17 novembre 2019 7 17 /11 /novembre /2019 05:24

Je suis en état de choc, j’ai passé la journée d’hier à chercher quelques documents fiables qui racontent ce qui de passe réellement en Bolivie. C’est de plus en plus difficile parce que les journalistes qui témoignaient de la répression se sont vu menacés et ont du fuir le pays. Comme lors du coup d’état au Honduras en 2009, la censure, les menaces de morts, les agressions, le menaces du nouvel officialisme, contre tout journaliste qui témoignait de la répression ont fait qu’il n’y a plus personne ou presque pour témoigner de ce qui est en réalité : un coup d’étatd’utra-droite et de fanatiques religieux, soutenu par les militaires. La vidéo que je vous présente ici a été diffusée par un journaliste mexicain Ruben Luengas de « Entre noticias » que je suis depuis plusieurs mois pour la qualité de son travail. Youtube lui a envoyé un message d’avertissement et de restriction pour le dissuader de la diffuser, Ruben Luengas s’indigne « Offensif, dit-il c’est ce que font les militaires aux indigènes, pas d’en informer. Voici ce que dit youtube à ce sujet : « Si une vidéo contient des sujets violents ou graphiques qui semblent avoir été diffusés avec des fins offensives, sensationnalistes ou irrespectueuses il est probable que youtube la retire pour ne pas publier des contenus qui incitent à des actes violents ou promeuvent des activités dangereuses . Nous révisons au cas par cas et admettons des exceptions à fins éducatives, artistique ou scientifiques... » C’est un reflet de la censure organisée pour occulter le coup d’état d’extrême-droite et de fanatisme religieux qui se déroule en Bolivie actuellement. A fin informatives et éducatives, je relaye ce contenu.

J’ai vu également beaucoup de gens qui ont manifesté contre la réélection d’Evo Morales qui sont atterrés parce qu’ils ont compris qu’ils ont été manipulés et que leur combat pour un changement de gouvernement a été confisqué par des fous dangereux. Plus de 10 000 personnes ont d’ores et déjà été arrêtées. Des lynchages de gens humbles, indigènes se multiplient pour créer dans le pays un climat de terreur et dissuader la population majoritairement indigène de résister. Alors que le MAS, le Mouvement pour le socialisme d’Evo Morales dispose de près des deux tiers des sièges du parlement, la présidente autoproclamée avec le soutien des militaires vient d’un parti d’extrême-droite qui dispose de 4 % des voix. C’est une constante, la même qu’on a pu voir en Ukraine avec Maiden, et dans les autres révolutions de couleurs : un réel mécontentement populaire se voit confisqué par des mouvements d’extrême-droite, alors que les leaders d’une réelle souveraineté populaire sont emprisonnés, quand ils ne sont pas assassinés par des francs tireurs et autres agents du système néolibéral qui dévoile ici sa nature fasciste.

Contenu de la vidéo :

Première partie une femme appelle à l’aide parce que le nouveau pouvoir tue et que la presse est absente. « Nous avons besoin d’aide, ils nous tuent de sang froid, ils tirent directement depuis les hélicoptères, ils veulent nous intimider. Nous avons besoin d’aide, s’il vous plaît » dit cette femme, alors que les avions militaires survolent les manifestations. Ensuite le journaliste qui a tourné la vidéo, avant de fuir le pays face aux menaces très concrètes de mort auxquelles sont équipe a été confrontée (récit sur Telefe), nous dit que sa peau est rouge à cause du soleil mais aussi des gaz lacrymogènes. Il explique avec beaucoup d’’émotion ici qu’il vont se réfugier dans un lieu sûr, mais ils seront dénoncés par des infiltrés et seront évacués dans une opération de sauvetage dont il dira que : « Cela ressemblait à un film d’action ». « C’est lamentable que pour dire la vérité tu doives t’enfuir comme un délinquant, ils nous qualifient de séditieux, accroche-toi Amérique Latine ». Après on voit la nouvelle ministre de communication qui dit que les journalistes coupables de sédition seront punis en fonction de la loi. En réalité, tout qui filme la réalité de la répression est considéré comme séditieux et voit son intégrité, voir sa vie mises en danger. Les uns après les autres, les journalistes quittent le pays et il est de plus en plus difficile d’obtenir des infos de terrain. Après à 2mn20 on voit comment sont arrêtés les opposants, Telefe donne le chiffre de 16 000 arrestation que je n’ai pu vérifier mais qui est plus que plausible.parce qu’il y a une arrestation systématique des opposants et qu’ils sont des millions. Dans la dernière partie, une femme dit que voilà ce que les médias ne montrent pas, comment ils sont massacrés. Les militaires ont voulu pénétrer dans sa maison où elle était là, simplement, en famille […] et ils disent : tuez-les, tuez-les… comme si nous autres ne valions rien. « C’est cela la démocratie pour Camacho, pour Mesa ? »

Les journalistes de Efe qui ont réalisé cette vidéo ont été menacés de mort avec la complicité de l’actuelle Ministre des Communication. Actuellement la censure est maximale en Bolivie et les quelques journalistes qui restaient sur le terrain ont du fuir ou se réfugier dans des ambassades.

Si un calme relatif est revenu à La Paz, dans d’autres régions du pays se déroulent des rafles d’opposants ou des meurtres de civils : la chasse aux indigènes est ouverte.

Chronique d’un ethnocide annoncé. Pendant la campagne de Bolsonaro au Brésil suivant un fil de discussion de l’extrême-droite sur le thème « Hitler était-il ou non socialiste », j’avais découvert le pire. Un autre fil de discussion dans lequel se distinguait l’extrême-droite de la Media Luna bolivienne, qui fut autrefois un des sites d’accueil de l’essaimage nazi de l’après-guerre.Dans ce fil il était question d’appliquer la solution finale à la question indigène en terminant l’extermination inachevée par la Conquista espagnole. Ce n’était pas deux trois commentaires anecdotiques, mais bien des dizaines par lesquels se renforçait la spirale de la haine.

Ainsi en écoutant les discours racisto-religieux du leader de la « société civile » en réalité de l’extrême-droite bolivienne, Camacho ou ceux de la pseudo-présidente, j’ai perçu les sinistres résonances qu’avait ce discours avec les fils de commentaires que j’avais pu lire quelques mois plus tôt.

Dans la vidéo qui suit, ce que je veux montrer, ce sont les premières secondes, le rituels pratiqué par les putschistes pour exorciser le Satan autrement dit la spiritualité indigène. « Le Christ est de retour au palais présidentiel et plus jamais la Pachamama n’y pénétrera », disent les putschistes.

Où on voit le rituel d'exorcisme religieux contre la spiritualité indigéne qualifiée de satanique pratiquée par ceux qui ont pris le pouvoir

Bolivie : la chasse aux indigènes est ouverte !

 

« […] nous allons finir de piquer ce maudit serpent […] La Conquista, la joie et la victoire aucun démon en va nous la prendre […] le seigneur nous a créé comme des guerriers […] et ce genre maudit va finir de tomber […] Shalom ”

Camacho, leader de la « Société civile » bolivienne

 

« Je rêve d’une Bolivie libre de rites sataniques indigènes, la ville n’est pas pour les indigènes, qu ‘ils aillent à l’Altiplano ou al Chaco. »

Jeanina Añez Chavez, présidente autoproclamée de Bolivie 2013

« La Bible est de retour au palais présidentiel »

Jeanina Añez Chavez, novembre 2019

 

Et tout est mis en œuvre pour que le massacre se passe loin des yeux de la « communauté internationale » et du grand public.

Alors oui, je relaie l’appel à l’aide des populations indigènes menacées d’ethnocide en Bolivie, alors que tous les journalistes qui voulaient témoigner ont du fuir le pays. Il n’est plus question de savoir si Evo a tort ou raison, il est question d’arrêter le retour des dictatures en Amérique Latine, et la montée mondiale de l’extrême-droite. 21 novembre grève générale en Colombie contre les méfaits du néolibéralisme, au Chili des forces de l’ordre Pinochétistes remettent en actions les vieilles pratiques de tortures et disparitions forcées, au Mexique une tentative de coup d’état se manifeste avec chaque jour plus de force, en Équateur la mobilisation est devenue permanente…

Et moi je ne peux pas dormir parce que je sais que ce qui se passe est gravissime et nous concerne tous

Anne Wolff

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15 novembre 2019 5 15 /11 /novembre /2019 20:32

2138 personnes détenues, parmi elles 243 enfants et adolescents et 407 femmes. Neufs d’entre elles furent dénudées pendant les procédures policières

Par Página 12 Jeudi 14/11/2019 Source 1

Les femmes victimes de la répression au Chili

Cela a commencé avec les coups, les humiliations, les menaces, mais au cours des dernières heures, les tortures et viols de femmes se sont convertis en une réalité au Chili. L’état d’exception qu’a implémenté le gouvernement de Sebastián Piñera a ramené les pratiques de la dictature, y compris en qui concerne les disparitions. Beaucoup de femmes qui ont été détenues jusqu’ici ont disparu. En plus, les prisonnières à Santiago du Chili furent dénudées devant le personnel masculin qui leur touchait les parties génitales et « leur mettait la pointe du fusil dans le vagin pendant qu’ils les menaçaient de les violer et de les assassiner », comme il apparaît dans les témoignages recueillis par des compagnes de détention.

La Commission de Droit Humains de l’OEA (CIDH) a exprimé sa préoccupation pour les dénonciations faites auprès de l’Institut National de Droits Humains (INDH) concernant la violence sexuelle, les obligations de se dénuder et les tortures dans le cadre des détentions de manifestantes. « Le Chili doit mener une investigation et sanctionner ces faits avec diligence, de même que les actions policières et militaires dans lesquelles fut fait usage d’une force disproportionnée contre les civils. L’usage de la force doit être régit par les principes de légalité, nécessité, proportionnalité » a exprimé le CIDH.

Selon les chiffres de l’Institut National de Droits Humains (INDH) après les journées de protestation de dimanche, 2138 personnes furent détenues, parmi elles 243 enfants et adolescents et 407 femmes. Neufs d’entre elles furent dénudées pendant les procédures policières, des faits qui ont eu lieu dans les communes de Santiago, Maipú, Iquique, Antofagasta, Coquimbo, Valparaíso, Talca, Concepción, Valdivia, Temuco, Puerto Montt et Punta Arenas. La majorité mettent en cause l’usage disproportionné de la force au moment de la détention, en plus des détentions d’enfants, des mauvais traitements, des coups aux visages et à la poitrine, des tortures et les brimades sexuelles, entre autres outrages.

L’avocate du Réseau Chilien contre la Violence faite aux femmes, Silvana del Valle rapporte à El Desconcierto que la violence politico-sexuelle est une constante dans notre pays et dans toute la région depuis les dernières décennies, parce que les appareils policiers sont éduqués pour devenir des dispositif patriarcaux. Cela apparaît pendant la dictature Chilienne et pendant la période qui suit comme une caractéristique fortement marquée des forces de police ».

D’autre part, un groupe transversal formé d’académiques de différentes idéologies exigent des autorités la fin du couvre-feu et de l’État d’Urgence face aux lésions et morts occasionnées par les forces en uniforme ; ils exigent également que les avocats garantissent le respect des droits des citoyens. Selon des informations de La Tercera, 206 Académiques, doyens et doyennes, des principales facultés de Droit du pays ont signé une lettre concernant « la grave crise politique et sociale que vit le Chili et les violations des Droits Humains qui se sont produits ». Le début de la missive dit « Comme professeurs de droits de différentes facultés du pays et de diverses positions politiques nous ne pouvons garder le silence face à la situation que traverse actuellement notre pays ». Ils poursuivent en condamnant « les graves violations des droits humains qui ont été constatées en différents lieux de notre pays. Nous acons constatés au cours du temps des faits gravissimes qui montrent des schémas communs ».

