26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 02:07

 

Bien que ce texte soit daté d’octobre 2009, il reste d’une grande actualité et est incontournable pour comprendre qui sont les acteurs de la guerre permanente menée par les Impérialistes en Amérique Latine. A l'heure où un scandale éclate qui dénonce le rôle de la CIA dans l'assassinats de leaders de la guerilla des FARC, il intéressant de savoir que le Mossad également pourrait être impliqué, ainsi que dans bien des mauvais coups ou cours de décennies d'ingérence en Améeique Latine

 

 

La présence du Mossad au Honduras n’est pas un hasard

Par Percy Francisco Alvarado Godoy

 

Le 25 septembre 2009, quand on appris, par la présentatrice de Radio Globo, que deux officiers des services de renseignement d’Israël étaient conseillers de la police et des militaires du Honduras pour la répression des forces populaires, l’ancien chapelet des activités du gouvernement d’Israël et de son Mossad en Amérique Latine et, particulièrement, en Centramérique ressuscita involontairement.

Selon la présentatrice, les Israéliens impliqués dans la répression contre le peuple hondurien étaient le général Jacob Levy et l’officier Jehad Leiner, faisant partie des dispositif du Mossad qui ont opéré dans la région depuis près de 4 décennies, développant des activités de guerre psychologique, des plans de contre-insurrection, de l’antiterrorisme, de la contrebande d’armes au profit d’Israël, ainsi que l’assassinat sélectif.

L’usage de substances toxiques et autres moyens utilisés contre le président Zelaya et ses accompagnateurs dans l’Ambassade du Brésil à Tegucigalpa, complété par un fort assaut militaire dans les environs du siège diplomatique, met sur le tapis les vieilles liaisons des sionistes avec l’extrême-droite latino-américaine, avec la complicité et l’acceptation des administrations nord-américaines.

L’implication des Israéliens a comme justification apparente un supposé antisémitisme de Zelaya, employé par la droite extrême nord-américaine, le lobby juif à l’intérieur du Congrès des Etats-Unis et les entrepreneurs honduriens d’ascendance juives, promoteurs du régime de fait de Roberto Micheletti, comme Facussé et Jorge Canahuati, ce dernier riche entrepreneur et membre de la direction de la Société de Presse Interaméricaine (SIP).

Un de ceux qui sont impliqués dans l’acquisition de la logistique pour réprimer le peuple hondurien est un citoyen israélien, naturalisé hondurien, nommé Yehuda Leitner, propriétaire des entreprises Alfacom et Intercom, et doté d’un passé obscur en tant qu’instructeur du Bataillon 316 des forces armées honduriennes, un des plus sanguinaires parmi les escadrons de la mort de la décennie des 8O.

La participation du Mossad israélien à l’action contre le gouvernement constitutionnel Manuel Zelaya Rosales a commencé dès la mi-juin par des contacts inhabituels entre l’opposition de droite et des diplomates israéliens à Tegucigalpa, auquel Yehuda Leitner participa ainsi que Micheletti lui-même.

Leitner, participant au sein de l’armée israélienne à sa guerre contre les pays arabes et le peuple palestinien, fut instructeur en techniques de torture, répression et assassinat sélectif, au service de officines sous couverture du Mossad en Amérique Latine, installées dans la région depuis plusieurs décennies, connues comme International Security and Defense Systems.

Des données confirmées situent Yehuda Leitner participant aux activités de guerre sale contre la Révolution Sandiniste dans la décennie des 80, en tant qye membre du réseau logistique établi par Israël et la CIA, dont le rôle était de transmettre des dizaines d’armes à la contra nicaraguayenne. Là il était lié directement avec des agents de la CIA impliqués dans l’activité comme Oliver North, James Steel, Luis Orlando Garcia, Félix Rodriguez Mendigutia, Luis Possada Carrilés et d’autres, ainsi qu’avec des membres du Mossad impliqués dans l’échange d’armes contre de la drogue, parmi lesquels se distingue Gerald Latchinian qui fut arrêté en 1984, dans une opération découverte par le FBI  qui le liait à plusieurs militaires honduriens, - comme les généraux Gustavo Alvarez Martinez, ex chef des Forces Armées du Honduras et José Abdenego Bueso Rosa, à l’époque attaché militaire au Chili et qui avait été chef de l’Etat Major conjoint des Forces Armées honduriennes – dans un projet d’assassinat du Président Roberto Suazo Corboba.

 

La détention de Latchinian se produit après que le FBI ait confisqué dans le Sud de la Floride un chargement de 345 kilos de cocaïne en 1984, pour une valeur approximative de plus d’un million de dollar, qui devait être utilisé pour financer le magnicide, en association avec d’autres membres de la CIA à Ilopango. Des sources, comme le journaliste canadien Jean Guy Allard, mirent en évidence la participation de Leitner et Emil Sa’ada dans ces activités israélienne et de la CIA dans le commerce de contrebande de drogues et d’armes au Honduras. 

La complicité d’Israël avec les forces réactionnaires honduriennes et de menace contre le Nicaragua Sandiniste devint manifeste à cette époque par deux faits principaux : le premier d’entre eux se produit en fin 1982, quand le Ministre de la Défense d’Israël de l’époque, Ariel Sharon, visita le Honduras en compagnie du général David Ivry, commandant en chef de l’aviation sioniste, pour amener aux répresseurs honduriens une aide militaire consistante de 12 avions Kfir, de plusieurs installations de radar et de plusieurs conseillers militaires, en complément des plus de cent qui officiaient déjà dans le pays et des près de 400 officiant en Amérique Central. Ainsi que le rapporte America Report. De son côté, l’autre fait, Central, fut la dénonciation qui apparut le 20 juillet 1983, quand le journal The New York Times, mis en évidence le fait que les armes fournies par Sharon allaient être utilisées contre le Nicaragua.

Actuellement, depuis la cellule où il purge une longue peine de prison, Latchinian rappelle fréquemment son obscur passé dans la guerre sale de la CIA en Centramérique, alors qu’il avait Leitner comme collaborateur,. Sans scrupules et sans que le tourmente sa culpabilité passée, il regarde ses mains ensanglantées par la mort de centaines d’Honduriens et de révolutionnaires nicaraguayens.

On put découvrir lors du procès qui lui fut intenté en 1984 après sa détention à Miami, en compagnie de Manuel Binker, Robert Kurtz, Jerôme Latchinian, Elaine Perez, Juan Roca, Faiz Sikaffy et José Zimmerman, que la CIA le considérait comme remplaçable, quand il fut chargé de recruter Charles Odorizzi, un ex Delta Air Force yankee pour assassiner Suazo Cordoba.

Un autre des associés de Leitner, le Général Gustavo Alvarez Martinez, fut assassiné le 25 janvier 1989 en conséquence d’une série de contradictions internes dans les hautes sphères militaires hondurienne, après qu’il ait séjourné aux Etats-Unis entre 1984 et 1989, protégé par la CIA et revînt au Honduras. Cette fois pas même ses liens avec John Dimitri Negroponte, l’obscur agent de la CIA et diplomate nord-américain, ne purent le sauver du cataclysme.

Pour sa part, Yehuda Leitner sut se dérober à sa complicité dans la tentative d’assassinat contre l’ex président Suazo Cordoba et de son implication dans le scandale Iran-Contras, et il vit à présent au Honduras sans être inquiété. Au contraire, Yehudi Leitner est l’associé direct du président de fait Micheletti et  

Depuis que le Mossad commença à opérer en Amérique Latine dans la décennie des 60, en vertu de l’alliance stratégique entre les sionistes et les États-Unis – les mal nommés Corps de la Paix, commença la venue de membres du Mossad sous le prétexte d’enseigner aux peuples latino-américains des techniques agricoles. Avec cet écran, les envoyés du Mossad développèrent une forte guerre psychologique contre Cuba et les autres alternatives progressistes de la région, fondamentalement dirigée par leur Section de Services Spéciaux (Metsada), ils créèrent les bases d’une étroite coopération entre les forces armées de différentes nations latino-américaines, celles qui reçurent une instruction pour commettre des assassinats sélectifs, de la contre-insurrection, des techniques de torture et de répression, des actes de sabotage, la création de groupes paramilitaires ainsi que des techniques psychologiques de désinformation.

Le Mossad destinait une partie considérable des 2000 agents qu’il comptait alors pour ses activités en Amérique Latine, laissant la tâche de la répression des Palestiniens et de l’agression des peuples arabes à d’autres sections de sa structure et au service de contre-espionnage israélien connu comme Shabak.

L’obscure participation du Mossad en Centramérique contient plusieurs chapitres, qui ont été dénoncés en de multiples occasions, fondamentalement dirigés dans l’apport logistique aux dictatures de la région et à entraîner les Services Spéciaux dans leurs techniques de contre-insurrection et de répression.

Le cas du Guatemala, vient après que soit mise à nu la complicité des sionistes dans la dictature militaire de Pinochet, à laquelle ils vendirent d’innombrables armes sophistiquées et offrirent une aide pour qu’il maintienne une des plus cruelles répressions connues dans l’Hémisphère Occidental. L’aide du Mossad et du gouvernement sioniste augmente à partir de 1978, après que les Etats-Unis aient suspendu en apparence l’aide militaire à cette nation pour la scandaleuse violation des droits humains du peuple guatémaltèque. Cette même année, le Guatemala reçu des sionistes 11 avions Arawa, 10 blindés RBY-MK, 15 mille fusils Galil, des centaines de mortiers de 81 mm, des bazookas, des lance-grenades, trois garde-côte Dabier, un système de transmissions tactiques, un circuit de radars et quelque chose comme 120 tonnes de munitions.

Dans les années qui suivirent 1982, avec Efrain Rios Montt à la tête des tortionnaires, les aides reçues par les militaires guatémaltèques provenant du sionisme furent inappréciables. Grâce à elles, ils purent implémenter une politique de terreur qui provoqua des centaines de milliers de morts parmi le peuple du Guatemala. La création d’une fabrique de munitions pour produire des fusils Galil et des mitrailleuses Uzi à Alta Verapaz, par Tadiran Israël Electronics, ainsi que la création d’une succursale de Tagle Military Gear Overseas dans l’hôtel Cortijo Reforma de la ville de Guatemala, furent une expression du niveau de collaboration des sionistes dans cette nation centraméricaine.

En juillet 1977 un fait en relation avec le trafiquant d’armes d’origine mexicaine Marco Katz, contribua à révéler la participation d’Israël en Centramérique. La dénonciation opportune du quotidien israélien Haaretz, relative à sa participation dans la location d’un avion argentin, saisi au Barbade, avec plus de 20 tonnes d’armes et de munitions destinée au gouvernement du Guatemala, suivant la route Tel Aviv – Portugal – Barbade - Guatemala, mis en lumière les importantes ventes guerrières du sionisme aux militaires de fait de cette

A cette époque, le gouvernement salvadorien reçu près de 21 millions annuels en armes, parmi lesquels il y avait des avions Arava, Dassault, Ouragan et Super-Mystère, ainsi que des milliers de tonnes d’armes et de munitions.

De cette manière l’Institut Central d’Opération et de Stratégies Spéciales (Mossad), créé par Ben Gourion en 1951, s’est servi de l’Amérique Latine comme base d’opérations en appui des plans hégémoniques des Etats-Unis en échange de la solidarité des yankee dans leur affrontement avec les nations arabes et le peuple palestinien. Dotés de grandes ressources, ses officiers sous couverture dans des organisations aux multiples façades, se prévalent de divers mécanismes pour atteindre leurs objectifs. Depuis la corruption généralisée de fonctionnaires gouvernementaux, de politiques et de juges, ainsi que dans le maniement de la presse, créant un vaste réseau d’opération de désinformation dirigé contre les mouvements et nations progressistes du continent.

Une de ses façades les plus utilisée dans la région est l’emploi d’agences de sécurité et protection, qui servent de centre d’opération pour les cellules du Mossad, comme la Security and Intelligence Advising (SIA), elle-même. Cette compagnie spécialisée en consultation de sécurité, travaux de renseignement et protection, dont la maison mère este Israël, opère avec ses experts démobilisés ou en activité de l’armée sioniste dans divers pays d’Amérique, y compris les Etats-Unis

Le rôle du Mossad en Colombie, lié à la fourniture d’armes aux paramilitaires des Autodéfenses Unies de Colombie (AUC) et aux bandes qui actuellement leur ont succédé, conjoint avec les travaux d’entraînement en techniques de torture et assassinat sélectif dispensés par des membres du Mossad, remettent en question la présence des supposées entreprises de sécurité de ce pays dans cette nation latino-américaine.

Un des protagonistes de cette alliance des paramilitaires de la AUC et du Mossad et le lieutenant-colonel Yair Klein, venant de l’unité d’élite Harub qui a formé en 1989 une entreprise enregistrée à Bogota sous le nom de Punta de Lanza, qui vend des armes et des technologies de pointe aux paramilitaires.

