde les passants. Il y a des dizaines de personnes sur les trottoirs du carrefour, ils/elles sont tou(te)s arrêtées, ils ne bougent pas, ne disent rien.

     


    Arrivés au commissariat, un policier de faction en uniforme dit à mes agresseurs de ne pas prendre l’entrée principale et leur indique une porte de service. Je suis poussé au travers d’un couloir d’une dizaine de mètre de long, et d’environ un mètre cinquante de large. Il n’y a que deux portes, c’est un sas. La traversée de ce sas ne dure que quelques dizaines de secondes, mais de très longues secondes. Je suis bousculé contre les deux murs, un des policier (Se. V.) hurle « on est pas des homosexuels, nous, on est pas des petits PD ». La peur me montre on ventre. L’envie de chier dans mon froc. On m’emmène alors à un étage où je suis attaché à un banc. Je reste calme, sans bouger ni parler. A côté de moi, également attaché, un type d’environ 25 ans. D’après les commentaires des flics entre eux, ce serait un des deux types qu’ils étaient en train d’emmener. « Des pic-pockets qui venaient de tabasser une petite vieille sur la Grand Place (?) » selon les flics. Le jeune type ne disait pas un mot et avait l’air plutôt terrorisé.

     


    - « Qu’est ce qui s’est passé ? », je lui demande.

    -  « Allemand », qu’il me répond, « huit fois arrêté, policiers racistes » 

    Qui croire ? Mais peu importe. Quoi qu’il ait fait, s’il l’a fait, cela ne justifie pas la violence par la police, la police n’est pas la justice, et même la justice ne peut punir par sévices corporels.


    Pendant une demi heure cinq policiers entrent et sortent du bureau dont l’entrée est à côté du banc. Les regards et les commentaires sont agressifs : « Ca te dit d’être attaché à un camé en crise ?, on en a justement un pour le moment. Comme ça tu verras ce que ça fait de prendre la défense de ce type d’individu » me propose Se. V.. Je réponds que le boulot de la police n’est pas de rendre la justice. « Et bien si t’es pas d’accord, t’as qu’à porter plainte au Comité P ! Et si tu veux mon nom, le voici, » me dit-il en me montrant sa carte de flic à quelques centimètres des yeux, : « Se. V.».


    Ensuite, mon second agresseur (Pa. D.) précise : « tu vas voir ce que tu vas ramasser, on va porter plainte contre toi pour outrage à agent et rébellion. Moi je suis assermenté, tu vois, alors crois moi que ta parole contre la mienne, ça vaut rien du tout ». Un troisième flic que les autres appellent « papy » se joint à eux (ils sont tous en civil avec une arme à la ceinture). Il est très nerveux et dit à mes deux agresseurs que s’ils ont besoin d’aide pour me calmer (malgré que je ne bouge ni ne parle) ils n’ont qu’à appeler. Un quatrième passe devant moi avec un regard menaçant. Il repasse devant moi en frottant son pantalon contre le bout de ma chaussure (j’ai les jambes croisées). Sentant la provocation, je dis immédiatement « pardon », décroise les jambes et place mes pieds en-dessous du banc. Lui s’arrête, se retourne, fait mine de vouloir venir sur moi, mais continue finalement son chemin. Je comprends qu’il s’agit de petites mises en scènes mainte fois répétées.

     


    Mon agresseur me demande ma carte d’identité. Je réponds que je ne l’ai pas sur moi. Je lui donne mon nom et adresse, il me demande mon second et troisième prénom, le prénom de mon père. Ca colle, je suis identifié. Il voit sur le papier qu’il tient en main que je suis universitaire (?) . A partir de ce moment les flics deviennent un peu moins agressifs. On me propose un verre d’eau, l’allemand peut fumer une de ses cigarettes et moi aussi. J’en profite pour demander que mes menottes de métal soient desserrées, ce qui est fait (mais elles ne sont pas enlevées).

