9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 16:52

 

  Suite de Honduras, de quel côté sont les Etats-Unis? 1 - Le blog de Anne Wolff

Comment le coup d’état militaire a-t-il influé sur tout ceci ? Additionnez la corruption rampante de l’état hondurien, le crime qu’il débride et couvre, sa répression brutale des opposants, et il apparaîtra qu’il est impossible que la culpabilité de la situation incombe exclusivement au narcotrafic et aux gangs.  Le crime organisé et le trafic de drogue est intrinsèquement lié au régime criminel de Porfirio Lobo et des oligarques honduriens.

Finalement, l’alliance entre les USA et un régime aussi brutal et antidémocratique que celui du Honduras a fait l’objet d’un questionnement à Washington. Howard Berman, le démocrate au sommet de la hiérarchie dans le Comité des Affaires Etrangères de  la Chambre des Représentants, envoya en novembre une lettre à la secrétaire d’état Harpie (désolée NdT) Hillary Clinton. Dans celle-ci, il demandait si les USA étaient en train d’armer un régime dangereux en Amérique Centrale. 94 membres de la Chambre, incluant de nombreux leaders démocrates ont signé le 9 mars une lettre patronnée par le représentant Jan Schakowsi dans laquelle est demandé– spécialement eu égard à la situation de la vallée de Aguan – la suspension de l’aide militaire et policière au Honduras. Le 5 mars, 7 sénateurs avaient signé une lettre présentée par Barbara Mikulski, dans laquelle était exprimée une préoccupation pour l’augmentation des violations des droits humains dans ce pays.

Non que le Congrès se soit levé rapidement avec un démarrage sur les chapeaux de roues. Les Activistes du Secours Rouge du Honduras et leurs alliés sont venus insistant pendant trois ans sur ce thème, obtenant un appui au niveau de la base et faisant pression pour être écoutés à Washington et au Honduras. (Eclaircissement : l’auteure de l’article est membre de ce réseau). Le Département d’Etat a reconnu qu’il existe des  « issues » (Problèmes ? NdT) de droits humains au Honduras et que l’appareil de sécurité de l’état est en crise, mais jusqu’ici n’a pas dénoncé l’administration de Lobo pour répression et corruption. L’ambassade US à Tegucigalpa à répondu aux doléances exprimées par des militants des droits humains pour qu’une enquête soit menée concernant le CAM pour des activités en tant  qu’escadrons de la mort disant que « malheureusement, la capacité des autorités hondurienne pour faire valoir la loi est limitée » et que le gouvernement US aide son pair centraméricain à « améliorer ces capacités. »

Comme justification de leur appui au gouvernement du Honduras, les fonctionnaires US soutiennent que celui-ci a besoin que les USA l’aide à régler ses problèmes. Etant donné la claire absence de volonté de changement manifestée  par Lobo et son gouvernement, cette justification, est pour le moins, ingénue. Le vice-président Jo Biden affirma durant sa récente visite au Honduras que « les USA étaient absolument engagés à continuer à travailler avec ce pays pour gagner la bataille contre le narcotrafic ». Invoquant l’Initiative de Sécurité Régionale pour l’Amérique Centrale, Biden promit d’augmenter les fonds pour aider militaires et policier dans la frileuse aide de 107 millions de $.

La visite de Biden se produisit au milieu d’une montée de critiques contre la politique anti-drogue des Etats-Unis. Le président de Colombie Juan Manuel Santos et Otto Père Molina du Guatemala se prononcèrent publiquement en faveur d’une dépénalisation de la consommation de drogues, dénonçant l’échec des politiques militaires impulsées par  Washington

Quelles sont les causes de la politique agressive de l’administration Obama ? Les Usa considèrent depuis longtemps que le Honduras, sont état client le plus captif d’Amérique Latine, est d’une grande importance stratégique régionale. De même que durant la décade de 1980, quand  il servit de bases pour les opérations de guerre contre le Nicaragua, ce pays est un centre idéal pour les opérations militaires en Amérique centrale. L’année passée, il reçut plus de 50 millions de $ en contrats du Pentagone, incluant 24 millions pour transformer les baraquements  de la base aérienne de Soto Cano, élevés en 1954, en  installations permanentes. La valeur stratégique de cette unité réside dans ce qu’elle est l’unique base aérienne entre les USA et l’Amérique Latine. En 2011, 62 % des fonds attribués par le Ministère de la Défense à l’Amérique Centrale aboutirent au Honduras.

Les intérêts des entreprises US sont également énormes. Elles embrassent des investissements dans les secteurs miniers et hydroélectriques, les opérations bananières de Dole et Chiquita (qui emploient 11 000 personnes et sont en expansion) et les manufactures de vêtements, pièces automobiles et autres éléments, qui donnent de l’emploi à 110 000 personnes, inclus les 3 000 travailleurs de la fabrique de système de distributions électrique de Lear de San Pedro Sula.

De fait, le coup d’état militaire rendit possible ce que les Honduriens appellent « le second coup d’état », un agenda économique d’investissement transnational opérées par les élites du pays, qui aujourd’hui ont les mains libres pour faire ce qu’elles veulent.  Au sommet de leurs priorités se rencontrent la privatisation des fonctions publiques basiques. Au congrès il y a un projet de loi pour privatiser les systèmes d’électricité, l’eau courante et les ports. En attaque ouverte aux puissants syndicats d’enseignants, le congrès a approuvé en mars de l’année passée une  loi qui ouvre la porte à la privatisation de toutes les écoles du pays.

