26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 16:26

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 Voici un texte qui a été écrit deux jours avant les élections au Honduras. Ce texte non seulement anticipe la fraude qui s’est produite mais aborde aussi la suite du scénario, celui que nous sommes nombreux à redouter, une liquidation discrète mais radicale de la résistance alors que les yeux de l’opinion publique, se seront détournés de la scène Honduras. Une bonne raison pour continuer à relayer ce qui s’y passe, et les exactions de cette nouvelle prolongation du régime putschiste - en plus violent encore, plus radicalement acquis aux Corporations et plus fasciste que celui de Pepe Lobo. Sans oublier les leçons à tirer pour tous ceux qui affrontent les corporations, les mêmes, en tous lieux de la planète.

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Délégation internationale de surveillance des élections arrêtée par les militaiires

 

 

JJ Rendon, la droite fasciste et la fraude annoncée

22 novembre par OFRANEH

Depuis le coup d’état de 2009, le Honduras est entré dans une spirale ascendante de calamités, qui semblent dirigée dans le sens d’un renforcement de l’état failli induit[i], sans que ce soit produit aucun effort pour renforcer l’état de droit dans le pays, alors que tant la militarisation que la construction de bases de forces étrangères continuent de se renforcer[ii].

Le scénario électoral s’est tendu face au manque de contenance du parti du gouvernement, lequel s’est auto proclamé vainqueur depuis des semaines avant les élections. Lobo (président en fonction) assurait le 23 octobre « nous savons déjà qui va gagner »[iii], donnant à entendre sa capacité de prédiction surpassait celles des sondages, lesquels ont sanctionné durant des mois le Parti National et ses candidats, éclaboussés par le désastre économique, la violence régnante et la cession éhontée de la souveraineté nationale.

Derrière la campagne de Juan Orlando Hernandez – actuel président du Congrès National – on trouve le maître de la diffamation et des campagnes pourries en Amérique Latine, le vénézuélien JJ Rendon, lequel fut partie prenante la campagne de Pepe Lobo lors des élections controversées de l’année 2009. Le conseiller est supposé avoir obtenu le triomphe de 23 candidats présidentiels sur le continent, dans leur majorité des figures associés à l’extrême-droite.

JJ Rendon est l’artisan de sa néfaste réputation, alimentée de forme permanente par la controverse et le scandale, se complaisant à enfler son énorme ego. Il suffit d’écouter l’air de Napoleon Bravo intitulée « c’est la faute à JJ [iv]» dans laquelle il semble que de manière à peine voilée il lance sa propre campagne pour se convertir en vice-président du Venezuela[v].

Son expertise en “Manipulation de crises de l’opinion publique et clinique de la rumeur” a été d’une énorme utilité pour des politiciens de la droite fasciste latino-américaine depuis Peña Nieto, en passant par Juan Jose Santos, jusqu’à ce paltoquet de Capriles. En récompense, pour ’avoir été le timonier de la campagne de Lobo en 2009, l’actuel « mandataire » lui octroya en janvier 2011 une « médaille d’honneur du mérite[vi] » pour son apport en faveur de la démocratie en Amérique Latine.

Au début du mois de novembre, Rendon est arrivé signalant que la “Démocratie en Amérique latine est en péril », affirmation promue depuis son séminaire « le Pouvoir de Uno[vii] ». En tout cas il semble bien être un expert de la rumeur, il dispose d’une énorme capacité à modifier l’histoire, et est convaincu de sa version de la démocratie en tant que gouvernement des minorités autocratiques, tendance promue par la droite fasciste, chargée de piller le continent au service du capital et de puissances étrangères.

Au Honduras, l’actuelle administration gouvernementale a servi de fer de lance à la droite fasciste latino américaine, en mettant en pratique un néo libéralisme à outrance, créant un cadre juridique pour la cession du pays par fractions, en plus d’avoir sapé l’indépendance des pouvoirs et permis un échec total en matière de sécurité comme excuse pour accroître la militarisation du pays.

La récente création de la Police Militaire et de l’Ordre Publique (PMOP) et son usage dans la campagne politique de Juan Orlando Hernandez, démontre une fois de plus la tendance au recours à la matraque, instrument de dissuasion face à la crise économique et politique à laquelle les putschistes ont soumis le Honduras. Le binôme Lobo-Hernandez s’est fait remarquer par son attachement aux mandants impériaux en plus d’avoir remis aux enchères le Honduras aux libertariens de l’extrême-droite étasunienne.

En Amérique, les processus électoraux ce sont convertis en une simple opération de marketing. Le 15 septembre dernier a eu lieu à San Pedro Sula, un symposium intitulé « 11ème Conférence Latino-Américaine de Marketing Politique ». A cet événement participait l’assistant de JJ Rendon, Mr Luis David Duque. Celui lança un avertissement à l’auditoire « d’y aller mollo avec la fraude et avec les gens qui désirent une insurrection après les élections »

Les leaders nationalistes et les fonctionnaires de l’état sont avertis de manière très claire du risque d’une prétendue insurrection comme réponse à la fraude annoncée. Il suffit de se rappeler les accusations lancées entre nationalistes lors des dernières élections internes quand la manipulation de données de la part de l’entourage de l’actuel président du Congrès, créèrent un chaos qui servit de terrain d’essai pour les élections du 24 novembre prochain.

Faisant partie de la stratégie des rumeurs qui est employée dans la bataille électorale, les nationalistes, en plus d’annoncer une victoire assurée avant l’heure, persistent à avertir d’une prétendue insurrection des réfractaires à la dictature civile imposée au pays depuis 2009. Depuis le Plan Stratégique de Sécurité et d’Urgence et leur cellule de crise, jusqu’à un Plan d’Urgence de l’Hôpital Ecole sont les indicateurs d’une répression et d’un massacre annoncés.

JJ Rendon possède une énorme expérience en matière de crises post-électorales. Son « expertise » culmine avec la manipulation   au Mexique des convulsions sociales par laquelle Peña Nieto apparut comme « vainqueur », jusqu’au appel au déchaînement et à l’insurrection contre le gouvernement de Maduro lors de victoire électorale des chavistes que le paltoquet Capriles ne prétendait pas reconnaître.

Dans le cas du Honduras, la participation massive du peuple à l’élection et son acharnement pour défendre ses droits, scellera la fin du chapitre de la destruction de la souveraineté nationale, tellement méprisée par les prétendus nationalistes.

La droite fasciste d’Amérique Latine, à travers son porte-parole, JJ Rendon crie que la démocratie est en danger[viii]. Malheureusement la démocratie à laquelle se réfère le roi de la rumeur, n’est en l’occurrence pas celle du peuple, mais bien celle des minorités qui ont pillé le continent et n’ont pas hésité à violer les droits humains pour parvenir à conserver leurs prérogatives de pouvoir.

Ce dimanche, pour la Droite Fasciste est en jeu une pièce clé de la carte latino-américaine, la fraude et la répression semblent être les consignes, cependant dans une véritable démocratie, c’est le peuple qui décide. Mais le dernier mot comme nous y avons été habitués jusqu’ici revient à l’empire, celui qui nous a habitué à ses manipulations de notre continent au gré de ses caprices et intérêts.

Fait à Sambo Creek le 22 novembre 2013

Organisation fraternelle noire du Honduras, OFRANEH

Traduction Anne Wolff

Source originale en Espagnol :

OFRANEH | Federación del pueblo garifuna de Honduras

JJ Rendon, la derecha fascista y el fraude anunciado. 

 



[i] L’état failli fait partie des raisons auto proclamées par ceux qui  dirigent « Washington » pour pratiquer une intervention militaire dans un pays donné, au nom de la protection de leurs intérêts et de leur sécurité. A diverses reprises durant son mandat le régime de Profirio Lobi a ainsi frôlé le gouffre faisant redouter dans le pays un coup d’état plus dur encore que le précédent au sein du régime qui en était issu mais ne faisait pas assez diligence aux yeux de ses sponsors pour mettre en place les mécanismes de la cession du pays aux intérêts privés et transnationaux. NdT

[ii] Au moment du coup d’état de 2009 Manuel Zelaya s’apprêtait à expulser les Forces armées US de la base de Palmerola et à transformer cette dernière en aéroport public pour voyageurs. Palmerola est à présent une des, sinon la plus, grande base US en Amérique Centrale.

[vii] Uno ? Peut être en relation avec le parti UnoAmerica fondé par l’ancien président de Colombie Uribe et qui ramasse tout ce que la région compte d’extrême-droite dure, militaire ou non.

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26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 12:22

 

Une immense tristesse, c’est ce que je ressens ce matin. Les élections qui se sont déroulées dimanche au Honduras, la campagne qui a précédé, les chroniques du dépeçage d’un pays par la force des armes, par le meurtre et la terreur, l’indifférence qui règne ici, tout cela me parle d’un monde dont je ne veux pas.

Attendant anxieusement le résultat des élections, dans la nuit dimanche, je lisais des récits,  comme celui de Maria Jose (Maria José, jeune hondurienne sur la route de l'enfer), ceux qui parlent de gens, qui en connaissance des risques qui les attendent sont prêts à fuir le pays dans le très faible espoir qu’il franchiront les obstacles, parcours de l’horreur, vers le mur de la honte, pour arriver dans ce pays dont l’ingérence détruit le leur et y être exploités, au plus bas de l’échelle sociale, dans le faible espoir d’un mieux, parce que l’espoir même incroyablement ténu vaut mieux que l’impasse, piège mortel qu’est devenu le Honduras pour la plupart de ses habitants.

De plus en plus de femmes, leurs enfants dans leur bras, des petits bouts trottinant à leur côté, de plus en plus de très jeunes, prennent ainsi la route, malgré les terribles récits que font ceux qui en sont revenus, malgré tous les échos de ceux qui n’en sont pas revenus et dont on entendrait plus jamais parler s’il n’y avait la quête anxieuse des proches des disparus. La fin de l’attente, la fin de l’angoisse, n’étant souvent que l’annonce de la découverte d’un nouveau charnier, là-bas au Mexique, et un test ADN positif qui dit, que oui la quête est finie, ci gît un fils, une fille, une sœur, un ami…

Le Honduras, un pays que fuient ses habitants pour échapper à la terreur Made in USA, ils partent en quête du mauvais rêve qui sera moins pire, peut-être, que le cauchemar dans lequel s’est transformé leur quotidien. A mourir pour mourir, se donner au moins une petite chance d’en réchapper et peut-être de gagner au Lotto de l’exil de quoi élever dignement ses enfants, d’amener un peu de bien-être et de dignité à la vieillesse d’une mère. Ils, elles partent, certains ont 12 ans, 13 ans et tous savent que c’est la mort, le viol, les mains coupées, et pire qui sont les rencontres les plus probables sur les chemins de l’exil.

