31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 07:37

 

 

 

Un petit rappel sanitaire de ce qui meut les militants d’extrême-droite, les réalités idéologiques derrière le cordon sanitaire du politiquement correct.

J’ai trouvé intéressante cette remarque : la montée de l’extrême-droite est une conséquence des atteintes à la liberté d’expression, du temps où ses représentants pouvaient dire exactement ce qu’ils pensaient sans censure, personne – ou presque n’avait envie de les suivre.

Je suis assez d’accord avec cela. En plus interdire de dire n’empêche pas de penser que… toute l’histoire démontre que jamais n’a réussi à arrêter un courant de pensée en le faisant taire. Il passe dans la clandestinité et grandit dans l’ombre renforcé par la discipline du silence.


Interdire est un aveu d’impuissance. Celle de rien avoir à proposer de plus convaincant et cela c’est gravissime.

En ce qui concerne la supériorité de l’homme blanc prouvée scientifiquement par le radicalisme, je conseille vivement la lecture de la partie de « La malmesure de l’homme » de Stephen Jay-Gould, en plus c’est drôle, une bouffonnerie. L’autre partie réglant gentiment son compte au QI.

Ses gens n’ont donc rien d’autre d’eux-mêmes à faire valoir que d’avoir à se rabattra sur la couleur de leur peau pour se donner quelque importance ?
DOMINIQUE VENNER
ET LE RENOUVELLEMENT DU RACISME

 

europe action

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Stéphane François et Nicolas Lebourg

 

 

En France, la principale structure qui fit la jonction entre les militants de la Seconde guerre mondiale et les jeunes générations de l’après-guerre fut Europe-Action. Son fondateur, Dominique Venner, est un militant d’extrême droite de longue date1.

En 1956, il devint membre de Jeune Nation, un groupuscule néofasciste fondé par les frères Sidos. Engagé volontaire à dix-huit ans dans les chasseurs parachutistes, il combattit en Algérie entre 1954 et 1956.

Il fut incarcéré à la prison de la Santé de 1961 à 1962.

A sa sortie de prison, il entreprit la prise de contrôle de la Fédération des Étudiants Nationalistes qui servait de cache-sexe à Jeune Nation après que le mouvement ait été deux fois dissout. Il est vrai que Venner a recruté dans le milieu estudiantin dès 1957 un groupe d’une quinzaine de militants et d’une soixantaine de sympathisants actifs.

En 1963, Venner fonda une revue qui fut aussi un mouvement, Europe-Action, aux aspirations déjà métapolitiques, auxquels participèrent d’anciens SS français, dont Jean Castrillo, Pierre Bousquet et Saint-Loup (pseudonyme de Marc Augier), des rescapés de la Collaboration comme Henry Coston, Jacques Ploncard (dit d’Assac) ou Saint-Paulien (pseudonyme de Maurice-Yvan Sicard), des écrivains militants comme l’ethnorégionaliste nordiciste Jean Mabire (qui devint son rédacteur en chef), qui se réclamait dans les années soixante de la SA2, et une jeune garde composée notamment d’Alain de Benoist – secrétaire de rédaction sous le pseudonyme de Fabrice Laroche –, de Jean-Claude Valla et de Pierre Vial

En effet, il s’agrégea autour d’Europe-Action plusieurs animateurs de la FEN, dont ceux qui ont participé à la rédaction du Manifeste de la classe 60, rédigé en juin 1960. Ce manifeste contient divers points qui figureront parmi les thématiques importantes d’Europe-Action : le nationalisme européen, le racialisme et le racisme, l’impérialisme… Finalement, l’équipe de la FEN qui animait la revue Les Cahiers universitaires fonda le GRECE en 1968. Dominique Venner fut l’un des membres fondateurs du GRECE sous le pseudonyme de Julien Lebel.

Europe-Action, nettement fascisant, se démarquait des nationalistes classiques par son européisme. De fait, son importance théorique est fondamentale pour établir la généalogie de l’extrême droite nationale-européenne, néopaganisante et racialiste3.

En effet, « Dans l’esprit de Venner et de ses amis, il s’agit de débarrasser le nationalisme et le fascisme de ce qu’ils ont d’un peu vieillot et de dépassé (l’antiparlementarisme, l’anti-intellectualisme, le patriotisme réduit à l’espace hexagonal), tout en se démarquant du nazisme, soit en admettant comme Bardèche qu’Hitler a “fait des erreurs”, soit en niant purement et simplement les crimes du iiieReich. C’est ainsi qu’Europe-Action accueillera très favorablement la publication en 1964 du Drame des juifs européens de Paul Rassinier, l’un des principaux représentants de l’“école révisionniste”.4 »

Dominique Venner et Europe Action contribuent à extraire l’extrême droite de l’obsession anticommuniste au profit d’un repositionnement racial. Le manifeste fondateur d’Europe-Action estime que tous les nationalistes d’Occident, tous les partisans de « la jeune Europe » doivent s’entraider « autour d’un thème central très simple : lutte contre le communisme et tous ceux qui le favorisent » grâce à un « organisme coordinateur laissant à chacun sa liberté d’action [et qui] devra recueillir les informations et les diffuser aux fins d’exploitation5 ».

« Jeune Europe » et « poumon extérieur » sont deux formules typiques du vocabulaire et de la pensée de Jean Thiriart : il s’agit donc bien de son influence mais avec une reprise a minima du fond idéologique que recouvre cette forme. Très vite, l’évolution d’Europe-Action l’entraîne vers sa position raciale et sa brochure Qu’est ce que le nationalisme ?, lorsqu’elle reprend le paragraphe ci-dessus cité, y apporte de considérables modifications : non seulement ces expressions ne sont plus de mise mais, dorénavant, les nationalistes d’Occident sont les « militants d’une nation blanche » dont le combat ne relève plus du domaine de l’anti-communisme mais de la lutte des races6.

Cette transformation, outre, fait fondamental, qu’elle souligne que dès ses plus lointaines origines la Nouvelle droite connaît des influences de Thiriart, démontre que le refus d’Europe-Action de souscrire au projet de Thiriart et Mosley de créer un parti nationaliste européen intégré, au nom du refus d’une tutelle étrangère, n’est pas d’ordre conjoncturel. Tandis que Thiriart évolue vers un pseudo national-communisme frénétiquement anti-américain, Europe-Action de juin 1964 considère que les Etats-Unis sont au même titre que la France ou l’Afrique du Sud de simples « provinces de cette grande patrie qu’est la race blanche7 ».

Sublimant la nation par l’apologie de la culture et de la race, Europe-Action a connu bien des soupçons de néo-nazisme, repoussés d’une main ferme. Car si Europe-Action se présente sans cesse sous l’angle européiste, son discours accumule néanmoins les ambiguïtés en amalgamant la question de la civilisation continentale à celles de l’Occident et de la lutte des races, le mouvement arguant que l’Europe est « un cœur dont le sang bat à Johannesbourg et à Québec, à Sidney et à Budapest8 ».

Le fait que les jeunes gens qui l’animaient aient attiré à eux les anciens Waffen S.S.Jean Castrillo et Pierre Bousquet ne relève pas de l’anecdote sans valeur, pas plus que sa mention du procès d’intention. Nous pouvons lire dans Europe-Action, dans un numéro concocté par Dominique Venner, cette représentation du nazisme :

« Mouvement populaire allemand qui fut appelé au pouvoir en 1933 sous la direction de son chef Adolf Hitler. En cinq années de paix, déploya une formidable énergie et transforma l’Allemagne, innovant en matière sociale, juridique et économique […]

Il réalisa l’unité allemande et mobilisa le peuple dans une puissante exaltation lyrique. On a pu dire du national-socialisme qu’il fut une dictature de la jeunesse.

À côté d’intuitions géniales, ses erreurs ont entraîné sa perte : hypertrophie de la notion du chef ; racisme romantique (non scientifique) uniquement destiné à renforcer un nationalisme étroit, revanchard, agressif ; politique européenne réactionnaire qui non seulement entraîna sa défaite, mais l’hostilité généralisée des peuples européens. Ces erreurs sont dues en grande partie à une absence de fondements doctrinaux suffisamment établis, aggravée par un puissant dynamisme propre à faire passer l’action avant la pensée… »9

La critique de Hitler est une constante chez Dominique Venner depuis cette époque jusqu’à nos jours. Il se présentait alors comme un révolutionnaire et surtout comme un défenseur du réalisme biologique, c’est-à-dire à la fois du darwinisme-social et du racialisme, amalgamant la question de la civilisation continentale à celle de la suprématie de la race blanche.

De ce fait, une partie de son discours était l’héritière d’autres discours, antérieurs à la Seconde guerre mondiale : à l’instar des européistes ayant collaboré, tel Joseph Pironne11, un militant actif de l’association Pan-Europe, l’européisme d’Europe-Action se structurait sur un triple refus : l’Amérique matérialiste, la Russie communiste et le réveil des peuples colonisés, en particulier musulmans…

Le discours d’Europe-Action était sous-tendu par deux thèmes principaux. Le premier portait sur le « réalisme biologique », qui prétendait fonder les inégalités individuelles et raciales sur l’observation scientifique. Ce concept a été fondé par René Binet (1913-1957). Militant communiste, puis doriotiste, puis cadre dirigeant trotskyste, enfin engagé dans la Waffen SS, il se fait le chantre de la rénovation du corpus doctrinal national-socialiste et est l’un des premiers à créer des organisations et des périodiques néofascistes après le semestre de prison que lui a valu son engagement sous l’uniforme allemand12. Binet cherche à affiner ses idées et, à partir de 1950, qualifie sa doctrine non de nazisme, non plus de « socialisme européen » (formule du dernier Marcel Déat),  mais de « réalisme biologique ». Il s’agit de présenter le projet comme étant la transcription dans le champ politique des "vérités" des sciences expérimentales, et le racisme comme étant ce qu’eût raté le marxisme : un socialisme scientifique. Binet argue que le capitalisme métisseur vise à « une barbarie uniforme », que « la lutte pour le véritable socialisme est un moyen d’atteindre à la libération de la race » afin d’instaurer « une ségrégation absolue à l’échelon mondial comme à l’échelon de la Nation »13. Le Nouvel Ordre Européen fondé par rené Binet préfigure à la fois le racialisme d’Europe Action et l’ethno-différencialisme du GRECE de par sa façon de défendre un deal planétaire biologico-culturel où chaque groupe demeurerait souverainement à sa place.

Ainsi « Gilles Fournier » et Alain de Benoist (sous le pseudonyme de « Fabrice Laroche ») se firent les propagateurs, à leur retour d’un voyage en République Sud Africaine, de la politique ségrégationniste et de la supériorité de la « race blanche » dans un ouvrage intitulé Vérité pour l’Afrique du Sud14, paru aux Éditions Saint-Just, la maison d’éditions d’Europe-Action.

Allant dans le même sens, « Fabrice Laroche » publia, lors d’un retour d’un voyage aux États-Unis, un article qui fit la promotion du ségrégationisme américain15.

Le second thème structurant Europe Action était un racialisme européen, promouvant la supériorité de la « race blanche ».. Ainsi, le « Dictionnaire du militant », paru dans le numéro 5 d’Europe-Action de mai 1963, définissait l’Occident comme une « communauté des peuples blancs » et une « communauté de culture » tandis que le peuple est vu comme « une unité biologique confirmée par l’histoire »16

Cette idée de communauté du peuple relève avant tout de l’organicisme völkisch en regroupant dans une même catégorie ceux du même sang, d’une même culture et du même destin. Dans cette optique, « le nationalisme » devient une « doctrine qui exprime en termes politiques la philosophie et les nécessités vitales des peuples blancs »17.

Cette supériorité de la race blanche aurait été, selon les animateurs de cette revue, inscrite dans l’hérédité. Une hérédité qui déboucherait sur des inégalités naturelles d’aptitudes intellectuelles, ces dernières se manifestant par l’incapacité à maîtriser la technique. Ce racisme biologique est parfaitement illustré par le slogan « sous-développés, sous-capables » mis en avant.

De ce fait, la revue Europe Action était l’une des premières à critiquer l’immigration (l’« invasion ») algérienne en France après l’accession à l’indépendance de ce pays et à inciter au rapatriement massif des étrangers, par hantise du métissage. En effet, elle n’hésitait pas à affirmer que « le métissage systématique n’est rien d’autre qu’un génocide lent »18, l’auteur de ces lignes, « Gilles Fournier », développant d’ailleurs une raciologie proche de celle théorisée par le national-socialisme19.

Quant à Dominique Venner, il affirme:

« En France, l’immigration importante d’éléments de couleur pose un grave problème […]. Nous savons également l’importance de la population nord-africaine […]. Ce qui est grave pour l’avenir : nous savons que la base du peuplement de l’Europe, qui a permis une expansion civilisatrice, était celle d’une ethnie blanche. La destruction de cet équilibre, qui peut être rapide, entraînera notre disparition et celle de notre civilisation »20.

