18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 16:37

 

 

 

 

Jim Yong Kim
14:26 18/04/2012
Par Dmitri Kossyrev, RIA Novosti

Lundi soir le nom du nouveau président de la Banque mondiale a été annoncé. Il s'agit de Jim Yong Kim, un Américain d'origine coréenne, qui prendra ses fonctions le 1er juillet et dirigera la BM pendant cinq ans.

On est en présence d'au moins deux phénomènes. Le premier, c'est un nouvel exemple de l'élégante griffe d'Obama pour avancer une candidature sortant de l'ordinaire, contre laquelle personne n'avait finalement rien à redire. Le second, c'est la marque évidente du changement de politique au sein de la Banque mondiale qui s'inscrit dans le cadre de la réforme du système de gestion du monde.

Beaucoup de Coréens

Jim Yong Kim est le second Coréen à la tête d'une organisation internationale importante et puissante. Le premier est évidemment Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies.

L'histoire de son élection à ce poste en 2007 ressemble, dans une certaine mesure, à ce qui s'est passé aujourd'hui avec le président de la Banque mondiale. Après l'africain Kofi Annan, selon la rotation officieuse, on avait besoin à l'ONU d'un asiatique, mais en 2007 la Chine était déjà trop puissante au goût des Américains. Or les Etats-Unis ont le droit de veto sur la candidature du secrétaire général – mais la Chine et d'autres grandes puissances disposent également de ce droit. Un compromis a été trouvé avec le Coréen Ban.

Bien sûr, il n'est pas parfait avec ses airs du dictateur de bureau très enclin à se trouver par reflexe du côté des Etats-Unis et de l'Union européenne et seulement après à chercher à comprendre ce qui se passe. Bref, un occidentaliste, bien que ce soit un asiatique. Mais finalement Ban Ki-moon a tiré des leçons de cette expérience difficile et a pris conscience qu'il n'était pas l'empereur du monde, mais un fonctionnaire international aux ordres obéissant à la Charte des Nations Unies et contraint de manœuvrer entre les intérêts de pratiquement 200 pays. Et dans l'ensemble, aujourd'hui tout va bien en ce qui le concerne.

Et voici de nouveau un Coréen, bien qu'il soit américain. Quelle est cette tendance? Certes, les Coréens sont un peuple particulier pour l'Asie. Par exemple, peu de gens savent que les Philippines ne sont pas la seule nation chrétienne d'Asie, il y a également la Corée du Sud. Officiellement le quart de la population du pays (mais bien plus dans les villes) est de confession chrétienne, comprenant non seulement des catholiques, mais principalement des protestants américains et locaux.

D'ailleurs, la situation en Chine aurait pu être similaire. On sait peu que la révolution de 1911 s'est déroulée sous la forte influence des chrétiens américains, dont faisait personnellement partie Chiang Kaï-chek. Puis Mao est arrivé, et on connaît la suite.

Pour revenir aux Coréens: cette nation est connue en Asie pour son caractère explosif et opiniâtre, et cela concerne également la Corée du Nord. Mais si Ban Ki-moon est un représentant typique de sa nation, ce n'est pas vraiment le cas de Jim Yong Kim. A bien des égards.

C'est un Américain

Commençons par le nom. En Asie orientale, le nom est généralement placé en premier, autrement dit le nom de famille de Ban Ki-moon c'est Ban. Mais l'histoire se complique avec le nouveau président de la BM. Jim est son prénom américain. Son nom est Kim. Cela donne – Jim Kim. S'il vivait dans son pays d'origine, il s'appellerait Kim Yong. Mais il est pratiquement né aux Etats-Unis (arrivé à l'âge de 5 ans), il a appris le coréen à l'école comme langue étrangère, et d'après son passeport il est américain depuis son enfance. En fait, jusqu'à présent le président de la Banque mondiale a toujours été américain (ancien banquier, membre de l'administration, etc.), et le directeur du Fonds monétaire international (FMI) est un Européen.

Mais Jim Yong Kim est un président de la BM qui sort de l'ordinaire pas seulement en raison de ses origines, mais également vu son remarquable CV. Fils de médecin, médecin lui-même, le docteur Kim âgé de 52 ans est connu pour avoir apporté une grande contribution à la lutte contre le SIDA en Afrique lorsqu'il travaillait au sein de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Puis il a dirigé le prestigieux collège de Dartmoor.

Ainsi, lorsque Barack Obama a proposé sa candidature au poste du président de la BM, personne ne l'a contestée.

Et ce, après de longues discussions disant que les économies émergentes (avant tout la Chine, l'Inde, la Russie et d'autres) cherchent progressivement à prendre le pouvoir dans toutes les structures, notamment financières. Du moins ils jouent des muscles dans de telles situations (en réalité, ils s'échauffent pour l'instant). Et tout le monde s'était déjà préparé à une bagarre modérée. Par exemple, lors du sommet du BRICS en avril à New Dehli.

Ceux qui n'étaient pas encore au parfum des courants sous-jacents supposaient que le somment pouvait proposer son candidat, puis voir combien de voix il recueillerait au conseil d'administration de la banque – et peut-être mettre fin au monopole américain. Du moins, c'était le cas lors des récentes élections au poste de directeur du FMI. On s'observe, on se jauge, on s'évalue.

Mais la lettre "C" du BRICS revenue de New Dehli (c'est-à-dire la Chine) a déclaré que Kim était un parfait candidat. Et tout s'est calmé. Pourquoi? Parce que le candidat d'Obama reste un homme "d'Obama" dans de nombreux sens du terme, un homme entre deux nations, un homme du changement, mais de manière à ce que les Américains restent en selle. La Chine et les Etats-Unis ne sont pas toujours et sur tous les sujets en conflit, et ici leurs points de vue ont convergé parce que la Banque mondiale a précisément besoin de changements, et non pas d'une "invasion" ou d'une "révolution de palais."

La lente dérive vers l'ONU

La BM et le FMI ont commencé leur travail en 1944 (de facto en 1945) par la reconstruction de l'Europe dévastée par la Seconde guerre mondiale.

Puis, dans les années 1960, sur la carte mondiale est apparu le monde émergent, et la Banque (en réalité c'est un groupe bancaire) a commencé à aider les nouveaux pays. Et, à l'instar du FMI, à les intégrer au système occidental (l'URSS finançait ses alliés à titre d'alternative; d'ailleurs après 1991, la BM a également aidé la Russie en lui accordant 12 milliards de dollars).

Grâce à une telle "idéologie du développement", la BM a évité les nombreux scandales qui se sont abattus sur le FMI. Ce dernier est chargé d'aider les Etats et leurs budgets, en exigeant en échange la discipline financière, sans parler des conditions politiques, ce qui ne plaît à personne. C'est la raison pour laquelle les pays émergents cherchent à accroître leur rôle au sein du FMI. Et la BM est un peu à l'écart dans ce sens.

Mais le monde a aujourd'hui abandonné ce modèle d'aide. Sur le site de la BM on peut voir l'intervention d'un représentant haut placé de la banque émettant les idées suivantes: le modèle "le Nord riche aide le Sud pauvre" n'existe plus. Le principal moteur du développement économique mondial sont les pays émergents (encore une fois la Chine, l'Inde, la Russie et d'autres). Pour cette raison la Banque doit changer.

D'ailleurs, c'est ce qu'elle fait déjà, en se rattachant progressivement à l'ONU. Le fait est qu'il existe les Objectifs du millénaire pour le développement adoptés en 2008 à l'ONU par toutes les nations du monde. Et la banque finance avant tout le progrès mondial précisément selon ce programme. Autrement dit, il abandonne peu à peu le rôle d'"arme de l'Occident."

Jim Yong Kim incarne la réforme de la Banque mondiale, le passage à un nouveau modèle de travail acceptable et convenable pour les pays émergents, mais également pour les anciens maîtres du monde.

 Source : Washington et Pékin placent leur homme à la tête de la BM | Débats | RIA Novosti

 

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 06:21

 

Un article majeur du Blog de Sylvain Timsit : www.syti.net qui explique pourquoi nous ne sommes déjà plus en démocratie ...

 

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MONDIALISATION

LA FIN PROGRAMMEE DE LA DEMOCRATIE

1 - Le pouvoir a déjà changé de mainsvide.gif2 - L'illusion démocratiquevide.gif3 - La disparition de l'informationvide.gif4 - Stratégies et objectifs pour le contrôle du mondevide.gif5 - Les attributs du pouvoirvide.gif6 - La vraie réalité de l'argentvide.gif7 - Le point de non-retour écologiquevide.gif8 - La destruction de la naturevide.gif9 - Les alternatives de la dernière chancevide.gif10 - 2000 ans d'Histoire

  

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1
Le pouvoir a déjà changé de mains

Les véritables maîtres du monde ne sont plus les gouvernements, mais les dirigeants de groupes multinationaux financiers ou industriels, et d'institutions internationales opaques (FMI, Banque mondiale, OCDE, OMC, banques centrales). Or ces dirigeants ne sont pas élus, malgré l'impact de leurs décisions sur la vie des populations.

Le pouvoir de ces organisations s'exerce sur une dimension planétaire, alors que le pouvoir des états est limité à une dimension nationale.