Et tous savent que s’ils arrivent à franchir le mur de la honte qui se dresse à la frontière entre le Mexique et les USA, ce qui les attend au mieux, un dur travail et beaucoup de mépris, la peur des flics de l’émigration, pour arriver, peut-être, à force de privations a envoyer un peu d’argent au pays pour améliorer le sort de leurs proches, et construire, peut-être, un petit bout d’avenir, à l’abri du besoin, à l’abri de la peur. Une terrible loterie, les perdants y meurent dans de terribles souffrances.

Les résultats des élections commencent à tomber. Dès l’aube, bien avant l’ouverture des bureaux de vote, les électeurs faisaient la file pour aller exprimer leur suffrage, à la fin de la journée, il faudra prolonger la durée du vote, les files de votants ne sont pas épuisées. Tout s’est déroulé dans le calme nous dit-on. J’apprendrai plus tard que ce n’est pas tout à fait vrai.

Le peuple du Honduras, oui, à fait preuve, encore une fois, d’une immense maturité politique, la journée des élections aura été une journée de trêve dans la violence quotidienne du peuple contre le peuple. L’état, lui, aura comme toujours pratiqué la terreur qui permet aux auteurs du coup d’état du 28 juin 2009 de se maintenir au pouvoir.

Il y avait au Honduras, un président, loin d’être parfait, issu d’une famille de grands propriétaires parmi les plus cruelles, élu sur les listes de la droite libérale de son pays, il avait pourtant voulu changer les choses, l’arbitraire qui fait que né pauvre on se voit condamné à une vie de misère. Il avait donc voulu changer cela, timidement d’abord. Pour cela, il faut des moyens, de l’argent aussi pour impulser des réformes de santé, d’éducation… Se tournant vers Washington, et les organisations qui en dépendent, pour obtenir de l’aide au développement de son pays, il avait alors fait cette terrible découverte – que d’autres avaient faite avant lui, et parfois payé de leur vie - Washington n’aide personne. Washington ne donne pas d’argent, Washington investit dans les moyens du pillage et ceux de l’oppression, de l’exploitation, de la répression des peuples qui réclameraient leur souveraineté, voudraient user du droit théorique à l’autodétermination. Washington n’a qu’une obsession : son propre Profit.

Manuel Zelaya face aux refus réitérés de Washington de lui accorder de l’aide pour l’amélioration de la qualité de vie des honduriens, s’était alors tourné vers l’Alba. Et là il avait trouvé réponse à sa demande. Plus et mieux. Et le pays avait pris son envol. C’était compter sans les charognards du Nord, sans leurs valets locaux. A l’aube du 28 juin 2009, l’armée instrumentalisée par les maîtres de Washington a mis fin à l’envol d’un peuple, pas à son rêve.

Je pense à tout cela dans la nuit de dimanche à lundi quand je vois avec effarement tomber les premiers résultats que nous livre au compte goutte le Tribunal Suprême Electoral (TSE) dont les trois juges sont acquis au bipartisme et le président, membre lui-même du Parti National est un des meilleurs soutiens de son candidat présidentiel, Juan Orlando Hernandez, président du Congrès à qui il doit sa nomination. Il faudrait un dossier entier pour retracer la chronique de la confiscation d’une élection à travers la mise en place d’un dispositif de capture électoral au cours des dernières semaines. Ce dossier trouverait sa place dans un récit plus ample de la répression quotidienne de la résistance hondurienne depuis le coup d’état. On peut trouver des descriptions des pièces et des rouages de cette machine à confisquer les élections qui fonctionne au Honduras depuis 2009, il y manque encore une synthèse.

La concentration de pouvoir opérée par Juan Hernandez, acteur du coup d’état, devenu président du Congrès, lui ont donné la main mise sur l’ensemble du dispositif électoral, mis en place avec les "conseils techniques bienveillants" des USA et quelques spécialistes de la déstabilisation de la gauche Latino venus spécialement dans le pays – comme JJ Rendon et autres conspirateurs professionnels – prodiguer leurs conseils au futur autocrate du Honduras.

Le récit des élections volées peut se raconter à partir de la mise en œuvre de chacun des éléments de la machine de capture qui a permis cette confiscation. Il peut aussi se raconter à partir des schémas de la globalisation mondiale dirigée par les Corporations des Grands Marchands qui dans le monde entier installent leur pouvoir à travers des mécanismes qui se cachent soit derrière le justificatif de la « défense de la sécurité et des intérêts des Etats-Unis » qui n’est autre que la défense de leurs profits et de leurs propriétés mal acquises, soit derrière les pseudo-lois de la dite Economie de Marché qui ne sont pas des lois, mais bien des diktats destinés à favoriser leur accumulation de Pouvoir, de Profit et de Propriété à l’échelle planétaire. Le Honduras est alors une pièce dans un jeu, une pièce stratégiquement importante, un laboratoire de l’apartheid, de la terreur, de l’exploitation absolue d’une société entièrement sous contrôle, que l’Empire Marchand ne peut se permettre de voir tomber, de voir lui échapper.

A l’égal de la Palestine, le Honduras est un laboratoire. Laboratoire de l’appropriation du territoire, comme le démontrent la « Loi Hypothèque » - qui permet la cession des ressources naturelles et terres cultivables du pays à des investisseurs étrangers - hâtivement votée avant la campagne, de même que l’instauration sous le nom de ZEDE (zone d’emploi et de développement économique) des cités modèles, zones d’enclaves néo-libérales soustraites au territoire national et dont l’instauration n’a été rendue possible que grâce au limogeage des juges de la Cour Suprême qui avaient déclarée inconstitutionnel ce même projet présenté au préalable sous le nom de RED (Régions Spéciales de Développement).

Le Honduras est aussi un laboratoire de la répression, utilisant les méthodes de soumission des populations utilisées aussi bien à Gaza qu’en Irak ou en Afghanistan, et développées plus spécifiquement en Colombie. On y retrouve les mêmes formateurs, les mêmes militaires bénéficiant de la formation de l’Ecole des Amériques et des pratiques de contre-insurrection mises au point dans les pays cités. Depuis le coup d’état militaire de 2009, préparé avec l’aide d’anciens de l’Ecoles des Amériques, du coup d’état contre Allende au Chili, répresseurs d’Argentine et autres dictatures, anciens membres des Escadrons de la Mort ayant sévis au Honduras même dans les années 80, ce pays est devenu le pays le plus violent et ayant le plus haut taux d’homicides de la planète parmi ceux qui ne sont pas en guerre déclarée. En dehors de l’armée nationale, on y retrouve en permanence entre 60 000 et 70 000 mercenaires d’armées privées, on y retrouve également le dispositif militaire étasunien de contrôle du territoire qui se cache derrière le prétexte de la guerre au narcotrafic, et la violence ne cesse d’augmenter dans le pays, de la même manière qu’elle est le quotidien des autres pays où sévissent les dispositifs US de guerre au narco comme la Colombie depuis des décennies et plus récemment le Mexique. La guerre au narco s’accompagne des livres d’une horreur qui ferait paraître les exactions nazies comme des balbutiements dans la recherche des méthodes les plus abouties du crime de lèse-humanité. Cela n’a pas empêché le candidat du Parti National de fonder sa campagne dans la création d’une nouvelle police militaire et dans l’extension du rôle de l’armée à des missions de police. Dans le but d’assurer la sécurité dans le pays, celle des investissements de ces complices, il ne le précise pas, mais toute la pratique acquise en témoigne.

A côté de cela s’observe le développement de techniques d’apartheid, à travers la mise en place des murs qui interdisent l’accès des « quartiers sûrs » mais surtout de tous les dispositifs qui interdisent à la population la libre circulation sur le territoire national, hors de leur quartiers, hors de leurs villages.

Quand Juan Orlando Hernandez (JOH) annonce lors de sa campagne qu’il va s’occuper du petit peuple comme il le mérite, le peuple tremble dans les chaumières, quand il ajoute qu’ « il fera ce qu’il a à faire », la Résistance anticipe un avenir de malheur. JOH défendra les intérêts de Corporations, nul n’en doute, pour le peuple du Honduras, son élection est l’annonce de malheurs à venir encore pires que ceux qu’il subit jusqu’ici. Et parce que la globalisation est un programme planétaire qui ne souffre pas d’exception qui serait la porte ouverte à sa remise en cause généralisée, Xiomara Castro et le Parti LIBRE ne pouvait en aucun cas accéder à la présidence de la République du Honduras. Il fallait donc créer les conditions de la confiscation d’une élection qui annonçait le triomphe de Xiomara, de Libre et de la refondation du Honduras sur les bases équitables d’un développement pour et par le peuple.

Aujourd’hui les preuves s’accumulent (Au Honduras, des élections pas si "tranquilles"  ) qui démontent les mécanismes d’une élection manipulée. Après toutes les étapes d’une campagne inéquitable, l’élection même montre toutes les caractéristiques d’une fraude généralisée. Votes non repris, bulletins « envolés » résultats non transmis, plus de 40% des résultats auraient ainsi été détournés, refus d’observateurs non conformes au projet des maîtres, menaces, harcèlement, enlèvement des observateurs non souhaités, confiscation de leurs accréditation, achat de votes… la liste ne cesse de s’allonger dans les Centres qui recensent les manifestations de la fraude.

Que va-t-il se passer ? Qui peut le dire ?

La résistance du peuple du Honduras est un exemple pour tous les habitants de la planète, dont tous les territoires et tous les fruits du travail, sans exception, sont enjeu, en tant que sources de Profit, pour les Corporations des Grands Marchands.