Cet agenda comporte l’assaut sur les droits du travail. En novembre 2010, entra en vigueur une loi qui encourage les employeurs à transformer des emplois permanents en emplois temporaires ;  sous ces nouvelles conditions de droit du travail, les travailleurs perdraient leur droit aux soins de santé et à s’organiser en syndicats. Une plainte présentée sous l’égide de l’Accord Centraméricain de Libre Commerce (CAFTA) par AFL-CIO devant le département d’état des USA en mars, décrit une série de violations systématiques des droits du travail les plus élémentaires depuis le renversement de Zelaya. Ces violences incluent le renvoi de centaines de travailleurs pour avoir essayé d’organiser des syndicats, le non-paiement de salaires minimums et même de tout salaire, point. Les travailleurs Honduriens, conclut le document, ont pâti d’une réduction de leurs droits qui sont ignorés et violés en toute impunité.

Autre exemple encore plus extrême des abus est la loi dite de « villes modèles », approuvées en juillet de l’année passée. Cette loi permet la création de sones économiques autonomes dans lesquelles la constitution et les lois du Honduras n’auront pas cours, ni non plus les plus élémentaires règles du contrôle gouvernemental. Dans ces dites sones, les investisseurs transnationaux opèrent de fait comme des états indépendants. (Tiens, tiens, même modèle pour Euro-Véga en Espagne ! NdT)

La politique du département d’état US envers l’Amérique Latine  est toujours conduite aujourd’hui par des experts de l’époque de Georges Bush, qui travaillent en étroite collaboration avec la droite Cubano-américaine. Les leaders de celle-ci, à leur tour ont célébré le coup d’état au Honduras comme un succès qui marque le retrait des gouvernements démocratiques de gauches et centre-gauche, qui sont arrivés au pouvoir dans toute l’Amérique Latine, durant les quinze dernières années. Se faisant écho de ces raisonnements, le candidat républicain Mitt  Rommey critiqua Obama, en décembre pour son appui supposé à Zelaya durant le coup d’état. « Pendant que le Honduras voulait virer sont président pro-marxiste, notre président l’appuyait » disait Rommey.

La responsabilité finale, toutefois, revient au président Obama et à la secrétaire Clinton, qui sont en train d’utiliser le Honduras pour réaffirmer le pouvoir des USA dans l’hémisphère Sud.

Vivant sous les fusils US, les Honduriens ont dénoncé une récente militarisation de leur pays. Dans un article durissime intitulé  « Obéissance », Cofadeh répondit à la visite de Biden en déclarant ; »La guerre contre les drogues n’est qu’un prétexte pour étendre l’occupation militaire US dans le pays et pour bloquer la vague de changement politique impulsée par la résistance nationale »

Après avoir supporté trois ans de répression, les militants de cette vague de résistance montrent quelques signes de fatigue. Toutefois les gens continuent à protester dans les rues, ce qui demande beaucoup de courage, étant donné que les marches sont réprimées, au moins par des gaz lacrymogène et des matraques. Rien que dans la dernière semaine de mars, les conducteurs de bus et taxis, lesbiennes et gays, travailleurs des usines d’énergie, professeurs et élèves ont manifesté sur la voie publique. Un peu avant, un autre groupe avait occupé les fameuses ruines mayas de Copan pour protester contre une loi qui donne aux municipalités  le contrôle sur les sites historiques

Après le coup d’état, tous ces éléments avaient convergé dans la formation du  Front National de Résistance Populaire (FNRP). Le Front existe encore, quoique l’excitation des premières années à perdu de son brio. Ses participants incluent le mouvement indigène, les peuples afro-indigènes Garifuna (descendant des Caraïbes NdT), le mouvement des gays, lesbiennes, bisexuels et transsexuels, féministes, avocats et juges, et une myriade d’autres groupes de résistance, appuyée par une culture de médias alternatifs. Zelaya fut autorisé à rentrer au pays en mai de 2011, son épouse Xiomara Castro de Zelaya, est l’actuelle candidate présidentielle de LIBRE, le nouveau parti fondé par le FNRP. Le 1er mai, de centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour manifester dans des marches organisées par LIBRE et les trois principales fédérations syndicales.

La résistance en plus fleurit dans la culture populaire. Pour donner un délicieux exemple : dans la veillée de l’année nouvelle, les Honduriens confectionnent des figurines qui représentent toutes les choses mauvaises qui leur sont arrivées au cours de l’année qui s’achève et ensuite les brûlent de manière rituelle. La première année après le coup d’état, les figurines du dictateur Micheletti  se voyaient de toutes parts, l’année suivante, le plus représenté fut Lobo. Cette année, les manifestants ont construit des maquettes de taille réelle des autos de la police qu’ils ont remplis de mannequins qui représentait  le fils assassiné de la rectrice et son ami. D’autres maquettes montraient des tanks conduits par Lobo et l’administrateur de la corrompue entreprise nationale de l’énergie électrique. Les quotidiens honduriens ont porté ces images dans tous les coins du pays.

Pour le peuple du Honduras et ses alliés aux USA et dans le reste du monde le chemin à parcourir est très difficile. Il n’y a pas de solutions simples. Les défenseurs des droits humains, depuis Cofadeh à l’ONU et la Commission Interaméricaine des Droits Humains  ont réclamé au gouvernement qu’il prenne des mesures pour garantir les droits les plus basiques. Ils réclament également la fin de la répression politique, des gaz lacrymogènes, des écoutes téléphoniques, du harcèlement et des exécutions clandestines, ainsi que l’application de la loi et des droits du travail, l’assainissement des prisons, l’élimination des éléments criminels de la justice, de la police et de l’armée et la mise en marche d’une véritable réforme agraire.