Par ailleurs, le poids des sociétés multinationales dans les flux financiers a depuis longtemps dépassé celui des états.

A dimension transnationale, plus riches que les états, mais aussi principales sources de financement des partis politiques de toutes tendances et dans la plupart des pays, ces organisations sont de fait au dessus des lois et du pouvoir politique, au dessus de la démocratie.

 

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Voici une liste des chiffres d'affaires de certaines multinationales, comparés avec le PIB des états. Elle en dit long sur la puissance planétaire que ces sociétés sont en train d'acquérir.

Une puissance toujours plus démesurée, du fait de l'accélération des fusions entre multinationales.

Chiffres d'affaires ou PIB, en milliards de dollars

General Motors

178,2

 

Singapour

96,3

Danemark

161,1

 

Toyota

95,2

Thaïlande

157,3

 

Israel

92

Ford

153,5

 

General Electric

90,8

Norvège

153,4

 

Philippines

83,1

Mitsui & Co

142,8

 

IBM

78,5

Pologne

135,7

 

NTT

77

Afrique du Sud

129,1

 

Axa - UAP

76,9

Mitsubishi

129

 

Egypte

75,2

Royal Dutch Shell

128,1

 

Chili

74,3

Itoshu

126,7

 

Irlande

72

Arabie Saoudite

125,3

 

Daimler-Benz

71,5

Exxon (Esso)

122,4

 

British Petroleum

71,2

Wall Mart

119,3

 

Venezuela

67,3

Ford

100,1

 

Groupe Volkswagen

65,3

Grèce

119,1

 

Nouvelle Zélande

65

Finlande

116,2

 

Unilever

43,7

Marubeni

11,2

 

Pakistan

41,9

Sumimoto

109,3

 

Nestle

38,4

Malaisie

97,5

 

Sony

34,4

Portugal

97,4

 

Nigeria

29,6

Ensemble des 5 plus grandes firmes

526,1

Proche-Orient et Afrique du Nord

454,5

Asie du Sud

297,4

Afrique Sub-Saharienne

269,9

Chiffres 1999, sauf les chiffres en italique qui datent de 1992
Sources: Banque Mondiale (World Development Repport 1998-1999), Forbes, The Nation, Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (States of Disarray, Genève, 1995),Courrier International, Le Monde Diplomatique

 
 

 

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2
L'illusion démocratique

La démocratie a déjà cessé d'être une réalité.

Les responsables des organisations qui exerçent le pouvoir réel ne sont pas élus, et le public n'est pas informé de leurs décisions.

La marge d'action des états est de plus en plus réduite par des accords économiques internationaux pour lesquels les citoyens n'ont été ni consultés, ni informés.

Tous ces traités élaborés ces cinq dernières années (GATT, OMC, AMI, NTM, NAFTA) visent un but unique: le transfert du pouvoir des états vers des organisations non-élues, au moyen d'un processus appelé "mondialisation".

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Une suspension proclamée de la démocratie n'aurait pas manqué de provoquer une révolution. C'est pourquoi il a été décidé de maintenir une démocratie de façade, et de déplacer le pouvoir réel vers de nouveaux centres.

Les citoyens continuent à voter, mais leur vote a été vidé de tout contenu. Ils votent pour des responsables qui n'ont plus de pouvoir réel.

Et c'est bien parce qu'il n'y a plus rien à décider que les programmes politiques de "droite" et de "gauche" en sont venus à tant se ressembler dans tous les pays occidentaux.

Pour résumer, nous n'avons pas le choix du plat mais nous avons le choix de la sauce. Le plat s'appelle "nouvel esclavage", avec sauce de droite pimentée ou sauce de gauche aigre-douce.

 

 

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3
La disparition de l'information

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Depuis le début des années 90, l'information a progressivement disparu des médias destinés au grand-public.

Comme les élections, les journaux télévisés continuent d'exister, mais ils ont été vidés de leur contenu.

Un journal télévisé contient au maximum 2 à 3 minutes d'information véritable. Le reste est constitué de sujets "magazine", de reportages anecdotiques, de faits divers, de micro-trottoirs et de reality-shows sur la vie quotidienne.

Les analyses par des journalistes spécialisés, ainsi que les émissions d'information ont été presque totalement éliminés.

L'information se réduit désormais à la presse écrite, lue par une minorité de personnes.

 

La disparition de l'information est le signe tangible que notre régime politique a déjà changé de nature.

 

 

 

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4
Stratégies et objectifs pour le contrôle du monde

Les responsables du pouvoir économique sont quasiment tous issus du même monde, des mêmes milieux sociaux. Il se connaissent, se rencontrent, partagent les mêmes vues et les mêmes intérêts.

Ils partagent donc tout naturellement la même vision de ce que devrait être le monde idéal futur.

 
Il est dès lors naturel qu'ils s'accordent sur une stratégie et synchronisent leurs actions respectives vers des objectifs communs, en induisant des situations économiques favorables à la réalisation de leurs objectifs, à savoir:

BlueBall.jpg Affaiblissement des états et du pouvoir politique. Déréglementation. Privatisation des services publics.

BlueBall.jpg Désengagement total des états de l'économie, y compris des secteurs de l'éducation, de la recherche, et à terme de la police et de l'armée, destinés à devenir des secteurs exploitables par des entreprises privées.

BlueBall.jpg Endettement des états au moyen de la corruption, des travaux publics inutiles, des subventions données aux entreprises sans contrepartie, ou des dépenses militaires. Lorsqu'une montagne de dettes a été accumulée, les gouvernements sont contraints aux privatisations et au démantèlement des services publics. Plus un gouvernement est sous le contrôle des "Maîtres du Monde", et plus il fait augmenter la dette de son pays.

BlueBall.jpg Précarisation des emplois et maintien d'un niveau de chômage élevé, entretenu grâce aux délocalisations et à la mondialisation du marché du travail. Ceci accroît la pression économique sur les salariés, qui sont alors prêts à accepter n'importe quel salaire ou conditions de travail.

BlueBall.jpg Réduction des aides sociales, pour accroître la motivation du chômeur à accepter n'importe quel travail à n'importe quel salaire. Des aides sociales trop élevées empêchent le chômage de faire pression efficacement sur le marché du travail.

BlueBall.jpg Empêcher la montée des revendications salariales dans le Tiers-Monde, en y maintenant des régimes totalitaires ou corrompus. Si les travailleurs du Tiers Monde étaient mieux rémunérés, cela briserait le principe même des délocalisations et du levier qu'elles exercent sur le marché du travail et la société en occident. Ceci est donc un verrou stratégique essentiel qui doit être préservé à tout prix. La fameuse "crise asiatique" de 1998 a été déclenchée dans le but de préserver ce verrou.

 

 

 

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5
Les attributs du pouvoir

Les organisations multinationales privées se dotent progressivement de tous les attributs de la puissance des états: réseaux de communication, satellites (2), services de renseignements, fichiers sur les individus (3), institutions judiciaires (établies par l'OMC et l'AMI, accord grâce auquel une multinationale pourra traîner un état devant une cours de justice internationale spéciale).

USAircraft.jpgL'étape suivante -et ultime- pour ces organisations sera d'obtenir la part de pouvoir militaire et policier qui correspond à leur nouvelle puissance, en créant leurs propres forces armées, car les armées et polices nationales ne sont pas adaptées à la défense de leurs intérêts dans le monde.

A terme, les armées sont appelées à devenir des entreprises privées, des prestataires de services travaillant sous contrat avec les états, aussi bien qu'avec n'importe quel client privé capable de payer leurs services. Mais à l'étape ultime du plan, ces armées privées serviront les intérêts des grandes multinationales, et attaqueront les états qui ne se plieront pas aux règles du nouvel ordre économique.

En attendant, ce rôle est assumé par l'armée des Etats-Unis, le pays le mieux contrôlé par les multinationales.

 
Notes:

SunMark1.gif1 - Armées privées
Les armées privées existent déjà au Etats-Unis. Il s'agit des sociétés DynCorp, CACI, et MPRI, prototypes des futures armées privées. Dyncorp est intervenu dans de nombreuses régions où les États-Unis souhaitaient intervenir militairement sans en porter la responsabilité directe (en Amérique du Sud, au Soudan, au Koweït, en Indonésie, au Kosovo, en Irak...). Fin 2002, Dyncorp a été rachetée par Computer Sciences Corporation, l'une des plus importantes sociétés américaines de services informatiques. En Mai 2004, Dyncorp et MPRI ont été impliquées dans les tortures sur les prisonniers irakiens. Les armées privées (appelées "sous-traitants" par le Pentagone) représentent 10% des effectifs américains envoyés en Irak.

SunMark1.gif2 - Satellites
Microsoft a finalement renoncé à son projet Teledesic, un réseau de 288 satellites de communication qui devaient constituer un maillage tout autour de la planète. Mais d'autres compagnies multinationales s'apprêtent à créer des réseaux de satellites de communication similaires. Des satellites d'observation privés sont également déjà en place. Deux sociétés commercialisent des images à haute résolution de tout lieu de la planète susceptible d'intéresser les acheteurs.

