10 août 2009 1 10 /08 /août /2009 14:43



La contre-offensive conservatrice en Amérique latine (Counterpunch)

Miguel Tinker Salas



Les événements au Honduras ne sont pas isolés mais font partie d’une contre-offensive conservatrice qui se met en place en Amérique latine. Depuis quelques temps, la droite se reconstruit en Amérique latine ; organisant des conférences, partageant leurs expériences, affinant leur message, travaillant avec les médias et nouant des liens avec leurs alliés aux Etats-Unis. Il ne s’agit pas de la frange fanatique mais plutôt de la droite classique avec de puissants alliés dans les classes moyennes et qui se considéraient comme centristes, mais qui ont été effrayées par les récentes victoires électorales de la gauche et la montée de mouvements sociaux.

 



Avec Obama à la Maison Blanche et Clinton au Département d’Etat, ils ont décidé de passer à l’action. Bush, Cheney et compagnie ne leur accordaient pas d’attention et leur étaient inutiles. Mais avec un « libéral » (progressiste, NdT) à la Maison Blanche, les forces conservatrices ont désormais la couverture qu’ils espéraient. Ce n’est pas une coïncidence si l’opposition au Venezuela a applaudi à la nomination de Clinton au Département d’Etat en déclarant qu’ils avaient désormais un allié dans l’administration. L’ancien axiome de la Guerre Froide selon lequel il n’y a pas de meilleur antidote à la gauche qu’un gouvernement libéral à Washington prend une nouvelle signification sous Obama avec Clinton au Département d’Etat.

 


Les dirigeants du coup d’état au Honduras et leurs alliés cherchent à gagner du temps. Les valses hésitations de Washington leur permet d’épuiser les options, de même que les gouvernements de droite en Colombie, au Mexique, au Panama et au Pérou. Après tout, ce coup d’état ne concerne pas le Honduras mais le succès de la gauche en Amérique latine, dont le Honduras était le maillon le plus faible.

 


Il devient de plus en plus évident qu’il n’y a aucune chance que les élites du Honduras acceptent le retour de Zelaya. Je ne pense pas qu’ils aient de plan « B » et cela en dit long sur les conseils qu’ils reçoivent des forces US dans la région. Si Zelaya revenait, la Cour Suprême, le Congrès, l’armée et l’église perdraient toute crédibilité et son retour ouvrirait la porte aux mouvements sociaux et politiques au Honduras qui feraient pression en faveur d’un changement radical que les forces conservatrices auraient du mal à résister.

 


Mais le Honduras ne forme qu’une partie de l’équation. La décision de la Colombie d’accepter l’installation d’au moins sept nouvelles bases militaires US (3 bases aériennes, y compris Palanquero, 2 bases navales dont une sur le Pacifique et l’autre sur les Caraïbes, et deux bases de l’armée de terre), étend de manière dramatique l’influence militaire des Etats-Unis dans le pays et dans toute la région. Le Pentagone lorgnait depuis longtemps sur la base de Palanquero qui possède une infrastructure complexe et de longues pistes d’atterrissage.

 


Il s’agit d’un signe trés troublant qui va modifier l’équilibre des forces dans la région et en dit long sur la manière avec laquelle l’administration Obama prévoit de réagir au changements en Amérique latine. Une éventuelle base militaire sur la côte caribéenne de la Colombie offrirait aussi un mouillage commode sur le continent latino-américain à la 4eme Flotte des Etats-Unis qui a été réactivée récemment. En d’autres termes, le Venezuela serait littéralement encerclé.

 



Cependant, le Venezuela n’est pas l’unique objectif. L’Amazonie brésilienne et toutes ses richesses se retrouveraient à portée de l’armée US, de même que les très convoitées chutes de Guarani. Après les critiques publiques de Bachalet au Chili, de Lula au Brésil et de Chavez eu Venezuela, Uribe a refusé de participer le 10 août à la réunion de l’UNASUR, l’Union Sud Américaine, où il aurait eu à s’expliquer sur la présence des bases militaires US.




La réunion du Conseil de Sécurité de l’UNASUR devait examiner la question des bases ainsi qu’une proposition de la Bolivie de coordonner la lutte sud-américaine contre le trafic de drogue. Uribe a choisi de se lancer dans une tournée diplomatique personnelle en visitant cinq pays dans la région pour expliquer ses actions. De plus, le Conseiller à la Sécurité Nationale d’Obama, James Jones, se trouve au Brésil pour justifier la position des Etats-Unis sur les bases.



La récente guerre médiatique déclenchée par Uribe contre l’Equateur et Correa, les accusant une fois de plus de financer les FARC et la encore plus récente offensive contre le Venezuela au sujet de missiles suédois vieux de trente ans (il s’agit plutôt de lance roquettes – NdT) qui, tout comme les ordinateurs de Raul Reyes, ne peuvent être éxaminés par un organisme indépendant, ont encombré les ondes au Venezuela, en Colombie et dans la région. La campagne médiatique colombienne actuelle a été précédée par les efforts de Washington de faire condamner le Venezuela pour sa supposée mauvaise volonté à lutter contre le trafic de drogue. De plus, le ministre Israélien des Affaires Etrangères, Avigdor Liberman, a visité l’Amérique latine au mois de juillet en déclarant que le Venezuela constituait une force déstabilisatrice dans la région et au Moyen Orient.

 


Perdu au milieu de tout ça se trouve le fait qu’Uribe cherche un troisième mandat et son parti a déjà confirmé qu’il militerait pour une réforme constitutionnelle. Ainsi, les conflits avec l’Equateur et le Venezuela servent à réduire au silence les critiques et à maintenir les adversaires politiques d’Uribe à distance. Tout ce qu’il manque c’est qu’Uribe demande à Interpol de vérifier les origines des missiles et au directeur Ron Noble de donner une autre conférence de presse à Bogota. Encore du « déjà vu » !

 


La droite et ses alliés aux US se sentent aussi enhardis par la victoire électorale au Panama et les réelles possibilités d’une défaite de la gauche cette année au Chili et même en Uruguay. A l’évidence, ils sont encouragés aussi par la défaite humiliante de Fernández / Kirchner en Argentine. Ces développements pourraient redessiner la carte politique de la région. Le président de l’Equateur, Correa, s’est déjà déclaré préoccupé par la possibilité d’un coup d’état contre lui et la Bolivie sera certainement soumise à une forte pression à l’approche de nouvelles élections cette année.




Tout ceci alors que les Etats-Unis augmentent leur engagement militaire au Mexique avec le Plan Merida qui cherche à profiter des leçons de la Colombie ; maintenir au pouvoir un président dont la politique économique et sociale est très impopulaire mais qui peut compter sur un conflit, dans ce cas la soi-disant guerre contre les cartels, pour préserver une popularité.




Des régions du Mexique sont littéralement sous un état de siège, dont Michoacán, Ciudad Juarez, et Tijuana. Le résultat est une gauche divisée, le PRD fut le plus grand perdant des récentes élections à mi-mandat, et les mouvements sociaux demeurent localisés et incapables de se développer au niveau national.

Il n’y a rien d’irréversible dans ces événements, mais ils indiquent néanmoins que les forces conservatrices en Amérique latine et leur alliés aux Etats-Unis sont en train de mener une contre-offensive concertée qui pourrait augmenter les risques de conflits dans la régiona.

Miguel Tinker Salas

 


Professeur d’histoire à Pomona College, auteur de The Enduring Legacy : Oil, Culture and Society in Venezuela.

ARTICLE ORIGINAL
http://www.counterpunch.org/salas08...

Traduction VD pour le Grand Soir

URL de cet article
http://www.legrandsoir.info/La-contre-offensive-conservatrice-en-Amerique-latine.html






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9 août 2009 7 09 /08 /août /2009 07:23

Le SouthCom prend le pouvoir dans un État membre de l’ALBA


En remettant en question la présence militaire US à Soto Cano et en adhérant à l’ALBA, le Honduras a suscité la colère de Washington. Des militaires formés à l’École des Amériques et encadrés par des conseillers US ont renversé le président constitutionnel Manuel Zelaya et ont installé à sa place son rival de toujours au sein du parti libéral, Roberto Micheletti. Thierry Meyssan revient sur les enjeux de cette confrontation qui marque la volonté de l’administration Obama de reprendre en main l’Amérique latine.

Nul ne pensait que la crise opposant le Honduras aux États-Unis pourrait se conclure par un coup d’État militaire. Washington semblait avoir renoncé à ces méthodes, quoi que l’administration Bush ait encore récemment soudoyé des militaires pour renverser le président constitutionnel du Venezuela (12 avril 2002) [1] et qu’elle ait envoyé les forces spéciales enlever elles-mêmes le président constitutionnel d’Haïti (29 février 2004) [2]. Mais les communicants de la Maison-Blanche avaient suffisamment mis en scène le large sourire du sémillant Barack Obama pour que l’opinion publique internationale ait cru que les États-Unis avaient changé et qu’ils avaient abandonné leur ambition impériale.


Les cinq États de l’ex-République fédérale d’Amérique centrale (Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras et Nicaragua) offrent un intérêt stratégique particulier puisqu’ils forment le lieu de passage entre deux continents et deux océans. Cependant, aucun de ces États ne dispose de ressources particulières. Par contre, chacun d’entre eux peut être utilisé pour contrôler la zone.


Ainsi durant la révolution sandiniste au Nicaragua, Washington utilisa le Honduras comme base arrière de la contre-révolution. Sous la direction de John Negroponte, l’ambassade des États-Unis à Tegucigalpa était devenue le quartier général des « contras » nicaraguayens et de leurs escadrons de la mort. Dans cette perspective, l’évolution anti-impérialiste du Honduras, après le retour au pouvoir des Sandinistes au Nicaragua, représentant moins un problème en soi qu’un danger de « contamination ».

 


En quoi donc l’évolution du domino hondurien représentait-il un tel danger que Washington décide de recourir aux vieilles méthodes au risque d’anéantir tous ses efforts de communication ?

La présidence de Maduro et les élections de 2005

Comme toute l’Amérique centrale, le Honduras est en proie aux maras (gangs), dont le plus célèbre est le Mara Salvatrucha. Il s’agit de bandes d’enfants, asservis par la dépendance aux drogues et organisés selon des rites mystico-criminels [3]. Ils commettent toutes sortes de violences, parfois d’une barbarie inouïe, et dans certains cas de vrais massacres.

 


En 2001, le candidat nationaliste Ricardo Rodolfo Maduro Joest avait été élu pour lutter contre le crime, après que son fils de 25 ans eut été enlevé, torturé et assassiné. Les obsèques du jeune homme s’étaient muées en manifestation nationale. Dès son accession à la présidence, Ricardo Maduro avait ordonné de spectaculaires opérations anti-gangs. Il avait développé l’arsenal des policiers et avait fait sortir les militaires des casernes pour leur prêter main forte. Soutenu par la démocratie chrétienne, il avait fait adopter une loi condamnant à 5 ans de prison minimum la simple appartenance à un mara. Bien que la loi ait été copiée au Guatemala et au Salvador, elle fut ultérieurement invalidée par la Cour constitutionnelle car elle rendait des individus responsables par association de crimes qu’ils n’avaient pas commis. Ces mesures firent exploser la population carcérale et se soldèrent par des mutineries sanglantes dans les prisons. En définitive, faute de traiter les causes sociales de ce phénomène de masse, ces initiatives n’enrayèrent pas la propagation du crime.

