11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 12:41

 

Révolution Verte : OGM pesticides et appauvrissement des sols

 

Mardi 23 novembre 2010

 

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À l’origine, l'objectif des promoteurs de la révolution verte relevait de préoccupations géopolitiques afin de diminuer les risques d'une révolution communiste. En Inde, elle devait permettre à ce pays de devenir une grande puissance agricole dans les années 70 et à la population de manger à sa faim.

Mais la transition d'une agriculture traditionnelle vers le modèle prôné par la révolution verte nécessitait de lourds investissements, ce qui a conduit au développement du crédit rural, facteur de fragilisation financière pour de nombreux petits agriculteurs, comme cela s’est déjà produit en France il a une vingtaine d’années avec les prêts du Crédit Agricole pour promouvoir l’agriculture intensive.

La révolution verte a surtout profité aux agriculteurs qui possédaient de grandes exploitations et un accès au crédit. Elle a donc souvent conduit à une accentuation des disparités sociales, économiques et régionales, à la déperdition du savoir traditionnel agricole, et dans certains pays à une accélération de l'exode rural.

Au début, elle a multiplié par dix la production de blé, et par trois la production de riz, mais elle a entraîné un usage excessif de pesticides et l’appauvrissement des sols ainsi pollués. Elle a donc contribué à réduire la biodiversité et a mis les agriculteurs sous la dépendance de l'industrie agro-chimio-pharmaceutique.

Dans les pays du Sud, il y a 2,5 milliards de pauvres dont plus de 850 millions dans une extrême précarité. Les trois quarts d’entre eux vivent dans les campagnes et dépendent de l'agriculture pour leur survie. Mais ce n’est pas en copiant les recettes des pays du Nord qu’on leur permettra de survivre, ni en transformant le maïs en biocarburant et encore moins en donnant d’énormes subventions à l'agriculture intensive.

img025En Inde, plus de 25 000 agriculteurs se sont donné la mort depuis dix ans. Selon une étude publiée en 2002 dans la revue scientifique The Lancet, le taux de suicide des régions rurales du Sud a atteint 58 décès pour 100 000 habitants — triste record mondial —, alors que la moyenne dans les autres pays est de 14,5 pour 100 000.

Le Daily Mail du 3 novembre 2008 qualifiait cette crise de « Génocide OGM » et se faisait le porte-parole du Prince Charles qui affirme que la question des OGM est à présent « une question morale mondiale » et que le moment est venu de mettre une fin à son avancée inexorable. Il a provoqué la colère des dirigeants des biotechnologies et de certains politiciens en condamnant « le taux vraiment effroyable et tragique de suicides chez les petits paysans indiens ayant pour cause l’échec de nombreuses variétés d’OGM ». Ces déclarations sont confirmées par les chiffres officiels du Ministère Indien de l’Agriculture qui signale qu’à présent plus de 1 000 paysans se suicident chaque mois.

du-coton.jpgLe journaliste du Daily Mail s’est rendu lui-même dans l’état de Maharashtra. « Ce que j’ai découvert est extrêmement alarmant et a de profondes implications pour les pays — y compris le Royaume-Uni — où l’on débat pour savoir si l’on autorise ou non la culture de semences manipulées par des scientifiques pour contourner les lois de la nature. »

Village après village, des familles lui ont raconté comment elles se sont endettées après avoir été convaincues d’acheter des semences de coton OGM au lieu des semences traditionnelles. « Ce sont ces semences magiques qui nous  étranglent. Ils nous les vendent en nous disant qu’elles n’ont plus besoin de pesticides coûteux, mais ce n’est pas vrai. Nous devons acheter les mêmes semences aux mêmes compagnies chaque année, ce qui nous tue. S’il vous plait, dites au monde ce qui se passe ici. »

Au moment des transactions, les vendeurs et représentants du gouvernement prétendaient que les semences OGM étaient 50 % plus chères, mais que le prix à payer était valable car il s’agissait de « semences magiques » avec de meilleures plantes, sans parasites ni insectes, ce qui s’est rapidement révélé être un mensonge. En vérité, la différence des prix est stupéfiante : 100 grammes de semences OGM coûtent 15 euros, alors que pour la même somme ont peut acheter au moins 100 kilos de semences traditionnelles. Le prix est donc 1 000 fois plus élevé.

3038555088_64aed47e08.jpgOn n’avait pas davantage prévenu les paysans que ces variétés nécessitaient deux fois plus d’eau que les autres. Aussi, avec la sècheresse des deux dernières années, les plantes OGM ont dépéri et sont mortes, laissant les paysans criblés de dettes et sans moyen pour les rembourser. Leurs suicides ne servent à rien car leurs femmes perdent de toute manière leur terre, n’ont plus les moyens de payer l’éducation de leurs enfants, et vont rejoindre les hordes de miséreux que l’on voit mendier par milliers, le long des routes de ce pays. Mais aucun rapport officiel n’a encore signalé l’exode rural massif des paysans qui se retrouvent chômeurs dans les villes, ni le déclin des rendements.

Il est certain que les autorités ne sont pas les seules responsables car en acceptant d’autoriser les géants des biotechnologies, comme Monsanto, à vendre leurs nouvelles créations semencières, elles espéraient échapper à l’extrême pauvreté des années qui succédèrent à l’indépendance. D’autant qu’au cours des années 80 et 90, en contrepartie de l’accès à son immense marché, l’Inde a reçu des crédits du Fonds Monétaire International, ce qui l’a aidé à lancer une révolution économique.

Déjà, en janvier 2001, le Courrier de l’Unesco citait S.P. Mittal, directeur scientifique de l’Institut de recherche central sur la conservation des sols et de l’eau de Chandigarh, la capitale du Pendjab : « Le niveau de la nappe phréatique a baissé d’un à trois mètres sur plus de 75 % du territoire de l’État. […] Les paysans sèment le riz en mai pour pouvoir récolter avant le 1er septembre, date à laquelle l’État cesse de garantir les prix d’achats. Or, durant cette saison chaude, il faut beaucoup d’eau. » En outre, la chaîne alimentaire et les sources contaminées, l’écosystème empoisonné, la biodiversité détruite. On trouve des pesticides partout, non seulement dans les végétaux, mais aussi dans le lait maternel ou le sang humain.

Et le même journal expliquait : « Un million et demi d’hectares seraient déjà dégradés. Si la tendance se poursuit, les rendements moyens par hectare vont décroître, tandis que les engrais, toujours plus nécessaires, feront monter les coûts de production. Une équation mortelle pour les petits paysans, qui possèdent plus de la moitié du 1,2 million de fermes du Pendjab. Plusieurs enquêtes ont montré que pour continuer à produire, la majorité de ces agriculteurs s’endettent à court terme à des taux d’intérêt très élevés. Du coup, en 10 ans, selon une étude réalisée en 1999 par l’Université du Pendjab, le taux de suicide des paysans a quadruplé alors qu’il baisse dans le reste de l’Inde ».

En 1960-1961, on a utilisé 5 000 tonnes d’engrais chimiques, alors qu’en 1998-1999, 1,3 million de tonnes, soit 260 fois plus, ont provoqué dans les sols de graves déficiences en oligo-éléments.

Cette agriculture dépendante des produits chimiques — elle s'est accompagnée d'une augmentation de l'utilisation des pesticides — dépend aussi des énergies fossiles dont une grande partie est destinée à l'agriculture pour la seule synthèse des engrais, sans compter le carburant nécessaire au transport et aux machines. Cette forte consommation d’énergie va, non seulement augmenter le coût de la production des aliments, mais contribuer également au changement climatique.

Quant aux organochlorés, ils empoisonnent la terre et contaminent l'eau, notamment par les nitrates, mais ils favorisent aussi l’apparition de souches de moustiques résistantes aux pesticides. En outre, privées de matière organique, les espèces vivantes comme les bactéries, les champignons ou les vers de terre, sont en train de disparaître à leur tour. 

5619035443_638f165565.jpgSelon le Rapport mondial de la fao (Food and Alimentation Organisation) sur l’alimentation, paru en 2006, l’agriculture mondiale a aujourd’hui la capacité de nourrir 12 milliards d’êtres humains alors que nous sommes 6,2 milliards et que plus de 900 millions de personnes sont sous-alimentées. Cela prouve bien que la faim n’est pas une fatalité, mais l’une des absurdités de la situation. La Révolution verte a pris naissance sur le postulat que la famine était due à une pénurie d’aliments, alors qu’il s’agit d’un phénomène complexe de distribution et de partage et que seule une approche holistique — et non des dons de nourriture — permettra de résoudre ce problème.

Pour comprendre l’aberration du système actuellement en place, il suffit de le comparer avec les nombreuses alternatives agro-écologiques qui ont fait leurs preuves en Afrique et qui respectent le droit des peuples de disposer d’aliments culturellement et climatologiquement appropriés, produits par des méthodes écologiquement rationnelles et durables, et leur droit à choisir leurs propres systèmes agro-alimentaires

Dans certaines régions de l'Inde, la révolution verte a ainsi remplacé la culture des légumes secs par celle du blé, qui ne correspond pas au régime alimentaire des paysans. De même, les pesticides employés dans la production du riz en Inde ont éliminé le poisson et certaines plantes sauvages qui nourrissaient les paysans indiens.

5200597072_294d0cf255.jpgKrishna Reddy, secrétaire général du syndicat agricole All India Kisan Sabha, n’hésite pas à affirmer que le gouvernement et les multinationales se sont entendu pour mettre à genoux les petits paysans. « Ce qu'ils veulent, c'est nous faire partir et remembrer les terres pour créer de vastes exploitations industrielles : il n'y en a plus aujourd'hui que pour l'agrobusiness. »

De toute manière, malgré les belles promesses, le coût de production augmente aussi rapidement que fortement. Celui de la tonne de blé qui est passé de 30 dollars en 1984-1985 à 80 dollars en 1997-1998 est à présent de 170 à 180 dollars.

En vérité, cette révolution est un prétexte pour breveter les semences car, tant qu’elles se reproduiront d’elles-mêmes, il sera extrêmement difficile pour l’agro-business de contrôler cet élément essentiel du secteur agricole. Une fois que la production de semences sera totalement retirée aux agriculteurs, le secteur agricole tombera encore davantage sous le contrôle des lobbies.

Inutile de préciser que ce projet va passer très rapidement du stade de semences hybrides stériles à la production d’organismes génétiquement modifiés et l’établissement d’un régime totalitaire de propriété intellectuelle et de brevets.

Le Pr Asis Datta, a mis au point une pomme de terre transgénique enrichie en protéines, la « protato », afin d’améliorer la qualité de la nutrition. Le généticien est persuadé que la génétique va résoudre les problèmes alimentaires de l'Inde. « À condition de ne pas laisser les firmes privées s'emparer totalement de ce domaine stratégique », précise-t-il avec beaucoup de naïveté.

À l’opposé, la physicienne Vananda Shiva, fondatrice de l'Ong Navdania, association pour la conservation de la biodiversité et la protection des droits des fermiers, mène depuis vingt ans un combat acharné contre le génie génétique et les multinationales de l'agroalimentaire et essaie d’introduire massivement dans le pays les méthodes de culture sans engrais et sans pesticides. « On a réussi à doubler le taux de protéines de cette patate pour le faire passer de 2,5 à 5 %. La belle affaire ! Le millet, une graminée cultivée en Inde depuis des millénaires, en contient 10 %. À quoi bon dépenser des millions de dollars dans des recherches qui ne servent à rien ? » 

vandana-shiva.jpgIl est vrai que ces millions de dollars ne servent à rien en ce qui concerne la faim dans le monde, mais ils servent très bien les intérêts des multinationales. La ferme de Navdanya est une banque de semences modèles qui a permis à plus de 10 000 fermiers d'Inde, Pakistan, Tibet, Népal et Bangladesh de redécouvrir une agriculture saine et naturelle. Mais elle a encore beaucoup à faire avant de convertir les 700 millions de paysans indiens à ces méthodes douces. Vananda Shiva a reçu le prix Nobel alternatif en 1993 ainsi que d’autres récompenses pour son travail de sauvegarde de la Planète.

 

5100432079_9e99740ff1.jpgAssociée à la fondation Rockefeller, la fondation Bill et Melinda Gates finance l’Agra (Alliance pour une Révolution Verte en Afrique), avec pour responsable l’ancien secrétaire général de l’onu, M. Kofi Annan. Il est donc certain que la Révolution Verte en Afrique aura les mêmes conséquences que la Révolution Verte en Inde.

Monsanto, bien connu pour être le plus grand pollueur de la Planète, est bien installé en Afrique du Sud, dont le gouvernement entretient d’étroites relations avec les multinationales. Le groupe suisse Syngenta, considéré comme le quatrième cavalier de l’Apocalypse ogm, dépense à Nairobi des millions de dollars. La firme a conçu un programme pompeusement appelé « Seeds of hope » (Graines d’espoir), qui consiste à distribuer aux petits fermiers des paquets de graines ogm brevetées. Il est certain que ces « graines d’espoir » vont très rapidement devenir des « graines de suicide », comme elles ont été baptisées par Vananda Shiva en Inde.

Selon Jean Ziegler, rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation, le dessein véritable d’Agra est d’aider les grandes agro-industries à pénétrer les systèmes agricoles et les dominer. « L’Agra de Kofi Annan n’est rien d’autre que la façade philanthropique d’un vaste réseau d’entreprises de semences, de produits chimiques et d’engrais, et d’institutions qui cherchent à industrialiser l’agriculture africaine. La forte campagne de l’Agra pour une nouvelle Révolution verte vise à attirer les investissements privés, à engager les gouvernements, et à convaincre les agriculteurs africains d’acheter des semences et des engrais nouveaux. L’Agra est en train de préparer les chercheurs, les institutions et les agriculteurs africains à l’introduction des cultures OGM, non seulement le riz, le blé et le maïs, mais aussi le manioc, le plantain et d’autres produits alimentaires africains. »

Pour nous résumer, tout ce beau monde s’est associé afin de satisfaire le désir de Robert McNamara, ancien président de la Banque mondiale, ancien secrétaire d'État américain, responsable des bombardements massifs du Viêt-nam, qui aurait déclaré : « Il faut prendre des mesures draconiennes de réduction démographique contre la volonté des populations. Réduire les taux de natalité s'est avéré impossible ou insuffisant. II faut donc augmenter les taux de mortalité. Comment ? Par des moyens naturels : la famine et la maladie. »

Source : Révolution Verte : OGM pesticides et appauvrissement des sols - Sylvie Simon Santé/ Conscience Désinformation et Mensonges

 

 
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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 11:33

 

 

Le déclin du néolibéralisme en Amérique latine
Le cas de l’Argentine


Une analyse très intéressante venue d’Amérique du sud et sur laquelle on aimerait avoir l’avis du Front de gauche en particulier sur le parallèle qui est établi entre l’Argentine et l’Espagne et leurs positions respectives vis à vis de la monnaie peso pour l’une, euro pour l’autre...