Ce refus de l’immigration reste une constante de la pensée de Dominique Venner :

« Adoptant le métissage comme horizon,  la plupart des pays d’Europe occidentale ont favorisé les flots migratoires en provenance de l’Orient ou de l’Afrique. Au regard de nouvelles lois, par un complet renversement de la morale vitale, le coupable cessa d’être celui qui détruisait son peuple, pour devenir celui qui, au contraire, œuvrait pour sa préservation. » Il appuie son différentialisme sur l’attitude des pays décolonisés visant à exclure les minorités blanches au nom de leur « principe de l’homogénéité ethnique »21.

Ce ségrégationnisme était déjà présent dès le Manifeste des 60. Si la doctrine élaborée dans les années soixante par Dominique Venner et ses amis avait abandonné certains thèmes trop connotés par le nazisme, elle n’en défendait pas moins une conception raciale de l’histoire européenne.

Cependant, il ne faut pas oublier les origines nazies de ce nationalisme européen, qui furent reformulées à la suite à la conférence d’Uppsala et à la parution de ses « Protocoles », qui influencèrent directement les thèses racistes d’Europe-Action. Ils étaient présentés comme le résultat de « recherches » de « scientifiques » quant à la question de la race et des inégalités raciales. Elles mettaient en avant l’hérédité, issue elle-même de l’évolution et promeuvent la ségrégation et l’eugénisme. Ainsi, selon ses auteurs,

« Le cerveau blanc, le cerveau jaune et le cerveau noir sont trois ordinateurs électroniques de conception différente. S’ils sont à peu près équivalents en ce qui concerne leur capacité d’absorption d’informations (mémoire), ils sont par contre prodigieusement inégaux en ce qui concerne leur puissance de détection et de résolution des problèmes posés par ces informations (esprit d’invention et de synthèse). D’où la duperie de la comparaison entre Blancs, Jaunes et Noirs. […] Dès lors, il faut dénoncer la fausse doctrine de l’égalité des races […] De même, il faut dénoncer la violation des lois de la vie qu’est le métissage […] »22.

Évidemment, dans l’esprit des auteurs anonymes, la race blanche est au-dessus des autres, et pour ne pas qu’elle dégénère, celle-ci doit protéger sa pureté en éliminant son « écume » et éviter le métissage.

Sa conclusion est limpide :

« Nous refusons la guerre civile au sein de la patrie blanche. Les forces du monde blanc doivent être réservées à la race blanche. Nous ne demandons l’extermination de personne, mais qu’on nous entende bien : né dans un pays blanc, nous voulons vivre et mourir dans un pays blanc, et ainsi pour nos enfants et toute notre postérité jusqu’à la fin des siècles. Nous ne demandons l’extermination de personne, mais là où nos ancêtres ont vécu, nous sommes chez nous […] »23.

Selon Pierre-André Taguieff, « L’idée directrice de la stratégie culturelle ne date donc pas de 1968 : elle a surgi dans l’orbite du “réalisme biologique” et de la défense du “monde blanc” prôné par Europe-Action »24. Ses prémisses sont mêmes à chercher dans le Manifeste de la classe 60, dans lequel sont énoncés un antidémocratisme et un racisme virulent. Toutefois, le caractère agressif d’Europe-Action disparaîtra dans les discours du GRECE, bien que le personnel fondateur de Nouvelle École fût en majorité le même que celui d’Europe-Action.

Au-delà de cela, les thématiques d’Europe-Action se retrouvèrent par la suite dans les différentes revues de Dominique VennerEnquête sur l’histoire et La Nouvelle Revue d’Histoire, auxquels participèrent un grand nombre de collaborateurs issus de la Nouvelle Droite (Jean-Joël Brégeon, Philippe Conrad, Jean Mabire, Jean-Claude Valla, Christopher Gérard, etc.) ou des différentes familles politiques de l’extrême droite (Anne Bernet, Bernard Lugan, François-Georges Dreyfus, etc.) dont certains furent proches des milieux négationnistes, tel Jean-Claude Valla, qui prit la défense de Robert Faurisson25 dans un numéro du Figaro-Magazine26.

Dominique Venner diffuse encore largement l’idée d’une continuité de la filiation indo-européenne dans sa dernière revue, plutôt de bonne facture, La Nouvelle Revue d’Histoire27. Il y diffuse aussi l’idée de l’irréductibilité des civilisations les unes par rapports aux autres. En effet, Dominique Venner a su adapter sa thématique ethno-culturelle à celle du « Choc des civilisations ».

Ainsi, il écrit en 2003 que

« Comme les cultures, les civilisations sont irréductibles les unes aux autres. Ce sont des personnes ayant leur destin. Dans l’espace, elles étendent au-delà des limites des États et des nations. Réalités de longue durée, elles survivent aux bouleversements politiques, économiques ou religieux. Elles dépassent en longévité les autres réalités collectives. Elles ont l’éternité pour elles. Il en est ainsi de la civilisation européenne, en dépit de ce qui la défigure aujourd’hui et des menaces qui l’assaillent.28 »

À ce titre, le livre de Dominique VennerHistoire et tradition des Européens. 30 000 ans d’identité, paru en 2002, montre une belle continuité théorique de la part de son auteur en insistant sur les supposés 30 000 ans de civilisation européenne, c’est-à-dire d’une histoire européenne commençant à partir de la période à laquelle auraient vécu les Indo-Européens. De fait, ce livre est particulièrement représentatif de ce type de discours et de la constante idéologique de ce courant de pensée.

Europe-Action développa en outre un nationalisme-révolutionnaire à l’échelle européenne, fondé, fort logiquement, sur une conception raciale de l’histoire de notre continent. Ce nationalisme européen était plus qu’une doctrine politique : il s’agit d’une vision du monde conçu pour l’homme européen, largement influencée par le racialisme, visible chez certains dissidents de la Nouvelle Droite comme Guillaume Faye ou Robert Steuckers.

Écartant aussi bien la notion gaulliste d’Europe des patries ou des États, jugée désuète, que celle des États-Unis d’Europe des démocrates-chrétiens, Europe-Action promouvait une Europe des ethnies qui aurait fait disparaître les États-nations et aurait uni dans un puissant ensemble impérial les peuples de race blanche d’Europe, au-delà des clivages idéologiques.

Cette union aurait été complétée par une alliance avec des États racistes comme la Rhodésie et la République Sud-Africaine. Cette idée se retrouva dans les années soixante dans un mouvement politique piloté par l’équipe d’Europe-Action et de futurs néo-droitiers, le Mouvement Nationaliste de Progrès (MNP).

Ce parti défendait l’homme blanc, le colonialisme et la culture occidentale contre le communisme et l’immigration. Il avait d’ailleurs des relations très étroites avec certains responsables politiques de la Rhodésie et de la République Sud-Africaine qui donnèrent en retour des entretiens à Europe-Action. Le MNP créa aussi un comité France-Rhodésie présidé par l’ancien Waffen SS Marc Augier, dit Saint-Loup. Enfin, le MNP noua des liens avec des périodiques néonazis comme la revue allemande Nation Europa, ainsi qu’avec des partis racistes ou néonazis comme le Nationaldemokratische Partei Deutschlands (NPD) en Allemagne, la John Birch Society, le Christian Nationalist Crusade, l’Odinist Movement, etc. aux États-Unis.

Europe-Action fut aussi le premier à développer une critique radicale du christianisme dans l’après-guerre. En effet, il fut violemment antichrétien, le christianisme étant perçu, par ces militants, comme une religion sémite et orientale venue pervertir l’esprit positif et scientifique, ainsi que l’ardeur combative de la « race occidentale », forcément païenne.

En retour, Europe-Action proposa, fort logiquement là-encore, le retour aux mythes indo-européens qui constituerait le fonds commun des populations européennes. Cette caractéristique est importante pour la suite : cela préfigure la Nouvelle Droite.

Il y a dix ans, Dominique Venner professait encore cet antichristianisme :

« La part romaine de la civilisation européenne avait semblé mourir quand lui fut imposé le christianisme, écrit-il en 2003. Mais un regard non convenu repérera sa survivance en Occident durant les siècles chrétiens et au-delà. Les révolutionnaires et Napoléon ne se voulaient-ils pas romains jusqu’à la caricature ?29 »

De fait, l’antichristianisme devint une caractéristique, voire l’un des marqueurs idéologiques, de toute une extrême droite racialiste.

La revue Europe-Action disparut en 1966 lors la faillite de sa maison d’édition, mais ses thèmes lui survécurent. Ainsi, un document datant de 1966 et reproduit par Joseph Algazy affirme que

« L’étude objective de l’histoire montre que seule la race européenne (race blanche, caucasoïde) a continué à progresser depuis son apparition sur la voie montante de l’évolution du vivant, au contraire des races stagnantes dans leur développement, donc en régression virtuelle. […] La race européenne n’a pas de supériorité absolue. Elle est seulement la plus apte à progresser dans le sens de l’évolution. L’originalité de sa culture traduit la complexité de son langage. La complexité de son langage traduit la spécialisation de sa technique »30.

Ce document est important pour nous car il fait le lien avec la Nouvelle Droite à naitre. En effet, les thèmes d’Europe-Action réapparurent – sous une forme édulcorée, il est vrai – dans la Nouvelle Droite, puis de manière de nouveau virulente dans des revues identitaires comme Réfléchir & agir31 ou Terre et Peuple. La première défend encore, outre l’origine circumpolaire des Européens, l’idée d’une supériorité intellectuelle de ceux-ci :

« il faut bien être conscient du fait que, comme le démontraient dès 1969 les professeurs Jansen puis Eysenck, avec l’abondance des races exotiques, nos sociétés à haut quotient intellectuel sont ramenées vers un modèle de société non qualifiée, glissant vers le Tiers-Monde. Nous sommes malades de voir mourir nos peuples qui avaient bâti ces merveilleuses sociétés dans lesquelles se mêlaient tradition et modernité. Nous devons être les dignes héritiers des guerriers, scientifiques, musiciens, architectes, écrivains qui ont couvert le monde de trésors inestimables.32 »

Les identitaires issus de la Nouvelle Droite sont à peine moins radicaux: « j’aurai, écrit Pierre Vial, toujours plus de choses en commun avec un Russe, un Irlandais, un Italien ou un Serbe qu’avec un Martiniquais ou un Guadeloupéen même si ces derniers possèdent la même carte d’identité que moi »33.

En effet, en 2000, Pierre Vial, un néo-droitier de tendance völkisch, ex-membre du FN et fondateur de l’association identitaire Terre et Peuple, est toujours fidèle à la défense de la « race blanche » :

« Si on prend la question de l’immigration, il faut dire très clairement qu’il s’agit d’un phénomène d’invasion de l’Europe par des populations non-européennes. Et il faut surtout bien faire la distinction entre ces populations et d’autres, européennes, installées en France au cours de son histoire […]. Pour être tout à fait clair, il est bien évident que je me refuse à appeler “immigrés” des gens venus d’Espagne, d’Italie, du Portugal, de Pologne qui sont des Européens et, par conséquent, appartiennent à la grande fraternité des peuples d’Europe, à ma patrie, la Grande Europe.34 »

Ainsi, Dominique Venner et Europe Action ont-ils contribué au renouvellement des thématiques raciales telles qu’issues du XIXè siècle, lors de l’ère industrielle et positiviste. La démonétisation qui a frappé ces conceptions après 1945, l’écroulement des Empires européens, la liquidation de la société industrielle furent autant de défis pour continuer à faire vivre cette vision du monde. Le thème identitariste a permis aux projets politiques basés sur des conceptions d’organisation ethno-culturelles d’y survivre.

 Notes

1Cf., son autobiographie Dominique Venner, Le Cœur rebelle, Paris, Les Belles Lettres, 1994.

2Jean Mabire, « 30 janvier 1933, trente ans après », L’Esprit public, n° 37, février 1963, pp. 14-17.

3Jean-Yves Camus et René Monzat, Les Droites nationales et radicales en France, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1992, p. 45.

4Pierre Milza, L’Europe en chemise noire. Les extrêmes droites européennes de 1945 à aujourd’hui, Paris, Fayard, 2002, pp. 131-132.

5 Dominique Venner, Pour une critique positive, Ars Magna, Nantes, s.p.

6 Qu’est ce que le nationalisme ?Europe-Action, n°5, mai 1963, p.51. Dominique Venner est l’auteur principal de ce numéro.

7Cité dans P-A. Taguieff, « La Nouvelle droite à l’œil nu (1) », Droit et liberté, décembre 1979.

8 J. Mabire, « Notre nationalisme européen », Europe-Action, juillet-août 1965, cité dans A-M. Duranton-Crabol Visages de la nouvelle droite. Le G.R.E.C.E. et son histoire, 1988, p.27.