Comment se feront ces changements, si le président Lobo et le congrès, intimement liés au trafic de la drogue et au crime organisé – et abrités derrière le parapet des USA -  n’ont pas la volonté politique le les mettre en œuvre ? Les membres de l’opposition signalent que l’unique manière c’est de reconstruire l’état hondurien depuis la base, au moyen d’une assemblée constituante semblable à celles qui ont eu lieu dans d’autres pays d’Amérique Latine dans les récentes années.

Entre temps, Cofadeh et les autres voix notables) de la société hondurienne demandent à grands cris que les USA et les autres pays suspendent leur aide aux forces armées et policières. « Arrêtez d’alimenter la bête, clamait la rectrice Julietta Castellano en novembre.

De fait nous sommes revenus aux années 80, quand le président Ronald Reagan, appuyait les gouvernements de droite contre les mouvements démocratiques de l’Amérique Latine. Les conséquences du renversement de Zelaya ont été incommensurables : comme dirait Tirza Flores Lana, une ex juge d’appel de San Pedro Sula démise ainsi que d’autres juges pour son opposition au coup d’état : « Le coup d’état a détruit la  démocratie naissante que nous étions occupés à construire avec de grands efforts au Honduras, et nous revivons le fantôme des dictatures militaires dans toute l’Amérique Latine »


Traduction française Anne Wolff

 

 

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 15:37

 

Les

Honduras : Un prêtre dénonce une agression policière

Pays Honduras
Sujets Gouvernance, Droits humains, Religion, Guerre/Conflit, Médias citoyens
Langues Anglais

 

TraductionsLire ce billet en d'autres langues:
Español · Honduras: Sacerdote denuncia ataque de la policía
English · Honduras: Priest Denounces Police Attack

Le Père Marco Aurelio Lorenzo, un prêtre catholique, a dénoncé une attaque de la police le 26 décembre 2011, “quand lui et deux Frères […] se sont arrêtés sur la route pour se reposer. […] Huit policiers ont fondu sur eux et les ont battus, au point qu'ils ont dû ensuite les emmener à l'hôpital”, rapporte Honduras Culture and Politics. Le Comité des Familles de Détenus et de Disparus au Honduras (COFADEH) condamne cette agression et les “attaques systématiques envers les citoyens [du Honduras]» par la police.

 

Source : Honduras : Un prêtre dénonce une agression policière · Global Voices en Français

 

Le Honduras en appelle à l’Église pour lutter contre la corruption dans la police

Le président hondurien Porfirio Lobo Sosa a demandé à Mgr Romulo Emiliani, évêque auxiliaire de San Pedro Sula, de venir inculquer les valeurs chrétiennes aux policiers du pays, afin de lutter contre la corruption dans la police.

Lire la suite : Le Honduras en appelle à l’Église pour lutter contre la corruption dans la police | La-Croix.com

 

Un évêque émérite candidat à la présidentielle de 2013 au Honduras

 

A lire là :Un évêque émérite candidat à la présidentielle de 2013 au Honduras | Cath.ch, le portail de l'église catholique suisse

 

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Voir également les articles de RSF sur le même sujet, à l'adresse suivante :
Quatre menaces de mort en trois jours contre une manifestante des “Journalistes pour la vie” - Reporters sans frontières

 

 

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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 16:48

 

La résistance se poursuit au Honduras, les assassinats, la répression, les  violations des droits humains également. Si le retour de Zelaya au pays renforce la résistance,  cela permet aussi de poursuivre l’ambiguïté. Si le coup d’état avait été condamné par l’ONU autant que par l’OEA, et le monde entier,  les putschistes avaient eu le soutien total du département d’état US et de la vilaine sorcière Hillary (et du fantoche Obama). Malgré donc que la situation actuelle soit la poursuite du Golpe , le retour de Mel a permis au Honduras de revenir au sein de l’OEA. Voici un article qui fait le point de la situation actuelle.

 

« Réconciliation » à la hondurienne

 

 

Par Maurice Lemoine  |  14 septembre 2011    

Signé le 22 mai dernier par l’ex-président Manuel Zelaya (renversé fin juin 2009 par un coup d’Etat) et l’actuel chef de l’Etat Porfirio Lobo, l’Accord dit « de Cartagena » était censé mettre un terme à la grave crise politique qui affecte le Honduras. Ayant pour véritable intitulé « Accord pour la réconciliation nationale et la consolidation du système démocratique dans la République du Honduras », il a permis à cette dernière d’être réadmise au sein de l’Organisation des Etats américains (OEA), le 1er juin 2011, et prétend, dans son paragraphe 5, « veiller de manière particulière au respect de la Constitution en ce qui concerne les garanties du respect et de la protection des droits humains ».

 

A lire sur « Réconciliation » à la hondurienne - Mémoire des luttes

 


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27 août 2011 6 27 /08 /août /2011 21:11

 

 

 

samedi 27 août 2011, par Primitivi

Deux ans après la destitution par la force du président Manuel Zelaya on assassine toujours aussi facilement les protestataires, qu’ils soient journalistes, représentants syndicaux ou de mouvements sociaux, professeurs ou tout simplement étudiants.

Depuis la prise de pouvoir par Micheletti, puis "l’élection démocratique" de Lobo, l’Etat et les latifundistes n’en finissent plus de tuer en toute impunité dans le petit pays d’Amérique Centrale. Cela fait longtemps que le monde a les yeux tournés ailleurs. Il faut également rappeler que les Etats-Unis ont ouvert une seconde base militaire sans que personne en dehors des honduriens n’y trouve rien à redire. Peut-être parce qu’il n’y a pas de prétrol au Honduras...

23/08/2011 Assassinat de dirigeants ruraux au Honduras

Deux dirigeants ruraux du Bas Aguán, au nord-ouest du Honduras, ont été assassinés ce week-end. Il s’agit de Secundino Ruiz Vallecillo et de Pierre Salgado, assassiné avec son épouse Reina Mejía.