La pensée néolibérale et l’application de ses politiques ont nuit durant de nombreuses années au bien-être et à la qualité de vie des classes populaires des pays de l’Union Européenne, y inclus l’Espagne. La dérégulation des marchés du travail et des marchés financiers, la privatisation des secteurs-clés de l’économie, la réduction de la dépense publique, incluant la dépense publique sociale, et la dilution de la protection sociale ont été les constantes dans les politiques promues dans l’Union Européenne par la Banque Centrale Européenne, par la Commission Européenne, par le Conseil Européen, et de l’autre côté de l’Atlantique par le Fonds Monétaire International et par la Banque Mondiale.

Une telle pensée domina aussi l’Amérique latine quand, pays après pays, on vit que l’imposition de telles politiques causèrent une grande douleur et l’agitation sociale parmi ses classes populaires, ce qui explique les répressions que les gouvernements de ce continent durent réaliser pour les imposer. Le cas du Chili sous le Général Pinochet fut le cas le plus extrême, mais pas le seul. Toute une kyrielle de gouvernements, certains dictatoriaux, d’autres à peine démocratiques, de tournure autoritaire, impulsèrent de telles politiques à un coût humain et économique très élevé. Le Center for Economic and Policy Research (CEPR)de Washington a comparé les indicateurs économiques et sociaux d’Amérique latine avant et après cette époque et la comparaison est clairement négative pour l’époque néolibérale (caractérisée par un moindre engagement de l’Etat), et non seulement en rapport à sa croissance économique, mais aussi de la croissance de l’Etat de Bien-être et de la protection sociale [1].

Cela dit, bien que ces politiques néolibérales continuent d’être dominantes dans l’Union Européenne, ce n’est pas le cas en Amérique latine où, à l’exception de la Colombie (le pays du monde qui a le plus grand nombre d’assassinat de syndicalistes) et d’autres pays, peu, de telles politiques ont cessé de dominer leurs vies économiques et sociales. Une des premières ruptures avec le néolibéralisme a été le gouvernement d’Argentine qui, en 2001, rompit la parité que la monnaie argentine avait avec le dollar. Bien que l’Argentine avait une monnaie propre, le peso, dans la pratique la fixation de cette monnaie avec le dollar étasunien impliquait qu’elle n’avait pas le pouvoir pour changer sa valeur, perdant ainsi un des instruments les plus importants pour stimuler l’économie, au moyen de la dévaluation de la monnaie.

Une telle fixation peso-dollar avait conduit l’Argentine (durant la période 1998-2001) à connaître la plus grande récession de son histoire. Ce fut dans cette période, durant les gouvernements du néolibéral et corrompu Menem et de Fernando de la Rua, que le Ministre de l’Economie argentin indiqua en toute franchise que le succès de sa politique économique dépendait plus du Ministère de l’Intérieur (chargé de la répression) que de celui de l’Economie. Mais les citoyens ne le supportèrent pas. Le résultat fut que le gouvernement argentin rompit la parité de sa monnaie avec le dollar, ne tenant pas compte de la voix du Fonds Monétaire International qui avait conditionné son "aide" à la fixation du peso argentin au dollar. Ce que fit l’Argentine serait comparable à l’abandon par l’Espagne de l’euro. [2]

Comme il fallait s’y attendre, la réaction unanime du FMI, de la Banque Mondiale, des établissements européens et du gouvernement fédéral des EU, fut de condamner, indiquant qu’une telle mesure serait un désastre pour l’Argentine. La dévaluation de la monnaie signifierait que la valeur de la dette publique argentine serait diminuée, qu’elle paierait au créanciers moins que prévu. De là ils conclurent que l’Argentine serait dans l’impossibilité de demander d’emprunter aux marchés financiers, paralysant ainsi son économie. A partir de là, l’Argentine connut une croissance énorme (ce fut le pays au plus fort taux de croissance en Amérique latine), réduisant la pauvreté, y inclus l’extrême pauvreté et augmentant trois fois ses dépenses publiques sociales durant la période 2001.2010. Il n’est dès lors pas surprenant que la présidente Cristina Fernandez de Kirchner-détestée par les néo-libéraux-a été réélue aux dernières élections législatives par 54% des voix.

La nationalisation de la compagnie pétrolière argentine

Mais ce processus de rupture avec le néolibéralisme en Argentine a continué avec la nationalisation de la compagnie pétrolière YPF, laquelle avait été privatisée durant la période néolibérale du gouvernement Menem, quand Repsol, la compagnie pétrolière espagnole, en vint à détenir 57% de ses actions. Avec cette nationalisation, le gouvernement argentine détiendra 52%, contrôlant cette compagnie. Comme il fallait s’y attendre, le gouvernement d’Espagne, les élites qui dirigent l’Union Européenne et le FMI, les paladins du néolibéralisme, ont condamné cette mesure, augurant un désastre pour l’Argentine. Une voix cabotine en ce sens a été celle de Xavier Sala i Martin, "Repsol es només el principi ("Repsol est seul le principe", La Vanguardia, 23-04-12). L’argument qu’ils utilisent est que l’Argentine ne trouvera pas d’institutions qui lui prêtent de l’argent et n’aura pas l’expérience technique pour augmenter la production de pétrole dans le pays. La même chose fut dite, bien sûr, quand le président Hugo Chavez nationalisa une série de compagnies étrangères (ciment, acier et autres secteurs), y inclus certaines des EU ; et quand le président Morales de Bolivie nationalisa les compagnies de pétrole et de production de gaz, télécommunications et électricité ; et quand le président Rafael Correa d’Equateur, nationalisa les compagnies de distribution de banane. Eh bien, aucune des vaticinations de désastre ne s’est accomplie. Un des vaticinateurs fut Moisés Naim, collaborateur d’El Pais et qui fut en son temps membre de l’équipe économique du président Carlos Andrés Pérez, du Venezuela, qui promut le néolibéralisme dans ce pays, et qui maintenant conclut que de telles mesures en Argentine conduiront à la ruine du pays ("Cristina, Petroleo y Psicoanalisis", El Pais, 21.04.12).

Selon Moisés Naim, qui considère la Colombie comme le modèle à suivre pour l’Amérique latine, la nationalisation caractérise les pays à économie médiocre. Une posture quasi identique apparaît dans l’article précité de Sala i Martin. Moisés Naim et Sala i Martin, pour arriver à leurs conclusions, ignorent délibérément certains faits. La grande majorité des pays producteurs de pétrole ont des entreprises publiques (non des entreprises privées) qui contrôlent la production de cette matière, la Russie, la Norvège, le Venezuela, le Mexique, la Grande Bretagne, l’Arabie Saoudite, entre autres, maintiennent nationalisées leurs compagnies énergétiques. En réalité, l’Argentine était une des rares exceptions. Concernant l’intrinsèque inefficacité que Sala i Martin attribue aux entreprises nationalisées, il suffit de voir la réussite de la Norvège, où l’entreprise publique pétrolière a garanti le niveau de vie et la qualité de vie de ce pays.

Quant au manque d’investissement étranger, il faut remettre en question, comme l’accentue Mark Weisbrot, co-directeur du CEPR, ce fétichisme au sujet de l’investissement étranger. Un des pays à la plus forte croissance dans le monde sous-développé, la Corée du Sud, y arrive avec presque pas d’investissement étranger. L’autre fait, ignoré par les économistes néolibéraux, est que la production de pétrole en Argentine avait baissé, créant un grave problème de 2004 à 2011 ; la production de pétrole baissa de 20% en partie en raison du maigre investissement de la part de Repsol. La conséquence de cela est que l’Argentine en 2011 dut importer du pétrole pour la première fois dans son passé récent. D’où la décision du gouvernement Kirchner de changer la situation et de prendre le contrôle de la compagnie pétrolière.

Une ultime observation. Le gouvernement Rajoy tente de mobiliser les sentiments patriotiques accusant le gouvernement argentin de s’en prendre à l’Espagne. L’erreur dans cet argument est que la majorité du capital de Repsol n’est pas espagnol. En réalité, la seule fois où elle fut espagnole fut quand elle était nationalisé. C’est quand le gouvernement du PP la privatisa qu’elle perdit sa nationalité espagnole. Tenter de se mobiliser pour la défendre est ignorer qui est Repsol aujourd’hui, une compagnie (comme Endesa, autre entreprise privatisée par le PP) qui se caractérise par son insensibilité envers le client espagnol. Comme le font toujours les nationalistes, le PP manipule le drapeau pour défendre, non les intérêts généraux, mais les intérêts particuliers. En réalité, la nulle sensibilité patriotique de Repsol s’exprime en ce qu’elle est une des entreprises de l’IBEX 35 qui utilise le plus les paradis fiscaux, afin d’éviter de payer des impôts à l’Etat espagnol, comme l’a justement fait remarqué Juan Torrès dans son article "Est-ce l’Argentine qui lèse l’Espagne ?". Patriote, Repsol, nullement ! Vicenç Navarro

Vicenç Navarro est professeur de Politiques Publiques aux Universités Pompeu Fabra et John Hopkins University.

Source : www.rebelion.org/noticia.php...

Traduit de l’espagnol par Gérard Jugant


[1] voir Navarro, Les "mauvais" gouvernements populistes latino-américains, 20 janvier 2012, www.vnavarro.org

[2] souligné par nous NDR

Source : Le déclin du néolibéralisme en Amérique latine - Rouge Midi

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 01:38

 

Un Big Brother mondial de 500 milliards de dollars

Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin



L'Agence américaine pour la Sécurité Nationale (N.S.A.) est le plus gros organisme au monde entièrement dédié à l'espionnage. L'Agence vise potentiellement tous les individus, toutes les organisations et tous les échanges existants. Initialement conçue pour cibler les seules menaces identifiées à la sécurité des Etats-Unis, sécurité intérieure et sécurité extérieure, mais devant l'impossibilité de distinguer menaces avérées et menaces possibles, la N.S.A. a pris la décision d'enregistrer tout ce qui est techniquement enregistrable. Elle pourra ainsi, affirme-t-elle, faire apparaître des menaces encore invisibles en étudiant sans restrictions l'ensemble des activités apparemment innocentes. 
On devine qu'avec le développement exponentiel des outils informatique et de communication dans la société mondiale de l'information, la tâche consistant à tout enregistrer et tout analyser est d'ores et déjà immense. Elle ne cessera pas d'augmenter. Mais qu'importe, ont décidé les responsables de l'Agence. Les ressources de l'informatique et de l'intelligence artificielle peuvent faire face à l'explosion des trafics et transactions. Il suffit d'augmenter sans restrictions budgétaires ni humaines les moyens affectés à la mission de la N.S.A..
Ceci a été entrepris depuis déjà de longues années. Le cerveau central visible de cet édifice, un des sommets de l'iceberg, est en cours d'installation dans la ville de Bluffdale, dans l'Utah. Les ressources dont la N.S.A. disposera ainsi dépasseront en puissance, semble-t-il, tous les moyens analogues dont sont dotés tous les gouvernements et toutes les entreprises du monde.

Un projet révélé dans la revue Wired

Évidemment, il s'agit de projets soumis à un strict secret. Dans une entreprise aussi gigantesque, des fuites se produisent nécessairement. L'écrivain et enquêteur américain James Bamford en a donné une description dans un article en date du 15 mars 2012 de la revue libérale Wired, qui mériterait plus d'attention qu'il n'en a reçu en Europe [voir The NSA Is Building the Country’s Biggest Spy Center (Watch What You Say].
James Bamford est l'auteur d'un précédent ouvrage à succès décrivant la N.S.A. et son rôle dans le système des pouvoirs américains : "The Shadow Factory : The Ultra-Secret NSA from 9/11 to the Eavesdropping on America". Son travail, on le devine, ne lui a pas fait que des amis. Mais on trouve encore assez de contre-pouvoirs dans la démocratie américaine pour que tout ceci puisse sortir et être publié. Cette tolérance ne durera peut-être pas. D'où l'intérêt qui s'attache à l'étude de son article.
Il confirme ce que soupçonnaient déjà ceux qui étudient les moyens par lesquels le complexe militaro-industriel et politique américain a dominé le monde jusqu'à ces dernières années. Certains observateurs optimistes pensent que la puissance de ce complexe s'affaiblit aujourd'hui, du fait de l'émergence de systèmes de domination analogues dans d'autres parties du monde, notamment en Chine. C'est juger un peu vite. Sur le seul plan des ressources scientifiques et technologiques, la Chine et les autres puissances émergentes ne seront sans doute jamais capables d'aligner des forces analogues à celle de l'Amérique. Certes, la Chine pourra toujours espérer resserrer la surveillance policière qu'elle exerce sur ses propres citoyens. Mais elle ne pourra jamais, ne fut-ce que devant les résistances, imposer au monde entier la domination globale, politique et technique, dont s'est dotée l'Amérique.
Cette domination, au cours des années de guerre froide puis de la guerre sans fin contre la Terreur décrétés par George Bush et poursuivie aujourd'hui encore, l'Amérique l'a acquise, notamment, avec le consensus des Etats et des citoyens européens. Puisque nous ne conspirons pas contre l'Amérique, "peu nous importe que toutes nos activités, publiques et privées, soient espionnées", se sont dit et se disent encore les Européens. "C'est pour la bonne cause que les Américains font cela".
Il en résulte aujourd'hui que l'Europe se retrouve totalement sans défense devant le plus vaste système d'enregistrement et de contrôle (monitoring) des comportements et des idées que le monde ait jamais connu. Il faudrait être bien naïf pour s'imaginer qu'un tel système ne sera pas utilisé pour coloniser dans tous les sens du terme le reste du monde, la riche Europe la première.
James Bamford a bien montré comment la N.S.A. a construit son pouvoir en se superposant progressivement aux autres organismes chargés de l'espionnage (à l'extérieur) et du contre-espionnage (à l'intérieur) visant les activités supposées être anti-américaines. Elle l'a fait de son propre chef, en ne tenant aucun compte des prescriptions que pouvaient émettre les deux Chambres, le Président, les ministères et d'autres corps de contrôle. Aujourd'hui, alors que des restrictions budgétaires sévères menacent jusqu'au Pentagone, elle dispose toujours d'un "open bar" ou droit de tirage illimité sur les ressources financières.
Aucune des critiques que l'on peut émettre à son encontre ne trouve d'échos, ni auprès des institutions et partis politiques, ni dans les médias dominants. Un secret toujours aussi opaque continue à la protéger. Les quelques fuites qui se produisent cependant, comme celles rapportées par James Bamford et quelques rares journalistes d'investigation, lui rendent peut-être paradoxalement service. Elles ont l'effet inattendu de renforcer son emprise sur les esprits, en confortant la perception de la toute-puissance qui en émane. Devant une telle toute puissance, mieux vaut se faire petit.