     


    Mais le spectacle continue, Se. V. revient devant moi en se passant des gants en plastic sur les mains. « Une fouille à poil, ça vous dit ? ». Je ne réponds pas. Il me détache du banc et me pousse vers le fonds du couloir. « Allez, direction les toilettes », précise-t-il. A ce moment, papy sort d’un autre bureau et demande à mon agresseur « t’as besoin d’un coup de main ? ». « Non, non, ça va, Monsieur est calmé ». Il me fait entrer dans les toilettes et me dit : « lavez-vous les mains, c’est pour les empreintes ». Je suis tellement soulagé de ne pas subir la fouille anale que je ne proteste pas et accepte sans broncher d'être fiché. Se. V. prend l’empreinte de mes dix doigts. Après quoi je suis à nouveau attaché sur le banc où je constate que l’allemand a disparu.

     


    Sur les deux heures passées dans le couloir, les policiers que j’ai vus ont parlé entre eux, ils se sont raconté des blagues, un d’entre eux est même entré dans le bureau à côté de mon banc en chantonnant sur un air inventé « la la la laaa, et mon ami Hitler » (sic). Je pense qu’il l’a fait précisément pour que je l’entende.

    Après encore une demi heure d’attente, je suis amené dans le bureau du commissaire M.W. pour y faire ma déposition. Pendant la durée de ma déposition un des mes deux agresseurs est assis derrière moi. L’officier me regarde droit dans les yeux pendant plusieurs dizaines de secondes, d’un air méprisant. Je comprends que cela fait partie du spectacle, et le regarde aussi droit dans les yeux, d’un regard le plus neutre possible. J’attends qu’il détourne le regard le premier, ce qu’il fait. Il me lit alors un texte que la loi l’oblige, semble-t-il, à réciter dans ce type de circonstance. Il le fait en parlant extrêmement vite et en articulant très peu, de sorte que ce qu’il dit est inaudible.



    Je lui demande de répéter. Il souffle d’un air énervé et recommence aussi vite sa dernière phrase dont je ne comprends que quelques mots. Je renonce à insister. A un certain moment, le second de mes agresseurs vient nous rejoindre. Le ton des policiers est menaçant. L’officier supérieur me dit « on a autre chose à faire que perdre notre temps avec des snuls comme vous ». Ensuite il commence ma déposition en me demandant quel est mon employeur. Plutôt que répondre que cela ne le regarde pas, je réponds que je souhaite ne pas mêler mon employeur là-dedans afin de ne pas avoir d’ennuis.



    Je comprends immédiatement que cela pourrait être interprété comme un sentiment de culpabilité, mais je n’ose pas revenir dessus. L’officier continue en parlant à la première personne, tout en tapant sur son clavier : « je m’approche des policiers pour les empêcher de … ». Je ne lui laisse pas terminer et précise que je n’ai à aucun moment tenter d’intervenir physiquement, j’ai juste demandé qu’ils arrêtent de faire souffrir la personne qu’ils étaient en train d’emmener.

     


    Un des mes deux agresseurs intervient alors (Se. V.). Il crie presque : « et ça c’est quoi ? » demande-t-il en relevant sa manche, faisant apparaître des ecchymoses sur son bras. Pendant quelques secondes je pense qu’il veulent m’accuser de coups et blessures, mais je comprends qu’ils veulent me déstabiliser.


    Je réponds que les deux types qu’ils ont arrêtés leurs ont peut-être porté des coups, mais cela ne justifie pas que la police impose des sévices une fois que ces personnes sont maîtrisées (ayant moi-même subi le même traitement que l’allemand, je peux vous garantir qu’il est impossible de faire quoi que ce soit avec les bras attachés en clé de bras dans le dos). La police n’est pas la justice, et même la justice (belge) ne peut punir par sévices corporels.

    On me fait signer ma déposition. Que je lis attentivement. L’officier montre des signes d’énervement : « Bon, vous allez signer, car on n’a pas que ça à faire nous ». Ensuite, suite à une erreur technique, il faut réimprimer ma déclaration, que je relis rapidement avant de signer à nouveau.