Une conspiration découverte il y a un moment, mis à nu les implications des autorités corrompues de différents pays latino-américains dans la contrebande d’arme qui est liée aux services de renseignement sionistes et aux paramilitaires colombiens. A cette conspiration participe Oris Zoller, un agent connu du Mossad israélien qui vit au Guatemala et est le directeur actuel de la compagnie Générale de Représentation Internationale (GIRSA), et qui joint à un autre agent du Mossad nommé Amar Salmar, réalisa une opération de trafic d’armes et munitions qui prétendument se seraient vendues par le Nicaragua à Panama bien que leur destination finale soient les paramilitaires colombien des AUC. A cette opération frauduleuse, participait également un panaméen lié au Mossad nommé Shimon Yelinek.

Une autre compagnie israélienne qui sert de façade au Mossad est Global SCT propriété du Général Isrel B. Ziv, qui ravitaille en armes et en moyens de guerre la Colombie, le Pérou et le gouvernement de fait de Roberto Micheletti.

L’appui reçu par les Autodéfenses Unies de Colombie fut tel, que son défunt leader Carlos Castaña avoua que l’idée de créer des forces paramilitaires lui vint des Israéliens. Global CST a conclu un contrat avec le ministère de la Défense de Colombie pour un montant de 10 millions de dollars, lequel inclue non seulement les fournitures d’armes et de logistique de guerre, mais également le conseil en contre-insurrection et les travaux de renseignement. Il existe actuellement de forts soupçons qui implique Global CST dans l’opération contre les FARC colombiens en territoire équatoriens qui causa la mort des plusieurs guérilleros, parmi eux le chef en second de cette organisation, Raul Reyes.

Le plus surprenant est le rôle du Mossad dans les plans de déstabilisation à la frontière colombo-vénézuélienne, puisque qu’il fut prouvé que beaucoup de paramilitaires colombiens sont entraînés par du personnel lié au Mossad pour infiltrer le territoire vénézuélien en vue de réaliser diverses activités contre révolutionnaires. A cet effet furent crées divers campements et un centre opératif à Bogota.

Un chapitre de l’activité du Mossad qui nécessite d’amples analyses est sa participation aux plans de déstabilisations de la Révolution Bolivarienne. En différentes opportunités, on a pu prouver la participation d’agents israéliens opérant à l’intérieur des universités vénézuélienne, comme l’Université Catholique Andrés Bello l’Université Simon Bolivar et d’autres dans la but de les s’ingérer par le moyen de la désinformation dans des activités de l’opposition. Utiliser les étudiants à des fins médiatiques, comme la récente grève de la faim, réalisée face au bureau de l’OEA à Caracas, ils ont essayé de déstabiliser la situation au Venezuela, en présentant au monde une fausse opposition aux réformes constitutionnelles entreprises par le gouvernement bolivarien.

Le Mossad eut également une active participation au coup d’état du 11 avril 2002 contre Hugo Chavez, selon le témoignage de différentes personnes d’origine israélienne comme Isaac Pérez Recao, lié a l’activité d’entreprise de sécurité et de ventes d’armes au Venezuela suivant le modèle du Mossad pour Global CST, la SIA, Punta de Lanza et d’autres. Perez Recao évitant le poids de la justice, a fuit à Miami d’où il continue à conspirer contre la Révolution Bolivarienne.

Pour comble des activités répréhensibles du Mossad en Amérique Latine, au début de cette année on apprit que les services secrets d’Israël entraînaient militairement différents membres des ailes violentes des cartels de la drogue, principalement le Cartel du Golfe et le Cartel de Sinaloa, parmi lesquels on rencontre Arturo Guzman Decena, le fondateur du groupe de sicaires connu comme Los Zetas.

En partant des considération précédemment exposées, la participation du Mossad aux activités en appui aux putschistes honduriens est tout à fait crédible, ainsi que le fait que les mêmes soient en train de préparer des plans d’assassinat contre Manuel Zelaya Rosales de même qu’ils le firent avec des figures comme Hugo Chavez, Evo Morales, le président Correa et Daniel Ortega.

Traduction Anne Wolff

Source en Espagnol HablaHonduras :: Artículo :: No es casual la presencia del MOSSAD en Honduras

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24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 02:03

 

 

  • Brasil: un increíble (y enorme) error geopolítico 

Une des conséquences les plus inattendue de la crise dans les relations entre le Brésil et les Etats-Unis, la même qui fut à l’origine du dur discours de la présidente Dilma Roussef à l’Assemblée Générale de l’ONU et de l’abandon de la « visite d’état » à Washington – programmée pour octobre de cette année – s’est répercutée directement sur un sujet qui tournait sur les bureaux officiels de Brasilia depuis 2005 et qui, jusqu’il y a quelques jours restait irrésolu : la très controversée rénovation de la flotte de 36 avions de chasse dont le Brésil a besoin pour contrôler son espace aérien, et principalement celui de l’énorme corne amazonienne et sub-amazonienne.

Selon l’opinion des experts brésiliens, la flotte dont dispose actuellement le Brésil est obsolète ou, au meilleur des cas, insuffisante et la nécessité de son urgente rénovation ne peut être différée. Cependant, après des années d’études, de rapports et d’épreuves aucun accord n’a pu être obtenu entre les acteurs concernés par la décision. Les propositions retenues par l’appel d’offre lancé en 2001 par le gouvernement brésilien étaient au nombre de trois : le Boeing F/A-18 E/F Super Hornet (originellement fabriqué par la firme nord-américaine Mc Donnel Douglas, postérieurement acquise par la Boeing) les Rafale de Dassault de France et le SAAB Gripen-NG suédois. Une alternative, écartée depuis le début, pour des raisons qui n’ont jamais été éclaircies mais indubitablement politiques, est le Sukhai Su-35, de fabrication russe. Les choses se passèrent ainsi, dans un premier temps le haut commandement des Forces Aériennes Brésiliennes (FAB) et différents secteurs penchaient pour acquérir les nouveaux équipements aux Etats-Unis, alors que d’autres préféraient les Rafale français et un secteur nettement minoritaire les Gripen-NG suédois. Le différent mena à la paralysie et Lula, malgré son indiscutable autorité, dut se résoudre à terminer son mandat sans avoir réussi à sortir de l’impasse, bien qu’il ait été connu de tous qu’il penchait en faveur des Rafale. L’indécision a pris fin il y a quelques jours, avec une décision malheureuse – le moindre mal, mais bien loin d’être la meilleure – comme nous le verrons plus loin : acquérir les Gripen-NG suédois.

Fissures dans une relation très spéciale

La surprenante révélation de l’espionnage opéré par Washington du gouvernement et de la direction du Brésil – c’est-à-dire d’un pays qu’ils savaient être un de leurs plus inconditionnels alliés dans les Amériques – a fait pencher le fléau de la balance contre les F-18. L’inconditionnalité dans la relation des successifs gouvernements brésiliens avec les Etats-Unis, nous dirions que c’était archi connu, mais qu’elle sauta irréfutablement à la lumière publique avec la déclassification en Août 2009, d’un mémorandum de la CIA par lequel, on se rendait compte que le « constructif » échange d’idées soutenus en 1971 entre les présidents Emilio Garrastazu Medici et Richard Nixon, avait comme objectif d’explorer les modalités appropriées pour déstabiliser les gouvernements de gauche de Cuba et du Chili. Ce qui précède est un des nombreux exemples de « collaboration » entre Brasilia et Washington. Il suffit de se rappeler la participation du Brésil dans la Seconde Guerre Mondiale, combattant coude à coude avec l’US Army, ce à quoi nous pourrions ajouter quelque chose de plus : en février 1976 Henry Kissinger se rendit au Brésil pour formaliser de qu’il prétendait être une alliance solide et durable entre le géant sud-américain et les Etats-Unis. L’humiliante déroute subie au Vietnam exigeait un prompt renforcement des relations avec l’Amérique Latine, qui, ainsi que le répétèrent inlassablement Fidel et Che, est l’arrière-garde stratégique de l’Empire. Rien de mieux que de commencer par le Brésil, dans la capital duquel Kissinger fut reçu comme une célébrité mondiale et signa un accord historique avec le dictateur brésilien Ernesto Geisel. Selon lequel, les deux plus grandes puissances de l’Hémisphère Occidental (pour user d’un langage de l’époque) s’engageaient à maintenir des relations régulières et au plus haut niveau concernant des sujets de politique extérieure. Sous-jacent à cet accord, l’axiome bien connu de Kissinger, qui disait « jusqu’où s’inclinera le Brésil, s’inclinera l’Amérique Latine ». Un accord qui mourut à la naissance, parce que comme le rappelle pertinemment Noam Chomsky, Washington n’admettait aucune objection à ses décisions, même celles qui découlent d’un traité bilatéral, comme de n’importe quelle autre source de droit international. Si la Maison Blanche veut consulter, elle le fait, mais elle ne s’y sent pas obligée et encore moins à se soumettre au terme d’un traité ou d’une convention. En tout cas, ce qui précède révèle l’intention des deux capitales de coordonner leurs politiques. Dans ce contexte historique la coordination se produisit sur le terrain des activités répressives à déployer dans le Cône Sud, comme le démontra amplement le sinistre Pan Condor. A des dates moins éloignées, en 2007, Lula et George W. Bush signèrent un accord de partage de technologies avec l’objectif de promouvoir la production des agro-combustibles – un bon négoce pour les Etats-Unis, une déprédation écologique pour le Brésil – renforçant à nouveau les traditionnels « liens d’amitié » entre Washington et Brasilia.

Bien : l’illégale – en plus d’illégitime – interception des câbles, messages et coups de téléphone de la présidente brésilienne (ainsi que de nombreux gouvernants et fonctionnaires d’autres pays de la région) eu, dans le cas du Brésil, des circonstances aggravantes d’un grand poids parce que Washington eu recours à un autre acte grossier de délinquance commune : l’espionnage industriel, pratiqué contre l’entreprise Petrobras. Il n’est pas aventureux, du coup, de pronostiquer que cette accumulation d’événements précipita certainement le dénouement de l’indécision prolongée en relation avec le rééquipement de la FAB. Après ce qui c’était produit, il aurait été insensé que le Brésil décide de rénover son matériel aérien avec des avions étasuniens. Mais alors – qu’elles seraient les alternatives ? Par quoi remplacer ce qui, clairement, était l’avion de prédilection de la FAB ?s

Alternatives de rééquipement

Un rapport secret de la FAB elle-même, de janvier 2010 (mais que quelqu’un se chargea de le laisser filtrer dans la presse) et qui fut envoyé au Ministère de la Défense évalua trois candidats principaux pour rénover la flotte d’avions de chasse, il classe le Gripen-NG nettement derrière le français Rafale et le F-18 Super Hornet. Selon ce rapport, ses capacités techniques et militaires sont inférieures à celles de ces homologues français et étasuniens. Il est certain que son prix est également inférieur, estimé à quelques 70 millions de dollars, pendant que le coût du F-18 tourne autour des 100 millions de dollars et le Rafale, beaucoup plus cher grimpe jusqu’à 140 millions. Une fois que le rapport eu filtré, Nelson Jobim, qui était alors Ministre de la Défense, s’empressa de déclarer deux choses : premièrement que la décision finale concernant l’acquisition des avions serait prise par le Gouvernement National et pas par la FAB ; deuxièmement il écarta dans la foulée ce que déclarait Lula, que le prix des avions pouvait devenir un facteur déterminant de la décision. La possibilité, glissée en son temps par Nicolas Sarkozy, que le Brésil puisse recevoir la technologie et fabriquer les Rafale dans ses propres installations industrielles et ensuite les vendre – bien qu’exclusivement en Amérique Latine – fut ce qui fit pencher le fléau de la balance de Lula en faveur du Rafale. Mais cette décision ne convainquit pas les hautes sphères de la FAB et les autres secteurs de son gouvernement, fermement favorables à conclure l’accord avec Boeing. Il est certain, qu’à la différence des français, la constructrice des Super Hornet ne semblait pas très disposée à parler de transferts de technologies, à quoi il faut ajouter le fait que dans l’histoire récente un précédant inquiétant avait été enregistré : le « régime de Washington » prit l’habitude d’interdire la vente de pièces détachées d’avions étasuniens à des pays classifiés par le Département d’Etat comme « hostiles aux Etats-Unis », ou comme « pas coopératifs » dans la nébuleuse et indéfinie guerre contre le narcotrafic et le terrorisme international. Ou serait-ce, à des pays qui eurent l’impudence d’adopter une politique non-alignée avec celle des États-Unis ? Et cela est un risque qui ne peut être sous-estimé par les acheteurs.

Autrement dit, quoique les Super Hornet semblent plus attractifs, tant en termes économiques que d’avancement technologique et pour la continuité qu’ils offrent avec ceux dont est doté actuellement la FAB, il est certain que l’incident diplomatique de l’espionnage s’additionne au danger qu’en cas d’un conflit entre Brasilia et Washington, ceux-ci feraient au Brésil ce qu’ils ont fait, par exemple, il y a un peu plus de 10 ans au Venezuela Chaviste qui contribuait à affaiblir le front « pro-étasunien ». Comme on s’en souviendra, en cette occasion, le Président George W. Bush imposa un embargo sur la vente de pièces détachées et, ce qui est plus important, sur l’envoi de systèmes informatisés de navigation et de combat qui, comme les softwares des ordinateurs se rénovent tous les quelques mois et sans lesquels l’ultime version du « hardware », en l’occurrence les avions, cessent de prêter les services que l’on attend d’eux. Il suffirait que, dans le cas d’un différent avec la Maison Blanche, elle décide d’un embargo, fusse-t-il temporaire sur la fourniture des nouvelles versions de ces systèmes pour que ces avions se retrouvent pratiquement inutilisables et l’Amazonie sans protection. Si cela se fit avec Chavez pourquoi ce comportement ne se reproduirait-il pas en cas de conflit d’intérêt avec le Brésil ?