 

 

Nous laisserons aux lecteurs anglophones le soin de traduire les informations que fournit l'article de James Bamford. Celles-ci concernent le réseau d'organismes et de moyens qui permettent à la N.S.A. de capter tout ce qui l'intéresse dans le monde. Elles concernent aussi les outils informatiques d'une puissance inégalée à ce jour, permettant de mémoriser et analyser les milliards de milliards de bits ainsi enregistrés en temps réel. James Bamford insiste sur le fait que ces outils informatiques et d'intelligence artificielle permettent bien plus. Dorénavant ils pourront casser tous les encryptages dont les Etats, les banques et les grandes entreprises se servent pour protéger leurs échanges. Plus aucune mémoire, individuelle ou collective, pour le présent, le futur mais aussi le passé, ne sera protégée. Les responsables politiques comme les spécialistes du renseignement et de l'intelligence économique européens devront se pénétrer de ces réalités.

Un début d'analyse ?

Nous souhaiterions ici amorcer un début d'analyse.
De quoi la N.S.A. est-elle le nom ? Qui sont les hommes et les intérêts concrets qui l'animent et assurent son impunité ?
Notre début de réponse apparaîtra comme une dérobade, bien apte à décourager les amorce de résistance dont notamment les Européens, institutions et citoyens, pourraient se doter face à un tel phénomène. Nous pensons cependant que voir dans la N.S.A. la matérialisation parfaite de ce que nous avons nommé des systèmes anthropotechniques permettrait d'éviter toutes les illusions relatives à la possibilité politique ou juridiques de prévenir ou contenir l'émergence de tels monstres, sans développer des moyens d'analyse appropriés.
Rappelons que, pour nous, un système anthropotechnique associe de façon inextricable des technologies se développant sur le mode viral et des humains dont les organismes, les cerveaux et même l'expression du génome sinon le génome lui-même, se sont adaptés à la prolifération de ces technologies. Celles-ci, comme l'a bien montré Alain Cardon dans son dernier ouvrage "Vers un système de contrôle total", s'organisent en réseaux de processus coactivés qui s'autonomisent spontanément. Cependant, simultanément, les processus perceptifs, moteurs et cognitifs propres aux humains intriqués avec les technologies au sein des systèmes anthropotechniques, s'auto-activent et se co-activent simultanément, tant de leur propre mouvement qu'en relation avec l'activation des agents technologiques(1).
Il en résulte qu'apparaît ce que nous persistons à nommer un "monstre" au sens propre du terme, c'est-à-dire une entité jamais vue jusqu'alors et défiant tous les moyens de description habituels. Ce terme de monstre "monster" ou "munster", a déjà été utilisé pour qualifier le Pentagone ou ministère américain de la Défense. Il s'applique encore mieux à un organisme à la fois plus petit et plus virulent, tel que la N.S.A. Mais parler de monstre ne devrait pas conduire les citoyens, les scientifiques et les politiques à baisser les bras devant lui. Il faudrait seulement l'étudier avec plus de moyens, plus de pertinence et moins de naïveté.
C'est ce que font, nous semble-t-il, James Bamford et les médias tels que Wired qui relaient ses travaux. C'est ce que devront faire, qu'ils le veuillent ou non, les gouvernements européens – y compris le futur Président français. Nous craignons qu'il leur faille hélas beaucoup de temps pour commencer à comprendre le monde dans lequel nous vivons. 
Note

(1) Ce concept de co-activation permet de répondre à une objection souvent faite: "pourquoi s'inquiéter si des organismes tels que la NSA accumulent sur le monde entier des informations pouvant donner lieu à des manipulations susceptibles de mettre en danger nos libertés ? Les hommes capables de tirer parti de ces informations ne seront jamais assez nombreux. Nous ne risquons rien".
Penser cela et se rassurer montre le peu de compréhension que l'on a de tels systèmes anthropotechniques. Les informations collectées par la N.S.A sont comparables à des êtres vivants en compétition darwinienne pour l'accès à des ressources. Ces ressources sont les espaces dans les mémoires électroniques ou dans les cerveaux humains, l'énergie collectée, l'attention suscitée. Les informations se co-activeront d'elles-mêmes pour produire les effets les plus rémunérateurs en termes de ressources. Peu importe que vous ne conspiriez pas contre l'Amérique. Un jour ou l'autre, les entités anthropotechniques que sont les informations collectées par le système finiront par induire chez celui-ci des comportements correspondants à ce qu'ils devraient être si vous étiez un ennemi de l'Amérique. Elles en tireront une considération accrue au sein du milieu global.

Références


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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 00:27

 

Dans le cadre des processus transatlantiquement récurrents, l'endettement programmé par le coût croissant des études est un moyen de contrôle efficace, une  manière de prévenir les révoltes par la prison de la dette mais aussi une manière d'acheter l'avenir de travail des futurs universitaires et de plonger dans la misère ceux qui ne peuvent assumer les charges de leur endettement et leur famille. Et autre effet pervers qui consiste à recréer une université toujours plus élitiste, réservée aux gosses de riches.

 

USA : Un nombre croissant de seniors sont endettés par des prêts étudiants contractés des années plus tôt.

 

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Une situation préoccupante due à une situation économique peu florissante, mais aussi au coût des études.


 

Aux Etats-Unis, il n’est pas rare que les chèques de retraite soient saisis à la source, ou que des octogénaires soient harcelés par les créanciers pour des prêts étudiants souscrits voilà plusieurs dizaines d’années. Selon la Réserve fédérale de New York, les Américains de plus de 60 ans sont encore endettés à hauteur de 36 milliards de dollars [27,4 milliards d'euros] au titre de prêts étudiants. Et plus de 10 % de ces créances sont en souffrance.


Le fait que des seniors ploient encore sous le fardeau de leur prêt étudiant met en lumière ce qu’un nombre croissant de juristes, d’économistes et d’experts financiers considèrent comme une grave défaillance de l’enseignement supérieur aux Etats-Unis : les avantages tant vantés du diplôme universitaire sont de plus en plus contrebalancés par l’augmentation des frais de scolarité et la durée des prêts. Des Américains continuent d’être étouffés par leurs premiers prêts étudiants, d’autres sont handicapés par des crédits souscrits pour reprendre des études en cours de carrière. D’autres encore, très nombreux, ont accepté d’être coemprunteurs pour les prêts de leurs enfants et de leurs petits-enfants afin de les aider à faire face à la flambée des frais de scolarité. La récession est venue aggraver le problème, en rendant les emplois bien payés difficiles à décrocher pour les Américains d’un certain âge – comme pour les jeunes dont ils financent les études. Contrairement à d’autres dettes, les prêts étudiants ne sont pas soldés par la faillite personnelle.


Pour bien des seniors, loin de donner accès à une brillante carrière, le diplôme universitaire aura débouché sur une existence marquée par le poids de la dette. Sandy Barnett, 58 ans, pense faire le bon choix en décidant, à la fin des années 1980, de suivre un master en psychologie clinique.

Pour ces études de troisième cycle, elle emprunte 21 000 dollars [16 000 euros]. Pourtant, après avoir décroché son master, elle peine à trouver un emploi rémunéré au-dessus de 25 000 dollars [19 000 euros] par an ; rapidement, elle ne parvient plus à payer ses traites. Elle subit aussi un licenciement et une période de chômage, puis elle perd son mari. Pendant ce temps, sa dette s’envole, atteignant aujourd'hui 54 000 dollars [41 200 euros].


En 2005, Sandy Barnett se déclare en faillite personnelle, ce qui ne lui permet pas pour autant d’en finir avec son prêt étudiant. Il y a un an, raconte-t-elle, une agence de recouvrement s’est mise à prélever directement le salaire qu’elle touche comme employée à plein-temps d’un service clientèle. A présent, son budget est si serré qu’elle doit choisir entre mettre de l’essence dans sa voiture ou manger. Installer un climatiseur dans son mobile-home fait figure de luxe inaccessible. “Je travaille pour rien, résume Sandy Barnett. Je suis dans un trou noir, sans la moindre perspective.”

 
Avec la récession, les licenciements se multiplient et de plus en plus d'Américains se retrouvent à la fois sans emploi et lourdement endettés. Le ministre des Finances, Timothy Geithner, a récemment rappelé que le coût des études supérieures devrait être proportionnel à la qualité de l’enseignement dispensé. Or bien des étudiants “n'atteignent pas le niveau de rémunération qui justifierait la dépense”. Depuis dix ans, le prix des études supérieures de premier cycle a progressé de 2 à 6 % par an selon les établissements, assure le College Board.


Dans certains cas, les prêts étudiants constituent un fardeau même pour des seniors aux finances saines. Dans le Minnesota, Maxine Bass, 60 ans, avait de bonnes références bancaires et un emploi stable. Lorsque sa petite-fille a voulu faire des études de biologie à St. Catherine University, elle n’a donc pas hésité à contracter avec elle un emprunt de 38 000 dollars [29 000 euros]. Mais quand sa petite-fille, peinant à décrocher un emploi correctement payé, n’a plus été en mesure de payer certaines traites, les finances de Maxine Bass en ont pris un coup. A force de pénalités de retard et d’échéances non honorées, la grand-mère et la petite-fille doivent aujourd’hui près de 69 000 dollars [52 700 euros]. Elles remboursent actuellement tous les mois, mais Maxine craint de ne pas pouvoir rattraper son retard.


“De nombreux parents dont l’enfant a fait des études supérieures pensaient profiter de leur retraite. Ils doivent continuer à travailler pour rembourser un prêt”, constatait il y a peu Richard J. Durbin, sénateur démocrate de l’Illinois.

Les prêts des étudiants américains seront-ils l’origine de la prochaine crise économique mondiale ?
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Aux USA, la totalité des emprunts étudiants avoisine 1 Billion de dollars (1 trillion en anglais). Soit plus que la totalité des dettes liées aux cartes de crédit aux USA.

Pour assurer leurs études, les étudiants américains s'engagent maintenant dans des emprunts deux fois plus important qu'il y'a dix ans.

En 2007, les défauts de paiement sur ces emprunts étaient de 6,7%.
En 2009, ils sont passés à 8,8%.

Malgré les milliards injectés dans l'économie depuis 2008, la récession pointe à nouveau son nez.


Les étudiants risquent donc de se retrouver sans emploi, ou d'occuper des postes moins rémunérateurs que leur formation laissait espérer.

Le risque de défaut sur ces emprunts, déjà élevé en 2009, devrait vraisemblablement explosé en 2011/12, pour froler les 10%. Soit 100 000 000 000 de dollars (100 milliards).

Par la magie des nouveaux véhicules financiers (titrisation), les banques émettrices de ces emprunts ont transféré les risques à d'autres établissement financiers : banques, caisses de retraite, assurances... à travers le monde.

Exactement comme avec les "Subprime lending", à l'origine de la crise de 2008.

A la différence de la crise des subprimes qui reposait sur des biens immobiliers, il ne sera pas possible de se ré-approprier les "biens gagés" : l'avenir des étudiants.

Entrainant de fait, une nouvelle crise mondiale : La crise de l’éducation à crédit ... pour du travail qui n'existe pas.

 

Agora Vox

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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 15:56

 

Bon une fois deplus le côté affirmation d'un futur inéluctable de Nouvel ordre Mondial m'énerve, ce n'est pas nouveau, nourrir les concepts que l'on voudrait voir disparaître semble un sport fort répandu... le nombre de blogs et de texte qui jouent les prédicateurs apocalyptiques incontournables et renforcent en fait ce qu'ils prétendent combattre,  "Le moment sera alors venu," ??? (sic) il y a de quoi se poser des questions !

Mais oui, le programme existe et nous est présenté de manière de plus en plus transparente... et non... il n'a pas encore abouti et ne le fera peut-être jamais. OK, l'Europe en pleine décadence à peu de chance de devenir un pôle incontournable d'un nouveau monde multipoolaire... l'Europe est à la traîne de l'histoire et va le payer (le paye déjà) cher, c'est certain. Mais c'est quoi l'Europe ? Un petit territoire sans beaucoup d'importance à l'échelle planétaire. Pas de ressources naturelles notables et un abêtissement généralisé des populations doublé de sérieux problèmes de santé publique physique mais surtout mentale et qui vont en s'aggravant. Consumérisme :  mauvais pour la santé (et l'emploi aussi et l'angoisse généralisée pas mieux...). Donc la moindre des choses serait d'user du conditionnel pour décrire ce programme d'un utopique Nouvel Ordre Mondial qui nous conduit surtout vers un grand désordre planétaire très très destructeur d'essentiel, non seulement, il y a beaucoup de chance pour qu'il n'aboutisse pas, mais aussi il a manifestement pris du retard sur le calendrier prévu...les peuples résistent même si pas ici, ailleurs,  et  tout retard supplémentaire diminue sa probabilité d'aboutir....