9Europe-Action, n°5, mai 1963, p. 72.

10Cf., Dominique Venner, Le Choc de l’Histoire. Religion, mémoire, identité, Versailles, Éditions Via Romana, 2011.

11Joseph Pironne, La Nouvelle Europe, Paris, J. Peyronnet, 1935, p. 136.

12Le Monde, 30-31 octobre 1949.

13René Binet, Théorie du Racisme, s.e., Paris, 1950, pp. 16-35 Le texte parodie dans le fond comme dans la forme le Manifeste du Parti communiste d’Engels et Marx.

14Gilles Fournier & Fabrice Laroche, Vérité pour l’Afrique du Sud, Paris, Saint-Just, 1965.

15« Je reviens d’Amérique », Europe-Action, octobre 1965, n°34, pp. 9-10 et 12.

16« Dictionnaire du militant », Europe-Action, n° 5, mai 1963, pp. 73-74.

17Cité in ibid., p. 26.

18« Gilles Fournier », « La guerre de demain est déjà déclenchée », Europe-Action, nº 16, avril 1964, p. 21.

19Pierre-André Taguieff, « L’héritage nazi. Des Nouvelles droites européennes à la littérature niant le génocide », Les Nouveaux Cahiers, nº 64, printemps 1981, p. 7.

20Dominique Venner, Europe-Action, nº 38, février 1966, p. 8.

21Dominique Venner, Histoire et tradition des Européensop. cit., p. 38.

22« Le message d’Uppsala », Psyché-Sôma, novembre 1960, pp. 18-19.

23Ibid., pp. 30-31.

24Pierre-André Taguieff, « La stratégie culturelle de la “Nouvelle Droite” en France (1968-1983) », in Robert Badinter (dir.), Vous avez dit fascismes ?, Paris, Arthaud/Montalba, 1984, p. 23.

25Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, Paris, Seuil, 2000, p. 315 et pp. 418-419.

26Jean-Claude Valla, « Un procès de Moscou à Paris », Figaro-Magazine, 23 mai 1980, p. 71.

27Cf., Christopher Flood, « The politics of counter-memory on the French extreme right », Journal of European Studies, n° 35 (2), 2005, pp. 221-236.

28Dominique Venner, « Éternité des civilisations », La Nouvelle Revue d’Histoire, n°7, juillet août 2003, p. 7.

29Dominique Venner, « Éternité des civilisations », art. cit., p. 7.

30Joseph Algazy, L’Extrême droite en France, Paris, L’Harmattan, 1989, p. 248.

31Voir par exemple le dossier « Nos origines raciales » inRéfléchir & agir, n° 14, printemps 2003, en particulier, « La question raciale à l’orée du xxe siècle », pp. 30-32, qui reprend le racialisme du GRECE du début des années soixante-dix et abandonné depuis.

32Le CREA, « Éditorial », Réfléchir & Agir, n° 14, printemps 2003, p. 17.

33Pierre Vial, Une Terre, un Peupleop. cit., p. 134.

34Ibid., p. 76.

 

Source :
canempehepasnicolas

Partager cet article
Repost0
27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 11:23

 

 

 

 

En Suède, les troubles qui se sont initiés à Stockholm se répandent dans le pays.

Des voiture incendiées, attaque d’un commissariat, attaque de plusieurs écoles, bref de violentes émeutes. Et bien sûr aussi de nombreuses arrestations. Un scénario qui semble amener à se reproduire en divers pays d’Europe au cours des années à venir. Les émeutes des « banlieues » à Paris, Londres ou Stockholm se fondent dans les mêmes causes et s’expriment dans des formes similaires.

Comprendre ses causes et tenter d’y remédier est essentiel, mais ce dont il est question ici, c’est de la réponse que donne l’extrême-droite aux émeutiers. La Suède est le pays d’Europe où l’extrême-droite est la mieux organisée, ai-je appris ce matin (La montée de l'extrême droite en Europe (première partie)

Traduction d’extraits de Suecia: Neonazis salen a cazar inmigrantes; policía mira para otro lado | CONTRAINJERENCIA 

En Suède des néonazis sortent chasser les immigrants, la police regarde ailleurs.

Dans le même quartier (où avaient lieu les émeutes) de Tumba entre 50 et 60 néonazis se réunirent pour attaquer les groupes de jeunes immigrés, dans une action qui se répéta plusieurs fois dans différents quartiers pendant ces nuits. Mais comme exprime le porte –parole de la police : « Personne n'a été arrêté parce quils n'ont commis aucun délit »

Le groupe néo-nazis qui organise les « vigilants » écrit dans sa page Facebook qu’il y a un “grand nombre de SUEDOIS » dans le sud de Stockholm et des « groupes plus petits dans d’autres quartiers, qui se retrouvent dans les rues pour aider au maintien de la loi et de l’ordre » contre les bandes de « porcs » en référence aux immigrants.

C’est sur ces deux paragraphes que je voulais attirer l’attention. De tels évènements sont latents en France, comme en Belgique. Tous les acteurs de terrain s’entendent pour dire que seule une politique de prévention, une éducation de qualité, des lieux d’expressions et de formations, une vie de quartiers, avec des maisons de quartiers ouvertes et dynamiques et surtout des perspectives d’avenir peuvent apporter des solutions. Je ne cesse de constater que les jeunes belges qui se retrouvent placés dès l’enfance dans des conditions d’exclusion similaires, prennent aux aussi les mêmes chemins.

Certains deviennent ces « grands frères ou sœurs » qui essayent d’aider les plus jeunes à grandir dans des chemins d’intégrité mais de ceux-là les médias ne parlent pas ou si peu. Puis d’autres prennent les chemins de la délinquance et parmi eux quelques-uns entrent dans l’engrenage de la criminalité.

Le problème de l’intégrisme islamiste belliqueux est une autre question, il y a là une instrumentalisation du malaise social en beaucoup de points similaire à celle qui sert de terreau à la création de milices d’extrême-droite. Mais dans les deux cas, jusqu’ici ces courants sont (encore) minoritaires dans les populations concernées. Il est urgent cependant de mettre un terme à la croissance de ces deux courants et de déminer les bombes sur lesquelles nous marchons avant que les explosions ne rendent impossible tout retour en arrière.

Ce n’est pas le lieu de développer ces thèmes, mon propos ce matin était de montrer, encore une fois, que cette montée du néonazisme milicien n’est pas une série d’épiphénomènes isolés mais bien une nébuleuse, un courant, un mouvement transnational, organisé et de plus en plus violent. Un courant qui prépare le terrain vers des états de guerres civiles permanents de « basse intensité », un courant dont je constate les manifestations chaque jour à travers toute l’Europe et dans les deux Amériques, pour les autres continents, je ne sais pas grand-chose, si ce n’est qu’il existe des groupements nazis dans différents pays du Proche Orient. Je laisse à d’autres le soin d’approfondir.

A suivre.

Partager cet article
Repost0
27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 09:36

 

De qui nourrir cette rubrique "Métastases du nazisme" dont je sais malheureusement quelle n'a pas fini de grandir. Il est urgent et impératif que toutes les forces populaires opposées à ce courant de plus en plus florissant, nombreux et agressif, de plus en plus implanté dans des gouvernements prennent conscience de l'ampleur du phénomène, s'attachent à le rendre visible dans son amplitude et ses ramificatins mais aussi dans le dévoilement de ses réseaux occultes afin que déterminent des stratégie pour le contrer. Le premier point étant de mettre en évidence les matrices d'opinions qui préparent les populations à l'accueillir favorablement. On en est plus là à une question de gauche droite, mais bien à la divisin généralisée qui se produit dans le monde entre ceux qui sont racistes et ceux qui ne le sont pas. Entre ceux pour qui "Chacun a droit au respect et aux moyens de la dignité du seul fait quil (elle) existe" et ceux qui sont près à rayer de la carte une partie de lhumanité sous prétexte que ceux là ne leur plaisent pas. Etc... je reviendrai encore, et encore sur ce sujet, en attendant je vous laisse méditer sur le cntenu de cet article....

La montée de l'extrême droite en Europe (première partie)
White pride - User:Thivierr
White pride - User:Thivierr
Mouvances néo-nazies, partis d'extrême droite, groupes fascistes, depuis quelques années tous connaissent une ascension spectaculaire en Europe.

Dans toute l'Europe, un besoin d'identité nationale s'est réveillé depuis quelques années. Face à l'immigration et aux problèmes de son intégration, les gouvernements n'émettent qu'une conclusion: le principe du multiculturalisme a échoué. Incapables de proposer une solution à cet échec, les partis de gauche sont de plus en plus rejetés. À l'inverse, la droite et surtout l'extrême droite accaparent ce constat et s'en servent pour affirmer l'importance d'une identité nationale et combattre l'immigration, deux fondements de leur idéologie.

L'Allemagne et la fin du multi kulti: http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php?page=resume&id_rubrique=1558

La Suède

En Suède, les mouvements d'inspiration nazie se multiplient depuis des années. La tolérance légendaire des Suédois est mise à mal dans un pays où désormais le néo-nazisme est le plus structuré d'Europe. Le groupuscule néo-nazi le plus organisé et le plus puissant était jusqu'à sa dissolution en 2008 le N.S.F. (Front National Socialiste). Il prônait ouvertement la supériorité de la race blanche. À la place, le parti Folkfronten (" Front Populaire") a été fondé par les membres du N.S.F. Il met en avant une image plus acceptable en se dissociant des références hitlériennes comme le salut hitlérien. Le parti politique S.D. (Démocrates Suédois) a également utilisé cette tactique pour se racheter une image. Tactique qui a porté ses fruits puisqu'il est entré au parlement en septembre 2010. Cependant, le magazine antifasciste suédois Expo continue de dénoncer les liens directs que ce parti d'extrême droite entretient toujours avec les néo-nazis.

Pourquoi une telle ascension en Suède?

La Suède est le pays qui accueille le plus de musulmans en Europe. Dans certaines villes, comme à Malmö, il semble que l'extrémisme islamiste soit très présent, ce qui entraîne des conflits entre Suédois et musulmans et entre Juifs et musulmans. L'extrême-droite se sert de cet extrémisme islamiste pour stigmatiser toute la population immigrée. Selon un journaliste suédois, Kurdo Baksi, la presse donne une présence médiatique beaucoup trop importante à l'extrême-droite et aux problèmes de violence que rencontrent les villes comme Malmö alors que ceux-ci restent minoritaires.

Sur la stigmatisation des immigrés: http://www.youtube.com/watch?v=TsL1nhPPJHQ

Illustration du genre de reportage qui attise la haine de l'étranger: http://www.youtube.com/watch?v=NPXxbcjf7E0

L'Italie

Si la Suède est le pays où le néo-nazisme est le mieux organisé, l'Italie est celui où le fascisme est le plus institutionnalisé. Par exemple, le maire de Rome, Giovanni Alemanno, et celui de Vérone, Flavio Tosi, ont obtenu leur mandat à la suite de campagnes clairement xénophobes. Berlusconi lui-même est connu pour ses affinités avec des fascistes, comme le sont certains de ses ministres ou de ses amis, tels Alessandra Mussolini, notamment célèbre pour son "Il vaut mieux être fasciste que pédé". Il faut dire que le gouvernement de Berlusconi est ambigu à souhait au sujet du fascisme. Plus d'une fois, il a minimisé les violences commises par Mussolini; sous son régime, l'apologie du fascisme a été dépénalisée; ses partisans l'acclament souvent d'un salut romain ou du surnom de "duce". Plusieurs parties politiques sont officiellement néo-fascistes comme Forza Nuova (Force Nouvelle) qui condamne entre autre l'avortement, l'homosexualité et l'immigration et prône les valeurs de la famille, de la patrie et de la religion catholique.

Pourquoi cette institutionnalisation du fascisme en Italie?

Outre le fait que l'extrême droite stigmatise une nouvelle fois l'immigration et manipule les peurs des citoyens vis-à-vis de la précarité et de l'insécurité, l'Italie semble présenter une caractéristique pour le moins stupéfiante. En effet, elle a fait preuve depuis longtemps d'une attitude de banalisation envers les régimes fascistes, notamment celui de Mussolini. On ne citera que les propos de Berlusconi au sujet de Mussolini et de ses meurtres: "Il n'a jamais tué personne. Il se contentait d'envoyer des opposants en vacances". Ainsi, les Italiens ne considèrent pas nécessairement le fascisme comme un régime totalitaire et violent.