En 2005, le candidat nationaliste à sa succession, « Pepe » Lobo, considèrait que les maras ne peuvaient être éradiqués qu’au travers d’une guerre. Dans une sorte de surenchère, il proposa donc de rétablir la peine de mort par référendum avec possibilité de la prononcer collectivement contre les gangs. Cependant, une étude menée au Salvador voisin avait montré que 51,9 % de ces criminels ont entre 11 et 15 ans. Le Honduras aurait donc du tuer nombre de ses propres enfants. À l’opposé, le candidat libéral, Manuel Zelaya, proposait une approche plus raisonnable, non seulement fondée sur la répression, mais incluant de vrais tentatives d’éducation et d’insertion de ces enfants.

Le bilan du président Ricardo Maduro était également discutable au plan économique.

Ancien gouverneur de la Banque centrale et brillant homme d’affaire (concessionnaire Xerox et directeur du fonds d’investissement La Paz), Maduro a négocié avec le FMI et le Club de Paris la réduction de la dette, mais en contrepartie, il a été obligé d’augmenter les taxes et de réduire le nombre de fonctionnaires ; une politique qui a exclusivement pesé sur les classes moyennes. Il a aussi fait adhérer son pays à l’Accord de libre-échange États-Unis/Amérique centrale, sans rencontrer d’opposition politique prticulière, malgré les conséquences désastreuses pour les petites exploitations agricoles. Les excellentes relations du président Maduro avec son homologue états-unien, George W. Bush, se concrétisèrent avec l’envoi de 370 hommes en Irak, où ils servirent avec les Espagnols dans la zone placée sous administration polonaise. Toutefois, il fut politiquement contraint de retirer ce contingent lorsque l’Espagne de Zapatero se retira. Au demeurant, le mandat de Ricardo Maduro se termina dans une ambiance grotesque avec un divorce à grand spectacle.

Le libéral de gauche José Manuel Zelaya Rosales proposa une alternative séduisante. Pour faire des économies budgétaires, il entendait réduire le train de vie de l’État plutôt que de fermer des services publics. Pour augmenter les recettes de l’État, il proposa de faciliter l’emploi dans les secteurs à forte main d’œuvre. Pour lutter contre la criminalité juvénile, il annonça son intention de doter toutes les écoles d’ordinateurs et de rendre l’instruction publique gratuite pour tous.

En 2005, lors d’un scrutin à un seul tour, les électeurs l’élirent avec 49,9 % des voix, et lui donnèrent 48,4 % des sièges au Congrès (la chambre unique). Son principal concurrent, le nationaliste de droite Porfirio Lobo Sosa, n’obtint que 46,2 % des voix et 42,9 % des sièges au Congrès. Les résultats étaient si serrés qu’ils furent contestés, pour être enfin validés après deux semaines d’incertitudes. Trois petits partis se sont retrouvés en position d’arbitres au Congrès : l’Union démocratique, la Démocratie chrétienne et enfin Innovation et unité.


La présidence de Manuel Zelaya

Rien ne laissait prévoir que le rancher Manuel Zelaya entrerait en conflit ouvert avec Washington, d’autant que la majorité relative dont il disposait n’encourageait pas à une rupture politique.

En premier lieu, Zelaya a poursuivi la décentralisation qu’il avait initié lorsqu’il avait occupé des fonctions ministérielles par le passé. Il s’agissait de rapprocher les centres de décision des citoyens pour renforcer le pouvoir populaire et la transparence. Cette réforme a fait surgir un clivage entre la classe politique corrompue de la capitale et les nouveaux notables locaux. Elle a aussi mis en lumière le contrôle par les militaires d’une partie de l’économie [4]

 


Surtout, Manuel Zelaya annonça en juin 2006 que la base aérienne de Soto Cano [5], abritant un contingent US, serait affectée au trafic commercial. Devant la réaction du Pentagone, le ministre de la Défense hondurien envisagea de reculer en évoquant un coût d’équipement trop important, mais le président Zelaya maintint sa décision. Officiellement Soto Cano est une petite base avec 190 militaires et 730 personnels civils. Sa piste est la seule d’Amérique centrale capable d’accueillir de gros transporteurs de troupes. Fort Bravo est la seule antenne du SouthCom hors USA [6]. Surtout, Soto Cano est une base d’écoute reliée à deux unités secrètes Cerro La Mole et Swan Island. Ce dispositif est indispensable au renseignement militaire US dans la région. Curieusement, aucun traité n’a jamais été signé entre les deux pays pour préciser le statut de ces installations.

 


Alors que le président jouissait d’une forte popularité, une soudaine campagne de presse l’accusa de ne pas tenir ses promesses, d’être incapable d’améliorer le niveau de vie et de juguler le crime. De fait, il ne pouvait protéger le pays de la hausse mondiale des prix du pétrole, tandis que quantité de reportages à sensations donnaient l’impression d’une explosion des maras. Manuel Zelaya y répondit en contraignant les médias audiovisuels privés à retransmettre plusieurs heures d’interviews de membres de son gouvernement.

Washington manifesta son irritation en diminuant ses programmes d’aide à la population, mais maintint ses programmes de sécurité. Les États-Unis accordent en effet des moyens importants au Honduras pour qu’il réalise sur son territoire des éléments de ses plans de lutte contre le crime organisé, le trafic des stupéfiants et le terrorisme. Washington finance par exemple l’équipement high tech de Puerto Cortés pour que tous les containers qui y transitent à destination des États-Unis soient scannés.

Au demeurant, Washington dispose de puissants moyens de pression sur Tegucigalpa. Si 7 millions de Honduriens vivent dans leur pays, près d’1 million supplémentaire vit aux États-Unis, notamment depuis les dévastations dûes au cyclone Mitch, en 1998. 78 000 d’entre eux ont un statut temporaire, plusieurs fois renouvelé, et peuvent faire l’objet de reconduite à la frontière sur simple décision administrative.

Le président continua son action contre la corruption, contraignant plusieurs hauts fonctionnaires à la démission. En retour, certains d’entre eux commencèrent à comploter. On découvrit que l’ancien directeur de la compagnie de téléphone publics avait placé le président sur écoutes.

Tandis qu’éclatait aux États-Unis la crise des subprimes et que l’on assistait au renchérissement mondial des aliments de base, le président Zelaya s’est logiquement tourné vers l’Alternative bolivarienne des Amériques (ALBA), une organisation inter-gouvernementale initiée par le Venezuela. Celle-ci garantit la sécurité alimentaire et énergétique de ses membres, et coordonne en outre des programmes de Santé publique.

Cette décision rencontrait un fort soutien populaire, mais suscitait l’inquiétude des classes moyennes déjà frappées par la politique économique de Maduro, puis par la crise économique mondiale.

Le 25 août 2008, Manuel Zelaya rendait hommage au « Guérillero héroïque » Ernesto Che Guevara et, devant une foule de 100 000 personnes, signait à Tegucigalpa l’adhésion de son pays s à l’ALBA en présence des présidents bolivien, Evo Morales, nicaraguayen Daniel Ortega, vénézuélien Hugo Chavez, et du vice-président cubain Carlos Laje. Le président dominicain Leonel Fernández s’était fait représenter.

Le Honduras venait de basculer du côté des nations rebelles.

 


Le coup d’État militaire

Des officiels US ont admis auprès du New York Times être entrés en contact avec les putschistes ces derniers jours, mais —selon eux— en vue de les dissuader de faire un coup [7]. Selon ce témoignage, ces contacts auraient cessé dimanche (c’est-à-dire alors que le coup avait commencé).

Or, la petite armée hondurienne est entièrement équipée, formée et encadrée par les États-Unis. Elle obéit certes à son chef, le président de la République, puis à son chef d’état-major. Mais en pratique, elle est largement contrôlée par le SouthCom depuis Soto Cano et Miami [8].


Précisément, le Pentagone a précipitamment installé le nouveau commandant du SouthCom, le général Douglas M. Fraser, jeudi dernier, pour suivre le coup.

Quoiqu’il en soit, l’opération a été conçue de longue date. Comme l’attaque des bâtiments officiels moldaves, le nettoyage de la vallée de Swat, l’extermination des Tigres tamouls ou la « révolution verte » en Iran, elle a été planifiée par l’administration Bush, puis confirmée et exécutée par l’administration Obama, après avoir été habillée des oripeaux de la légalité.

La tension s’est concentrée lorsque le président Zelaya a convoqué —pour le dimanche 28 juin— un référendum autorisant l’élection d’une assemblée constituante. Immédiatement, une campagne de presse internationale a été initiée pour présenter cette initiative comme exclusivement vouée à autoriser Manuel Zelaya à briguer immédiatement un second mandat. Ce qui est faux, puisque l’élection de l’assemblée constituante aurait eu lieu le jour de la prochaine élection présidentielle et que la constitution n’aurait pu être modifiée que beaucoup plus tard. Le président n’aurait donc pas pu être candidat à sa propre succession. Mais après avoir accusé mensongèrement Hugo Chavez de vouloir être « président à vie », il fallait accuser son allié Manuel Zelaya de marcher sur lui aussi vers la dictature.

Le 9 juin, le Congrès a adopté une loi constitutionnelle interdisant un référendum à moins de 180 jours de l’élection présidentielle. La Cour suprême a déclaré le référendum illégal (mais pas anti-constitutionnel) bien que la loi de modification soit elle-même anticonstitutionnelle.

Toutefois, s’appuyant sur cette décision le chef d’état-major, le général Romeo Vasquez, a bloqué l’organisation du référendum.

Le président s’est alors rendu lui-même sur une base militaire pour « délivrer » le matériel électoral et a révoqué le chef d’état-major pour insubordination.

Comme tous les golpistes latino-américains, le général Romeo Vasquez a été formé par les USA à l’École des Amériques, de sinistre réputation.

Dimanche 28 juin 2009, vers 5 h 30 du matin (heure locale), l’électricité et les lignes téléphoniques filaires et hertziennes ont été coupées. Des commandos encagoulés [9] ont investi la résidence du président de la République et l’ont contraint à les suivre. Il a été expulsé vers le Costa Rica en pyjama. Au moins huit ministres, dont la ministre des Affaires étrangères, ainsi que diverses personnalités, dont le maire de San Pedro Sula (la seconde ville du pays) ont été arrêtés. Lorsque l’électricité a été rétablie, les médias audio-visuels ont annoncé que le couvre-feu était décrété et le référendum et les offices religieux dominicaux annulés.

Dans l’après-midi, les députés ayant été autorisés à circuler, le Congrès s’est réuni en séance extraordinaire. Le président de la Chambre, Roberto Micheletti, a donné lecture d’une lettre, datée du vendredi 26 juin, du président Manuel Zelaya donnant sa démission. Personne ne s’est étonné de cette missive anti-datée. Constatant la vacance de la présidence, le Congrès a désigné son président comme président de la République. De son côté, la Cour constitutionnelle a précisé dans un communiqué orwellien que l’armée avait défendu la Constitution et empêché le président Zelaya de faire un coup référendaire. La Cour a soutenu que le chef d’état-major avait certainement bloqué le référendum en toute légalité, s’il avait agit sur ordonnance d’un juge.