Ils lancent également un appel aux avocats et avocates de tout le pays afin qu’ils informent les citoyens de leurs droits et des moyens de les exercer, et qu’ils assument la défense gratuite et adéquate de ceux dont les droits ont été violés ». « Nous faisons savoir que dès à présent nous nous engageons à ce que aucun acte constituant une violation au droits humains ne reste impuni » concluent-ils.

 

Des adolescentes et des enfants sont brutalement arrêtés !

Des adolescentes et des enfants sont brutalement arrêtés !

Des Infiltrés aux ordres

Les provocations violentes commises par des carabiniers infiltrés incluent l’incendie et le pillage de supermarchés. Plusieurs dénonciations de montages effectués par les carabiniers sont devenus virales, avec des images pour les illustrer, comme cette vidéo dans laquelle on voit des effectifs de police qui font descendre de leur véhicule un civil qui va mettre le feu à une succursale de la Banque de Crédit et Inversion (BCI).

« De même que pendant la dictature, il y a des mères désespérées qui cherchent leurs enfants dans les tribunaux. De nombreux mineurs d’âges ont été arrêtés » raconte Patricia, une psychologue interviewée par Ancap. Patricia raconte que dans le Chili de Piñera des gens sont séquestrés, qu’ils sont transférés dans des camions et leur proches ignorent où ils se trouvent. Déjà circulent des images d’incendie dans lesquelles on peut voir des cadavres, de ceux que les cercles médiatiques veulent faire passer pour des pilleurs », alors que nous avons vu dans des vidéos la manières dont ils jettent les corps [dans les incendies] Nous pensons tous que ce sont des victimes qui sont jetées dans le feu pour faire disparaître tout indice. »

L’Institut National de Droits Humains du Chili a tenté d’intégrer hier le poste [de santé] central de Santiago, un des lieux les plus vaste qui existe en ce qui fait référence à la santé publique et qu’ils se sont heurtés à une porte fermée par des chaînes, empêchant qu’ils entrent. « Nous ne savons pas ce qui ce passe mais ils sont entrain de bloquer le système de santé. Les installations portuaires sont également fermées. Nous sommes comme en guerre » ajoute Patricia dans un sens opposé à celui donné par le président chilien. La chronique de Ancap (Agence de Nouvelles de Communication Alternative) affirme que   « ceux qui ont vécu la dictature de Pinochet sont plongés dans la terreur et ont peur de sortir dans les rues, mais leur enfants et leurs petits-enfants le font pour eux ». Dans la commune de San Bernardo, située au Sud de Santiago, ils sont entrés dans les écoles et on séquestré des petites filles et des adolescentes. Plus tard, dans les centre de santé des lésions pour viols ont été constatées chez beaucoup d’entre elles » révèle ce média.

La suite est le récit de Pamela Maldonado, qui a donné plusieurs interviews complémentaires que je vais rassembler ici Source 2 et Source 3. Les faits ont eu lieu le 19 octobre, ils sont illustratifs de ce qui se produit chaque jour au Chili depuis.

Capture de la vidéo d'arrestation de Pamela et son papa à voir ici : https://radiolaclave.cl/politica/mujer-denuncia-torturas-a-su-papa-diabetico-lo-patearon-y-recibio-combos-en-la-cara/

Capture de la vidéo d'arrestation de Pamela et son papa à voir ici : https://radiolaclave.cl/politica/mujer-denuncia-torturas-a-su-papa-diabetico-lo-patearon-y-recibio-combos-en-la-cara/

«  Nous étions avec mon papa dans la rue San Isidro, près du métro Santa Lucia, aux environs de sa maison, il habite là, nous regardions ce qui se passait, lorsque une cinquantaine de carabiniers des Forces Spéciales sont arrivés en courant », raconte Pamela Maldonado, qui dénonce les tortures subies par son père le samedi 19 octobre, au cours des intenses manifestations qui se déroulaient dans tout le pays. « Mon papa, Miguel Maldonado a 53 ans et sans que leur importe que nous soyons là seulement en passant et en regardant, ils l’ont empoigné et jeté au sol. Je leur demandais de ne pas le frapper parce que c’est une personne âgée et diabétique, mais au moins 30 carabiniers l’ont encerclé, ils ont fait un barrage de leurs boucliers et entre tous ont commencé à le frapper ».

Pamela relate qu’elle criait aux carabiniers d’arrêter de le frapper, mais la réponse qu’elle a obtenu fut une forte poussée dans le dos qui l’a jetée contre un mur que sa tête a cogné, elle est tombée.

« Quand je me relevai je vis qu’ils avaient mis mon papa dans un fourgon carcéral et je commençai à filmer. Je demandai avec insistance de me dire où ils l’emmenaient et ils ne me répondaient pas. Finalement l’un d’eux m’a dit qu’ils l’emmenaient à la Troisième Division des Commissariats. Quand je lui demandai où il se situait, il me répondit de chercher sur Google. » raconte-t-elle.

« Puis il s’est énervé, m’a insultée et saisie par le cou et m’a dit que j’étais prisonnière, ils ont pris mon téléphone cellulaire pendant qu’il me faisaient monter dans le fourgon. A l’intérieur, j’ai vu mon papa avec le visage plein de sang. Avant qu’il le fasse monter dans le véhicule, il n’était pas comme ça, ils avaient continué à le frapper à l’intérieur » dénonce-t-elle.

« Je voudrais dénoncer un carabinier en particulier, Danilo Muñoz, qui s’est comporté comme un forcené » ajoute la plaignante. « Il a dit qu’il aimerait descendre pour tuer des gens, tous les enculés de communistes et il se vantait qu’il pouvait faire ce que bon lui semblait grâce à nos impôts » détaille-t-elle.

La jeune femme raconte que pendant tout ce temps ils maintenaient les menottes, volontairement serrée à outrance, à son papa dont le visage saignait. « Je lui offris de l’eau, mais un Carabinier me poussa, je m’assis et ils commencèrent à jeter de l’eau au visage de mon père avec une bouteille qu’ils avaient. Ils serraient les menottes toujours d’avantage et je les priai d’arrêter, parce qu’il est diabétique et qu’il est dangereux pour lui de saigner comme cela, pendant tout ce temps, mais eux les serraient toujours plus, et le frappaient à la poitrine. » affirme-t-elle. Arrivé à ce point elle ne pouvait croire à ce qui se passait, elle a serré son papa dans ses bras pour le protéger des coups.

Maldonado raconte qu’ils furent arrêtés aux environs de 16h30 et maintenus dans le fourgon au moins jusqu’à 20h. « Pendant que nous étions dans le véhicule, ils ont fait monter un homme, appelé Sergio dont le nez n’arrêtait pas de saigner. Il criait de douleur et disait qu’il était un malade chronique, quand je lui demandai ce dont il souffrait, il me répondit qu’il était séropositif »

Selon Pamela, quand les carabiniers ont appris se dont il souffrait, ils ont commencé à se moquer de lui avant de l’isoler et de continuer à le frapper.

La jeune femme dénonce un autre carabinier nommé Gallardo. Quand le véhicule s’est approché du commissariat les coups contre les détenus ont redoublé. Gallardo a proféré à Pamela des menaces sexuelles :« On va voir si cela te plaît de te faire enculer ! » et il a proféré des menaces contre les enculés de communistes et de mapuche [nation native à l’avant-garde des luttes contre le néolibéralisme et son corollaire extractiviste.]. Au commissariat ils furent enfermés dans des cellules glaciales, improvisées, avec des toilettes bouchées débordant d’excréments. Ils ont encore été battus.

« Après un long moment, est arrivé un avocat des Droits Humains qui a pris notre déclaration et des photos. Les carabiniers l’ont menacé et il nous dit qu’il avait peur de ce qu’ils pourraient nous faire à l’intérieur. Après ils ont emmené mon papa pour constater les lésions et puis ce fut mon tour, ensuite nous avons signé des papiers et ils nous ont relâches » Il était minuit passée.

La jeune femme assure qu’elle portera plainte contre le carabinier Daniel Muñoz pour tortures et menaces.

« Il me fait peur ce type, en vérité c’est une bête, un psychopathe qui clame qu’il aimerait tuer des gens et changer son second nom de famille mapuche, parce qu’il veut tuer tous ces enculés »

La jeune femme et son papa sont cités à comparaître devant un juge pour désordres légers qu’ils n’ont jamais commis.

Voilà ce qui se reproduit chaque jour au Chili en 2019, dans la Suisse d’Amérique Latine, modèle de démocratie selon les USA. Basta !

Traduction et compilation Anne Wolff

Chili modèle de démocratie

Chili modèle de démocratie

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11 juillet 2019 4 11 /07 /juillet /2019 16:44
Les assassins en marche

Les assassins en marche

L’assassinat du leader paysan Aluisio Sampaio par des hommes en armes (mercenaires) dans sa maison, à Castelo dos Sonhos, dans l’Etat du Para, le mardi 11 octobre 2018, pourrait être l’annonce d’une explosion de violence dans les zones agricoles.

Membre du syndicat des travailleurs et des travailleuses de l’agriculture familiale, il était le meneur d’un combat contre des accapareurs illégaux de terre « grileiros », terme brésilien désignant des personnes ou des entités qui fabriquent de faux documents pour prendre illégalement possession de terres, notamment des terres protégées pour des raisons environnementales. Il semble que beaucoup des soutiens de Bolsonaro ne votent pas pour un candidat mais pour un mercenaire. Le candidat extrémiste qui défend le port du fusil pour les fermiers renforcerait en effet leurs milices rurales pour tuer les activistes et promouvrait ainsi un carnage dans les zones agricoles brésiliennes.

Exterminer les indigènes, exécuter les paysans, tuer les leaders des populations quilombolas –descendants d’esclaves fugitifs –, les peuples vivants dans les zones de réserves extractivistes (zones protégées au Brésil, appartenant au domaine public mais sur lesquelles les peuples traditionnels peuvent exercer des pratiques extractives anciennes comme pêcher, chasser ou cueillir des plantes) et les communautés traditionnelles.

Par le biais de ses discours et de son programme de gouvernement, beaucoup d’innocents pourraient venir grossir les sombres statistiques du pays le plus violent du monde, notamment les défenseurs de l’environnement et les défenseurs des droits de l’homme, d’après les données du Global Witness.

Et le plasticage (« pistolagem », terme brésilien pour décrire les actions meurtrières des « pistoleiros », experts du tir au revolver) se déchaine dans les zones agricoles, investissant dans les armes pour de nouvelles œuvres de mort. Peu après le premier tour, Bolsonaro a déclaré qu’il en terminerait avec l’activisme dans les zones agricoles, incitant à l’assassinat de militants du MST, de syndicalistes et d’indigènes.

Les promesses faites verbalement ou bien que l’on peut lire dans son programme de gouvernement sont terrifiantes. Elles pourraient signifier un holocauste écologique et humanitaire. L’écocide et le génocide seront des mises en pratique de la politique de la mort et la matérialisation de la nécropolitique de Bolsonaro.