Sur la banalisation du fascisme: http://blogs.mediapart.fr/edition/usages-et-mesusages-de-l-histoire/article/090908/la-banalisation-des-crimes-fascistes

http://www.arte.tv/fr/3657752,CmC=3672352.html

Sur Vérone: http://www.youtube.com/watch?v=REQKhuotXO8

http://www.youtube.com/watch?v=OUSCCKGVXQU

L'Allemagne

L'Allemagne n'est pas exempte de cette recrudescence de l'extrême droite. Son principal parti néo-nazi est le N.P.D. (Parti National Démocratique Allemand). Derrière une image politiquement correcte, il diffuse un message clairement raciste et xénophobe: il encourage la ségrégation, rejette l'égalité entre tous les hommes et se situe dans la même perspective que les révisionnistes, voire les négationnistes en émettant des doutes sur la réalité de la Shoah. Le N.P.D. a même l'intention de construire des centres de formation pour la jeunesse afin de véhiculer leur idéologie et d'enrôler le maximum de sympathisants.

Pourquoi la montée de l'extrême droite dans un pays pourtant stigmatisé par le passé hitlérien?

Malgré la réunification de l'Allemagne qui remonte à plus de vingt ans, l'homogénéité n'est toujours pas une réalité dans le pays. L'est est pauvre, déserté et ses seuls grands pôles économiques comme la Saxe attirent de plus en plus l'immigration polonaise et tchèque. Dans ce contexte, l'idéologie du néo-nazisme réussit facilement à conquérir des partisans, voire même des villes. C'est le principe de base du N.P.D.: prendre de l'importance à l'est avant de s'attaquer à l'Allemagne de l'ouest.

Le N.P.D. et le négationnisme: http://www1.alliancefr.com/allemagne-le-chef-du-npd-neonazi-nie-l-holocauste-reclame-des-territoires-news0,26,3379.html

La montée du N.P.D.: http://www.dailymotion.com/video/x9e4xr_allemagne-l-extreme-droite-a-la-con_news

La deuxième partie de l'article est disponible ici.

Autre source

Europe, ascenseur pour les fachos

Partager cet article
Repost0
26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 10:25

 

Un beau jour, je ne sais plus quel directeur de la CIA est devenu fou. Prisonnier de la Guerre Froide, obsédé par les « Russes », il s’est mis à courir dans les couloirs en hurlant : « Ils sont là ». Alors que d’autres à la même époque hallucinaient des débarquements de hordes de martiens hostiles, lui voyait « les Russes » déferlant sur les Etats- Unis.

Ils sont toujours là, les mêmes fous de la même époque qui ont fait ce choix terrible, effacés à coup de dollars (139 OOO$) de nos livres d’histoire, les éminences noires, les Kissinger, les Brzezinski, par horreur du communisme, ils ont choisis de soutenir le nazisme. Pendant des décennies, alors que la majorité croyaient la peste brune, la bête morte, éradiquée, ils ont favorisé son essaimage, encourager sa croissance,

A coup de propagande, à force d’inculture, ils ont grignoté la conscience des peuples, petit à petit sans faire de bruit, ils les ont abêtis, abrutis, bourrés de stupéfiants, ils ont préparé le monde a accepté sans broncher le retour de la bête, en pleine forme, décomplexée, elle arpente nos rues en portant avec orgueil ses couleurs d’ignominie, elle sommeille dans le cœur des braves gens, qui ne sont plus si braves, et petit à petit se sont remplis de haine… pas contre leurs exploiteurs, pas contre les assassins, les marchands d’armes, les semeurs de morts, les bourreaux de planète qui leur  confisquent  jusqu’à leur âme, leur conscience, leur sensibilité.

Aujourd’hui l’ennemi public n°1, c’est le misérable chargé, en bon bouc émissaire de tus les pêchés du monde, petit à petit s’approche lheure du sacrifice… les préliminaires ont commencés, ici c’est un vagabond le crâne éclaté à coup de barre de fer, à Athènes, Bogota, Sao Polo, là c’est la femme rrom, enceinte, éventrée devant ses enfants (Slovaquie) et j’en passe, cela fait mal…duele mais la liste est plus longue qu’on ne le croit et pour cause les médias sont payés pour se taire et raconter des balivernes en formes de feuilletons qui font diversion. Les hordes fascistes encouragées par Capriles ont fait 10 morts au Venezuela, le mois dernier, elles ont mis le feu à des maisons dans lesquelles dormaient paisiblement des petites familles nouvellement relogées, par l’état…avec notre argent disent les oligarques du pays ! A mort les misérables. A Charleroi en Belgique des fascistes mettent le feu à des maisons squattées l’hiver par des SDF, la liste est longue et cela fait mal. Hier ils ont arrêté Bertha Caceres au Honduras, avant-hier ils ont brûlé la sœur dun curé pacifiste en Colombie… la liste est longue, et cela fait mal. Ils sont si nombreux qui ne peut parler de tous, alors on a mal pour ceux qui meurent enseveli sous un linceul de silence, et dont le corps atterri dans un tombeau d’indifférence, fosse commune, charnier occultes pour y être oublié à jamais.

Je ne suis pas directeur de la CIA, je ne suis pas folle et encore moins obsédée, mais je ne détournerai pas non plus le regard. J’ai rouvert le livre de notre histoire confisqué par Rockefeller qui ne voulait pas que le peuple européen sache que ces braves « américains » venus nous libérer, ces innombrables GI’s  dont les croix s’alignent interminablement sur les plaines de Normandie, étaient comme l’Europe, sacrifiés sur l’autel du profit avec les armes payées par Messieurs Ford, Rothschild et tant d’autres de ces oligarques qui ne gouvernent par le monde, mais plutôt le tyrannisent.

J’ai rouvert le livre de l’histoire et j’ai découvert les traces de la réalité. La bête n’a pas été détruite, juste blessée… on ne fait pas d’omelette sans casser quelques œufs. Les filières d’’évasion étaient au point pour les uns, les nouvelles identités, les couvertures prêtes pour les autres. Recasés à des postes clés, métastases, la bête a proliféré grâce à la protection, la bienveillance des mêmes qui ne se sont pas privé d’utiliser leurs talents de bourreaux pour faire monter de l’Amérique Latine la clameur insoutenable des forces vives assassinées. Dans la pesanteur assourdissante de l’indifférence de l’Occident.

Cherchez, suivez les fils, ils sont là tous peuvent savoir, il suffit de vouloir. Et les indices sont là, devant nous exposés par les discours qui se tiennent au bistrot du coin, par exemple.

Réveillez-vous bonne gens, le fascisme est la promesse de notre avenir… à moins que…

Je n’ai plus trop confiance en la conscience de l’Occident….

 

http://1.bp.blogspot.com/-y-ZWPHPNwjo/TwKgEvKloMI/AAAAAAAAAy8/LqQjNIOCiug/s1600/hongrie.jpg

 

Bernard Lamirand s'indigne et il a raison sur les complicités dont bénéficie le pouvoir en place en Hongrie.[lien avec la page de Bernard].

 

24May

LA HONGRIE VES LE RETOUR AU FASCISME

 

Sa colère se tourne vers les parlementaires de l'UE qui acceptent de siéger aux cotés des hybrides malheureusement non stériles d'Hitler Mussolini et les croix fléchées.

Bernard poursuit : 


A ces politiciens de la Communauté Européenne qui la dirige, ils devraient avoir honte de siéger avec ces nazillons qui vont jusqu'à débaptiser des rues portant les noms de héros de la libération;

Le parti communiste hongrois ait frappé d'interdiction, il a dû changer son nom.

Honte à cette Europe qui soutient ce régime et à la France de Hollande qui ne dit rien. Qui ne dit mot consent.

 

Toujours d'accord. Mais au risque de rester innéficace dans la dénonciation, il ne faut pas en rester là. Il faut poser la question pourquoi cette UE ne s'en offusque pas ouvertement ? Tout simplement parce que l'Aube dorée en Grèce, les ancien SS des Pays Baltes, les nazillons d'Allemagne, ces groupes fascistes n'ont pu croitre et embellir que par la complicité active et consciente des fondateurs et continuateurs de ce marché commun devenu U.E..


Exfiltrés dans les fourgons du Vatican, les plus compromis vers l'amérique du Sud, les plus urgent à rapatrier dès que possible en station d'accueil chez Franco et Salazar, les autres en bac de décantation dans des monastères (dont l'éloignement est proportionel au degré de compromission) avant d'être remastérisé par la démocratie chrétienne et part de la SFIO, ils ont avec patience et opiniatreté reconquis un à un les leviers politiques aidés par le grand capital épargné en 45 lequel les a nourri tant ils servent ses interets. C'est comme cela que la France pour sa part a récupéré ministres et haut fonctinnaire de Pétain, ex conseillers nationaux, décorés de la francisque voire anciens de la milice ou de la LVF dans les cabinets ministériels, appareils de partis politiques et rouages du CNPF devenu Medef.


Oui il faut le dire et proposer de sortir de l'Euro, sortir de l'UE comme un acte continuateur des combats antifascistes et anticapitaliste de 45. C'est l'issue que bien évidement tout ceux qui soutiennent ou touche prébendes de cette UE ne peuvent envisager.


Voila pourquoi les parlementaires de l'UE, lâches, colmplice ou partisan du système arrivé en Hongrie dans les fontes de l'haridelle européenne ne le combattent pas. Ce serait éclatrer enfin les causes pour en s'en défaisant éliminer les conséquences.

 

Source :
canempehepasnicolas

Partager cet article
Repost0
18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 17:21

 

Posté par  le

Le journaliste Rory Carroll du journal The Guardian qui s’autoproclame spécialiste de la question du Venezuela, a lancé de manière détournée de graves accusations au sujet ceux qui disent que le défunt président du Venezuela, Hugo Chávez Frías, aurait été assassiné en utilisant des armes biologiques produites aux Etats-Unis, en leur donnant la même importance qu’aux « théoriciens de la conspiration qui cherchent des extra-terrestres à Roswell ou ceux qui prétendent que la NASA a fabriqué les photos des premiers pas sur la lune ».

Un certain nombre de Vénézuéliens et de mandataires internationaux pensent que l’ennemi a introduit de manière clandestine une forme agressive de cancer dans le corps du président, âgé de 58 ans.

Carroll fait remarquer aussi que Chavez lui-même pensait que plusieurs leaders d’Amérique Latine qui ont été affectés par le cancer, y compris le président d’Argentine Nestor Kirchner (auquel on a diagnostiqué un cancer du côlon) et le président du Brésil, Luiz Inázio Lula da Silva (qui a été soigné pour un cancer de la gorge) ont été victimes d’un complot de la CIA dirigé contre les leaders de gauche.

Curieusement, Carroll suggère que l’ancien président de gauche en Uruguay, Tabaré Vázquez, a guéri aussi d’un cancer. Or en fait, Vázquez n’a jamais eu de cancer, et, en plus, c’est un oncologue reconnu formé en France.

Mais on a bien diagnostiqué un lymphome, cancer du système immunologique, chez Fernando Lugo, président du Paraguay qui a été en 2012 chassé par un coup d’état de la droite, appuyée par la CIA.

Carroll déclare tout simplement que comme les trois anciens leaders sont guéris il n’y a pas d’histoire d’armement biologique cancérigène qui impliquerait les Etat-Unis !

D’une manière bien commode, Carroll ne parle pas des cancers qui ont touché d’autres leaders latino-américains, dont la présidente de l’Argentine, Cristina Fernández de Kirchner, qui a eu un cancer de la thyroïde, et la présidente du Brésil, Dilma Roussef, qui a eu un lymphome. Après avoir entamé les dialogues de paix avec les FARC de Colombie, on a diagnostiqué un cancer de la prostate chez le président conservateur Juan Manuel Santos.

Le président en charge du Venezuela, Nicolás Maduro, a déclaré que Chavez avait souffert d’une « agression scientifique » de la part des ennemis historiques du Venezuela. Le Département d’État américain dit que c’est absurde. Le dirigeant du Parti Communiste Russe, Gennady Zyuganov, quant à lui, a fait remarquer que le fait que six leaders de gauche soient atteints du cancer à peu près à la même époque était loin d’être une coïncidence. Fidel Castro lui-même, qui a été la cible de plusieurs attentats biologiques de la part de la CIA, a fait la leçon à Chavez « Fais attention, Hugo. Ces gens-là (les Américains) ont développé des techniques. Tu dois faire très attention. »

Fidel Castro a failli mourir d’une mystérieuse maladie gastro-intestinale qu’il a contractée après avoir assisté avec Chávez et Néstor Kirchner à deux évènements, La Cumbre de los Pueblos et la réunion du MERCOSUR en Juillet 2006 en Argentine, à Córdoba. Un câble daté du 26 Juillet 2006 provenant de l’ambassade américaine à Buenos Aires fait état du déplaisir de Washington au sujet de la présence de Castro, Chávez et Kirchner à Córdoba. « Ce qui est à noter au sujet de ce sommet c’est à quel point l’Argentine et le Brésil, les deux protagonistes du MERCOSUR depuis sa fondation, y ont joué un rôle secondaire tandis que Chavez et Castro le dominaient. » Des trois participants à la Cumbre de los Pueblos, Kirchner et Chávez sont morts. (…) ; »

Le général José Ornella, chef de la Garde Présidentielle, a dit qu’il se passerait cinquante ans avant que « la griffe de l’ennemi » à l’œuvre dans la mort de Chávez n’émerge dans un document dé-classifié.