Nos cœurs saignent au Honduras,

La lutte continue

Anne Wolff

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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 20:53

 

 

Pelotón de militares hondureños en opersa

Les militaires aux ordres du TSE

 

En vrac, quelques précisions sur le déroulement d’un processus électoral moins « tranquille » qu’il n’y paraissait à première vue. Une première partie concerne le traitement des résultats, la deuxième est un premier relevé des exactions commises par l’armée, et des paramilitaires pour empêcher la libre participation principalement des électeurs de Liberté et Refondation, ainsi que ceux du Parti anticorruption ou pour empêcher des observateurs nationaux ou internationaux d’effectuer leur mission.

Le Honduras se prépare à faire face aux conséquences de ce qui pour le Parti Libre et ses électeurs constitue un vol des élections. Des observateurs, - de plusieurs partis ou officiels - dénoncent des contradictions entre les résultats constatés dans les bureaux de vote et ceux proclamés ultérieurement par le Tribunal Suprême Electoral qui dénotent une manipulation lors de la transmission des résultats. D’autre part, d’autres anomalies ont déjà fait l’objet de plaintes. Votes de personnes décédées, personnes ayant voté plusieurs fois, et aussi la rétention par le TSE de certains résultats provenant de bureaux dans lesquels Libre obtenaient une ample victoire, ainsi 20% des résultats (représentant 400 000 voix) transmis au TSE lors de la dernière proclamation de résultats (54% du total) ont été écartés comme devant faire l’objet d’un décompte spécial (sic) sans explications. De quoi poser la question de la validité de ces élections.

Cette situation avait été dénoncée à différentes reprises pendant la campagne, sous la forme d’une chronique d’une fraude annoncée. L’organisation des élections avec l’aide technique des USA, mise en pratique par une armée et un TSE sous contrôle du candidat du parti National dans son rôle de président du Congrès, amplement favorable à l’implantation des transnationales dans le pays, et jouant la carte sécuritaire, laissait prévoir des dérives et manipulation des résultats. Ajoutons les distributions faites par le parti National à des électeurs potentiels, de bons de nourriture, de cadeaux divers jusqu’à des cartes de crédits et nous aurons un tableau de la mise en scène électorale.

Le TSE devrait donner la suite des résultats cet après-midi heure locale alors que jusqu’ici il apparaît que les résultats défavorables au candidat officiel avaient vu leurs décomptes gelés, détournés ou simplement annulés pour des raisons restées mystérieuses. Le parti Libre a convoqué une réunion d’Urgence de ses principaux dirigeants afin de déterminer la conduite à tenir et annonce déjà que par les voies légales ou dans la rue, le peuple défendra son droit à des élections transparentes.

En Octobre dernier a été constituée une Table d’Analyse des Elections qui comprend d’une part des organisations honduriennes comme El Movimiento  de Mujeres por la Paz Visitación Padilla; el Centro de Estudios de la Mujer  Honduras, CEM-H, el Centro de Derechos de Mujeres, CDM, el COFADEH  (Comité des familles de détenus et disparus du Honduras) et le  Sindicato de Trabajadores de la Industria de la Bebida y Similares, STIBYS.
 , la Fédération Internationale des Droits Humains et des observateurs extérieurs comme Luís  Guillermo Pérez Casas y el Juez Baltazar Garzón, parmi d’autres personnes venues dans le pays à cette occasion. Rappelons aussi que des personnalités jugées trop partiales comme l’ex-président du Brésil Lula ou Rigoberta Manchu se sont vu refuser le statut d’observateurs officiels alors que l’ambassadrice des USA n,’a cessé d’intervenir tout au long d’un processus mis en œuvre avec l’aide technique des USA.

Voici quelques uns des constats opérés par cette table d’analyse.

Durant la nuit de samedi, dans les états de Lempira et de La Union, des hommes armés ont envahi les rues et apeuré la population, ils ont menacé certains candidats comme Noé Alvadaro du parti Libre qui dénonce le fait que des hommes fortement armés ont cernés sa maison. Alors que dans la journée, dans la municipalité de El Paraiso dans le département de Copan, quelques 50 personnes qui avaient été désignées pour faire partie des tables électorales se sont vues enfermées dans un hôtel par plus de 100 hommes en armes qui ont menacés de mettre le feu à l’hôtel si elles tentaient de rejoindre les tables auxquelles elles étaient affectées.

Un ’autre groupe qui était en chemin vers 10 centres de votes a été arrêté par des hommes en camionnettes qui leur ont mis le couteau sur la gorge et les ont menacées de mort si elles poursuivaient leur chemin.

La police a réussi a venir à la rescousse des 50 personnes retenues dans l’hôtel qui plus tard furent rattrapées, enfermées en un autre lieu et dépouillées des accréditations leur permettant de siéger aux tables électorales.

Les actes précédemment mentionnés ont effrayé les personnes qui en furent victimes qui ont préféré s’éloigner de la région car elles avaient peur pour leur vie.

Toujours dans le département de Coplan, précisément dans la municipalité de San Jeronimo, des hommes armés ont empêché toute entrée et sortie de la localité, semant la peur d’exercer le droit de vote.

Dans la capitale, la militarisation des medias de gauche Radio Globo, Globo TV, Canal 11 et Hondured, a été dénoncée. A quoi le général Romero a répondu qu’elle avait été autorisée par la Commission Nationale des Communications à des fins de protection. Ce qui ne manque pas de surprendre puisque des mesures de protections de ces medias et de leurs journalistes qui ont été ordonnées depuis le coup d’état de 2009 n’ont jamais été appliquées, ce qui a permis l’assassinat de plusieurs d’entre eux.

Rappelons que lors du coup d’état au contraire l’armée avait envahi ces medias et détruits leur matériel pour les empêcher d’informer la population de la situation. Comme un relent de déjà vu de mauvaise augure, donc.

Dans la capitale, deux bus décorés de bannières de Libre ont également été retenus.

Ces exemples sont issus d’un premier rapport publié par la table d’Analyse,  Voici le résumé d’un second rapport (les deux sont en espagnol ici HONDURAS TIERRA LIBRE: HONDURAS: Comunicado de la Mesa de Análisis sobre Violación a Derechos Humanos en el Proceso Electoral hondureño // Mesa de Análisis discute sobre grave situación de derechos humanos este domingo en las elecciones  )

Certains des mille observateurs extérieurs venus observer le processus électoral ont fait l’objet de menaces, de harcèlement et de tentatives d’intimidations, et certains ont eu à subir des injures xénophobes. Ceci s’est déroulé dans presque tous les départements, en particulier sur les lieux où les observateurs étaient logés. Dans le départements de Yoro, dans un centre de capacitation, à Choluteca les agressions ont eu pour cadre 9 hôtels, d’autres agressions ont été signalées dans d’autres départements et dans la capitale, c’est jusque dans les restaurants où déjeunaient des délégués internationaux que les tentatives d’intimidation ont eu lieu.

Des membres des Tables Electorales affiliés à Libre ont subit des harcèlements, emprisonnements et menaces de la part de paramilitaires, aux exemples cités plus haut,   ce sont ajoutés ceux de Lempira ou à Ocotepeque où des membres de Libre - Julio Ramón Araujo Maradiaga (67) y María Amparo  Pineda Duarte (52) - victimes d’un attentat étaient) assassinés, des candidats  du Pac (parti anticorruption ont également fait l’objet de menaces.

En plus d’autres malversations comme l’achat de votes par le parti national, des membres de ce parti ont proféré des menaces de mort contre des membres de Libre siégeant à la même table électorale qu’eux.

La liste n’est pas exhaustive et d’autres faits continuent à parvenir à la table d’analyse alors que les dirigeants de Libre et de la Pac s’attachent à mettre en évidence les dérives du processus lui-même et de chercher les manières de rétablir le droit du peuples à choisir souverainement ses mandataires politiques.

Le but des  exemples rassemblés ici était de mettre en évidence des faits passés sous silence par les medias aux ordres : tant Libre que le Pac ont d’excellentes raisons de mettre en cause la validité des élections.

A suivre

Anne Wolff

 



 

 

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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 13:09

 

 

Les chroniques de Jean Ortiz. On s'en doutait...La droite et l'oligarchie honduriennes mettraient tout en oeuvre pour empêcher l'élection de Xiomara Castro, du parti "Libre" (en tête dans les sondages), épouse du président renversé en 2009 par un coup d'Etat militaire soutenu par la droite, les milieux d'affaires, et béni par la CIA et le Pentagone.

Les premiers résultats des élections présidentielles de ce dimanche 24 nov au Honduras (un seul tour) confirment que le coup d'Etat de 2009 tente de rebondir. Mme Xiomara Castro- épouse Zelaya, s'est proclamée vainqueur sur la base des sondages et des premiers résultats "sortie des urnes".
 Le régime (illégitime) du président Lobo, issu du "golpe", annonce environ 34% des suffrages pour J.O. Hernandez, homme d'affaires richissime, partisan du coup d'Etat, de droite comme cela va de soi, président du Congrès, autoritaire et impliqué dans la répression contre le mouvement populaire.

  Xiomara Castro (qui a mené campagne pour "un socialisme démocratique" et une constituante) obtiendrait environ 29%. L'autre candidat de droite recueillerait autour de 20% des suffrages .
Deux partis de droite se partageaient en alternance le pouvoir depuis plus d 'un siècle: le parti national et le parti libéral. L'élection du président progressiste Manuel  Zelaya, démis par la force en 2009, avait cassé le bipartisme (parti unique à deux têtes) et changé radicalement de cap (adhésion à l'Alba, mesures sociales...)
Le Tribunal Suprême électoral semble pour l'instant couvrir la fraude. La plupart des "observateurs" (et "trices") de l'Union Européenne paraissent n'avoir rien vu, pas plus que la majorité des médias libres...
Le peuple hondurien ne l'entend pas lui de cette oreille. Les manœuvres des possédants, de la droite et de l'extrême droite, supervisées par Washington, risquent de plonger le pays dans une nouvelle crise. A l'heure où ces lignes sont écrites, le danger de chaos et de violence grandit...

Le taux de  pauvreté au Honduras atteint 70%. Pour les nantis et tous les défenseurs du "monde libre", les pauvres doivent rester à leur place. Bouchez vos oreilles! En avant pour une nouvelle campagne d' intox, de mensonges, sur les élections au Honduras!