Dans son programme de gouvernement, « la propriété privée » n’a pas une fonction sociale comme c’est le cas actuellement dans la constitution. C’est à peine un euphémisme pour légitimer le vol, la dépossession, la spoliation et l’accaparement illégal des terres (grilagem). De même, le mot « liberté », n’est pas lié à une garantie de droits, mais à une violation des droits : avec l’autorisation d’exercer la violence contre les autres, la liberté devient permission de tuer. Ces deux piliers du programme de Bolsonaro signifient la construction d’un ordre de violentes injustices, de retours en arrière et de sang. Il sera mis en pratique autant par des milices et des groupes de haine que par des moyens provisoires, des tractations avec le congrès, ou des normes d’exception comme la « garantie de la loi et de l’ordre ».

Pour les zones agricoles, cela représente la fin des réformes agraires et des démarcations (des terres indigènes notamment), la légalisation de l’accaparement des terres (grilagem) sur les territoires indigènes, quilombolas et paysans. Le ministère de l’Environnement sera purement et simplement supprimé et transformé en un secrétariat du ministère de l’Agriculture, dont il promet de donner la direction au président du l’Union Démocratique Rurale (UDR), d’après le journal l’Estadao, (et non de favoriser seulement une fusion comme l’écrit le journal pauliste). Donner aux tortionnaires de l’écologie le pouvoir de promouvoir l’écocide.

Avec cette mesure, l’institut Chico Mendes pour la conservation et la biodiversité (ICMBio) pourrait être sous le commandement du chef de l’organisation justement responsable de l’assassinat de Chico Mendes : l’UDR. Il y a un long historique de l’implication des membres de l’UDR dans l’assassinat des leaders ruraux. Marcos Prochet, ex-président de l’entité, fut condamné pour l’assassinat du sans-terre Sebastiao Camargo, au Parana, en 1998. En 2016, il a été condamné à 15 ans de prison. Ibama et ICMBio sous un commandement ruraliste représenteraient un banquet pour les nantis.

Contacté pour devenir ministre des transports, le chef de la construction de l’infrastructure dans le pays, le général Oswaldo Ferreira s’enorgueillit de dire que de son temps, sous la dictature, « il n’y avait pas Ibama ou MP pour casser les pieds ». Et le général de s’enorgueillir : « J’ai rasé tous les arbres qui étaient devant moi sans que personne ne vienne m’embêter ».

Sans ministère de l’Environnement, sans Ibama et sans ICMBio, avec des milices armées et libres de raser les arbres qui se trouvent sur leur chemin, cela signifie une isolation du pays du cadre international. Or la pression internationale a été responsable des compromis pour contrôler la déforestation qui impacte le climat du monde entier.

Bolsonaro promet de sortir de l’accord de Paris, il promet la fin du compromis de contrôle de la déforestation mais aussi de sortir de la convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de sortir de la déclaration des Nations-unies sur les droits des peuples indigènes.

Si après la Seconde Guerre mondiale et la barbarie du nazisme, l’ONU a approuvé la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, c’est seulement en 1989 que l’OIT a approuvé la convention 169. Promue au Brésil le 19 avril 2004, elle a une force constitutionnelle. C’est elle qui est responsable de la reconnaissance de l’existence des peuples indigènes dans le monde et qui donne la responsabilité aux gouvernements de défendre leurs droits. La convention 169 a donné naissance à la déclaration des droits des peuples indigènes, dont le Brésil a été l’un des principaux acteurs.

Bolsonaro promet de sortir de la convention 169 afin de mettre en œuvre sa politique de déforestation de l’Amazonie et d’appliquer sa fameuse phrase qui affirme que « les indiens n’auront plus un centimètre de terre pour les terres indigènes ». Il s’agit également d’en finir avec les procédures de titrage des terres des quilombolas qui « ne servent même pas à procréer » et d’arriver à « un octroi de licences environnementales dans les trois mois » c’est-à-dire l’approbation automatique sans aucun critère de projets qui détruisent l’environnement et affectent les communautés indigènes, quilombolas et traditionnelles. « Les minorités doivent se plier aux majorités. Elles s’adaptent ou elles disparaissent » dit Bolsonaro.

Dans un discours au congrès national, il a attaqué la déclaration des Nations-unies sur les droits des peuples indigènes. Il a répété être contre la démarcation de la terre indigène Raposa Serra do Sol à Roraima. Les terres indigènes Raposa Serra do Sol, Vale do Javari et Yanomami sont dans son viseur. Il accuse les indigènes de vouloir se séparer du pays et considère les démarcations de leurs terres comme un « crime de lèse-patrie ».

L’élection de la députée fédérale Joenia Wapichana (REDE), avocate indigène qui a gagné de la notoriété en défendant la démarcation de Raposa Serra do Sol au STF est un élan pour la résistance et pour le mouvement indigène.

Le scénario actuel prévoit une explosion de conflits. Sonia Guajajara, leader politique indigène de grande envergure aujourd’hui au Brésil dit que Bolsonaro souhaite « légaliser le génocide des peuples indigènes au Brésil et ouvrir un précédent pour un retour en arrière en Amérique du Sud ».

La violence sociologique que le candidat prétend utiliser est tellement forte que les producteurs ruraux les plus sensés sont préoccupés de l’impact que cela aura sur le commerce. Il n’y aura pas de marchés pour manger le sang de ces zones agricoles. Ni ici, ni à l’extérieur. Les négociants agricoles, écrit la Folha de Sao Paulo, « ont peur du radicalisme ». Le mal qui sera causé pour en finir avec la préservation de la forêt amazonienne, du Cerrado et d’autres biomasses brésiliennes sera irréversible d’après Luiz Marques, historien du Unicamp. « Si cela se passe, si nous continuons à perdre la couverture végétale naturelle de ces biomasses, une politique économique qui viserait à améliorer les standards de vie de la société brésilienne ne sera plus possible, peu importe laquelle, », écrit-il dans un échange de courriels. Les vies perdues seront également irréversibles.


Traduction d’Oriane Petteni. Les explications entre parenthèse sont de la traductrice.

 

SOURCE

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22 juin 2019 6 22 /06 /juin /2019 10:06

Nous l’avons tous appris, nous sommes passé hier à 10 minutes d’un conflit qui pouvait mettre le feu au poudres d’une guerre mondiale ou du moins d’une guerre régionale qui aurait eu des conséquences désastreuses pour le monde entier. Cette guerre, ne vous y trompez pas, Trump n’en veut pas, mais il est entouré de fous belliqueux, ses conseillers et le pire d’entre eux est certainement Bolton.

J’ai du me taper sur les doigts l’autre jour quand m’est venue cette pensée au sujet de Bolton « Pôôôvre type. », c’est vrai c’est un grand malade pris dans le carcan de sa rigidité, mais ce fanatique religieux est un danger pour la planète, pour la vie, pour l’humanité. Son idéologie l’amène à croire en une guerre de jugement dernier, une guerre dans laquelle immanquablement les Bons triompheront des Méchants, et lui-même est intimement persuadé qu’il fait par nature partie des élus et que donc il sera sauvé. Pour lui la grande déflagration mondiale est l’eschatologie de l’histoire, le jugement dernier, et il fait partie de ceux choisi par Dieu pour mettre le feu aux poudres.

Trump par contre, et il l’a prouvé hier n’est ni un va-t-en guerre, ni un fou sanguinaire, et il l’a prouvé hier, j’ai tendance à le croire quand contrairement à l’avis de ces belliqueux conseillers, il a en dernières minutes, annulé l’attaque contre l’Iran, parce que 150 victimes collatérales ne se justifiait pas à ses yeux.

Une rectification, une partie du texte qui suit est déjà obsolète, puisque Trump a sollicité une audience du Mandarin Xi lors du prochain G20. Et il a renvoyé à ses pénates, Shanahan, le secrétaire de la Défense qui lui conseillait d’dopter une attitude belliqueuse envers la Chine. Les choses bougent très vite, des détails apparemment insignifiants sont susceptibles de faire sens en peu de temps, déplaçant les équilibre fragile d’une géopolitique en transition.

Pour comprendre les événements qui se précipitent ces dernières semaines, ces derniers jours, il est indispensable de comprendre qui est Bolton et où il veut en venir.

Bolton, éminence grise et âme damnée de Trump

Bolton, éminence grise et âme damnée de Trump

La Guerre de Bolton

par Rafael Poch de Feliu*

 

 

Le fou belliqueux qui dirige le Conseil de Sécurité Nationale à Washington a toujours bataillé pour faire échouer tous les accords importants de notre monde nucléarisé.

 

Se souviennent-ils de Sheldon Adelson ? Le multimillionnaire des casinos et parrain de Netanyahu voulait ouvrir en 2012 un « Eurovegas » à Barcelone. Après l’explosion de la bulle immobilière, Artur Mas l’y a rencontré dans une tentative d’étayer l’économie politique convergente postérieure au 3 % et avec celle qu’on nommait « l’axe Massachusetts-Barcelona-Tel Aviv ». Ce génial coup reste pour l’histoire pathétique du « procès », mais ce dont il s’agit aujourd’hui est quelque chose sérieux : des « Hauteurs de Trump  ».

L’« Informed Comment » de Juan Cole dit qu’Adelson, cinquième fortune des États-Unis, fut celui qui fait pression sur Donald Trump pour nommer à un poste élevé le criminel dément John Bolton. Il s’agit de pousser les États-Unis vers une guerre avec l’Iran qui couvre le flanc oriental de l’expansion israélienne proclamée par Netanyahu : annexer la Cisjordanie. « L’Iran est l’unique pays qui continue de s’opposer activement à la purification ethnique lente des territoires palestiniens occupés, et Adelson et sa créature Netanyahu cherchaient un grand maton pour briser les jambes de Iran », dit-il le portail de Cole. Ce maton est Trump, et Netanyahu l’a déjà honoré ces jours si en baptisant de « Ramat Trump » (Hauteurs de Trump) l’une de 33 colonies juives du plateau du Golan arraché à la Syrie en 1967, officiellement annexés par Israël en 1981 et que Trump a reconnus comme Israéliens, contre tout droit international, le 25 mai dernier.

Dire que Bolton est un criminel dément n’est pas un caprice rhétorique. L’homme que le millionnaire Adelson a placé à la tête du Conseil de Sécurité Nationale, est un fou belliqueux acharné à pulvériser tous les accords de notre monde nucléaire. Il a commencé avec l’accord antimissile balistique (ABM, en anglais) signé en 1972 entre Nixon et Brezhnev. Il a bataillé avec succès contre l’accord passé entre Clinton et les Nord-Coréens, et fut le pilier du retrait des États-Unis de l’accord nucléaire avec l’Iran de 2015 signé par Obama. Il s’est dernièrement féliciter de dynamiter l’accord sur des forces nucléaires intermédiaires (tactiques) INF signé entre Reagan et Gorbachov, ce qui augmente le risque d’une guerre nucléaire en Europe, et aidé par son collègue Mike Pompeo il vise clairement l’accord sur les armes nucléaires stratégiques (START) qui devrait être renouvelé par la Russie en 2021. Bolton est le type qui a proclamé en avril, de passage par la Floride, « pour que tous l’entendent », que « la doctrine Monroe est en vie et en forme ». En corrigeant ainsi l’affirmation de 2013 du président Obama devant l’Organisation d’États Américains (OEA) que « l’ère de la doctrine Monroe est finie ». Eh bien, ce personnage, avec Pompeo, est celui qui pilote ce que le site israélien Maariv Online annonce comme « un assaut tactique » contre l’Iran c’est-à-dire une guerre.

Cet assaut a déjà eu sa rupture diplomatique avec le retrait unilatéral de l’accord nucléaire de 2015 qui était bien remis sur des rails, selon l’ONU et tous les autres signataires, et lance ces jours ci les prétextes habituels de guerre sous forme de sabotages dans des ports du Golfe Persique (le 14 mai) et d’attaques étrangères de pétroliers comme celle du 13 juin, qui ont coïncidé avec la visite du Premier ministre japonais Shinzo Abe à Téhéran, de la même façon que l’ attentat chimique de la Syrie a coïncidé avec l’arrivée à Damas d’une délégation de l’ONU pour superviser la destruction de l’arsenal chimique de Bashar el-Assad. Tout avec un grand parfum de style incident du Golfe de Tonkín.