A part ces remarques conditionnées, la fin du texte retombe sur ses pieds dans la seule réalité salvatrice :

 

L’avenir de l’humanité se situe dans les associations libres de citoyens libres et égaux.

 

Par Résistance 71

 

Le 3 Mai 2012

 

Plus que jamais la supercherie de cette grande diversion que représentent les élections, bat son plein. En France aujourd’hui, au pays du goulag levant (USA) en fin d’année, en Allemagne l’an prochain, les grands marionnettistes de derrière le rideau des gouvernements et des états, réactivent leurs pantins ou s’apprêtent à en mettre d’autres au pouvoir. Quoi qu’il en soit, rien, jamais rien ne changera, parce que tout ce qu’on peut attendre des urnes, du vote, dans nos sociétés dites de “démocratie-représentative”, ce n’est que la validation du système aristocratique par essence, le blanc-seing pour faire perdurer le consensus du statu quo oligarchique comme nous l’avons exposé sans coup férir sur ce blog depuis bien longtemps.

Aucun changement, aucune “révolution” (définie comme “un changement radical de société”), ne sont jamais venus des urnes, du vote, de la mascarade électorale. Les changements radicaux sociétaires ont été imposés dans l’histoire par les peuples en colère face à leurs dirigants oligarchiques manipulant l’état dans sa fonction de garde-chiourme de leurs privilèges permanents et omni-présents. De la force de dissuasion sociale, nous sommes passés subrepticement, sans même nous en rendre vraiment compte, au réformisme du cirage de pompes en règle, du baissage de froc devant les maîtres auto-proclamés et leurs marionnettes élues par nos soins. Nous sommes passés de la lutte des classes à la lutte des fadasses, par le biais des représentants syndicaux qui bouffent à tous les rateliers du patronat et du politique en échange de miettes illusoires de pouvoir et de subventions de l’état (une admission récente de ce fait dans cet article en plus de la vague de licenciements à venir après les élections: http://www.wsws.org/francais/News/2012/mai2012/mass-m02.shtml).

Il en va ainsi cahin-caha, de pseudo-réformes en lèchage de bottes perpétuel depuis quelques républiques, images dérisoires de l’illusion et dont le fondement même est aristocratique et non pas démocratique.

Il en resterait ainsi ad vitam aeternam si les maîtres de céans n’avaient eux-mêmes décidé que la mascarade avait assez duré.

Les criminels du pouvoir de l’ombre, grands manipulateurs et spéculateurs devant l’autel du fric, incarnation de leur Moloch insatiable, savent pertinemment que le pillage économique auquel ils se livrent depuis l’avènement de l’état-nation au XVIème siècle, ne peut plus durer éternellement. Le capitalisme mutant a opéré son ultime métamorphose et le dernier rejeton du monstre froid, le capitalisme financier spéculateur, achève de pulvériser l’économie mondiale, elle-même une création induite de l’humain, afin de créer la conjoncture pour l’établissement de la synthèse sociale envisagée par les criminels du haut de la pyramide sociale: la gouvernance mondiale, l’état unique, géré par les représentants (non-élus bien sûr, histoire de faire rire les votards) des cartels des banques et de la grosse industrie. La fusion à l’échelle planétaire de la finance, du gros business et d’un état monstrueux devenu unique, ayant phagocyté en son sein tout ce qui restait des états-nations illusoirement supposés souverains. Bref un fascisme supra-national, intégrant totalement les cartels financiers et le concept d’état policier planétaire.

 

(Paragraphes ci-dessous à mettre au conditionnel pour rester plausible. Anne)

Celui-ci existe déjà depuis longtemps à l’état embryonnaire avec l’ONU et l’Union Européenne, qui ont toutes deux été crées à des fins de gouvernance mondiale ultime dans leur structure politique de concert avec le FMI et la Banque Mondiale, toutes deux des émanations de la BIS (Bank of International Settlements, le QG des banques centrales basé à Bâle en Suisse), qui eux géreront la partie économico-financière. Ces entités en sont la structure de base. Le squelette et les premiers rouages du Nouvel Ordre Mondial dans son aspect gestionnaire dictatorial.

Pour que cette dictature globale se mette en place, il faut une crise majeure et profonde (crise économique), entraînant une guerre d’intensité importante (pas forcément nucléaire), le tout au niveau mondial. C’est alors que les peuples saoûlés de coups, KO debout dans les cordes, mettront fin à leurs dernières réticences et endorseront le Nouvel Ordre Mondial, bien sûr présenté comme seule solution salvatrice pour une humanité laminée. Ce sera le commencement de la fin pour les populations alors définitivement réduites en esclavage, implantées avec des émetteurs identitaires à fréquence radio, qui régiront la vie de tout à chacun. Le moment sera alors venu, la grille de surveillance mise en place par les élites plus que jamais auto-proclamées, pour que celles-ci passent à la phase draconienne de leur plan de réduction de la population mondiale. Dans ce processus avoué, dont l’objectif à été gravé dans la pierre d’un monument en résidence en Géorgie du Sud aux Etats-Unis (connu sous le nom de Georgia Guidestones), 6 milliards et demi d’êtres humains seront  exterminés par des moyens divers, tandis que les créateurs, gérants de cette ignominie, vivront dans des “zones vertes” non accessibles au reste de la population.

Vous pensez ceci être de la science fiction ?

Regardez autour de vous… Ecoutez les criminels du pouvoir factice appeler de leurs vœux pieux ce Nouvel Ordre Mondial salvateur. Visionnez les vidéos multiples des chantres de ce Nouvel Ordre Mondial en France (Attali et Sarkozy parmi les plus connus et fervents adorateurs du concept), analysez la crise économique actuelle et la poudrière sur laquelle nous sommes assis bien contre notre gré !

La crise dévaste toujours plus avant la Grèce, dont les rouages sociétaux se sont effondrés, dont le taux de chômage est de l’ordre de 50% dans la catégorie des 18-35 ans. La crise grecque a été provoquée par l’entremise de l’agent de Wall Street, la banque d’affaire Goldman Sachs qui a été le catalyseur d’une attaque en règle contre l’UE par son maillon faible de façon à forcer par effet boule de neige les peuples à renoncer à leur souveraineté par crise économique et financière interposée.

L’Espagne vient de voir sa “note” dégradée par les faiseurs de misère à la solde de l’oligarchie: l’agence de notation Standard & Poor ; le taux de chômage officiel publié y est maintenant de 24% (plus de 30% officieux si on rajoute tous les chômeurs en fin de droits ne figurant plus dans les statistiques de manière si convéniente, comme en France et ailleurs… la manipulation des chiffres est totale). Que dire du Portugal, de l’Italie… et de la France, qui soyons-en certain, comme révélé dans l’article en lien ci-dessus, sera attaquée dès l’euphorie bidon des élections passées et ce qui que ce soit siégeant à l’Elysée. Une vague de licenciements massive y est prévu pour juste après les élections, les syndicats foies jaunes ayant déjà accepté de faire passer la pilule à leurs ouailles…

Le mot d’ordre des banquiers est simple: renforcer les structures de l’UE, structures constituées de commissions, de commissaires politiques non-élus, représentant directement les intérêts particuliers de la finance et du gros business, de la Banque Centrale Européenne (BCE), partie intégrante du carcan financier régit par la City de Londres et Wall Street par l’intermédiaire du cartel des banques centrales privées ayant parachevé la mise en esclavage des peuples et des nations par la fabrication de monnaie factice, prêtée aux états à des taux d’intérêts usuriers générant une dettte exponentielle et odieuse.

Il est plus que problable que l’ordre d’imploser l’économie européenne et américaine interviendra et que l’élite financière auto-proclamée proposera tout naturellement sa solution au marasme qu’elle aura elle-même déclanché, proposition qui viendra sous la forme de l’abandon des souverainetés nationales au profit d’un gouvernement mondial intégré, géré par la haute-finance et contrôlé par la grille de surveillance mise en place par les systèmes européens, nord-américains, africains (les “printemps arabes” et la poussée sans précédent de l’AFRICOM yankee et ses antennes de déstabilisation sont des éléments clef du vérouillage du continent) et maintenant asiatique (l’avènement récent de la dissidente birmane de longue date, coïncidence ?.. certainement pas ; les tentatives de révolutions colorées en Thaïlande et maintenant en Malaisie, ces évènements étant tous liés et coordonnés avec la poussée hégémonique impérialiste anglo-américaine et le désir d’isoler toujours plus la Chine dans la région), nous assistons à la dernière mise en place de la grille de contrôle du Nouvel Ordre Mondial.

Pour que celui-ci ait plus de chance d’être accepté par les peuples, il lui faut créer une situation chaotique optimale: la crise économique mondiale et vraisemblablement une guerre majeure, de préférence mondiale et non thermo-nucléaire, sont de parfaits moyens induits pour mettre les peuples à genoux et leur faire ingurgiter le projet de dictature fasciste mondiale (fusion de l’état et du gros business supra-nationaux).

Bientôt la structure de contrôle mondiale pourra supporter l’effondrement provoqué de l’économie mondiale, jugée inutile dorénavant par l’oligarchie et qui verra l’imposition de la loi martiale dans toutes les zones de la grille de contrôle, le cartel des banques centrales, Le FMI, la Banque Mondiale, fusionneront, tout comme fusionneront les instances de l’UE et de l’ONU pour former ensemble l’ossature de la dictature mondiale. Aux Etats-Unis, pays du goulag levant, la Fed, le DHS et le Pentagone régneront en maîtres absolus, le pouvoir de l’ombre viendra en pleine lumière et la dictature mondiale s’établira. Les dernières nouvelles du pays du goulag levant annonçant la création officielle de “camps de rééducation” pour les activistes politiques (voir vidéo interview RT ici).

Les psychopathes derrière ce projet sont intimement persuadés que leur vision sociopathe du monde est la seule possible pour l’humanité: garder quelques 500 millions d’esclaves pour gérer la boutique, compris les gardes-chiourmes nécessaires, alors qu’ils se consacreront à leur dévotion d’aquérir la vie éternelle en fusionnant l’humain et l’intelligence artificielle. A ce sujet, il est anecdotique et intéressant de constater que le seul film de l’histoire de l’humanité enregistré au patrimoine mondial de l’UNESCO (entité créé par l’eugéniste notoire Julian Huxley) est le chef-d’œuvre de Fritz Lang “Metropolis” (1926) film qui traite de ce sujet précis de la société élitiste vivant dans sa bulle après avoir réduit le peuple en esclavage. Nul doute que les oligarques y voient une autre fin dans leur réalité.

Chaque évènement politique et social est un maillon de plus de la chaîne néo-esclavagiste qui se forge pas à pas aux pieds des peuples. Au delà de toutes les mascarades électorales, il est plus que temps que nous regardions enfin en pleine lumière les manipulateurs des marionnettes qui  s’agitent sans cesse devant nous et de reconnaître une fois pour toute qui est l’ennemi. Il en va de notre survie désormais. C’est aussi simple que cela.

Quelle solution à cette dictature annoncée ? Solidarité, désobéissance civile, création d’un contre-pouvoir autogestionnaire des associations libres de producteurs et de consommateurs dans une société égalitaire véritable.

Sans remise en cause fondamentale des valeurs de notre société, la fin de partie sera pénible pour les peuples. Nous l’avons dit et répété à de nombreuses reprises: Il n’y a pas de solutions au sein du système. Il faut en sortir, sans espoir de retour. L’avenir de l’humanité se situe dans les associations libres de citoyens libres et égaux. Tout le reste ne fait que le jeu de l’oligarchie, qui est et demeure un colosse aux pieds d’argile ne l’oublions jamais !..

“Propagande, slogans, mythes, sont kes instruments employés par l’envahisseur culturel pour parvenir à ses objectifs: persuader les envahis qu’ils doivent être les objets de son action, qu’ils doivent être les prisonniers de sa conquête. Ainsi, il est primordial pour l’envahisseur culturel de détruire le caractère culturel de ce qui a été envahi, nullifier sa forme et les remplacer par des artifices de la culture envahissante”, disait l’éducateur critique brésilien Paolo Freire. C’est exactement ce que les idéologues du Nouvel Ordre Mondial ont appliqué à la lettre depuis des décennies.

Qu’allons-nous faire pour en sortir ? Voter ?… Vraiment ?…

*  *  *

Pour plus d’information, nos archives Nouvel Ordre Mondial

 

Source : Resistance71 Blog

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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 15:48

 

 

 

Le dernier des 54 réacteurs nucléaires au Japon sera mis à l'arrêt demain. La troisième économie mondiale se passera alors complètement du nucléaire. Et, la lumière ne s’éteindra pas. Le Japon a réalisé cette transition sans préparation et en une petite année seulement. Pourquoi la Belgique ne pourrait-elle pas en faire autant ?

Des experts ayant estimé qu’un nouveau tremblement de terre pourrait avoir un impact sur les autres centrales nucléaires du Japon aussi désastreux qu’à Fukushima Daiichi, tous les réacteurs japonais ont été progressivement retirés de la production pour subir un entretien approfondi.

Ce 5 mai, c’est le dernier réacteur qui sera mis à l’arrêt, dans la centrale de Tomari, au nord de l’île d’Hokkaido. Le Japon démontre ainsi qu’il est parfaitement possible de sortir du nucléaire, à court terme.

Greenpeace invite le gouvernement japonais à respecter le souhait de la majorité des Japonais à savoir, de ne pas relancer la production dans les centrales mises à l’arrêt et d’opter résolument pour l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.


Approvisionnement

La mise à l’arrêt des 54 réacteurs japonais (soit 28% de la production totale d'électricité) ne met pas en danger l’approvisionnement du Japon. Il sera assuré même pendant les pics de consommation estivaux grâce à des mesures favorisant l’efficacité énergétique, la chasse au gaspillage énergétique et une réponse intelligente à la demande, notamment lors des pics de consommation.

Le scénario de R[é]volution énergétique publié par Greenpeace et se référant à la situation spécifique du Japon, illustre comment ce pays pourrait sortir définitivement et sans attendre du nucléaire tout en respectant ses engagements en matière de réduction de gaz à effet de serre (objectif à l’horizon 2020).