SunMark1.gif3 - Fichiers privés
De nombreuses sociétés fondées ces dernières années (principalement aux Etats-Unis) sont spécialisées dans la collecte d'informations individuelles, officiellement à des fins commerciales. Mais ces fichiers privés commencent à rassembler des millions de profils individuels très précis de consommateurs répartis dans l'ensemble des pays occidentaux. Les informations de ces fichiers sont vendues à quiconque souhaite les acheter.

 

 

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6
La vraie réalité de l'argent

L'argent est aujourd'hui essentiellement virtuel. Il a pour réalité une suite de 0 et de 1 dans les ordinateurs des banques. La majeure partie du commerce mondial a lieu sans monnaie-papier, et seulement 10% des transactions financières quotidiennes correspondent à des échanges économiques dans le "monde réel".

Les marchés financiers eux-mêmes constituent un système de création d'argent virtuel, de profit non-basé sur une création de richesses réelles. Grâce au jeu des marchés financiers (qui permet de transformer en bénéfices les oscillations des cours), les investisseurs avisés peuvent être déclarés plus riches, par une simple circulation d'électrons dans des ordinateurs. Cette création d'argent sans création de richesses économiques correspondantes est la définition même de la création artificielle de monnaie. Ce que la loi interdit aux faux-monnayeurs, et ce que l'orthodoxie économique libérale interdit aux états, est donc possible et légal pour un nombre restreint de bénéficiaires.

 

Si l'on veut comprendre ce qu'est réellement l'argent et ce à quoi il sert, il suffit d'inverser le vieil adage "le temps c'est de l'argent".

L'argent, c'est du temps.

L'argent est ce qui permet d'acheter le temps des autres, le temps qui a été nécéssaire à produire les produits ou les services que l'on consomme.

 

 

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vide.gifConeIndigo.gifL'argent, le temps, et les esclaves

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Techniquement, l'argent est une unité de calcul intermédiaire pour échanger du temps contre du temps, sans que le temps des uns et des autres puisse être comparé directement. Car chaque conversion entre l'argent et le temps se fait sur la base d'une estimation subjective, qui varie selon le rapport de force économique et informationnel entre l'acheteur et le vendeur.

Dans la pratique, ce rapport de force est toujours défavorable au consommateur-salarié.

Lorsqu'un individu moyen achète un produit, il paye le temps qui a été nécéssaire pour fabriquer ce produit à un prix bien plus élevé que le salaire qui lui est payé pour une fraction équivalente de son propre temps.

Par exemple, chez les grands constructeurs automobiles, une voiture est produite en une journée de travail (soit en 8 heures) par 20 salariés (y compris le travail des commerciaux et le travail inclus dans les fournitures et les équipements de production utilisés). Le salaire journalier de chaque salarié devrait donc être égal à 1/20è du prix de la voiture, soit 1000 euros si la voiture vaut 20.000 euros. Ce qui fait un salaire mensuel théorique de 22.000 euros (sur la base de 22 jours travaillés par mois). Pour la plupart des salariés, on est très loin du compte.

Lorsqu'un salarié occidental donne 10 heures de son temps, il reçoit seulement l'équivalent d'une heure. Pour un salarié du Tiers Monde, le rapport tombe à 1000 heures contre une.

Ce système est la version moderne de l'esclavage.

Les bénéficiaires du temps volé aux salariés sont les entreprises et leurs dirigeants (dont le salaire est plus de 100 fois celui d'un employé ordinaire), mais aussi les états dès lors que l'argent prélevé par les impots et les taxes n'est pas utilisé dans le sens de l'intérêt général.

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7
Le point de non-retour écologique va être franchi

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Ozone.jpgIl est évident que nous commençons à nous heurter aux limites écologiques de l'activité économique.

Un système économique libéral, dont le but est la recherche du profit à court-terme pour des intérêts particuliers, ne peut prendre en compte les coûts à long-terme tels que la dégradation de l'environnement.

Les modèles économiques actuels sont également inaptes à estimer à sa juste valeur la "production" de la nature, indispensable à notre survie: production d'oxygène, fixation du gaz carbonique par les forêts et les océans, régulation de la température, protection contre les rayonnements solaires, recyclage chimique, répartition des pluies, production d'eau potable, production d'aliments, etc.

Si nos modèles économiques intégraient le coût réel de la destruction de la nature, de la pollution, des modifications climatiques, cela changerait radicalement notre estimation de ce qui est "rentable" et de ce qui ne l'est pas.

 

SunMark1.gif La production de la nature a été évaluée à 55.000 milliards de dollars par an par un groupe de scientifiques de l'Institute for Ecological Economics de l'Université du Maryland en 1997.

 

 

 

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8
La destruction de la nature est voulue

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La disparition de la nature est inévitable, car elle est voulue par le nouveau pouvoir économique. Pourquoi?

Pour 3 raisons:

1- La disparition de la nature et l'augmentation de la pollution vont rendre les individus encore plus dépendants du système économique pour leur survie, et vont permettre de générer de nouveaux profits (avec notamment une consommation accrue de médicaments et de prestations médicales...).

2- Par ailleurs, la nature constitue une référence d'un autre ordre, celui de l'univers. La contemplation de la beauté et de la perfection de cet ordre est subversive: elle amène l'individu à rejeter la laideur des environnements urbanisés, et à douter de l'ordre social qui doit demeurer la seule référence.
L'urbanisation de l'environnement permet de placer les populations dans un espace totalement controlé, surveillé, et où l'individu est totalement immergé dans une projection de l'ordre social.

3 - Enfin, la contemplation de la nature incite au rêve et intensifie la vie intérieure des individus, développant leur sensibilité propre, et donc leur libre-arbitre.
Ils cessent dès lors d'être fascinés par les marchandises, ils se détournent des programmes télévisés destinés à les abrutir et à contrôler leur esprit. Délivrés de leurs chaînes, ils commencent à imaginer une autre société possible, fondée sur d'autres valeurs que le profit et l'argent.

Tout ce qui peut amener les individus à penser et à vivre par eux-mêmes est potentiellement subversif. Le plus grand danger pour l'ordre social est la spiritualité car elle amène l'individu à bouleverser son système de valeurs et donc son comportement, au détriment des valeurs et comportements précédemment implantés par le conditionnement social.

Pour la stabilité du "nouvel ordre social", tout ce qui peut stimuler l'éveil spirituel doit être éliminé.

 

 

 

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9
Les alternatives de la dernière chance

Pour ne pas être définitivement exclus du jeu, les contre-pouvoirs au pouvoir économique (syndicats, associations de consommateurs, mouvements écologistes) doivent répondre en se plaçant sur le même niveau d'organisation, au niveau mondial et non plus national, en unifiant et en synchronisant leurs actions, à l'échelle de groupes d'états pesant un poids suffisant dans les flux économiques mondiaux.

Il leur reste peu de temps pour réagir, car tous les moyens de contrôle nécessaires à une future dictature mondiale sont désormais en place.

 

 

 

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10
2000 ans d'histoire

Durant ces deux derniers millénaires, la civilisation sera passée par quatre ères successives marquant quatre formes de pouvoir politique:

1 - L'ère des tribus

Pouvoir exercé selon la force (et plus rarement selon la sagesse ou la connaissance).
Comme chez les groupes d'animaux, le pouvoir revient au "mâle dominant".
 

2 - L'ère des empires et des royaumes

Pouvoir héréditaire. Naissance de la notion d'état.
 

3 - L'ère des états-nations

Ere ouverte par la monarchie parlementaire en Grande-Bretagne en 1689, par la révolution française en 1789, et par la fondation des Etats-Unis.

Dans un état-nation, le pouvoir n'est plus héréditaire mais exercé par des dirigeants censés représenter le peuple, et désignés par des élections (état-nation démocratique), ou par un système de cooptation au sein d'un parti unique (état-nation totalitaire).
 

4 - L'ère des conglomérats économiques

Ere initiée à partir de 1954, mise en place au cours des années 70 et 80, et pleinement opérationnelle à partir des années 90.

Le pouvoir n'y est plus de type représentatif ou électif, et il n'est plus localisé géographiquement (contrairement aux tribus, aux royaumes, et aux états-nations).

Il est exercé directement par ceux qui contrôlent le système financier et la production des marchandises. Les instruments de ce pouvoir sont le contrôle de la technologie, de l'énergie, de la monnaie, et de l'information.

Comme tout nouveau pouvoir, il s'érige en remplacement du pouvoir précédent, voué à disparaître.

Enfin, ce nouveau pouvoir est global, planétaire. Il n'a donc ni alternative, ni échappatoire. Il constitue un nouveau niveau d'organisation de la civilisation, une sorte de super-organisme.

 
La résolution des grands problèmes écologiques économiques et sociaux nécessite effectivement l'avènement d'une forme de pouvoir global. De même, l'unification du monde par l'économie et le déclin des états-nations ont été décidés en partie pour une noble cause: rendre impossible une nouvelle guerre mondiale qui, à l'ère atomique, signifierait la fin de la civilisation.

Mais la question est de savoir au service de quels objectifs et de quels intérêts ce pouvoir global doit-il être, par qui doit-il être exercé, et par quels contre-pouvoirs doit-il être contrôlé et équilibré.