Jean Ortiz

Source :
Elections présidentielles au Honduras: le coup d'Etat continue | Humanite

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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 10:26

 

 

 

Soldats montant la garde dans le quartier de Buenos Aires de Tegucigalpa (Honduras).EFE/Saúl Martínez


Une journée électorale qui s’est déroulée hier dans une relative tranquillité, une grande participation, malgré qu’une partie de la population se soit rendue aux urnes hier matin à l’aube, une heure avant l’ouverture des bureaux de votes, il a fallu prolonger leur ouverture retardant d’autant la proclamation des résultats.

Ceux-ci après plus de 50% de dépouillement donneraient comme gagnant le candidat du Parti National Juan Orlando Hernandez (34%) avec 6 points d’avance sur la candidate du Parti LIBRE, Xiomara Castro (28%) et plus d’une dizaine sur Maurice Villeda (21%), candidat du parti libéral.

Or  deux partis, Libre et le parti anticorruption, contestent les résultats électoraux et affirment que certains d’entre eux ne correspondent pas aux résultats dont eux-mêmes disposent et aussi que certains des résultats qui leur sont favorables semblent bloqués en cours de transfert ou ne sont pas pris en compte par le Tribunal Suprême Electoral (TSE). Ils font également la critique du système informatique et des modes de transmission des résultats qui seraient vulnérables. Les deux candidats affirment également que des votes émis en leur faveur auraient été déclaré non recevables par le TSE, sans raison valable. Les deux partis contestataires des résultats ont observé des différences allant jusqu’à 20% pour certains bureaux de votes entre ceux qu’eux-mêmes ont constatés et ceux annoncés par le TSE.

Rappelons que le candidat du Parti National, par ses fonctions de Président du Congrès avait au cours des derniers mois concentré énormément de pouvoir et établi son emprise sur l’armée (joker de sa campagne) et l’administration, alors que tout le processus a été hautement militarisé. Hier les medias de gauche se sont vu envahis par des militaires qui prétendaient venir les « protéger »…

Le parti LIBRE annoncera ce matin (heure locale GMT -6) le programme de remise en question des résultats. Une situation explosive donc, à suivre de très près au cours des prochaines heures, des prochains jours.

 

Anne Wolff

 

 


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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 20:02

 

 

par Marvin Palacios  /  defensoresenlinea.com

 

 

Tegucigalpa.


Les analystes des thèmes de sécurité et de liberté d’expression déclarent que lors des prochaines élections générales, un scénario de conflictivité sociale pourrait se dérouler qui déchaînerait des actions violentes, de la répression, et des persécutions politiques.

C’est ce que laisse entendre l’avocate et analyste de l’Observatoire de la Violence de l’Université Autonome du Honduras (UNAH), Arabezka Sanchez dans son exposé devant 22 journalistes de différents moyens de communication (presse écrite, radio, télévision et presse digitale) qui se réunirent samedi 9 novembre, dans un salon de la Bibliothèque Nationale Juan Ramon Molina pour analyser la militarisation et l’insécurité dans le cadre du processus électoral dont la date culminante sera le 24 novembre de cette année, 5 scénarios sont envisageables. Le premier est que l’actuel gouvernement contrôlé par le président du Congrès National, Juan Orlando Hernandez (NdT, et candidat présidentiel du parti National) convoque une « constituante » pour éviter que le parti Liberté et Refondation (LIBRE) accède au pouvoir, autrement dit, si cette possibilité se concrétisait, il n’y aurait pas d’élections.

Deuxièmement, le parti LIBRE gagne les élections du 24 novembre, mais les pouvoirs de faits, exécutent rapidement un nouveau coup d’état. Troisièmement, il est possible que se produise un triomphe de LIBRE soutenu par les accompagnants internationaux, avec une marge permettant la refondation du pays.

Le quatrième scénario possible, est la victoire du parti National avec une marge étroite, qui provoquera le mécontentement de la moitié de la population, qui se rebellera causant une conflictivité sociale, qui pourrait entraîner à nouveau les persécutions, répressions et crises politiques. Les résultats seraient tellement serrés qu’ils provoqueraient la méfiance de la population et que ce produise ce qui c’est passé au Venezuela, « une société hautement polarisée », soutient Arabezka Sanchez.

Et la dernière possibilité est que LIBRE gagne les élections mais ne puisse donner une réponse à toutes les promesses de campagne et ne puisse pas faire face à la grande quantité de demandes sociales.

 

L’experte en thèmes de sécurité signale que durant les opérations et saisies réalisées par des forces de police et des militaires dans des propriétés, des entreprises d’élevage et agricoles jusqu’à un zoo, (NdT dont les propriétaires sont soupçonnés d’être liés au crime organisé) la direction de la police et autres autorités ont gardé profil bas alors que l’ambassade des Etats-Unis au Honduras, Lisa Kubiske, fut celle qui se présenta devant les medias. Kubiske identifie le dit groupe délinquant comme « Los Cachiros » (dont on pense qu’ils sont protégés par le plus recherché des capos de la drogue, el Chapo Guzman) »

Pourquoi, alors que se produisent des saisies le directeur de la Police et les hauts commandements militaires deviennent-ils invisibles ? Pourquoi est-ce l’ambassadrice Kubiske s’exprime au sujet des opérations ? se demande Arabezka Sanchez. La réponse de quelques-uns des communicateurs réunis lors de l’atelier est que la nation nord-américaine opère au Honduras avec ses propres équipes d’investigation et de sécurité, ce qui veut dire qu’un groupe parallèle opère au Honduras parce qu’ils n’ont pas confiance en la police nationale, ni dans les Forces Armées. « Pendant que cela se produit, le président Porfirio Lobo Sosa, se baladait au Vatican baisant la main du Pape François  » déclara Sanchez.

Elle ajoute que 24,5 millions de dollars qui étaient destinés aux opérations de la Police Nationale ont finalement été canalisés par les Forces Armées, dans ce qui apparaît comme un affaiblissement volontaire qui serait mené contre les forces de polices du Honduras.

L’oratrice assure que le fait que la plus grande partie des morts violentes se produit dans la zone centrale et dans le nord du pays, parties du territoire dans lesquels opèrent le narcotrafic et le crime organisé, retient l’attention.


LIBERTE D’EXPRESSION

En ce qui concerne le thème des Droits Fondamentaux, Liberté d’Expression, de Pensée et d’Information dans le contexte électoral, RAPCOS à invité l’écrivain, dramaturge et professeur de Littérature à l’Université, Eduardo Bahr.

Bahr donna un bref aperçu historique de ce qu’il appelle démocratisation de la connaissance, il rappelle  qu’au 15ème siècle seuls le clergé, les monarques, et un groupe d’élite avaient accès à la connaissance. Ce ne fut pas avant 1450 que Guthemberg avec son invention de l’imprimerie, permit la divulgation des idées.

 

Plus loin, Bahr a montré que depuis le coup d’état de 2009, le peuple a décidé de ne pas oublier et de maintenir au frais dans sa mémoire que le bipartisme après 100 années à gouverner le Honduras, a soumis la société hondurienne à la pauvreté, l’intolérance l’insécurité et la polarisation. « Le peuple a décidé de ne pas oublier, d’enquêter, de recueillir et de maintenir la mémoire », souligne Eduardo Bahr.

Autour du contexte électoral, Bahr anticipe que durant des années les institutions de l’Etat son restées sous le contrôle du bipartisme et que lors des prochaines élections la classe dominante ne sera pas disposée à céder le pouvoir parce qu’elle sait qu’elle perdrait ses privilèges.

En se référant à la phrase du candidat officialiste Juan Orlando Hernandez : “Je vais faire ce que je dois faire” l’orateur dit que ce slogan a été créé par l’équipe des conseillers du candidat du parti National et qu’il implique quoi que cela paraisse impossible,  qu'un autre coup d’état se profilerait au Honduras.

Eduardo Bahr critique certains medias et journalistes qui ont soutenu la rupture de l’ordre constitutionnel le 28 juin 2OO9 comme étant ceux qui provoquent la polarisation de la société hondurienne.

De la même manière l’académicien signale que la classe politique et économique dominante, continue à rester ancrée dans le siècle passé et de résister aux changements que demande le peuple hondurien qui seraient mis en route par la mise en place d’une Assemblée Nationale Constituante. Dans ce cas, Bahr met en évidence sa colère   et son rejet en se référant à une annonce de propagande dans lequel l’électeur est invité à voter pour le candidat de los chocoyos » (NdT littéralement fossettes, club d’élite)  parce qu’il affirme que "ce message est une insulte à l’intelligence collective, le peuple n’est pas idiot»


Pendant la dernière phase de l’atelier, les journalistes dissertèrent de la relation entre trois attitudes : Se laisser guider par le discours de la construction de la peur, manipuler l’optimisme et inciter l’électorat à voter ou exercer son suffrage, mais avec prudence.

A ce sujet, l’idée constante des commentaires tourne autour de la promotion d’un scrutin se déroulant dans la tranquillité, en exerçant son droit de vote avec beaucoup de prudence, sans exacerber les animosités partisanes, sans inciter à la violence et respectant les journalistes et communicateurs qui travaillent pour ces medias qui ont appuyé le coup d’état et soutiennent le statu quo.

Les participants ont également critiqué les agissements de plusieurs de leurs collègues qui d’une part exercent leurs activités professionnelles et d’autre part briguent un poste  lors des élections populaires, lesquels sont vus une moitié du temps vêtus de la chemise d’activistes politiques et l’autre moitié, ils portent leur cravate de journalistes.

L’Atelier Militarisation, Insécurité et Liberté d’Expression dans le Contexte électoral a été organisé par le Réseau d’Alerte et Protection des Journalistes et Communicateurs Sociaux (RAPCOS) du département Francisco Moravan avec l’appui du Comité pour la Libre Expression (c-LIBRE)

Traduction Anne Wolff

Source originale en espagnol

HONDURAS TIERRA LIBRE: HONDURAS: No descartan escenarios de persecución política y violencia el día de elecciones

 

Complément d’info : Ceci entraîne d’autres questions concernant l’ingérence étasunienne dans les affaires du Honduras en général et dans le processus électoral actuel en particulier, ainsi que l’asymétrie des traitements réservés aux différents partis en campagne..