Lamentable absence d’une réflexion géopolitique

La paralysie qui a bloqué pendant aussi longtemps la rénovation du matériel aérien de la FAB se serait dénouée facilement si ceux qui étaient concernés par la prise de décision s’étaient formulé cette simple question : Combien de bases militaires possède dans la région chacun des pays qui nous proposent leurs avions pour surveiller notre territoire ? S’ils l’avaient fait, la réponse aurait été la suivante : la Suède n’en possède aucune ; la France possède une base aérospatiale en Guyane française qu’elle administre conjointement avec l’OTAN et avec la présence de personnel militaire étasunien ; et les Etats-Unis ont, par contre, 77 bases militaires dans la région (dernier décompte, en Décembre 2013) une poignée d’entre elles louées à, ou co-administrées avec des pays tiers comme le Royaume-Unis, la France et la Hollande. Un quelconque bureaucrate d’Itamaraty ou un quelconque militaire brésilien entraîné à West Point pourrait alléguer que celles-ci se trouvent dans des pays lointains, qu’elles sont dans le Golf des Caraïbes et qu’elles ont pour mission de surveiller le Venezuela bolivarien. Mais ils se trompent ; la dure réalité est que, entouré par 13 bases étasuniennes installées dans les pays limitrophes, le Brésil se retrouve littéralement cerné par 24, qui se convertissent en 26 si nous y ajoutons les deux bases britanniques d’outre-mer que comptent les États-Unis –via l’OTAN - dans l’Atlantique équatorial et méridional, dans les Iles Ascension et Malouines respectivement et entre lesquelles un ligne imaginaire rencontre rien moins que le grand gisement pétrolier de Pre Sal. Il est évident qu’acheter de l’armement à ceux qui nous menacent avec une aussi formidable présence militaire ne paraît pas être un exemple de bon sens et astuce dans l’art sophistiqué de la guerre.

D’autre part, adopter une décision de cette envergure, aurait du être pondéré par la probabilité de l’éclatement d’un quelconque type de conflit ouvert, inédit jusque-là dans l’histoire des relations brasilo-étasuniennes mais qui n’est pas pour autant impensable. Une probabilité extrêmement faible, pour ne pas dire inexistante s’il s’agissait de la Russie ou de la Chine, mais toujours plus forte en ce qui concerne les États-Unis ou l’un quelconque de ces « proxis » - cette fois « complices » serait un terme plus approprié – européens embarqués dans une traque toujours plus violente et sans scrupules des ressources naturelles. Pour cela, les chances qu’au cours des dix ou quinze prochaines années puisse surgir un sérieux affrontement entre Brasilia et Washington dans la lutte pour quelques-unes des énormes richesse abritées en Amazonie – eau, minéraux stratégiques, biodiversité, etc.,, - ou pour un éventuel refus du Brésil de seconder Washington dans une de ces aventures criminelles comme celle qu’ils planifient en Syrie ou en Iran, ou qui furent menées en Libye ou en Irak, ce n’est en rien marginal.  De plus, nous dirions que les Etats-Unis sont acculés par la déstabilisation de l’ordre néocolonial imposé au Moyen Orient avec la collaboration d’alliés néfastes comme Israël et l’Arabie Saoudite et ses croissantes difficultés en Asie qui remet en question l’approvisionnement en pétrole et en matières premières et minéraux stratégiques réclamés par leur insatiable voracité de consommation. Cette combinaison de facteurs rend hautement probable que plutôt tôt que tard se déclenchera une claire confrontation entre Washington et Brasilia. Si cette éventualité était un simple jeu de l’imagination et de très faible – pour ne pas dire nulle – probabilité de se concrétiser, on ne comprendrait pas pourquoi les Etats-Unis déploient une telle quantité de bases encerclant fortement le Brésil sur terre et sur mer. Si Washington le fait, ce n’est ni par négligence, ni par hasard, sinon par anticipation de quelque différent dont ses stratèges estiment qu’il sera difficile, voir impossible de le résoudre par des voies diplomatiques. S’ils ont installé ces bases c’est parce que – sans le moindre doute ! - le Pentagone envisage à l’horizon une hypothèse de conflit avec le Brésil. Pour toute autre raison un si coûteux déploiement des ces unités de combat serait ridicule et complétement incompréhensible.

Le chantage étasunien au sujet des avions européens

Face à cette réalité qui ne peut s’occulter, une partie croissante des acteurs de ces processus décisionnels commencèrent par pencher pour les Rafale français, jusqu’à ce que… le président Hollande jette par-dessus bord toute la tradition gaulliste en déclarant que son gouvernement était prêt à seconder rien moins que le plan criminel d’Obama de bombarder la Syrie. Cette annonce fut faite après que le parlement britannique refuse d’accompagner une aussi sinistre initiative, A la suite de quoi surgit immédiatement la question suivante : Quelles garanties pourraient avoir le Brésil de ce que, face à un différent avec les Etats-Unis, Paris ne se pliera pas à une demande de la Maison Blanche de bloquer l’envoi de pièces de rechanges et de software pour les Rafale acquis par le Brésil ? S’il y a quelques mois seulement, Hollande a démontré son inconditionnelle complicité avec un plan criminel comme le bombardement sans discrimination de la Syrie, pourquoi penserait-on qu’il agirait de manière différente en cas de conflit ouvert entre Brasilia et Washington ? Dans une telle éventualité la Maison Blanche aurait recours au manuel contenant ces “procédures standardisées d’opération (SOP pour son sigle en Anglais) et dénoncerait promptement que le Brésil « ne collabore » pas à la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic, ce pourquoi il se convertit en menace pour la « sécurité nationale » des Etats-Unis et, se retranchant derrière une loi du Congrès, ils mettraient l’embargo sur l’envoi de pièces et software au pays sud-américain en même temps qu’ils solliciteraient que fassent de même leurs alliés européens. Peut-on escompter que la France, ou le cas échéant la Suède, ne se plieraient pas aux exigences nord-américaine ? En aucune façon ¡ Regardons le registre de l’histoire : actuellement des pays comme la Corée du Nord, Cuba, l’Iran, la Syrie, le Soudan et, pour certains produits, la République Populaire de Chine, sont victimes de différents types d’embargo, et dans tous les cas Washington compte sur la solidarité des ses acolytes européens. Dans le cas cubain, le plus radical de tous, ce qui se produit, plus qu’un embargo sur certains types de produits, c’est d’un blocus intégral qu’il s’agit, avec un coût à l’encontre équivalant pour les Cubains à deux plans Marshall ! En ce qui concerne les avions français et suédois les décideurs brésiliens aurait du s’enquérir de la proportion de pièces et technologie étasunienne que contiennent les Rafale et les Gripen-NG. Parce que s’ils en contiennent plus de 10% - pas dans tout l’avion - mais dans chacune de ses parties principales : avionique, fuselage, systèmes électroniques, informatique, etcetera – cela suffirait pour qu’en cas de conflit avec le Brésil Washington exige l’application de l’embargo sans que les gouvernements actuels (et ceux qui sont à prévoir) de France ou Suède puissent refuser d’obéir sous peine de transgresser une législation conçue dans le seul but de garantir la sécurité nationale des Etats-Unis. Prenez note de ce qui suit : le moteur qui propulse le Gripen-NG est un développement d’une turbine fabriquée par l’entreprise étasunienne General Electric. Rien que cela est suffisant pour que en cas de controverse entre Washington et Brasilia, la Suède puisse se voir obligée d’interrompre la fourniture de pièces et softwares pour les avions vendus au Brésil ; à moins qu’elle ne soit prête à affronter les coûts d’un sérieux conflit avec les Etats-Unis.

Le Sukhoi : la carte russe

Telles sont les choses, que le seul choix qui aurait pu garantir l’indépendance militaire du Brésil eut été d’acquérir ses avions dans un pays qui, par sa puissance, pour des raisons liées à sa propre insertion dans le système international et pour sa stratégie diplomatique, aurait été exempt du risque de se convertir en obéissant exécuteur des ordres de la Maison Blanche. Il n’y a que deux pays qui possèdent ces caractéristiques et qui ont en même temps la capacité technologique pour construire des avions de chasse de la dernière génération : la Russie et la Chine, fabricants du Sukhoi et du Chengdu J-10

En conséquence, le débat au sujet de qui fournira les nouveaux avions dont le Brésil – et les pays qui partagent la corne amazonienne – ont besoin, arrive abruptement à un point complétement inattendu : une fois écartés les F-18 et les Rafale, l’option la plus raisonnable aurait été de lancer un nouvel appel d’offre et de permettre l’inscription des avions russes et chinois. Malheureusement ce ne fut pas le chemin choisit par le Brésil. Chacun pourra se demander ce qu’ont de mal les Gripen-NG suédois. Non seulement ce que montre le rapport secret qui a filtré dans la presse et détaillé ci-dessus, mais en plus, du point de vue politique il n’y a aucune garantie que Stockholm – c’est-à-dire la Suède actuelle, pas celle qui existait au temps de Olof Palme, qui ne fut pas assassiné pour rien – va se comporter de manière distincte, face à un réquisitoire de Washington de mettre l’embargo sur les pièces et les softwares des Gripen-NG de la FAB. Pour cela, le 18 décembre 2013 le Ministre de la Défense du Brésil, Celso Amorim a annoncé le résultat de l’appel d’offre des mêmes avec adjudication à l’entreprise suédoise SAAB fabricante des Gripen-NG. “Le choix se fonde dans des critères de performance, transfert de technologie et coût” dit-il dans la conférence de presse convoquée à cet effet. Malheureusement le choix n’a pas pris en compte le critère le plus important pour la prise de décision dans des matières qui relèvent de l’autodétermination et de la défense nationale : la géopolitique. Comment peut-on ignorer qu’un rapport officiel du Parlement Européen du 14 février 2007 établit que suite aux attentats du 11-S  - entre 2001 et 2005 – la CIA a opéré 1245 vols illégaux dans l’espace aérien européen, transportant des « détenus fantômes » (« ghost detainees ») jusque dans des centres de détention et de torture en Europe (en particulier en Roumanie et en Pologne) et au Moyen Orient ? Parmi les gouvernements qui se prêtèrent à ce si sinistre trafic, on trouve le pays dans lequel sont fabriqués les avions chargés de surveiller l’espace aérien brésilien, la Suède, qui bien qu’elle ne soit pas accusée par le rapport d’avoir accepté des « interrogatoires » sur son territoire, l’est d’avoir permis que ces « vols de la mort » étasuniens se réapprovisionnent et reçoivent un appui logistique dans ses aéroports. Dans ces conditions, comment avoir confiance dans un pays qui se prête à une manœuvre si atrocement violatrice des droits humains et croire qu’il pourrait se refuser à collaborer avec Washington au cas où ils lui demanderaient d’interrompre l’envoi d’approvisionnement, pièces et software pour les Gripen-NG de la FAB ?

Conclusion

C’est pour cela que nous disions auparavant et nous le réitérons avec plus de force à présent que l’unique option réellement autonome qu’avait la présidente Dilma Roussef était d’acquérir les Sukhoi russes, même au prix de rencontrer de virulentes critiques à l’intérieur et hors du Brésil. A l’intérieur, parce qu’il n’échappe a personne qu’il existe des secteurs internes qui proposent d’oublier l’Amérique Latine et militent en faveur d’une alliance inconditionnelle avec les Etats-Unis et l’Europe, et pour lesquels prévaut la mentalité de la Guerre Froide que les Etats-Unis se sont attachés à maintenir vivante tout au long de ces années, même si, sous quelques maquillages. Par exemple, on ne parle plus à présent du “péril soviétique” mais bien de la “menace terroriste”, et la Russie en donnant asile et protection à l’ex agent de la National Security Agency (NSA) Edward Snowden, confirma qu’elle ne se situe pas du côté de la liberté et la démocratie mais sur la piste de l’affrontement. Et, critiques hors du Brésil parce que le Etats-Unis n’auraient pas seulement fait pression pour avorter une possible décision en faveur des Sukhoi mais parce si l’acquisition s’était concrétisée le Brésil aurait été harcelé avec des condamnations et sanctions en tous genres. L’exorbitante ambition de l’impérialisme et ses systématiques violations de la légalité internationale et à la souveraineté nationale brésilienne, ne laissaient à la présidente Roussef aucune autre alternative. Son unique échappatoire pour contrôler la corne de l’Amazonie, plus par nécessité que par conviction, étaient les Sukhoi. N’importe quelle autre option met sérieusement en danger l’autodétermination nationale. Lamentablement ces considérations géopolitiques ne furent pas prises en compte et une mauvaise décision a été prise – la moins mal parce qu’il eut été encore bien pire d’acquérir les F-18 mais mauvaise tout de même parce qu’elle est antagonique de l’intérêt national brésilien, et par extension des aspirations à l’autodétermination de l’Amérique du Sud. Avec cette décision, le Brésil pourra surveiller et préserver l’intégrité menacée de l’Amazonie tant qu’il n’y aura pas de différent avec les Etats-Unis ou l’un de ses complices mais si un conflit venait à se déclencher le Brésil resterait pratiquement désarmé, otage des chantages et de la prédominance de Washington. Le problème ne concerne pas seulement les avions de la Boeing mais aussi ceux de n’importe quel autre pays, qui de manière prévisible se soumettrait aux sollicitations face aux réquisitoires de Washington, comme tous les européens. Acheter des avions de chasse aux alliés de ceux qui espionnent les autorités et les entreprises brésiliennes et alliés aussi de qui menacent le pays avec vingt-six bases militaires est un geste politique incroyablement insensé et qui révèle un impardonnable amateurisme dans l’art de la guerre, des erreurs qui vont coûter très cher au Brésil et par extension à toute l’Amérique du Sud. Avec l’acquisition du Gripen-NG une magnifique occasion a été perdue d’avancer vers l’autodétermination militaire, prérequis de l’indépendance économique et politique. Nous seulement le Brésil prend une épouvantable décision qui porte préjudice à sa souveraineté mais l’UNASUR y perd également parce qu’avec cette décision des obstacles sont mis à la claire perception de qui est le véritable ennemi qui nous menace de son infernale machinerie militaire. Pour cela aujourd’hui est un jour fort triste pour Notre Amérique. Comme on dit dans le jargon des jeux vidéo de guerre « game over ! » et malheureusement les méchants ont gagné. Puissent les mouvements sociaux et les forces politiques patriotiques et anti-impérialistes du Brésil avoir la capacité de renverser une décision aussi infortunée.