Relance économique

L’Allemagne illustre à quel point la mise à l’arrêt rapide de certaines centrales nucléaires, combinée à une politique d'investissement dans les renouvelables, peut se traduire par une importante relance économique. L’augmentation de la part des renouvelables en Allemagne n’a pas uniquement permis de s’adapter sans heurts à la fermeture de huit réacteurs, elle a aussi permis de créer de l’emploi. En 2011, quelque 382.000 personnes ont été mis au travail dans le secteur des renouvelables. Ce qui représente une augmentation de 137% par rapport à 2004.

Une telle perspective sera bien plus profitable au Japon que la relance du nucléaire. Ce serait une chance unique de relancer une économie fracassée par une catastrophe naturelle et nucléaire.

Dictat d’Electrabel

Il n’a pas fallu beaucoup plus d’un an pour que le Japon se passe du nucléaire. Pourquoi la sortie du nucléaire, prévue chez nous, pour 2015 devrait-elle poser problème ? Les trois réacteurs à fermer en 2015 produisent 16% de notre électricité.

Si notre gouvernement devait décider de prolonger la durée de vie de nos trois plus anciens réacteurs, cette décision ne sera pas motivée par des problèmes d’approvisionnement mais sera prise pour être en ligne avec les dictats de GDF-Suez Electrabel.

 

Source : Le Japon se passe du nucléaire | Greenpeace Belgique

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 14:31

 

Mondialisme, unipolarité et délire messianique

La liberté aujourd’hui se transforme en tyrannie et le désir de progrès en esprit de croisade.

(Tzvetan Todorov)

Par Fethi Gharbi

Ce début du XXIème siècle se caractérise par un paradoxe à première vue insurmontable. Face à un mondialisme prétendument unificateur, rejaillissent dans tous les coins du globe les fondamentalismes les plus obscurantistes et les plus belliqueux. Intégristes juifs, chrétiens et islamiques investissent l’espace politique et social et nous replongent dans les temps immémoriaux. Ce délire identitaire religieux généralisé prend la forme d’une hystérie collective. La peur, mère de toutes les folies, suscitée par des actes terroristes savamment orchestrés et amplifiés par les médias, crée à travers la planète une atmosphère de psychose collective pleine de menaces.

 

L’histoire est ponctuée d’épisodes souvent douloureux de folie collective. Les chroniques médiévales sont pleines de récits tragiques dûs pour l’essentiel à l’action de sectes religieuses déviantes. En 1692, l’histoire extraordinaire des “Sorcières de Salem” offre un exemple ahurissant de ce type d’hystérie. Elle illustre à quel point des hommes habités par la peur, finissent par se retourner contre les leurs, accusant les plus démunis de sorcellerie et se transforment subitement en monstres sanguinaires dénués de tout entendement et de tout sentiment.

Plus proche de nous, dans l’entre deux guerres, l’Europe occidentale, rongée par la crise économique, affolée par le péril rouge, plonge la tête la première dans la démence fasciste. Cette fois-ci la psychose ne se limite plus à un groupe restreint ou à une secte mais ébranle des nations entières. La classe politique asservie par le grand capital se meut en gourou surdimensionné poussant la majorité de la population à la haine raciale et au déni de la démocratie. Cependant, il importe de souligner que les horreurs nazies commises par Hitler et ses adeptes ne sont en fait que l’aboutissement paroxystique des thèses racistes, malthusianistes et eugénistes développées et appliquées depuis longtemps par l’Occident colonial. Tant que l’Allemagne se donnait pour tâche de détruire la Russie communiste on laissait faire… Pour leur malheur, les nazis ont échoué… et le monde découvre soudain et de la manière la plus hypocrite l’horreur des crimes nazis a été d’avoir enfreint la règle de l’extermination “utilitaire” considérée comme légitime lorsqu’elle s’applique à l’Amérique et à l’Afrique et d’avoir procédé au génocide “gratuit” visant des blancs européens. Les nazis auraient, en quelque sorte, porté à un degré extrême leur obsession de la pureté raciale, transgressant ainsi la hiérarchie ethno-raciale globale.

Une fois l’Allemagne vaincue, la monstruosité des génocides nazis scandalisèrent le monde entier. Par contre, les bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagazaki participaient, elles, du génocide “utilitaire“, c’était donc de bonne guerre et peut-être même nécessaire à la survie de l’espèce. En vérité les États-Unis ont réussi là où Hitler a échoué. Ils démantèlent en un tour de main les deux empires coloniaux français et britannique et se consacrent ensuite à l’URSS qu’ils finiront par lui faire mordre la poussière quarante ans après. Le Führer ressuscité, en serait tombé raide mort de voir ainsi son rêve confisqué. Si on ajoutait à tout cela la disparition de l’empire ottoman à la fin de la première guerre mondiale, on ne peut que baver d’admiration en présence de tels exploits. Le secret d’une pareille réussite tient probablement d’une démarche politique inspirée de certains arts martiaux asiatiques. Elle consiste à retourner la force de l’adversaire contre lui-même, de l’épuiser jusqu’à l’écroulement et de le ramasser comme qui cueillerait un fruit mûr.

Après le camouflet essuyé pendant la guerre du Vietnam, la stratégie américaine a préféré médiatiser de manière encore plus radicale ses interventions. Il s’agit de jouer sur les contradictions internes de l’ennemi, de les exacerber ou même de les susciter et d’attendre tranquillement la fin des massacres. Pendant la guerre froide, les États-Unis n’ont pas hésité à recourir aux frères musulmans pour déstabiliser les nationalistes baathistes et nassériens. Au milieu des années soixante dix, partout dans les pays arabes et asiatiques, poussent comme par magie des groupes salafistes. Étasuniens et Saoudiens sont en plein préparatifs de la guerre sainte contre les mécréants communistes. L’union Soviétique au bord de la faillite se laisse prendre au piège afghan savamment dressé par les USA. Venant de tous les pays musulmans, des jeunes fanatisés par l’endoctrinement wahhabite et par la propagande occidentale déferlent sur l’Afghanistan au secours de l’islam menacé. Un vrai coup de maître ! La manipulation mentale testée déjà au Liban en 1975 s’avère encore plus redoutable que les drones et les Tomahawk. En 1979, la passivité de la Maison Blanche face à la révolution islamique iranienne obéit elle aussi à la même logique. Depuis cette époque, la politique étasunienne n’a cessé d’appliquer la même stratégie : l’excitation et l’instrumentalisation des fanatismes religieux. Le Moyen-Orient s’est transformé alors en vraie poudrière où sunnites et chiites, fondamentalistes et nationaliste arabes, musulmans et chrétiens n’arrêtent plus de s’entredéchirer.

L’empire soviétique démantelé, les néo-conservateurs ont cru que le moment était venu d’étendre leur hégémonie sur l’ensemble de la planète. L’empire unipolaire projette d’accaparer pour les cent ans à venir tout l’espace séparant l’atlantique de la mer Caspienne et d’asphyxier du même coup la Chine et la Russie. Le rêve néolibéral d’un monde homogénéisé et fluide, sans frontières, complètement ouvert à la libre circulation des capitaux ne souffre nul obstacle. Après l’extinction des empires voilà qu’est venu le tour des États-Nations. Il faut tout de même préciser que cette fureur mondialiste ne date pas d’hier. Tout au long de l’histoire des États-Unis, la politique américaine s’est toujours inspirée du l’utopie protestante d’un peuple « idéal, pur et parfait » et d’un « nouveau monde », terre vierge, Terre promise dégagée des dépravations qui minaient la vieille Europe du XVIIème siècle. Cela a fini par conduire à un messianisme mégalomaniaque qui a souvent ponctué le discours politique étasunien. Wilson, président américain de 1913 à 1921, affirmait : « L’Amérique est la seule nation idéale dans le monde (…) L’Amérique a eu l’infini privilège de respecter sa destinée et de sauver le monde (…) Nous sommes venus pour racheter le monde en lui donnant liberté et justice ». Quant à George W. Bush, il répétait à qui voulait l’entendre :

« les États-Unis sont une nation élue par le Créateur, investie d’une mission de libération, et ils doivent la remplir en prenant la tête du camp du Bien contre l’Axe du Mal ».

C’est en vertu de ce messianisme politico-religieux que les étasuniens se croient investis d’une mission universelle. Au messianisme américain vient se greffer le messianisme juif que semble concrétiser la création de l’état sioniste. Pour les sionistes, la création d’Israël annonce l’arrivée imminente du Messie. Le Mashia’h hébreu, issu de la lignée du Roi David, amènera dans le monde à venir, une ère de paix et de bonheur éternels. Cependant la venue du Mashia’h ne peut avoir lieu qu’une fois la Terre purifiée.Le peuple élu” se doit de livrer bataille aux hordes barbares de « Gog et Magog », un combat cosmologique du bien contre le mal. C’est seulement après que régnera la paix et la prospérité sur un monde unifié sous la bannière israélite. Cet idéal messianique constitue aujourd’hui un leitmotiv dans le discours d’une bonne partie de l’intelligentsia occidentale. Quelqu’un comme Jacques Attali n’hésite pas à avancer qu’une gouvernance mondiale verrait bien comme capitale planétaire « Jérusalem ».


Cette obsession eschatologique qui s’empare du monde constitue le nouveau masque idéologique du néo-libéralisme qui ne trouve rien de mieux que d’exacerber les fanatismes religieux pour répondre au vide existentiel d’une société en crise et pour avancer en catimini ses pions. Si l’idée de libéralisme et de démocratie avait besoin du communisme et du goulag pour prendre tout son sens, dans la représentation messianique, l’idée du Bien ne signifie pleinement que par le Mal qui la menace et la valorise.

C’est à partir de là que l’islam a été désigné pour jouer le rôle infâme de l’Antéchrist. Après de longues années de mise en scène, le monde arabo-musulman finit petit à petit par être assimilé en Occident aux hordes païennes de « Gog et Magog ». Tout commence avec la guerre d’Afghanistan. L’URSS n’avait pas besoin de cette guerre pour imploser car son économie était déjà en pleine débâcle. En réalité, l’objectif de ce conflit planifié par les États-Unis était avant toute chose l’embrigadement de milliers de moujahidines sunnites recrutés essentiellement dans les pays arabes. Ces derniers fanatisés après des années d’endoctrinement wahhabite financé par les étasuniens et les saoudiens, finissent par se transformer en kamikaze.

C’est seulement après l’implosion de l’empire soviétique que les “moujahidines” devenus subitement des “terroristes” vont remplir leur vrai rôle, celui auquel ils ont été préparés : diaboliser l’islam et répandre une atmosphère de psychose collective en Occident. Des actes terroristes commis par des fanatiques endoctrinés et armés par l’empire vont jeter l’opprobre sur l’ensemble des musulmans qui ne manquent pas de réagir. Bien entendu les médias asservis cultivent l’amalgame et ne ratent aucune occasion pour éclabousser l’Islam. Cette atmosphère empoisonnée conduit immanquablement à des dérapages horribles.

Au mois de mars dernier en Afghanistan, le sergent américain Robert Bales tue de sang froid 16 personnes dont des femmes et des enfants et brûle ensuite leurs cadavres. Anders Behring Breivik, un militant d’extrême-droite, massacre 77 personnes à Oslo en Norvège. Un homme sain d’esprit affirment les médecins. A l’ouverture de son procès, le lundi 17 avril, Breivik entre au tribunal d’Oslo, adresse à l’assistance le salut fasciste, bras droit tendu, poing sérré bravant ainsi les familles des victimes. Le malheur est que des extrémistes, pris dans le piège de la guerre des civilisations, épousent de plus en plus ces thèses de fragmentation universelle. Pourtant, cette hystérie islamophobe alimentée et entretenue par les médias relève moins de faits réels que d’une propagande tout azimut. En effet, dans le Rapport Europol 2010 sur le terrorisme, l’Office européen de police précise que Sur 498 actions terroristes, 424 étaient en lien avec des mouvements séparatistes essentiellement corse et basque, 55 menées par des mouvements d’extrême-gauche ou anarchistes, un seul était le fait d’islamistes. Bien entendu, probablement déçus par un tel rapport, les médias européens l’ont presque totalement ignoré. Il ne faut surtout pas ébranler l’édifice si péniblement échafaudé. L’extraordinaire est que juste après la publication du dit rapport et comme pour le démentir survient juste avant les élections françaises le massacre de Toulouse. Mais voila que Mohamed Merah, ce symétrique génocidaire de Breivik que la police s’est empressé de liquider, serait un informateur de la DCRI. Une affaire louche, une de plus, comme la plupart des attentats perpétrés depuis les années quatre vingt dix par Al-Qaïda. L’attentat du 11 septembre 2001, ce nouveau Pearl Harbor que les néo-conservateurs n’ont cessé d’appeler de leurs voeux demeure une vraie énigme. Mais qu’importe tous ces détails ! Le décor est déjà planté et bien planté !


Le troisième acte de la tragédie met en scène la subite métamorphose des combattants d’Al Quaïda qui d’ennemis jurés de l’Occident, les voilà transformés en légion étrangère aux ordres de l’oncle Sam et de ses vassaux français et britanniques. Mais me diriez-vous : Al Quaïda a-t-elle jamais été autre chose que le bras occulte de l’Empire au service du choc des civilisations ! Lorsqu’on sait que les combattants de cette organisation jihadiste n’ont jamais tiré un seul coup de feu contre la soldatesque sioniste mais qu’ils n’hésitent pas à massacrer des irakiens, des libyens, des syriens… les choses deviennent on ne peut plus limpides. Dans un article paru dans michelcollon.info, Jérôme, Français, habitant de Homs et marié à une Syrienne chrétienne, témoigne : « …A échappé à la mort un bon ami à nous (…) Il rentrait chez lui, a été arrêté par un barrage de révolutionnaires armés. Il les a suppliés de le laisser partir. Ils l’ont menacé en mettant leur fusils sur sa tempe et lui ont dit ” Prouve-nous que tu es chrétien !”. Il a récité le “Notre Père”, ils l’ont laissé partir… » En fait, les chrétiens arabes et occidentaux sont plus ciblés par la campagne islamophobe des médias que par les armes des terroristes qui préfèrent plutôt tuer des musulmans.