Afin que nul n’ignore le véritable enjeu de cette opération, les militaires ont placé aux arrêts les ambassadeurs ou chargés d’affaire des États membres de l’ALBA.

La technique utilisée pour le coup n’est pas sans rappeler celle d’Haïti en 2004 contre le président Jean-Bertrand Aristide : enlèvement au petit matin par des soldats encagoulés et apparition d’une lettre de démission.

La manière dont les agences de presse atlantistes ont relaté mensongèrement le contentieux électoral pour donner une apparence de légalité au coup d’État montre la préméditation de l’opération par Washington. Le traitement du coup lui-même, en occultant l’enjeu central de la base de Soto Cano et les liens entre militaires honduriens et états-uniens, manifeste une volonté de dédouaner l’administration Obama.

Notes :

[1] « Opération manquée au Venezuela », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 mai 2002.

[2] « La CIA déstabilise Haïti », « Coup d’État en Haïti » et « Paris relâche le président haïtien », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 14 janvier, 1er et 16 mars 2004.

[3] « L’extension de la Mara Salvatrucha », par Gaston Pardo, Réseau Voltaire, 2 mars 2005.

[4] La démocratie a été installée rapidement au Honduras alors que la région était le théâtre de révolutions et contre-révolutions. Les États-Unis ont veillé à ce qu’une partie de l’économie reste indirectement sous leur coupe via des militaires.

[5] Cette base est également connue sous son ancien nom de Palmerola. Elle est située à 747 miles au nord-ouest de Tegucigalpa.

[6] Le SouthCom est le commandement stratégique des États-Unis pour le contrôle de l’Amérique latine.

[7] « Honduran President Is Ousted in Coup », par Elisabeth Malkin, The New York Times, 29 juin 2009.

[8] Le SouthCom est installé à Miami, mais a une antenne à à Soto Cano et des sites avancés à Comalapa (Salvador), Manta (Équateur) et sur les îles d’Aruba et de Curaçao (Antilles néerlandaises).

[9] Pour ce type d’opération, le port de la cagoule est inutile et contre-productif, sauf à masquer les conseillers militaires étrangers.

Source : voltairenet.org

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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 16:58


Je conseille vivevement à ceux qui ont pu voir les photos du peuple hondurien  qui parsèment mes compte-rendu d'aller voir cette vidéo des partisans de Goriletti, une chanson et une série de photos, le contraste avec celles que j'ai publié montre clairement que les partisans de la dictature sont des riches qui ne s'intéresse en rien au peuple mais seulement au luxe dont il jouissent et à leur bon plaisir. Pas une seule photo du peuple du Honduras sur cette vidéo censé nous montrer ce qu'est le Honduras "en réalité"
YouTube - honduras esta es la realidad











Je ne vous conseille pas les autres, comme les opposants de Chavez au Venesuela, la bourgeoisie hondurienne excelle dans un domaine : la production de laideur et de vulgarité. Les pancartes exposées dans les manifestations contre Chavez à Caracas, sont le miroir de l'âme de ceux qui les créent et montrent avant tout la bassesse de ceux qui les portent. Vous trouverez un article en espagnol à ce sujet  Cedice y la campaña de terrorismo mediático. Operaciones psicológicas en Venezuela « Guerra Digital para la Resistencia Mental   accompagné de photos fort parlantes sur le blog guerra digital
Guerra digital para resistencia mental (Venezuela)












Je n'ai pas suivi de près ce qui se passe au Honduras aujourd'hui car je suis en train de traduire la conférence de presse de Chavez, mais je ferai un bilan demain. J'ai ajouter un nouveau lien HondurasAlerte.qui donne des infos en français sur ce qui se passe là-bas. Je donne priorité à présent aux démarches bellicistes des faucons contre les peuples qui construisent un monde d'équité dans les pays latino et qui ont tout mon respect. Je partage leur angoisse à l'idée d'une guerre possible. J'ai suivi une parie de l'émission d'hier, sur teleSUR, du grand journaliste d'investigation qu'est Walter Martinez, un soldat aussi et qui connait les horreurs de la guerre.










Je vous ferai demain une revue de presse. En attendant voici quelques photos sur ce qui n'est pas montré dans la vidéo du Honduras en réalité.













et encore




et  une autre



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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 00:12





Je ne vais pas écrire grand chose sur ce qui se passe au Honduras en ce moment. Je suis d'autres pistes et elles sont liées.
Mais tout de même, des marches ont lieu en ce moment à travers tout le pays. Et même ceux qui sont un peu essouflés parce que ils ne savent plus trop ce que c'est marcher, ils ont la pêche, comme les petits gars qui avaient marché 4 jours, 4 nuits à travers la montagne avec juste un peu d'eau et les militaires qui les pistent et une grande conscience politique pour rejoindre Mel au Nicaragua.



Là je vais traduire ce que je peux de la conférence de presse historique de Hugo el Libertador, cela prendra le temps que cela prendra, ce sont mes premières traductions à l'audition...j'apprends, mais ce qu'il raconte el comandante-preidente Hugo Chavez Friaz vale la pena. Cela vaut quelques heures de travail, que soit traduit ce discours, ce ne sont pas que des paroles...



Punaise, le Venezuela, un des seuls pays en croissance économique, non seulement dans les bilans (répugnants quantitatifs) du capitalisme mais en terme de croissance qualitative, se voit obligé de gaspiller du pognon qui pourrait servir à donner un peu plus de bonheur dans ce chemin qui conduit à la disparition de l'état...plus besoin, nous sommes assez conscients respectueux pour pas avoir besoin de "petits chefs"



pour nous dicter ce que nous avons à faire...et le Venezuela contraint, forcé à un effort de guerre, pas la guerre préventive, la légitime défense...Que duro, sue duele...
Alors Barack O. soit la marionette du pouvoir ou soit celui qui comme Mel retourne sa veste pour le bien du peuple...no es nada otro que pregunta de cojones...



Quand bien même tu as été élu en tant que marionettes des oligarques, rien ne t'empêche de te réveiller et de changer ton point de vue...si OK, moins confortable...nous sommes bien d'accord, tu retournes ta veste, tu risques ta vie, mais bon nous en sommes tous pas loin, alors que jamais nous n'avons souhaiter, même dans nos pires cauchemars devenir président de quoi que ce soit. Et nombreux sont ceux qui payent chaque jour, les diktats de l'économisme dont tu es le suppôt...



Mais bon, je suis fatiguée ce soir...merci Kader, le briquet...et puis le repas, tu as été ma providence ce soir...et j'apprécie. Et adelante...de l'avant...je suis morte fatiguée, mais si, heureuse, bien des bonnes choses dans ce monde et la première des choses pour moi -el que se pone adelante de todo...saborear...saborear la alegria cuando la encontras.
Buenas noches a todos






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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 10:52

   
 


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Source de la photo : http://actualidad.orange.es/actualidad04/img/efe/2327499w.jpg

«Le coup d’État désigne un renversement du pouvoir par une personne investie d'une autorité, de façon illégale et souvent brutale. On le distingue d'une révolution en ce que celle-ci est populaire. Le putsch, souvent traité comme synonyme du coup d'État, désigne plus précisément une tentative de prise de pouvoir par la force» .

 


Selon les termes de ces définitions, l’enlèvement ou éviction forcée du président du Honduras perpétré le 28 juin dernier est sans aucun doute un coup d’État et il s’avère une fois de plus la manifestation de l’intervention des forces impérialistes qui ne peuvent tolérer qu’un gouvernement national soit au service d’un peuple. Il n’est pas différent des nombreux coups d’État qui ont marqué la vie politique latino-américaine au cours du XXième siècle en renversant des gouvernements progressistes et en entraînant une série de conflits armés de plus ou moins longue durée. Il importe de porter à notre mémoire l’ampleur qui a caractérisé quelques-uns d’entre eux pour en saisir la portée et les conséquences qu’ils ont exercées sur le devenir de la gouvernance des pays affectés.


 


Ce coup d’État ne doit pas nous faire oublier les autres conflits armés qui perdurent en Amérique latine et ceux que l’on est en train de fomenter afin de conserver le contrôle de l’accès aux ressources stratégiques et aux marchés de cette région du monde (figure 1).

 

 

Figure 1. L’Amérique latine

 

 

 

 

I. Les coups d’État

 

Selon Modesto Emilio Guerrero reprenant les propos de Cursio Malaparte, l’auteur de la Tecnica del Golpe de Estado, le coup d’État «n’est pas autre chose qu’une ressource de pouvoir quand on craint de perdre le pouvoir». Le coup d’État, selon cet auteur, est le moyen utilisé par les classes dominantes quand elles ne peuvent plus compter sur le concours que leur fournit la domination constitutionnelle et démocratique .

 


Au Honduras, le président Zelaya, en ayant amené son pays à adhérer à la Alianza Bolivariana de las Américas (ALBA), était devenu, aux yeux de l’oligarchie possédante de ce pays, une menace à leurs intérêts et partant aux intérêts des États-Unis et un élément déterminant, en Amérique isthmique, dans le processus de libération des peuples de cette zone stratégique dans laquelle on envisage depuis 2001 l’application du Plan Puebla-Panamá (figure 2).  Ce plan ou projet dit de «développement durable et intégral» a pour objectif l’intégration complète de l’économie centro-américaine à la grande plateforme de l’ALENA par le biais de son annexion à l’économie de neuf états du Mexique méridional .

 


Ce plan se solderait par une dépendance et un asservissement plus forts de toute la région aux visées impérialistes de Washington et de ses alliés les plus fidèles tels que ceux de la junte qui a évincé le président Zelaya. Ce projet s’inscrit dans la foulée des efforts deployés en vue de créer la Zone de Libre Échange des Amériques (Z.L.É.A.) si chère à l’ex-Administration de G.W. Bush. Après la ALÉ (Canada-États-Unis) en 1989 et l’ALENA (Mexique, Canada et États-Unis) en 1994 le plan Puebla-Panamá constitue une pièce non négligeable de cette entreprise d”intégration économique panaméricaine (http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=6553 ).

 

  

Figure 2. Le plan Puebla-Panamá

 

Source: http://www.revistainterforum.com/espanol/imageneses/063002PlanPueblaPanama.jpg

 

Au 20ième siècle, l’Amérique latine a connu plus de 327 coups d’État qui, dans plusieurs cas, ont mis en place des dictatures militaires répressives et sanglantes. En effet, entre 1902 et 2002 ce processus a affecté la vie politique et sociale dans plus de 25 pays en causant la mort de centaines de milliers de personnes (Leitenberg, M., 2006). Les pays qui ont connu le plus grand nombre de coups d’État sont la Bolivie avec 56, le Guatemala avec 36 à partir de 1944, le Pérou avec 31, le Panamá avec 24, l’Équateur avec 23, Cuba avec 17, Haiti avec 16, la République dominicaine avec 16, le Brésil avec 10, le Chili avec 9 et l’Argentine avec 8.



 

Le renversement du gouvernement de Salvador Allende au Chili en septembre 1973 et la répression qui a suivi est l’un des plus tragiques qu’ont connu les peuples latinoaméricains. Lors du coup lui-même 5 000 personnes furent tuées et le régime de Pinochet  exécuta ou fit disparaître plus de 20 000 personnes en 1974 (Leitenberg, M., 2006).

