
Après le clip de campagne de la Nouvelle Démocratie, qui fait beaucoup parler en Grèce, retour sur celui du Syriza.
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Peter Bachmaier
Translated by Horizons et débats
La mondialisation dans le sens actuel a commencé avec la libéralisation du commerce mondial et avec la mise en place du néolibéralisme par les USA et la Grande-Bretagne. Celle-ci est étroitement liée au terme «nouvel ordre mondial», que le président Bush a forgé en septembre 1990 après l’effondrement du bloc de l’Est lors d’un discours devant le Congrès américain et Bush ajouta en expliquant: «Un nouvel ordre mondial dirigé par les USA». C’est le système international que nous avons jusqu’à présent.
Le renversement en 1989 avec l’aide de l’Occident
Le changement essentiel dans le nouvel ordre mondial était l’expansion de l’Occident vers l’Europe centrale et orientale, qui était jusqu’en 1989 sous la domination de l’Union soviétique, mais Gorbatchev «renonça» à ces pays le 2 décembre 1989, lors de la Conférence de Malte avec le président Bush sur ces pays, et c’est pourquoi ils font aujourd’hui également partie de l’empire américain. L’effondrement du bloc de l’Est et le renversement en 1989 remontait à la faiblesse du système, mais aussi au «facteur occidental», avant tout à l’offensive des USA sous le gouvernement Reagan. La révolution n’aurait jamais abouti, dans la plupart des pays de l’Europe centrale et orientale, sans l’influence américaine. La Charte 77 en République tchèque et Solidarnosc en Pologne n’auraient pas pu survivre sans le soutien américain.
L’influence culturelle occidentale joua dans cette victoire un rôle décisif, ce qu’on nomme aujourd’hui le «soft power», avant tout l’influence de la culture pop, qui pénétra tout à fait légalement à travers la radio, la télévision, les films d’Hollywood et l’échange culturel et répandit «les valeurs occidentales». Cependant, ce n’était pas la culture européenne classique, mais celle du libéralisme, de l’individualisme, du matérialisme et d’Hollywood.
Le nouvel ordre mondial en Europe centrale et orientale après 1989
Le nouvel ordre mondial, qui a été introduit après le tournant en Europe centrale et orientale, signifia la mise en place du modèle néolibéraliste, la dictature de l’argent, qui a les caractéristiques suivantes: libéralisation complète de l’économie, démantèlement de la propriété et privatisation, démantèlement de l’Etat et dérégulation, la mise sous tutelle du pays sous le contrôle du capital étranger et finalement l’intégration politique dans le système occidental, dans l’UE, l’OTAN, l’OMC. La réforme a été contrôlée par le Fond monétaire international et la Banque mondiale et liée à des conditions politiques.
Suprématie des Etats-Unis
Les fondements intellectuels et les objectifs du nouvel ordre mondial après 1989 ont été élaborés par le «Council on Foreign Relations» (CFR), ce sont des documents tels que le «Projet pour le nouveau siècle américain», qui a été conçu sous la direction de William Kristol et Richard Perle pour justifier la fin de «l’époque de la paix de Westphalie» et du droit international. En 2001, le président Bush se retira sur recommandation de ce groupe de projet du contrat américain concernant le bouclier anti-missile (ABM) avec la Russie qui prévoyait une limitation des systèmes anti-missiles. Un des architectes du nouvel ordre était également Zbigniew Brzezinski, qui exigeait dans son livre «Le grand échiquier: l’Amérique et le reste du monde» («The Grand Chessboard»), paru en 1997, le partage de la Russie ou La Stratégie de sécurité nationale des Etats-Unis en 2002 et la «Vision 2015», publiée par la CFR en 2008.
Le résultat n’était pas la création d’une classe moyenne productive et constructive en tant qu’échine de la nouvelle société, mais d’une «élite indépendante étrangère» (Brzezinski), d’une classe de «nouveaux riches» qui sont sous le contrôle du FMI. Leurs enfants étudient aujourd’hui dans des universités d’élite en Angleterre et aux Etats-Unis, pour en revenir avec une «nouvelle conscience».