Drapé de démocratie et de droit-de-l’hommisme, le messianisme sioniste et protestant pousse dans l’arène les islamistes qui n’en reviennent pas. Ces derniers ne s’attendent pas à se retrouver propulsés avec cette facilité à la tête de pays comme la Tunisie, l’Égypte ou encore la Libye… et le “printemps arabe” n’en finit pas de fleurir ! Trop contents de se trouver au pouvoir, les intégristes musulmans semblent confondre volonté divine et volonté impériale. Se rendent-ils compte que pour les fanatiques de l’autre rive, ils ne sont que la main de satan sensée transformer en magma incandescent l’ensemble du monde arabe ? Ne comprennent-ils pas que ces apprentis sorciers les destinent à être l’instrument du chaos ?

Maintenant que le gouffre s’est creusé et qu’Islam et Occident se dressent l’un face à l’autre prêts à l’affrontement mythique, l’empire unipolaire profite de cet enfumage pour poursuivre son oeuvre d’unité planétaire. Il est toutefois utile de préciser quune gouvernance mondiale n’est réalisable que par la destruction préalable des États-nations. Le soutien apporté par les États-unis aux revendications ethno-régionalistes en Europe est un choix stratégique et la partition de la Yougoslavie l’illustre parfaitement. Cette volonté de dissoudre les nations dans un grand magma ethnique et confessionnel constitue la base de la stratégie mondialiste des néo-conservateurs. L’application de la carte du “Nouveau Moyen-Orient” et l’instauration d’une politique du chaos visant la fragmentation du monde arabo-musulman s’accélère surtout avec l’avènement du “printemps arabe“. Les européens, victimes de la propagande islamophobe, adhèrent à cette stratégie de la dislocation mais oublient que leur proximité les expose au pires dangers. Cependant, cette politique de démantèlement ne concerne pas que le Moyen-Orient. En effet, depuis sa création l’UE n’a cessé d’encourager la promotion de l’ethnicisme et du régionalisme. Les États diminués à la fois par l’autorité supranationale de Bruxelles et par la montée en puissance des pouvoirs régionaux tombent graduellement en déliquescence. La crise belge illustre bien l’accélération de cette tendance. Bart de Wever, chef du mouvement indépendantiste flamand n’hésite pas à avancer : « La Belgique finira par s’évaporer entre l’Europe et les régions ». C’est dans cet ordre d’idées que s’inscrit la stratégie mondialiste qui en privilégiant l’ethnicisme, le régionalisme et le confessionnalisme tente de décomposer les sociétés et de réduire à néant toute velléité de résistance face à la déferlante néo-libérale et à l’hégémonie unipolaire. Si en Europe la désintégration se fait relativement en douceur au moyen de pressions financières, en Afrique et au Moyen-Orient l’Empire préfère forcer le destin en instaurant le chaos.

Le processus d’expansion coloniale moderne, né avec la renaissance, prend selon l’époque des colorations idéologiques différentes. Au XVIème siècle, les conquêtes espagnoles et portugaises étaient légitimées par l’église catholique. Les bulles papales partageaient le monde entre les deux puissances, autorisaient la traite des noirs ou même l’extermination des amérindiens. Au XIXème siècle, l’homme nouveau, pur produit du cartésianisme, s’étant débarrassé de l’idéologie du droit divin, s’en va claironnant sa mégalomanie et ses valeurs humanistes si vitales à la survie de l’espèce. Il s’est fait alors un devoir d’aller les imposer au reste de l’humanité. Aujourd’hui, le mondialisme, héritier des deux idéologies précédentes, s’appuie paradoxalement à la fois sur l’intégrisme religieux et la déification de l’humain.



Aux États-Unis, Sionistes chrétiens, en particulier des protestants fondamentalistes, et sionistes juifs croient que la création de l’État d’Israël en 1948 est en accord avec les prophéties bibliques. Les chrétiens sionistes considèrent comme un commandement divin d’aimer Israël et de soutenir le peuple élu. Pour eux, la judaïsation de la Palestine historique, couvrant l’actuel État d’Israël et les territoires palestiniens, est une obligation divine qui ramènera Jésus sur terre, le fera reconnaître comme Messie par les juifs et assurera le triomphe de Dieu sur les forces du mal, ce qui permettra à l’humanité de vivre mille ans de paix et de prospérité avant l’apocalypse.

Les sionistes juifs sont d’accord sur tous les points sauf que le Messie ne sera pas Jésus et que les maîtres du monde pendant le millénium seront les juifs. Mais pour le moment il s’agit de parer au plus urgent. Il faut d’abord éliminer les forces du mal hostiles à Israël pour ensuite unifier l’humanité. Oui, mais alors sous quelle bannière ? Là est la question. Pour l’instant, l’obstacle majeur à la réalisation de la prophétie est le monde arabo-musulman. Le fait de projeter les djihadistes islamistes au devant de la scène sert principalement à diaboliser l’Islam, à le grimer en Antéchrist. Et à légitimer ainsi la destruction des nations qui aux yeux du messianisme juif et chrétien incarnent le mal. Alors un monde nouveau naîtra, un monde cosmopolite, croyant au même dieu, parlant la même langue, ayant la même culture, obéissant au même maître. Des philosophes sionistes qui tiennent le haut du pavé médiatique font de plus en plus écho à cette vision du monde. Alain Finkielkraut considère que l’essence de l’homme post-moderne « c’est d’être cosmopolite, et de partir en guerre contre l’esprit de clocher ». Et Bernard-Henri Lévy d’ajouter : « Bien sûr, nous sommes résolument cosmopolites. Bien sûr, tout ce qui est terroir, bourrées, binious, bref franchouillard ou cocardier, nous est étranger, voire odieux ». Ce totalitarisme asservissant l’humanité au nom d’une religion est relayé par une spiritualité sans dieu tout aussi liberticide. Elle croit en l’homme nouveau, indifférencié, sans attaches, universel et maître du monde. Mais cet anthropocentrisme délirant a vite fait de dégénérer en élitisme qui atteint aujourd’hui un stade paroxystique. Nous assistons impuissants à une multiplication de sociétés secrètes ésotériques et de groupes d’influence à l’image du fameux Bilderberg. Franc-maçonnerie et lobbying s’emparent du pouvoir mondial alors que la démocratie se délite même dans les pays dits libéraux. Une élite intellectuelle et entrepreneuriale enivrée par sa puissance en veut encore plus et tente d’imposer à la planète le pire des totalitarismes.

Peupler le monde de clones pris dans un tourbillon mimétique, tel est l’univers que tous ces adeptes du mondialisme veulent imposer à l’humanité, un univers orwellien déshumanisé gisant sous la botte d’une élite au service de l’empire unipolaire. Voila qu’encore une fois, le rêve cauchemardesque babélien vient perturber l’ordre du monde. La nouvelle réplique de Nemrod, succombant à son tour à la démesure de l’orgueil ne peut s’empêcher de défier le ciel. Mais les humains, Blanchis sous le harnais, ne se laisseront plus prendre au piège. Riches de leur diversité, ils se soulèveront contre toutes les formes d’homogénéisation, d’indifférenciation, de mort encéphalique…

Fethi Gharbi

(photos d’illustration : flickr.com)

altermonde-sans-frontiere.com

Via LA VIDURE | Naître dans une explosion et finir en implosion!

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 10:59

 

Gaëtan PELLETIER

Wall-Street en action. Et derrière, la CIA...

Et la façade du Yes we can en black et noir.

La Terre est gobée cerveau par cerveau, lopins par lopins, et de petits bonhommes verts en font leur job.

On a tous une toute petite pomme dans la tête. Le monde a évolué, mais pas l’humain. Servile, serviteur, mollusques... Les pêcheurs ont de gros bateaux qu’ils se paient de nos sueurs.

C’est quasiment triste de voir des politiciens, la bouche bavant de jérémiades, prétendre que casser une vitrine dans un monde de soi-disant démocratie "propre", qui s’arme pour aller implanter d’autres démocraties "propres", et qui dans son "propre" univers, cultive et entretien des Al Capone en habit de moines blancs.

Zip !

Je pense qu’on en a manqué un bout...

Un monde qui crée des crises monétaires, qui grugent les avoirs des peuples, un peuple à valeur marchande pour satisfaire des actionnaires qui veulent leur 10% de rendement, un monde qui déménage ses compagnies là où la main-d’œuvre est la moins chère...

Un monde "propre", sans "violence".

Ah !

Quand le monde du travaille détrousse les fonds de pension des travailleurs, quand les gouvernements livrent aux entreprises privées les biens "collectifs",

... qu’est-ce qu’une vitre ?

Que vont faire les citoyens ? Marcher en chantant l’Hymne à la joie, avec des pompons fabriqués en Chine, des gugusses des magasins à 1$ ?

Quand l’industrie de la construction est devenue l’industrie de la démolition des pays, que faut-il faire ? Se dessiner des marteaux dans le front ?

Quand on veut manifester masqués, et que l’on veut établir une loi défendant ce geste dans une société ou le gouvernement lui-même est un gros masque, que faire ?

Se faire photographier par une série d’oeufs policiers au service d’un État vicieux qui les paient de nos propres impôts ?

Une vitre cassée, de la violence ? Une auto renversée, de la violence ?

Envoyer ses enfants de 20 ans à la guerre, n’est-ce pas là de la violence ?

Bientôt, dans cet état policier, - et ceci concerne tous les États - il faudra parler à la hauteur d’une corde de violoncelle. Défendu de parler violon ou guitare à distorsion.Niet ! Ce sera de la violence. Car la définition de la violence appartient maintenant à l’État. C’est lui qui engage des gangrenés de la fibre cervicale pour définir ce qu’est la violence. Ces empesés, avec une tige dans le dos, le nez retroussé, cultivés à la miette de pain des livres, dictateurs des "signifiants"...

Et voilà notre personnage secondaire de Premier Ministre enfiler sa pensée dans les bas des United-States of America. On écarte Cuba...

Et les étudiants du Québec doivent marcher là où on leur dit de marcher... Les travailleurs aussi. Ils prendront leur "trou" et les investisseurs leur 10%. Telle est la "loi".

Plat des USA, ou plat du Canada, ou plat du Québec, ou plat de la France. Tout est plat. Les cerveaux sont maintenant du caviar pour la gente bourgeoise... Et sa progénitures de poissons congelés aux savoirs des universités.

Les "bien-pensants".

Ils frissonnent à une vitre cassée...

Sais pas si vous savez lire dans la "gestuelle"... N’écoutez pas les "nouvelles", regardez-les... On dirait des morues qui ont passé 6 mois hors de l’eau...

C’est la vie, ça ?

Les pays sont maintenant devenus des assiettes, et nous sommes les plats.

Ne soyons pas trop violents... Laissons-nous nous faire violer. Après tout, pour avoir du caviar, j’imagine qu’il faut bien ouvrir à coups de couteau le ventre du poisson.

Je sens un ti coulis...

Gaëtan Pelletier, La vidure

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http://www.legrandsoir.info/le-caviar-des-investisseurs.html
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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 10:10

 

 

Bien que je ne sois pas d'accord avec le ton de cet article, c'est peut-être d'autant plus une raison de le publier. L'auteur est assez contradictoire, reconnaissant d'une part que la Russie s'arme de manière défensive parce que l'empire la cerne, et il considère que c'est là une action revancharde. Qu'est-ce qui ne sera pas revenchard en ce cas ? Inviter "pacifiquement" les chars US à entrer à Moscou en conquérants (libérateurs) ?

Comme je l'écrivais ce matin, (voir Un fleuve d’argent public qui se perd dans un puit sans fond) l'attitude des USA entraîne un surarmement mondial. D'une part leur propre armement qui vient en tëte, celui de la Chine ou de la Russie qui savent bien qu'il n'est pas possible de tenir tête à l'hégémonie US sans avoir une puissance armée dissuasive à la hauteur, l'armements de tous les vassaux de l'Otan, et la liste est longue, entre groupes armés par ce même pôle de l'Otan et ceux qui s'arment pour leur résister.... etc... c'est toute la planète qui est en train d'accumuler les armes d'une manière complètement délirante et au détriment des besoins essentiels des peuples ..

Je trouve que cela est inquiètant car même si la guerre contre l'Iran n'a pas lieu, je ne fais aucune confiance à terme dans une Russie ou une Chine superarmées. Une fois que les armes sont là, il n'y a plus qu'à s'en servir... et le surarmement du monde est donc une menace en soi et non la condition de quelque stabilité que ce soit. La seule condition de stabilité serait l'extension du bien vivre or depuis des décennies c'est le contraire qui se produit et les haines montent et aussi les désirs de revanche... mais et c'est pire, je vois en Poutine plus un conquérant qu'un revanchard et je ne sais où s'arrêtent les limites de son désir de reconquista. Et quand je vois certains blogueurs nous appeler à nous mettre gentiment à couvert sous la grande aile protectrice Russe, je trouve cela puant.

Jamais je ne le répèterai assez, je rêve d'une Europe réveillée - qui commence par bazarder l'Union Européenne et se libérer de ces dettes odieuses - prenne place comme pôle multipolaire sur la scène internationale, exempte de maître qu'il vienne de l'Est ou de l'Ouest...

Dans le titre qui suit "Poutine veut un monde multipolaire pour contester l’hégémonie américaine" je ne crois pas que "pour contester l'hégémonie américaine" soit une explication suffisante, qui d'un peu sensé ne veut aujourd'hui en finir avec ce monde unipolaire sous domination US qui nous conduit droit dans le mur. Je suis loin d'être une spécialiste de la pensée de Poutine... mais tout de même... Intéressant de voir les contradictions de cet article qui donnent des éléments qui posent les données du problèmes de manières claires, mais qui par quelques petit qualificatifs insinuants détourne le sens des choses.

Admettons que l'empire US vacillant s'effondre... une possibilité, nous nous retrouverons alors avec de grandes puissances montantes dotées de puissantes armées... quelle tentation, non ? A nous de savoir si nous voulons de nouveau maîtres ou si nous participons de ce courant qui ne veut plus de la présence de grands pôles dominants mais bien d'une multiplicités de pôles et d'une multiplicité d'alliances et d'échanges qui ne permettent plus que la concentration de pouvoir s'opére dans un ou quelques mégapôle dominants qui se partagent le monde. Ce qui demande aussi d'avoir une grande ouverture vers toutes les autres régions du monde. Pour cela il faudrait nous réveiller avant qu'il ne soit trop tard.