Pierre Salgado et son épouse ont été assassinés ce dimanche dans leur logement du village La Concepción, à Tocoa, département de Colomb. Salgado était le vice-président du Mouvement Unifié des Paysans de l’Aguán (MUCA).

Samedi dans le même quartier Secundino Ruiz Vallecillo, président du Mouvement Paysan de Revendication de l’Aguán (MARCA) a également été assassiné. L’assassinat s’est produit à la sortie d’une banque. Selon la police, il s’agi d’un délit commun.

Mardi dernier, Porfirio Lobo président du Honduras, a décrété la militarisation du Bas Aguán [1] suite à des affrontements dans cette zone. Le mandataire a envoyé environ 600 soldats et policiers sur place.

Le conflit a commencé quand 200 paysans ont tenté d’occuper la propriété le Pas Aguán, une propriété de l’entreprise "Exportadora del Atlántico". Durant la tentative d’occupation, 6 personnes ont été tuées et 14 blessées.

Dans la région, 4 000 familles représentées par 9 organisations champêtres luttent pour récupérer les terres acquises grâce à la réforme agraire instituée par l’ancien président Manuel Zelaya. Actuellement, les terres se trouvent entre les mains de trois propriétaires latifundistes (NDT : et proches du président Lobo).

Il s’agit de Miguel Facussé, de René Morales et de Reynaldo Canales. Ces propriétaires terriens possèdent plus de 25 000 hectares de terre dans la zone du Bas Aguán.

Il faut rappeler que durant les derniers mois 11 personnes ont été assassinés dans ce conflit territorial. [2]

Après ces assassinats les organisations sociales du Honduras sollicitent l’envoi d’une commission internationale sur la zone.

Depuis 2009, environ une centaine de personnes sont mortes dans des affrontements armés entre des paysans et des agents de sécurité privée des propriétaires terriens Facussé, de Mûriers et de Canaux. (NDT : Tous ces crimes restant à ce jour impunis)

25/08/2011 Assassinat d’un étudiant au Honduras

Un étudiant hondurien de 17 ans a été assassiné ce lundi par des inconnus. Il s’agit de Nahúm Alexander Guerra. Le jeune homme participati à l’occupation pacifique d’un institut en rejet de la Loi Générale de l’Éducation.

À Santa Barbara, des représentants du Front Départemental de Résistance Populaire ont informé que Nahúm Guerra a été assassiné dnas la nuit du 22 août dernier.

Nahúm montait la garde avec plusieurs de ses camarades à la porte de leur établissement qui était occupé en signe de protestation contre la Loi Générale de l’Éducation.

A ce moment des inconnus sont arrivés à bord d’un véhicule et ont tiré contre les jeunes hommes en blessant Guerra à la poitrine et au bras.

En mars dernier, un professeur avait été assassiné après la répression policière contre une marche de protestation contra la privatisation de l’éducation au Honduras.

De la même manière il y a deux semaines, la police hondurienne a délogé huit établissements occupés par des étudiants et elle a dissous une manifestation d’étudiants sur l’aéroport de Toncontín dans la capitale.

Malgré les poursuites, le secteur éducatif du Honduras maintient les mouvements de protestations en signe de rejet de la Loi Générale de l’Éducation.

Les corporations éducatives ont dénoncé qu’avec cette réglementation le gouvernement de Porfirio Lobo cherche à privatiser l’enseignement et réduire l’investissement de l’Etat dands ce secteur. Ils considèrent cela comme une violation au droit à l’éducation.

Sources  : Agencia Pulsar "Asesinan a dirigentes campesinos en Honduras" et "Asesinan a estudiante en Honduras"

Notes

[1] Voir "Gobierno hondureño militariza zona de Bajo Aguán", en espagnol

[2] Le conflit initié par un coup de force des latifundistes date de la dictature de Micheletti et se poursuit sous la présidence de Mr Lobo. Voir les différents articles

 

Source : Honduras : deux ans après on assassine toujours aussi facilement - Primitivi

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15 août 2011 1 15 /08 /août /2011 15:40

 

 

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Par Reynaldo Henquen

Deux ans se sont écoulés depuis le putsch au Honduras, et alors que les blessures ouvertes dans cette société sont encore fraîches,  des pas sont faits sur le plan politique pour permettre aux secteurs progressistes et populaires de participer à la lutte pour le pouvoir et obtenir des transformations radicales dans cette nation centraméricaine tellement appauvrie.


Tout le monde se souvient encore du 28 juin 2009, le jour où le Président constitutionnel Manuel ZeLaya a été séquestré dans sa résidence et expulsé au Costa ARica par des militaires qui ont pris part à un complot avec l’oligarchie et qui ont été parrainés depuis Washington.


Il convient de rappeler, car souvent  “les coups” nous apprennent qu’il ne s’agissait pas du classique coup d’état dans une république bananière. C’était bien plus que cela. Nous avons assisté au premier acte d’une contre offensive impériale pour “mettre de l’ordre dans une région où les forces progressistes faisaient des progrès indubitables.


Des décennies de néo libéralisme avaient causé une telle pauvreté, une telle marginalisation, qu’elles ont favorisé des changements vers des modèles novateurs, dans lesquels s’inscrivent l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique, à laquelle le Honduras avait adhéré.


Les mains qui ont ouvert les grilles des gorilles à Tegucigalpa, pour paraphraser le Président Hugo Chávez, ont été les mêmes qui en septembre 2010 ont tenté une action similaire en Equateur contre le Président Rafael Correa.


Aujourd’hui, 24 mois après ces événements, alors que la douleur suite à la répression et la violence déclenchée contre le peuple hondurien n’a pas encore disparu, un nouveau paysage politique commence à se profiler dans la patrie de Morazán.