Le général Ornella et d’autres pourraient n’avoir pas à attendre encore cinquante ans pour que soient divulgués les documents sur les armes oncovirales des États-Unis. Les documents ont déjà été dé-classifiés et sont disponibles, même si nombre d’entre eux ont été détruits au début des années 70 par la CIA sous la direction de Richard Helms.

Bien que la Convention sur les Armements Biologiques et Toxiques de 1972, signée par les Etats-Unis, l’Union Soviétique et l’Angleterre, interdise l’usage et la possession d’armes biologiques, l’armée, la Division des Opération Spéciales de la CIA au Maryland, à Fort Detrick, ainsi que son Département des Services Spéciaux , ont continué à stocker et à développer des réserves d’agents biologiques cancérigènes pour une utilisation en tant qu’armes spéciales. Les agents biologiques en tant qu’armes ont été développés en particulier dans le cadre du projet ultra-secret MKNAOMI, opération menée conjointement par la CIA et l’Institut Militaire Médical de Recherche sur les Maladies Infectieuses (en anglais : l’USAAMRIID ), situé à Fort Detrick.

* * *

Mais l’utilisation d’agent cancérigènes comme faisant partie de la guerre bactériologique par les Etats-Unis a commencé bien avant le début de la Guerre Froide et les premières victimes de ces sortes d’armes furent les Latino-américains.

En 1913 le Dr Cornelius P. Rhoads, scientifique américain blanc, raciste, et anti Latino-américains. qui travaillait pour l’Institut Rockefeller de la Recherche Médicale à San Juan (Porto Rico) a soumis 13 Portoricains à des expériences en leur injectant des agents biologiques cancérigènes. Le président du Parti Nationaliste de Porto Rico, Albizu Campos, connu également comme « El Maestro », a obtenu une lettre que Rhoads avait envoyée à un ami et dans laquelle il écrivait ceci sur les Portoricains :

« Je pourrais avoir ici un travail formidable et je suis tenté de le prendre. Ce serait l’idéal, mis à part les Portoricains. Il n’y a pas de doute, ce sont les plus sales et les plus paresseux, c’est la race d’hommes la plus dégénérée et la plus voleuse qui ait jamais habité sur terre. Ca me rend malade d’avoir à vivre sur la même île qu’eux. Ils sont plus minables que les Italiens. Ce dont cette île a besoin, ce n’est pas d’un service public de santé mais d’un tsunami ou de quelque chose qui extermine totalement la population. Alors seulement elle pourrait être habitable. J’ai fais mon possible pour faire avancer le processus d’extermination en tuant huit d’entre eux et en transmettant le cancer à plusieurs autres, bien que ceci n’ait rien donné jusqu’à présent…

La question de prendre en considération le bien être des patients n’a pas lieu d’être ici et, en fait, tous les médecins s’amusent à abuser et torturer ces pauvres sujets. »

Albizu Campos a envoyé sa dénonciation à la Ligue des Nations mais sans aucun résultat. En 1950 Albizu a été arrêté durant la répression des activités du Parti Nationaliste de Porto Rico et il a été victime d’empoisonnement et de brûlures par irradiations. Nul doute que Rhoads, qui dirigeait le programme des armes biochimiques à Fort Detrick, le Champ des Essais de Dugway et le Centre des Essais dans le Désert de l’Utah et la Zone du Canal de Panama, se soit vengé de Albizu Campos en le soumettant à de telles expériences.

Ensuite Rhoads est devenu Directeur de la Commission de l’Energie Atomique, laquelle a soumis les citoyens Américains à de dangereuses expériences impliquant la radioactivité.

Pendant qu’il était en prison Albizu Campos a eu en 1956 une hémorragie cérébrale. En 1964, il a été innocenté mais il est mort en 1965 peu après sa sortie de prison.

The Guardian, le Département d’Etat et le Pentagone peuvent rabâcher tout ce qu’ils veulent à propos du côté « absurde » de l’accusation et des « théories conspirationnistes » mais c’est un fait que le leader nationaliste Portoricain a été assassiné par le gouvernement des Etats-Unis qui a fait sur lui des expériences médicales terribles pendant qu’il était en prison. Si c’est ce que les Etats-Unis sont prêts à faire à leurs propres citoyens, à quelles extrémités en viendront-ils pour leurs rivaux étrangers ?

* * *

Le MKNAOMI a planifié l’assassinat de Fidel Castro et du Premier ministre du Congo, Patrice Lumumba, en utiliusant des armes chimiques « exotiques ». L’élaboration des ces armes était sous la responsabilité du chef des Services Techniques de la CIA, le Dr Sidney Gottlieb. d’autres programmes d’armement bactériologique affiliés à la CIA et à l’armée des Etats Unis ont pour nom de code DORK et OFTEN/CHICKWIT.

L’institut National du Cancer, en même temps qu’il recherche des remèdes au cancer, produit des dérivés pour un projet élaboré par une agence de renseignement, projet appelé Projet Oncoviral pour le développement d’agents biologiques cancérigènes à des fins d’applications militaires. Le travail se fait à Fort Detrick et, depuis la Convention sur la Guerre Bactériologique de 1072, signée par le président Richard Nixon, le travail secret pour « la production à grande échelle de virus cancérigènes et suspectés de l’être » a continué à aller de l’avant avec le résultat net en 1977 de la production et du stockage de 60 000 litres de produits cancérigènes et d’immuno-suppresseurs.

En 1970, le Sous directeur de la Planification de la CIA, Thomas Karamessines, a émis la recommandation selon laquelle si la Convention sur la Guerre Bactériologique était signée, les réserves en agents de guerre bactériologique devaient être transférées de Fort Detrick au Centre de Recherches de Huntington de l’entreprise Becton-Dickinson, à Baltimore.

Le programme secret élaboré par le Département d’Etat et la CIA à Fort Detrick comprenait des réserves de toxines qui causent un empoisonnement mortel des aliments. D’autres programmes de recherche comprennent la transmission de virus cancérigènes par voie aérienne et la production d’ « espèces sautantes », espèces qui peuvent « sauter » de l’animal à l’homme, comme vecteurs de virus cancérigènes.

Une de première victimes du programme de bio-assassinat de la CIA a pu être le premier président de l’Angola, Agostinho Neto. Neto a été la cible de la CIA qui violait l’interdiction du Congrès. Il a développé rapidement un cancer et est mort dans un hôpital de Moscou en 1979 à l’âge de 57 ans. Une autre victime probable de la CIA est l’ancien président du Chili, Eduardo Frei, qui devint un franc adversaire du dictateur installé par la CIA, Augusto Pinochet. Frei mourut dans un hôpital de Santiago du Chili le 2 Janvier 1982 après avoir contracté une infection suspecte lors d’une opération de routine.

La CIA est pionnière dans l’usage des agents cancérigènes qui peuvent infecter ses victimes par des injections, des inhalation, des contacts physiques au moyen de vêtements contaminés – particulièrement les robes de chambre, ce qui est pertinent concernant Chavez et la formation d’une tumeur pelvienne agressive – des contacts avec le système digestif par l’intermédiaire de l’absorption d’aliments, de boissons, et même de dentifrices contaminés.

* * *

Il y a une telle quantité de documents sur l’utilisation par la CIA d’armes cancérigènes contre ses ennemis que l’existence de telles armes n’est pas le problème. Le vrai problème pour le Venezuela et d’autres pays attaqués est de déterminer comment les agents cancérigènes sont inoculés et les identités des assassins et des futurs assassins.

 

Original en anglais (attention aux virus, informatiques cette fois) : http://www.strategic-culture.org

En espagnol : www.aporrea.org/internacionales/a162217.html

Source :
Les assassinats scientifiques font partie des protocoles de la CIA « État du Monde, État d'Être

Sur le même sujet, de l'assassinat de leaders d'opposition à l'extermination de populations génantes, des documents déclassifiés : Guerres nucléaires : le programme (de l'armée US)

Partager cet article
Repost0
16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 09:37

Un immense merci à Chien Guevara qui a relayé ce texte édifiant.

 

Un militant repenti balance les secrets de l'ultra-droite
 
L'ultra-droite utilise énormément internet pour faire passer ses idées. Et ne recule devant rien.
L'ultra-droite utilise énormément internet pour faire passer ses idées. Et ne recule devant rien. (Archives/AFP)

Damien (1) a été, pendant quatre ans, membre d'une petite organisation politique d'extrême-droite proche du Bloc Identitaire. Originaire d'un petit village dans l'Aude, il a côtoyé pendant une dizaine d'années un groupe de militants de la région dont le but était de « réveiller les consciences nationales » comme il le dit, en agissant principalement sur internet. Rangé des voitures, il a souhaité témoigner de cette période de sa vie et de ses dérives.

Comment êtes-vous entré en politique ?

Au départ c'était par le rock. On était plusieurs jeunes du village à écouter Vae Victis, Insurrection, tout ça. Les paroles nous touchaient et en cherchant on a rencontré des militants d'Unité Radicale (UR) qui étaient à Bédarieux. Ca a tout de suite collé. Dire enfin tout haut que les étrangers venaient coloniser le pays, que les vrais Français des villages comme nous étaient des citoyens de seconde zone, tout ce qu'ils disaient semblait évident à l'époque.

Vous dites « semblez ». Vous n'êtes plus aussi certain d'avoir raison ?

Ma vie a changé. Je suis en train de terminer un master II à Montpellier et j'ai mis de l'eau dans mon vin. La façon de penser des identitaires m'a empêché d'avancer, si j'avais continué comme ça je serais resté dans mon bled à détester la terre entière.

Combien étiez-vous ?

Il y a eu pas mal de changement à UR, et le petit groupe auquel j'ai appartenu après sa dissolution revendiquait une cinquantaine de membres dans toute la France. Et sept dans l'Aude, plusieurs d'Olonzac, de Narbonne et un de Coursan. Nous nous réunissions une fois par semaine chez l'un ou chez l'autre, mais l'essentiel des messages passait par internet.

Quels étaient vos buts ?

On partait du principe que notre rôle était de « réveiller les consciences nationales », de dire la vérité aux Français, qui étaient anesthésiés par les politiques et les médias. Nous considérions que les médias mentaient tous, que nous vivions dans un Etat « ripoublicain », corrompu par des élites mondialistes, que la race blanche était en danger, tout ça. Et comme on était peu nombreux, on a surtout utilisé internet. C'était pratique pour faire passer nos messages, et ça ne coûtait pas d'argent.

Je sais qu'au Bloc (Bloc identitaire, NDLR) et au FN ils ont des méthodes analogues, l'essentiel de celles que nous utilisions venaient d'ailleurs de leur fascicules de formation des militants.

Comment procédiez-vous ?

Tout était assez codifié. Il fallait en priorité « squatter » les sites d'information générale à la recherche de toutes les informations « raciales » possibles. Monter en épingle les fais divers lorsqu'ils concernaient des étrangers, quitte à les faire « mousser » sur Facebook ou sur les forums. Les réseaux sociaux et les commentaires dans les articles de presse étaient l'idéal pour ça.

Nous avions clairement identifié l'idée qu'il fallait que nous ayons des pseudonymes « réguliers » de manière à recruter à nos idées, de manière à ce que les gens, à force de lire notre nom se disent : « Il a raison ce gars-là » et se rapprochent de nous. Il fallait aussi créer des profils « ponctuels » juste pour donner l'effet de masse, donner l'impression que c'était la « base » des gens qui pensait comme nous. Ca, c'était facile, parce que globalement les gens partagent nos idées sur les délinquants.

Mais il fallait agir subtilement. Ne jamais parler des Arabes et des Blancs en tant que tel, mais reprendre des thèmes « humanistes » en parlant par exemple des « nantis antiracistes et mondialistes qui cherchent à écraser les pauvres qui supportent le racisme antiblanc ».

Quel était votre rôle précisément ?

Mon travail consistait aussi à faire des revues de presse sur plusieurs blogs, et en ne prenant que les histoires qui mettent en scène des étrangers pour ensuite de démontrer que tout les problèmes venaient d'eux. Mais évidemment, on ne se limitait pas aux faits divers. Il était super-important aussi de prendre les articles parlant des initiatives sur la « diversité ». Ce mot est parfait pour détecter les articles de presse où il va être question d'argent public donné aux associations étrangères.

En publiant souvent des articles sur ces sujets on pouvait ensuite facilement s'y référer pour donner l'impression que les pouvoirs publics se soucient plus du bien-être des immigrés que des « Blancs» (le mot que nous employions à l'époque pour parler de nous).

Pourtant ce genre de discours tombe facilement sous le coup de la loi contre l'incitation à la haine raciale...