     


    L’officier supérieur demande si on a également pris ma photos. On va le faire à l’instant répond Se. V.. Je sors en boitant du bureau. L’officier supérieur, de son bureau, me lance « et que ça vous apprenne la prochaine fois à vous mêler de ce qui vous regarde ». Je ne réponds pas, et suis Se. V. au rez-de-chaussée où il prend trois photos de moi : face, profil droit et profil gauche.

    Ensuite il me conduit au hall d’entrée, et je sors du commissariat de Bruxelles 1000. Ma jambe me fait mal et je sens des courbatures sur tout mon corps. En repassant sur le lieu de mon agression je passe dans deux magasins afin de trouver des témoins. Mais en m’expliquant les larmes me viennent aux yeux.


    Je n’ai craqué à aucun instant pendant mon passage au commissariat, mais le fait de raconter ce qui m’est arrivé provoque une crise de larme. Dans le premier magasin la dame me répond qu’elle n’a rien vu car un camion cachait la vue. Dans la crêperie du coin, la fille répond qu’elle ne préfère pas témoigner afin d’éviter des problèmes. Je retourne alors à mon lieu de travail. Arrivé au bureau je craque à nouveau devant mes collègues. L’un d’entre eux me conduit à l’hôpital St Pierre où le médecin de garde va constater des « contusions des deux avants bras, contusions musculaires et possible déchirure musculaire au niveau de la face postérieure de la cuisse droite, excoriations cutanées au niveau du dos". Il a également signé un document attestant mon incapacité de travail pendant cinq jours.

     


    J'ai donc créérès bien documenté et aux sources vérifiables, pour informer la population en temps réel. Vous pourrez y constatez comment la justice protège les policiers violents. » 

     

    Je plaide moi-même ma défense

    .

     

    Avocat-conseil : ok. Avocat-répresentant : pour quoi faire ?

    François Jortay

    Mis en ligne par Mirobir, le Jeudi 14 Octobre 2004, 15:02 dans la rubrique "International".



    fran74

    16-09-08
    à 15:39

    Constatant que - cinq ans après les faits - cette page apparaît en première page de plusieurs outils de recherche lorsqu'on effectue une recherche sur mon nom, j'en profite donc pour ajouter quelques précisions importantes concernant des faits que j'ignorais au moment de la rédaction du texte présenté dans l'article ci-dessus et publié en 2004.

    1. Les deux personnes pour lesquelles je suis intervenu ont été finalement condamnées à un an de prison avec sursis pour vol à la tire, condamnation extrêmement lourde puisqu'elle est équivalente à celle dont ont écopés les gendarmes qui ont assassiné Semira Adamu. Notons en outre que ces deux allemands d'origine algérienne avaient tous deux un casier judiciaire vierge, et affirment dans leur déclaration que les objets qu'on leur accuse d'avoir volés ont été placés par les policiers dans leur sac à dos.

     


    2. Le commissaire qui prend ma déposition est celui qui va coordonner la fabrication des PV mensongers à ma charge. Par la suite je découvrirai dans des articles de presse que ce même commissaire venait de faire l'objet d'une plainte pour faits de violence contre détenu, et faux PV ayant provoqué l'incarcération d'un innocent. Malgré que ces faits serons qualifiés lors de son procès, ce commissaire sera néanmoins acquitté pour "services rendus" (sic) [NB: Ces articles peuvent être retrouvés dans la base documentaire de www.police-justice.net (NB : ce nom de domaine ne m'appartient plus, mais une copie du site a été sauvegardée par www.webarchive.org ).



    Mais ce n'est pas tout semble-t-il : selon une avocate du barreau de Bruxelles ce commissaire aurait fait l'objet d'une nouvelle plainte pour faux PV qu'il a fabriqué cette fois pour charger le mari de sa maîtresse. Je n'ai cependant pas eu l'occasion de vérifier les affirmations de cette avocate. Quoi qu'il en soit, un fait est incontestable : ce commissaire de police se comporte exactement comme s'il se savait indéboulonable, càd bénéficiant de solides protections judiciaires. Combien d'innocents sont aujourd'hui en prison suite aux méfaits de ce salopard ?