Zbigniew Brzezinski avec Osama Bin Laden
L’UE – un projet américain
Un pilier du nouvel ordre est l’Union Européenne, qui à l’origine était un projet américain, élaboré par Jean Monnet, qui en vérité était un banquier américain et un lobbyiste de Wall-Street. Le projet prévoyait l’édification des Etats-Unis d’Europe sous le contrôle américain et la dissolution des Etats nationaux. Dans les Traités de Maastricht en 1992, de Copenhague en 1997 et de Lisbonne en 2007, les directives suivantes ont été fixées: essentiellement le néolibéralisme avec ses quatre libertés et la dissolution des Etats nationaux. Les décisions ne seront pas prises par le Parlement européen mais par la Commission européenne, donc d’un appareil administratif non élu. L’objectif est encore l’Etat supranational centralisé avec une constitution unifiée qui a été décidée à Lisbonne et un gouvernement économique.
L’Europe centrale et de l’Est ont été intégrées par l’OTAN et l’UE au système occidental. L’élargissement à l’Est a été réalisée grâce aux programmes PHARE, Tempus et avant tout aux traités d’adhésion à l’UE en 2004 et 2007, et aujourd’hui il existe le «partenariat oriental» pour les pays en dehors de l’UE.
Le changement des valeurs: Education pour la «société ouverte»
Le nouvel ordre mondial veut aussi créer une nouvelle culture, qui remplace le système traditionnel des valeurs avec son accentuation sur les idéaux nationaux, l’histoire, la religion et la famille: Il vise à imposer une société libérale, séculaire et multiculturelle. En 2005, le politologue américain Joseph Nye forgea pour cela le terme «soft power». Son livre porte le sous-titre «The Means to Success to World Politics». L’UE a déposé ses valeurs dans la Charte des Droits fondamentaux de 2000, qui est surveillée depuis 2007 par l’Agence européenne des droits fondamentaux siègeant à Vienne. Celle-ci s’occupe avant tout de la surveillance du racisme, de la xénophobie et de la discrimination sexuelle, de la religion et l’orientation sexuelle. La culture n’est plus depuis longtemps l’affaire des Etats nationaux, il existe ici une direction générale de la commission de l’UE pour la culture, les médias et le système éducatif, qui gère les programmes culturels sur cinq ans et le programme «Télévision sans frontières».
L’influence des groupes occidentaux sur les médias
Les médias en Europe centrale et orientale sont pratiquement guidés par des groupes médiatiques occidentaux: par la News Corporation de Rupert Murdoch, par le groupe Bertelsmann SA (à qui appartient «Gazeta Wyborcza», le plus grand quotidien polonais ainsi que Fakt, le plus grand journal à sensation), par le groupe Springer (détenteur du prestigieux quotidien polonais «Rzeczpospolita»), le groupe WAZ, le groupe médiatique suisse Ringier et les Editions Styria autrichiennes, actives dans l’Europe du Sud. Les maisons de presse occidentales s’orientent avant tout vers le marché et ont imposé un journalisme qui a peu à voir avec l’information, mais beaucoup plus avec la sensation chargée d’images. Mais le système éducatif est lui aussi guidé par les études de PISA et le processus de Bologne qui visent à uniformiser le système éducatif dans le sens d’une formation axée sur le marché.
La société multiculturelle
La société multiculturelle est fixée entre autre par la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales de 1995, qui prévoit une valorisation des minorités et en fait une égalité avec la population majoritaire. Un exemple est l’Université albanaise Tetovo en Macédoine, dont l’enseignement est en albanais et d’où sortent des diplomés universitaires instruits en albanais au sein d’un Etat ayant une population slave-orthodoxe. C’est le programme de la sécession qui se produira comme au Kosovo, où il a débuté lorsque les Albanais ont commencé à fréquenter davantage les écoles albanaises et n’ont plus appris la langue serbe.
Le rôle des ONG
Les Organisations non gouvernementales (ONG) jouent un grand rôle dans ce changement culturel, aussi appelées le «troisième secteur», comme la «société ouverte» de Soros (importante agence globale qui a ouvert dans tous les pays de l’Europe centrale et orientale des instituts, par exemple à Budapest, déjà en 1984) et qui défend une société globale détachée de ses traditions nationales; de même avec les fondations américaines comme la National Endowment for Democracy, la Fondation européenne de la culture à Amsterdam et beaucoup d’autres. L’Occident installe des institutions élitaires privées comme l’Université d’Europe centrale à Budapest, la Nouvelle école pour la recherche sociale à Varsovie, l’Université américaine de Blagoevgrad à Sofia en Bulgarie, qui doivent toutes former une nouvelle élite. L’instauration des écoles et universités privées est une particularité du nouveau système éducatif. En Pologne, il y a actuellement environ 200 universités privées, pour la plupart des universités de sciences économiques, qui prélèvent des frais d’études et en échange garantissent à leurs étudiants un diplôme.