Bien sûr. C'est la raison pour laquelle nous avons développé notre terminologie, en disant les choses d'une certaine manière: « être positif ». Ne pas dire « c'est la guerre civile, les Arabes ne veulent pas être intégré ». Une telle phrase fait fuir les gens qui ne sont pas engagés à nos côté, mais dire « la plus grande fermeté est nécessaire pour retrouver la paix civile ». Ca veut dire la même chose, parce que ça donne à penser qu'on est en guerre, mais ça donne l'impression qu'on est plein de sagesse.

Les gens « mordent » beaucoup plus facilement à tout ça, et finalement, ce sont eux-mêmes qui dans les commentaires vont dire ce que nous, on ne peut pas écrire.

Après tout s'enchaîne. Comme les gens répétent le même discours que nous, mais sans précautions oratoires, leurs commentaires sont censurés par les journaux « sérieux » (la loi interdit ce genre de discours et les journaux se protègent en ne les publiant pas). Il est alors extrêmement facile de les épauler en critiquant la scandaleuse censure dont font l'objet ceux qui pensent comme nous, et à parler d'une collusion entre les médias et les « antifrançais ».

Vous avez d'autres exemples ?

Je pourrais en donner pendant des heures, mais par exemple il suffit de prendre un pseudo à consonance musulmane et lancer des insultes aux Français, en prônant une République islamiste à Paris ou ce genre de choses. C'est très gros mais ça marche à chaque fois.

Vous n'aviez pas l'impression, avec ces méthodes, d'être vous même à l'origine d'une manipulation politique ?

Bien sûr que non. Puisqu'on était sûrs d'avoir raison, que les mondialistes voulaient notre peau, tout les moyens étaient bons. De toute façon, sans creuser vraiment l'actualité, c'est toujours ce qui émergeait, alors c'était facile de le mettre en avant. Défendre la « race » nous paraissait être une mission sacrée.

Bien sûr maintenant, je me rends compte que les « flots d'argent » déversés sur les associations d'immigrés sont surtout là pour gagner la paix sociale, qu'il s'agit d'initiatives bidon pour éviter une explosion des banlieues, et que souvent même l'argent annoncé n'arrive pas jusque là. Sans compter qu'il s'agit en réalité de petites sommes.

J'ai compris aussi qu'on parlait surtout de délinquance quotidienne, des petits trucs comme des vols de sac à main ou des voitures incendiées, mais qu'on ne parlait pas de certaines « grosses affaires », parce qu'elle ne concernait pas des étrangers. Et que les gros délinquants, les banquiers et les hommes d'affaires véreux, on n'en parlait jamais, sauf lorsque « par bonheur » ils étaient juifs, franc-maçon ou ce genre de chose et que donc on pouvait en tirer le fil du complot des « riches antiracistes ».

Avec le recul, je sais maintenant que le problème de la délinquance est lié à la pauvreté de certaines populations, et pas à leur origine ethnique, mais pour un rural comme je l'étais à l'époque les choses étaient différentes. Je réagissais avec mes tripes pas avec ma tête.

Avez-vous participé à la compagne pour la présidentielle du FN en 2012 ?

Non, j'avais déjà arrêté de militer depuis un bon moment. Mais j'ai collé les affiches de Le Pen en 2007.

Comment regardez-vous le discours politique de l'extrême-droite actuelle ?

J'ai énormément étudié tout ça depuis quelques années et je vois maintenant une grande confusion des genres entre un discours qui prétend défendre les petites gens, les bons Français qui travaillent honnêtement, et le fait qu'on ne parle que d'insécurité, de montée de l'islamisme etc. au moment où il faudrait surtout parler d'économie et de salaire, qui est le noeud du problème. Pour moi, pendant des années, j'ai contribué à créer l'écran de fumée qui protège ceux contre lesquels je me battais vraiment au fond de mon coeur : les profiteurs.

Comment regardez-vous, aujourd'hui, le militant que vous étiez ?

Moi et les autres on s'est laissé avoir. Il n'y avait pas de travail dans le village, on était désoeuvré, on avait l'impression d'être inutile et rejetés par la société. D'ailleurs il ne se passait jamais rien chez nous en terme de délinquance, et les seuls étrangers étaient les fils de réfugiés espagnols.

Pourquoi avez-vous demandé qu'on change votre prénom et qu'on ne présente pas votre photo dans cet article ?

Il est évident qu'il y aurait des représailles contre moi.

(1) Nom d'emprunt

Source :

Via
Un militant repenti balance les secrets de l'ultra-droite - Chien Guevara

Partager cet article
Repost0
15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 19:31

 

De l’agression d’un bar gay à Lille à celle d’un rassemblement antifasciste à Paris, l’extrême-droite multiplie les démonstrations violentes ces derniers mois. Comme « dopés » par la mobilisation de la réaction contre le mariage pour tous, les groupuscules fascistes sortent de leur semi-clandestinité pour enchaîner ce qui constitue, pour eux, des « coups d’éclats ». C’est Génération identitaire qui a donné, semble-t-il, le coup d’envoi avec l’occupation d’une mosquée. Depuis lors, les différents mouvements fascistes se livrent à ce qui ressemble à une surenchère avec, en toile de fond, la conquête du leadership sur l’extrême-droite.

Militants du bloc identitaire à Lyon

Emiettée en une myriade de groupuscules, la galaxie fasciste se sent le vent en poupe. Mais, pour elle, l’unité reste un combat. Les petites bandes, si elles savent se rassembler sur des objectifs précis comme la mobilisation contre l’égalité des droits, sont aussi et surtout en concurrence. Dans la mouvance fascisante, la violence constitue un moyen d’expression mais aussi un moyen d’affirmer sa « puissance » et sa prééminence sur les autres. C’est aussi ce qui explique la recrudescence des actes violents commis par des membres de ces groupuscules.

C’est dans ce cadre qu’il faut lire les agressions homophobes qui se sont multipliées ces derniers mois. Il y en a eu à Paris, Nice, Poitiers, Lille. Elles interviennent après que le Groupe Union Défense, une des plus vieilles organisations fascistes françaises, ait organisé les débordements dans la manifestation de la honte de janvier 2013. Le 1er mai, témoignant d’une montée en puissance, un rassemblement antifasciste, place Saint-Michel à Paris, a été attaqué par une quarantaine d’activistes d’extrême-droite qui, pour l’occasion, ont ressorti les bombes à acide en vogue au début des années 80. Ce 1er mai 2013 a été l’occasion d’une succession de provocations et d’agressions fascistes. Le 7 mai dernier, ce sont des dirigeants départementaux du PCF et des Jeunesses communistes d’Indre-et-Loire qui ont été pris dans une embuscade par des militants du groupe fasciste Vox Populi.

mosquee-a-poitiers

L’arrivée fracassante de Génération identitaire sur la scène de l’extrême-droite a bouleversé la donne. Ce petit groupe aux méthodes musclées mais maîtrisant parfaitement la communication, notamment virale, a perturbé les équilibres. Son occupation d’une mosquée à Poitiers en octobre 2012 a attiré à elle des jeunes activistes prêts à en découdre. Ce dernier avatar de la galaxie identitaire issue d’Unité radicale, groupuscule dissous après qu’un de ses membres ait tiré sur Jacques Chirac, a contribué à radicaliser une mouvance qui n’attend que cela. La vieille garde bonehead (skinheads fascistes), dirigée par Serge Ayoub et ses Jeunesses nationalistes révolutionnaires, est débordée. Elle était déjà soumise à la concurrence des Jeunesses nationalistes créées en 2011 par un ancien cadre du FN Alexandre Gabriac.

La violence de rue est inhérente à cette partie de l’extrême-droite dont le Bloc identitaire n’est que le creuset idéologique. Elle est même théorisée. Lors d’une récente convention à Orange, ville « amie » dirigée par l’ex frontiste et désormais député Jacques Bompard, les propos ont été particulièrement clairs. Mario Borghezio, eurodéputé de la Ligue du Nord (parti xénophobe) a enflammé la salle avec une diatribe racialiste où l’appel à la violence apparaît clairement :

Il faut être avec les livres, les idées mais aussi avec le bâton. Il faut bastonner quand il faut! (…) Un peuple c’est le sang.

Appel à la violence homophobe de la part du GUD

Il semble que le fasciste italien ait été parfaitement entendu de ce côté des Alpes, comme il l’a été en Grèce. Là, Aube dorée, le parti d’extrême-droite, multiplie les ratonnades lesquelles ne font pas baisser son influence électorale. Bien au contraire.

Alors que Christine Boutin brandit le spectre de la « guerre civile », il n’est pas étonnant que la frange la plus radicale de l’extrême-droite la prenne au mot. Ses membres se livrent à une course mortifère pour assurer, par tous les moyens, leur préséance sur la fachosphère.

Marine-Le-Pen-et-ses-amis-neonazis

Les vieux boneheads, qui n’ont jamais hésité à jouer des poings au service de l’héritière de Montretout comme c’était le cas lors de la législative d’Hénin-Beaumont, sont dépassés. Jusqu’à quand ? Il n’est pas à exclure qu’ils prennent à leur tour le chemin de la rue pour récupérer ce qui fut « leur » des années durant.

 

Source : Escalade de violence entre les groupuscules d’extrême-droite | Le cri du peuple

Via : Mes coups de coeur

Partager cet article
Repost0
8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 22:11

 

Quelques petites pièces supplémentaires dans le puzzle du nazisme.  Quelques indices supplémentaires des connexions entre fanatiques racistes étasuniens et leurs cousins du Troisième Reich. Des connexions, des associations, des ramifications, mais aussi une idéologie pernicieuse et destructrice. Et qui réapparait aujourd’hui en force au grand jour, et reçoit le soutien d’une partie de l’opinion publique à qui sont offertes des versions édulcorées mais non moins destructrices, à terme. Détruire l’autre parce que je ne peux supporter l’idée qu’il soit mon semblable ? Une maladie de l’âme en quelque sorte. Entrer dans un devenir post-humain, plutôt cyborg que noir ?

Je ne sais pas, L’idéologie n’explique pas tout. Cela n’apparaît pas tout seul une idéologie. Je n’ai pas vraiment d’empathie avec ce genre de vision du monde, et il me semble bien que le moindre brin d’herbe est de meilleure compagnie que de tels monstres. Que faut-il avoir dans la tête pour ne pas ressentir de la douleur en détruisant toute la beauté du monde. Quel genre de vie faut-il avoir vécu pour ne l’avoir jamais perçue, jamais rencontrée, jamais partagée ? Mais plutôt que de creuser ce genre de question, je préfère retourner à mes brins d’herbe. Que de ténèbres recèle tout cela.

Mais bon, dans les conditions actuelles, on ne peut pas non plus totalement s’en désintéresser.

 

 

Le nazisme comme projet de white supremacy au niveau planétaire



par Domenico Losurdo


 



 

Le texte qui suit est extrait d’un essai du philosophe et historien italien Domenico Losurdo, intitulé "White supremacy e controrivoluzione. Stati Uniti, Russia bianca e Terzo Reich", publié une première fois en 2008. Nous remercions chaleureusement Domenico Losurdo d’avoir accepté de le voir mis en ligne sur notre site. Nous remercions également notre ami Valerio Starita d’avoir bien voulu le traduire pour les Indigènes de la république. Parmi les nombreux ouvrages de Domenico Losurdo publiés en France, nous vous recommandons particulièrement "Le révisionnisme en histoire. Problèmes et mythes", Albin Michel, 2006, et,plus récemment, "Contre-histoire du libéralisme", éd.La Découverte, 2013, qui souligne le lien entre libéralisme et production des races sociales. Pour ceux qui n’aiment pas trop lire,on ne saurait trop conseiller un petit livre intitulé "Le péché originel du XXème siècle", éditions Aden, Bruxelles, 2007.

Hitler lui-même fait implicitement référence aux théoriciens de la white supremacy [ ] quand en 1928 il s’exprime très positivement sur l’ « union américaine » qui, « stimulée par les doctrines de certains chercheurs raciaux, a fixé des critères déterminés pour l’immigration [] ». C’est un exemple dont il est nécessaire de tirer profit : « Introduire en pratique dans la politique appliquée les résultats déjà disponibles de la doctrine de la race sera un devoir du mouvement national-socialiste ». D’autre part les enseignements venus d’outre-Atlantique sont également précieux sur le plan proprement théorique ; nous sommes en présence de « connaissances et résultats scientifiques », d’une « doctrine de la race » générale qui illumine l’ « histoire mondiale [3] ». Voilà une clef précieuse désormais à notre disposition pour lire de façon adéquate, au-delà des apparences, les conflits politiques et sociaux non seulement du présent mais aussi du passé.