Traduction Anne Wolff

Source en Espagnol :

Brasil: un increíble (y enorme) error geopolítico 

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 21:44

 

 

Abel Gonzalez Santamaria

UN rapport conjoint présenté récemment par trois centres influents de recherche et d’analyse étasuniens, spécialisés dans les études sur l’hémisphère occidental – Centre pour les politiques internationales (CIP), Groupe de travail pour les affaires latino-américaines (LAWGEF), et le Bureau pour l’Amérique latine à Washington (WOLA) – a révélé que le gouvernement nord-américain a encouragé l’emploi de Forces d’opérations spéciales dans ses politiques de sécurité en Amérique latine et Caraïbe.

Selon le rapport, intitulé L’heure d’écouter : les tendances de l’assistance de sécurité des États-Unis vers l’Amérique latine et la Caraïbe, ces Forces spéciales seront de plus en plus utilisées en Amérique latine pour des tâches de formation, de recherche de renseignements et autres missions militaires, sous le vieux prétexte de la lutte contre la drogue. De telles missions remplissent des fonctions qui vont au-delà du simple entraînement, et permettent aux unités de se familiariser avec le terrain, la culture et les personnalités clés de pays où elles seraient susceptibles d’intervenir. Le rapport précise aussi que ces missions permettent au personnel étasunien de réunir des renseignements confidentiels sur leurs pays hôtes.

L’étude ajoute que ces actions n’apparaissent généralement pas dans des budgets importants, mais qu’elles sont entourées d’un voile de mystère, reléguées soit dans des rapports anodins devant le Congrès et le public, soit déplacées de la gestion des programmes du Département d’État vers le Département de la Défense.

La capacité des États-Unis à se lancer dans la défense des droits de l’Homme est minée par ses antécédents, par ses innombrables manquements en matière de droits humains : le refus de fermer la base de Guantanamo, les vastes programmes de surveillance et une politique d’utilisation d’avions sans pilote qui justifie les exécutions extrajudiciaires.

Selon ces trois centres d’études la nature de l’intervention des États-Unis dans la région est en pleine mutation. Au lieu de construire des bases, d’utiliser la 4e Flotte ou de lancer des programmes d’aide de « grande envergure » comme le Plan Colombie ou l’Initiative de Mérida, l’implication des forces armées étasuniennes devient plus adroite et plus flexible, mais encore moins transparente.

Comme on le remarque, les nouvelles sont peu encourageantes pour les peuples latino-américains et caribéens. Ce réajustement répond à la stratégie actuelle étasunienne « d’intervention secrète », à faible visibilité publique, qui permet une présence réduite des troupes terrestres et une plus grande utilisation des drones, des attaques cybernétiques et des forces d’opérations spéciales avec une capacité de mouvement rapide et léger.

Le changement de stratégie pour masquer son agenda militariste est évident. Utilisée autrefois à travers la politique du « Bon voisin » prônée par l’administration de Franklin Roosevelt (1933-1945), celle-ci lui permit d’exercer un contrôle visiblement moins interventionniste sur les armées latino-américaines, mais dans la pratique elle privilégia des actions secrètes de déstabilisation à une époque de dépression économique et de guerres, tout à fait semblable à l’actualité. D’où une grande stratégie impériale inchangée…

Source :
granma.cu - Notre Amérique

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 20:24

 

 

 

 

HORACIO VERBITSKY / PAGINA12 – Le Commandement Sud des USA recommande à la Junte Interaméricaine de Défense (JID sigle en espagnol), que les Forces Armées du Continent participent à un plan de sécurité du milieu ambiant et de sécurité énergétique et l’Argentine s’y oppose. Le contrepoint, qui se produit, mardi passé, pendant une réunion informelle de la JID qui se tint à Washington, constitue un pas de plus dans l’escalade US pour brouiller les frontières entre les fonctions de défense et de sécurité, et continuera le mercredi pendant les session ordinaire de la Commission  de Sécurité Hémisphérique de l’OEA (Organisation des Etats Américains). En Argentine plusieurs candidats des partis d’opposition, comme Ricardo Alfonsin, Sergio Massas et Gabriela Michetti, préconisent la sanction d’une loi de peine de mort sans jugement préliminaire pour les présumés narcotrafiquants, de l’application de laquelle, se chargeraient les Forces Armées. 

A l’intérieur de leur territoire, les USA maintiennent la séparation dans les termes en vigueur depuis 1878 de la loi Posse Comitatus, mais ces derniers temps ils ont un penchant à doter les forces de police d’équipements de guerre lourds qui jusque-là était considérés comme du domaine strictement militaire. Par contre, en Amérique Latine, ils proposent que les Forces Armées se dédient à des tâches relevant de la police, en raison de la doctrine des nouvelles menaces, déjà en vigueur depuis une décennie.

L’article 2 des statuts de la JID dit que l’objet de l’organisme est de prêter à l’OEA et ses pays membres « des conseils techniques, consultatifs et éducatifs sur des thèmes en relation avec les domaines militaires et de défense de l’hémisphère », mais ne mentionne pas les questions de sécurité. C’est la même chose pour le Plan Stratégique de la JID. C’est pour cela, que lors de la réunion du mercredi 16, les USA ont tenté de redéfinir la portée des termes « questions militaires et de défense » et les concepts de Défense et de Sécurité. Il est probable que la question revienne sur le tapis entre le 21 et le 25 octobre, pendant la Conférence Interaméricaine de Logistique, qui est financée par des entreprises privées et se tiendra également à Washington.

Un programme de gouvernement 

Le programme de travail de 2013-2014 de la JID, signé par son directeur, le vice-amiral Bento Costa Lima Leite de Albuquerque Junior, constitue un chapitre d’un programme de gouvernement. Loin de thèmes militaires et de défense, il adjoint que la JID s’occupera également de « disciplines connexes en relation avec l’hémisphère ». Il se propose de promouvoir la présence dans différentes activités de la JID, de la Commission de Sécurité Hémisphérique et du Sous-secrétariat de Sécurité Multidimensionnel, deux chemins pour éluder la séparation des fonctions.

Un autre objectif du plan de travail est de constituer la JID en tant « qu’organisme de conseil technique permanent de la Conférence des Ministres de la Défense et d’établir des relations de coopération avec les organisations hémisphériques régionales et sous régionales de défense et de sécurité ». Il se propose également de participer à la coordination entre Forces Armées et de Sécurité « dans le combat contre le narcotrafic » en Amérique Centrale et d’assister à la 4ème Conférence des Ministres de la Sécurité des Amériques.

La JID va jusqu’à se proposer pour ’instruire le Comité Interaméricain contre le Terrorisme dans le domaine de la “protection des droits humains et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme”, d’harmoniser son plan de travail avec celui de la Commission de Sécurité Hémisphérique et de convertir le Collège Interaméricain de Défense en une institution éducative d’excellence qui offre des cours de post graduat non seulement en matière de défense mais aussi de sécurité. A ce plan de travail de la JID, la délégation des USA ajoute une recommandation personnelle : que la JID accepte la proposition présentée par le Commandement Sud et travaille conjointement avec ses autorités dans « le développement d’un Plan de Coopération Régionale sur le Milieu Ambiant et la Sécurité Energétique ». La délégation argentine à présenté une série d’objections à ce plan :

- en ce qui concerne l’objectif d’aide humanitaire et d’auxiliaire en cas de désastres naturels, la Déclaration de San Salvador sur la Sécurité Citoyenne à été invoquée,  il est proposé un suivi des phénomènes qui ne concordent pas avec l’énoncé général, comme les migrations, le trafic de personnes et la délinquance transnationale. Mais la Déclaration de San Salvador se réfère à des questions de sécurité publique et ne concerne pas les thèmes à caractère militaire ou de défense, les seuls pour lesquels une intervention de la JID a été habilitée. Cette thématique est exclusive des compétences de la JID, dont les statuts ne la prévoient pas. 

- Les nouvelles menaces considérées dans les approches multidimensionnelles n’obligent pas à une neutralisation par des instruments militaires. En Argentine, la réponse concerne les Ministère de la Sécurité et de la Justice.

- la coordination proposée de la JID avec le Secrétariat de Sécurité Multidimensionnel doit exclure l’usage des Forces Armées dans la sécurité publique des états, la lutte contre les drogues, les migrations, la traite des personne et le terrorisme, dont la compétence relève d’autres organismes de l’OEA, comme la Commission Interaméricaine contre l’Abus des drogues (CICAD) et le Comité Interaméricain contre le Terrorisme (CICTE). Il est tout aussi inadmissible que la JID participe à des forums, conférences et organismes qui traitent ces thème, qui ne font pas partie des attributions de la Junte Interaméricaine de Défense.  

- la JID a pour mission d’appuyer le Secrétariat Pro Tempore de la Conférence des Ministre de la Défense (qui est toujours à charge du pays amphitryon) et de conserver sa mémoire historique, mais elle n’est pas habilitée à se convertir en son Secrétariat Technique Permanent, vu que la Conférence est un forum de dialogue politique entre les ministres et la JID un organe d’assistance technico-militaire de l’OEA.

- Il faut également clarifier le fait que ces fonctions de soutien ne doivent s’exercer qu’à l’appel du Secrétariat Pro Tempore

- l’Argentine n’accepte pas non plus la proposition “d’alignement des stratégies de défense et de sécurité que devrait soutenir la JID

- en se référant aux instruments qui composent le Système Interaméricain de Défense, le plan de la JID lui assigne des fonction de coopération avec d’autres organismes interaméricains, alors qu’elle a seulement été autorisée à le faire dans le processus de révision du Système, qu’impulsa l’Argentine et dont la JID devrait prendre note.

La JID s’arroge comme « tâches implicites » des tâches qui excèdent ses fonctions et missions. Elle mentionne parmi celles-ci la demande aux états d’informations déterminées qui ne sont pas de la compétence de la JID, comme par exemple des données sur la technologie et l’industrie.

Les conclusions de la JID ne mentionnent pas le complément de mandat de la Conférence des Ministre de la Défense et de l’Assemblée Générale de l’OEA, qui’ contraindrait à la révision de tous les instruments et composants du Système Interaméricain de Défense. Cela incluant de manière centrale la JID elle-même.

 

Le conflit se définit en termes clairs. Pendant que l’Argentine réclame que le système politique représenté par les Ministres de la Défense et l’Assemblée Générale conduise la révision de la Junte Interaméricaine, la JID, qui a son siège à Washington et dont le financement est étasunien, résiste à la révision de son rôle et prétend avancer avec de nouveaux diktats pour les organes représentatifs de la volonté populaire.

Pendant la réunion informelle de mercredi passé, ce n’est pas seulement l’Argentine qui contesta la prétention étasunienne qui voudrait que le Commandement Sud recommande à la JID la manière dont elle devra participer à la sécurité énergétique et du milieu ambiant, créant un nouveau topique des relations entre les Forces Armées de la région, fondé sur les modèles qu’appliquent les Nations Unies et l’OTAN . Le Canada soutint que la création d’un commandement opérationnel nécessite de plus grandes discussions, et il mit en doute le fait que la JID soit compétente en cette matière. Les Etats-Unis nièrent avoir proposé un rôle opératif pour la JID.

En plus de coïncider sur ces points avec le Canada, le Mexique rappela que chaque pays a des organismes spécialisés dans la sécurité énergétique et du milieu ambiant, matières pour lesquelles, les militaires, dans le meilleur des cas, n’ont qu’une compétence subsidiaire, et suggère que les pays qui sont d’accord avec la proposition puissent la réaliser de manière bilatérale avec le Commandement SUD.