 

 

II. Les conflits armés

 

Selon les données compilées par M. Leitenberg, au XXième siècle, l’Amérique latine a connu une vingtaine de conflits armés majeurs dans quatorze pays (le Mexique et Haiti non compris) qui ont provoqué la mort de près de 1 million de personnes (Leitenberg, M., 2006).


 


En Colombie, le régime en place, apparenté à une dictature militaire, poursuit depuis 1964 une guerre sans merci contre le peuple, une guerre qualifiée de génocide qui aurait causé la mort de plus de 200 000 personnes dont 40 000 depuis 1990. On dénombre aussi, depuis 1979, l’assassinat de 475 000 personnes par les forces armées nationales, les différentes factions paramilitaires et les forces armées de la guérilla. Cette guerre «totale» a entraîné le déplacement de plus de trois millions de personnes à l’intérieur du pays, ce chiffre est sous-estimé étant donné la crainte qu’ont les déplacés d’inscrire leurs noms dans les registres officiels.


 


Les aveux faits récemment par les paramilitaires démobilisés devant le parquet colombien, l’unité «Justice et paix» sont tout simplement horrifiants: « À ce jour, les combattants démobilisés ont avoué 27 382 crimes, dont 22 130 homicides, 1 867 disparitions forcées, 719 enlèvements...» Selon le procureur Luis Gonzalez, les chiffres cités seraient «la pointe de l'iceberg», car le parquet a recensé jusqu’à maintenant 250 000 crimes (massacres, assassinats, viols, enlèvements, tortures) susceptibles d'être attribués aux milices d'extrême droite .

 


Entre 1966 et 1995, la guerre de guérilla qui a sévi au Guatemala a entraîné la mort de 227 500 personnes. Entre 1966 et 1989 les affrontements entre le gouvernement et l'Unité Révolutionnaire Nationale Guatémaltèque (URNG) ont causé la mort de 200 000 civils et de 17 500 militaires et les massacres perpétrés contre les peuples autochtones ont exterminé, entre 1990 et 1995, plus de 10 000 personnes (Leitenberg, M., 2006). 

 


Jusqu’à maintenant, le coup d’État au Honduras n’a pas encore dégénéré en conflit armé ou guerre civile, mais l’appel à l’insurrection populaire fait par le président Zelaya pourrait provoquer un durcissement des positions de la junte au pouvoir de facto et le déclenchement d’une vague de répression dont les conséquences sont difficiles à prédire même si les nombreux appuis dont jouit le président déchu permettent de penser que l’ordre constitutionnel devrait être rétabli avec sa réintégration dans ses fonctions.


 

 

III. L’ALBA et la poursuite de la révolution bolivarienne

 

Ce coup d’État doit être aussi analysé dans le contexte de la poursuite de la révolution bolivarienne ou du processus de libération des peuples latinoaméricains de l’emprise de l’impérialisme étatsunien. Ce processus qui a été initié au début du siècle s’est développé peu à peu avec l’adhésion de plusieurs pays à la Alianza Bolivariana para las Américas (ALBA) une alliance politico-commerciale créée le 14 décembre 2004 par le Venezuela et Cuba et à laquelle s’est ajoutée la Bolivie en 2006 (Lescot, P., 2006). Selon Thelma Mejia, «l'ALBA a été lancée lors du Sommet des Peuples qui s'est tenu parallèlement à la réunion officielle des chefs d'État lors du quatrième Sommet des Amériques à Mar del Plata en Argentine en 2005. Elle se présente comme une alternative au modèle néo-libéral de libre marché et se veut l'expression de la coopération, de la solidarité et de la complémentarité engagées dans la lutte contre la pauvreté, l'inégalité entre les personnes et l'inégalité des termes de l'échange, d'après le texte fondateur» (Mejia, T., 2008). Par la suite, d’autres pays ont joint l’ALBA tels que le Nicaragua, le Honduras, Dominica, Antigua-et-Barbuda, l’Équateur et Saint-Vincent-et-les Grenadines avec une population totale dépassant les 77 millions d’habitants en 2009 (figure 3).  

 

 

Figure 3. Les pays membres de l’ALBA

 

 

 Source:  http://fr.wikipedia.org/ 

 

 

Le Honduras membre de l’ALBA. Une situation intolérable pour les oligarchies possédantes

 

Le Honduras avec une population de 7,3 millions d’habitants et un territoire de 112,492 Km2 s’est joint à l’ALBA en août 2006 (figure 4).

 

 

Figure 4. Le Honduras

 

 

 Source: http://es.wikipedia.org/wiki/Honduras

 

Lors de la cérémonie d’adhésion le président Chavez a souligné «le courage du président Zelaya car « en dépit de la diabolisation de l'ALBA, il n'a pas hésité à se joindre à ce projet d'intégration de l'Amérique latine basé sur la réflexion et l'esprit de nos héros avant tout. Aujourd'hui, nous ne signons pas seulement un pacte de solidarité entre frères, mais aussi un projet d'intégration pour l'Amérique latine qui se démarque comme une alternative à l'hégémonie impériale et vise à intégrer progressivement les gouvernements qui proposent une solution pour sortir de l'oppression impérialiste», a déclaré Chávez». Et le président Zelaya d’ajouter: « L'adhésion du Honduras à l'ALBA est «un acte de liberté, parce que nous sommes libres et nous sommes un peuple souverain», a déclaré M. Zelaya. «Il s'agit d'un acte héroïque d'indépendance et nous n'avons pas besoin de permission pour signer un tel engagement. Aujourd'hui, nous faisons un pas de plus vers un gouvernement de centre-gauche, et si quelqu'un n'aime pas cela, qu'il supprime tout simplement le mot 'centre' pour s'en tenir au second terme».

 


Le président Zelaya a ensuite ajouté: «Parmi les avantages de l'adhésion à l'ALBA, il existe des projets visant à améliorer la santé, la nutrition, l'éducation et la culture donc « merci, Monsieur le président Chávez, pour nous ouvrir ces chemins vers la liberté pour les Latino-Américains, parce que nous ne sommes pas nés ni pour être des esclaves, ni pour avoir des maîtres», a déclaré le président Zelaya. « Quand je me suis entretenu avec [le président américain] George W. Bush, nul ne m'a appelé un anti-impérialiste et le monde des affaires m'a même applaudi. Maintenant que je suis en réunion avec les peuples pauvres du monde, ils me critiquent. J'espère qu'ils rétracteront leurs déclarations durant les prochaines heures. Qui a dit qu'ils avaient un droit absolu à la privatisation? Je les invite à participer au dialogue et à signer un véritable pacte national avec une vision pour le pays », a déclaré M. Zelaya .




 

Selon l’analyse proposée par Ana Maria Duarte, «quand il entame son mandat, en janvier 2006, le Parti libéral Hondurien (PLH), majoritaire au Parlement, vote la loi de participation citoyenne. Zelaya s’en empare pour lancer la consultation avortée par le coup d’Etat. Il élimine d’emblée les frais de scolarité, crée un fonds de soutien aux PME et un programme pour améliorer la production alimentaire en zone rurale.




Il reçoit un soutien populaire mais, les grèves se succédant, il augmente le salaire minimum de 60 %. Plusieurs crises majeures s’imposent : crise énergétique, avec la faillite de l’entreprise nationale d’électricité (Enee), crise de la dette et du système de santé. Malgré les demandes incessantes du Fonds monétaire international (FMI), qui souhaite plus de privatisations et de rigueur budgétaire, il obtient une condamnation partielle de la dette. Pour tenter de résoudre la crise énergétique, il se rapproche d'Hugo Chavez, avec l'approbation de Bush et de l’oligarchie. Le Parti nationaliste Hondurien (PNH) soulève toutefois le risque de contagion politique. Zelaya devient alors la cible d’une violente campagne de la presse conservatrice. L’adhésion à l'Alternative bolivarienne (Alba), en 2008, est ratifiée par le congrès, mais le PNH s’abstient».




 

Le virage à gauche du président Zelaya, aux yeux des oligarchies possédantes, pouvait toujours être géré dans le sens de leurs intérêts, mais cette adhésion à l’ALBA pouvait à moyen terme les menacer au plus haut point et il était devenu impératif, lorsqu’il a manifesté l’intention d’assumer un autre mandat, de l’écarter du pouvoir. Ces éléments sont au coeur de la crise actuelle et il est probable que l’on assistera à un scénario semblable quand d’autres pays s’engageront dans la même voie, car la révolution bolivarienne est irrésistible et prendra un essor considérable avec la crise financière globale, puisqu’elle est une alternative viable pour assurer l’avenir des peuples d’Amérique latine. Ce coup d’État ne peut que les convaincre davantage qu’il en va de leurs intérêts de se joindre à l’ALBA et de réunir ainsi les forces vives des peuples qui ont été opprimés pendant des siècles sous la férule des colonialistes anciens et modernes.

 


 

Conclusion

 

Le coup d’État du Honduras est une épreuve sans conteste pour les membres de l’ALBA. Ceux-ci doivent agir avec circonspection afin de profiter de ce moment privilégié pour renforcer leur union et entamer un rapprochement avec plusieurs autres pays de l’hémisphère et les convaincre de se joindre à l’Alliance. Ils doivent continuer de supporter le projet de rétablissement de l’ordre constitutionnel au Honduras et travailler de concert avec les  institutions internationales et régionales afin de conserver leur appui. Ils se doivent aussi de promouvoir la résistance passive en encourageant un isolement progressif de la junte au pouvoir de facto afin de l’amener à comprendre qu’il est dans l’intérêt de la nation et de la paix en Amérique centrale de restituer au président élu les pouvoirs qui lui sont dévolus. C’est un appel qui doit être répété sur toutes les tribunes à l’échelle mondiale. 

 

 


 Références

 

 

Alianza Bolivariana para las Américas: http://es.wikipedia.org/wiki/Alianza_Bolivariana_para_las_Am%C3%A9ricas

 

DELCAS, Marie. 2009. Le choc des aveux des paramilitaires colombiens. LeMonde.fr. Le 17 juillet 2009.

En ligne: http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2009/07/17/le-choc-des-aveux-des-paramilitaires-colombiens_1219899_3222.html



 

DUARTE, Ana Maria. 2009, Honduras : Coup d’État préventif contre Zelaya. Un Nouveau Parti anticapitaliste maintenant (NPA). Le 14 juillet 2009. En ligne: http://www.npa2009.org/content/honduras-coup-d%E2%80%99etat-pr%C3%A9ventif-contre-zelaya

 

DUFOUR, Jules. 2007. Partenariat pour la sécurité et la prospérité ou Conquête des Amériques par Washington ? Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 21 janvier 2008. En ligne: http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=6553

 

DUFOUR, Jules. 2008. La libération des otages colombiens, Hugo Chavez et l'Amérique latine. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 21 janvier 2008. En ligne: http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=7860

 

DUFOUR, Jules. 2008. Le retour de la Quatrième Flotte et l’avenir de l’Amérique latine. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 4 juillet 2008. En ligne: http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=9503




 

DUFOUR, Jules. 2009. Colombie et Gaza. Génocides et impunités. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 29 janvier 2009. En ligne :

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=12080

 

EFE. 2006. Cumbre en La Habana. Chavez, Castro y Evo Morales afianzan su alianza como «defensores de Latinoamérica». Elmundo.es. En ligne: http://www.elmundo.es/elmundo/2006/04/30/internacional/1146379272.html

 

File:ALBA-Mitgliedsstaaten2.png: http://commons.wikimedia.org/wiki/File:ALBA-Mitgliedsstaaten2.png




 

Golpe de Estado: http://es.wikipedia.org/wiki/Golpe_de_Estado

 

GUERRERO, Modesto Emilio. 2006. Memoria del golpe de Estado en América latina durante el siglo XX. Voltairenet.org. Le 30 mars 2006. En ligne: http://www.voltairenet.org/article137304.html

 

LESCOT, Patrick. 2006. Une «sainte trinité» entre Cuba, le Venezuela et la Bolivie. L’Alliance vise à dénoncer l’«impérialisme» américain. AFP. Journal le Devoir, le 1er mai 2006, p. B3.