Quelques événements qui se sont produits au cours des derniers jours qui interpellent parce qu’ils mettent l’accent sur l’asymétrie de la campagne.

L’ex-président du Brésil, Lula da Silva a enregistré une vidéo par laquelle il envoie son soutien au parti LIBRE et à sa candidate présidentielle Xiomara Castro. Il y dit entre autre que « le Honduras a besoin d’un gouvernement populaire ». Ce qui a entraîné une réaction virulente de l’extrême-droite locale « offensée par cette ingérence dans les affaires internes du pays ».

Ce qui est surprenant c’est qu’au même moment, la même Lisa Kubiske, ambassadrice des USA qui joue le rôle de porte-parole de la police dans les faits évoqués ci-dessus, tient, sans provoquer de réaction de cette même extrême-droite, des propos qui en font la porte-parole du gouvernement hondurien au sujet du déroulement des élections, démontrant, si c’était nécessaire l’ingérence des USA dans les affaires internes du Honduras.

Le journaliste et analyste politique Gustavo Zelaya dans un article intitulé « Et la gringa, elle, comment le sait-elle ? » vient étayer la thèse ci-dessus qui voudrait qu’en aucun cas les pouvoirs oligarchiques nationaux et transnationaux ne soient prêts à accepter une victoire de LIBRE. Voici les paroles de Kubiske rapportées dans cet article

Ceci apparut dans la presse nationale, dans la récalcitrante presse écrite qui soutint activement le coup d’état de juin 2009 :” “Les résultats au niveau présidentiel Ne seront pas divulgués par le TSE la nuit même des élections, à cause de la marge très étroite avec laquelle se gagnera le siège présidentiel » assure l’ambassadrice des Etats-Unis accréditée au Honduras.

“Les élections générales qui se dérouleront le 24 novembre seront « serrées » et il est possible qu’il n’y ait pas de résultat définitif dans la nuit de dimanche » a affirmé ce vendredi (8/11/13) l’ambassadrice des Etats-Unis… D’autre part elle remarque que « si les résultats sont serrés, il serait alors très possible que personne ne connaissent les résultats cette nuit là ». Face à une telle situation, elle avertit que « les gens ne vont pas vouloir attendre et ils vont commencer à entendre des choses d’un côté et de l’autre ». Paroles de Lisa Kubiske.


Et la gringa,  comment sait-elle que les résultats se présenteront de cette manière ? Elle dit qu’ils ont appuyé « techniquement le processus » et il semble que cela leur permette d’anticiper les données, de contrôler des actions et de déterminer les limites à établir, quant à, jusqu’où peut aller chaque candidat, en particulier ceux qui ne leur conviennent pas. 

[…] Face à cette ingérence, il n’y eut aucun communiqué du gouvernement protestant contre l’ingérence nord-américaine dans les affaires internes du Honduras.

La suite en espagnol  ici : Análisis Honduras: ¿Y la gringa cómo sabe que así serán los resultados? | Honduprensa 

Il n’est déjà pas du tout rassurant déjà de savoir que les USA ont participé à la mise en place des modalités électorales. Ce qu’il l’est encore moins, c‘est de voir qu’ils seront partie prenante dans la manière dont se dérouleront les votes et de la « gestion » des résultats. Il est effectivement légitime de s’interroger sur le respect qu’accorderont aux résultats le gouvernement en place sous égide de leurs sponsors étasuniens s’il s’avérait que Xiomara Castro et LIBRE remportent cette élection.

Anne W

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 12:06

 

Honduras : Déprédations transnationales et capitalisme vert

Après le coup d’Etat de 2009, sous le régime de facto de Micheletti puis sous l’administration de Porfirio Lobo Sosa, avec un Congrès dominé par le Parti National, une avalanche de concessions et permis environnementaux frauduleux se sont empressés d’adjuger le territoire hondurien par portions aux compagnies minières, de tourisme, d’exploitation forestière et d’énergie hydraulique désireuses de faire main basse sur les “ressources naturelles” du pays. En 2011, le régime annonce la couleur avec la tenue a San Pedro Sula du forum “Honduras is open for business”, réunion de représentants de gouvernements, transnationales et investisseurs de quelques soixante-quinze pays destinée à encourager l’investissement direct étranger dans les secteurs de l’énergie, du tourisme, des infrastructures, des services, du textile, de l’agro-alimentaire et des ressources naturelles. “Exporter c’est progresser”. “Nous sommes ici parce que nous faisons confiance au travailleur hondurien” proclament les écriteaux sur l’autoroute de San Pedro a Puerto Cortes, zone franche d’exportation ou opèrent les maquilas, usines de fabrication de vêtements ou les droits du travail n’ont pas droit d’entrée et qui emploient plus de 100,000 personnes, dont plus de 80% de femmes, souvent jeunes, ayant émigré a la ville.

 


Depuis les années 1980 et la crise de la dette, dans le cadre des programmes d’ajustement structurel, le FMI et la Banque mondiale ont réorienté l’économie hondurienne sur deux secteurs : l’agro-export et la maquila. Le long de la côte atlantique, les plantations de palme africaine n’ont cessé de s’étendre au point que certains évoquent une “république palmière”, incarnée par Miguel Facussé, oligarque de grande influence, oncle de l’ex-président Carlos Flores Facussé (1998-2002), propriétaire d’immenses étendues de palme africaine et de la corporation agro-alimentaire Dinant. Responsable de l’assassinat de dizaines de paysans sans terre dans la région du Bajo Aguan, ex-“capitale de la réforme agraire” reconvertie en symbole de la monoculture latifundiaire, Miguel Facussé s’est lancé dans le greenwashing, en prétendant instaurer des “réserves naturelles privées” sur les terres qu’il s’est accaparées dans la zone de Punta Izopo (Triunfo de la Cruz) et dans la péninsule de Zacate Grande, sur la côte Pacifique. Pour comble, la corporation Dinant a bénéficié, dans le cadre du Mécanisme de Développement Propre du protocole de Kyoto, de fonds multimillionnaires de la Banque mondiale, de la Banque Interaméricaine de Développement, du gouvernement britannique, d’EDF et du bailleur de fonds allemand DEG, pour l’expansion des plantations de palme africaine, censée contribuer à la réduction des émissions de carbone via la production d’hydrocarbures. Miguel Facussé avance lui-même l’argument selon lequel les agro-carburants constituent une alternative à la crise pétrolière. La culture de la palme africaine, systématiquement encouragée, dans la zone Nord, par l’Institut National Agraire, pourrait atteindre, selon le Secrétariat de l’Agriculture et de l’Elevage, les 160 mille hectares à la fin de l’année (contre quelques 105 mille il y a trois ans) aux dépens des cultures vivrières, de la sécurité alimentaire, des communautés locales et des forêts tropicales.
 
Dans la même perspective, le projet ONU-REDD (Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts), lancé en 2008 suite à la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de Bali, sous l’égide de la Banque Mondiale, de la FAO, du PNUD et du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement), géré par les gouvernements, entreprises et ONG de “conservation”, part de l’hypothèse que l’attribution d’une valeur marchande aux espaces forestiers est la condition nécessaire à leur préservation. Concrètement, il s’agit de récompenser les gouvernements, compagnies et propriétaires pour la réduction des émissions de CO2 liées à la déforestation et la dégradation des forêts. Les forêts sont ainsi considérées non comme des écosystèmes mais des stocks de carbone, ce qui permet d’inclure les plantations dans le mécanisme de subventions et d’émission de crédits-carbone – et d’encourager ainsi la déforestation, de même que la spéculation commerciale sur les crédits d’émission et l’accaparement des terres (conséquences observées dans les projets pilotes en Papouasie Nouvelle-Guinée, en Indonésie et en Afrique centrale). Les projets REDD et REDD+ (ce dernier incluant le carbone des sols et de l’agriculture – donc, potentiellement, les cultures transgéniques) ne prennent pas en compte la vision des communautés locales, menacent leurs territoires et méconnaissent le droit à la consultation préalable, libre et informée (CPLI) desdites communautés. Ils méprisent et ignorent du même coup les cultures et savoirs des peuples indigènes, la complexité des écosystèmes forestiers quant à la captation des eaux, la biodiversité, etc. – au profit d’une logique marchande qui, loin de solutionner le problème, ne fait que reproduire la déprédation capitaliste des derniers espaces naturels et de leurs ressources.

En Amérique centrale, le programme REDD/REDD+, en phase préparatoire, est administré par l’agence de coopération allemande Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ). En mars 2013, le Conseil Indigène Centraméricain (CICA) dénonçait dans une lettre ouverte l’intolérance raciale et la discriminationdes procédures du programme. Au Honduras, l’Organisation Fraternelle Noire Hondurienne (OFRANEH), le Conseil d’Organisations Populaires et Indigènes du Honduras (COPINH – fédération lenca), ainsi que des représentants des fédérations miskito, tawahka, chorti et tolupane, ont dénoncé les fausses procédures de consultation et de cooptation de leaders communautaireset manifesté leur rejet de toute application du programme sur les territoires communautaires qu’ils défendent à l’ensemble des institutions promotrices et participantes – dont l’ONG Rainforest Alliance et l’agence américaine USAID.
Les programmes REDD et REDD+ représentent la tentative d’inclure les forêts tropicales dans les marchés d’émission – dont l’inefficacité pour combattre le réchauffement climatique n’est plus à prouver – dans des contextes nationaux dont les niveaux de corruption font craindre l’intromission des milieux du crime organisé, déjà fortement implantés à tous les niveaux de l’Etat et de l’économie. Surtout, ils ne sont qu’un aspect des politiques d’accaparement et d’exploitation des biens communs, via l’octroi systématique de concessions territoriales. En mai 2013, sans le moindre débat, les députés du Parti National au pouvoir ont adopté un contrat d’exploration pétrolière avec la transnationale anglaise BG International Limited (BGI) pour plus de 35 mille kilomètres carrés sur le territoire maritime de la Mosquitia. Via le Secrétariat des Ressources Naturelles (SERNA) et la Commission pour l’Alliance Public-Privé (COALIANZA), les concessions minières et hydroélectriques ont été émises par dizaines, au bénéfice des transnationales et de l’oligarchie nationale et au détriment des communautés locales et du cours des rivières, conduisant à l’expropriation des terres, à la privatisation des eaux et, à terme à l’assèchement des zones humides et à une aggravation de la vulnérabilité aux catastrophes naturelles.