La mondialisation (ou "globalisation") n'est pas négative en elle-même. Potentiellement, elle peut permettre l'établissement d'une paix mondiale durable et une meilleure gestion des ressources. Mais si elle continue d'être organisée au bénéfice d'une élite et si elle conserve son orientation néo-libérale actuelle, elle ne tardera pas à engendrer un nouveau type de totalitarisme, la marchandisation intégrale des êtres vivants, la destruction totale de la nature, et des formes inédites d'esclavage.

 

Sylvain Timsit
© Syti.Net 1998

 

Via : La fin programmée de la démocratie - Le blog de Vahine

 

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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 21:41

 

Juste parce que c'est rigolo au premier degré... après on entre dans une autre dimension. S'il y a bien un pôv con dans l'histoire il est là et rien ne pourra changer son coté pathétique surtout pas son lamentable échec comme chef d'état... en attendant la misére est là au quotidien pour beaucoupd'entre nous... tant que nous pouvions vivre une pauvreté choisie et assumée joyeusement, on en rigolait des signes extérieurs de richesse... à présent que ces crétins nous acculent à la misère, c'est moins drôle.

 

 

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Modèle acquis par le chef de l’Etat, un quantième perpétuel Patek Philippe référence 3940G, en or blanc

 

La très chère montre de Sarkozy

 

Pourquoi le chef de l'Etat a-t-il toujours un oeil sur sa montre lors d'un bain de foule? . Sans doute parce que la Patek Philippe (l'une des marques d'horlogerie suisse les plus prestigieuses au monde) qu'il portait au poignet dimanche lors de son meeting à la Concorde, coûte la modique somme de 55.000 euros (65.000 francs suisses). Et, accessoirement, il s'agit d'un cadeau de sa femme. (20 minutes.fr)

 

Suite et vidéo : Sarkozy, le candidat des pauvres craint pour sa montre - Cri du Peuple 1871


 

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16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 08:13

 

 


Fidel CASTRO

Bien des gens ont cru qu’Obama, le premier président noir des États-Unis – quelqu’un, sans aucun doute, d’intelligent et d’instruit, et un bon communicateur – était un émule d’Abraham Lincoln et de Martin Luther King.

Voilà cinq siècles, un Pape, appliquant des concepts de l’époque, assigna par bulle environ quarante millions de kilomètres carrés de terre, d’eaux intérieures et de côtes à deux petits royaumes belliqueux de la péninsule ibérique.

Les Anglais, les Français, les Hollandais et d’autres importants États féodaux furent exclus de cette distribution. Des guerres interminables ne tardèrent pas à éclater, des millions d’Africains furent transformés en esclaves durant quatre siècles et des cultures autochtones, dont certaines étaient plus avancées que celles d’Europe, furent liquidées.

Voilà soixante-quatre ans que la détestable Organisation des États américains (OEA) a vu le jour. On ne saurait passer sous silence le rôle lamentable qu’elle a joué. Beaucoup de personnes – peut-être des centaines de milliers – furent séquestrées, torturées et portées disparues par suite des accords qu’elle adopta pour justifier le coup d’État organisée par le Central Intelligence Agency (CIA) contre les réformes de Jacobo Arbenz au Guatemala. Plus tard, l’Amérique centrale et les Caraïbes, y compris la petite île de la Grenade, furent victimes de la fureur interventionniste des États-Unis sous l’égide de l’OEA.

Son rôle en Amérique du Sud fut encore plus grave et néfaste.

Le néolibéralisme, en tant que doctrine officielle de l’impérialisme, prit une force inouïe dans les années 70 quand l’administration Richard Nixon décida de torpiller la victoire électorale de Salvador Allende en Chili. Une étape vraiment sinistre dans l’histoire latino-américaine démarrait. Deux hauts gradés des forces armées chiliennes loyaux à la Constitution furent assassinés, et Augusto Pinochet fut imposé à la tête de l’État dans le cadre d’une répression sans précédent durant laquelle de nombreuses personnes furent torturées, assassinées et portées disparues.

La Constitution de l’Uruguay, un pays qui s’était maintenu dans un cadre institutionnel pendant de nombreuses années, fut liquidée.

Les coups d’État militaire et la répression gagnèrent presque tous les pays voisins. La compagnie aérienne cubaine fit l’objet de sabotages brutaux, et l’un de ses avions fut détruit en plein vol avec tous ses passagers. Reagan assura la fugue de sa prison vénézuélienne de l’auteur le plus important de ce crime monstrueux et l’expédia en El Salvador organiser l’échange de drogues contre de l’argent afin de financer la sale guerre contre le Nicaragua dont des dizaines de milliers d’habitants furent tués et mutilés.

Bush père et Bush fils protégèrent et exonérèrent de faute les auteurs de ces crimes. Dresser la liste des méfaits et des actes terroristes commis contre l’économie cubaine pendant un demi-siècle serait interminable.

Aujourd’hui, vendredi 13, j’ai écouté les déclarations courageuses prononcées par plusieurs des orateurs qui sont intervenus à la réunion des ministres des Affaires étrangères au Sommet dit de Cartagena. La question des droits souverains sur les îles Malvinas de l’Argentine – dont l’économie est brutalement frappée dans la mesure où elle est privée de leurs importantes ressources énergétiques et maritimes – a été abordée fermement. Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Nicolás Maduro, a déclaré avec une fine ironie à la fin de cette réunion : « On est passé du Consensus de Washington au Consensus sans Washington. »

Place maintenant au Sommet des guayaberas. Le fleuve Yayabo et son nom indien, totalement revendiqué, passeront à l’histoire.

Fidel Castro Ruz
Le 13 avril 2012
21 h 40

version espagnole : http://www.cuba.cu/gobierno/reflexiones/2012/esp/f130412e.ht...

URL de cet article 16397
http://www.legrandsoir.info/le-sommet-de-guayaberas.html
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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 08:53

 

"J'ai été frappée par les policiers tunisiens" : le témoignage de Julie Schneider, journaliste française
Lors de la manifestation de lundi à Tunis, plusieurs journalistes ont été pris à partie. Témoignage.
De notre correspondante à Tunis, , Le Point 9/4/2012
De nombreuses arrestations ont eu lieu pendant les manifestations pour la journée des Martyrs, en Tunisie, lundi.
De nombreuses arrestations ont eu lieu pendant les manifestations pour la journée des Martyrs, en Tunisie, lundi. © Fethi Belaïd / AFP
Avenue Habib Bourguiba. 12 h 30. Cela fait pratiquement une heure que les policiers répondent aux manifestants par des gaz lacrymogènes. Certains n'hésitent pas à user de leur matraque. À l'angle de l'avenue de Paris, des arrestations ont lieu, dont celle de Jaouhar Ben Mbarek, bras en écharpe, membre du réseau Doustourna (mouvement associatif indépendant qui se veut le garant des acquis des Tunisiens). Un homme âgé, cheveux blancs et bien habillé, tente d'échapper à la police. Il tombe devant un lampadaire. Le policier lève sur lui sa matraque. Un journaliste intervient pour l'arrêter. Je m'approche. Quelques policiers arrivent. Face au cordon qui s'est mis en place près de l'homme, ils ne font rien.
C'est le flou total. La scène est surréaliste. Des gens courent partout, des gaz lacrymogènes sont envoyés, des policiers chargent, des camions arrivent. Une femme crie, se débat. Elle est maintenue par deux policiers, visage découvert. D'autres portent des cagoules. Je lance un "sahafié", journaliste en arabe. Je prends une photo. Le policier à la gauche de cette femme, portant des lunettes à monture fine, les cheveux courts et un haut marron, abaisse mon appareil. Dans ses yeux, seule la colère transparaît. Je m'exécute et lui reprécise que je suis journaliste. À ce moment-là, des hommes arrivent. Certains ont des uniformes, d'autres non. L'un d'entre eux essaie de m'arracher mon appareil photo. Je maintiens mon boîtier avec ma main droite. Dans ma main gauche, j'ai mon carnet et mon stylo. Je suis bousculée. Je ne peux pas accéder à ma carte de presse qui se trouve dans la poche droite de mon blouson.

Coups dans le dos, dans les fesses

Tout va très vite. En quelques minutes, je me retrouve au sol. Je reçois des coups dans le dos, dans les fesses. Je porte mon sac à dos sur le devant. Plus pratique pour sortir mon matériel. Dans l'agitation, je perds mes lunettes de soleil. Je ne pense pas à repréciser que je suis journaliste, je ne pense qu'à mon appareil photo, à ma carte mémoire, aux clichés que j'ai déjà pris. Le besoin de se focaliser sur quelque chose d'autre est le plus important. Le besoin de ne pas réaliser ce qui se passe supplante le reste. Je ne sais pas combien de temps la scène a duré. Je ne cesse de penser à mon appareil. En tentant de le retenir, mon pouce, coincé dans la lanière, se tord. Depuis, il est gonflé et bleu.
Finalement, au loin, j'entends mon appareil se faire fracasser sur le trottoir. Plusieurs fois. Des gens me hissent et me relèvent. Policiers ? Civils ? Je ne sais pas. Je suis poussée, tirée vers un fourgon de police. Un représentant du Pôle démocratique moderniste intervient et lance que je suis journaliste. Je le répète alors. Rien à faire. Je reçois encore des coups sur la tête. Certains sont donnés avec le plat de la main. D'autres, je ne sais pas. Des matraques peut-être. Aucune idée.