Selon Nathalie Tocci, la conseillère en chef de la dévalorisée représentante de l’Union Européenne pour les Questions Internationales et la Politique de Sécurité, Federica Mogherini, le pilotage de Bolton avec l’extrême pression exercée sur l’Iran indique que Trump ne contrôle pas la situation. « Peut-être il devrait changer son conseiller de sécurité nationale » qui le pousse vers un insensé changement de régime en Iran qui s’ajoute aux catastrophes de l’interminable guerre commencée par Washington après 11-S et qui en 18 ans a produit plusieurs millions de morts, de réfugiés et une infinité de problèmes.

Que les militaires combattent les présidents des États-Unis est quelque chose que nous avons déjà vu en Syrie, quand ils ont bombardé des installations russes pour faire éclater des accords de coopération militaire obtenus par John Kerry avec Moscou, comme a expliqué le Secrétaire de l’État lui-même après avoir abandonné son poste. Si cela est arrivé avec Obama, pourquoi pas avec Trump ?

La plainte de Bolton selon laquelle l’Iran a augmenté sa pression militaire en Irak et en Syrie, a été démentie par le chef de l’armée britannique en Irak, Chris Ghika : « il n’y a pas eu d’augmentation dans la menace provenant des forces soutenus par l’Iran en Syrie et en Irak », a-t-il dit au désespoir des Etasuniens. Parallèlement, 76 généraux et ambassadeurs à la retraite ont publié une lettre pour Trump dans laquelle est dit que, « la guerre avec l’Iran qu’elle soit voulue ou par erreur de calcul, aura des répercussions dramatiques sur le Moyen-Orient déjà déstabilisé et entraînera les États-Unis dans un autre conflit armé à un prix financier, humain et géopolitique immense  ».

Quoi qu’il en soit, la volonté des faucons de la Maison Blanche pour changer le régime en Iran, n’est pas une ligne du goût de nombreux dirigeants militaires des États-Unis qui, comme les généraux et les ambassadeurs à la retraite, prédisent davantage de chaos comme résultat. leur argument consiste est que les vrais adversaires ne sont pas des pays comme l’Iran, dont la capacité militaire est moindre, mais en revanche la Russie et la Chine, sont les pays qui ont profité du chaos de ces 18 années pour moderniser leur forces, en vue « d’éroder de façon significative l’avantage US sur la technologie moderne », dans les mots du Ministre de la Défense de l’époque, Jim Mattis, de réorienter l’effort vers la compétition entre de grandes puissances au lieu de se concentrer sur le dit « terrorisme ».

Selon l’analyste Michael T. Klare, il y a actuellement aux États-Unis deux projets de guerre, celui de Bolton et celui de la Marine des Etats-Unis et les 750 000 millions de dollars du budget prévu pour l’année prochaine sont engagés sur le deuxième projet. Le Pentagone penche plutôt vers la doctrine énoncée en mars par l’actuel Secrétaire de la Défense intérimaire Patrick Shanahan. « Dissuader ou battre l’agression d’une grande puissance est un défi fondamentalement différent que des conflits régionaux impliquant les états dévoyés et les organisations extrémistes violentes que nous avons affrontées dans les 25 dernières années », dit Shanahan. De tout cela, Klare, déduit qu’il y aura de fortes réticences du Pentagone à la « Guerre de Bolton », pour considérer qu’il distrait l’effort de la scène principale : un bras de fer dans la Mer de Chine Méridionale, où les tensions revêtent déjà un caractère hebdomadaire, le projet de la Marine.

L’objectif militaire chinois est de convaincre les militaires US que dans un conflit régional et limité sur zone, les forces aéronavales des États-Unis sortiraient perdantes et que c’est pourquoi il est préférable de ne pas essayer. Celui des étasuniens est de détruire la capacité chinoise dans les systèmes d’armes connus comme A2 / AD (Anti Access/Area Denial), la version moderne d’une muraille de chine de missiles et des moyens électroniques et spatiaux pour aveugler l’adversaire, pour couler ses bateaux, pour abattre ses avions et pour empêcher son agression.

Peut-être est-ce cette division d’opinions et de projets à l’intérieur de l’establishment de la malheureuse guerre éternelle des États-Unis, l’unique donnée positive de cette heure dramatique quand les tambours de guerre redoublent autour de l’Iran.

Rafael Poch de Feliu* pour son blog personnel Rafael Poch de Feliu

Rafael Poch de Feliu. Catalunya, le 19 juin 2019

 

* Rafael Poch-de-Feliu (Barcelone, 1956) a été durant plus de vingt ans correspondant de « La Vanguardia » à Moscou à Pékin et à Paris. Avant il a étudié l’Histoire contemporaine à Barcelone et à Berlin-Ouest, il a été correspondant en Espagne du « Die Tageszeitung », rédacteur de l’agence allemande de presse « DPA » à Hambourg et correspondant itinérant en Europe de l’Est (1983 à 1987). Blog personnel. Auteur de : « La Gran Transición. Rusia 1985-2002 » ; « La quinta Alemania. Un modelo hacia el fracaso europeo » y de « Entender la Rusia de Putin. De la humiliación al restablecimiento ».

 

Source :

Traduit de l’espagnol pour El Correo de la Diaspora par : Estelle et Carlos Debiasi

El Correo de la Diaspora. Paris, le 20 juin 2019

 

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31 mars 2019 7 31 /03 /mars /2019 20:36

 

En ce moment je suis lancée dans des recherches multiples, concourantes, convergentes, dont 99 % ont des sources hispanophones, comme je ne peux pas tout traduire, j’ai décidé de faire des « revues » de quelques unes des questions abordées dans ces recherches. Ceux qui ont aimé les sciences savent bien que poser la bonne question, revient à trouver la bonne équation et donc la réponse.

Il y a des moments où « las noticias », les nouvelles du monde semblent tout droit sorties d’un bouquin de Kafka, d’Huxley et autres Orwell, ou du fin fond de l’esprit tordu de quelque conspirationniste repenti enfermé dans un asile d’aliéné, à moins qu’elles ne soient le fait de nouveaux journalistes issus de programmes d’éducation pour défavorisés mentaux. Il y a aussi de la bonne information et quelques excellents analystes et journalistes... quand même ! Mais l’information valable, il faut la dégoter au milieu du fatras de la guerre médiatique mondiale comme on cherche un trésor dans le fouillis de Puces géantes. Fake news, désinfo organisée à échelle mondiale, confusion provoquée et entretenue, trop de concepts polysémiques qui font que trop souvent des personnes qui utilisent les mêmes mots parlent en fait de choses différentes.

Pendant plusieurs années ont retenu mon attention, deux de ces concepts qui se retrouvaient sur le devant de la scène géopolitique : « démocratie » et « liberté », mis à toutes les sauces, ils sont aujourd’hui des outils d’occurrences réitérées de la propagande la plus férocement fasciste qui se prévaut de défendre ces valeurs « fondamentales » contre un « socialisme » qui en représenterait la négation. Socialisme, voici bien un autre mot qui a été mis à toutes les sauces, et ces dernières semaines je me suis organisé un petit parcours de révision de différentes facettes de ce concept. Définit-il ces socialo-communistes qui dans mon pays ont lutté pour et obtenu des droits, qui bien qu’ils se réduisent comme peau de chagrin, font toujours de nous des privilégiés de ce monde où tant de personnes sont privées du droit à une existence digne, voir du droit à l’existence tout court. S’agit-il de la version nationaliste du socialisme hitlérien ou du nouveau socialisme à la sauce chinoise de Xi… je vous laisse passer en revue le panorama des modèles que génère ce concept polysémique jusqu’à l’antithétique.

A l’heure où Trump a ré-officialisé, dans un discours tenu à Miami devant un ramassis de l’extrême-droite latino, une croisade contre le socialo-communisme, qui se déroulait en souterrain depuis la sinistre époque du MacCarthysme, la question est de rigueur : de quel socialisme est-il question dans cette déclaration de guerre ? Pour le savoir, il faut non seulement retraverser l’histoire.

Il est également important de retrouver les fils qui conduisent droit du Suprémacisme Aryen d’Hitler au Suprémacisme Blanc de Trump, je me suis donc offert un petit voyage de quelques jours dans l’Allemagne Hitlérienne avec en prime une visite du nid d’aigle des Alpes Bavaroises du Führer où se retrouvaient les principaux leaders du nazisme, filmé dans l’intimité par Eva Braun. J’ai ensuite voyagé en divers pays d’Amérique Latine, un aperçu de l’essaimage nazi post-guerre, quand CIA, Vatican, membres corrompus de la Croix Rouge s’allient pour trouver pour ces criminels des lieux d’exil, de nouveaux champs d’action… ils seront utilisés dans la lutte contre le communisme, le grande priorité des USA, certains viendront en renfort des dictatures d’Amérique Latine, d’autres serviront d’espions et agent d’intelligence aux service de la CIA et des services secrets allemands, britanniques et autres pendant la guerre froide, certains seront récupérés pour poursuivre des recherches prometteuses en techniques de sales guerres…

Où je veux en venir ici, c’est qu’il y a une filiation directe entre les groupes nazis qui font leur sortie du placard aujourd’hui en Amérique Latine comme dans d’autres endroits du monde et les néonazis expatriés (avec l’aide de qui on sait) qui ont créé de nouvelles colonies sur les territoires de leur essaimage, pendant que partout dans le monde des organisations (Plan Marshall, stay behind et autres gladios en Europe, Condor en Amérique Latine...) made in USA, préparaient le terrain de leur résurgence, s’acharnaient à détruire les mouvements de gauche – par la guerre ouverte, l’affrontement physique, l’infiltration subversive de trolls de terrain, qui transformant les mouvements de l’intérieur et semant la zizanie ont provoqué le morcellement et l’implosion de la gauche, un détournement de sens, ou qui promouvaient des méthodes terroristes pour créer un rejet par l’opinion publique - partout où existaient des mouvements socialo-communistes ou de souveraineté populaire, partout où il fallait en écraser le germe avant qu’il ne puisse croître.

Pour commencer à distinguer les fils conducteurs de ces deux mouvements simultanés, il faut accepter les alliances improbables qui ont été nouées au cours de cette période de détournement de l’Histoire. Pour vous illustrer mes propos, un exemple concret, celui de Walter Rauff… je reprends ici les données wikipédia hispanophone, les autres documents que j’ai consultés 1)sont en espagnol et 2)je n’ai pas fait de compilation systématique des données, je cherchais les grands courants. A lire à ce sujet « L’opération Odessa » de Frédéric Forsyth, un des premiers à lever le voile. J’ai choisi Walter Rauff parce qu’il reprend un grand ensemble d’éléments caractéristiques de ces parcours d’après guerre de notables criminels nazis.

En 1924, il entre dans la Marine de Guerre Allemande, il découvrira alors l’Amérique Latine. En 1938, il entre en contact avec Heydrich il travaillera dans les services d’intelligence avant d’être promu aux services techniques ou son rôle sera de mettre au point des méthodes efficaces d’élimination des humains indésirables. Il dirigera l’élimination de 200 000 handicapés mentaux, une tâche pour laquelle il aura l’idée géniale, d’utiliser des camions à gaz, à l’époque, faute de mieux, il utilise pour ce faire le monoxyde de carbone.