     


    3. L'intervention - pendant mon interrogatoire - du flic qui me présente un coup sur son bras est en réalité une grossière manipulation. En effet, je découvrirai par la suite dans le dossier des deux personnes pour lesquelles je suis intervenu (leur dossier était joint au mien) que dans les PV dressés par les policiers après leur arrestation, il n'est à aucun moment fait mention de coups portés par les deux allemands sur les policiers. Ces derniers disent seulement que les deux jeunes hommes ont résisté à leur arrestation en s'accrochant à un pilier, et que les quatres policiers, qui en outre étaient assistés par cinq ou six vigiles, ont "du" porter des coups de poing "dans les côtes des deux récalcitrants pour leur faire lâcher prise". Des coups de poings ? Pour faire lâcher prise, à dix contre deux ? ...



    4. Le passage concernant mon employeur dont je tais le nom durant mon interrogatoire mérite quelques explications. Au vu des faits que je viens de vivre, je comprends que ces flics qui m'interrogent sont idéologiquement d'extrême droite. Je me méfie donc. En particulier je voulais éviter que mon employeur subisse les conséquences d'éventuels coups tordus de ces petites frappes. En effet, mon employeur n'était autre que le cinéma Nova, ASBL du secteur culturel et jouissant d'une réputation progressiste voire contestataire. Etant donné que le Nova fonctionne grâce au travail de nombreux bénévoles, mais aussi grâce à des subsides publics, je voulais éviter de les flics en profitent pour accuser le Nova d'être un lieu de terroristes potentiels à qui il faut donc retirer les subsides.


    Voilà pourquoi je ne mentionnai pas le nom de mon employeur. Ce fait est d'autant plus tragi-comique qu'il s'avèrera par la suite que non seulement aucun des administrateurs du Nova ne manifestera la moindre solidarité par rapport à moi-même et les deux personnes pour lesquelles je suis intervenu, mais qu'en outre ces administrateurs iront jusqu'à se retourner contre moi en affirmant que j'ai "provoqué les policiers" (sic).

     


    5. En ce qui me concerne je fus acquitté suite à une longue et stressante procédure judiciaire qui dura près de  deux ans (finie en 2005) et dans laquelle j'assumai ma propre défense. Je tiens à préciser que mon acquittement ne constitue pas une "victoire de la justice". On ne peut parler de justice lorsque la victime est tranformée en accusé et que ses agresseurs restent impunis. Ce n'est pas de la justice mais de la répression (le but étant de m'inciter à fermer le site police-justice.net) - sous forme de harcèlement judiciaire - qui se drape des habits de la justice. Le prononcé de mon acquittement fut d'ailleurs rédigé de façon à rendre difficile son utilisation dans le cadre d'une nouvelle procédure contre mes agresseurs : ainsi certains faits à leur charge furent "oubliés" dans le prononcé.

     


    6. Certains trouvent exagéré le terme de torture que j'utilise pour qualifier la technique de clé de bras sur détenu menotté. Je maintiens mon affirmation : il s'agit d'une contrainte par la douleur. Que cette contrainte soit utilisée pour faire taire plutôt que pour faire parler n'y change rien. Tout détenu doit avoir le droit de s'exprimer, et même d'appeler à l'aide. J'espère que le progrès de la société se traduira par l'interdiction de ces pratiques perverses et barbares.


    Je suis convaincu que ce progrès social sera le fruit d'une multitude d'actions individuelles de conscientisation telles que celle que j'ai menée.

    7. Il ne m'a été rapporté aucun témoignage de virus chopé en visitant police-justice.net (rappel : ce nom de domaine ne m'appartient plus, mais une copie partielle du site est consultable sur www.webarchive.org). L'affirmation du commentaire ci-dessus me paraît donc d'autant plus étonnante. Cependant, il est effectivement techniquement possible que la police ou le renseignement civil placent des virus traceurs sur un site web, avec ou sans la collaboration de l'hébergeur.