Sourire mesquin

La plupart des policiers s'éloignent pendant que d'autres m'emmènent à l'arrière d'un fourgon parqué non loin. Des personnes continuent de se faire arrêter. Pensant qu'ils cherchent à me mettre en sécurité, je relâche la pression. Je suis de nouveau poussée, j'ai alors l'impression qu'on veut m'embarquer. Je reprécise que je suis journaliste. Je glisse mes doigts dans les barreaux blancs du fourgon bleu pour prendre appui. Ma carte de presse est toujours dans mon blouson. On ne m'a pas demandé de la présenter. Un militant d'Ennahda, que j'ai rencontré à plusieurs reprises lors de meetings ou au siège du parti, apparaît. Il parle aux policiers. Je suis alors relâchée.
Je me dirige vers le lieu où mon appareil a été fracassé. Je retrouve mon objectif, à peu près intact. Un homme vêtu de noir passe, me le prend et le balance sur le sol avant de se retourner et de me lâcher un sourire mesquin. L'objectif est éclaté en plusieurs morceaux. Je ramasse les débris. Des policiers les poussent à coups de pied. Je suis à la recherche de ma carte mémoire, mais rien. Je reste quelques minutes en retrait avec d'autres journalistes pour observer la scène. Des policiers passent sur des scooters. Des camions arrivent. Encore des charges. Toujours des gaz lacrymogènes, dont le goût âpre reste des heures dans la bouche.
Avec le calme, la douleur se fait sentir, devient plus vive. J'ai des hématomes un peu partout. Sur le chemin du retour, je constate que j'ai du mal à marcher. L'avenue de Paris offre le même spectacle de désolation. Des enfants qui se promenaient avec leurs parents crient et pleurent. Les devantures des magasins sont baissées. C'est alors qu'un homme me tend une fleur. Fragile, de couleur fuchsia et odorante, elle contraste avec l'âpreté et la violence ambiantes.
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Basta ! Journal de marche zapatiste multilingue يكفي ! جريدة المسيرة الزاباتية المتعددة اللغات: Que les Allemands paient d’abord: relevé des dettes de guerre allemandes envers la Grèce

 

Tunis, 9 AVRIL 1938
Tunis, 9 avril
7 avril 2012 : Un autre samedi ordinaire à Tunis
Forum Social Mondial 2013 : La Tunisie terre d’accueil de dizaines de milliers d’acteurs sociaux du monde entier
Ces torches humaines qui ne parviennent pas à éclairer la nuit
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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 17:44

 

Un article de Guy Delorme
 
C’est d’une seule voix que les BRICS, réunis jeudi 29 mars à New Delhi, ont réaffirmé leur refus de toute ingérence étrangère en Syrie et leur soutien au plan de paix défendu par Kofi Annan, sur la base de l’ouverture d’un dialogue régime-opposition et de la mise hors d’état de nuire des groupes terroristes.
30 mars 2012

Déjà unis économiquement, les cinq nations constitutives des BRICS – le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud – sont convenues de resserrer leurs liens politiques et diplomatiques. Cela vaut pour la Syrie, à laquelle les BRICS vont apporter une aide humanitaire, pour pallier les conséquences de l’embargo économique occidental et des destructions causées par les combats, mais aussi pour l’Iran dont les participants au sommet de New Delhi ont tenu à souligner le rôle dans le développement pacifique et la prospérité de la région, ce qui à valeur de « véto » aux condamnations et menaces occidentales relatives à ce pays.

D’ailleurs, Dimitri Medvedev a annoncé dans un discours d’ouverture du sommet que les BRICS allaient s’atteler à une meilleure « coordination » entre eux et les Nations-Unies, afin de mieux faire appliquer les lois internationales, et plus concrètement empêcher que le Conseil de sécurité soit utilisé comme un moyen de pression sur les pays dont les politiques ne correspondent pas avec celles de « certains membres » du dit Conseil : là, l’allusion est plus que transparente aux récents agissement euro-étatsuniens à New York contre la Syrie.

Bref, on l’aura compris, le 4e sommet des BRICS voit la naissance d’un pôle, anti-impérialiste plutôt qu’anti-occidental, véritable contrepoids géopolitique à l’hégémonisme et à l’interventionnisme euro-étatsunien, jamais vraiment contenu depuis le premier conflit irakien en 1991. Et ce front du refus a vu le jour, on peut le dire, à la faveur de la crise syrienne : au cours des mois écoulés, Russes et Chinois, suivis par les trois autres BRICS mais aussi nombre de nations latino-américaines, arabes ou asiatiques, ont en effet pris la mesure de la mauvaise foi, de l’ingérence et de l’arrogance des diplomaties américaine, britannique, française, eurocratique et de leurs alliés objectifs arabes.

En voulant, grisés par leur « succès » libyen, s’« offrir » la Syrie comme ils s’étaient naguère « payé » l’Irak, les Occidentaux ont vraiment joué l’ingérence « de trop » : non seulement ils ont échoué à subvertir la Syrie, qui a résisté autour de son président une longue et difficile année, mais ils ont achevé de faire prendre conscience au reste du monde qu’ils n’étaient pas les bons apôtres de la paix et de la démocratie qu’ils prétendaient être depuis plus de vingt ans. Le front des BRICS est une première réponse à cette tentative de mise au pas de la planète : une réponse d’ampleur car à eux cinq, les BRICS rassemblent déjà 45% de la population de la planète et un quart de son P.I.B. !

Décidément, la Syrie a bien été le révélateur d’un malaise universel !

Guy Delorme
InfoSyrie, 30 mars 2012.

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 11:08

 

Un “drame lyrique” après le 12 février 2012

mardi 20 mars 2012

Dans beaucoup d’événements et de protestations à travers le monde sur les récents développements en Grèce, de nombreux sympathisants ont utilisé le fameux slogan, tout de même populiste, “Nous sommes tous des grecs”. Quel raisonnement ce slogan exprime-t-il et quel impact direct ou indirect a-t-il sur ceux qui luttent sans chefs en Grèce ?


Certaines personnes ressentent probablement de la compassion pour les “pauvres grecs” ou appréhendent ce qui les attend dans leur propre futur. Ils sont (mal) informés, principalement par le prisme des médias de masse et les réseaux sociaux, sur le fait inquiétant que la Grèce serait soumise à des mesures d’austérité “injustes et non-démocratiques”, des mesures d’austérité et des coupes budgétaires sauvages ; et qu’il ne s’agirait de rien d’autre que cela… C’est peut-être le fait du marketing politique ou des “publicitaires” patriotes qui ont réintroduit dans la scène politique globale une des citations patriotiques les plus connues en anglais (attribuée à P.B. Shelley en 1821 dans “Hellas, a lyrical drama”). Quoi qu’il en soit, la déclaration fut largement reprise publiquement à travers les réseaux sociaux et par la suite, dans les rues. Ainsi aujourd’hui la propagande de masse qui s’y rattache continue de grandir, souvent accompagnée des symboles tels que des drapeaux nationaux, ou des figures grecques anciennes. Plusieurs entités (de l’extrême-droite aux gauchistes patriotes) promeuvent encore la “solidarité avec le peuple grec", en l’identifiant à une qualité nationaliste, citoyenne, voire même avec des racines particulières. Bien sûr ce slogan affiche une vision pro-nationaliste, et finit non seulement par piéger tous ceux qui adoptent le slogan “tous grecs” dans une projectualité d’unité nationale, mais renforce aussi la propagande médiatique de l’État, qui calomnie et pourchasse tout sujet politique radical et actif dans diverses luttes sociales sur le territoire contrôlé par l’État grec et au-delà.

Au lieu de briser les compartiments étanches dans lesquels le système capitaliste nous a confinés jusqu’à maintenant, au lieu d’amener la cause révolutionnaire plusieurs pas au-delà d’une lutte délimitée, cette imposture du “tous de la même nationalité” capture ses naïfs suiveurs dans des mouvements réactionnaires qui peuvent facilement êtres intégrés et contrôlés par le système. C’est pourquoi les forces néolibérales et d’extrême-droite ont accueilli une telle vague de soutien de façon “optimiste”, alors que les néo-nazis renforcent sans être dérangés leur campagne électoraliste de haine raciste en Grèce, rassemblant aussi “tous les grecs”…

Dans cette partie du monde, comme dans beaucoup d’autres, l’État et les patrons attaquent férocement les opprimés. Les élites financières et patronales conduisent une attaque sans merci contre les parties les plus vulnérables de la société, arrachant au système bourgeois son vernis “démocratique”, qui a été maintenu en place pour des raisons “tactiques”, en vue de réprimer, asphyxier ou pacifier toute contre-attaque potentielle. Les gens à l’étranger voient toujours plus de gens prendre les rues dans les villes grecques, alors que beaucoup refusent de rester calmes et préfèrent attaquer directement les structures qui transforment nos vies en un seul effort pour survivre.