 

LEITENBERG, M. 2006. Deaths in Wars and Conflicts in the 20th Century. Cornell University, Peace Studies Program. Occasional Paper #29. 3nd ed. August 2006. 83 pages.

 

MALAPARTE, Curzio. 1986. Tecnica Do Golpe De Estado. En ligne: http://www.livres-chapitre.com/-N0SD1S/-MALAPARTE-CURZIO/-TECNICA-DO-GOLPE-DE-ESTADO.html#

 

MEJIA, Thelma. 2006. Économie Honduras. L'adhésion à l'ALBA, l'affrontement idéologique et le scandale des pétrosubsides. Le 24 août 2008. Inter Press Service (IPS). En ligne: http://ipsnouvelles.be/news.php?idnews=9888

 

MORIN, Claude. 2009. Le coup d'État au Honduras. Les raisons d'un échec. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le  13 juillet 2009. En ligne :

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=14349




 

Plan Puebla-Panamá: http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_Puebla-Panam%C3%A1

 

PROJECT PLOUGHSHARES. 2008. Armed Conflicts Report.

Colombia (1964 - first combat deaths). Update: January 2008 En ligne: http://www.ploughshares.ca/libraries/ACRText/ACR-Colombia.html

 

PROJECT PLOUGHSHARES. 2008. Armed Conflicts Report. Haiti (2004 - first combat deaths). Update: January 2008.

En ligne: http://www.ploughshares.ca/libraries/ACRText/ACR-Haiti.htm

 

ROSS, John. 2009. Le Chiapas, un État assiégé par les transnationales. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 4 mai 2009. Nacla. En ligne: http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=13485

 

Unité révolutionnaire nationale guatémaltèque: http://fr.wikipedia.org/wiki/Unit%C3%A9_r%C3%A9volutionnaire_nationale_guat%C3%A9malt%C3%A8que 





 SOURCE  Mondialisation.ca :  Le coup d'État au Honduras : un autre épisode des guerres impériales en Amérique latine

  
Jules Dufour, Ph.D., est président de l'Association canadienne pour les Nations Unies (ACNU) /Section Saguenay-Lac-Saint-Jean, professeur émérite à l'Université du Québec à Chicoutimi,   membre du cercle universel des Ambassadeurs de la Paix, membre chevalier de l'Ordre national du Québec.





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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 05:10


Un peu en vrac des nouvelles du Sud
Hé oui, nous assistons au retour du pire au Honduras, les maîtres en tortures israéliens sont de retour en Amérique Centrale. Les fantômes d'une époque qu'on croyait révolue reviennet hanter ce pays où ils ont semé la souffrance auparavant. Les participants au mouvement pour un retoure à la démocratie se montre de plus en plus déterminés et ile le faut.
Zelaya qui c'est rendu au Mexique où il a été reçu avec tous les honneurs dus à un président. i a très clairement mis en cause le rôle des "faucons de washington" dans le coup d'état qui l'a écarter du pouvoir pour installer une dictature fasciste dans ce pas qui s'était intégré à l'ALBA. Le positionnement de cinq nouvelles bases US en Colombie donne un coup de fouet aux gouvernements du Sud qui se rapprochent et se concertent pour trouver les formes de résistance à opposer à cette tentative des USA d'imposer à nouveau leur hégémonie dans la région.
Zelaya met aussi Obama en question "Si réellement Obama veut sincèrement mettre fin à ce coup d'état, ses auteurs ne tiendront pas le coup 5 minutes parce que l'économie du Honduras, toutes nos activités, commerciales, militaires et de migration dépendnet des Etats-Unis. nous allons voir jusqu'à quel point il est sincère, la force de sa conviction démocratique" Je pense effectivement que l'absence de réaction d'Obama démontre de manière plus visible que ces manipulations en mtière de politique intérieure et étrangère de quel côté il se trouve : celui des fascistes et de l'oligarchie. Zelaya nous fait également remaersuer, toujours à juste titre, la faiblesse de la communauté internationale : 192 pays ont condamné ce goût d'état, mais la dictature s'installe néanmoins.
Le président du Mexique doit rencontrer Obama les 8 et 9 de ce mois, il compte plaiser la cause du Honduras, et tous attendent pour voir ce qu'il en est vraiment de ce Monsieur. Personnellement comme on sait mon opinion - après recherches et analyses - est faite....je n'attends rien de bon de ce fantoche.

J'ai suivi la conférence de presse que Chavez à donnée aujourd'hui et qui concernait principalement la rupture des relations diplomatiques et commerciales avec la Colombie. Il semble que la stratégie actuelle soit de jouer la carte de la dissuasion, de montrer que tenter de s'attaquer au pays de l'ALBA, c'est prendre le risque de se heurter à des armées capables de tenir le choc.
Comme toujours Chavez rappelle les conséquences d'une guerre, son prix de souffrance, mais nous savons que l'oligarchie qui sème la mort et la douleur sur toute la planète est insensible et que la souffrance des peuples n'est d'aucun prix à côté de leur désir égoïste de satisfaire leur convoitise.
Quand je vois les horreurs pratiquées par l'armée israélienneen Palestine, je suis prise d'un mélange de tristesse et de colère. De nombreux partisans de Zelaya sont des jeunes gens pour qui il représente l'espoir d'un avenir dont les golpistas leur claque la porte au nez. Espoir d'une vie digne, d'une éducation, de contribuer à la contruction de l'avenir du pays. Des jeunes, d'une grande conscience politique ont marché beaucoup pendant 4 jours et quatre nuits dans la montagne, n'ayant qu'un peu d'eau pour tenir, recherchés par l'armée et ils ont rejoint Zelaya au Nicaragua. On les sent habiter d'un immense espoir et d'une grande volonté, pour ces jeunes il n'y aura pas de retour en arrière.
La répression a frappé hier à l'université de Tegucigalpa. Deux étudiants ont été blessés. La rectrice qui tentait de calmer les flics qui avaient pénétré dans la cité universitaire où ils poursuivaient les étudiants a été frappée et jeté au sol. D"autres autorités de l'université et le présidant du comité des droits de l'homme ont été soumis au même traitement
Zelaya a donc entamé une tournée des gouvernements du Sud afin d'obrenir leur soutient, il réitère sa volonté de trouver une solution pacifique et diplomatique et se dit prêt à accepter certains points de la déclaration de San Jose mais s'il se dit prêt à accepter une amnistie politique pour les golpistas mais il n'y aura ni amnistie civile, ni amnistie pénale pour les délits commis. Il ne renonce pas non plus au projet d'installer une démocratie participative qu'il présente avec raison comme la forme avancée de la démocratie.
Ce coup d'état à des conséquence très positives en matière de prise de conscience et dans l'union réalisée par l'ensemble du peuple du Honduras qui surmonte d'éventuel divergence pour s'unir en pleine conscience pour un but commun : amener pacifiquement un retour de la démocratie. Même s'il est évident que si la répression continue à augmenter de violence et de brutalité, il sera inévitable que la réplique soit l'apparition d'une résistance armée.
Radio globo, la seule radio a couverture nationale a donner une information sur la résistance va voir son émetteur coupé. Mardi la répression à sévi à San Pedro miltiples arrestations et 40 blessés. Un jeune homme blessé par balle a été emmené par la police et l'on ignore où il a été emmené, de même une jeune femme a été enlevée par une patrouille et a disparu.
De nombreux avocats se sont mis gratuitement au service du peuple.
Un mouvement original consiste à lancer des messages écrits sur les billets de banque "Dehors les golpistas" "Oui à la constituante". (à suivre...)



 

Des commandos israéliens qui ont l’expérience de la Palestine et de la Colombie entraînent les forces armées du Honduras

Résumé d’une entrevue avec René Andrès Pavon président du Comité des Droits de l’Homme du Honduras.

Il y a des forces paramilitaires qui travaillent en coordination avec les forces armées déclare le leader des Droits de l’Homme du Honduras devant la tombe d’une nouvelle victime.

Cela n’a rien de surprenant. Les principaux professeurs de terrorisme d’état viennent de l’état sioniste pour enseigner la mort, le renseignement, la terreur et la manière de soutenir l’état contre une population qui lutte pour ces droits constitutionnels ou revendiquent ou comme le peuple du Honduras, pour rétablir la démocratie.

 

Entrevue du 2 août 2009 à Tegucigalpa.

Dick Emanuelsson (DE): Hier un communiqué a été publié par le CDDH qui dénonce entre autre chose le fait que le gouvernement de Micheletti a passé contrat avec des commandos israéliens ou des gens qui peuvent entraîner les forces militaires du Honduras. Ce que nous savons de la guerre civile en Colombie, c’est que ces commandos ont également entraîner les forces militaires Colombiennes. Que font les israélites là-bas ?

 

Andrés Pavón (AP): jusqu’à présent ce que nous savons indique que leur mission est de préparer les Forces Armées et la police afin de dissuader les manifestations de manière agressive et violente. Une autre action consiste a revêtir quelques employés de services de sécurité d’uniforme de la police afin qu’ils commettent des agressions directes contreles manifestants. Malgré leur entraînement les policiers hésitent à brutaliser les manifestants, ils leur reste quelque notions de droits humains. Par contre les gardes de sécurité touchent un double salaire et l’impunité leur est garantie. Ce sont des méthodes qui ont été mise au point dans le conflit palestinien et pratiquées  dans certaines actions en Colombie.

DE : Quel est le bilan à cinq semaines du coup d’état ? Combien de gens sont morts, combien  ont été incarcérés, battus, torturés ,

AP : Nous avons un registre que nous tenons depuis le coup d’état. Nous avons enregistré plus de 2200 détentions arbitraires. Et en action directe ou lors de la dissolution de manifestations nous avons enregistré plus de 600 personnes , quant au nombre des blessés lors de manifestation nous en dénombrons plus de 120, trois personnes sont mortes au cours d’actions et trois assassinats sont caractéristique e des morts planifiées et exécutées par ces structures.

De plus 37 personnes ont été tuées par armes à feu pendant le couvre-feu alors que la police et l’armée occupait les rues. Nous nous renseignons pou connaître les noms des victimes afin de pouvoir enquêter de manière pertinente alors que l’état est le principal suspect.

DE : De la mort d’un jeune homme à Paraïso le 24 ou 25 juillet, il y a à présent une photo dans le journal La Tribuna qui fut publiée le jour même de ‘l’enterrement du jeune homme  ou l’on peut voir un officier qui traîne le jeune homme retrouvé mort le lendemain. Où en est l’enquête à ce sujet ?