Le rôle de l’Autriche
L’Autriche avait depuis toujours des relations économiques et culturelles étroites avec l’Europe centrale et de l’Est, mais elle a été utilisée comme tête de pont de l’Occident. Après 1989, l’expansion des banques autrichiennes vers l’Est (Raiffeisen) a joué un grand rôle. L’Autriche a obtenu de l’UE la tâche de répandre la culture moderne occidentale par l’Organisation «Kulturkontakt» dans ces pays.
L’Autriche joue aussi un rôle dans la politique d’information: L’Autriche officielle entretient des relations uniquement avec les médias de masse pro-occidentaux dans les pays de l’Europe centrale et orientale. C’est pourquoi elle n’a pas d’informations indépendantes. Dans les instituts comme l’IDM (Institut pour l’espace du Danube et de l’Europe centrale), IWM (Institut d’études supérieures en sciences humaines et sociales), l’Académie diplomatique etc., on n’invite que des personnes ayant un point de vue politiquement correct. Une position anti-mondialiste ou anti-européenne n’est pas souhaitée, par exemple on n’a jamais invité Richard Sulík en Autriche, bien qu’il ait été président du parlement. On a l’impression que l’opinion publique de ces pays soutient uniquement l’UE et l’Amérique.
Les révolutions oranges
En réalité, l’élargissement vers l’Est n’a pas toujours été sans accroc. Là où cela n’a pas fonctionné, on a mis en place des révolutions oranges comme en Serbie en 2000 (où l’on s’est servi de l’organisation Otpor), en Géorgie en 2003, en Ukraine en 2004, en Biélorussie en 2006; là, la révolution n’a pas marché et c’est pourquoi Obama a infligé de nouvelles sanctions contre le pays et l’UE s’y est jointe.
Opposition continue contre la politique européenne
Les gens étaient en 1989 contre la dictature de la Nomenclatura et pour l’Europe, mais aujourd’hui, ils ont perdu leurs illusions et veulent l’indépendance nationale, ils sont contre le centralisme de Bruxelles. Ils sont tombés de mal en pis. L’Europe centrale et orientale sont aujourd’hui l’établi prolongé de l’Occident.
Il existe une opposition renforcée contre la politique de l’UE, avant tout contre le centralisme croissant. Pendant la crise de l’euro, une opposition contre le plan de sauvetage et l’union fiscale s’est créée en Slovaquie (le parlement sous la présidence de Sulík rejeta le plan de sauvetage en octobre 2011), en République tchèque, qui n’a pas signé l’union fiscale, en Hongrie sous Orbán, en Slovénie, où le parti de l’opposition conservateur de Janez Janša refusa le plan de sauvetage, et de forts mouvements d’opposition existent aussi en Serbie, où le Parti radical serbe, le plus grand parti du pays, a tenu le 29 février une grande manifestation pour protester contre l’adhésion à l’UE, en Pologne, où le parti Droit et justice a émis un avis critique contre l’UE et dans les pays baltes. En Croatie aussi, la mauvaise humeur contre l’UE était si forte que la majorité lors du référendum n’a abouti que parce que la moitié des électeurs sont restés chez eux.
Dans les pays baltes, des banques suédoises, qui de leur côté sont liées au FMI, dominent. La thérapie de choc, c’est-à-dire l’expérience néolibérale, arrive dans les pays baltes lentement à sa fin car le PIB recule et le chômage se situe à 15%, et en Lettonie, le plus grand parti est de nouveau le parti russe qu’on ne laisse cependant pas gouverner. Les gouvernements des trois pays ont tout misé sur l’adhésion à la zone euro, car ils attendent ainsi la guérison de tous leurs problèmes.