Cela, c’est la logique qui depuis des années préside les avancées étasuniennes dans la région : une proposition générale que l’OEA n’accepte pas et qui s’impose ensuite à travers la relation bilatérale avec différents pays, en commençant par les plus faibles, que ce soit  face aux menaces décrites , ou face au Pentagone et son Commandement Sud, véritable artisan et réalisateur des politiques de son pays en Amérique du Sud. L’Argentine réitère quelques propositions quelle avait formulées lors de la réunion ordinaire de la JID du mois passé. En cette occasion, elle affirme que comme les autres pays sud-américains, elle donne priorité à la coopération dans ces matières au cadre sous régional de l’UNASUR et qu’il est inconvenant de mêler la JID à des thèmes éloignés de la défense.

La dérive des frontières 

La séparation nette entre Défense Nationale et Sécurité Intérieure, est un des accords fondamentaux de la démocratie argentine et se cristallise dans 3 lois et un décret sanctionné sous quatre gouvernements différents. La loi de Défense Nationale fut promulguée en 1988 par le président Raul Alfonsin, celle de Sécurité Intérieure en 1992 par le président Carlos Menem, celle de Renseignement National en 1991 parle président Fernando de la Rua, et le décret réglementant la Loi de Défense, le fut par le président Kirchner en 2006.

Dans l’article ‘4 de la loi de Défense établit que “il faudra prendre en compte en permanence la différence fondamentale qui sépare défense nationale de la sécurité intérieure”. Mais 18 ans s’écouleront avant sa réglementation. Horacio Jaunarena, qui fut ministre des ex présidents Raul Alfonsin, Fernando de la Rua et de l’ex sénateur en charge du pouvoir exécutif Eduardo Duhalde, confie dans un séminaire organisé par Eduardo Menem et Roberto Dromi que jamais il ne l’a réglementée parce que il n’était pas d’accord avec le texte et l’esprit de la loi.

Les considérants du décret réglementaire, que la ministre Nilda Garré signa conjointement avec Kirchner, écarte de manière expresse l’utilisation de l’instrument militaire pour des fonctions éloignées de la défense, “usuellement connues sous la dénomination de nouvelles menaces”.  Dans le cas contraire, il se produirait « une sévère et inexorable crise de la doctrine, de l’organisation et du fonctionnement d’un outil fonctionnellement conçu pour accomplir des responsabilités distinctes de celles typiquement policières”. Depuis, sous la présidence de CFK (Cristina Fernandez de Kirchner), trois projets furent présentés au Congrès qui rebroussent le chemin parcouru. Le premier en 2010, porte la signature de Francisco de Narvez et d’autres députés du Péronisme d’Opposition (Dossier de la Chambre des Députés 6657-D-2010. Procédure parlementaire 130, O9/O9/2010, Défense Nationale contre les menaces aériennes)

Le second date de 2011, il fut présenté par la député du PRO, Gabriela Michetti, accompagnée du même de Narvaez et plusieurs députés des deux partis, (Dossier de la Chambre des Députés, 1791-D-2011. Procédure Parlementaire OO28, 13/04/2011. Création du Plan National de Protection Aérienne de la Frontière Nord). Le troisième, date de cette année, et émane du député radical Ricardo Alfonsin et d’autres législateurs de son parti (Dossier 4817-D-2013. Processus Parlementaire O73, 18/06/2013) Loi de lutte intégrale contre le narcotrafic)

Ils coïncident tous à commander aux Forces Armées la destruction d’aéronefs qui ne répondent pas aux sommations transmises par radio, signaux visuels ou tirs d’urgence avec des munitions traçantes (De Narvaez) ; la destruction devra être autorisé par le président de la Nation ou par les autorités déléguées par le Chef d’Etat Major des Forces Aériennes ou par l’autorité déléguée par le chef d’Etat Major de la Force Aérienne (Alfonsin) et « en aucun cas, il ne sera permis aux aéronefs irréguliers, suspects ou hostiles de s’échapper en territoire étranger » (Michetti). Le projet de Michetti est le plus explicite, les hypothèses de conflit « dans le sous-continent » (sic) ont disparu et à présent les ennemis de l’état « sont le terrorisme, la narco guérilla, les mouvements séparatistes, la piraterie, etc. ».

Ces menaces “sont d’une telle ampleur qu’elles doivent être considérées comme des matières propres à la défense nationale ». A ce groupe, c’est ajouté cette semaine le candidat député pour le Front Rénovateur, Sergio Massa, qui vendredi affirma, qu’il était urgent de promulguer une loi qui permettra « de détourner les avions des narcos qui entrent dans le pays ». L’officialisme s’oppose de façon explicite à une telle réforme.  De fait, dans l’Opération Fortin Norte, l’Armée ne reçu pas, de la part du Ministère de la Défense, de règles d’engagement, seulement des schémas de comportements qui excluent l’engagement du combat, et la semaine passée à Rio Gallegos, le Ministre de la Défense Augustin Rossi ordonna de se limiter à occuper la partie du terrain qui est propriété de l’Armée pour qu’il n’y ait pas d’intrusion, sans même porter d’armes à feu. Les projets de Massa, Michetti, Alfonsin et De Narvaez habiliteraient les Forces Armées a appliquer la peine de mort sans jugement préalable, en se basant sur la seule suspicion, y compris à qui se serait éloigné du territoire national. Par chance, il est douteux que ces propositions progressent au Congrès étant donné la confortable majorité de l’officialisme.

Traduction Anne Wolff

Source en espagnol Argentina: EEUU propicia intervención militar y la oposición lo acompaña | CONTRAINJERENCIA

 

En juin dernier, les pays de l'Alba ont annoncé leur sortie du Conseil Interaméricain de défense :

 

Les pays membres de l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA) ont annoncé jeudi leur retrait du Conseil Interaméricain de Défense (JID en espagnol) de l’OEA, considérant que continuer à en faire partie n’avait aucun sens..

 

Cette annonce a été faite par les représentants du Nicaragua, du Venezuela, de la Bolivie et de l’Equateur lors d’une conférence de presse dans le cadre de la 43ème assemblée générale de l’Organisation des Etats Américains (OEA) qui s’est tenue dans la ville guatémaltèque d’Antigua.

Le Ministre des Affaires Etrangères de Bolivie, David Choquehuanca a annoncé que le retrait des pays de l’ALBA de la JID était examiné depuis plusieurs mois et qu’il sera officialisé après l’Assemblée Extraordinaire des chefs d’états de cette alliance qui se tiendra le 13 juilet prochain à Guayaquil (Equateur.)

 

Aguila rapaz devora américa del sur

 

en savoir plus :

L’ALBA annonce sa sortie du Conseil Interaméricain de Défense de l’OEA

 

 

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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 15:49

 





 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la même maison communale de Totonicapan où furent veillés les 6 indigènes assassinés le 4 octobre 2012, alors qu’ils protestaient contre l’augmentation des tarifs électriques et une réforme constitutionnelle qui fait disparaître les peuples et les terres communales, devrait se célébrer le lundi 4 novembre une rencontre des communeros et communeras avec la féministe étasunienne Silvia Federici, écrivaine et activiste du mouvement Occupy Wall Street.

Devrait, parce que les comuneros de la Famille Tzul reçurent des menaces de mort, le 26 octobre, quelques jours avant une action qui suscitait l’intérêt d’une population qui souffre des agressions de la part des militaires et des grandes entreprises multinationales, minières et hydroélectriques. La famille Tzul, et en particulier les sœurs, Gladys et Jovita, sont persécutées pour être indigènes, pour être femmes et parce qu’elles contribuent à revitaliser la toile communautaire dans les 48 cantons de Totonicapán.

Gladys a obtenu son doctorat de sociologie à Puebla, sous la direction de Raquel Gutierrez. Dans son livre Féminisme vu d’Abyq Yala, Francesca Gargallo soutient que « sa présence est un double agent de déconstruction parce qu’elle est à la fois K’iche et féministe » (p.256). Comme cela se passe dans toute l’Amérique Latine les femmes sont au premier rang de la résistance à l’extractivisme (depuis les mères d’Ituzaingo en Argentine jusqu’ aux membres de Conamuri au Pargaguay), et combinent créativité, combativité et une grande capacité de déconstruction du modèle extractiviste.

Les indiens guatémaltèques ont démontré, au cours des dernières années, une croissante capacité de résistance au modèle de vol et de conquête établi par la mine à ciel ouvert et par des méga-travaux comme les barrages hydroélectriques. Plus de 30 municipalités expriment depuis le milieu de la décennie des 2000 leur opposition à la mine. Une de leurs actions les plus notables fut la Marche Indigène Paysanne et Populaire qui commença à Cobán le 19 mars 2012, et qui arriva 9 jours plus tard à la ville de Guatemala après avoir parcouru plus de 200 km à pieds.

La marche a non seulement réuni des milliers de personnes de différents peuples, elle a aussi réussi à réunir les principales requêtes, parmi elles : « qu’il soit mis fin aux expulsions, aux persécutions et à la criminalisation à l’encontre des leaders indigènes et paysans, aux fausses accusations, aux agissements de juges et procureurs partiaux, aux ordres de capture et jugements truqués, à l’intimidation, et aux attaques à l’encontre des membres, communautés et organisations, ainsi que les assassinats et perquisitions ».

En octobre 2012, les comuneros des 48 cantons de Totonicapán bloquèrent en cinq points les routes qui mènent au chef-lieu du département, en défense de leurs requêtes. La répression militaire causa 6 morts et 30 blessés graves. L’anthropologue Kajkoj Maximo Ba Tiul soutient qu’au Guatemala se produit « une nouvelle forme de contre-insurrection » impulsée par les Etats-Unis [d’Amérique] et l’alliance historique oligarchie-bourgeoisie-militaires pour « la destruction des biens naturels en territoire indigène ». (Cetri, 11 décembre 2012).

Pour le modèle de développement extractiviste, signale Maximo, “la nouvelle insurrection, ce sont les peuples qui s’opposent à la destruction de leurs territoires”. C’est pour cela qu’il traite des peuples entiers comme des « terroristes », appliquant des méthodes similaires à celle du régime de Efrain Rios Montt (1982-1983), pendant le génocide, qui rasa 400 villages, autrement dit, pratiquant la politique de la terre brûlée.

 

Dans un travail sur « la politique K’iche », Gladys Tzul soutient que les communautés indigènes sont “des systèmes de gouvernement, qui administrent et perpétuent la vie quotidienne, et s’organisent pour la gestion collective du territoire communal ». Il est donc naturel que leur politique « ne s’organise pas de la même manière que la politique néo-libérale », reproduisant de cette manière le regard de Raquel Gutiérrez sur la politique communautaire en Bolivie : elle est délibérative et non représentative, elle est ancrée dans des formes de productions familiales et dans la propriété collective de la terre.

Il ne s’agit donc pas de mouvements sociaux, ou de mouvements indigènes, mais bien de sociétés autres, différentes de la société hégémonique. Et ce sont également des sociétés en mouvement. Après le massacre d’octobre 2012, des jeunes femmes et des jeunes hommes de Totonicapán, parmi eux, Gladys et sa sœur Jovita, ont analysé collectivement la réforme constitutionnelle que promeut le gouvernement de Otto Perez Molina) (Kaibil [forces militaires d’opérations spéciales du Guatemala NdT]  pendant la guerre), concluant que sous le manteau de « la nation guatémaltèque » on trouve « la dépossession des terres communales » et la disparition des peuples indigènes relégués au statut de reliques culturelles.

Les comuneros de Totonicapán ont réalisé, comme le fait remarquer Gladys, “un puissant travail analytico-pratique d’investigation”, ils l’ont rendu public et l’ont diffusé à travers les assemblées communautaires. Ensuite ils ont commencé à négocier, avec les entreprises l’usage de leurs terres, ”une négociation de propriétaires communaux qui se sont présenté pour négocier collectivement”, quelque chose que les multinationales ne sont pas disposées à tolérer. C’est ce qui est, dans ce cas concret, le scénario qui fonde la violence et les menaces.

L’histoire des opprimés, écrit Walter Benjamin, dans une Thèse sur l’histoire, nous enseigne que “l’état d’exception” est la règle. Giorgio Agamben dans « Homo Sacer » ajoute quelque chose d’encore plus perturbant : « Le camp de concentration et non la ville est aujourd’hui le paradigme biopolitique de l’Occident ». Il ajoute que depuis les camps de concentration, « il n’y a pas de retour possible à la politique classique » et que c’est depuis « ces terrains incertains » que nous devons penser les formes d’une politique nouvelle.

Les peuples mayas, d’un côté et l’autre de la frontière ont repoussé les limites du camp, éprouvant la solidité de clôtures et des casemates. C’est cela leur histoire longue de 5 siècles, et en particulier, celle des ultimes quarante, cinquante dernières années. Le défi est double et nous englobe parce que les murailles du camp ne peuvent être renversée qu’en faisant pression des deux côtés, de l’intérieur et du dehors.

Raúl Zibechi para La Jornada.

 

* Raúl Zibechi, est un auteur et analyste uruguayen du séminaire Brecha, c’est aussi un professeur et chercheur de la Multiversidad Franciscaine d’Amérique Latine, et conseiller de différents groupes sociaux.

 

Traduction Anne Wolff

Source originelle en espagnol

La Jornada. México, 1° de noviembre de 2013.