Et pour tous les révisionnistes… quand bien même il n’y aurait pas eu de chambres à gaz, tous le reste, tous les crimes contre l’humanité, peuple allemand inclus, commis par les nazis suffit à en faire des criminels, des maîtres de l’horreur, de la bestialité et de la cruauté concertées, des pires lâcheté et bassesse qu’avait jusque-là produit l’humanité. Le débat révisionniste comme celui sur le réchauffement climatique sont des diversions. Blablabla,... et pendant ce temps les grands extractivistes continuent par exemple, à polluer irréversiblement toutes les ressources d’eau potables de la planète et autres méfaits, comme l’usage d’agents radioactifs ou de substances chimiques mutagènes, cancérigènes… la liste est longue et létale à court terme… Aller demander aux enfants vietnamiens victimes aujourd’hui des mutations provoquées par l’agent orange, père du Round UP, répandu massivement par les USA sur leur pays il y à un demi-siècle, ce qu’ils pensent de ce crime de lèse-humanité qui affecte irréversiblement le potentiel génétique de leur pays.

 

Je ne peux pas poursuivre mon résumé de ce CV nazi type, sans faire une pose, parce que je ne suis pas indifférente, parce qu’écrire ces lignes me bouleverse, ... . Le fascisme comporte 3 grands axes de « Purification » : la purification sociale, la purification politique et la purification ethnique. On les retrouve aujourd’hui à l’œuvre dans les mouvements nazis contemporains. Bolsonaro au Brésil est une illustration intéressante des « alliances hybrides » qui sèment la confusion dans notre perception du phénomène, puisque Bolsonaro est à la fois nazi et sioniste, soutien inconditionnel du mouvement sioniste israélien, il a reçu son baptême évangélique dans les eaux du Jourdain et a transféré l’ambassade du Brésil à Jérusalem. Ses boucs émissaires ethniques sont les populations natives et afro-descendantes du Brésil. Le principe de la Race Supérieure est conservé mais il ne s’agit plus d’une suprématie aryenne, mais d’un suprémacisme blanc, qui inclus l’auto-proclamé « peuple élu ».

Je ne peux pas établir d’échelle de valeur entre les différentes victimes, ethniques, politiques, sociales du nazisme originaire, chacune en soi est conséquence de la même cruauté inhumaine, le même cri de souffrance qui déchire l’âme des humains sensibles. Comme a aussi été victime des nazis, la jeunesse allemande, endoctrinée, fanatisée, depuis la plus tendre enfance qui a servi de chair à canon, sacrifiée sur l’Autel de la Folie d’Hitler et de ses collaborateurs.

 

« Plus jamais ça ! Pour personne ! Nulle part ! ». C’est un des premiers principes que j’ai choisi d’adopter, il fait partie constitutive de qui je suis. Plus jamais les crimes nazis, plus jamais l’incendie de Dresde, plus jamais Hiroshima et Nagasaki, plus jamais les déchaînement de violence et viols massifs commis par les armées d’URSS dans leur conquête de l’Allemagne.

L’élection « démocratique » du nazifasciste Bolsonaro en 2018 au Brésil, est un échec de la partie de ma génération qui s’était engagée dans ce combat du « plus jamais ça ! ». C’est aussi un échec personnel, une lourde et pénible coresponsabilité.

 

 

Avec le fascisme, le nazisme, avant toute massification dans un mouvement politique, il est question d’un comportement inhumain individuel envers des êtres humains ou d’autre vivant. Il est question de cruauté, de sadisme. Insensibilité totale ou jouissance perverse, peu importe pour celui qui subit la souffrance volontairement infligée. Comme le disait si bien Deleuze, tout grand mouvement fasciste est composé de tous ces micro-fascismes que chacun porte en soi. Le fascisme comme sa branche nazie peuvent changer de forme, ils ne changent pas de nature : une inhumaine cruauté lâchement justifiée une massification de ces micro-fascismes. Des masses d’Allemands humiliés par les Alliés pour leur défaite de 1918, réduit à la misère par la dette odieuse que leur impose les vainqueurs de la guerre. Ces masses, nazifiées, se voient requalifiée d’élite, libres de laisser libre court à leur haine, à leur ressentiment, elles déchaînent leur violence contre les plus faibles de ce moment de l’histoire, requalifiés eux d’infra-humains. Ce que provoque volontairement les USA aujourd’hui au Venezuela, avec leurs sanctions économiques, c’est la même chose, l’infra-humanisation préalable, par privation des moyens de la dignité, de l’ennemi à abattre, le peuple chaviste autant que Maduro, et peu importe que souffre, dommage collatéral, ce peuple métis en général, il ne fait de toute façon pas partie des Élus.

Alors oui, j’ai mal aussi pour les juifs parmi les personnes cibles de cette abjection, ni plus, ni moins que pour chacune des victimes, 60 millions de morts et combien de survivants marqués à jamais, de cette guerre, dont les raisons ne nous sont pas expliquées dans les livres d’Histoire. Qui a subsidié les nazis ? Pour quelles vraies raisons ? Qui les a utilisé après la guerre ? Comment le mouvement nazi s’est-il transformé en mouvement mondial depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale ? Quel est le degré d’unification, de coordination, de coopération entre ces différents mouvements qui sévissent aujourd’hui à Kuala Lumpur, Kiev, Stockholm, Houston, Santiago de Chili, Mexico et des dizaines d’autres pays de la planète ? Ceux qui veulent changer le cours de l’histoire pour un monde plus doux, plus tendre, bienveillant et amoureux de la Vie, ne peuvent faire l’économie de la connaissance de ces processus, l’histoire des fascismes, du nazisme depuis son apparition il y a environ un siècle jusqu’à nos jours. Cette logique de surhomme qui est surtout une déshumanisation.

 

Et j’en reviens à Walter Rauff, qui nous donne un chemin parmi d’autres de cette filiation entre nazis et néonazis.

 

En 1943, après un séjour en Tunisie, W R arrive à Rome où il entre en contact avec le Saint Siège et les Services Secrets des USA, l’OSS ancêtre de la CIA, basés en Suisse. Un autre chapitre mystérieux de cette histoire du nazisme. Rauff n’est pas le seul nazi qui collabore avec l’OSS et son chef Allen Dulles. Allen et son frère Foster sont des incarnations des liens, entremêlements et subordination des Services Secrets US avec les Corporations. Ces mêmes Corporations qui après avoir promu, subsidié, armé, habillé Hitler et les nazis, ont organisés des dizaines de coups d’états et guerres, assassinats sélectifs, opération de terreur en Amérique Latine, et ailleurs, mais cela c’est la suite de la même histoire.

A la fin de la Guerre, les USA lui permettent de travailler avec l’état major Syrien. Après quoi il devra coopérer avec les israéliens qui veulent connaître les secrets de l’armée syrienne et l’état d’avancement de leurs recherches nucléaires. Et enfin, grâce à Alois Hudal, évêque pro-nazis du Vatican qui dirige (avec la complicité d’agents corrompus de la Croix Rouge) une filière d’expatriation de SS vers l’Amérique Latine, il débarque d’abord en Équateur. Il va y travailler dans diverses entreprises Allemandes et Étasunienne, avant de rejoindre ses fils qui sont élèves dans une école militaire du Chili. A côté de boulot en entreprises, il y travaillera pendant 5 ans pour les Services Secrets Allemands. Après le coup d’état il collaborera avec le régime de Pinochet et sera instructeur de la DINA, la police politique de la dictature chilienne. Les cours se donnent à Colonia Dignidad, une colonie fondée par des immigrants nazis au Chili, un de ces lieux d’ensemencement des mauvaises graines nazies après l’essaimage. Un lieu que fréquente également Joseph Mengele et autres nazis notoires.

 

J’ai choisi parmi tant d’autres similaires, le parcours de Rauff, parce qu’il est particulièrement illustratif de tous ces éléments qui viennent contredire l’histoire officielle qui voudrait que le nazisme ait été éradiqué à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Illustratif aussi des alliances hybrides qui jalonnent l’histoire de l’anticommunisme (voir par exemple 40 ans d'ingérence israélienne en Amérique Latine). Des histoires comme celle-ci, il y en a des dizaines de variantes. Des nazis ont été collaborateurs, conseillers, instructeurs de torture, paramilitaires dans toutes les dictatures militaires imposées par les USA en Amérique Latine. Ils y ont fondé des Colonies (Argentine, Brésil, Chili, Paraguay, Media Luna bolivienne...) et créé des réseaux, ils ont interagi avec leur émules locaux, il y ont procréé et y ont fait du prosélytisme… Ils ont travaillé avec la CIA complice de leur évasion, soucieuse de ne pas laisser se perdre leurs connaissances pratiques, si utile pour la lutte contre le Communisme. Ils ont travaillé avec le Mossad en AL à l’éradication du communisme latino. Et regardez le monde aujourd’hui… Leurs héritiers sont là, parmi nous.

 

 

Je fais beaucoup de recherches sur ce thème et d’autres, le problème c’est que l’immense majorité de mes sources sont en espagnol et que synthétiser-traduire, ce n’est pas possible, il faudrait que j’ai comme le Professeur d’Université et analyste mexicain Jalife une équipe de chercheurs avec qui collaborer. Je prends le géopoliticien Jalife comme exemple à dessein, puisque AMLO, depuis un peu plus de cent jours président du Mexique est aussi un « sujet d’intérêt général »… Je ne sais pas si c’est un scoop en français, mais Trump ne veut pas construire un mur, il veut en construire trois, le deuxième au Sud du Mexique dans les Chiappas et un troisième au Nord de l’Amérique Centrale. Les maîtres d’œuvre de ces construction de mur seraient… israéliens. Ce qui va dans le sens de mon hypothèse  : Trump qui a pour volonté exprimée de s’en prendre à toute l’Amérique Latine, gouvernements et/ou peuples, socialo-communiste, sait très bien que cela provoquera d’immenses vagues de migration. On le voit bien avec le cas du Honduras, depuis le coup d’état de 2009, destiné à « rétablir la démocratie » dans le pays, la population prise dans la misère, entre terrorisme d’état et violence de rue fuit le pays qui comme le voisin Salvador se retrouve en état de guerre. Les Maras, bandes violentes, de jeunes originaires des USA, sèment la terreur en Amérique Centrale (illustration, en français, au Salvador). Imaginez ce que l’on peut ressentir dans une ville dont des quartiers entiers seraient occupés par Al-Qaida, c’est pas le même phénomène bien sûr, mais les sponsors et promoteurs originaires, ainsi que la terreur si, ce sont les mêmes. Être en permanence en risque de prendre une balle perdue, de se faire agresser, enlever, violer, exécuté ; emprisonné et torturé pour la résistance, c’est la Terreur.

Mettre l’Amérique Latine, comme l’Afrique et autres Régions à feu et à sang, les plonger dans un primitivisme d’infra-humanisation, c’est un des paradigme du Pentagone (Le projet militaire des Etats-Unis pour le monde. Le nouveau paradigme), de ceux qui semblent incroyable de cynisme mais dont la progression se vérifie, malheureusement, chaque jour, sur le terrain.