Dimanche dernier, un Front Large a été créé dans ce pays. Il y a au centre, le mouvement de la Résistance populaire, qui a été le protagoniste d’une lutte constante depuis la rupture de l’ordre constitutionnel.


Son principal but est de devenir un parti politique pour lutter par tous les moyens légaux à sa portée pour mettre un terme au gouvernement illégitime de Porfirio Lobo, issu de ce coup d’état, mais aussi au jeu entre conservateurs et libéraux qui depuis plus d’un siècle se sont partagés le pouvoir indistinctement.


C’est la matérialisation d’un des points de l’accord signé à Carthagène des Indes et qui prévoyait aussi le retour de Manuel Zelaya et des membres de son gouvernement, ainsi que de tous les exilés, le respect de leurs droits politiques et humains et la convocation à une Assemblée constituante.


La nouvelle force politique est donc un rayon d’espoir pour la population, accablée par une situation économique et sociale difficile.

En de telles circonstances, un brillant essai de Manuel Galich intitulée  “Del pánico al ataque”, De la panique à l’attaque, nous vient à l’esprit. Il y résume la réaction du peuple guatémaltèque contre les atrocités commises sous la dictature de Jorge Ubico dans les années 40 du dernier siècle.


Les Honduriens, il faut le dire, ont déjà traversé cette phase et maintenant, avec la maturité et l’expérience acquise, souvent à cause de leçons douloureuses qui ont coûté de dizaines de vies, ont monté un échelon dans leur combat, en passant de la résistance quotidienne contre le putsch, à la lutte pour le pouvoir.

Sources : RHC

Le Honduras: de la résistance à la lutte - Cuba Si Lorraine

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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 07:39

 

 

mercredi 20 juillet 2011

Dans un rapport rendu public le 11 juillet et présenté devant différentes instances de la société hondurienne et du Parlement européen, une mission internationale d’observation attire l’attention sur les violences qui, depuis le coup d’Etat du 28 juin 2009, se sont multipliées contre les paysans de la région du Bas Aguán, au Honduras. Ayant enquêté sur le terrain du 26 février au 4 mars 2011, la mission dénonce notamment que, au sein des trois mille cinq cents familles réclamant l’accès à la terre pour vivre dans la dignité, vingt-trois personnes ont été assassinées. Alors que continuent à se multiplier les intimidations, poursuites et menaces, tant les auteurs matériels – hommes de main – qu’intellectuels – grands propriétaires terriens membres de l’oligarchie – de ces crimes jouissent de la plus totale impunité.

Mémoire des luttes publie (voir ci-dessous), en espagnol, l’intégralité du rapport « Honduras : Violaciones de Derechos Humanos en el Bajo Aguán ». La commission était composée d’organisations internationales –Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) ; Fian International (organisation pour le droit à l’alimentation) ; Vía campesina ; Initiative de Copenhague pour l’Amérique centrale et le Mexique (Cifca) ; Association des agences de développement (Aprodev ; liée au Conseil mondial des Eglises) ; Rel-UITA (section latino-américaine de l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation) – ainsi que de sept mouvements honduriens : Centre des droits des femmes (CDM) ; Centre d’investigation et de promotion des droits humains au Honduras (Ciprodeh) ; Comité des familles de détenus-disparus du Honduras (Cofadeh) ; Commission de vérité (CV) ; Fian Honduras ; Vía Campesina Honduras ; Aide des Eglises protestantes de Suisse.


Documents joints

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 10:46

 

IMG_4021 par ThisTideHasNoHeartbeat

Voir la galerie de photos de Galerie de ThisTideHasNoHeartbeat

 

 

 

Plus d’un an après le coup d’État qui a eu lieu au Honduras, en juin 2009, les grands médias parlent peu de la situation dans ce petit pays d’Amérique Centrale, de retour sous la botte d’une dictature sanglante s’autoproclamant «démocratique», mais dans les faits reconnue comme tel que par la maison blanche et une poignée de ses valets. Contrairement à Cuba la socialiste ou au Venezuela de «la bête noire» (des bourgeois) Hugo Chavez, plusieurs journalistes ont été assassinés au Honduras depuis un an. Depuis le coup d’État «démocratique» au Honduras, les opposants à la ploutocratie y disparaissent avant d’être retrouvés criblés de balles dans un champ. Cela n’intéresse pas nos médias, d’habitude si prompts à verser une larme (de crocodile) et à déchirer leurs chemises pour ce qu’ils imaginent du côté de Cuba ou du Venezuela…

 


 

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Voici un texte, paru sur Le Grand Soir, qui nous apporte quelques nouvelles révélations sur les circonstances du putsh hondurien, ainsi que sur certaines de ses tristes conséquences :

Sur ordre de la CIA

 

Manola Romalo

Washington continue son intervention en Amérique Latine. Nouvelles révélations sur la participation au putsch du Honduras de son ambassadeur à Tegucigalpa.

Déstabiliser les régimes progressistes en Amérique Latine fait partie du répertoire classique des ambassadeurs nord-américains accrédités dans ces pays. La Maison Blanche les met en place en fonction d’un principe de rotation « utile ». Début août 2010, l’administration d’Obama propose Larry Palmer au poste d’ambassadeur au Venezuela. Cet ancien diplômé de l’Académie Militaire West Point de New York, représenta déjà les États-Unis au Honduras (2002-2005), où il força l’ouverture totale du marché aux produits nord-américains. Ultérieurement il dirigea la Fondation interaméricaine (IAF), officine proche de la CIA.