Chaque fois que le soutien à ceux qui luttent et se battent se repose sur un fond abstrait appelé nationalité, le schéma patriotique se reproduit, donnant un coup de main à l’État et aux patrons supra-nationaux pour étouffer les luttes sociales qui s’intensifient, pour asseoir à nouveau ce que nous voulons détruire : la paix sociale. De plus il offre à des groupes de manifestants très hétérogènes “l’abri” de l’unité nationale. Rien ne peut mieux faire le pont entre les contrastes que l’unité nationale : un grand idéal unifiant les gens contre un ennemi ou une menace interne ou externe inexistante. Et chaque autorité use de ces armes en des temps d’émeutes et de révoltes, dans des périodes de tensions qui présentent souvent les caractéristiques d’une guerre civile.

Rien ne peut nous rassembler avec nos oppresseurs et exploiteurs. Aucune frontière ne peut contenir nos rêves. Aucun drapeau d’une nation souveraine ne pourra, même vaguement, refléter nos luttes. Le plus fort des facteurs d’unité pour nous, anarchistes et libertaires, pas seulement en Grèce mais dans le monde entier, est le fait que nous vivons dans le même contexte de dépossession généralisé, que nous reconnaissons ce fait et que la flamme de notre passion pour la liberté brûle et brûlera aussi longtemps que nous vivrons ; jusqu’à ce que, individuellement et collectivement, nous jetions nos habitudes, comportements et mentalités imposés à nous depuis tant d’années, jusqu’à ce que nous ayons aboli une fois pour toute tous les États et leurs lois, le Capital et ses structures. Sur notre chemin, le germe patriotique est un obstacle qui doit être combattu sans cesse.

Ainsi, tout soutien mené avec de tels “slogans” faciles à retenir et à digérer, provoque en fait l’effet opposé d’une insurrection. De plus, il se montre dommageable pour le sens même de la solidarité entre les opprimés. Nous ne pouvons plus voir la solidarité être transformée en des messages de soutien vendus qui ne conduisent qu’à des réveils nationalistes... La solidarité est notre arme et nous la défendons dans les batailles continues contre le Pouvoir, à l’intérieur comme à l’extérieur des murs des prisons.

Nous ne sommes ni pro-nationalistes ni patriotes ; nous sommes des traîtres nationaux qui veulent propager la révolte.

Contre tous les états et toutes les patries

Retraduit par nos soins de l’anglais de Contrainfo.

via : Le patriotisme global - Base de données anarchistes

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 10:41

 

C’est tous les jours que ce monde produit de l’horreur

C’est tous les jours que ce monde produit de l’horreur. Dans les guerres que se mènent les États entre eux, ou contre des groupes qui, s’ils ne sont pas à proprement parler des États, ne rêvent que de pouvoir et de domination sociale et politique. A coups de bombes et autres armes frappant plus largement que les seuls adversaires soi-disant visés, c’est-à-dire frappant des centaines et des milliers d’individus qui ne demandaient pas à prendre part à ces guerres, en tout cas qui ne souhaitaient pas en crever. Cette tuerie et cette mutilation permanentes s’étendent jusque dans les conséquences sociales dues au capitalisme : par son travail, son industrie, ses nuisances, les maladies qu’il provoque en pagaille. Jour, après jour, après jour.


Cette horreur diffuse devient banale, on ne l’évoque qu’en citant des chiffres : dix morts par-ci, trente morts par-là, des centaines et des milliers de blessés. Banale comme une hécatombe suite à un tsunami, un tremblement de terre, fatale comme le sont les fureurs et le déchaînement périodique de la nature. On l’évoque donc (il est parfois plus profitable pour certains d’évoquer le drame que de le taire, les larmes mêmes pouvant être productives de façon intéressante dans ce monde pourri), on la glisse dans un bulletin d’information, rapidement, car on n’a au fond rien de bien substantiel à en dire. N’oubliez-pas, citoyens, le drame est là, la mort frappe toujours à nos portes, et face à elle, combien est douce la sécurité et la stabilité que l’État et l’afflux de marchandises vous apportent ! Que le petit quotidien de la survie continue et tout ira fort bien.

Mais tout à coup, voilà qu’un fait parmi d’autres arrête le temps qui passe, qu’une horreur parmi d’autres crève l’écran, que la normalité fait une pause, voilà qu’on devrait se mettre à réfléchir, alors que le reste du temps il faut juste courir vers nulle part. Voilà qu’il ne s’agit plus de quelques « brèves de l’horreur », lointaines et insignifiantes, mais de l’Horreur, avec sa figure terrifiante, la mort terroriste juchée sur un puissant scooter et revêtue de noir, qui a la fourberie de se masquer sous un casque intégral, pour échapper aux preux chevaliers de la police judiciaire. Elle laisse sept morts derrière elle.

Revenons rapidement en arrière. Oui la mort frappe continuellement, pas la mort qui vous enlève tranquillement la vie, pas juste celle qui fait que vous vous endormez dans votre lit un soir sans vous réveiller le lendemain matin. Pas juste celle qui vient vous rappeler que, bon gré, mal gré, la vie des êtres humains ne dure que quelques décennies et qu’il y a une fin à toute chose. Non, celle qui tape brutalement, qui laisse son paquet d’estropiés et d’amputés dans son sillon, en plus des cadavres ; celle qui laisse aussi la terreur, qui cherche à l’inscrire dans le crâne de ceux qui survivent. Qui veut frapper les esprits pour mieux paralyser le corps, déposséder les individus de toute prise en main autonome et concrète de leur existence. Comme nous le disions, cette mort-là a des médiateurs, des responsables particuliers. Ils agissent toujours au nom d’une idéologie, qu’elle soit politique ; démocratique ou non, ou bien religieuse, peu importe quelle religion particulière historiquement, ou bien tout ça à la fois. La faux qui s’abat pour occire et terroriser ne tombe pas du ciel, ou si cela arrive, c’est par un avion bombardier, ou par un lance-missile à longue portée, et pas par les foudres divines. Elle ne vient pas d’une « main invisible », mais d’un bras souvent vêtu de kaki, et peu importe quel écusson y est épinglé.

Dans le cas qui amène ces réflexions, il aurait été en effet fort plausible que sous l’habit noir du « motard déséquilibré », se cache aussi le kaki, puisqu’une des premières éventualités énumérées était qu’il s’agisse d’un ancien para à tendance néo-nazie voulant épancher ses pulsions racistes sur d’anciens collègues trop basanés à son goût, et sur des personnes identifiées comme « juives ».
Ce qui, accordons-nous sur ce point, était de l’ordre du possible. Mohamed Merah, l’homme identifié et finalement exécuté par le RAID, avait par le passé tenté de s’engager dans l’armée, au sein de la Légion étrangère. Il aurait donc tout aussi bien pu tuer autrement, et ailleurs. On l’a vu il y a quelques semaines, lorsqu’un G.I. américain en poste en Afghanistan est sorti de son camp pour aller tirer dans le tas dans un village voisin, massacrant indistinctement plusieurs personnes. Et oui, l’armée française est bien active en Afghanistan -et ailleurs- sous l’égide de l’OTAN ; occupation que les États appellent « mission de sécurisation, d’assistance et de transferts des compétences en ce domaine à l’État Afghan », et que nous appelons simplement guerre et occupation militaire. Cela signifie, à moins de vouloir changer la signification des mots, bombarder, tuer, massacrer, pacifier par la force et la contrainte, contrôler, humilier, perquisitionner et au besoin exécuter. Si le « tueur de Toulouse » avait été engagé à l’époque dans l’armée, force aurait été de conclure qu’il aurait été formé à l’école même de l’État. On ne l’aurait alors pas désigné comme « tueur sanguinaire », mais comme « simple soldat ». Dans le cas de Toulouse et de Montauban, l’acte d’appuyer sur la gâchette n’a pas été donné par le commandement militaire, et les cibles n’ont pas été désignées par lui. Pas cette fois-ci, précisément. Mais dans bien d’autres situations, dans bien plus de situations, ça l’est.

Aussi quand l’État décide de rayer de la carte des villages et des villes entières, donc des milliers de vies humaines, par le napalm, la bombe thermonucléaire, les fameuses frappes chirurgicales ou toute autre joyeuseté en sa possession, c’est la raison qui parle, la civilisation, la démocratie, et même, allons-y dans le cynisme, le Progrès et la « liberté ». Il y a donc l’horreur et les massacres justifiés, les guerres justes et les guerres saintes, et puis il y a le « tueur à scooter de Toulouse ». Celui-ci est, selon une foule d’experts qui accoure la bave aux lèvres dés que le sang coule sur le trottoir, un « fou isolé », un « déséquilibré aux motivations idéologiques », un « terroriste individualiste » (sic). Soyons clairs et nets : un type comme celui-là, on ne va pas pleurer sa mort. Mais ceci dit soyons clairs et nets jusqu’au bout : qu’est-ce qui, ces derniers jours, a fait la teneur de ce que politiciens, médias et représentants communautaires ont qualifié de « drame national » ? Voilà qu’une réponse fuse, évidente : « on ne s’en prend pas aux enfants » et « s’attaquer à des personnes en fonction de leur religion, couleur de peau, ou origines supposées, c’est de la barbarie ».