 

Mais je reviens au Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador (AMLO) actuel président va-t-il réussir à redresser la barre d’un pays pillé par les transnationales et livré à la violence des forces de répressions privées ou publiques à la solde des Corporations, des cartels et autre pandillas ? Le Mexique et le Venezuela sont aujourd’hui les deux grands fronts de la lutte contre l’ingérence US en Amérique Latine… c’est un autre axe de recherche…

 

Je continue à suivre quotidiennement l’enchaînement des événements au Venezuela et les prises de position des acteurs impliqués dans ce conflit qui conjugue une multiplicité de composantes des jeux politiques à différentes échelles. Depuis les relations de terrain entre voisins dans un pays où la polarisation politique est exacerbée par les sales jeux d’une « société civile » made in USA, et ceux d’un régime discriminatoire du parti au Pouvoir qui ne considère comme citoyen à part entière que la partie de la population qui le soutien (et vote pour lui). La bonne nouvelle, face à l’adversité, beaucoup de voisins se sont organisés indépendamment de toute appartenance ou neutralité politique. Ma question : est-ce que cette population unie par un même refus d’ingérence, de moins en moins confiante dans le régime de Maduro pour les inconditionnels, va réussir à se réorganiser et mettre en échec les Empires qui veulent se partager le Venezuela et ses immenses richesses ?

Implications internationales d’un conflit qui est le point focal des contradictions entre trois empires qui luttent pour le partage du Marché-Monde. La Chine a poursuivit son avancée en Amérique Latine en Afrique, sans rencontrer jusqu’ici de résistance. C’est sa première confrontation de terrain avec les USA pour la main mise sur la même part du gâteau terre.

 

Que veulent les USA ? Que veut la Russie ? Que veut la Chine ? Comment ces conflits d’intérêts s’affrontent-ils sur le terrain au Venezuela. Quels sont les autres points de confrontations ? Maduro a hypothéqué une grande partie des immenses ressources naturelles du pays qui est endetté jusqu’au fin fond de ses profonds puits de pétroles, de ces multiples mines d’or et de coltan. Le plus grand propriétaire potentiel des ressources du Venezuela, c’est la Chine, suivie par la Russie… Dans quelles mesures ? C’est difficile de le savoir, puisque Maduro, à qui des promulgation d’états d’exception sans cesse reconduits confient les Pleins Pouvoirs, règne en toute opacité, ne publie rien à ce sujet, ni concernant tant de thèmes d’importance pour lesquels il prend des décisions et des engagements à long terme, au nom du Peuple !

Il faut ajouter que Maduro a fait allégeance à Xi et à son projet de monde, voir Le voyage en Chine de Maduro Compte-rendu de la conférence de presse du Mardi 18 septembre 2018.

« Moi (Maduro) j’adopte complètement la doctrine de communauté de destin unique pour l’humanité qu’a exposé le Président Xi Jinping […] je l’assume complètement dans tous ses concepts » Et pour confirmer qu’il s’exprime en toute connaissance de cause, il ajoute une peu plus loin « Et la Chine est un grand exemple, qui veut se faire super-puissance du 21ème siècle. » Depuis, je me suis informée, Xi le dit clairement, il veut que la Chine devienne La Super Puissance Hégémonique du 21ème Siècle, alors que la faction au pouvoir aux USA continue de se battre pour leur projet de Nouveau Siècle Étasunien, et que Poutine (faute de moyens?) reste plus raisonnable, il veut une part congruente du Marché pour les Corporations Russes et une codirection du Nouvel Ordre Mondial.

 

 

 

Le fantoche de Washington, Guaido annonce des manifestations pour la semaine qui vient. Le but : s’emparer du Palais Présidentiel de Miraflore avec l’aide des militaires US s’il le faut. Et non, les militaires vénézuéliens n’ont pas cédé à ses chants de sirène, et seule une toute petite partie du peuple le soutien. Logique il n’arrête pas de se réjouir du succès des sanctions et de l’intensification des pressions (souffrances) auquel la déstabilisation US soumet les habitants du pays, alors que se multiplient les déclarations de politiciens et autres notables de l’opposition qui se démarquent résolument de cette stratégie d’ingérence. Ils ne veulent pas de sanctions dont la première victime est la population. La chute du régime illégitime oui, mais pas au prix d’une intervention étrangère qui confisquerait le Pouvoir et le pays.

 

Le pays est pour la plupart du temps privé d’électricité et d’eau courante depuis plusieurs semaines, parfois dans sa totalité. J’ai confronté les deux thèses : acte de terrorisme sous égide US ou conséquence de l’abandon de l’entretient des circuits par Maduro, corruption et incompétence du régime. Si vous suivez au quotidien ce qui se passe au Venezuela, vous savez que les coupures d’électricité et le manque d’accès à l’eau sont des phénomènes locaux, régionaux récurrents qui ne cessent de gagner en intensité au cours des dernières années. Chaque jour, il y a dans le pays, plusieurs manifestations de voisins mécontents qui réclament par manque d’eau, parce que l’eau qui leur parvient est de mauvaise qualité, parce qu’ils subissent des coupures prolongées et/ou récurrentes d’électricité… Des enquêtes ont mis en évidences des détournement de fond destinés à l’entretien du système, ainsi que l’incompétence de ceux qui en ont la responsabilité, mais confirmé par un des derniers discours de Guaido… il semble bien que cette fois-ci la dite « opposition » a donné un coup de pouce, pour parvenir à un effondrement total du système, puisque le fantoche insiste sur le fait que tant que Maduro restera au pouvoir les failles se multiplieront, les attaques s’intensifieront, et que dès qu’il quittera le pouvoir, le système se rétablira et tout rentrera dans l’Ordre. Un chantage en quelque sorte…

 

Et la je termine cette revue sur un sujet d’importance, la 5G. Et pour une fois je suis tout à fait d’accord avec Trump : laisser la Chine maître de ce système hyper-centralisé de contrôle total des populations et de leur mode de vie, c’est du délire. C’est comme de se livrer à un ennemi pied et poing lié. Ennemi, j’ai un immense respect pour Xi, pour son intelligence et la détermination sans faille qui lui ont permis de gravir étape par étape le chemin du pouvoir. Mais son projet de monde me fait froid dans le dos, et dans la mesure où il me concerne, où il concerne mon pays, l’Europe, le Monde, je le considère comme un ennemi valable. Souveraineté Populaire et auto-organisation, auto-détermination des habitants contre impérialisme et autoritarisme sous toutes les formes qu’ils peuvent adopter, c’est le monde dont je voudrais qu’il devienne avenir d’une humanité enfin réconciliée avec elle-même. Savoir que je n’en serai pas contemporaine, ne veut pas dire que je ne continuerai pas à défendre ce projet de monde et ceux qui le partagent. Et qui chaque jour meurent en raison de leur résistance en défense de la Vie, de sa spontanéité, son inventivité et de sa diversité...

Et donc, forcément, je suis contre le principe de l’hyper-centralisation, l’exemple de la faille électrique du Venezuela illustre parfaitement ce qui arrive quand un pays centralise sa distribution d’électricité et que le contrôle ou hacking des points centraux G chinoise s’installe en Europe, inconscience ou collaboration de nos mandataires abuseurs ? Dans un monde sur pied de guerre, alors que paradent des armées des Empires capables chacune d’en finir plusieurs fois (une suffit) avec la totalité de la planète… décentraliser me semble sage. Mais cela ne convient pas au Nouvel Ordre Mondial, ni dans sa version US (de plus en plus brutale), ni dans les versions plus raisonnables (Poutine) et améliorées (Xi Jinping), qui a pour fondement le contrôle absolu des comportements des populations par un commandement centralisé.

Fin de la revue qui n’est qu’un très bref aperçu de la quantité d’infos que j’ai engrangée au cours des dernières semaines… je repars… au Mexique.

 

Anne

 

 

 

 

 

 

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5 mars 2019 2 05 /03 /mars /2019 15:55
Violence contre les enfants Mapuche

Violence contre les enfants Mapuche

« Le modèle chilien, qui est présenté à l’étranger comme le plus grand succès du néolibéralisme, présente une réalité très différente pour des millions de familles chiliennes », a déclaré Tomás Hirsch, député du Parti humaniste chilien (Élu du groupe Frente Amplio), dans une interview à l’Agence Latino-Américaine d’Information (ALAI). « Cela se traduit par l’écart croissant entre les revenus et la concentration de la richesse, ainsi que par l’endettement asphyxiant dans lequel se trouve la majorité des travailleurs. En fait, tous les indicateurs nous classent comme l’un des pays les plus inégaux de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), avec les pires taux d’éducation, de santé, de pensions, de qualité de logement, d’espaces verts par habitant… », ajoute-t-il. Ce « système profondément inhumain » ne priorise pas la qualité de vie. Voici un échange sur les orientations de la politique du gouvernement chilien, et la mise en doute sur sa qualité morale à critiquer le Venezuela.

 

Monsieur le Député, la critique du Président Sebastián Piñera à l’égard du gouvernement constitutionnel de Nicolás Maduro au Venezuela, dans le contexte de l’attaque du groupe de Lima et de l’OEA contre la révolution bolivarienne, est notoire. Nous aimerions passer en revue certains aspects dans votre propre pays pour vérifier la cohérence de l’attitude du gouvernement chilien.

 

La position du Président Piñera est une position d’incohérence qui frise le surréalisme politique. Le Chili doit être le seul pays au monde qui, 29 ans après la fin de la dictature continue à disposer d’une Constitution issue de la dictature, élaborée par un petit groupe d’hommes d’extrême droite et sans débat aucun, « votée » sans listes électorales, dans le but de pérenniser un système profondément antidémocratique. À l’exception de quelques retouches mineures, c’est toujours la même Constitution qui a maintenu le dictateur Augusto Pinochet au pouvoir. Pendant près de 20 ans, nous avons eu des sénateurs pointés du doigt et un système électoral totalement truqué. Et c’est partant de là que nous voulons donner des leçons de démocratie ?

 

Le Chili, tout en se vantant internationalement de sa prétendue réussite économique, a l’une des pires répartitions de revenus de la planète, avec un salaire minimum honteux qui ne suffit pas à la subsistance du million de travailleurs qui le perçoivent. Et il prétend donner des leçons sur les droits sociaux en partant de là ? Le système de retraite chilien, également créé sous la dictature et maintenu par le pouvoir entrepreneurial sur le monde politique, fournit des pensions misérables, proches du 25% du salaire perçu au moment de la retraite. C’est une véritable violation des droits humains envers les personnes âgées. En même temps, la santé et l’éducation sont des entreprises et non des droits, définis par le président lui-même comme des biens de consommation. Le Chili est le seul pays au monde où l’eau est 100% privée. Les ressources de la pêche ont été livrées à perpétuité par le premier gouvernement de Piñera à 7 familles, à partir d’une loi reconnue publiquement comme corrompue, approuvée sur la base de pots de vin octroyés aux ministres et parlementaires. Le cuivre, le lithium, les forêts, l’énergie, tout, absolument tout, a été dénationalisé et confié à des multinationales qui, bien sûr, parlent en bien de notre pays…

 

La police, les Carabineros du Chili, fait l’objet d’une enquête pour le plus grand vol qualifié de l’histoire de notre pays. Et pendant ce temps, ces mêmes carabineros continuent d’assassiner les Mapuches.

 

C’est depuis ce pays qu’on prétend donner des leçons sur la démocratie, la justice, les droits humains, l’égalité sociale ? C’est honteux de le suggérer.

 

Le Venezuela est qualifié de « dictature » et son gouvernement de répressif. C’est particulièrement délicat dans un pays comme le Chili qui a subi un coup d’État virulent contre un président élu par le peuple et une dictature militaire sanglante pendant 17 ans. Parlez-nous de la position du présent gouvernement concernant cette période néfaste et de l’état actuel de la démocratie au Chili.