 

 

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Quelques jours avant d’être accrédité à Caracas, Palmer brossa un sombre tableau de ses prochains hôtes : les liaisons entre les membres du gouvernement de Chávez et les paramilitaires colombiens « sont très claires », l’influence de Cuba dans l’armée « inquiétante » et les travailleurs sociaux instruits par des « paramilitaires cubains. » Sa future tâche sera celle de « contrôler la démocratie et la liberté de la presse. »

 

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Dans son émission « Aló, Presidente », Hugo Chávez demanda à son homologue étatsunien de chercher un autre candidat, Palmer n’ayant pas le profil approprié pour une fonction diplomatique. Philip Crowley, porte parole de la Maison Blanche, considère que Palmer dispose précisément de « l’expérience nécessaire » pour un ambassadeur de succès. Au profit de qui ?

 

IMG_4724 par ThisTideHasNoHeartbeat


Le cas de l’ambassadeur Larry Palmer ressemble étrangement à celui de Hugo Llorens, diplomate nord-américain d’origine cubaine dont la venue à Tegucigalpa, en mai 2006, n’avait pas reçu l’aval du président de l’époque Manuel Zelaya.

Dans un entretien incendiaire accordé à la radio locale « Radio internacional » de San Pedro Sula, son ancien ministre Roland Valenzuela (41 ans), révéla ce 30 avril des détails alors inconnus.

 

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Le 10 juin 2009, Roberto Micheletti, Président du Congrès et futur dictateur du Honduras, envoya par un messager à l’ambassadeur étatsunien Hugo Llorens, l’ébauche d’un décret daté du 28 juin (jour du coup d’État) : « Ambassadeur Llorens, voici le décret que de la part de Micheletti. Il manque quelques corrections mais votre opinion est urgente ! »

En s`appuyant sur ce décret, l`armée a renversé dix-huit jours plus tard Manuel Zelaya, président démocratiquement élu au Honduras (2006-2009).

 

 

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Llorens répond : « Le paragraphe dans lequel le président Zelaya est accusé avoir violé l’Etat de droit, n’est pas bien argumenté, il a besoin d’une plus grande évidence. Appeler Marcía Villeda pour qu’elle obtienne ces documents. » Marcía Villeda, députée du parti libéral encore actuellement, appartient à l’une des plus riches familles honduriennes, propriétaire de grands médias. Ella a falsifié la signature du président Zelaya, le Congrès lui attribuant de manière frauduleuse une supposée « déclaration de renoncement. »

 


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L’ambassadeur envoya plusieurs instructions dans lesquelles il précisait les arguments pour discréditer l’enquête publique mise en place par le gouvernement progressiste de Zelaya, demandant aux Honduriens le jour des élections (28 juin 2009) s’ils étaient d’accord pour voter aussi une nouvelle Assemblée Constituante avec une « quatrième urne ».

 

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Durant cet entretien de 90 minutes à la radio locale, Valenzuela présente à ses interlocuteurs plusieurs documents. La preuve de la participation avérée de Washington et du Pentagone – qui possède une base militaire à Palmerola, à 100 km de Tegucigalpa – est complétée par ces documents. Ils dévoilent les activités sur place de l’ambassadeur Hugo Llorens.

 

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« Jacqueline Foglia Sandoval a coordonné et organisé le coup d’État » relate le docteur Valenzuela, pédiatre et ancien ministre pour le développement rural du gouvernement de Zelaya. Valenzuela reçut du barman d’un hôtel de San Pedro Sula « ces documents oubliés là-bas par Sandoval. »

 

 

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Diplômée de l’Académie militaire West Point de New York, attachée militaire à l’ambassade du Honduras à Washington et membre active des Forces Armées, Sandoval dirigea jusqu’en mars 2009 l’Université Zamorana de Tegucigalpa. Celle-ci est financée par l’USAID (United States Agency for International Development) dont les liens avec la CIA sont prouvés.

 

 

 

 

 

« Sandoval a la carrière typique d’un membre d’élite de la CIA » affirme pour Junge Welt (Berlin) le journaliste canadien Jean-Guy Allard, expert des services secrets et auteur.

« Le Président n’a jamais pu retourner dans son pays parce que les États-Unis nous ont trahis. Les États-Unis nous ont toujours trahis, » dit en conclusion l’ex-ministre.

 

 

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Roland Valenzuela ne pourra plus déposer devant la Commission pour la vérité du Front National de Résistance Populaire (FNRP) du Honduras. Le 15 juin il a été tué d’une balle dans le dos, dans un restaurant de sa ville natale San Pedro Sula, par un soi-disant « homme d’affaires. »

Manola Romalo

SOURCE : http://www.jungewelt.de/2010/08-16/…

Interview audio de Roland Valenzuela, cliquez ici : http://www.mediafire.com/?zix0nhkoyjd

Source : Retour sur le coup d’État au Honduras « Vision socialiste

 

 

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 07:28

 

 

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Voici  le début de la liste des articles publiés par Primitivi dans la catégorie Honduras Honduras - Primitivi et qui donnent un bon aperçu de l'évolution de la situation. Quelques preuves de plus de la volonté de l'Empire de soumettre Amérique Latine par la terreur, la violence, la dictature, les escadrons de la mort : assassinats, torture....

N'oublions pas le Peuple du Honduras qui continue de lutter au quotidien contre la dictature et ses débordements de violence. Sa résistance exemplaire est un exemple universel de courage. Rendons lui hommage en ne laissant pas le silence s'établir, en faisant connaître la terrible nature de ses adversaires et la pertinence des forme de la résistance pacifique et déterminée que ce Peuple poursuit sans relâche.