 

"Poutine veut un monde multipolaire pour contester l’hégémonie américaine"
jean geronimo

mardi 17 avril 2012, par Comité Valmy


Syrie, Afghanistan, anciennes républiques soviétiques, BRICS et liens avec l’Otan : les domaines d’intervention de l’actuelle politique étrangère de Vladimir Poutine ne manquent pas. Pour Jean Geronimo, Docteur des Universités à l’UPMF Grenoble, auteur de "La Pensée stratégique russe, Guerre tiède sur l’échiquier eurasien", le président russe nouvellement réélu vise à affirmer "la Russie comme Grande puissance eurasienne soucieuse de défendre ses intérêts nationaux".

Après l’élection de Vladimir Poutine pour un troisième mandat présidentiel, quelles vont être les principaux enjeux et les priorités de la Russie sur le plan de la politique internationale ?

Jean Geronimo. Ces enjeux se réduisent à l’achèvement du retour russe : l’affirmation de la Russie comme Grande puissance eurasienne, soucieuse de défendre ses « intérêts nationaux » – et non plus idéologiques – élargis à l’espace de l’ex-URSS, la Communauté des Etats indépendants (CEI) . Sous la houlette de Vladimir Poutine, la Russie va poursuivre sa stratégie de puissance (derjava), sur la base de l’accélération de son développement économique et militaire (surtout nucléaire) et de sa reprise en main de la CEI, son « Etranger proche », devenue la priorité de sa politique extérieure. Dans le prolongement de la Pérestroïka gorbatchévienne, Vladimir Poutine vise à instaurer une gouvernance mondiale plus équilibrée, intégrant les nouvelles puissances (ré-)émergentes (dont Russie, Chine, Inde) et privilégiant le rôle de l’ONU, comme vecteur du pluralisme démocratique. A terme, l’objectif est de créer un monde multipolaire contestant l’hégémonie américaine.

"Une Russie revancharde qui cherche à défendre ses positions"

Quelles réponses les Russes vont apporter dans les relations américano-russes alors que Barack Obama va se lancer dans la course aux présidentielles ?

Jean Geronimo. Dans la mesure où la Russie se sent aujourd’hui plus forte, un durcissement de sa politique américaine semble inéluctable. Vladimir Poutine estime que la Russie a trop reculé depuis la transition post-communiste induite par la disparition de l’URSS, le 25 décembre 1991 . Il voudrait avancer sur 3 dossiers brûlants : le bouclier de l’OTAN, le chaos afghan, l’impasse syrienne. La Russie espère être davantage « écoutée » et, surtout, comprise dans son appréhension des menaces à sa sécurité nationale.

1.D’abord, elle espère que l’axe OTAN-Etats-Unis révisera sa version « anti-russe » du bouclier anti-missiles, suspectée de poursuivre « l’encerclement ».

2.Ensuite, elle espère de cet axe une politique plus cohérente en Afghanistan, dans sa lutte contre la drogue et le terrorisme – pour bloquer leur progression vers la CEI.

3.Enfin, elle prône une approche plus équilibrée au Moyen-Orient, notamment en Syrie, pour éviter la déstabilisation de la région. Sur l’ensemble de ces questions, Moscou espère une réelle prise en compte de ses intérêts.

Globalement, c’est donc une Russie revancharde qui cherche à défendre ses positions contre les velléités expansives de la puissance américaine, avide de la supplanter dans son espace historique. Dans ce but, elle renforcera son contrôle de sa proche périphérie, en vue d’y stabiliser sa domination – via ses structures collectives économiques (Communauté économique eurasienne) et politico-militaires (Organisation de coopération de Shanghai et Organisation du Traité de sécurité collective) – et consolider, ainsi, son glacis sécuritaire.

Désormais, il s’agit pour Vladimir Poutine de neutraliser la stratégie de reflux de la puissance russe, structurellement menée par l’administration américaine depuis la fin de la Guerre froide. Son avancée au cœur de l’ancien Empire soviétique se réalise sur la base de l’extension des révolutions libérales « de couleur », du contrôle des circuits énergétiques et de l’implantation de bases militaires. Elle implique le contrôle des Etats stratégiques – les « pivots géopolitiques » de Z. Brzezinski. Retour vers la Guerre tiède. A terme, la Russie s’efforcera de reconquérir son pré-carré, contre les intérêts américains et, en cela, réactivera les tensions américano-russes.

Syrie : "Méfiance face à ces "révolutions" instrumentalisées"

Au Proche Orient, comment expliquez-vous la position russe sur la question syrienne et sur les révolutions arabes ?

Jean Geronimo. La position de Moscou sur la Syrie exprime, de manière globale, sa méfiance face à ces « révolutions » instrumentalisées, selon elle, par des forces extérieures. La Syrie, qui abrite une base russe, est son dernier bastion dans la région, perçu comme un verrou sécuritaire stabilisateur des tensions frontalières.

Dans la vision russe, les instabilités arabes constituent une menace, déclinée en deux temps. Dans un premier temps elles expriment un recul sensible de la Russie sur l’échiquier arabe. Dans un second temps, Moscou redoute une contagion révolutionnaire dans son espace politique intérieur (Caucase, Oural) et extérieur (Asie centrale), où la population musulmane est courtisée par l’idéologie émancipatrice de l’Islam radical. Cette vague « démocratique » est encouragée par la puissance américaine, dans la mesure où elle sert son objectif de déstabilisation, donc d’affaiblissement et de démantèlement de la Russie.

Moscou s’oppose à toute ingérence extérieure en Syrie selon le « modèle libyen » d’instrumentalisation de l’ONU, au nom de principes moraux et humanitaires à géométrie variable. D’autant plus qu’elle garde en mémoire le « scénario yougoslave » de 1999, marqué par le bombardement meurtrier de l’OTAN, en violation des règles onusiennes. De ce point de vue, la Syrie sera un symbole fort du retour de la puissance russe et de sa capacité à s’opposer à l’unilatéralisme occidental, via le levier de l’Otan.

Vladimir Poutine va-t-il reprendre et développer une politique eurasienne et se rapprocher de Pékin ?

Jean Geronimo. L’ancrage eurasien de sa politique étrangère est une nécessité vitale pour la Russie, d’une part, pour influencer la gouvernance mondiale et, d’autre part, pour stopper sa marginalisation de la scène mondiale. Cette inflexion a été impulsée dés la fin des années 1990 par E. Primakov, le vieux « soviétique », face au maintien de l’hostilité américaine. Le rapprochement avec la Chine (et l’Inde) s’inscrit dans le cadre d’un partenariat multidimensionnel (économique et stratégique) renforçant l’axe eurasien pour contrebalancer l’hégémonie de la gouvernance mondiale néo-libérale, portée par l’axe américain. Or, si la Chine est un partenaire fiable à court terme, elle deviendra à long terme pour la Russie une source d’incertitudes. En se réarmant de manière accélérée, via sa force nucléaire, la Chine exprimera une menace latente pour la Russie, aggravée par sa stratégie migratoire.

http://www.humanite.fr/monde/poutine-veut-un-monde-multipolaire-pour-contester-l%E2%80%99hegemonie-americaine-493709

 

Source : "Poutine veut un monde multipolaire pour contester l’hégémonie américaine" jean geronimo - COMITE VALMY

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 20:59

 

par Jacques Maillard*


Nucléaire, Pétrole, Europe, guerres coloniales : Réflexion sur une logique politique.

Jacques Maillard, Mars 2012

Alors que les débats font rage autour de l’élection du Président de la République Française, certains sujets parmi les plus importants sont évités, ou traités d’une telle manière (par leur dispersion entre plusieurs domaines) qu’ils sont artificiellement relégués en arrière-plan, voire oubliés.

Je voudrais au contraire éclairer les liens entre différents sujets pour expliquer une prise de position cohérente face à ces enjeux majeurs.

Je partirai de la base du problème, technique, pour remonter au plus haut, sur le type de société à développer et des moyens d’assurer sa défense. En bref, il s’agit de l’examen global des programmes des candidats.

I La sécurité nucléaire

Elle fait l’objet d’un grand débat. Ou plutôt d’une grande peur, surtout après Fukushima. La sécurité nucléaire est fondée sur plusieurs principes, et en particulier :
- Les enceintes de confinements, pour le réacteur et les piscines de stockage
- Les sytèmes de contrôle et de refroidissement, pour le réacteur et les piscines
- La formation, l’instruction, les statuts et la responsabilité des personnels, à tous les niveaux. Ceci nécessite donc :
- L’instruction générale de la population, qui permette de fournir les personnels compétents et à chacun de comprendre les problèmes.
- La volonté politique et les moyens nécessaires à cette sécurité.

Concernant les enceintes, nos centrales en comptent 3 :
- Le barreau du combustible
- La cuve du réacteur et la tuyauterie du circuit primaire du caloporteur (eau)
- Le bâtiment du réacteur. Remarquons :
-  Les réacteurs à sels fondus prônés par certains, réacteurs qui utilisent un sel du combustible comme caloporteur, manquent par définition de première enceinte
- Les réacteurs dont le refroidissement de la cuve est assuré, même partiellement, par l’air de l’atmosphère, nécessitent l’absence (projet Rubbia) ou la réduction drastique (systèmes AP1000 en construction de Westinghouse) de la troisième enceinte. Dans ce dernier exemple, un dôme en acier de 5cm d’épaisseur et de 40 mètres de diamètre remplace les dômes en béton armé de 2 mètres d’épaisseur des réacteurs modernes.

- Les réacteurs de Tchernobyl et de Fukushima manquaient de cette troisième enceinte : les bâtiments avaient un toit plat.
- En revanche, celui de Three Miles Island avait un dôme de béton qui a contenu les gaz radioactifs. Le coeur a aussi fondu dans les 2 autres accidents, mais il n’y eu pas de rejets, et ceci grâce à la 3ème enceinte. Les piscines de refroidissement sont aussi contenues dans un bâtiment en béton dans les réacteurs modernes (les PWR en France).

Des calculs relativement simples permettent de comprendre les enjeux, en évaluant les coûts respectifs d’un surplus éventuel de sécurité et de décisions de fermeture.

Le coût de l’indispensable troisième enceinte peut être estimée en fonction du volume de béton nécessaire : Prenons un bâtiment de 40 mètres de diamètre (2R), et de 60 mètres de haut (h+r), sa surface de mur de béton est de l’ordre de : 2∏r2+ 2∏rh+∏r2 (coupole, cylindre inférieur, base) soit ∏(3r2+2rh) = environ 9000 mètres carrés. 2 mètre d’épaisseur nécessitent 18000 m³ de béton armé en tout, dont environ 16000 pour les murs verticaux (cylindre et coupole). Une enceinte pour la piscine nécessite 4000 m³ environ. Le doublement de cette enceinte de confinement, si on exige cette nouvelle mesure représente encore 20000 mètres cubes de béton armé.

En comptant 10000 euro par mètre cube de béton (de luxe) …, la dépense s’élèverait à 200 millions d’euros par réacteur.

Il faut aussi noter que le premier réacteur de grande puissance (400 MégaWatts électrique) installé en France (Chooz) le fut sous une colline, et qu’il fut démantelé, décontaminé, à tel point que sa caverne sert aujourd’hui de site expérimental pour des détecteurs bas bruits de neutrinos.

Les réparations ont un coût, également, évaluable ainsi : Les enceintes primaires sont essentiellement constituées par la cuve et le générateur de vapeur, chacune correspondant à 330 tonnes d’acier. Le changement d’un générateur de vapeur, élément le plus sensible, selon le même calcul, coûte au maximum 100 millions par générateur (30 000 euros la tonne, comme une voiture haut de gamme ?), indispensable seulement en cas de détection de problème.

Les éléments de contrôle et de refroidissement représentent des sommes inférieures, (diesel d’appoint sécurisé, doublement des circuits) mais qui permettent un surplus de sécurité.

Notons qu’à Tchernobyl, les systèmes d’alimentation électrique de secours (diesel) avaient délibérément été mis hors circuit pour faire une « expérience » de démarrage du coeur sans source électrique de secours !!

Notons qu’à Fukushima, Tepco avait refusé de construire la centrale à la hauteur suffisante pour être à l’abri du Tsunami historique. On avait de plus arasé la colline, pour éviter le surcoût des pompes d’eau de mer, et refusé de placer les diesels de secours à une hauteur suffisante. On avait aussi refusé d’acheter les robots nécessaires aux opérations en zones irradiées. Mais Tepco d’avant Fukushima, propriété d’actionnaires privés et non japonais en grande partie, avait une rentabilité de près de 2 chiffres, loin de l’ancienne EDF nationalisée qui avait moins de 3% de rentabilité.

Maintenant, mettons face à face les coûts (inférieurs à un milliards d’euros au maximum) de la consolidation ou de la construction d’une centrale avec ceux de la fermeture du réacteur (Fessenheim). Un réacteur de 1 Gigawatts produit chaque année environ 8 milliards de Kilowattheures. A 10 centimes le Kwh, c’est environ 0,8 milliards d’euros de perdus pour EDF, donc l’Etat, donc la nation. Donc, 1,6 milliards pour cette centrale à deux réacteurs.

Refuser ou arréter la construction d’un réacteur de 1500 Gigawatts (EPR), c’est donc 1,2 milliards d’euros à compenser par réacteur. Même si l’investissement est grand (6 milliards d’euros), il est compensé en 5 ans. C’est la raison pour laquelle les grandes multinationales et oligarques veulent la privatisation de l’électricité.

Par quoi sera remplacée cette éventuelle source d’énergie ? Par des importations de gaz, de pétrole, ou d’électricité, cette dernière produite en grande partie par le charbon allemand. Les éoliennes ne fonctionnent qu’un quart du temps, et il faut stocker l’électricité. Il en faut des milliers, si elles fonctionnent, pour compenser les 2 réacteurs. L’essentiel pour la France sera en pétrole et en gaz : la quantité importée sera de 0.125 kg pour chaque kwh thermique produit par pétrole, ou son équivalent en gaz, et donc de 0.375 kg d’équivalent pétrole pour chaque kwh électrique produit.