Sur le fleuve Patuca, second d’Amérique centrale, qui court sur quelques 500 km de la cordillère centrale à la Mosquitia, trois méga-projets de barrage ont été confiés, en 2010, à la multinationale chinoise SINOHYDRO. La zone littorale atlantique et la zone occidentale sont particulièrement affectées par la multiplication des concessions minières et hydro-électriques. La construction de barrages est encouragée par les bailleurs de fonds internationaux au titre de l’énergie renouvelable, et les critères de réduction d’émission de CO2 autorisent la vente ultérieure de crédits-carbone. Le barrage d’Agua Zarca (entreprises DESA et SINOHYDRO), sur la rivière Gualcaque, communauté de Río Blanco, dans le département d’Intibucá, a ainsi bénéficié de fonds de la BCIE (Banque Centraméricaine d’Intégration Economique) et de la Banque Commerciale et Financière Hondurienne FICOHSA, laquelle en novembre 2012 a passé contrat pour 20 millions de dollars avec PROPARCO, groupe de l’Agence Française de Développement dédié au financement de projets privés d’énergie renouvelable. Face à l’opposition constante de la communauté de Río Blanco, appuyés par le COPINH, militants des droits de l’homme et observateurs internationaux, la zone a été militarisée. Le 15 juillet, Tomás García, militant du COPINH, a été tué par balles par l’armée sur les lieux de la mobilisation. Un procès a été intenté à l’encontre de Berta Cáceres, coordinatrice générale du COPINH, de Tomas Gómez Membreño et d’Aureliano Molina, également membres de la direction du COPINH, pour coaction” (délit vaguement défini par le Code pénal comme l’agissement de “qui sans y être légitimement autorisé empêcherait autrui de faire ce que la loi n’interdit pas (…) que ce soit juste ou injuste”)et dommages à l’entreprise. Le 20 septembre, le tribunal de La Esperanza ordonné une peine de prison préventive dont l’application reste en suspens. L’avocat de Berta, Tomas et Aureliano, Victor Fernandez, membre du Mouvement Ample pour la Dignité et la Justice (MADJ), est lui-même objet d’une plainte similaire dans l’affaire de Nueva Esperanza, où l’entreprise Minerales Victoria, liée au groupe Inversiones EMCO, fait régner la terreur dans la communauté – au point de séquestrer, le 25 juillet dernier, deux observateurs du Programme d’Accompagnement International au Honduras (PROAH). Le groupe de construction EMCO, propriété de Lénir Pérez, gendre de Miguel Facussé, a récemment étendu ses activités à l’exploitation de l’oxyde de fer le long du littoral atlantique. Le 25 août, dans le département de Yoro, trois indigènes tolupanes ont été assassinés par des tueurs à gage alors qu’ils participaient à une mobilisation contre l’exploitation illégale du bois et de l’antimoine sur les terres ancestrales de la tribu de San Fransisco de Lopamapa.

Le coup d’Etat du 28 juin 2009 a déchaîné une vague de violence et de répression qui se traduit par les exécutions ciblées et la persécution judiciaire des activistes qui défendent la souveraineté du peuple hondurien et le droit des communautés sur leurs territoires et luttent pour une refondation du pays où les principes de justice sociale et d’autonomie des communautés noires et indigènes aient force de loi. L’effondrement de l’Etat de droit et des institutions publiques et la criminalisation des mouvements sociaux, dans un climat d’impunité totale et de dictature civile du Parti National dont la majorité au Congrès piétine sans hésiter le principe de séparation des pouvoirs (cas de la destitution des juges de la Cour Suprême ayant voté l’inconstitutionnalité des charter-cities ou ciudades modelos– le seul juge s’étant prononcé pour ayant été nommé Procureur général de la République le 31 août dernier, tandis que Rigoberto Cuellar, ex-ministre de la SERNA, était nommé procureur adjoint) afin d’asseoir sa domination au service des oligarques nationaux et des entreprises multinationales lancés dans une guerre ouverte pour le contrôle des terres et des ressources du pays, où, ainsi que dans l’ensemble du sous-continent, les communautés paysannes, noires et indigènes ont le plus à perdre et payent le prix fort, sous couvert d’un maquillage social ou écolo-participatif dérisoire qui ne fait que souligner le cynisme d’un système dont le seul objet – la maximisation des profits à court-terme – est incompatible avec le simple respect de la vie et des principes élémentaires de justice.
Pour en savoir plus
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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 22:58

 

 

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Propos recueillis par Ilka Oliva Corado

5 novembre 2013 

. Il y avait des centaines de personnes qui se lançaient à l’assaut du train en marche, et moi aussi je devais grimper, mais je ne savais comment parce que j’avais peur de tomber sur les voies et que le train me passe dessus.

Passaient les wagons, les citernes, les containers mais on conseille à ceux qui s’en vont de monter sur un wagon ou sur le toit d’un container parce que les citernes, c’est très dangereux, de là bien des personnes sont tombées, et elles se sont tuées.  

 

J’ai traversé le rio Usumacinta à Tenosique, Tabasco. Je suis hondurienne, nous avions voyagé en camionnette jusqu’à côté d’el Petén, Guatemala et de là, nous avons traversé sur un radeau. Mais à peine avions nous mis les pieds au Mexique que déjà la police nous demandait de l’argent, les autres personnes de mon groupe, oui, elles ont payé ; mais moi, j’avais seulement pour trois jours de nourriture et ils me l’ont prise et ils m’ont conduite à part, vers la patrouille, là, le chef des policiers m’a prise, il m’obligea à lui pratiquer  le sexe oral et il me pris aussi, par derrière, comme si je ne ressentais pas la douleur, comme s’ils pensaient que j’aimais ça, qu’on me prenne, comme ça, de dos, si vous aviez entendu ce qu’ils me disaient, ce sont des pervers, vous auriez du entendre ce qu’ils me disaient, que nous autres, les centraméricaines nous venions au Mexique en quête, parce que nos hommes ne servent à rien. Il me dit que nous étions toutes des putes, qui nous venions pour travailler dans des bars à putes. 

Ils me laissèrent partir en me disant que si je racontais quoi que ce soit, ils me mettraient en prison pour une année, et qu’après ils me renverraient dans mon pays. Je savais déjà que cela pouvait se produire, quelques-unes de celles qui rentraient dans mon quartier après avoir été ainsi déportées me l’ont raconté, c’est  à cause de cela que j’avais fait l’injection, pour ne pas me retrouver enceinte si cela se produisait. 

 Carava

Caravane des familles de migrant(e)s disparu qparties d'Amérique Centrale


J’avais 16 ans et j’avais laissé mon bébé de cinq mois aux soins de ma grand-mère maternelle, c’est le fils de mon oncle Juan, le frère de ma maman, il m’a violée et mise enceinte, moi, j’ai tout de suite raconté à mes parents ce qui c’était passé, mais ils me dirent que c’était de ma faute, que je m’étais soumise, mon oncle était déjà marié et il a quatre filles. Ils me dirent que si je disais quoique ce soit, ils me jetteraient dehors et quand les gens demandaient de qui j’étais enceinte, ils répondaient qu’ils n’en savaient rien parce que je ne voulais pas le dire.

 J’ai eu mon enfant et je l’ai confié à ma grand-mère qui m’a conseillé de partir pour les Etats-Unis afin de pouvoir l’élever. Je l’aime, c’est mon fils, le sang de mon sang, tu l’aurais vu, bien portant, et beau, pesant près de 9 livres et il ressemble à ma maman. Je l’ai vu en photos. 

 Non, je n’ai pas étudié, je travaillais dans une maquila (NdT : fabrique des zones franches où les ouvriers essentiellement des femmes sont surexploités, quasi incarcérés parfois), je coupais les doublures des pantalons de toile. Je n’ai fait que les primaires. La vérité, c’est que jamais je n’ai pensé à aller à l’université, cela vole trop haut pour moi, c’est pour d’autre sorte de gens pas pour ceux qui sont fauchés comme nous, pour certains, ce qui les préoccupe, est de se demander comment ils vont faire pour avoir à manger, payer l’électricité, et l’eau, pour qu’elles ne soient pas coupées ;

Mon fils, oui, je voudrais lui permettre d’étudier, parce que je ne voudrais pas qu’il reste stupide, comme sa maman, j’aimerais qu’il soit docteur, ou ce qui lui plaira, mais moi j’aimerais qu’il soit un de ces docteurs qui paraissent si élégants quand on les voit dans leurs blouses blanches. 

Bon, cela m’a fait mal de le laisser parce que c’est mon fils, mais dès que je me suis retrouvée enceinte de mon oncle, ma famille n’a fait que me chercher querelle, sans arrêt, ma maman me frappait, pour que mes chaleurs me passent, disait-elle, et elle plaignait mon oncle, le pauvret, qui avait été obligé par sa nature d’’homme de me faire le mal. Moi, je ne pouvais pas vivre comme ça, alors j’ai décidé de partir pour un mieux.


 

Cela a été fort difficile de me décider à sauter parce que le train allait très vite mais si je ne le faisais pas, je resterais là, et moi, ce que je voulais, c’était d’arriver à Maryland parce que là vivait une tante qui est une sœur de ma maman. Après ce que me fit le policier, je ne pouvais plus marcher, on me renseigna une auberge pour les migrants, là ils me reçurent et me donnèrent des médicaments contre la douleur, vous devriez voir quels gens, tellement bénis qu’ils s’enlèvent le pain de la bouche pour le donner à des inconnus. Je n’étais pas la seule m’être fait violer, plusieurs autres avaient été violées dans le train parce qu’une bande de cagoulés le prit d’assaut, ils disaient qu’ils étaient des Zetas. Ils demandèrent beaucoup d’argent en dollars et comme les gens n’en avaient pas, ils dirent qu’ils en jetteraient quelques-uns du train et que les autres, ils les tueraient à coups de machette. Moi, j’’ai vu deux hommes sans jambes parce que le train les leur a coupées lorsqu’ils tombèrent sur la voie, taisez-vous, c’est d’un sordide tout ça. 