 

 

AP : Nous avons une enquête pertinente dans le cas de Magdiel, le premier qui fut détenu par la police et victime d’une exécution extrajudiciaire caractérisique. Nous savons que au Danli de Paraïso il y a des structures paramilitaires qui travaillent en collaboration avec les forces armées et la police et qui se trouvent dans ce secteur, nous pensons que le jene homme fut remis par la police à ces structures qui ont commis ce crime barbare. Nous retrouvons des schémas connus dans les agressions qui se produisent dans ces régions.

Une autre des stratégies des israélites est de noyauter des groupes pour manipuler la conscience sociale et faire croire que les leaders du mouvements ont un passé de terroristes ou que nous sommes liés aux structures policières. Hier, une personne me disait qu’ils voulaient imprimer des affiches et les coller sur les murs pour  créer la méfiance dans la population qui n’est toujours pas consciente de qui sont les leaders du mouvement, selon eux et qu’ils veulent informer la population à ce sujet. C’est une stratégie historique en Amérique Latine, qui sert plus tard à justifier les meurtres de ces leaders à partir de leurs contradictions.

DE : La raison pour laquelle tous ces gens sont ici aujourd’hui, c’est qu’hier matin est mort un professeur dirigeant de cette association, Roger Vallejo, à cause d’un tir de franc tireur lors de l’occupation de mercredi de la route Nord de Tegucigalpa par le front National conte el Golpe. Que savez-vous de cela ? Pourquoi un second meurtre par des francs tireurs ? Le premier était celui de l’aéroport, le 5 juillet et maintenant nous avons un second meurtre par un franc tireur qui aurait tiré sur ce Monsieur.

AP : C’est une mort préméditée avec des carastéristiques de sélectivité. Il ont choisit un professeur pour atteindre une association qui fait partie de la résistance et qui compte un grand nombre de membres faisant partie du front. Tout indique que ce fut un acte prémédité. La doctrine du « Estatudo de Roma » sous laquelle une plainte peut être déposée auprès de la court pénale internationale établit qu’il n’est pas nécessaire de connaître le nom de celui qui a tiré, il suffit de connaître celui qui dirige la politique répressive contre une réunion de la population civile avec l’intention de provoquer des réactions psychologique dans la population. Il ne fait donc aucun doute, la préméditation fera l’objet d’une requête formelle dans des organismes du pays dont il est certains qu’ils sont liés avec les structures de répression. Mais cela va nous permettre de démontrer devant le tribunal  International qu’il s’est passé ici des choses qui sont une politique de l’Etat et que cette politique de l’état contribue à générer toutes sortes d’actes de répression que nous subissons actuellement.

DE : Est-ce que le choix de ce Monsieur pourait avoir été fait sur le conseil des Israéliens ?

AP: Bien sûr ! Cela coïncide tout à fait avec les caractéristiques que l’on retrouve dans le conflit colombien […] Ici au Honduras le rapport des forces n’est pas le même qu’en Colombie, ici nous sommes des civils armés d’une conscience de valeur, de vérité et nous n’utilisons rien de plus en matière d’autodéfense que de temps en temps une pierre ou un coup de bâton. Eux ont aussi leur méthode pour intervenir dans des situations comme celles-ci qui ressemble à ce qui ce passe à Gaza et dans ce secteur de Sud Jordanie.

DE: En parlant de la Colombie, quand Obama est devenu président beaucoup de gens espérait que la politique belliciste des USA allait changer radicalement. Mais ce que nous avons vu c’est la réactivation de la 4ème flotte au qui continue à voguer de l’Alaska  au Nors jusqu’à la Patagonie au Sud. Ils prétendent installer 5 nouvelles bases en Colombie, et trois d’entre elles à la frontière du Venezuela et une à la Bahia Malaga qui est à la côte pacifique entre Amérique centrale et Equateur. Rien n’indique que cette politique belliciste va prendre fin. Si Hillary Clinton avait souhaiter faire quelque chose contre le gouvernement de Micheletti, pourquoi n(ont-ils rien fait d’autre que d’enlever les visas de 4 fonctionnaires de ce gouvernement, ce sont des actions cosmétiques. Ou comment faut-ils les considérer ?

AP: Ce que dit Obama reflète une réalité et ce que font ses plus proches collaborateurs ou ce groupe connu comme les faucons, c’est un autre discours et une autre pratique. Ceci donne une lecture qui considère qu’Obama affronte un conflit similaire à celui qu’affronte d’autres gouvernements en Amérique Latine. Il pourrait y avoir des coups d’états également en Equateur, en Bolivie, au Nicaragua, à El Salvador. On peit égélement penser que aux USA aussi tôt ou tard, il pourrait y avoir un coup d’étatce sont des choses inimaginables qui pourraient devenir une réalité.

D’un autre côté, une autre lecture du conflit est possible et cette lecture pourrait être que les plus proches d’Obama lui vendent l’idée que c’est l’occasion de retrouver son rôle de gendarme en Amérique latine. Parce que nous avons demandé qu’il ne fasse pas que retirer des visas, nous lui disions presque qu’il y avait une intervention militaire similaire à celle qui c’est produite en Haiti, et cela alors qu’il est bien possible que le gouvernement d’Obama prétende se donner du prestige à travers une situation comme celle-ci.

Je suis certains que si les marines interviennent au Honduras ils seront applaudit par un tas de gens  qui ne verront pas que nous ouvrons la porte pour de futures interventions en Amérique Latine

Ce sont des détails du scénario. Il est clair que si c’est à cela que pense Obama, il ne va pas le faire maintenant, cela il va attendre qu’il y ait des élections au Honduras et ainsi écarter tout à fait la possibilité que le Président Zelaya de céder à la pression sociale qui exige la création d’une assemblée constituante.

 

traduction presque intégrale de l'article de Cuba debate

Comandos israelitas con experiencias de Palestina y Colombia capacitan a las FF.AA. de Honduras (+ Audio) | Cubadebate

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3 août 2009 1 03 /08 /août /2009 13:15

AUTEUR:   Féministes en Résistance

Traduit par  Esteban G.



Après 27 jours de résistance des femmes et du peuple hondurien contre le coup d'État politico-militaire-économico-religieux dans ce pays, différentes organisations de femmes et de féministes du Nicaragua, du Guatemala, du Honduras, du Salvador et de l’État espagnol nous sommes réunies pour analyser et nous positionner sur ce recul et cette atteinte à la liberté, la justice et les processus démocratiques naissants dans la région, nous dénonçons :

 


  • Le terrorisme exercé à partir du gouvernement putschiste, dont les actes violents génèrent l'impunité face à la violence contre les femmes.

  • Les menaces et les persécutions des camarades, Féministes en Résistance, car elles élèvent leur voix face à l'injustice.

  • Le silence sur les déclarations des femmes en lutte, instauré par les médias massifs du pays, dominés par l'oligarchie.


  • L'alliance entre les hiérarchies des Églises, les partis politiques traditionnels, les médias massifs, l'oligarchie, les militaires et les policiers, contre le peuple du Honduras.

  • L'ingérence des hiérarchies des églises dans les affaires politiques, qui brise le mandat de laïcité de tout État démocratique, de même qu’ils violentent constamment le corps des femmes.

  • L'imposition des intérêts des transnationales et de l'oligarchie nationale et internationale, contre les décisions souveraines du peuple, en utilisant les militaires pour faire plier le caractère institutionnel de l'État hondurien, comme ils l’ont fait tant de fois par le passé…



En conclusion, en tant qu’organisations signataires nous EXIGEONS:

1. De nos gouvernements, de l’Organisation des Nations Unies, de l'Organisation des États d’Amérique (OEA), de l'Union Européenne (UE) et du Système d'Intégration d'Amérique centrale (SICA) d’avoir des positions claires, fermes et des actions réelles - économiques, commerciales et politiques - afin de parvenir à la rapide réinstauration du gouvernement constitutionnel.

 


2. Que la sécurité du peuple hondurien soit garantie, en utilisant les outils juridiques internationaux contre les putschistes honduriens.

3. L’arrêt de la militarisation de ce processus et l’usage de la violence par les forces de sécurité du Honduras.

4. La réinstauration immédiate du gouvernement constitutionnel légitimement élu en tant que seule issue légale et juste.

Avec ces exigences, nous RÉITÉRONS notre soutien à toutes les actions et communiqués qui sont effectués à partir de l'articulation de FÉMINISTES EN RÉSISTANCE, et nous invitons le mouvement populaire de nos pays à faire connaître, à considérer et à accompagner les luttes des femmes.

NOUS SOMMES TOUTES LE HONDURAS. FÉMINISTES EN RÉSISTANCE.

    San Salvador, le 24 juillet 2009

 



Source : les auteures : « Somos todas Honduras. Feministas en resistencia »

Article original publié le 30 juillet 2009.

Sur l’auteur

Esteban G. est membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur, le réviseur et la source.

URL de cet article sur Tlaxcala : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=8265&lg=fr

 

 

 



AUTEUR:   ACSUR-LAS SEGOVIAS

Traduit par  Esteban G.



Camarades

Les forces de police et militaires qui se trouvent dans l’un des 24 postes de contrôle et de rétention positionnés entre la sortie de Tegucigalpa et Las Manos à la frontière avec le Nicaragua, ont arrêté 24 femmes avec leurs enfants.

 


Comme m’a informé une journaliste qui se trouve détenue dans la Communauté d’Arenales, et faisant partie d'une délégation des droits humains la COFFADEH (dans laquelle participe également Ellen Verryt, de Solidarité Mondiale) il y a au moins 500 personnes dans ce poste de détention, parmi elles, se trouvent la première dame du pays Xiomara Zelaya et 3 députés de l'Unification Démocratique (Silvia Ayala, César Ham et Marvin Ponce).

 


La police est sous le commandement des militaires et tous sont armés, de cuirasses, de bombes lacrymogènes et autres. Dans la zone, elle a pu également apercevoir des francs-tireurs. Une voisine de la Communauté a préparé des repas à certaines de ces personnes, mais ensuite les militaires ont ordonné de fermer le seul point de vente qu'il y a dans la zone, et par conséquent une bonne partie de ces gens est restée sans manger et tous sont à la merci des intempéries.

 


La délégation des droits humains a sollicité le chef du poste, un lieutenant colonel au nom de Amaya, de les autoriser à passer car ils avaient une information que plus avant de ce poste il y avait des personnes blessées, malgré cela, il leur a signifié qu'il ne les laisserait pas passer. Les députés retenus ont insisté et il leur a répété que personne ne franchirait cette limite.

 


Cela fait deux heures que le régime putschiste a décrété le couvre-feu dans tout ce département de 6 h du matin à 6h le lendemain au soir, et par conséquent, tou(te)s les hondurien(ne)s dans la zone seraient donc détenus et captifs pendant 30 heures consécutives.

La principale préoccupation, selon les mots de la journaliste, est qu'ils mettent en œuvre « le Plan BJ » (plan billy Joya -1) qui consiste en une guerre psychologique, un siège médiatique et mercenaire. Elle nous a aussi informé que la Ministre du Travail, Maira Mejía est détenue dans une cellule dans la ville de Choluteca, au sud du pays également à la frontière avec le Nicaragua, 8 autres personnes aussi sont détenues avec elle.