     


    François

     

     

     

    Algériens torturés au Midi


    Des récits qui jettent l’effroi et l’opprobre sur une partie de la police

    BRUXELLES Un racket était organisé à la gare du Midi par des policiers fédéraux. Ce racket, qui s’est accompagné de violences graves, visait spécifiquement des Algériens en séjour illégal. La pratique consistait à laisser les pickpockets algériens commettre un maximum de vols à la tire et, pour les policiers ripoux, à récupérer en soirée ce qui avait été volé en journée aux usagers, dans la gare et aux abords immédiats de celle-ci.

     


    Votre quotidien La Dernière Heure-Les Sports a pu se procurer le récit d’une ratonnade d’un Algérien que des policiers fédéraux avaient réussi à isoler en pleine nuit dans leur garage de la rue Couverte, 1, sous les voies de la gare du Midi. Ce qui est décrit porte un nom : ce sont des tortures. Selon ce récit, il est invraisemblable que l’officier de garde n’ait pas entendu les cris. Cet officier, lui, n’a pas été inquiété.


    De nouvelles révélations (les premières dans La DH/Les Sports du 5 juin) sur ce dossier à l’instruction chez la juge, Mme Geneviève Tassin. Selon le 1er substitut Colpin, du parquet de Bruxelles, l’affaire implique 9 policiers fédéraux dont deux femmes, mais pas de gradés.

    “Ils avaient attendu que notre chef, la commissaire S., soit rentrée chez elle. Cette fois-là, il était minuit et demi. C’était encore un Algérien sans papiers qu’ils avaient ramassé dans la gare. Environ 30 ans, bien connu pour vol à la tire.

     


    “Après lui avoir tout confisqué et s’être partagé entre eux ce qu’il avait volé dans la journée, GSM, portefeuilles, etc, ils l’ont emmené dans le garage. Il fait sombre et sale. L’endroit est complètement isolé. Le gars savait qu’il ne pouvait compter sur personne. Il était menotté dans le dos et les policiers étaient à 4 dont Frédéric D. et Philippe M. qui avait été infirmier avant d’entrer à la police. Ils ont fait courir l’Algérien dans le garage, lui disant d’aller plus vite et l’insultant. “T’es qu’une merde. T’es même pas un chien.”

     


    “L’Algérien recevait des coups. C’étaient des coups qui font mal. Des coups de bottines, de combat shoes, qui visaient la colonne vertébrale, au milieu, plus haut que les poignets menottés.

    “L’Algérien hurlait. Pas des cris : des hurlements. C’était terrible. L’officier de garde, le commissaire K., se trouvait au Rapid 100 (dispatching de garde situé juste au bout du couloir venant du garage). Il ne pouvait pas ne pas entendre. Je suis formel. Il n’est pas intervenu. L’Algérien avait le visage en sang. Du sang coulait du nez et de l’arcade sourcilière.”

    “C’étaient des coups à casser la colonne, à briser des vertèbres. Et c’était chacun à tour de rôle. Ils l’ont plaqué au mur et frappé dans le ventre à coups de poing. C’était un jeu pour eux. [...] L’Algérien était toujours menotté.

     


    “Ils l’ont fait tomber à terre. Et ça a continué. Ils le traitaient d’”animal”, de “fils de p.”, rien de raciste par contre. L’Algérien était sur le ventre. Il y en a un qui a sauté à pieds joints sur la colonne. L’Algérien a perdu connaissance. Alors ils l’ont démenotté.

    “Pour le ranimer, ils l’ont pris par les pieds et l’ont suspendu tête en bas. Ils rigolaient. En fait depuis le début ils rigolaient et se moquaient. L’Algérien a rouvert les yeux. Ils lui ont dit de déguerpir. Ils l’ont sorti par l’entrée des véhicules. Je sais qu’on lui avait aussi cassé les dents. Il n’y a aucune trace (dans les P.-V.).


    On se sentait mal dans la peau de travailler avec des collègues comme ça. On a voulu dénoncer. Ceux qui l’ont fait à l’Inspection générale ont pris des risques. Ils ont été menacés en interne : il ne fallait pas que ça sorte. Deux véhicules (de policiers dénonciateurs) ont été cassés. On n’a rien jamais pu prouver.”

    L’instruction du parquet porte aussi sur 8 autres faits.