 


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(.La Bestia, la bête esst le nom donné au trains qu'empruntent les migrants)

 

 

L’un vient peiner sur d’autres terres que les siennes par nécessité, voyez-vous, si chacun avait à manger, il ne quitterait pas son pays. Quoique, regardez, moi j’avais à manger, même si ce n’était que des tortillas avec du sel, mais mon cœur ne pouvait supporter tant de douleur, tant de mauvais traitements et d’humiliations, je devais rencontrer mon oncle quand il venait avec sa famille rendre visite à la mienne, et sa femme, elle aussi savait ce qu’il m’avait fait et avait cessé de me parler, elle aussi rejetait la faute sur moi.


   C’est alors que quelques filles me dirent qu’elles allaient prendre la route et me proposèrent de venir avec elles, nous sommes parties avec celui du passage , il ne nous a pas conduites plus loin que la frontière entre le Guatemala et le Mexique, là nous pensions travailler, même à ramasser les ordures dans les locaux en attendant, mais nous étions toutes décidées à partir. L’une avait plus d’argent que les autres et toutes plus que moi, c’est bien à cause de cela que le policier m’a prise rien qu’à moi, elles, je ne les ai pas revues parce qu’elles sont montées dans le train.

Si quelqu’un déjà, est en terre étrangère, et qu’en plus il n’a pas d’amis, vous comprenez, elles sont parties, elles ne m’ont pas attendue, alors qu’elles sont du même coin que moi, là où je vivais au Honduras, et en vérité, je ne sais pas ce qu’elles sont devenues, peut-être qu’elles vont bien, si elles n’ont pas été séquestrées ou si elles n’ont pas fini par là, noyées dans le rio Bravo.

 Je me suis armée” de courage et je m’en fus déterminée et voyez-vous, s’il n’y avait pas eu un homme pour m’attraper par les cheveux, je vous dis que je serais tombée sur les voies, il me tira vers le haut et me coinça dans l’échelle. Moi, je tremblais, effrayée voyant ce vol et ces gens qui s’accrochaient comme des désespérés. Cela m’a renversé l’âme de voir tant de mômes seuls, des fillettes de 6 ans qui allaient seulettes.

 

 

La galère nous tomba dessus après que nous soyons entrée à Tamaulipas, quand le train s’arrêta, des hommes nous attendaient, vêtus de noirs et bien armés avec des pistolets et des machettes, pour dieu, taisez-vous, des policiers et des soldats les accompagnaient, les malheureux étaient de connivence, ils nous ont laissé approcher et nous autres nous avons commencé à sauter des wagons et à partir en courant entre les voies, quelques-uns sont partis vers la montagne, et voyez-vous, de la montagne sortirent encore plus de policiers et de soldats, la vérité est que beaucoup réussirent à s’échapper parce que nous étions des centaines mais à nous autres la malchance nous toucha. Nous sommes restés trois jours sans manger et supportant le soleil et résistant au froid, il a plu un jour entier, nous étions trempés comme des soupes.

 Moi, je m’imaginais ce qu’ils allaient nous faire et je pensais à mon bébé, et je me demandais si je le reverrais et que moi, j’allais rester ici, sans personne pour me reconnaître, sans enterrement et si loin de ma maison. Ils ont coupé les mains de beaucoup d’hommes parce qu’ils ne pouvaient pas payer  les cent dollars que les hommes en noirs leur demandaient, ils disaient qu’ils étaient du cartel del Golfo, là voyez, les policiers et les soldats étaient tout excités, et tous frappaient les pommettes des migrants avec les crosses de leurs pistolets, les os tonnaient  quand ils les brisaient.


 Ils leurs dirent qu’ils ne nous laisseraient pas partir vivants, mais que ceux qui payeraient ils ne leur toucheraient pas un cheveu et les laisseraient aller, alors qu’à ceux qui ne pouvait payer, ils leur prendraient tout. Ils nous violèrent pareil, hommes et femmes, les hommes, ils les mirent à quatre pattes et leur firent descendre leurs pantalons, ils les obligèrent aussi à sucer leurs engins, les obligèrent à avaler leur semence, et ensuite, ils leur tiraient une balle dans la tête. D’autres, ils les violèrent et à la fin ils leur mettaient un piment coupé en deux au derrière et leur disaient que c’était pour qu’ils n’oublient pas comme était forte la brûlure du piment mexicain. Vous les imaginez, remplissant leurs sacs de piments ? Ce sont des maudits.

 

auberge des migrants, tenue par le père Heyman Vazquez Medina

 Nous, je ne sais pas en vérité, ce qui nous a sauvés, parce qu’ils nous violèrent aussi, j’ai perdu connaissance parce qu’ils étaient nombreux, quand je me suis réveillée, j’étais ensanglantée et il faisait déjà nuit, on m’avait traînée dans la montagne, nous étions plusieurs et nous n’étions pas capables de nous lever, figurez-vous que les femmes du village nous ont aidés parce que, dirent-elles, les autorités ne se mêlent pas de ça et que les pompiers n’aident pas et que les hôpitaux ce qu’ils font quand arrive un migrant, ils le tuent et ils vont l’enterrer comme x ou y dans les fosses pour ne pas subir d’enquête d’aucune sorte.

 Des villageoises nous ont aidées et elles nous ont emmenées dans leur maison et là nous attendaient des étudiants en médecine qui collaborent avec elles, à beaucoup de celles d’entre nous qui avaient été violées, ils avaient brisé une partie des os des hanches, les fillettes ne survécurent parce que comme elles ne donnaient pas d’elles-mêmes, ils les défoncèrent.

 Voyez, ils ont tué une soixantaine de personne cette nuit-là et les nouvelles n’en dirent rien, aucune autorité ne se mêle de rien. Les habitants du village ce qu’ils firent c’est demander la permission au veilleur du cimetière et ils creusèrent une fosse, et là ils mirent les corps dont beaucoup n’avaient plus de mains, et à d’autres ils manquaient les yeux, certains étaient tranchés en deux, beaucoup avaient une balle dans la tête.

 Ils nous emmenées à 5 dans la même maison et les 5, nous nous sommes accrochées les unes aux autres, avec force, vous voyez,  il y avait deux guatémaltèques, une salvadorienne et nous étions deux Honduriennes. Nous sommes restées là, à récupérer, notre famille des Etats-Unis envoya de l’argent pour payer « el coyote » (le passeur) qui nous fit franchir le rio Bravo. Les villageoises elles-mêmes, nous recommandèrent ce passeur, un bon gars, ils ne sont pas tous mauvais, vous savez.

 

Mur entre le Mexique et les Etats-Unis © Grupo marxista

Mur entre le Mexique et les Etats-Unis
© Grupo marxista


 Nous arrivâmes à Brownsville, Texas. Chacune

d’entre nous fut recueillie par ses parents, l’échange se fit dans le parking d’un lavoir dans un centre commercial. Ma tante n’a pas de papiers a cause de cela elle n’avait pas pu venir à la frontière et c’est un ami à elle qui lui fit cette faveur.

 

 


 

 Il y a deux que je vis ici au Maryland, je travaille dans un hôtel avec ma tante, nous nettoyons les chambres, personnellement, j’en ai 18 à nettoyer chaque jour, plus 8 salles de bain, de celles qui sont dans les couloirs, je gagne le salaire minimum.

 J’aimerais envoyer chercher mon fils mais regardez, ce avec quoi je vis n’est pas suffisant, même si je me déteste de ne pas être avec lui, il est mieux là-bas, je vais travailler ici parce que je veux qu’il aille à l’université et je voudrais construire ma maisonnette, monter un commerce et rentrer chez moi, être ici ce n’est pas une vie, on est comme des esclaves et on ne peut pas sortir parce que la police des migrants est de tous côtés , comme si nous étions des délinquants.

 Mes amies m’appellent au téléphone pour me demander des conseils parce qu’elles voudraient prendre la route du Nord, je leur dis de ne pas commettre cette folie au nom de Dieu, qu’ici on souffre trop mais elles ne me croient pas, elles pensent que parce que j’y suis déjà je ne veux pas qu’elles viennent découvrir les Etats-Unis, elles disent que je m’y crois parce que je suis en train de construire la maison de ma grand-mère.

 Je ne peux plus dormir bien, j’ai des cauchemars et des insomnies qui me tuent, tout me revient, mais ils me disent que c’est normal et que cela arrive à la majorité de ceux qui viennent sans papiers

Oui, le soir j’étudie l’anglais, je vais à l’école pour adulte, c’est gratuit et il faut que je profite de cette opportunité. Je souhaite avoir des papiers, mais la réforme migratoire, comme le dit ma tante; est une vieille légende.

 


 Traduction Anne Wolff 

Source en espagnol María José (otro relato de Ilka Oliva) - Resumen Latinoamericano

Pour en savoir plus, une série d'articles sur Espoir Chiapas - Esperanza Chiapas d'où viennent les photos.

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A réfléchir Solalinde fait remarquer qu'organiser un trafic d'organes demande des complicités dans le corps médical. Maria José nous dit que ceux qui s'adressent à l'hôpital sont tués et jetés dans des fosses, y a-t-il un lien ?

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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 11:26

 

Voici un texte qui confirme ce qui apparaît de plus en plus clairement à un nombre toujours plus grand de personne. Un bref rappel : Manuel Zelaya, président libéral du Honduras, va au cours de sa présidence glisser vers la gauche. Désirant mettre en œuvre des programmes sociaux d’éducation, de santé, il se tourne vers Washington (et organisations économiques et financières qui en émanent) pour recevoir une aide à cette fin. On s’en doute à l’heure du démantèlement mondial généralisé de tout ce qui peut permettre le bien vivre des peuples, il se heurte à un refus obstiné.  Il se tourne alors vers L’Alliance Bolivarienne des Peuples de Notre Amérique, l’ALBA impulsée par Hugo Chavez. Zelaya décide aussi d’expulser les forces militaires des USA de leur base de Palmerola au Honduras pour en faire un aéroport civil et de mener une consultation populaire (non contraignante) pour savoir s’il y a lieu d’organiser un referendum (contraignant) qui se tiendra le même jour que les élections Présidentielles, régionales et municipales, ajoutant une « quatrième urne ».