 


Nous envoyons ce message de dénonciation pour que les organisations des droits humains qui sont à l’extérieur du Honduras puissent de quelque manière nous aider dans cette situation.

Note : 


1 Billy Joya
Tortionnaire et commandant des escadrons de la mort.
Il a été nommé ministre conseiller du président putschiste Roberto Micheletti
par le gouvernement de facto.

 



Source : délégation d’ACSUR : Desde Danlí, cerca de la frontera con Nicaragua”

Article original publié le 30 juillet 2009.

Sur l’auteur

Esteban G. est membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur, le réviseur et la source.

URL de cet article sur Tlaxcala : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=8267&lg=fr

 

 

 

Vendredi 31 juillet 2009


Jeudi 30 juillet , brutale répression de la police et de l'armée sur des manifestants du Front de Résistance contre le coup d'état qui bloquaient une route à 6 km de la capitale.

Les manifestants ont été attaqués et poursuivis pendant plusieurs km par hélicoptère et se sont fait tirés dessus comme des lapins par des tirs de balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes, 26 blessés, dont un  à la tête et 80 arrestations.




Les putschistes sont d'autant plus violents que l'étau se ressère autour d'eux.

Le président Zelaya ne lache pas un pouce de terrain et prépare son retour au Honduras.

Honduras : Zelaya déclare que son retour imminent sera pacifique

Zelaya annonce la formation d'une armée de résistance pacifique

Zelaya rencontre une délégation américaine pour chercher une solution à la crise au Honduras





Les Etats Unis bougent un peu, ainsi ils ont révoqués les visas diplomatiques de plusieurs membres du gouvernement putschistes, dont celui de Micheletti, celui-ci n'est pas reconnu comme président , seul Manuel Zelaya est le président du Honduras a réitéré les EU.
Hier, l'ambassadeur des Etats unis au Honduras a rencontré Zelaya ce qui a provoqué la colère de Micheletti.

Grâce au courage et à la détermination de Zelaya et de son peuple qui ne désarment pas, du soutien actif des pays de l'Alba, de la position hunanime de l'ensemble de la communauté internationale, la peur tout doucement va changer de camp...

Marie
Par cuba si lorraine - Publié dans : Amérique Latine - Communauté : Cuba Si Lorraine

 

 

SOURCE : l'ordinateur ne veut pas m'afficher l'historique, voici donc le nom du blog où j'ai trouvé ces articles : Cuba Si Lorraines


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1 août 2009 6 01 /08 /août /2009 16:11

 




Roger Abraham Vallejo, le professeur touché à la tête est mort après trois jours de coma. Une victime de plus à porter à l'actif des dictateurs et des forces de répression qui sont à leur service

 


Une culture de la résistance se développe au Honduras où les mobilisations se poursuivent avec d'autant plus de détermination que le répression de jeudi à fait la preuve qu'aucune liberté, aucune dignité, aucune sécurité que ce soit ne serait jamais possible pour le peuple soumis à une dictature militaire qui lui manifeste le plus grand mépris et une indifférence totale au souffrance que ce régime génèrent pour les plus pauvres de ce pays qui est un des plus pauvres d'Amérique latine.

 



Les conditions de travail, sous payée avec des 12 heures de travail par jour au service des bananiers, l'utilisation de produits toxiques qui provoquent des maladies de reins, de poumons, des cancers autant de choses auxquelles Zelaya voulait mettre un terme au grand dam de l'oligarchie.

 



Mais le peuple ne se bat pas tant pour Zelaya que pour que continue le mouvement qui lui ouvrait de nouveaux droits qui aurait permis l'amélioration de ces conditions de vie et la dignité que donne la possibilité de prendre part à des décisions politiques qui vous concerne.

 



Le peuple s'est réveillé et il ne pliera pas car ce faisant il s'exposerait à une répression permanant plus forte que celle qu'il peut subir lors des dispersions violentes de manifestations. Le peuple hondurien sait que ce n'est que restant unis, déterminé et debout face à l'ennemi qu'est le gouvernement de fait, dictature militaire et médiatique qu'il a une chance d'échapper au retour de la situation de terreur qui fut celle des années 80 et dont certains protagonistes se retrouvent à des postes de pouvoir dans cette dictature usurpatrice du pouvoir légitime qui plus encore que celui de Zelaya est le sien.

 


En plus le peuple hondurien a pris conscience de l’ingérence étrangère sans laquelle ce coup d’état n’aurait pus se produire et la dictature se maintenir, non seulement ingérence qui ne fait plus aucun doute de la part des USA qui a jouer un sale rôle de pseudo-diplomatie pour que la dictature s’installe en minimisant les capacité de résistance du peuples, mais ussi celle d’une internationale de ce que l’oligarchie comprends de pire comme éléments d’extrême droite qui s’en prend à tous les peuples en lutte d’Amérique latine (et d’ailleurs) dans le but d’installer la dictature du marché néolibéral à l’échelle planétaire.

 



Aujourd'hui se déroule une nouvelle journée d'action, hier et avant hier le pays était en grève générale.
Les thèmes d'aujourd'hui sont politiques et culturels et les artistes se sont mobilisés pour faire de cette journée et de celle de demain un succès, sous forme de 48 heures de spectacles permanent.

 



Après la violente répression de jeudi, 2 personnes sont encore hospitalisées : le professeur Roger Vallejo qui a été atteint d’une balle dans la tête et le candidat indépendant aux élections présidentielles Carlos H. Reyes qui souffre de lésions à la tête et d’un bras fracturé.

 



La présence policière et militaires reste massive. Et Xiomara Zelaya qui est rentrée à la capitale se mêle aux manifestation stigmatisant la violence brutale de la répression contre un mouvement pacifique. Les manifestants affirment qu’ils ne cesseront leur combat que lorsque Zelaya reprendra ses fonctions, qu’ils veulent voir des golspistas jugés et châtier et qu’ils ne renonceront pas au référendum pour que se tienne une assemblée constituante.

 


La résistance organisée continue à prôner la lutte pacifique, le calme et la patience. Pendant que Zelaya depuis le Nicaragua continue à organiser son retour qu’il veut opérer dans le calme, en paix et sans violence.

Ici un lien vers une vidéo des manifestations d’hier à Tegucigalpa : YouTube - Honduras de pié! Miles marchan contra el golpe y por la Asamblea Nacional Constituyente

 


 

S’il n’y a pas eu de répression hier à Tegucigalpa, les forces de répression ont procédé hier à une cinquantaine d’arrestations dans le département de Santa Rosa Copan  où le manifestants bloquaient une route panaméricaine, à la frontière du Guatemala.


 


Si ceux qui se prétendent résistants ici avaient la moindre cohérence, nous serions des centaines de milliers dans différentes villes, dans différents pays à nous réunir chaque semaine pour faire pression sur nos gouvernement pour qu’ils manifestent plus de cohérence dans leur condamnation du coup d’état que ne le fait le gouvernement US qui n’est cohérent qu’avec cette volonté qu’il manifeste d’imposer à la planète la dictature du marché et aux individus les règles d’une implacable compétitivité interpersonnelle.

 


J’ai épluché quelques discours d’Obama cette semaine et nul doute que ceux qui les écrivent connaissent à fond leur métier, mais n’empêche c’est toujours la même réthorique qui nous ramènent aux mêmes principes de l’implacable concurrence et d’une suprématie du marché qui doit installer son gouvernement global par l’intermédiaire du leadership étasuniens.

 


 

Le mépris raciste sévit parmi les forces de répressions honduriennes qui ont démontrer leur xénophobie en pratiquant des arrestations arbitraires d’étrangers mais qui aussi ne se gênent pas pour insulter les indigènes et les afro-honduriens.

 

 


Leur comportement à l’égard de la commission des droits humains n’arrangent en rien la position des golpistas qui ont commis une grossière erreur vis-à-vis de la communauté internationale en empêchant par la force que ce tienne la conférence de presse qui devait présenté le contenu de ce rapport (voir la traduction résumée que j’en ai fait)

 


Des pays européens, seule l’Espagne adopte une position cohérente, non seulement en ce qui concerne la crise au Honduras condamnant clairement le coup d’état et faisant pression sur les autres pays de l’UE pour qu’ils en fassent  autant, mais reconnaissant aussi l’installation des bases militaires US en Colombie pour ce qu’elle est : un acte de malveillance contre le Venezuela.

 


L’Europe sombre dans la décadence alors que se lève avec conscience et détermination les peuples d’Amérique Latine après 500 an de colonisation et que l’Espagne qui porte encore les traces du franquisme semble prête aussi à se mobiliser pour empêcher le retour du fascisme au pouvoir.

 




 
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1 août 2009 6 01 /08 /août /2009 12:44



Après un mois de coup d'état au Honduras, le champ de bataille se définit avec plus de clarté. Au début de la crise, le 28 juin dernier, il paraissait y avoir un accord unanime de tous les gouvernements d'Amériques pour condamner ce coup d'état, pour chasser le gouvernement de fait et réclamer la restitution immédiate et inconditionnelle de président constitutionnel Manuel Zelaya. Néanmoins, les jours, les semaines s'écoulant, l'unanimité s'est dissoute à travers les manoeuvres diplomatique des USA pour inscrire le conflit dans leur traditionnelle stratégie impérialiste.

 

 

 


La politique étrangère des Etats-Unis en Amérique Latine semble suivre deux voies : une basée sur la rhétorique du président Barack Obama en faveur d'une nouvelle relation avec notre Amérique, respectueuse de sa souveraineté et de son autodétermination et une autre basée dans la perpétuation des mêmes pratiques expansionnistes et interventionnistes du Pentagone, du Département d'Etat et des services de renseignement yankees.

 

 


Dans le cas du Honduras, la rhétorique d'Obama brille pas son manque de substance et son inconséquence face à la force accablantes des méthodes préconisées par la diplomatie de son gouvernement, avec son arrogance impériale de toujours. Pour celle-ci, l'objectif le plus important n'est pas de mettre en œuvre l'impératif normatif établit unanimement par l'OEA pour que le président constitutionnel soit restitué immédiatement et inconditionnellement dans ses fonctions mais d'isoler les pays adhérents à l'ALBA (Alternative Bolivarienne des Peuples de Notre Amérique), initiative menée par le Venezuela Bolivarien de Président Hugo Chavez Frias et qui réunit, entre autres, Cuba, la Bolivie et le Nicaragua, pays tous définis comme ennemis sous la politique extérieure antérieure du président George W. Bush et, selon tous les indices, également par le gouvernement de Obama.


 

 


Dans la mesure où le Honduras, sous la présidence de Zelaya, avait rejoint l'ALBA, cela a suffit pour que la politique extérieure Etasunienne se soit donné la tâche de promouvoir activement une solution au conflit, qui, par tous les moyens mis en pratiques, légitime le projet des auteurs du coup d'état hondurien de mettre fin au programme de changement prévu par son gouvernement légitime].


 

 


  La dualité qui caractérise la politique extérieure du gouvernement d'Obama montre, d'un côté, un gouvernement qui se propose comme conciliateur quoique tolérant toutes les forces à l'intérieur des structures du pouvoir à Washington qui continuent à préconiser et pratiquer, de mille et une manières, ouvertes et occultes, les mêmes politiques de rapports de force de toujours. C’est la politique "de la carotte et du bâton" que déjà Obama avait annoncé lors de sa campagne électorale.