 

Malheureusement, nous sommes confrontés à une « renaissance » de la valeur de la dictature et de Pinochet. Sans aller plus loin, aujourd’hui (13 février) l’un des principaux sénateurs du gouvernement s’est déclaré Piñeriste-Pinochetiste. Une tentative de négationnisme de ce que furent les violations des droits humains pendant la dictature est en cours. Piñera prétendait installer comme ministre de la Culture un négationniste déclaré. Il ne faut pas oublier qu’en outre, pour son élection, Piñera a été soutenu, avec sa reconnaissance personnelle, par le « Bolsonaro » chilien, José Antonio Kast, un néo- fasciste populaire qui a le support croissant des parlementaires du gouvernement. Au Chili, selon tous les rapports internationaux, la torture continue, les Mapuches et les leaders sociaux et écologistes sont assassinés. Et le voile de l’impunité a fait en sorte qu’aucun des responsables ne se retrouve en prison. Et ceux qui ont été condamnés pour violation des droits humains, bénéficient d’installations luxueuses dans la prison 5 étoiles de Punta Peuco. C’est très regrettable de le dire, mais au cours de l’année dernière, nous avons vu un gouvernement qui vire par la force vers une droite dure.

 

Le gouvernement chilien dénonce souvent les violations présumées des droits humains au Venezuela. Nous avons assisté récemment au meurtre de sang-froid de Camilo Catrillanca – l’une des nombreuses victimes – et, malheureusement, il est souvent fait référence à la discrimination contre le peuple mapuche, à la répression et à la militarisation dans leur territoire ancestral. Pensez-vous que l’État chilien, et en particulier le gouvernement Piñera, respecte et défend énergiquement les droits humains ?

 

Au cours des dernières années, non seulement au sein de ce gouvernement, mais aussi dans ceux de l’ancienne Concertación [N.d.T. Coalition de partis politiques chiliens du centre et de la gauche, qui a gouverné entre 1990 et 2010], les droits humains ont été violés à maintes reprises, comme la Commission interaméricaine des droits humains et d’autres organisations internationales des droits humains l’ont exprimé à maintes reprises. Les Mapuches ont été assassinés de sang-froid. Des enfants mapuches ont même été attaqués avec des bombes lacrymogènes dans leurs écoles et abattus à bout portant. Et rien n’est arrivé aux criminels, toujours des Carabineros membres de la police ; ils sont tout au plus condamnés à des peines symboliques absurdes. De même, des centaines d’enfants et d’adolescents en difficulté sont morts au cours des 12 dernières années alors qu’ils étaient pris en charge par l’Etat au Sename (Service national pour les mineurs). Et dernièrement, nous avons été témoins d’attaques répétées contre différents lieux de mémoire correspondant aux endroits où la dictature a torturé et assassiné, et le gouvernement laisse faire et regarde ailleurs. Oui, nous pouvons dire avec insistance, bien qu’avec douleur, que les droits humains sont violés au Chili.

 

Un autre aspect qui est souvent critiqué comme l’un des problèmes majeurs du Venezuela est la corruption dans les rangs du gouvernement. Parlez-nous de l’éthique politique gouvernante au Chili.

 

La meilleure façon de répondre à cette question est de donner quelques exemples que tout le Chili connaît en détail :

 

La loi sur la pêche, promulguée par Piñera dans son premier gouvernement, est considérée comme un exemple presque parfait de ce que sont la corruption et les pots- de- vin. Des dizaines de députés et de sénateurs corrompus, de ministres et de sous-secrétaires qui ont reçu des millions de dollars, complètent des paragraphes de la loi rédigés par les grandes sociétés de pêche et envoyés par la poste au gouvernement. Tout ce qui précède est prouvé par la justice. Résultat ? La loi est toujours en vigueur sous prétexte qu’au Chili, une loi ne peut être annulée.

 

SQM, le plus grand producteur mondial de lithium, a été offert par Pinochet à son gendre, Julio Ponce Lerou. Au cours de ces dix dernières années, il s’est consacré à acheter les parlementaires de tous les partis politiques du duopole [N.d.T. Se dit d’un marché où deux vendeurs se partagent toute la production]. Tous les cas sont documentés, les hommes d’affaires ont avoué et les parlementaires ont reconnu avoir reçu des versements. Résultat ? Tous sont parvenus à des « accords » avec la justice et aucun d’entre eux n’a été condamné.

 

Il y a seulement deux jours a été révélé comment Piñera, dans sa première période, a pris des dispositions (réussies) pour obtenir une plage privée devant l’une de ses nombreuses maisons près des lacs du sud du Chili. C’est un petit échantillon de ce qui se révèle chaque jour dans notre pays : que la corruption et surtout l’abus de pouvoir se sont installés dans la politique chilienne.

 

La principale motivation des gouvernements des États-Unis et de l’Europe, qui promeuvent et soutiennent la tentative de coup d’Etat contre le gouvernement de Nicolas Maduro, est l’énorme richesse en ressources naturelles du Venezuela, aujourd’hui gérées par l’État. Le Chili est également un pays riche dans ce domaine. Dites-nous à qui profitent les ressources naturelles de votre pays.

 

Au Chili, les ressources naturelles ont depuis longtemps cessé d’appartenir aux Chiliens. Le cuivre, autrefois nationalisé par Allende avec le soutien unanime du Congrès national appartient aujourd’hui à 80% aux multinationales. Le lithium, une richesse stratégique, à 2 groupes économiques ; les ressources de la pêche données à 7 familles ; l’eau privatisée dans un contexte mondial unique ; l’énergie entièrement gérée par des groupes multinationaux. Et à part ça, les pensions sont gérées par quatre groupes étrangers. Le pays tout entier est entre des mains privées.

 

La politique étrangère du Chili ne semble pas avoir de soutien propre et s’aligne automatiquement sur les desseins des États- Unis, quelle en est la raison, selon vous ?

 

Il y a une photo honteuse qui a circulé sur les réseaux sociaux il y a quelque temps. Au cours de sa visite aux États-Unis, lorsqu’il a rencontré le président Trump, le président Piñera lui a montré un drapeau nord-américain qui contenait à l’intérieur un petit drapeau chilien. Voir l’image reproduite dans le monde entier fut une honte nationale, mais en même temps une preuve à quel point ce gouvernement, sans aucune dignité, s’aligne avec le gouvernement et les politiques interventionnistes des États-Unis. Il en va de même lorsqu’il s’agit de signer des traités internationaux, dans lesquels le Chili a accepté des conditions absolument défavorables aux petites et moyennes entreprises nationales. Derrière cette attitude servile, il y a clairement des intérêts économiques en jeu. La droite politique et commerciale chilienne est profondément liée aux intérêts nord-américains et le président lui-même fait partie de ce lien.

 

Pensez-vous que les attaques permanentes des gouvernements de droite contre le Venezuela sont un moyen de détourner l’attention des problèmes qui touchent leur pays ? En plus de ce qui a déjà été dit, qu’est-ce qui devrait être changé au Chili ?

 

Le Chili doit passer de la démocratie « formelle » actuelle à une véritable démocratie, avec une participation sociale effective. Pour cela, la première chose à faire est de nous doter d’une nouvelle Constitution générée par une Assemblée Constituante. D’autre part, nous devons progresser plus rapidement vers un État qui garantisse les droits sociaux fondamentaux. Récupérer nos ressources stratégiques est une autre tâche urgente. Au niveau international, nous affilier de manière constructive à l’Amérique latine, en contribuant au renforcement des droits humains et de la démocratie dans la région.

 

Le Chili doit cesser de prétendre être ce qu’il n’est pas. Il doit cesser de donner des « leçons » à d’autres pays et se concentrer sur la résolution des multiples et énormes problèmes sociaux que nous avons ici.

 

Article publié dans la Revista América Latina en Movimiento Por el patio trasero 19/02/2019

 

Traduit de l’espagnol par Ginette Baudelet

 

25.02.2019 - Santiago du Chili

https://www.pressenza.com/fr/2019/02/dialogue-avec-tomas-hirsch-chili-un-systeme-profondement-inhumain/

 

 
Artículo publicado en la Revista América Latina en Movimiento Por el patio trasero 19/02/2019
 
https://www.alainet.org/fr/articulo/198404
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22 février 2019 5 22 /02 /février /2019 17:53

A l'origine ce texte est un commentaire... mais je n'ai pas pu le publier pour des questions de mot de passe oublié...

Qu'on me pardonne la forme, les fautes, j'ai hâte de continuer mes recherches et mes observations à ce moment crucial de l'histoire.Heure H : samedi 23 février 2019 à 9 heures du matin heure locale.  Lieu : les frontières du Venezuela.

 

 

Pour le monde : nouveau départ ou apocalypse ?

J’ai suivi la nébuleuse fasciste d’Amérique Latine, dont le principal mouvement a longtemps été UNOamerica, qui sous la direction d’Alvaro Uribe regroupait le nazis survivants, les militaires de la période des dictatures, des politiciens et autres entrepreneurs… et s’attachait à former toute une nouvelle génération de fascistes en herbe, par exemple en les réunissant dans des camps de formation idéologique et paramilitaire. Une organisation avec un bureau à Washington et d’étroite connexion avec les sphères de pouvoir, celle qu’incarne aujourd’hui Bolton.

Ils n’ont jamais cessé d’être actifs, pour déstabiliser le Venezuela, par exemple, il ont entraîné le groupe JAVU, version locale d’OTPOR dont les dirigeants étaient envoyés par petits groupes en Serbie, afin d’être initiés aux technique de déstabilisation. Des entraînement qui, commencé pendant la période Bush se sont poursuivit pendant les 2 mandats d’Obama, subsidiés par la NED et autre OT (très)G de Washington, enfin bon, ce n’est pas tant le gouvernements que ces organismes qui comme la CIA poursuivent implacablement leur programmes indépendamment des alternances politiques des gouvernements. L’analyste argentine Stella Calloni est une mine d’information à ce sujet, de l’opération Condor à la déstabilisation du Venezuela en passant par UNOamerica, elle suit les fils d’une continuité, une continuité qui pour faire un grand raccourci, un grand bond en avant sonduit droit à la déclaration de Trump, lundi.

Une déclaration qui m’a simplifié la vie, tous ces événements, en particulier depuis le coup d’état militaire au Honduras en 2009 jusqu’à l’intervention du Venezuela dont l’initiation officielle est prévue pour demain, 9 heure du matin heure locale, tous ces indices et recoupements… ceux pour lesquels on est freiné quand on les rassemble et qu’on voit se profiler la réalité sous-jacente, par un de ces «ce n’est pas possible, ils ne vont quand même pas aller jusque là – fini les doutes et les spéculations.. à présent ils le disent et le clament haut et fort, la Croisade contre le Socialo-communisme est lancée, poursuite de l’Inquisition par d’autres moyens, quand ce qui doit être éradiqué ce sont des manières d’être au monde, des manières de penser le monde.

Mon résumé du discours de Trump :

 

« Nous allons mettre fin une fois pour toute au socialisme et au communisme »

«Nous allons commencer par le Venezuela »

« Après j’irai sur Cuba et sur la Nicaragua et enfin j’irai par toute l’Amérique Latine; ...et dans le monde »

« Cette fois, il n’y aura pas de retour en arrière »

 

J’ajoute que quand je vais lire ce qui se raconte chez les mêmes, je trouve en redondance ce même message : Il faut en finir une fois pour toute – aussi – avec les Indios en les éradiquant jusqu’au dernier. Le Socialisme n’est pas leur seule cible, les peuples natifs en tant que tels le sont aussi selon un principe de Res Nullius, (terre de personnes) pour pouvoir s’approprier enfin définitivement cette terre il faut éliminer tous ceux qui prétendent qu’elle leur revient, les natifs.