Soit pour un réacteur de 1 gigawat, 3 milliards de kg, 3 millions de tonnes de pétrole, et 6 millions de tonnes de pétrole (ou équivalent gaz) importé en plus pour la centrale. A 100 dollars le barril , environ 500 euros la tonne, cela fait 3 milliards d’importation supplémentaires, de dettes, avec le chômage et les déficits sociaux associés.

En un an, les investissements de sur-sécurité seraient de toute façon largement compensés, si la population l’exige. Ils ne devraient pas peser sur la balance des paiements (sauf si on s’amuse à faire construire à l’étranger des pièces maitresses comme les générateurs de vapeur)

En revanche, nous pouvons aussi comptabiliser les dangers du pétrole et du gaz même s’ils sont plus « dilués » dans le temps. Les catastrophes écologiques (pollution de l’air, effet de serre, destruction des paysages, marées noires, raffineries en feu, explosions type AZF) se succèdent, mais ne concernent à chaque fois qu’une aire réduite (et encore…).

Que dire de l’embrasement des coûts de la conquête des zones pétrolières ou gazières… Les guerres pour le pétrole sont couvertes par des motifs « nobles » : luttes contre les dictatures, contre la non-prolifération, etc, et reçoivent l’appui d’organisation se prétendant écologistes, pacifistes, tiers-mondistes, voire communistes !!! Ces guerres entrainent des dégâts considérables, dans l’environnement, dans les populations, dans les sociétés qu’elles renvoient au moyen-âge !!! Celle de Libye afait au moins 50000 morts, déstabilisé toute la région, lancé des milliers de personnes sur les routes de l’exode, détruit toute notre politique arabe et africaine. Sans compter que les armes modernes répandent aussi de la radioactivité (U238) et des produits toxiques sur des régions étendues.

Le coût relativement bas du pétrole est assuré par le maintien de l’aliénation religieuse et de dictatures féroces dans la plus grande partie du monde musulman ; Des crimes gravissimes sont commis en regard du droit français et international : par exemple l ’ « intervention » du capitaine Barril en novembre 1979 en Arabie Saoudite qui « gaza des milliers de civils, la plupart innocents » dans les sous-sols du sanctuaire de la Mecque (selon l’émission de LCP du 8 janvier 2011).

Les deux catastrophes nucléaires majeures des 30 dernières années, Tchernobyl et Fukushima, sont dues simultanément à des défauts de conceptions, des erreurs majeures des opérateurs, et dans Fukushima des « économies de bouts de chandelles », dues à la rapacité des actionnaires et à la non résistance, la non acceptation de la critique, dans la société japonaise.

J’ai entendu des « experts », lors de la conférence « Global 2001 », nous expliquer pourquoi l’assurance des centrales nucléaires était un marché des plus juteux. En prenant un accident de type Tchernobyl (ou Fukushima aujourd’hui) tous les 30 ans, en divisant par le nombre de réacteurs et d’années, et en en prenant son prix maximal, on obtient une somme tout à fait « raisonnable », et dégageant donc un profit énorme. Par exemple Fukushima : si un million d’habitants ont perdu 1 million d’euros chacun (biens santé, chômage), chiffre largement surévalué, on obtient 1000 milliards d’euro, et sur 400 réacteurs en 25 ans (pour simplifier) cela ferait 10000 années de fonctionnement, soit 100 millions par an, ce qui représente 12,5 % du coût de l’électricité vendue...

En réalité, les chiffres sont 4 à 10 fois plus faibles. Dans une certaine mesure, pour ces assureurs, Fukushima « maintient l’existence du marché » (sic) De la même manière, le secrétaire aux transports de Reagan proclamait qu’il n’était point nécessaire de faire une agence de sécurité civile pour l’aviation puisque les compagnies dont les avions tomberont feront faillite et disparaitront « naturellement », en oubliant justement la perversion de l’assurance. C’est le contraire de ce genre de raisonnement qui doit être appliqué : déceler les problèmes éventuels, et les résoudre, même si cela coûte cher. Dans l’optique d’économie civique, (ne pas dépenser plus que nécessaire et que possible, c’est une contrainte) certes, mais pas dans celle du privé (maximalisation du profit, c’est un objectif)

II Pourquoi maintenir notre système de production d’électricité nucléaire ?

Commençons par souligner les objectifs et les conséquences d’un système fondé sur le pétrole :

1) Le pétrole permet avions, voitures, camions. Il détruit donc le rail et le fluvial. Ces deux moyens de transports, pour les passagers et les marchandises, permettent leur diffusion à l’intérieur de villes concentrées, au contraire de l’avion qui nécessite des installations loin du centre. Le camion, le bus et la voiture permettent de répartir la population sur le territoire sans aucune concentration, évitant l’existence d’un centre (agora, forum) qui mélange les « communautés » et les classes sociales.

2) La dépendance au pétrole permet de s’assurer de la fidélité d’un peuple à la « communauté internationale » représentée aujourd’hui et chez nous par l’UE, l’OTAN, l’OCDE, le FMI, l’OMC, essentiellement. Le pays qui ne se soumet pas aux injonctions voit rapidement son économie étranglée, son système social, d’éducation, de défense, menacé. Le pétrole est le « sang » de la société capitaliste. Il suffit de le restreindre ou de le couper pour mettre une nation par terre. C’est selon le rapport Kissinger 1974, toute une « pollution causée par le gaspillage de la société de consommation pour assouvir son addiction au pétrole ».

Cette addiction est d’ailleurs, selon la même source, dans les deux sens, celui de la consommation, et celui de la production : ainsi des pays producteurs, dont les ressources en devises sont uniquement dues aux hydrocarbures, sont aussi totalement dépendants de leurs importations pour nombre de biens et services indispensables : URSS hier, Iran aujourd’hui, pays arabes depuis la seconde guerre mondiale. L’addiction au pétrole est maintenue, si besoin est, par des coalitions impérialistes dont l’Otan est le squelette. Cette addiction fait accepter cette mise en danger de la sécurité par ces guerres d’agression qui se retourneront un jour contre leurs auteurs. Il faut donc sortir au maximum de cette addiction.

3) Enfin, cette politique pétrolière engendre un déséquilibre des rouages d’une société jusqu’à permettre et imposer de faire l’économie de la formation massive de la population, formation scientifique, technique, juridique, géographique . Cette instruction massive de la population est un danger mortel pour le capitalisme et l’impérialisme, car elle nécessite l’esprit critique, elle propage le scepticisme et favorise l’organisation des travailleurs et des citoyens dans des institutions syndicales , politiques, associatives, qui sont des outils de résistance, de frein à l’exploitation et aux aventures guerrières.

III) Quels sont les points dangereux ou incohérents dans les programmes de la campagne actuelle ?

- En premier lieu, proposer des « référendums sur le nucléaire », alors que l’on refuse des référendums sur les traités européens, et que l’on fait tout pour détruire les bases de l’instruction publique, est une charlatannerie démagogique. Essayez d’interroger les gens dans la rue sur la définition de la puissance, de l’énergie, du becquerel, du sievert, etc...

Il faut au moins demander par référendum le retour des services publics, et en première priorité EDF, dans le secteur uniquement public. Il est normal qu’il y ait une « contrainte » budgétaire, mais il est criminel qu’il y ait un « objectif » de profit. Or l’installation de la « concurrence non faussée » et de la « liberté de circulation des capitaux » a pour conséquence de rendre les gros actionnaires, et eux seuls libres d’imposer leurs volontés aux autres acteurs de l’économie (car salariés et petits consommateurs ou épargnants n’ont en réalité aucun choix de faire jouer réellement la concurrence).

- Il faut redéfinir la politique étrangère et de défense, sortir de l’OTAN, en particulier de sa structure militaire intégrée, sortir de l’Europe, particulièrement dans les points précis (services publics, concurrence, Europe de la défense...) qui mettent en péril notre sécurité, énergétique et militaire.

Il faut sortir de la logique coloniale. L’armée doit redevenir nationale par ses missions (défendre le territoire et les intérêts du pays) et non servir les USA, l’OTAN et les oligarchies européennes.

Il faut revenir à une armée de conscription : service militaire court (3 mois) et pour tous (la technologie moderne impliquant de nombreuses tâches très variées), suivies de périodes courtes (1 à 2 semaines) durant 10 à 20 ans, permettant l’existence d’une grande réserve. Il faut passer des accords d’approvisionnement à long terme, et avec les états, donc renationaliser l’industrie pétrolière et gazière.

Aucune guerre ne doit pas pouvoir être déclenchée sans déclaration explicite, sans accord du parlement dans un très court laps de temps (3 jours), et le contingent doit y participer sans exemption, pour que ceux qui votent la guerre soit sûrs du soutien populaire et qu’ils sachent que leurs propres enfants devront aussi y aller.

Il faut aussi alerter nos concitoyens : deux groupes de nations, regroupées dans deux grandes coalitions militaires et politiques, se disputent les ressources de la terre : OTAN + Nations capitalistes asiatiques et OSC, Organisation de coopération de Shangai. Autour, les puissances émergentes (Inde, Pakistan, Brésil Afrique du Sud, …) n’ont pas fait leur choix.

Les ressources convoitées sont en Arctique, en Asie, en Afrique, en Amérique, partout. La tension monte en permanence, si on écoute attentivement les uns et les autres, si on regarde les « petites guerres » et les grandes manoeuvres, économiques, politiques et militaires.

La France peut rester et doit neutre, c’est son intérêt et elle en a les moyens, agricoles, militaires, stratégiques. Il est clair qu’on essaye de nous entrainer dans une politique qui n’est pas notre intérêt, politique consistant à briser et démanteler à terme la Russie et la Chine.

Aujourd’hui par guerres et agitations à la périphérie, demain sans doute plus brutalement. C’est la conséquence de la décadence tout azimut, intellectuelle, industrielle, politique, de ces nations qui s’intitulent « occidentales » et se prétendent la « communauté internationale », excluant les autres en réalité (BRICS, OCS...)

La politique traditionnelle de la France, même si elle acceptait cette « solidarité occidentale », refusait que cette solidarité entraine une « complicité » dans les crimes et prédations. Du moins elle se présentait ainsi, comme indépendante. Cette politique est abandonnée au profit d’une politique de complicité, voire d’avant-garde dans le crime (Syrie, Libye). Elle nous entrainera, si elle est poursuivie, dans les pires catastrophes. La politique actuelle (sous les auspices ou non de l’union européenne, et qui risque fort d’être poursuivie voire amplifiée après nos élections) pousse au crime les nations occidentales (et par ricochet les autres) au lieu de chercher à pacifier le monde en essayant de réduire le risque, réel et croissant, de conflit mondial.

En l’occurrence, nous devons tout faire pour être le plus indépendant possible de ces produits stratégiques dont l’embargo, la maitrise par l’une des grandes puissances a conduit à tant de conflits. Et les deux principaux postes de dépendance sont l’alimentation et l’énergie. Cette autre France que l’officielle d’aujourd’hui peut contribuer à désarmorcer, à démanteler, la bombe à retardement qui se construit.

- Il faut reconstruire relancer les capacités industrielles, énergétiques, culturelles, et intellectuelles, scientifiques et techniques, dans notre pays. Et en particulier dans le nucléaire et l’espace.

Les réformes et économies faites au niveau de l’enseignement sont extrêmement dangereuses. Elles s’appuient sur des traités (Vatican, Lisbonne) qu’il faudra suspendre, car ils impliquent privatisation et démantèlement de notre système éducatif.

En conclusion je dirai que l’expérience française, c’est que la partie non révolutionnaire (les girondins, les saint simoniens...), non marxiste (socialistes, radicaux, pacifistes, écologistes) de la gauche en France a laissé des souvenirs catastrophiques, et particulièrement en politique extérieure :

- guerres coloniales (au cours des XIX et XX èmes siècles)
- guerres extérieures mal préparées, mal enclenchées, mal conduites
- exploitation des peuples soumis (vote en faveur de l’esclavage par les girondins, travail forcé dans les colonies, refus de la citoyenneté aux habitants des colonies, rejet de la proposition de loi Blum Violette...)
- suivisme des puissances dominantes anglo-saxonnes dans leur politique impériale depuis 100 ans, en les dépassant souvent : combats anti URSS après la première guerre mondiale, lâchage de la République espagnole, guerre de Suez en 1956, suivisme en Yougoslavie, en Irak, en Afghanistan, en Lybie. Mise à genoux économiquement des nations africaines sous Mitterrand par application du consensus de Washington et des directives du FMI et de la banque Mondiale. Poursuite de cette politique en Amérique centrale et en Europe de l’Est, et aujourd’hui du Sud.

Ces politiques sont masquées, de nos jours, sous les termes « politique d’ingérence humanitaire », « politique écologique de la décroissance », »soutien aux nouvelles démocraties », etc Malheureusement c’est cette seule gauche, face à une droite fanatique ou cynique, qui semble exister dans notre pays. Même le PC ne semble garder de communiste que le nom tant il se rosit et se bruxellise.

Le choix, c’est donc Charybde ou Sylla. C’est sans doute la conséquence que les élections aujourd’hui ne sont que le reflet des passions, des égos, des intérêts privés, car derrière elles ne se meuvent que les forces de l’argent. Celui des oligarchies (lisez la République des mallettes et suivez le feuilleton Bettencourt), des églises (que donne l’Eglise en compensation des accords du Vatican, ou plus simplement, du vote unanime à Paris pour leur donner le site des bernardins ?), des multinationales (regardez le financement de Terra Nova), des états étrangers (que donne le Qatar à ceux qui le visitent ?)

Les militants, en dehors même de ceux qui attendent un poste, un logement ou un contrat, (confert l’article du Monde Diplomatique sur le sujet) ne sont là que pour rendre le spectacle crédible (lire Propaganda de Bernays).

*Jacques Maillard est l’un des responsables du Comité Valmy

Mis en ligne 5 avril 2012

 

Source : Nucléaire, Pétrole, Europe, guerres coloniales : Réflexion sur une logique politique Jacques Maillard* - COMITE VALMY

 

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