Via
El neocolonialismo desangra Guatemala - El Correo

 

 

 


Note de la traductrice :


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Kaibils eux-mêmes aiment se vanter d’être « des machines à tuer, des machines de destruction, » fiers d’un entraînement qui « réveille la cruauté et les instincts sadiques » assimilés à l’instinct de survie d’un «bon soldat ».

Hormis une formation de terrain des plus dures, les Kaibils, par exemple, doivent élever un petit chien, qu’ils devront égorger et manger par la suite, ils doivent mordre dans des poules vivantes et autres animaux… Les meilleurs voient leur entraînement parachevé dans les meilleures écoles d’Opérations Spéciales des E.U où ils se perfectionnent en techniques de tortures entre autres.

Ils se vivent eux-mêmes comme une élite parmi les élites, serviteurs de Dieu, de la Patrie, de la Justice et de la Paix, remplis d’orgueil d’être d’entre les meilleurs parmi les meilleurs. Beaucoup d’entre eux deviendront d’excellentes recrues pour les bandes de narcotrafiquants qui sévissent dans la région, mais cela est une autre histoire.

Leurs glorieuses auto-éloges, ce sentiment d’être des hommes hors du commun, d’honneur et de devoir, d’un courage à toute épreuve, capable de tuer sans éprouver aucun sentiment, évoque ce même langage que tenaient d’autres soldats appartenant à l’élite de l’élite, ceux de la SS nazie. Etudier la genèse des fanatismes élitistes en général et, militaire en particulier, est très certainement à l’ordre du jour pour qui veut les combattre.

 

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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 11:23

 

 

Cette semaine, Tweeter a fermé sans préavis 6000 compte de chavistes, suiveurs du Président de la République Bolivarienne du Venezuela, Nicolas Maduro. Les comptes Tweeter des principaux membres du gouvernement du Venezuela sont parmi les plus suivis dans le monde. SUSPENDIDO, était le message envoyé par Tweeter à ceux qui étaient sans façon rayés du réseau. Cette attaque n’était pas la première ni la première attaque sur Tweeter,  subie par les réseaux chavistes, c’est une des manifestations d’attaques cybernétiques parmi d’autres : rappelons celle qui s’est produite pendant les élections présidentielles d’avril, obligeant le gouvernement a fermer internet pendant quelques heures afin d’éviter les interférences avec le processus électoral.

Cette fois, les comptes ainsi suspendus, étaient parmi ceux qui avaient le plus grand nombre de suiveurs. Une manière de couper les relais les plus importants des messages du gouvernement, comme un trou dans la toile, court-circuitant l’effet « boule-de neige » de leur diffusion. Lorsque Raul Bracho (19 200 suiveurs), une des personnes ainsi suspendue, tentât d’ouvrir un autre compte associé à une autre adresse mail, celui-ci était également suspendu au bout de quelques minutes, et un troisième, ne dura pas plus de quelques secondes… Détail, à chaque nouvelle ouverture de compte Tweeter lui proposa quelques suiveurs minables (majunche) de l’OPPOSITION.

Simultanément, une « attaque » SMS était lancée par l’opposition intimant à la population de se joindre à une grève générale dans le pays, une convocation jusque-là « lancée plutôt timidement » nous dit Raul Bracho. Son pronostic étant que cette attaque n’est qu’une sorte de préparation d’une attaque massive qui devrait se produire lors des élections municipales du 7 décembre 2013.

En effet, l’opposition prépare le terrain pour réitérer son appel à la déstabilisation post-électorale d’avril qui avait fait 11 morts (dont deux enfants, une femme avait été brûlée vive), des dizaines de blessés et de gros dégâts à des Centres de Santé, medias populaires, bibliothèque, logements sociaux ? Cela démontrait si c’était nécessaire que le mimétisme bolivarien de façade du candidat de l’Opposition, Capriles, promettant de conserver les acquis populaires du chavisme était un énorme mensonge et que si la victoire lui était revenue, ses premiers actes auraient été de jeter à bas, ce que Chavez avait impulsé et édifié pour rendre la vie du petit peuple plus digne, plus douce, plus riche.

Actuellement, à nouveau une matrice préparatoire d’une tentative de déstabilisation se construit, au Venezuela bien sûr, mais surtout depuis Miami où est réfugiée cette oligarchie qui supporte mal de vivre dans un pays où le peuple débout marche la tête haute, enrageant de savoir que si ce peuple aujourd’hui est digne, c’est qu’un peu de ce qui lui avait été volé par les accapareurs de richesse lui a été rendu, et leur a donc été repris a eux, oligarques sans cœur ni scrupules, qui préfère voir mourir des milliers de personnes, que de se fendre de quelques sous pour leur sauver la vie.

Le scénario actuellement proposée se fonde sur un recul du parti chaviste aux élections municipales qui servirait de prétexte au renversement du président Maduro. C’est dans ce cadre que s’est produite l’attaque contre les comptes Tweeter de chavistes fort diffusés, elle pourrait anticiper une cyber attaque massive qui se produirait lors des élections. Raul Bracho invite donc le gouvernement à se préparer à cette éventualité.

Anne Wolff

Source principale El Ataque de TWITER fue apenas un ensayo - Por: Raúl Bracho @hombrenuevo 

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 08:24

 

 

Amnesty International

Il y a de graves et constantes préoccupations pour la sécurité des manifestants indigènes en Colombie au milieu de l’escalade de la violence contre eux par les forces de sécurité, et après que leurs dirigeants ont reçu des menaces de mort d’un groupe paramilitaire de droite, a déclaré Amnesty International.

Des dizaines de manifestants indigènes, dont de nombreux enfants, ont déjà été blessés lorsque les forces de sécurité colombiennes semblent avoir utilisé une force excessive contre les manifestations, qui ont débuté le 12 octobre et qui continuent dans plusieurs régions du pays.

Les craintes de nouvelles violences ont été aggravées la semaine dernière après que le groupe paramilitaire des Rastrojos, ont appelé au « nettoyage social » des dirigeants indigènes et des groupes impliqués dans les manifestations.

« La plupart des éléments de preuve recueillis par Amnesty International dans plusieurs parties de la Colombie pointe une utilisation très inquiétante et largement disproportionnée de la force contre les manifestants indigènes par la police et les forces armées, » a déclaré Marcelo Pollack, chercheur d’Amnesty International sur la Colombie.

« Les autorités colombiennes doivent s’assurer que la violence contre les manifestants cesse, ainsi que les menaces de mort par des groupes paramilitaires, de même à ce que les allégations de recours excessif à la force soient rapidement et soigneusement étudiées. Ces responsables doivent être traduits en justice par des tribunaux civils – non militaires –. Faute de quoi cela pourrait ouvrir la voie à plus de pertes du fait que les manifestations continuent. »

Protestations indigènes

Depuis le 12 octobre, des milliers d’indigènes ont manifesté dans plusieurs régions colombiennes. Ils exigent le respect de leurs droits qui sont de plus en plus menacés, comme l’extraction minière, de pétrole et d’autres intérêts économiques qui empiètent sur leurs terres ancestrales.

Cette vague de protestations a suscité une réaction violente de la part des forces de sécurité colombiennes, avec certains incidents les plus graves ayant eu lieu dans les régions colombiennes du sud-ouest du Cauca et de la Vallée du Cauca.

Le 19 octobre, le Conseil autochtone régional du Cauca (Comité Regional Indígena del Cauca, CRIC) a signalé que dans La Augustina, dans la municipalité de Santander de Quilichao, dans le Cauca, les forces de sécurité avaient ouvert le feu sur les marches au cours des derniers jours, blessant 15 manifestants indigènes, dont plusieurs enfants.

Le 16 octobre, des unités de police anti-émeute (Escuadrón Móvil Antidisturbios, ESMAD) se sont déplacées pour disperser une manifestation indigène qui barrait la route vers Buenaventura, dans la région de la Vallée du Cauca. Les policiers auraient tiré des grenades lacrymogènes – certaines d’entre elles auraient été remplies d’éclats d’obus – directement sur des manifestants et les ont également battu à plusieurs reprises.

Plus de 60 personnes ont été blessées, 16 avec de graves blessures. La police anti-émeute aurait empêché des manifestants blessés de recevoir un traitement médical pendant plusieurs heures.

Préoccupations pour la sécurité

Les menaces de mort contre les dirigeants indigènes viennent au milieu de ce contexte des forces de sécurité colombiennes qui auraient utilisé une force excessive.

Dans sa menace de mort écrite le 15 octobre, le groupe paramilitaire des Rastrojos cite nommément les dirigeants indigènes et des organisations des régions du Cauca, de Caldas, de Risaralda, de La Guajira, de Huila et d’Antioquia.

Les paramilitaires ont sommé les manifestants de rentrer chez eux dans les 24 heures ou bien ils seraient considérés comme des objectifs militaires et pourraient être désignés pour des meurtres de « nettoyage social » (limpieza social). Les paramilitaires ont soutenu que les manifestants indigènes étaient utilisés comme de la « chair à canon » par le groupe de guérilleros des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, FARC).

« Compte tenu des rapports de force excessifs utilisés contre les manifestants indigènes ces dix derniers jours, nous avons de très graves inquiétudes quant à la sécurité des dirigeants indigènes et des membres des organismes nommés dans la menace de la mort des paramilitaires, » a déclaré Marcelo Pollack.

« Dans le passé ceux étiquetés comme étant subversifs ou collaborateurs de la guérilla ont fréquemment été la cible de violations graves des droits de l’homme par les paramilitaires, agissant soit seuls ou en collusion avec les forces de sécurité. »

Amnesty International craint également que la récente réforme du système de justice militaire, qui rend presque impossible la traduction en justice des membres des forces de sécurité impliqués dans des violations des droits de l’homme, ait pu aussi encourager les forces armées et de police à avoir recours de manière excessive à la force contre les manifestants.

L’organisation exhorte les autorités civiles colombiennes à enquêter de manière indépendante sur toutes les allégations de recours excessif à la force par les forces de sécurité, et sur les menaces de mort émises par les paramilitaires contre les dirigeants et les organisations indigènes.

Traduction de l’anglais : BP

* http://www.amnesty.org/fr/node/43770
URL de cet article 23003
Via Mes coups de coeur
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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 08:11

 

 

Ce texte prend place parmi une série d’autres décrivant les modes actuels de la militarisation de l’Amérique Latine qui font apparaître toujours plus clairement

1) Que les dits « intérêts et sécurité des Etats-Unis » se confondent toujours d’avantage avec ceux de méga transnationales qui instrumentalisent autant le régime de Washington qu’un Pentagone doté de toujours plus de pouvoirs sans nécessité de recours à l’aval des élus de la « démocratie », président inclus.

Que les dites « lutte contre le narco trafic et contre le terrorisme » se confondent toujours d’avantage avec la répression des résistants à la main mise des transnationales sur les ressources de leur pays, avec la complicité des oligarchies locales et de certains gouvernements de la région.

2) Que les armées privées et celles de plusieurs états - à commencer par les Etats-Unis sont  et Israël, sont toujours plus imbriquées l’une dans l’autre, du personnel circulant des unes aux autres qui fréquentent également les mêmes clubs de loisirs ou d’entraînement, des entraînements conjoints étant pratiqués aussi officiellement par des troupes disposant de matériel similaire fourni par les mêmes marchands d’armes, étasuniens et israéliens en tête.

Pour faire le lien entre la Palestine, laboratoire d’un nouveau mode de génocide et d’un nouvel apartheid et les propos ci-dessus, pour mettre en évidence le type de mentalité dont sont victimes aujourd’hui en même temps que les Palestiniens, indigènes et résistants en Amérique Latine, quelques extraits d'un texte dont je vous recommande vivement la lecture : Comment Israël fait de l’argent avec du sang,  surtout à ceux qui n’auraient par encore compris quel sorte d’état criminel est l’état d’Israël,


[…] Le mastodonte de l’armement israélien a un chiffre d’affaires de plus de 7 milliards de $ et comme le révèle Feldman, ce succès phénoménal est dû à l’expérience, acquise en testant l’armement sur la population palestinienne dans les laboratoires militaires israéliens que sont Gaza et la Cisjordanie.

« Je pense que le principal produit que vendent les Israéliens, en particulier au cours de la dernière décennie, c’est l’expérience … le fait que les produits ont été testés, l’expérience : c’est la chose essentielle qu’ils [les clients] viennent acheter.Ils veulent le missile qui a été tiré dans la dernière opération à Gaza, ou le fusil utilisé lors du dernier raid en Cisjordanie ». […]

[…]Général (retr.) Amiran Levin : « Je voudrais mentionner un point, parlant de Gaza, parlant du Liban et d’autres endroits que nous occuperons dans le futur. Puisque nous voulons maintenir l’équilibre, comme un pays développé, le châtiment comme stratégie devrait être l’élément majeur … C’est la chose la plus importante, la quantité est plus importante que la qualité. La faute que l’armée commet, c’est de juger chaque cas individuellement, que la personne mérite de mourir ou non. La plupart de ces gens sont nés pour mourir, nous avons juste à les aider ».

 

 

Les entreprises militaires privées pénètrent l’Amérique Latine

 

Par Ricardo Martinez




Les services militaires de compagnies privées s’offrent et se demandent d’une manière croissante en Amérique Latine.