Le jour même où doit se dérouler la consultation populaire le 28juin 2009, se produit un coup d’état militaire, Zelaya est enlevé et conduit hors du pays par des troupes dirigées par ceux là même qui menaient les escadrons de la mort qui ont sévi dans ce pays lors des années 80 de sinistre mémoire. L’ONU à l’unanimité moins un condamne le coup d’état et l’OEA de même. La jeune administration Obama est alors attendue au tournant par ceux qui s’imaginent encore qu’elle pourrait se démarquer du projet néo liberal mené par les Corporations Transnationales à vocation Monopolistique et proté par les précédents régimes étasuniens.

Obama n’interviendra quasiment pas sur ce thème, faisant comme cela lui deviendra habituel « semblant de rien » alors que H Clinton se chargera d’envenimer l’histoire et de légitimer les putschistes. Depuis de nombreux documents ont retracé la genèse de ce coup d’état démontrant la participation du Département d’Etat US à sa préparation et ensuite à sa perpétuation, en permettant en novembre 2009 la tenue d’élections bidons - dans un climat de répression, sous contrôle des escadrons de la mort - qui permettront une fiction de légitimation des auteurs du coup d’état. C’est l’appel que lancent aujourd’hui toutes les composantes de la résistance hondurienne, un appel à l’opinion publique internationale pour contribuer à empêcher que les élections qui se dérouleront dans moins de deux semaines soient elles aussi une sanglante farce de mauvais goût à l’instar des précédentes. C’est aussi pourquoi nous sommes quelques-uns à vous demander de relayer cet appel. Grand merci à  el correo  pour la traduction du texte que je commente ici (Honduras : un récent rapport montre que les avancées socio-économiques de Zelaya ont disparu en grande partie après le coup d’Etat. - El Correo) Plus il y aura d’observateurs attentifs de cette élection de part le monde, prêts à rendre publics et dénoncer, les crimes, les répressions et autres abus du pouvoir en place, plus ce pouvoir aura les mains liées donnant la possibilité au peuple du Honduras de sortir de l’enfer dans lequel il est plongé.

L’opposition à des composantes très différentes, d’une part ce peuple conscient qui s’est organisé depuis juin 2009, en faisant appel à l’intelligence collective pour créer une large base de résistance continue, d’autre part une bourgeoisie souverainiste. Comme ce fut le cas pour le coup d’état au Chilien 1973, le coup d’état militaire au Honduras, s’est produit avec le soutien d’une grande partie de la bourgeoisie nationale « ancienne mode » qui s’est vue évincée dès qu’il fut accompli par une junte militaire et la clique des facilitateurs du projet des transnationales dans le pays.

Sans entrer dans les détails, le régime actuel, quoique pas encore assez rapidement aux yeux des transnationales, après avoir détruit toutes les avancées sociales mises en œuvres par Zelaya, s’est mis à opérer une véritable cession du pays aux transnationales sous diverses formes, qui toutes accordent à ces dernières des droits inouïs sur le territoire, sur les ressources naturelles du pays mais aussi sur ces habitants soumis à un véritable régime de terreur. Les dernières concrétisations en date de ce projet sont la « Loi Hypothèque », une cession des ressources contre le financement du régime et de l’oligarchie locale pour faire face au plus pressé, entre autre gagner les prochaines élections de gré ou de force ; et le retour sur le tapis des cités modèles, véritables enclaves néo libérales, qui se verront entièrement soustraite du territoire national, de son administration, de sa fiscalité et ayant leurs propres forces de l’ordre. Une première version de ces cités modèles avait sous le nom de RED (Régions Spéciales de Développement) été préalablement déclarée inconstitutionnelles par la Cour Suprême. Qu’importe ! Depuis les juges de cette Cour ayant voté l’inconstitutionnalité du projet, se sont vu limogés et remplacés par d’autres plus favorables. La loi des cités modèles, requalifiées de ZEDE (zone d’emploi et de développement économique) à présent été adoptée par les instances législatives du pays, avec quelques modifications (par exemple il est stipulé que : la défense de ces territoires en cas d’agression extérieure sera du ressort de l’état du Honduras, preuve que ces enclaves font toujours partie du territoire national !). Quelques dizaines de personnes et organisations s’apprêtent à introduire un nouveau recours d’inconstitutionnalité. Ajoutons que dans le texte, il est bien stipulé également que les occupations se poursuivront indépendamment des successions de gouvernements à venir et de leur volonté ! A suivre donc…

Le Honduras est aujourd’hui un des laboratoires les plus avancés de l’expérimentation du néo-libéralisme absolu, dans lequel excellent des transnationales qui trouvent leur origine tant au USA qu’en Chine (cf, la lutte du peuple Lenca contre le mega-barrage chinois SINHYDRO dans la région du Rio Blanco). Les élections à venir méritent donc notre attention pour des raisons multiples. La première étant cette solidarité qui devrait exister entre peuples opprimés de la Terre, quand l’un d’entre eux est plus spécialement soumis aux exactions du terrorisme transnational (littéralement, un peuple volontairement plongé dans un état de terreur permanente qui vise à le rendre impuissant),il mérite aussi notre attention pour des raison plus égoïstes, en tant que laboratoire de ce projet de cession de territoire, - dont la Grèce est un autre type de laboratoire - dans ce jeu de dominos qui fait tomber les nations les unes après les autres, pour s’emparer de leurs territoires, des bien communs et privés des populations, mais aussi prétendant leur dicter leur manière d’être et mettre des limites non seulement à la liberté d’expression mais jusqu’à celle du droit de penser librement qui se voit restreint -,  le Peuple du Honduras debout et libre, serait une victoire pour tous ceux qui luttent contre le projet d’accaparement du monde par les corporations transnationales à vocation monopolistique. L’évolution économique du pays pendant et après Zelaya étant la meilleure démonstration qui soit : le but recherché par ce pouvoir transnational - qui instrumentalise tant le FMI et autres Banque Mondiale et autres instances économique, que le Pentagone et autres organes de répressions tant publics que privés de par le monde, ainsi que les medias, les formes de la culture et toujours d’avantage les système d’éducation,  et qui ont obtenu que dans une majorité de démocraties représentatives, les représentants soient les leurs et non ceux des peuples comme le voudrait la fiction politique – ce but ne n’est pas la prospérité économique des nations,  mais bien la création des conditions qui leur permettent de s’accaparer du monde, de le soumettre à leur gestion, à leur contrôle absolu, sans alternative existante ou possible. Et toujours au détriment des peuples comme le prouve toutes leurs actions en tout lieux de la planète.

En soutien au peuple du Honduras, pour qu’il dispose de son droit à l’autodétermination avant, pendant et après les élections.

Anne Wolff

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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 10:57

 

 

 

Toutes les versions de cet article : [Español] [français]

Un récent rapport du Center for Economic and Policy Research examine l’économie du Honduras et montre qu’une grande partie du progrès socio-économique mis en place entre 2006 et 2009 a été balayé ces dernières années.

Le rapport, « Honduras depuis le coup : Résultats économiques et sociaux » de Jake Johnston et Stephan Lefebvre [Voir en fichiers joints], montre que l’inégalité économique au Honduras a fortement augmenté depuis 2010, alors que la pauvreté a empiré, le chômage a progressé et le sous-emploi a fortement augmenté, avec un nombre plus important de travailleurs percevant un revenu inférieur au salaire minimum. Si une partie de la détérioration de la situation fut au départ provoquée par la récession globale qui a débuté en 2008, l’autre grande partie de cette détérioration est le résultat de décisions politiques, dont la diminution des dépenses sociales.

Le rapport indique aussi que quel que soit celui qui gagne les prochaines élections, il aura une vaste marge de manœuvre pour appliquer des politiques fiscales expansives, pour augmenter l’emploi et pour investir dans l’infrastructure, l’éducation et le développement — malgré une augmentation importante du niveau de dette ces derniers années. Cela est du au fait que la charge de la dette du pays est encore relativement basse, avec des taux d’intérêt de la dette inférieurs à 1,7%, et qu’une grande partie de la dette est interne et en monnaie nationale.

« Ce rapport montre que d’important progrès économiques et sociaux ont été faits pendant le gouvernement de Zelaya et ont été interrompus par le coup d’État de 2009 », affirme le chercheur et coauteur du rapport Jake Johnston. « Malheureusement, ces progrès ont été balayés en grande partie pendant les dernières années, à cause de décisions politiques prises par le gouvernement actuel ».

Les points clefs du rapport incluent :

  • Dans les deux ans qui ont suivi le coup, le Honduras a enregistré la progression la plus rapide de l’inégalité en Amérique Latine et maintenant, c’est le pays dont la répartition du revenu est la plus inégale de la région. Plus de 100% du total des gains de revenu réel a été perçu par 10% des honduriens les plus riches.
  • Les dépenses sociales, y compris celles dans l’éducation et la santé, avait augmenté en pourcentage du PIB entre 2006 et 2008. Pendant le gouvernement actuel de Lobo, les dépenses sociales ont été continuellement réduites, même si la dépense totale a augmenté en pourcentage du PIB.
  • Les taux de pauvreté et d’extrême pauvreté avaient baissé respectivement de 7,7 et 20,9% pendant le gouvernement de Zelaya. Entre 2010 et 2012, le taux de pauvreté a progressé de 13,2%, tandis que le taux d’extrême pauvreté de 26,3%.
  • Le chômage et en particulier le sous-emploi ont empiré entre 2010 et 2012. Le nombre de personnes qui travaillent à temps complet mais qui ne perçoivent pas le salaire minimum est passé de 28,8% en 2008 jusqu’à 43,6% en 2012 de la force de travail. Le nombre de travailleurs involontaires à temps partiel et de ceux en situation de chômage est passé de 6,8% en à 14,1% en 2012.

« Compte tenu de l’augmentation rapide de la pauvreté et de l’inégalité depuis le coup d’Etat, il n’est pas surprenant que dans les sondages récents, les sujets économiques soient une priorité dans les préoccupations des électeurs » souligne Johnston. « La situation des Honduriens est clairement pire qu’il y a quatre ans ».

- Communiqué de presse du Cepr.
Contact : Stephan Lefebvre, 202-293-5380 x117

- Cepr Press Release
Contact : Dan Beeton, 202-239-1460

Cepr. Washington, DC., 6 novembre 2013.

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