 

 

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http://storage.canalblog.com/31/98/351880/42850020_p.jpg

A lire également : SUR ORDRE DE LA CIA

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 06:54

 

 

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témoignage d’une intervenante socio-culturelle hondurienne

samedi 24 juillet 2010, par Primitivi

Honduras, la situation du pays ne progresse pas. La vie de la population reste très difficile, victime d’une violence quotidienne que le gouvernement de Porfirio Lobo ne semble pas souhaiter réduire. Au contraire l’impunité prime et les forces de police laissent faire, quand elles ne sont pas elles-mêmes à l’origine de la criminalité. Cette terreur est distillée à souhait, c’est la même qu’avait vécu le Chili et l’Argentine.

Voilà le Honduras de la mort
(relais d’un courrier envoyé sur la lis

te Fian-Honduras)

 

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Amis, amies :

Ce matin, quand j’ai ouvert mon courrier, je suis tombé sur cette note (voir plus bas) que l’un des collègues m’a envoyée.

Ceux qui me connaissent savent que depuis plusieurs années je fais partie de l’équipe du Centre culturel Hibueras, que nous consacrons notre travail 365 jours par an en faveur des petis garçons, des petites filles, des jeunes et des familles que nous accompagnons en essayant de les sortir de l’obscurité de la misère en leur offrant des services éducatifs gratuits, diversifiés, créatifs, libérateurs : bibliothèque, jeux d’échecs, activités artistique, horticulture, jeux traditionnels, théâtre, journalisme, coopérativisme, des cours scolaires, des cours de collège, kinder [1].


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Cela nous touche de lutter pour continuer cela face à un système qui est contre la culture.

Nous avons déjà dû enterrer trois petites filles et un petit garçon victimes de la violence (le jour même où nous inaugurions deux Kinder donnés par des étudiants suédois). Les petites filles ont été violées et assassinées. Le garçon a été assassiné quand il transportait deux noix de coco qu’il portait pour le petit déjeuner de sa famille ; un tueur est arrivé, s’exhibant en public, et a essayé la visée de son pistolet sur le petit. Il a dit textuellement "pour qu’on voient si je colle" [2]. Il n’est pas allé en prison parce qu’il a lancé des menaces et qu’il a donné de l’argent.

 

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Dans un cas seulement nous avons réussi à capturer les bourreaux, en menant nous mêmes l’enquête puisque la police n’a jamais voulu agir. Et bien que cela nous ait été difficile puisque les gens ont peur -dans un monde où prévaut l’impunité en faveur des criminels-, nous avons réussi à mobiliser la famille de la victime autour de l’enquête.

En plus de cela, nous avons eu deux cas de viols, pour lesquelles il n’y a pas eu d’assassinat, mais les violeurs étaient des policiers. La communauté où cela s’est déroulé le sait, mais personne n’a voulu témoigner. La famille a été menacée, à tel point qu’elle s’est réfugié dans les montagnes et a sorti définitivement ses deux petites filles de l’école.

 

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Aujourd’hui j’ai reçu cette nouvelle que je partage avec vous, non seulement pour que vous la lisiez, mais aussi pour faire quelque chose, il faut mettre la pression sur le gouvernement du Honduras pour cesse la culture du crime qui a été intronisée et qui est revenue comme une gorgée amère mais quotidienne entre silence, indifférence et complicité.

Faisons quelque chose pour la culture de la vie, de la vérité, du bien.
Je vous partage le texte que j’ai reçu :


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*Cande*

*Avec beaucoup une douleur dans mon coeur, je dois vous informer d’une tragédie qui s’est déroulée à Trascerros.*
* *
*Là Deysi Griselda Fuentes, petite fille de 15 ans, a disparu lundi 19 juillet (elle est allé porter un déjeuner dans une propriété)
*Ce soir jeudi elle a été retrouvée morte, ils lui ont coupé la tête et les mains, a été violée. Elle a été transférée à la SPS pour une autopsie. J’ai demandé à Cárdenas de me donner plus d’informations.** *

 

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*La vie a été très dure avec Deysi Griselda, abandonnée par ses parents, elle travaillait dans des maisons comme domestique, grâce a ses efforts elle a pu finir l’école primaire. Mais son étincelle de vie reste avec nous *
* *

*Je ressens tant de tristesse.*
* *
*Un abrazo*
* *
* *
*Johny*

 

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Source : Liste Fian-Honduras "Esta es la Honduras de la muerte. Favor lean este mensaje"
Traduction : Primitivi

Notes

[1] Inconnu, cela doit correspondre à un jeu. Si vous avez des infos pour compléter elles sont les bienvenues.

[2] "para que vean que si pego"

 

Source : Voilà le Honduras de la mort - Primitivi

 

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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 17:00
2009-08-26
Jennifer Moore


Hier, l’Organisation des États américains (OEA) a échoué dans sa tentative d’obtenir un accord sur le retour du président hondurien Manuel Zelaya. Pour Félix Molina, co-directeur de Radio Progreso, cet échec doit marquer le début d’une nouvelle étape.

Alors que la mission diplomatique de l’OEA quittait Tegucigalpa ce mardi, sans que le président de facto Roberto Micheletti ait accepté de signer l’accord de San José, le journaliste hondurien déclarait qu’il était nécessaire que de nouvelles sanctions soient prises. Des sanctions qui soient en lien avec les « aspects commerciaux, économiques, financiers, politiques et y compris migratoires ».

La mission, composée de sept membres accompagnés du secrétaire général de l’OEA, José Miguel Insulza, a tenu une conférence de presse à l’issue de sa visite de deux jours dans la capitale hondurienne. Elle a signalé que le président de facto et ses partisans sont les seuls à refuser tout compromis. Micheletti a exprimé son désaccord quand à la restitution de Manuel Zelaya à son poste de président de la République et quant à l’amnistie politique dont celui-ci bénéficierait, deux points clés de la proposition formulée par le président du Costa Rica, Oscar Arias. D’un ton défiant vis-à-vis de la délégation étrangère, Micheletti a dit aux représentants de l’OEA que son régime n’avait pas peur des sanctions.