 

Selon les organisations civiles des droits humains et du milieu ambiant colombiennes, péruviennes et mexicaines, les corporations militaires d’origines étasunienne, anglaise, israélienne maintiennent des filiales et des entreprises affiliées dans la région, dédiées à promouvoir une gamme d’activité de sécurité, entraînement, appui logistique, formation de combat et vente d’armes légères et lourdes.

Des entreprises comme SY Coleman Corporation, Risk Incorporated, Dyncorp, XeServices (ex BlackWater), Global CST, entre autres, dominent ce rentable marché sous la tutelle et le contrôle des organes de sécurité des Etats-Unis et des pays alliés dans la dite « lutte contre le terrorisme », dans le cadre de la nouvelle doctrine de sécurité hémisphérique.

 

Ces jours-ci, la Commission Fiscale du Congrès du Pérou a rendu publique l’enquête menée sur trois ex ministres du pays Sud-Américain impliqués dans des contrats secrets avec la firme israélienne Global CST, à partir d’un décret adopté en 2009, sous le second gouvernement de l’ex-président Alan Garcia, qui consiste en « achat de services » d’entraînement des forces spéciales d’élite, de sécurité et d’équipements pour une valeur de 16 millions de dollars.

 

Sont également impliqués 20 autres ex fonctionnaires civils et militaires, dont on présume qu’ils ont fait partie du réseau de gestionnaires et consultants des services d’entraînement liés à la corporation militaire privée, après des années d’enquêtes légales, c’est en 2013 que surgit enfin au grand jour la toile des entreprises privées de la mort.


Global CST a des antécédents de vente de matériel et de services de type militaire dans les pays de la région. En Colombie, par exemple elle a prodigué ses entraînements en contre-insurrection aux troupes de l’Armée pendant la gestion de l’actuel président, Juan Manuel Santos, alors qu’il était Ministre de la Défense (2009) et chargé de la lutte contre la guérilla des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC).

 

D’autres entreprises israéliennes comme Alfacom, entreprise de radiocommunication et de renseignement et Sécurity and Intelligence Advising , entreprise de capacitation en sécurité, maintiennent des opérations en Colombie offrant leurs produits au Gouvernement pour son processus de restructuration du renseignement et des corps de sécurité conventionnels.


Ce type de services correspond à un processus de transformation de l’état de quelques pays latino-américain avec une plus grande aliénation aux politiques de libre marché et une dérégulation des Armées et Polices mais sous un contrôle rigide des ressorts du pouvoir politique. Il s’agit de la pénétration du privé, progressive, à usage du monopole de la force exercé par les Etats.

 

En Colombie, les services d’autres entreprises similaires se déploient dans des domaines comme la dite “lutte anti narcotiques”, de la même manière que dans la protection des entreprises extractives, par-dessus tout, minières et pétrolières. L’étasunienne DynCorp maintient des bases opératives dans le pays andin et reçoit des directives depuis sa base centrale en Floride.

 

Elle se dédie à la recherche et à la destruction de culture de stupéfiants dans des opérations sous couvertures. Elle développe des stratégies de couverture militaire et apporte un support technique aux mobilisations des troupes en louant ses propres hélicoptères et avions.

      
En février de l’année en cours, la firme a été confrontée à une action en justice - pour des tortures et violations de droits humains - menée par les familles des victimes, qui s’étaient opposées aux entreprises minières et à l’exploitation pétrolière dans des zones naturelles du pays ayant le cinquième rang parmi ceux qui vendent le plus de ressources énergétiques aux Etats-Unis.


Le contrôle de sites stratégiques d’entreprises multinationales fait partie des objectifs des firmes de la branche “nouvelle sécurité et développement”. Il va de pair avec le harcèlement des opposants sociaux, comme les syndicalistes, les défenseurs du milieu ambiant et les paysans.
 

 

Au Mexique, le Centre d’Etude du la Sécurité Publique dénonce la mise en route d’opérations de Sy Coleman Corporation, ouvrant un appel d’offre a des ex militaire étasuniens pour l’accomplissement de travaux de surveillance aérienne dans la zone pétrolière de l’état de Veracruz, dans le golfe du Mexique.

L’organisation civile enregistre également des actions d’entraînement de la police du groupe spécial tactique de la municipalité de Léon, dans l’état de Guanajuato, zone centrale du pays aztèque, de la part de la compagnie Risk Incoporated dont le siège est à Miami.



Selon l’organisation des Etats Américains (OEA) en Amérique Latine le marché des biens et services de sécurité privé atteint 11% du total estatal et d’autre part, sans calcul exact, en contrat de “outsourcing” (logistique), armement, systèmes technologiques de pointe et intelligence opérative et cybernétique.


Pendant que cela se produit en Amérique Latine, les cas les plus notables dans le monde, de crimes de lèse humanité récents, commis par ces compagnies sous couverture de l’état, par dessus tout des Etats-Unis, restent impunis en Irak et en Afghanistan.

 

Les corporations militaires privées fournirent leurs services avant, pendant et après les invasions en 2001 et 2003 des pays asiatiques. Là, fut employé environs 1 contractant privé pour chaque soldat étasunien. En réalité, il s’agissait d’une armée d’invasion à deux têtes, une privée et l’autre de l’état, les mêmes qui sévissent aujourd’hui dans l’hémisphère américain.

 

Traduction Anne Wolff

Source en espagnol : Alternativa Latinoamericana: Las empresas militares privadas penetran Latinoamérica 

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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 13:35

 

 

22 octobre 2013 | 
minga-resistencia
Blandine Juchs et Mélissa Leblanc – Projet accompagnement solidarité Colombie| Canada

 

Jeudi 17 octobre, la GRC attaque une barricade de la nation Elsipogtog au Nouveau-Brunswick. Depuis le 29 septembre, elle bloquait l’accès aux véhicules de la compagnie South Western Energy Resources (SNW, Texas), laquelle menait des travaux d’exploration et des tests sismiques sur le territoire micmac, en vue d’y exploiter du gaz de schiste. Depuis l’été dernier, diverses actions contre la compagnie ont été menées par la population locale, entraînant plusieurs arrestations. L’assaut de la GRC contre la barricade a été lancé la veille d’une journée nationale d’action fixée au 18 octobre, et quelques jours après le Jour de Christophe Colomb – jour de célébration de 521 ans de génocide contre les peuples autochtones des Amériques… En réponse, une vague de protestations et d’actions de solidarité s’est répandue à travers le pays le jour même.

C’est aussi le 17 octobre, à des milliers de kilomètres, qu’en Colombie l’armée a ouvert le feu contre la mobilisation autochtone. La Minga sociale, autochtone et populaire avait commencé lundi 14 octobre avec plus de 120 000 personnes, qui répondaient à l’appel de l’Organisation nationale indigène de Colombie (ONIC), pour dénoncer « l’échec évident du modèle économique, l’invasion des projets miniers énergétiques et les mégaprojets sur les terres ancestrales des indigènes, des fermiers et des descendants africains ». Alors que l’État colombien parle de paix, les peuples autochtones sont victimes d’attaques armées des forces de l’ordre colombiennes. Les organisations sociales et de défense des droits de la personne en Colombie dénoncent l’utilisation par l’armée d’armes non conventionnelles, de cas de tortures et de détentions illégales. Rappelons que, toute l’année durant, les secteurs des caféiculteurs, des cultivateurs de pommes de terre, des miniers artisanaux, de la santé et de l’éducation ont été en mobilisation, ayant notamment culminé avec la grève du secteur agricole qui dura 21 jours en septembre dernier, pour marquer leur opposition, principalement aux accords de libre-échange et à la certification de semences. En Colombie comme ici [Canada ], les peuples autochtones luttent contre un modèle de développement « extractiviste » – basé sur l’exploitation industrielle des ressources minéro-énergétiques des sols. Le bilan de ce modèle est éloquent : destruction des écosystèmes, pollution des sources d’eau potable, guerres, déplacements de populations, criminalisation des résistants… La liste est longue.

L’opposition aux projets «extractifs» se fait sentir au Québec : gaz de schiste, Malartic, île d’Anticosti, Gaspésie, Plan Nord, renversement de la ligne 9 d’Enbridge… Et tandis que gouvernements et compagnies investissent en publicité et en politiques de «responsabilité sociale» pour endormir les consciences, le bilan des compagnies minières, pétrolières et gazières dans le monde continue de donner raison aux plus radicaux des opposants.

Bien que cela soit essentiel, s’opposer aux projets au Québec ne suffit pas quand on sait que trois compagnies minières sur quatre dans le monde sont enregistrées au Canada et que l’on connaît les exactions commises pour faire monter une action à la Bourse de Toronto. (D’ailleurs, ce sont les cas qu’examinera le Tribunal permanent des peuples. Il jugera les politiques minières du Canada dans le monde au cours de plusieurs sessions entre 2014 et 2016.) C’est le modèle de développement au complet qu’il faut changer.

Blandine Juchs et Mélissa Leblanc - Projet accompagnement solidarité Colombie

 

Source :
Attaques contre les peuples autochtones | CentPapiers

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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 10:56

 

 

Jeudi 24 octobre 2013

Vendredi seront conclues à La Havane les délibérations de la Première Conférence sur les Etudes Stratégiques organisées par le Centre d’Investigations de Politique Internationale dépendant de l’Institut Supérieur de Relations Internationales (ISRI) du Ministère des Relations Extérieures de Cuba.

Quelques réflexions préliminaires ont été formulées ; ci-dessous, quelques unes des conclusions les plus importantes de la conférence sont exposées :   

a) La nécessité d’une réponse beaucoup plus tranchante de nos pays à l’agression informatique, à l’espionnage et aux cyber-attaques lancées par diverses agences d’intelligence des Etats-Unis. De fait, alors que Google, Yahoo, Skype, Facebook et d’autres grandes compagnies du monde d’Internet ont reconnu publiquement qu’elles transmettent leurs archives aux organismes d’espionnage et de sécurité de Etats-Unis, tous ces programmes auraient du être éliminés immédiatement des organismes gouvernementaux de la région et remplacés, dans la mesure du possible, par des substituts de software libres.

Parallèlement une grande campagne aurait du être lancée pour dissuader leur utilisation dans les organisations non-gouvernementales et le public en général, ce qui ne c’est fait que dans une faible mesure au Brésil, victime préférentielle de ces attaques avec la France et l’Allemagne, selon de récentes révélations. Plusieurs experts s’accordent pour déclarer que les programmes conventionnels d’anti-virus examinent et nettoient toutes les archives des ordinateurs, localisés tant au Caire qu’à Buenos Aires ou Bangalore, mais que le travail s’effectue aux Etats-Unis et que simultanément avec l’élimination ou non des virus, ces archives sont copiées et conservées dans de gigantesques serveurs contrôlés par le gouvernement des Etats-Unis, où elles sont stockées et compilées, d’abord par des robots informatiques, et ensuite par des humains quand des contenus , envoyeurs ou destinataires suspects apparaissent. Conclusion : il s’impose d’accélérer la transition vers le software libre et en plus il faut se défaire de tous les ordinateurs fabriqués aux Etats-Unis ou par des firmes nord-américaines situées dans d’autres pays, d’où il apparaît nécessaire de développer une industrie latino-américaine de production de hardware en tous genres (ordinateur de bureau, laptots, tablettes, etc.)

b) Une autre conclusion s’est focalisée sur La silencieuse et permanente agression militaire de l’impérialisme et le rôle de l’UNASUR. Un des plus graves problèmes qu’affronte la région est que, malgré 76 bases militaires étasuniennes, les gouvernements de l’UNASUR n’ont pas, jusqu’ici, réussi à se mettre d’accord sur une hypothèse de conflit réaliste pour la région. Hypothèse qui doit répondre à une question simple. Quel est notre plus probable agresseur ou quel est celui qui déjà nous menace ?

Malgré la présence écrasante de tant d’installations militaires étasuniennes disséminées de long en large dans toute l’Amérique du Sud, cette réponse n’a toujours pas été même ébauchée et continue à être un thème tabou à l’intérieur de l’UNASUR. L’hétérogénéité de la carte socio-politique Sud Américaine conspire clairement contre une telle initiative. Il y a des gouvernements qui ont assumé comme mission de se convertir en « Chevaux de Troie » de l’empire et obéissent inconditionnellement aux directives émanant de Washington : en Sud Amérique, telle est la situation de la Colombie, du Pérou et du Chili, avec la très probable addition à la liste du gouvernement du Paraguay. D’autres combattent pour assurer leur autodétermination et résister aux desseins et pressions de l’impérialisme : cas de la Bolivie, de l’Equateur et du Venezuela. Et d’autres encore comme l’Argentine, le Brésil et l’Uruguay, naviguent entre deux eaux : ils appuient tièdement les seconds dans leurs projets continentaux mais partagent avec les premiers leur vocation d’instaurer dans leurs pays un « capitalisme sérieux», trompeur oxymoron qui embrouille tant la conscience des gouvernants que celle des gouvernés. Le résultat est l’énorme difficulté de parvenir à un accord, par exemple, exiger quelque chose d’aussi fondamental que le retrait des bases militaires étrangères d’Amérique du Sud, ou de maintenir cette partie du continent comme zone libre d’armes nucléaires, chose qu’il est impossible actuellement de vérifier. Comment savoir qu’elles sont les armes que le Pentagone installe sur ses bases ? Il y a des soupçons fort bien fondés de ce que, sur certaines qu’il possède, en Colombie, comme Palenquero, ou celle de l’OTAN aux Malouines (base qui compte avec l’appui logistique et avec la présence étasunienne) peuvent se trouver des armes de destruction massives. Mais la vérification in situ est restée, du moins jusqu’ici, impossible parce que il n’existe pas même un accord sur la nécessité ou la pertinence de mener à bien une inspection.