Il convient de prêter particulièrement attention à l’influence exercée par Stoddard sur la réaction allemande et sur le nazisme. Nous avons vu la grande considération que lui vouaient en particulier Ratzel, Spengler et Rosenberg : mais il s’agit également d’un auteur encensé par deux présidents états-uniens (Warren Gamaliel Harding et Herbert Hoover). L’interprétation du premier en particulier donne à réfléchir : « Quiconque prendra le temps de lire attentivement le livre de Lothrop Stoddard, Le Flot montant des peuples de couleur contre la suprématie mondiale des blancs, se rendra compte que le problème racial présent dans les Etats n’est rien d’autre qu’un aspect du conflit racial auquel le monde entier fait face ». On comprend alors l’intérêt reconnaissant et même l’enthousiasme du nazisme. Alors qu’il passe quelques mois en Allemagne, Stoddard rencontre non seulement les plus grands « scientifiques » de la race, mais également les plus grands dirigeants du régime, c’est-à-dire Himmler, Ribbentropp, Darré et le Fürher en personne [4].

Tout cela ne doit pas nous étonner. Le Troisième Reich se présente comme la tentative, développée dans les conditions de la guerre totale et de la guerre civile internationale, de réaliser un régime de white supremacy à l’échelle planétaire et sous hégémonie allemande, en ayant recourt à des mesures eugénistes, politico-sociales et militaires. Il convient d’éviter - observe Rosenberg en 1927 - la confrontation suicidaire qui a eu lieu pendant le premier conflit mondial :

« Le programme peut être ainsi synthétiquement formulé : l’Empire britannique prend en charge la protection de la race blanche en Afrique, en Inde et en Australie, l’Amérique du Nord prend en charge la protection de la race blanche sur le continent américain, tandis que l’Allemagne la prend en charge dans toute l’Europe centrale en étroite collaboration avec l’Italie, laquelle obtient le contrôle de la Méditerranée occidentale afin d’isoler la France et de vaincre les tentatives françaises de conduire l’Afrique noire à la lutte contre l’Europe blanche [5] ».

Mais ce qui est essentiel, c’est le discours d’Hitler (cité plus haut) aux industriels allemands à la veille de la prise du pouvoir. À ses yeux, la question décisive, autour de laquelle tournent toutes les autres, est claire : « l’avenir ou le crépuscule de la race blanche [6] ». Afin de déjouer les menaces qui pèsent sur la « position dominante de la race blanche » il convient de renforcer à tous les niveaux son « aptitude à la domination » (Herrensinn) [7]. Il faut d’autre part identifier clairement l’ennemi, sans perdre de vue le fait que c’est la néfaste agitation bolchévique (ou plutôt judéo-bolchévique) qui stimule d’un coté la révolte des peuples coloniaux et de l’autre dégrade la bonne conscience des blancs se considérant détenteurs d’un droit naturel à la domination. C’est elle qui promeut la « confusion de la pensée blanche européenne » c’est-à-dire de la « pensée européenne et américaine » et vise en définitive à « détruire et éliminer notre existence en tant que race blanche [8] ». La lutte menée par la race et la civilisation blanche contre ses ennemis est la clef de la compréhension de tous les conflits : l’Espagne conquise par Franco est une Espagne tombée « dans une main blanche [9] », et ce malgré le fait que les troupes coloniales marocaines aient largement contribué à la victoire.

Plutôt que de « blancs », Hitler préfère parfois parler de « nordiques », d’« aryens » c’est-à-dire d’ « occidentaux » : « Notre peuple et notre Etat ont été eux aussi édifiés en faisant valoir le droit absolu et la conscience seigneuriale de cet homme dit nordique, des composantes raciales aryennes que nous possédons encore aujourd’hui au sein de notre peuple [10] ». Mais les termes en question sont utilisés dans une large mesure comme synonymes aussi chez les théoriciens états-uniens de la white supremacy. Il reste clair que pour Hitler, restent exclus de l’espace sacré de la civilisation les peuples coloniaux (y compris les « indigènes » de l’Europe orientale où l’Allemagne est appelée à édifier son empire continental), les bolchéviques et, naturellement, les Juifs, étrangers à la race blanche, à l’Occident et à la civilisation pour de multiples raisons : ils viennent du Moyen-Orient, ils sont concentrés au sein de l’Europe orientale, sont les principaux inspirateurs de la barbarie bolchevique orientale et, de plus, font tout ce qu’ils peuvent pour alimenter le conflit au sein des peuples blancs et occidentaux.

À la lumière de la trahison consommée d’un pays comme la France envers la race blanche, il est clair qu’il est du « devoir en particulier des Etats germaniques » de bloquer le processus d’ « abâtardissement [11] ». Comme nous le savons, en ayant évité la contamination raciale qu’ont subi les latins, les Etats-Unis ont obtenu une position dominante sur le continent américain. Grâce à la cohérence et à la radicalité dont elle fait preuve dans sa lutte pour la suprématie blanche et aryenne au niveau planétaire l’Allemagne est destinée à jouer un rôle hégémonique en Europe et, par extension, dans le monde. La conclusion de Mein Kampf est éloquente : « un Etat qui, à l’époque de l’empoisonnement des races, se dédie à l’entretien de ses meilleurs éléments raciaux, deviendra nécessairement le patron de la terre [12] ». L’obstination des autres pays germaniques à refuser de faire front commun avec le Troisième Reich contre la menace représentée par la révolte des peuples coloniaux et par la conspiration judéo-bolchévique n’est pas seulement l’expression d’un aveuglement politique mais également d’un abâtardissement racial. Sur son journal, Goebbels note : les élites anglaises « sont tellement infectées de judaïsme à cause des mariages juifs qu’en pratique elles ne sont plus en mesure de penser de façon anglaise [13] ». Aux yeux du Führer, le ministre anglais de la guerre est un « juif marocain » et du « sang juif » coule dans les veines de F.D. Roosevelt, dont la femme a d’ailleurs un « aspect négroïde [14] ».

Avec le développement de la guerre contre les Etats-Unis, ces derniers commencent a être décrits de façon analogue à celle dont les théoriciens états-uniens de la white supremacy et Hitler lui-même avaient décrit l’Amérique Latine : la république nord-américaine est désormais elle aussi caractérisée par un « mélange de sang juif et négrifié [15] ». Alors que la défaite se profile déjà pour le Troisième Reich, son leader se comportera jusque à la fin en champion de la white supremacy : il continue à se prononcer pour la « domination blanche » et à célébrer l’expansion des « blancs » en Amérique ; malheureusement, l’ « américanisme » se trouve désormais être « judaïsé » et dégénéré [16]. La « désaryanisation » dont Stoddard avait parlé à propos de l’Amérique Latine est désormais mobilisée pour expliquer la guerre que la république nord-américaine mène contre un autre peuple germanique et l’alliance qu’elle a noué avec l’ennemi mortel de la race blanche (la Russie bolchévique et juive).

Progressivement, le nazisme trouve des sources d’inspiration dans le langage (ainsi que dans les institutions et dans les pratiques) des Etats-Unis de la white supremacy. Il ne s’agit plus seulement de l’Untermensch et de la Esbgesundheitslehre et de l’horreur envers la Rassenmischung et la Rassenschande, ou Blutschande. Le Troisième Reich prive les juifs de la citoyenneté politique : de même que l’Amérique était réservée aux blancs, l’Allemagne est désormais le pays des aryens. Ceux qui se trouvent être contaminés par du sang juifs sont considérés comme « mulâtres » (Mischlinge) [17], tout comme sont « mulâtres » (Mischlinge) aux Etats-Unis ceux que l’on soupçonne d’avoir la moindre goutte de sang noir dans les veines. Par ailleurs, quand pendant quelque temps les dirigeants nazis ont pensé à introduire la ségrégation raciale dans les trains contre les juifs, il est clair que l’antécédent des mesures analogues appliquées aux Etats-Unis (et en Afrique du Sud) contre les noirs [18] joue un rôle non négligeable.

Hitler ne perd pas de vue non plus le sort réservé aux Amérindiens. À son époque, Ratzel avait observé : « Mal située, la réserve (Reservation) fonctionne comme une prison voire pire étant donné qu’elle ne garantie même pas le maintien en vie » ; « les Indiens sont contraints de rester sur leurs terrains arides et stériles, et on leur interdit de chercher une nouvelle situation ailleurs ». Selon Hitler ce sont les Polonais, les indigènes de l’Europe orientale qui doivent être enfermés dans une « réserve » (Reservation) ou encore dans un grand « camp de travail » (Arbeitslager) [19]. Plus précisément, Hans Frank, qui dirige le « gouvernement général » (Governatorato générale) (les territoires polonais n’ayant pas été incorporés directement au Reich), déclare que les Polonais sont appelés à vivre dans « une sorte de réserve » : ils sont « soumis à la juridiction allemande » sans être des « citoyens allemands » [20] (c’est-à-dire précisément le traitement qui était réservé aux peaux-rouges).

Si les Polonais et les habitants de l’Europe orientale appellés à être expropriés, déportés ou décimés sont les Indiens de la situation, les survivants, destinés à alimenter le travail servile ou semi-servile, sont les Noirs : il n’est pas permis au Allemands de « se mélanger [...] au niveau du sang » avec une race servile [21].

Un destin encore plus tragique attend les Juifs. Ceux-ci - comme l’avait observé Stoddard - occupent une position élevée « dans le ”corps des officiers” de la révolte » bolchévique et coloniale [22]. C’est la logique qui guide le Troisième Reich dans la « solution finale ». Il est intéressant de noter que cette expression apparaît déjà aux Etats-Unis aux XIXème et le XXème siècles, dans des livres qui, bien que d’une manière encore vague et sans la cohérence génocidaire de Hitler, invoquent la « solution finale et complète » (final and complete solution) ou encore la « solution finale » (ultimate solution) du problème respectivement des « peuples inférieurs » et des Noirs en particulier [23].

Au début du XXème siècle, dans les années qui précèdent la formation du mouvement nazi en Allemagne, l’idéologie dominante du Sud des Etats-Unis est exprimée lors des « Jubilés de la suprématie blanche », qui voyaient défiler des hommes armés et en uniforme, inspirés par « une profession de foi raciale » ainsi formulée :

« 1) « C’est le sang qui comptera » ; 2) la race blanche doit dominer ; 3) les peuples teutoniques se déclarent pour la pureté des races ; 4) le nègre est un être inferieur et restera comme tel ; 5) « Ceci est un pays de l’homme blanc » ; 6) Aucune égalité sociale ; 7) Aucune égalité politique [...] ; 10) Que l’on inculque au nègre cette instruction professionnelle qui lui permette de servir le blanc au mieux [...] ; 14) Que l’homme blanc de la condition la plus basse compte plus que le nègre de la condition la plus élevée ; 15) Les précédentes déclarations indiquent les directives de la Providence » [24].

Ceux qui professent ce catéchisme sont des hommes qui s’emploient à affirmer dans la théorie et la pratique l’absolue « supériorité de l’aryen » et sont même prêts à « envoyer en enfer » la Constitution pour pouvoir déjouer « la menace nationale épouvantable, malheureuse » que représentent les Noirs. Oui - observent des voix critiques isolées - terrorisés comme ils le sont, « les Noirs ne font de mal » à personne et de toute façon les bandes racistes sont prêtes à « les tuer et les effacer de la surface de la terre » ; elles sont décidées à instaurer « une autocratie absolutiste de race », avec « l’identification stricte de la race la plus forte avec l’exigence même de l’Etat [25] ».

On comprend alors que, après avoir souligné les points communs entre le Ku Klux Klan et le mouvement nazi (entre les hommes en uniforme blanc du Sud des Etats-Unis et les « chemises brunes » allemandes), une chercheuse états-unienne contemporaine considère que l’on peut arriver à cette conclusion : « Si la Grande dépression n’avait pas frappé l’Allemagne avec toute la force avec laquelle elle l’a frappée, le national-socialisme pourrait être traité comme on traitait auparavant le Ku Klux Klan : comme une curiosité historique, dont le destin était déjà scellé [26] ». Ainsi, plutôt que l’histoire idéologique et politique (assez semblable dans les deux pays), ce qui explique l’échec de l’instauration de l’ « autocratie absolutiste de race » aux Etats-Unis et le triomphe de la dictature hitlérienne en Allemagne serait la diversité de la situation objective et la différence d’impact de la crise économique. Il est probable que cette affirmation soit excessive. Pour autant, les rapports d’échange et de collaboration restent fermes, à l’image du racisme anti-noir et antijuif, qui s’établissent dès les années 1920 entre le Ku Klux Klan et les cercles allemands d’extrême droite. On peut même se demander si, pour comprendre la réalité du Troisième Reich, la catégorie d’ « autocratie absolutiste de race » ne serait pas plus précise que celle de « totalitarisme ». Initiée dans le Sud des Etats-Unis et développée ultérieurement à partir de la lutte contre un pays, la Russie soviétique qui, comme le dit Stoddard, avait vu en son sein l’ascension au pouvoir des « renégats » de la race blanche, ou encore, comme le dit Spengler, qui avait jeté le « masque blanc » et faisait désormais partie du « peuple de couleur de la terre », la contre-révolution déclenchée au nom de la white supremacy débouche finalement sur le nazisme.