Pour sa part, le président Zelaya a réitéré – à travers des déclarations de la Première dame, Xiomara Castro de Zelaya – sa décision d’accepter chacun des douze points qui figurent dans l’accord, même si celui-ci tronque le processus enclenché avant le coup d’État, de consulter les Honduriens sur leur volonté ou non de mettre en œuvre des réformes constitutionnelles.

Par ailleurs, la pression exercée par certains groupes favorables à la proposition d’Oscar Arias semble prendre de l’importance. Jesús Canahuati, président de l’Association des maquiladoras du Honduras a déclaré hier à Radio Globo, que son organisation était en faveur de l’accord de San José. Les forces armées sont visiblement en train de discuter de cette question, mais elles n’ont encore fait aucune déclaration publique.

Selon le journaliste Félix Molina, si une solution n’est pas rapidement trouvée, la situation va devenir plus compliquée et plus préoccupante encore. Dans un tel cas de figure, « la protestation sociale va s’amplifier, et avec elle la répression militaire et policière ».

La semaine dernière, une délégation de la Commission Interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a relevé des milliers de détentions arbitraires, l’usage disproportionné de la force publique contre les opposants au coup d’État et de sérieuses limites à la liberté de la presse lors des deux mois qui viennent de s’écouler. La délégation a conclu que « seul le retour de l’institutionnalité démocratique au Honduras permettra qu’existent les conditions pour un réel respect des droits humains de tous les habitants du Honduras ».

La Fédération internationale des droits de l’homme demande aussi des sanctions

« Au Honduras, la démocratie n’est pas garantie, pas plus que la liberté d’expression ou les libertés personnelles », déclarait mardi après-midi Luis Guillermo Pérez, Secrétaire général de la FIDH.

Lors d’une réunion à laquelle il a assisté cette semaine avec Carlos H. Reyes, candidat indépendant pour les prochaines élections présidentielles, et le député Marvin Ponce, il a pu constater que Reyes souffrait d’une fracture de la main, alors que Ponce souffrait lui de fractures du bras et de plusieurs côtes. Ces blessures leur ont été infligées par la police nationale. Pérez a reconnu le manque de garanties démocratiques pour les prochaines élections : « Nous continuerons d’insister sur le fait que le résultat des élections ne devrait pas être reconnu par la communauté internationale…, que toute forme de coopération avec les autorités putschistes devrait être suspendue, et que des sanctions économiques devraient être adoptées contre tous ceux qui ont appuyé ou qui soutiennent le coup d’État au Honduras ».

« Telle est la position de la FIDH, du Centre pour la justice et le droit international (CEJIL) et d’autres organisations qui ont décidé de mettre en place un observatoire international sur la situation des droits humains au Honduras. Nous adresserons des rapports mensuels sur l’évolution de la situation à différents organismes comme l’OEA, l’ONU et l’Union Européenne ».

Pérez pense que le coup d’État n’était pas dirigé contre Manuel Zelaya, dont le mandat présidentiel s’achève en novembre 2009, mais plutôt contre la majorité des Honduriens. La possibilité d’une réélection à la présidence de la République n’a jamais été mentionnée avant la consultation qui était prévue le 28 juin. Il était seulement question de demander aux Honduriens s’ils étaient favorables ou non à la présence d’une quatrième urne lors des prochaines élections, et que cette urne concerne un referendum sur la possibilité de convoquer une assemblée nationale constituante pour réformer la Constitution du pays. Pérez affirme avoir pu vérifier que 60% de la population hondurienne aurait voté en faveur de la proposition du président Zelaya, si la consultation avait eu lieu.

Pérez a conclu sa déclaration en citant l’article 45 de la Constitution du Honduras : « Est puni tout acte qui interdit ou qui limite la participation du citoyen à la vie politique du pays ». D’après lui, c’est dans la violation de cet article que réside le véritable crime commis par le régime de facto, et il est important d’y prêter une plus grande attention.

Des mesures concrètes

Les États-Unis ont franchi un pallier hier en faisant à nouveau pression sur le régime de facto pour qu’il accepte de signer l’accord de San José. Au-delà des aides qui ont déjà été suspendues, les Etats-Unis n’accorderont de visas qu’aux immigrés Honduriens et en cas d’urgence, tant que le régime de facto n’acceptera aucun compromis. De son côté le Canadien Peter Kent, membre de la mission de l’OEA et ministre d’État des affaires étrangères (Amériques), a dit que son pays refuserait de s’aligner sur les Etats-Unis et l’Union Européenne, pour la suspension des aides au Honduras.

Lorsque la question des sanctions lui a été posée, Peter Kent s’est bien gardé de mentionner une quelconque mesure concrète : « en ce moment, nous sommes encore en train de négocier et d’essayer de faire aboutir l’accord de San José ». Dimanche dernier, dans un entretien accordé à Embassy Magazine, il déclarait : « toute sanction ou suppression d’aide aura en premier lieu un impact direct sur les plus démunis dans cette crise, à savoir la population civile ».

Pourtant, sans de telles pressions, il est difficile d’envisager qu’un accord opportun puisse voir le jour. En dernière instance, la position du Canada éloigne ce pays de ceux qui demandent des mesures plus énergiques pour assurer la protection des Honduriens, déjà gravement affectés par la crise.

(Traduit et publié en français par info sud télé)

- Jennifer Moore, journaliste indépendante canadienne, écrit depuis Honduras pour ALAI et FEDAEPS.

SOURCE : La crise au Honduras exige de nouvelles sanctions - América Latina en Movimiento

 

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