Mais cela devient plus facile à croire quand on sait que ceux-là sont les héritiers de l’essaimage nazi, vers l’Amérique Latine, comme autant de germes qui aujourd’hui donnent des fruits, amers.

Sommes-nous arrivés au moment ou soit les uns, soit les autres doivent être entièrement éradiqués de la surface de la planète pour qu’un Nouveau Monde émerge, au risque de tout détruire ?

 

Alors oui, c’est difficile de croire qu’aujourd’hui ces gens-là ont le pouvoir de fait sur le plus gros arsenal de destruction massive que le monde ai jamais connu.

Et pour les plus anciens d’entre nous, une question s’impose qu’a-t-on fait ou que n’a-t-on pas fait pour qu’il parvienne jusque-là ? Que pouvait-on faire ? Tirer les leçons de l’histoire parce que la question principale est que peut-on faire aujourd’hui pour contribuer à mettre fin à ce délire.

Contribuer à protéger le Venezuela contre les griffes US,…

 

Je ne suis vraiment pas fan de Maduro, Xi ou Chavez, il faut choisir. Maduro le dit : il adhère au « rêve » de Xi, dans tous ces concepts (discours du 18 septembre) Un rêve dans lequel le peuple à des droits économiques, pas de droits politiques. Elle est loin « la commune ». Etc, je peux en raconter des pages sur ce que dit vraiment Maduro, et sur la manière dont il l’applique en pratique, mais ce n’est pas le moment.

Ma position est être claire, c’est aussi la position d’une bonne partie de la dissidence (en gros pour illustrer avec un exemple concret les quelques deux millions d’électeurs de Chavez, qui ne votent pas – ou plus, Maduro, sans passer cependant à l’opposition. Ils s’abstiennent. Et formule des propositions politiques alternatives au Madurisme.) : pas d’intervention militaire, et élections générales selon des modalités à fixer. Dans un premier temps, ben oui, jusqu’à de nouvelles élections Maduro est le président le plus légitime du Venezuela.

Et pour une fois, je me sens pleinement Européenne, c’est la position défendue par l’Europe au Forum de Montevideo sur le Venezuela (Diplomatie européenne, Mexique, Bolivie, Costa Rica, Equateur et Uruguay). Tous se sont mis d’accord sur la nécessité d’empêcher une intervention US au Venezuela, pas sur la question des élections.

Et hier une rencontre a eu lieu avec le gouvernement du Venezuela. Qui a enfin accepté le principe d’une intervention humanitaire, le show de Guaido n’en est pas une, une intervention humanitaire ne peut avoir aucune connotation politique. Ici ce qui s’est discuté hier, est une intervention humanitaire sous égide de l’ONU et avec une participation de la Croix Rouge internationale.

Voilà, je m’arrête-là, désolée si c’est long, c’est ma manière de réagir au discours de Trump. Donner des éléments pour nourrir un débat, avec d’autres issus de ce qui a longtemps été la Grande Famille de la Gauche », en tout cas en Belgique jusque à la fin des années 70 c’était une réalité vécue, là se trouvent les racines, mon ancrage, mon origine comme « sujet politique ». Il y a certainement plein de fautes de forme, mais pour le fond j’assume tout ce que je dis ici, …

 

 

Salut à tous les camarades et compagnons qui se reconnaîtront dans ce Nouvel Ennemi Déclaré de Trump, les Socialo-communistes et autres Communalistes.

Anne

 

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17 septembre 2015 4 17 /09 /septembre /2015 11:36
Les vrais « fascistes » de notre temps - Le Corbusier et les architectes urbanistes

 

 

Je vous renvoie aujourd’hui à un texte important, publié par Pièces et Main d’œuvre : « Les vrais « fascistes » de notre temps - Le Corbusier et les architectes urbanistes ». Un site incontournable qui va à l’essentiel, essence de l’humanité, essence de la vie et dénonce ce qui dans la société technocratique à vocation transhumaniste, celle de l’homme augmenté au cyborg, remet en question cette essence même.

Souvent quand je vois des reportages, des photos qui nous parle de pays lointains, je suis frappée de voir une homogénéisation de l’architecture, une homogénéisation de l’urbanisme. Pavillons pour classes moyennes, immeubles de bureaux des Centres Urbains, banlieues pourries de HLM,… partout c’est la même stérilité architecturale qui prévaut dont les angles tranchant blessent le regard. Surtout ceux qui sont habités par l’infinie diversité des possibles en matière d’habitat et la beauté du chaos organisé de la nature, reposant et régénérant pour les vivants que nous sommes (encore).

Les vrais « fascistes » de notre temps - Le Corbusier et les architectes urbanistes
Les vrais « fascistes » de notre temps - Le Corbusier et les architectes urbanistes

J’ai vu détruire l’âme de ma ville Bruxelles à coups de bulldozers qui en ont éradiqué l’histoire, la mémoire et l’âme. Cela ne s’invente pas, les sociétés qui ont commis ces ravages avaient pour nom Crèvecœur et Froiddecœur. Je ne sais pas quand j’ai compris que cette transformation du paysage était une des manifestations intrinsèques et obligée de la globalisation, mais il était alors déjà bien trop tard, ma ville n’était plus, elle ne renaîtrait pas de ces cendres, le Nouveau Monde avait pris place.

A cette même époque de destruction massive, l’alliance occulte entre le Bourgmestre de Bruxelles Paul Van Den Boeynants, qui utilise des hommes de pailles pour pratiquer une spéculation immobilière éhontée, que rendent possible ses choix en matière d’Urbanisme, sera déterminante pour le devenir de la ville. Quand la question se pose du choix entre une ville où les transports en commun prévalent sur l’automobile, les prodigieux profits qu’il pourra tirer de la propriété des parkings au centre de la ville dicte son choix assassin. Et des voies rapides de « pénétration urbaine des automobiles » rompent avec le rythme ancien et paisible de la ville piétonne.

Les vrais « fascistes » de notre temps - Le Corbusier et les architectes urbanistes
Les vrais « fascistes » de notre temps - Le Corbusier et les architectes urbanistes

Entre les souvenirs d’enfance, les récits de mes grands-parents et ce voyage que je viens de faire en image dans un passé pas si lointain qui évoque l’époque où monde urbain et rural fusionnaient dans les communes de la périphérie bruxelloise, je reçois une fois de plus confirmation de tous les sacrifices qui sont exigés de nous alors que la circulation automobile prévaut sur le bien-être des habitants.

Aujourd’hui je pense que la nouvelle version de la Place Flagey, sécuritaire et anti-conviviale n’est pas pour rien dans le phénomène de destruction massive que subit notre petit groupe d’amis qui avaient pris l’habitude de s’y retrouver. Dans le texte « Les espaces publics se défendent des indésirables », que j’avais relayé en septembre 2011, cette architecture sécuritaire de la nouvelle version de la Place Flagey est évoquée. En fait, c’est totalement contre productif, et jamais Flagey n’avait connu autant de délinquance, de violence et de misère stagnant sur ses bancs en rangs d’oignon contrecarrant toute possibilité de convivialité, d’intimité.

Les vrais « fascistes » de notre temps - Le Corbusier et les architectes urbanistes

Le document que nous soumet Pièces et Main d’Œuvre illustre aussi très bien la manière dont des gouvernements dits de gauche, parfois croyant bien faire, installe le fascisme sur leur territoire par la forme des murs, habitats et autres bâtiments dont ils promeuvent la construction. C’est le cas actuellement au Venezuela où le « mission Vivienda » reproduit les mêmes erreurs qui ont été commises en France avec les HLM sans âme, loin de toute manifestation de la vie collective, ni magasins, ni lieux de loisirs. Générant par sa structure même ses formes de délinquance et de criminalité, ces propres maladies de l’âme pour ses habitants enfermés dans leurs petites boîtes trop étroites.

Parce que parfois,un miracle, lumière éphémère d'un coucher de soleil, rend à la place un semblant de magie

Parce que parfois,un miracle, lumière éphémère d'un coucher de soleil, rend à la place un semblant de magie

Les vrais « fascistes » de notre temps - Le Corbusier et les architectes urbanistes

vendredi 26 juin 2015 par Pièces et main d’œuvre

On sait que rien n’est plus galvaudé en France, aujourd’hui, que le terme de « fasciste ». Cela tient au confusionnisme général ; aux falsifications révisionnistes type Ni droite, ni gauche (Zeev Sternhell) et L’ idéologie française (BHL) ; aux manipulations de la gauche d’Etat qui se drape dans la pose avantageuse de la Résistance ; aux délires de convulsionnaires qui s’arrogent le titre d’« antifascistes » et le privilège de frapper d’infamie les gens qui contredisent leurs lubies.

Les mots « fascisme » et « fasciste » renvoient à un phénomène précis et daté : des mouvements de masse militarisés, dans l’entre-deux guerres, menés par des chefs charismatiques, mobilisant des idéologies archaïques, religieuses ou païennes, et les technologies les plus modernes, au service d’expansions nationalistes et futuristes.

Ce fascisme-là a toujours été minoritaire en France, même « aux heures les plus sombres de notre histoire », à Vichy et sous Pétain. Les Quarante millions de pétainistes (H. Amouroux) qui s’en remirent au vainqueur de Verdun entre juin 1940 et juin 1941, n’étaient pas des « fascistes », mais des orphelins en quête d’un père de la Nation. Les vrais fascistes, les maigres milices de Doriot, Déat, Deloncle qui déchaînèrent leurs exactions sous la botte de l’occupant, n’ont laissé que des fantômes d’ héritiers, tout juste bons à justifier un fantôme d’antifascisme. Aussi avons-nous toujours employé avec des guillemets et parcimonie ce mot de « fascisme ». (cf. Postures et impostures : au Grand Guignol de la Gauche (leur « antifascisme » et le nôtre). Cf. Le vrai « fascisme » de notre temps. Bas les pattes devant Snowden, Manning, Assange et les résistants au techno-totalitarisme.)

Il se trouve que Le Corbusier fut un vrai fasciste, sans guillemets ni repentir. A la fois dans ses opinions et ses amitiés. Il se trouve que l’idéologue du modulor, de « l’homme standard » et de la « la machine à habiter », fut le maître à construire des communistes, des gaullistes, des dictateurs comme des démocrates, et de toute une génération d’architectes urbanistes, en France et dans le monde, après la défaîte des fascismes. C’est que par-delà leurs guerres pour la prise de l’Etat, fascistes, communistes, et républicains partageaient le même idéal technocratique de l’urbanisme fonctionnaliste. Tous s’inscrivaient avec ferveur dans ce mouvement techno-totalitaire : l’homme-machine dans sa machine à habiter, dans une ville-machine, dans un monde-machine. C’est qu’il ne suffit pas d’être antifasciste (communiste, "blanquiste", trotskyste, stalinien, castriste, maoïste, etc.) pour être antitotalitaire.

Hackers et « antifascistes », encore un effort pour être de votre temps. Il ne suffit pas de rabâcher la sempiternelle critique de la « gentrification », de l’éviction des habitants des quartiers populaires au profit de vos amis et congénères de la creative class (R. Florida), pour combattre les nouvelles Metropolis. En Chine, en Californie, comme à Nice, Paris et partout dans le monde voici la smart city, la cité machine automatisée, la version 2.0 de la police urbanistique. L’organisation optimale de l’ordre public. Mais cette « ville intelligente » criblée de capteurs, traversée de « flux » , de « réseaux », de « virtualités » innombrables, n’est-ce pas précisément votre matrice adorée, et donc, comment pourriez-vous la brûler ?

(Pour lire l’article, cliquer sur l’icône ci-dessous).

Description : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/prive/vignettes/pdf.png
Le Corbusier
Version prête à circuler
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Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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