Domenico Losurdo

Références citées :

Joseph Goebbels 1991, Tagebücher, a cura di Ralf Georg Reuth, Beck, München-Zürich

Klaus Hildebrand 1969, Vom Reich zum Weltreich. Hitler, NSDAP und koloniale Frage 1919-1945, Fink, München

Raul Hilberg 1988, The Destruction of the European Jews (1985) ; tr. fr., di Marie-France de Paloméra e André Charpentier, La destruction des Juifs d’Europe, Paris, Fayard

Adolf Hitler 1961, Hitlers Zweites Buch. Ein Dokument aus dem Jahre 1928, a cura e con commento di Gerhard L. Weinberg, Deutsche Verlags-Anstalt, Stuttgart

Adolf Hitler 1965, Reden und Proklamationen 1932-1945, (1962-63), a cura di Max Domarus, Süddeutscher Verlag, München

Adolf Hitler 1981, Hitlers politisches Testament. Die Bormann Diktate vom Februar und April 1945, con un saggio di Hugh. R. Trevor-Roper e una postfazione di André François Poncet, Knaus, Hamburg

Stefan Kühl 1994, The Nazi Connection. Eugenics, American Racism and German National Socialism, Oxford University Press, New York-Oxford

Domenico Losurdo 2005, Controstoria del liberalismo, Laterza, Roma-Bari

Domenico Losurdo 2007, Kampf um die Geschichte. Der historische Revisionismus und seine Mythen - Nolte, Furet und die andere, Papyrossa, Köln

Nancy MacLean 1994, Behind the Mask of Chivalry. The Making of the Second Ku Klux Klan, Oxford University Press, New York-Oxford

Wolfgang Ruge, Wolfgang Schumann (a cura di) 1977, Dokumente zur deutschen Geschichte. 1939-1942, Rödelberg, Frankfurt a. M. 

Lothrop Stoddard 1984, The Revolt against Civilization. The Menace of the Under Man (1922), ristampa, Scribner, New York

C. Vann Woodward 1963, Origins of the New South 1877-1913 (1951), Lousiana State University Press ; tr. it., di Luciano Serra, Le origini del nuovo Sud, Il Mulino, Bologna

(Le texte intégral a été publié une première fois dans « Belfagor. Rassegna di varia umanità », gennaio 2008, pp. 1-29 ; et réédité dans Andreas Piras, ed., Imperia. Esperienze imperiali nella storia d’Europa, Il Cerchio, Rimini, 2008, pp. 141-168)

 

[1] En anglais dans le texte (NdT).

[2] Hitler 1961, p. 125.

[3] Hitler 1961, p. 127

[4] Kühl 1994, p. 61 ; le procès de Harding est mentionné dans l’introduction de Stoddard 1925a.

[5] Cité par Hildebrand 1969, p. 85.

[6] Hitler 1965, p. 78 (27 janvier 1932).

[7] Hitler 1965, p. 75.

[8] Hitler 1965, p. 77.

[9] Hitler 1965, p. 753 (5 novembre 1937).

[10] Hitler 1965, p. 80.

[11] Hitler 1939, p. 444

[12] Hitler 1939, p. 782 (Schlusswort).

[13] Goebbels 1991, p. 1764 (12 marzo mars 1942).

[14] Cr. Losurdo 2007, chap. I, § 2.

[15] Hitler 1965, p. 1797 (11 décembre 1941).

[16] Hitler 1981, pp. 124-5 et 55-6.

[17] Hilberg 1988, pp. 149 sqq.

[18] Hilberg 1988, pp. 146-7.

[19] Hitler 1965, p. 1591 (2 octobre 1940).

[20] Cité par Ruge, Schumann 1977, p. 36.

[21] Hitler 1965, p. 1591.

[22] Stoddard 1984, p. 152.

[23] Cf. Losurdo 2005, chap. 10, § 4

[24] Dans Woodward 1963, pp. 334-5.

[25] Dans Woodward 1963, p. 332.

[26] MacLean 1994, p. 184.

 

Source :
Les Indigènes de la république » Le nazisme comme projet de white supremacy au niveau planétaire

Partager cet article
Repost0
2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 09:20

 

 

 

Les nouveaux noms séparateurs du biopouvoir et

les populations superflues

 

   
Dimitris Vergetis Δημήτρις Βεργέτης

 

En Grèce, « forcée de fournir le portrait anticipé de ce à quoi vont devoir ressembler les sociétés occidentales, remaniées sous la férule du néolibéralisme déchaîné » se dessine « une nouvelle biopolitique de l’espèce », « chargée d’assainir le corps social de toutes les existences parasitaires ».

Depuis 2007 la crise sévit. Voici, d’emblée précisé, le noyau de notre thèse : ce qu’on peut lire en filigrane dans les descriptions et analyses savantes de la crise économique, c’est la mise en place, discrète mais décisive, par le néolibéralisme déchaîné, des prémisses d’une nouvelle biopolitique de l’espèce humaine.

La Grèce : un cas ou un paradigme ?

Commençons par la Grèce. Depuis près de trois ans la société grecque, lentement mais inéluctablement, se délite. Elle se délite sous l’onde de choc de politiques d’austérité d’une brutalité inédite dans l’histoire économique de l’Occident en période de paix. La grande crise de 1929 fait d’ores et déjà pâle figure devant les effets cumulés de la récession qui frappe la Grèce. La causalité sous-jacente à ce désastre, telle qu’elle est mise en récit par les experts et la presse internationale, est régulièrement identifiée à l’explosion de la dette souveraine et au tarissement des ressources budgétaires, suite à une gestion calamiteuse, irresponsablement menée par une classe dirigeante incompétente et compulsivement illustrée par de hauts faits de corruption.

http://a133.idata.over-blog.com/600x349/4/23/42/31/50/grece-misere-SDF-chomage.jpg

Ce diagnostic se complète par la stigmatisation de la rentabilité du travailleur grec, éternel paresseux sous le soleil méditerranéen, l’incrimination du niveau des salaires qui, défiant toute rationalité économique, condamnerait la Grèce à un défaut de compétitivité structurel.

Ce récit dont la plausibilité est étayée par des statistiques, diagrammes comparatifs et avis d’experts, semble inattaquable, tellement il adhère au tissu des données objectives. Relayé sans répit par l’ensemble des mass media, même à l’intérieur du pays, il fournit non seulement la matrice herméneutique de la crise mais aussi les vecteurs d’une politique néolibérale radicalisée à outrance, supposée y remédier. Doté d’une cohérence et d’une dignité de dogme, il contamine les esprits et se propage même sur des segments de populations durement touchés.

http://mai68.org/spip/local/cache-vignettes/L468xH271/Allemagne_re-occupe_Grece-60a71.jpg

"En voilà encore un en train de savourer son café !"

Il est politiquement urgent d’abattre cette fiction. Il importe de produire la vérité de la crise grecque et de la faire valoir au-delà de ses coordonnées locales. Car dans ce qui se passe actuellement en Grèce se dessine avec une clarté féroce une stratégie globale dont l’adoption par l’ultralibéralisme ébranlé tient lieu de réponse aux impasses de la crise de 2007. Il se confirme de plus en plus que l’effondrement généralisé de la société grecque, loin de s’accomplir sous l’effet d’une dynamique interne d’implosion, s’avère parfaitement orienté de l’extérieur, comme le prouve le fait qu’il se solde par le sinistre spectacle d’une braderie des biens publics, frénétiquement orchestrée par le nouveau gouvernement sous le diktat de ses créanciers.

http://www.alterinfo.net/photo/art/default/4643518-6949905.jpg?v=1345938711

En Grèce se révèle et s’affirme, avec une radicalité dévastatrice et débarrassée de ses inhibitions parlementaires, l’inspiration qui anime le projet du capitalisme ultralibéral : la destruction méthodique des sociétés historiques comme préalable et comme moteur même de la privatisation du monde. À cet égard, absolument révélateur est l’axiome cynique formulé par Wolfgang Schäuble, selon lequel un État surendetté insolvable doit être traité comme une entreprise en faillite, c’est-à-dire laissé à la merci de ses créanciers. Dans ces propos, aucune différence n’est faite entre une entreprise et une société.

Actuellement, on voit la société grecque violemment transformée en un immense supermarché où ses créanciers sont conviés à se servir librement: les compagnies d’électricité et d’eau, les bâtiments publics, les banques contrôlées par l’État, les réseaux routiers, des ports et des aéroports, des segments entiers de régions côtières, les richesses du sous-sol, etc. – et mêmes des sites archéologiques (!) – sont bradés et remis à vil prix aux mains d’investisseurs privés. Mise en coupe réglée par ses créanciers, la Grèce fait l’objet d’un dépeçage qui, loin de s’accomplir sous forme de pillage désordonné, s’organise comme une privatisation des biens publics et des richesses nationales, minutieusement arrangée parmi ses créanciers.Tout indique qu’ils se sont mis d’accord sur la part du gâteau qui échoit à chacun (1).

 

Lire la suite :

 

Merci à Lignes n° 39
Source:
http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/210213/les-populations-superflues
Date de parution de l'article original: 22/10/2012
URL de cette page:
http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=9313

 

Partager cet article
Repost0
28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 14:15

 

 

« Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde »

25 février par CADTM international

Face aux menaces racistes directes du parti nazi Aube Dorée envers un des membres fondateurs du CADTM Grèce, Moisis Litsis*, le réseau international du CADTM tient à rappeler la gravité de la montée du fascisme, conséquence directe des dégradations sociales imposées par les créanciers au nom de la priorité affirmée au remboursement de la dette sur les droits humains fondamentaux.

Le magazine néo-fasciste « Stohos » a édité « une note biographique » de Moisis mentionnant toutes ses activités politiques et syndicales pendant les deux dernières décennies. Sous le titre « L’ESIEA (l’union des journalistes) a un juif comme trésorier », on poursuit la diffamation clairement raciste avec la déclaration suivante : « Il parle parfaitement hébreu, il adore l’Israël bien qu’il se déclare (mais qui peut le croire ?) antisioniste ! … Aux assemblées générales de l’ESIEA, au lieu de parler des problèmes des journalistes grecs, Moisis Litsis aime parler de l’holocauste juif et de la nécessité de condamner l’aube dorée »

L’aggravation permanente de la crise sociale et économique permet à l’extrême droite de diaboliser les étrangers (immigrants, demandeurs d’asile). Elle recourt à l’antisémitisme afin de chercher des boucs émissaires et dresser un écran de fumée devant les véritables causes des problèmes auxquels le peuple grec est confronté. La cure d’austérité brutale de la troïka envers le peuple grec pousse de nombreux Grecs désorientés vers de nouvelles voies quitte à emprunter les sentiers obscurs du fascisme.

Pourtant, l’objectif déclaré d’Aube Dorée, organisation raciste, ultra-violente et pogromiste est la destruction de toute organisation syndicale, politique et culturelle des travailleurs, l’écrasement de toute résistance citoyenne, la négation du droit à la différence et l’extermination –même physique- des « différents » et des plus faibles.

Ce retour raciste, rétrograde, autoritaire et discriminatoire est une des conséquences les plus inquiétantes du processus de destruction de l’Etat social imposé par les créanciers au nom du remboursement d’une dette en grande partie illégitime.

Le réseau CADTM international exprime toute sa solidarité envers le peuple grec en lutte pour sa souveraineté, contre les plans d’austérité, pour l’affirmation de ses droits et le non paiement d’une dette odieuse et assassine. Nous ne pouvons tolérer plus longtemps les assassinats, l’intimidation et la provocation d’un parti nazi qui siège déjà au Parlement grec.

Nous nous joignons à toutes les voix qui, de par le monde, s’élèvent contre le fascisme rampant en Europe. La lutte contre l’austérité au nom du remboursement d’une dette assassine est indissociable du combat contre le fascisme en Europe.

Toute notre solidarité envers Moisis Litsis, envers le CADTM grec et toutes les forces de gauche en lutte contre les politiques d’austérité et le système qui les génère.


* Moisis Litsis a été un des principaux animateurs des huit mois de lutte exemplaire des travailleurs du journal Eleftherotypia. Il est également membre fondateur d’AIS (le Comité grec contre la dette-CADTM http://www.contra-xreos.gr/ ) et un des principaux initiateurs du manifeste antifasciste européen. (http://antifascismeuropa.org/manifi... )

Source :
CADTM - « Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde »

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Anne Wolff
  • : Comprendre la globalisation, apprendre à y résister
  • Contact

Profil

  • Anne Wolff
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité

No Pub

Malgré les publicités imposées dans sa nouvelles versions qui apparaissent sur ce blog,celui-ci reste un acte gratuit.

Recherche

Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

Toutes Dernières Archives