De la barbarie, bien. Je ne connais pas, personnellement, de barbares, j’en suis désolé. Je ne connais que des individus devant survivre au sein de la civilisation, entre les mailles de la grande broyeuse économique (qui mange aussi des enfants), que la politique vient souvent racoler sous des fanions verts, bleus, roses, rouges, tous tricolores au final. Certains s’y accommodent assez bien, d’autres n’en peuvent plus ; les uns crient « vive la patrie ! », d’autres en ont marre et se tirent une balle dans la tête ou se pendent, en laissant un mot disant à peu près « Travail m’a tuer ». Les uns se débrouillent comme ils peuvent pour grappiller quelques miettes, quitte à faire une crasse à un autre forcé lui aussi de se débrouiller. Les uns vantent sourire aux lèvres les vertus de cette société, du labeur et de la famille, les autres (parfois ce sont les mêmes en fait) se shootent au Prozac, juste pour... continuer. Il y en a aussi qui en ont plus qu’assez de cette foutue vie de merde, mais qui avant de casser leur pipe se rebellent, mordent la main du maître, pourrissent la vie du donneur d’ordres. Certains parmi eux s’en tirent pas trop mal, d’autres (combien de millions sur cette planète murée ?) finissent derrière des barreaux. D’autres sont assassinés par les flics. D’autres tirent dans le tas, souvent en revendiquant une cause, parfois par ce qu’on appelle par défaut nihilisme.

Je vois très bien tout ça, mais je n’ai jamais vu de barbare. Barbare, barbare... ah oui, le barbare, celui qu’on définit par opposition à la civilisation. Il y a la civilisation, et il y a la barbarie. Les barbares et les civilisés. Les citoyens et les sauvages. Les uns sont courtois et polis, mangent à table et sont propres, sont sages à l’école, utiles à la société, et celle-ci leur rend hommage par une petite dalle de marbre à l’heure dernière. Les autres... Quelle horreur ! Mais là, il s’agissait d’un nouveau type de barbare, un barbare roulant en T-MAX Yamaha et équipé d’armes automatiques. Un barbare à la pointe de la technologie, et animé par une idéologie. Mettons un peu d’ordre dans tout ce merdier. Armes de guerre, puissant engin à moteur, racisme, idéologie, agissement froid et maîtrisé, art de la gâchette et même camera embarquée. Notre barbare n’était pas habillé de peaux de bêtes, il ne tenait pas de gourdin grossièrement taillé, il avait sûrement en tête tout un argumentaire bien raisonné pour expliquer pourquoi il faut méthodiquement et froidement éliminer tout ce qui est « juif » (les militaires, c’est encore autre chose) de la surface du globe. Isolé disait-on ? « Fou » ? « Terroriste » ?

Isolé. Certainement pas. Pour notre grand malheur, des personnes qui, sans peut-être appuyer sur la gâchette à tout va, sont animés par l’idéologie raciste et/ou religieuse, il y en a eu un paquet dans le passé, il y en a encore plein aujourd’hui, et ce à tous les échelons et postes de la société, « serviteurs de Dieu » aussi bien que militaires, simple quidam anonyme ou personnage d’État. Le « tueur à scooter » agissait peut-être seul, mais ce qui le mettait en branle, son idéologie rance, occupe aussi l’esprit d’un grand nombre de gens. En d’autres termes, on parle d’arbre qui cache la forêt ou de pointe visible de l’iceberg.

Fou. Comment dire... Ce terme, en fin de compte, est aussi bancal que celui désignant les fameux « barbares ». Qui est fou, qui est « sain d’esprit » et incarnation de la Raison Pure, vaste question, qui agite peut-être frénétiquement les pensées et calculs des spécialistes, sociologues, médecins, généticiens, psychologues, psychanalystes, psychiatres et autres psychothérapeutes, mais qui à vrai dire nous laisse un peu indifférents. La folie est tantôt décrite comme l’incapacité à se conformer aux normes sociales, tantôt comme résultant au contraire d’une overdose de normalité, on parle des fous d’amour, des fous à lier. L’argent, le pouvoir, l’environnement déprimant, le travail, la jalousie, la voiture comme le métro, la possession et la dépossession, l’enfermement, les médicaments mêmes, rendent les gens « fous ». La société rend « fou ». Parler de folie dans ce cas précis, c’est empêcher de mettre le doigt sur l’idéologie et la logique morbide qui est derrière l’acte.

Terroriste. Pour l’instant, on sait que le tueur a tué, et qu’il a crée une certaine terreur. Peut-être son but était simplement de tuer, peut-être voulait-il à la fois tuer et répandre la terreur. Mais on ne le sait pas. Nous pensons en avoir assez dit au début de ce texte concernant cette question du terrorisme : qu’on invoque le Führer, je ne sais quel Dieu ou prophète, ou la République démocratique, un massacre (plus ou moins discriminé, ça ne change pas grand’ chose à l’affaire) reste un massacre, et le pouvoir reste le pouvoir, la domination veut dominer, et pour cela, tuer en masse et terroriser vont de pair ; terroriser et contrôler (de façon plus ou moins violente), terroriser pour exploiter. L’État est nécessairement terroriste, c’est lui qui a crée le concept de Terreur et la réalité qui va avec.

Et c’est l’État qui prétend, pas seulement depuis ce lundi ou quatre personnes ont été abattues devant et dans une école à Toulouse, mais depuis des décennies, mener la lutte « anti-terroriste ». « La République est bien plus forte que le terrorisme », clame le chef de l’État. On lui répondrait facilement (si on avait cette idée bizarre de vouloir dialoguer avec le pouvoir) : « La République est forte comme le terrorisme, par le terrorisme ». Certes, il serait simpliste de ne voir dans la domination que la résultante de la terreur, imposée avec force. Il y a bien aussi, une forme de consensus, d’intérêt parfois partagé entre l’État et des pans de la société, d’acceptation plus ou moins teintée de dégoût. De la servitude volontaire et de la résignation, de la servilité par lâcheté ou par conviction, par peur ou par résignation. Une résignation monnayée, peu ou prou. Une soumission obtenue par la menace de crever de faim, de se retrouver à la rue. Par la carotte et par le bâton, par le salaire et par la prison.
Toujours est-il que le gouvernement en a profité pour décréter le passage au niveau « écarlate » du plan Vigipirate, soit le niveau maximum, dans la région Midi-Pyrénées et les départements limitrophes. Pas un seul des salauds politiques, adorateurs du pouvoir, ne l’a critiqué sur ce point, et ça n’étonnera que les niais. Voici, dans le verbiage chatoyant propre au langage de l’État, ce que vise le plan Vigipirate élevé à ce niveau : « prévenir le risque d’attentats majeurs (simultanés ou non), mettre en place les moyens de secours et de riposte appropriés, des mesures particulièrement contraignantes pouvant être mises en œuvre, protéger les institutions et assurer la continuité de l’action gouvernementale". En deux mots comme en mille : occupation policière et militaire à chaque coin de rue, surveillance omniprésente, possibilité de contrôles à tout instant, en tout lieu et sans « justification formelle », peur diffuse. Il s’agit du dernier stade avant l’état d’urgence. La même chose qu’en temps normal, est-on tenté de dire. Oui, seulement avec l’effet d’annonce en plus, et avec un peu plus d’intensité et surtout plus de moyens. Le plan Vigipirate est activé depuis le début des années 90, au niveau « rouge » depuis les attentats de Londres en 2005. Mais la démocratie se réserve tout le temps la possibilité de resserrer et de desserrer l’étau de son contrôle social sur les populations en fonction de la situation : émeutes généralisées, situation pré-insurrectionnelle, état de guerre, catastrophe nucléaire...Les situations dites d’urgence, décrétables et multipliables à l’envie, permettent de mieux ancrer dans l’esprit et la peau de tout un chacun l’habitude d’être parqué, surveillé, déplacé, fiché, fliqué. De réaffirmer le monopole de la violence entre les seules mains de l’État, et de façon visible, démonstrative même. Il est donc vain de s’indigner face à de supposées « lois d’exception » qui seraient l’envers de la normalité démocratique. Les deux sont inséparables.

Que dire aussi de ce monde polarisé en identités imaginaires ? Lorsque le tueur assassine des personnes d’origine musulmane, on convoque les dits « représentants » de la « communauté » musulmane pour exprimer son chagrin. Puis lorsqu’il tue des personnes d’origine juive, on convoque les équivalents juifs. Comme si le chagrin causé par la mort d’un individu ne concernait que ses co-religionnaires, comme si le chagrin devait forcement appartenir à un groupe social bien défini. C’est dans cette confusion identitaire bien typique de l’époque, additionnée à ce que Dagerman appelait la « dictature du chagrin », que le voile nauséeux de l’autorité assoie la domination de ses sujets. Pourquoi le président se sent-il obliger d’aller s’expliquer avec le premier ministre israélien à chaque fois qu’un crime raciste est perpétré contre une personne désignée par ses agresseurs comme juive ? Ces personnes appartiennent elles à l’Etat israélien ? Ces personnes appartiennent elles à une quelconque communauté avant de s’appartenir à elles-mêmes ? Quand cela arrange le pouvoir, les victimes sont d’abord françaises, des « enfants de la République », et quand il faut brosser dans le sens du poil les lobbys religieux, on use du discours contraire. Quoiqu’il en soit on reste dans le culte de la charogne et les logiques politiques et électoralistes de récupération ou non, selon les opportunités.