    Gilbert Dupont

    juin,18,09

    (18/06/2009)

    lire aussi : Deux véritables furies

    L’IG a essayé de filmer les scènes


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    23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 12:21

     

     

    Rodolfo Martín Villa, un fascista y torturador franquista, es el nuevo consejero del "Banco Malo"

     

     


    L’homme au centre de la photo, avec des lunettes, se nomme Rodolfo Martín Villa et a été un des piliers de la dictature de Franco. Il fut, entre autre Ministre des Relations Syndicale et de l’Intérieur, plus de cent personnes furent tuées par l’extrême-droite et les forces de répression durant ses mandats.

    Aujourd’hui, a plus de 70 et après avoir occupé toute sa vie des fonctions de pouvoir y compris dans le post-franquisme, il vient d’être nommé parmi  les 13 conseillers  de la SAREB (la Société de Gestion de Actifs provenant de la Restructuration ) qui doit piloter la résolution des actifs toxiques et disposera pour ce faire de fonds dont 45 % sont d’origine publique.

    Un autre fasciste, José Ramón Álvarez-Rendueles,  a été recyclé dans ce même conseil.

    Après avoir attiré, hier, votre attention sur les menaces que subissent des journalistes chiliens qui mettent en évidence la présence des tortionnaires fascistes de Pinochet dans les rouages des institutions actuelles, voici un petit saut transocéanique qui nous montre que l’Amérique Latine, n’a pas, loin de là, le monopole de l’intégration de fascistes notoires dans les rouages de ses institutions "démocratiques".

    A l’heure où Monsieur Hollande trouve de bon ton de s’entretenir avec Marion Le Pen, il convient plus que jamais d’être vigilant face à cette reconquête du territoire politique par des fascistes notoires qui n’ont en fait jamais disparus de la scène, mais en plus s’affichent aujourd’hui ouvertement et de manière toujours plus décomplexée, de la Media Luna de Bolivie au pays Baltes, de l’Espagne au Chili… et… et… et… autres "Aubes dorées" partout dans le monde, certains groupes ismamistes réclamant  leur parenté avec le nazisme, inclus… de toute part, je retrouve la montée de ce phénomène inquiétant qui correspond à une fascisation du monde. De toute part, je retrouve des groupes policiers, militaires ou para-militaires d'extrême-droite chargé de faire le ménage pour faciliter la nouvelle phase d'accumulation de capital, concentration toujours plus grande de toutes richesses au mains de quelques-uns

    Lire l’article source en Espagnol : Rodolfo Martín Villa, un fascista y torturador franquista, es el nuevo consejero del "Banco Malo"

     

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    14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 21:31

     

    Une petite pièce de cette nébuleuse d'extrême droite qui gangrène l'Amérique Latine et le monde :

     

     

    L’ex chef de la sécurité d’Avaro Uribe alors que ce dernier était président de Colombie vient d’être condamné à 13 ans de prison aux Etats-Unis.

    L’ex général de la police nationale de Colombie, Mauricio Santoyo Velasco, à été condamné aujourd’hui vendredi 14 décembre à 13 années de prison pour avoir accepté des pots-de-vin venant d’un groupe paramilitaire de droite, considéré par les EU comme une organisation terroriste.

    Santoyo a été condamné par une cour fédérale à Alexandrie dans l’état de Virginie, après s’être reconnu coupable cette année. L’ex général qu’il a fourni un appui matériel au Autodéfenses Unies de Colombie, qui étaient impliquées dans des opérations de narcotrafic, des assassinats, des enlèvements.

    L’accord pour que Santoyo se déclare coupable prévoyait une peine allant de 10 à 15 ans de prison.

    Santoya a été chef de sécurité d’Alvaro Uribe pendant sa présidence, et en vint à diriger un groupe antiterroriste de la ville de Medelin. Les avocats de Santoyo argumentent qu’il commit ces actes illicites en partie mû par son désir d’éradiquer les groupes insurgés de gauche.

     

    Source espagnole : EEUU: Sentenciado a 13 años de prisión Mauricio Santoyo, exjefe de seguridad de Álvaro Uribe

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    Gilles Deleuze, février 1977.

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