 

 


 

 

Qu'il soit soumis aux pressions des réalités de la gouvernance, dans le contexte d'une structure complexe d'un pouvoir impérial que manifestement il ne domine pas ou qu'il agisse convaincu que lui revient la mission de rétablir le leadership mondial de Washington, à une époque où il se trouve considérablement réduit, peu importe. Les résultats sont identiques : la perpétuation néfaste de politiques interventionnistes des Etats-Unis qui sont définies strictement à la mesure de leurs intérêts stratégique impériaux, en méconnaissance totale de la volonté souveraine exprimée par nos peuples.


 

 


Hillary Clinton qui est la principale personne chargée de la diplomatie d’Obama, a proclamé clairement que » la question n’est pas de savoir si les USA peuvent ou doivent assurer le leadership, mais comment ils doivent diriger le 21ème siècle. » Et elle abonde en ce sens que « les USA ont l’opportunité et une profonde responsabilité d’exercer un leadership américain  pour résoudre les problèmes en accord avec d’autres. C’est le cœur de la mission de l’Amérique dans le monde actuel. » En fait, les USA se proposent, pour le meilleur et pour le pire, a exercer leur hégémonie sur le nouveau monde multipolaire qui se constitue.


 

 

 


A partir de là, Clinton est passée d’une timide condamnation des auteurs du coup d’état à repousser l’échéance du retour effectif de Zelaya au Honduras et de sa restitution dans ses fonctions avec toutes ses prérogatives constitutionnelles. Sa stratégie d’un appui voilé aux auteurs du coup d’état se manifeste à travers la gestion médiatrice du président du Costa-Rica Oscar Arias, qui s’est malheureusement compromis à servir d’instrument grossier de la diplomatie yankee. Jusqu’à ces jours derniers où il a eu l’impudence de déclarer publiquement que ce fût une erreur de Manuel Zelaya de vouloir intégrer le Honduras à l’ALBA.


 

Ces faits furent dénoncés lundi passé, 27 juillet dans l’éditorial d’un périodique mexicain La Jornada  pour qu’est devenu évident à présent « le rôle d’Oscar Arias s-de protection diplomatique du régile de fait implanté [au Honduras], il est patent que qu’alors que les diplomacies des nations latino américaines ont confié à ce mandataire une tâche de gestion pour négocier les termes du retour de Zelaya à la présidence du Honduras, Arias a outrepassé ses attributions et formulé un plan – qu’il a dénommé Déclaration de San José – qui concédait des bénéfices injustifiés et immérités à ceux qui sont, en accord avec les droits international et hondurien, des délinquants : la participation à un gouvernement d’unité nationale, la suspension définitive de la consultation populaire que le président constitutionnel prétendait réaliser autour de la réélection.



 


[Ce plan] fût une bouffée d’oxygène  pour ce régime bâtard encerclé, lesquels s’enhardirent jusqu’à refuser la proposition. Le éditorialistes de  ce prestigieux quotidien vont remarquer : Il faut prendre en compte que plus que l’inadmissible perpétuation de ce gouvernement bâtard hondurien, ce qui se profile à offrir une récompense politique et institutionnelle à des auteurs de coup d’état,   c’est la voie ouverte à un précédent néfaste pour l’avenir des démocraties de l’hémisphères, il est donc indispensable d’empêcher que prolifère des secteurs politiques qui seraient tentés d’utiliser la force militaire institutionnelle pour accéder au pouvoir.


 


Face aux manœuvres de Washington, le Mercosur a exprimer fermement sa reconnaissance de Zelaya et avertit qu’il ne reconnaîtrait pas la validité d’élections convoquées par les auteurs du coup d’état et que prétendait valider la proposition Arias-Clinton. Le document signé par les président participant à l’Assemblée de Asuncion exprime leur rejet et quelque mesure unilatérale que ce soit qu’adoptera le gouvernement de fait et exige la restitution immédiate et inconditionnelle de Zelaya.

 

 

 


Dans un  acte percutant de rejet commun, les pays de Mercosur ont prévenu qu’ils n’accorderaient aucune valeur qu’ils n’accorderont aucune valeur aux actes unilatéraux du gouvernement de fait du Honduras, ni non plus à des élections qui seraient organisées par ce gouvernement. La proposition est venue de la présidente argentine, Cristina Fernandez, qui a soutenu durant la session ; « Nous ne pouvons tolérer ce qui serait une fiction de la part d’un gouvernement t de fait qui a destitué un gouvernement démocratique, qui ensuite se compromet à convoquer des élections  que nous devrions reconnaître comme ayant  une valeur comme processus électoral postérieur [à ce coup d’état] »

 


« Il est important d’aborder la question sans discours enflammés, sans agressions, mais si, avec beaucoup de détermination et d’une manière précise, et aussi nous devons condamner toute tentatives de ce que nous nommons « golpes benevolos » , qui impliqueraient la destitution à travers une gestion militarisée d’un régime constitutionnel et après un temps [le nouveau régime] convoquerait des élections –qui sans doute tiendraient  en présence de nombreux délégués internationaux – et de cette manière légaliserait ce qui constitue un coup d’état et reviendrait à concéder la dévalorisation de la Charte Démocratique de l’OEA et ferait une fiction des clauses démocratiques de notre Mercosur » remarque Fernandez.


 


Après son intervention, la présidente argentine s’est entretenue téléphoniquement avec Zelaya qui l’a remerciée pour ses paroles. Zelaya se trouvait toujours au Nicaragua, et préparait le brève incursion qu’il fit en territoire hondurien avant de régresser de l’autre côté de la frontière, où il a établit une base d’opération  à Octal, un lieu contigu à la frontière de son pays., d’où il organise son retour dans son pays en coordination avec les forces internes d’opposition au coup d’état.


 


De son côté, le président du Paraguay, Fernando Lugo, c’est exprimé dans cette même assemblée, clamant que : « Le Honduras est une blessure qui saigne », il ajoute que « ce coup d’état ne restera pas impuni. ». De même, le président brésilien Luis Iniacio Lula da Silva fut percutant : « Ce qui ce passe au Honduras est une intolérable régression de la démocratie qui ne peut être tolérée et avec laquelle il faut être intransigeants. » 




Quant au président bolivien Evo Morales il s’est chargé de dénoncer la double face de l’intervention du gouvernement d’Obama dans la crise hondurienne et l’existence aux Etats-Unis de forces de droite qui soutiennent activement les auteurs du coup d’état.

Ce sont ces deux visages de Washington qui ont conduit Zelaya dimanche passé à réclamer que les USA s’affrontent avec force aux golpistas. « Qu’ils arrêtent d’éviter le thème de la dictature pour que l’on sache qu’elle est réellement la position des USA vis-à-vis de ce coup d’état. » affirma Zelaya.


 


El autor es Catedrático de Filosofía y Teoría del Derecho y del Estado en la Facultad de Derecho Eugenio María de Hostos, en Mayagüez, Puerto Rico. Es, además, miembro de la Junta de Directores y colaborador permanente del semanario puertorriqueño “Claridad”.

 Carlos Rivera Lug

 


 

 


 

 

Source : Jovenes despiertos (jeunes éveillés) Las dos caras de Obama en Honduras « JÓVENES DESPIERTO

 

 

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31 juillet 2009 5 31 /07 /juillet /2009 13:34




18 heures
Micheletti annonce qu'il s'oppose absolument à la restitution de Mel Zelaya.
De plus en plus il semble que l'oligarchie cherche à déclencher une guerre civile. une belle bande d'ordures qui n'ont aucun respect de la dignité humaine, de la vie.
Le pays est en grève générale depuis hier.
Xiomara Zelaya est revenue à Tegucigalpa (je n'en sais pas plus)
Il faut arrêter la répression sauvage, les assassinats se multiplient, les blessés, les incarcelations aussi et le pays vit une catastrophe humanitaire car l'économie s'écroule.
La répression sera dorénavant systématique annoncent les forces de "l'Ordre".
e, ce qui concenre le professuer blessé à la tête, les médecins disent qu'il n'y a aucun espoir car la masse cérébrale est atteinte.
La dictature s'intensifie et le peuple hondurien est sacrifié sur l'autel de l'oligachie




Un professeur touché à la tête par une balle se débat entre vie et mort, 25 blessés et 88 arrestations hier à Tegucigalpa. La répression  violente hier d'une manifestation pacifique a été la plus brutale depuis le coup d'état. Les forces de répression ne se sont pas contentées d'utiliser des balles de caoutchoux, elles ont aussi tirer à balles réelles.
les forces de polices circulaient dans les couloirs des hopitaux, repéraient les leaders, elles ont même fait irruption dans la salle où était opéré le professeur touché à la tête après avoir menacé de mort ses compagnons qui attendaient dehors. Ce que redoutent les résistants c'est que se reproduisent des actes qui ont eu lieux dans les années 80, quand les blessés étaient enlevé des hôpitaux vivants et déclarés morts pour ne plus reparaïtre.
L'ambassadeur des USA au Honduras s'est rendu à Managua pour rencontrer Zelaya alors que Goriletti appelait une commission de dialogue entre toutes les "forces" du Honduras.



Les personnes arrêtées dont des enfants ont été conduites par la police dans une maison particulière.
Parmi les personnes arrêtées plusieurs dirigeants des mouvement sociaux, d'autres ont subi les coups de matraques. Quand aux lacrimogènes elles étaient lancées depuis un hélicoptère.
La répression était vraiment féroce, des vitres de voitures et des vitrines de magasins ont été brisées par les forces de l'Ordre.
Le dirigeant du front de résistance et candidat indépendant à l'élection présidentielleCarlos H; Reyes à lui aussi été arrêté.Il souffre d'une blessure de balle à l'oreille et a un bras fracturé. Il est toujours à l'hôpital.



Les caméras étaient systématiquement détruites et des journalistes y compris des journalistes internationaux n'ont pas été épargné par les matraques.
Dans différentes régions du pays des faits similaires ce sont produits.Après la violence des privations d'eau, de nourriture et d'abri, la torture et l'assassinat d'un jeune manifestant à Paraiso, la répression a monté de plusieurs crans de vioence alors que les manifestations restaient pacifiques.
Le peuple du Honduras appelle à la solidarité internationale, à faire pression sur nos gouvernements pour qu'ils sanctionne la dictature. Le pays est à présent en grève générale, mais is les choses continuent en ce sens, il est clair que la situation va dégénerer en guerre civile. Chaque emprisonnement, chaque blessé, chaque assassinat rend le situation plus irréversible et jamais ce peuple qui se bat depuis un mois pour sa dignité n'admettra que les golpistas restent impunis.



Un seuil de violence a donc été franchit par les forces de répression qui jusque là se contentait de surveiller de près les manifestants. La résistance va elle aussi envisager d'autres stratégies car il est évident que des instructions ont été donné pour démanteler les mouvements sociaux dans tous le pays. La dictature n'hésite pas a fabriquer de faux documents pour incriminer les dirigeants du mouvements.



Les récits des personnes qui ont subi la répression, ceux des témoins, les images qui montrents les évènements sont accablants pour le régime usurpateur du pouvoir qui est une dicature militaire et médiatique qui nous ramène à une époque que nous pensions révolue.
Les détenus témoignent dont des mineurs également des conditions de détention, il sont frappés et maltraités.t,

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