La silencieuse mais très effective ingérence de Washington dans les forces armées latino-américaine se traduit aussi dans l’insolite continuité des programmes de « formation et entraînement» des militaires et – attention ! – des forces de polices de la région. Même des gouvernements en affrontements direct avec l’impérialisme nord-américain, subissent l’inertie de tant de décennies de formation à l’Ecole des Amériques et d’autres du même genre, ce qui rend difficile de se soustraire à la pression militaire pour la poursuite ces programmes. Et quand l’habitude et les incitants financiers ne suffisent pas, la Maison Blanche recourt à l’extorsion. Si un pays décide de ne plus envoyer ses officiers prendre des cours de formation aux Etats-Unis, en représailles Washington peut interrompre la fourniture d’équipements militaires aux pays de la région, que ce soit sous la forme de dons ou de ventes subsidiées. De cette manière le gouvernement désobéissant pourra par la suite être accusé de « non collaboration » dans la guerre contre le narcotrafic ou le terrorisme, entre autres choses, pour ne pas disposer des équipements et armements adéquats pour cette tâche. Il est logique d’imaginer que qui s’entraîne aux Etats-Unis combatte ceux que ce pays considère comme ses ennemis. Et nous savons bien qui sont ceux-là pour l’empire : précisément les gouvernements et forces anti-impérialistes de la région. Somme toute : les cours, les armes et les doctrines militaires forment une trinité inséparable. Les pays qui envoient ses officiers s’entraîner aux Etats-Unis laisse aussi aux mains de ce pays la décision de savoir qui sont les ennemis à combattre et comment le faire. 

Dans la même lignée, nous devons signaler l’absurde survivance du TIAR, le traité Interaméricain d’Assistance Réciproque condamné de fait par la collaboration apportée par Washington à la Grande Bretagne dans la guerre des Malouines ou la poursuite des réunions périodiques des Commandants en Chefs de la Junte Interaméricaine de Défense (JID) ; ou la réalisation d’opérations conjointes avec les forces des Etats-Unis, vu qu’ils sont l’unique ennemi de la région en vue. Tout ce qui précède se complète, sur le plan juridique, avec l’approbation de presque tous nos pays d’une législation antiterroristes inspirée seulement par la nécessité de protéger la silencieuse occupation par les Etats-Unis du territoire latino-américain et de criminaliser les forces politiques et mouvements sociaux qui s’opposent aux avancées de l’impérialisme.

c) Au cours de la conférence apparut aussi la nécessité d’étudier systématiquement l’impérialisme nord-américain. Il faut inverser une tendance dangereuse fort présente dans les forces politiques et mouvements anti-impérialistes de la région qui se synthétise dans une consigne qui frise le suicide ; « l’ennemi ne s’étudie pas, il se combat ». Cela exalte la ferveur militante, ce qui est bien, mais sous-estime la nécessité de connaître scientifiquement, minutieusement l’impérialisme, ce qui est mal. Sans étudier à fond les Etats-Unis en tant que centre nerveux du système impérialiste, sans savoir comment il fonctionne ; sans connaître les dispositifs au moyens desquels il établi sa prédominance à l’échelle mondiale et qui sont ses agents opératifs sur les plans de l’économie, de la politique et de la culture, méconnaissant ses stratégies et tactiques de lutte, ses artifices de propagande et ses conceptions idéologiques, et qui sont ses valets locaux devient quasi impossible de livrer avec succès une bataille contre sa domination. En cela José Marti - un des plus grand héros de nos luttes anti-impérialistes - avait raison, quand pour fonder son diagnostique sur les inquiétant desseins des Etats-Unis, il dit à son ami Manuel Mercado que « j’ai vécu dans le monstre, je connais ses entrailles »

Mais la méconnaissance de l’empire n’est pas l’apanage exclusif de la militance anti-impérialiste. Lamentablement dans les écoles supérieures de nos pays l’étude des Etats-Unis est une matière qui brille par son absence. On compte sur les doigts d’une main les centres d’investigations qui se dédient à étudier nos oppresseurs, pendant que les Etats-Unis disposent d’environ trois cents centres et/ou programmes d’enseignement et investigation qui ont pour objet d’enquêter sur nos sociétés. Ces préoccupantes réalités devraient susciter une rapide réaction des forces anti-impérialistes de la région, en se rappelant qu’observait avec beaucoup de raison Lénine en disant que « rien n’est plus pratique qu’une bonne théorie ».

Une bonne théorie sur l’impérialisme contemporain devrait articuler la conception classique, par-dessus tout la théorie léniniste de l »impérialisme, avec les nouveautés qui caractérisent le phénomène, un siècle après que le révolutionnaire russe écrive son livre sur ce thème. Nouveautés parmi lesquelles le déplacement du centre de l’impérialisme depuis les puissances coloniales européennes vers les Etats-Unis n’est pas la moindre ; nouveautés, qui, il est important de le souligner, loin de réfuter les prévisions et analyses de Lénine, n’ont fait que les ratifier mais sous des formes nouvelles qui ne peuvent être ignorées par ceux qui prétendent livrer un combat efficace contre un système aussi pervers.[i]

Il est tout aussi indispensable d’étudier consciencieusement le fonctionnement du “complexe militaire et industriel » nord-américain, et son insatiable voracité. C’est cette trame de gigantesque oligopoles qui constituent le cœur de la classe dominante nord-américaine et, par extension la bourgeoisie impériale. Pour le complexe militaro-industriel, la paix équivaut à la banqueroute, sans guerres pas de bénéfices et sans bénéfices, il n’est pas possible de financer la classe politique des Etats-Unis. Une articulation perverse entre la rentabilité de l’industrie de l’armement – une industrie qui ne provoque que la destruction et la mort – et les besoins des politiques nord-américaines de financer leurs carrières politiques qui inévitablement finissent en mettant les vainqueurs au service de leurs financiers. Pas surprenant du coup, de constater que les ventes des industries du complexe militaro-industriels aient augmenté de 60% entre 2002 et 2012, depuis qu’à commencé la grande contre-offensive du 11-S à nos jours. 

Donné additionnelle : vous rappelez vous qu’il y a quelques six mois il semblait que le monde ait été sur le point de subir une imminente attaque atomique lancée par la Corée du Nord ? Que c’est-il passé à ce sujet ? A présent les Nord-Coréens ne mettent plus la planète en échec ? Après, on entendit qu’il semblerait que l’obstination des Iraniens à poursuivre leur programme nucléaire mettait en danger la paix mondiale et encore plus tard ce fut le problème des « armes chimiques » de Syrie qui semblèrent nous mener, encore une fois, au bord d’une Troisième Guerre Mondiale. Conclusion : pour la rentabilité de ses affaires, le complexe militaro-industriel, doit s’assurer qu’il y ait des crises en permanence et quand il n’y en a pas, il les invente, et quand ils ne les inventent pas, il les construit médiatiquement. C’est pourquoi, la presse hégémonique, telle la putain de Babylone, s’empresse de diffuser ces mensonges qui effrayent la population franchissant le seuil qui stimule la production d’armements nouveaux et toujours plus létaux.

 

d) Divers exposés de la conférence signalèrent la continuité de la politique de la Maison Blanche envers l’Aérique Latine et les Caraïbe. En ce sens, il y eut un consensus quasiment unanime à mettre en évidence l’identité qui existe entre les politiques latino-américaines des administrations de George W. Bush et Barack Obama, raison pour laquelle, il convient de cesser d’utiliser ce nom –administration – et de parler plutôt du régime de Washington, pour signaler de cette manière la violation systématique de la légalité internationale et des droits humains pratiquée pas le gouvernement nord-américain de n’importe quelle tendance.[ii]

 En ce qui concerne Cuba si le régime nord-américain fit quelque chose, ce fut bien d’intensifier le blocus financier, commercial et économique contre l’île, ajustant toujours d’avantage les contrôles établis par la législation étasunienne. Cela reste surprenant que n’ait pas encore surgit une plainte universelle contre l’illégale et immorale extra-territorialité établie par l’Amendement Toricelli à la Loi Helms-Burton. Selon cette monstruosité juridique – conçue pour nuire exclusivement à un seul pays dans le monde : Cuba – le gouvernement des Etats-Unis est autorisé à appliquer des sanctions à n’importe quelle entreprise nationale ou d’un pays tiers (par exemple britannique, japonaise ou suédoise) pour la seule raison qu’elles feraient commerce avec Cuba ou initieraient des entreprises économiques avec l’Ile, par exemple dans l’exploitation du pétrole.

Entre autres propos, les Etats-Unis “légalisent” l’impérialisme par l’intermédiaire de l’imposition despotique de la loi étasunienne primant sur celle de tout autre pays du globe. Imaginons ce qui se passerait si un quelconque pays prétendait faire la même chose, par exemple, universaliser sa législation prohibitive de la peine de mort et sanctionner ceux qui, comme les Etats-Unis, l’appliquerait encore ! Pour qui douterait encore que nous vivons sous un système impérial les exemples précédents sont plus que suffisants pour les convaincre du contraire.

Une autre caractéristique qui démontre la maladive persistance de l’agression contre Cuba est donnée par le fait que Washington continue a utiliser des transmissions de  radio et de télévision illégales convoquant le peuple de l’Ile a subvertir l’ordre constitutionnel en vigueur et à se rebeller contre son gouvernement avec pour but de satisfaire le désir longuement caressé  d’un « changement de régime ». Ces transmissions non seulement diffusent de la propagande séditieuse mais en plus, interfèrent avec le fonctionnement normal des émissions de radio et de télévision cubaines. On estime que le coup de ces activités illégales patronnées par Washington s’élève à quelques 30 millions de dollars annuels.

Un rapport récent de l’Audit du Gouvernement étasunien se réfère exclusivement aux activités de l’USAID et du Département d’Etat, et révèle qu’entre 1996 et 2011 ces agences ont consacrés 205 millions de dollars pour promouvoir le renversement du gouvernement cubain. Biens des millions de plus furent attribués à la CIA, l’USAID, le Fond National pour la Démocratie et d’autres organisations similaires pour promouvoir d’aussi sinistres objectifs. C’est pourquoi, Noam Chomsky avait tout à fait raison quand interrogé à la fin 2008 sur son pronostique concernant l’imminente inauguration du « régime Obama » il répondit sarcastiquement que celui-ci serait le troisième cycle de l’administration Bush. Il avait raison comme l’histoire l’a démontré, encore qu’il était loin du compte ; si on calcule le nombre de morts civiles occasionnées par les avions sans pilotes nord-américains, les « drones », l’invraisemblable Prix Nobel de la Paix dépasse d de loin le solde tragique de son prédécesseur. Ah ! à six mois des élections présidentielles vénézuéliennes, le très distrait Obama ne semble toujours pas s’être aperçu que le gagnant de cette bataille fut le candidat chaviste Nicolas Maduro, il continue a ne pas reconnaître officiellement sa victoire et encourage de cette manière les plans de déstabilisation de l’opposition fasciste de la République Bolivarienne du Venezuela.

  Les quatre combattants anti-terroristes cubains qui purgent dans les prisons de l’empire leur audace de prétendre démonter la machine terroriste installée à Miami – et protégée par le régime de Washington – pourrait être remis immédiatement en liberté si Obama exerçait les prérogatives de grâce présidentielle que lui confère la constitution. Mais il ne le fait pas. Par contre, il continue à parrainer des terroristes comme Luis Posada Carriles ou l’ex président bolivien Gonzalo Sanchez de Losada, dont l’extradition est sollicitée par la justice de ce pays pour sa responsabilité dans le massacre de 67 personnes durant es journées de manifestations populaires qui ont provoqué sa chute.

 

 

 

Traduction Anne Wolff

Source en Espagnol  América Latina: temas urgentes de la coyuntura geopolítica

 



[i][i] Sur ce thème, on peut consulter les deux ouvrages de notre auteur en téléchargement gratuit sur le web : Imperio & Imperialismo. Una lectura crítica de Michael Hardt y Antonio Negri  (Buenos Aires: CLACSO, 5º edition,  2004, “Prix extraordinaire des essais de  “Casa de las Américas”), enparticulier le chapitre  8 et lacompilation qu’il a effectué sous le titre Nueva Hegemonía Mundial. Alternativas de cambio y movimientos sociales (Buenos Aires: CLACSO, 2004), po. 133-154. Vous trouverez le premier de ces ouvrages ici:

https://docs.google.com/file/d/0Bx2YC3gJbq2TMjExMTU0MGUtMjY2ZC00ZDg0LTljOWUtODIyMDZkNzM4YTRh/edit?usp=drive_web

Et le second là :

http://biblioteca.clacso.edu.ar/clacso/se/20120507124307/nuevah.pdf

 

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