Dans une unanimité touchante, nos écolo-socialo-souveraino-centro-frontdegaucho-facho-réacto mêlent donc leurs voix pour entonner : « Vive la République ! Vive l’Union Nationale ! ». Les quelques voix critiquant partiellement ce chantage se sont empressées de préciser qu’elles encourageaient par ailleurs le travail des enquêteurs et des forces de l’ordre, à savoir la Section Anti-Terroriste, et qu’en cas de changement de majorité au parlement, les moyens des services de renseignements seraient augmentés.
L’Union Nationale, parlons-en. Celle qui s’enthousiasmait dés le XIXe siècle pour aller porter les lumières républicaines dans les contrées lointaines à coup de canons, de sabre et de goupillon, celle qui permit la boucherie de 14-18, celle qui porta Pétain sur un trône, celle qui releva le capitalisme en 45 en larguant quelques bombes à Sétif et en laissant bien tranquilles les collabos, qui massacra, tortura et jeta allègrement dans la Seine pendant la guerre d’Algérie. Celle qui permet au pouvoir de mieux isoler, mater et éliminer les rétifs, les rebelles, les sans-patrie, les révolutionnaires, ceux qui crachent sur tous les drapeaux et tous les régimes. Qui refusent d’aller se faire trouer la peau et de trouer la peau des autres pour des intérêts qui ne sont pas les leurs, qui ne le seront jamais.

Nous sommes de ces derniers, et nous comptons bien ne pas rester impuissants dans la posture du refus. Nous refusons et nous combattons à la fois le chantage de l’unité nationale, le ralliement sous la bannière républicaine, qui est toujours l’horreur étatique et capitaliste. Nous refusons tout autant de crier avec les loups avides de racket communautaire et religieux, cette autre forme de muselage universel qui, loin de s’opposer à la domestication politique et au règne de l’argent, en est leur compagnon de route historique, très efficace pour diffuser hiérarchie, fatalisme, obéissance et division entre pauvres.

Si nous autres opprimés, indésirables et révoltés dans ce monde, devons critiquer et combattre jour après jour tout ce qui fait de nous des esclaves, ça ne sera jamais en tirant dans le tas, ni pour répandre la terreur et l’horreur, mais précisément pour en finir avec tout ce qui en est la cause : l’État, le racisme et le nationalisme, l’argent, Dieu.

Pour la liberté.
La liberté pour tous et toutes.

Ni citoyens, ni flics
Ni fascisme, ni démocratie
Ni religion, ni terreur
Ni fric, ni État
Ni patrie, ni nation, ni frontières
Ni maîtres, ni esclaves.

20 mars 2012.

 

Source : Terreur et union nationale - Base de données anarchistes

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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 16:23

 

Canada : le Québec est devenu un État policier

(Source : Cyberpresse)

Les policiers avaient atteint leur but: déranger une simple marche qui se déroulait dans le calme, écrit Gabriel Boisclair. PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

Nous vivons dans un État policier.

Jeudi soir, j’ai constaté que l’expression de mes idées politiques était réprimée par des grenades. J’ai encore la vision de l’explosion à quelques mètres de mon visage, j’ai encore les oreilles qui résonnent.

J’ai fait l’expérience de la répression gratuite et arbitraire. Non, ce n’est pas vrai, ce n’était pas vraiment arbitraire. C’est parce que nous défendions des idées politiques critiques que nous avons eu droit à la police antiémeute et à des explosifs.

La manifestation contre la brutalité policière se déroulait dans un calme incroyable, de la manière la plus pacifique qui soit. Nous étions à la queue de la manifestation, des policiers nous suivaient, pas trop loin derrière. Nous marchions tranquillement dans la rue Sherbrooke.

Près de la rue Hutchison, les policiers ont commencé à charger. Nous n’avons jamais été avertis de quoi que ce soit. Jamais les policiers, qui étaient pourtant très présents et commençaient à nous encercler, ne nous ont prévenus que la manifestation était devenue «illégale» ou que nous devions nous disperser. Il n’y avait pas de casse, pas de violence, il n’y avait même pas de slogans antipoliciers pour «excuser» leur charge. Rien du tout, on ne faisait que marcher.

Les policiers ont chargé sans nous rentrer dedans. Pas encore. C’était de l’intimidation, tout simplement. Quand ils ont chargé, plusieurs manifestants ont commencé à courir, en panique. Les policiers avaient atteint leur but: déranger une simple marche qui se déroulait dans le calme. Et faire peur, car oui, ça faisait peur. Entendre et voir des dizaines de policiers en armures courir derrière toi, ça fait peur. Tu ne sais pas ce qu’ils vont faire. Tu te dis que tu n’as rien fait, qu’il n’y a pas eu de grabuge, alors pourquoi chargeraient-ils? Pourquoi frapperaient-ils? Mais ils approchent et ils font du bruit, alors tu paniques et tu cours.

Puis nous nous sommes ressaisis et nous avons recommencé à marcher calmement. Peu de temps après, boum! Une grenade assourdissante explose à quelques mètres devant moi, environ un pied au-dessus de ma tête, c’est-à-dire à deux mètres du sol. C’est la première fois que je voyais une explosion d’aussi près. Le son de la déflagration résonne encore dans mes oreilles.

La panique gagne plusieurs manifestants, qui recommencent à courir. Boum! Une autre grenade explose non loin. À ce moment, la police antiémeute charge pour vrai et un manifestant se fait engloutir par les policiers. La grenade atteint son but: séparer la manifestation. Je fais partie du lot qui se fait séparer. Nous marchons dans la rue Aylmer, car les policiers nous empêchent de rejoindre la manifestation rue Sherbrooke. Ils utilisent des arguments convaincants: boum! Une autre grenade explose derrière nous.

Ma copine et moi décidons alors que c’est terminé pour nous. Nous parvenons à nous éloigner de la manifestation et des policiers. C’est terminé pour nous, mais seulement pour cette fois-ci. Car une telle violence gratuite nous révolte. La répression policière basée sur le profilage politique, c’est digne d’un État policier.

Nous sommes en colère.

Et nous imaginons bien comment peuvent être en colère ceux qui reçoivent des coups et se font arrêter parce qu’ils manifestent. Comment ceux qui sont victimes chaque jour de la répression policière doivent être encore plus en colère. Nous comprenons pourquoi nombreux sont ceux qui haïssent la police, pourquoi il y a un sentiment de révolte dans l’air.

Nous retournerons aux manifestations. Ils ne nous auront pas comme ça. Pas avec la peur. S’il faut lutter pour la démocratie, alors nous lutterons.

 

Gabriel Boisclair
L’auteur détient un baccalauréat en science politique et étudie présentement en acupuncture au cégep

 

Source : Canada : le Québec est devenu un État policier « État du Monde, État d'Être

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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 02:07

 

Info ou intox... je n'ai pas trouve le lien vers la directive en question, mais l'interdiction du cash semble fort tendance....Même si je ne partage pas le ton de l'article, linformation qu'il contient est importante. J'avais publié un texte sur la limitation des échanges en espèces en Belgique et sur les suspicion qui pèse à présent sur les paiements en espèces aux USA. C'est une dérive inquiétante vers le tout contrôle, les limites posées au dévelopements d'une économie alternative et l'exclusion totale de ceux qui ne disposent  pas d'un compte en banque. A surveiller en tout cas !!!

Voir aussi  

Vers un Monde Sans Cash (Info ou intox ???)

USA : Vous Avez Plusieurs Cartes SIM ? Vous Etes un Terroriste !

USA – Un Homme Poursuivi pour Troc

 


L’Allemagne va dès le mois d’aout 2012 interdire les paiements en espèces

Voila donc que les politiques allemands se mettent en tête d’interdire le cash tout simplement. La directive de l’UE 2009/110/EC  a été adoptée en septembre 2009 dans l’indifférence générale alors qu’elle introduit un concept très dangereux : la monnaie électronique. Alors qu’avec l’argent papier qui a une existence physique, nos gouvernants nous ont dilapidé nos richesses et endetté sur « plusieurs générations », la monnaie immatérielle sous formes de 0 et de 1 dans des ordinateurs gérés par les banquiers sera la fin de toute valeur au travail et au patrimoine humain.

L’Allemagne va dès le mois d’aout 2012 introduire des restrictions sur le paiement en espèces dans le but d’interdire l’argent dès cet été. En Italie, depuis le 4 décembre 2011, sous la pression de Mario Monti, il n’est plus possible de payer plus de 1000 Euros en espèces. Rappelons que Monti a est un des membres les plus influents du Bilderberg  et un ancien conseiller de Goldman Sachs. Au mois de novembre 2011, il a été parachuté sénateur à vie puis premier ministre après l’éviction de Berlusconi.

En Belgique, la limite est de 5000 Euros. Ces seuils seront abaissés rapidement jusqu’à 0 et ça sera l’avènement de la monnaie

électronique. Les régimes en place et les banques pourront alors contrôler 100% des échanges entre les gens. Tout le monde sera alors transformé en esclave de la dette donnant du sang pour remplir des 0 et des 1 dans les ordinateurs des banquiers.

http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/deutschland/christine-ruetlisberger/deutschland-ab-august-2-12-wird-bargeld-schrittweise-abgeschafft.html

Source : L’Allemagne va dès le mois d’aout 2012 interdire les paiements en espèces - rusty james news

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Gilles Deleuze, février 1977.

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