Le sondage Eurobaromètre sur le jugement de l’économie
Selon le sondage Eurobaromètre qui recueille l’opinion de la population dans les différents pays, il y a eu en République tchèque, et en Hongrie, Lettonie et Estonie en 2008, moins de 50% des gens qui approuvaient l’UE, et ils ont été un peu plus de 50% en Pologne, en Slovaquie et en Lituanie, et la tendance ne s’est certainement pas améliorée depuis lors. 1
Dans le dernier sondage de l’Eurobaromètre de décembre 2011, l’approbation de l’UE n’a plus été relevée, mais entre 60 et 90% des personnes interrogées dans les dix pays répondaient à la question «Comment jugez-vous la situation économique de votre pays?», par «mauvaise», et à la question «Croyez-vous que le pire arrivera encore sur le marché du travail?», le même pourcentage répondait par «oui». 2 Le chômage se situe dans tous les pays de l’Est de l’UE, excepté en République tchèque et en Slovénie, entre 10 et 15%. 3
Alternative: opposition nationale
C’est pourquoi, l’alternative est le maintien de l’Etat national, une opposition contre la mondialisation et une coopération avec la Russie et d’autres pays d’Europe de l’Est. L’Autriche, qui dispose d’une longue tradition dans les relations avec les pays d’Europe centrale et de l’Est, devrait construire en tant qu’Etat neutre une alliance avec ces pays en contrepoids à l’Occident. •
Exposé tenu lors d’une soirée d’information et de discussion «Hongrie versus mondialisation».
Initiative Heimat und Umwelt, Kolpinghaus, 6/3/12
(Traduction Horizons et débats)
1 Die Presse, 26/06/08
2 Eurobaromètre, décembre 2011
3 eurostat, 1/3/12
Courtesy of Horizons et débats
Source: zeit-fragen.ch
Publication date of original article: 07/05/2012
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Via : LA VIDURE | Naître dans une explosion et finir en implosion!
Les grecs ne payent pas d’impôts. Les fourbes ne font rien qu’à embêter l’Europe avec leur volonté de rester dans la zone euro sans en vouloir en payer le prix de l’austérité issue des différents mordorandum.
Ces grecs qui se la coulent douce en empochant les aides de l’Europe, en refusant de payer la dose, en ne payant pas d’impôts, en brûlant leur capitale, en étant les seuls à se plaindre sans cesse de leur condition de vie, en choisissant la voie néo-nazie, en plus, devraient 1000€ à chaque citoyen français si on en croit le Figaro.
Ces grecs qui se sont gavés sur le dos des autres européens souhaitent donc continuer à profiter du système et regarder l’Europe tomber.
Savez vous comment fonctionne le système d’imposition en Grèce ? C’est assez … complexe. Surtout depuis les plans d’austérités issus des différents mordorandum. Je rappelle au passage à nos lecteurs que mordorandum n’est pas une faute de frappe mais un choix éditorial assumé qui remet le terme mémorandum à sa juste place : cette politique de la troika est digne du Mordor (clin d’oeil à Tolkien) tant elle supprime les droits les plus fondamentaux et dirige un pays vers sa chute et les conséquences que l’on voit.
Les impôts en Grèce donc. Pour avoir une bonne idée du taux d’imposition des salaires, je vous invite à consulter cette première étude d’OkeaNews sur la comparaison entre l’impôt sur le revenu français et grec. Sauf que cette étude est très incomplète. Car les grecs sont imposés même s’ils n’ont pas eu de salaire. Non ? Si si, et cela fonctionne de la manière suivante :
Chaque véhicule immatriculé a une valeur fiscale. Chaque bien immobilier a aussi une valeur fiscale. Par exemple, une voiture de 1200 cc est « cotée » à 4000€. Donc, vous avez une -petite- auto, c’est comme si vous aviez déjà eu 4000€ de salaire annuel. Vous êtes propriétaire d’un 50 m2 ? Hop, 2000€ de plus en « revenu » imposable. Et bien sûr, vous devez aussi payer la nouvelle taxe foncière. Avec la crise, de nombreux grecs ont donc décidé de rendre leur plaque d’immatriculation pour éviter de devoir « augmenter leur revenu » et les impôts déduits. Et de nombreux biens immobiliers sont à la vente. Car en Grèce avec la crise, l’imposition commence pour 5000€ de revenu annuel. Rappel : le seuil de pauvreté est établit pour 6000€ de revenu annuel. No comment.
Dans l’idée de « lutter contre la fraude », l’Etat grec, bien aidé par la troïka, a eut l’idée brillante de demander aux citoyens de prouver des dépenses en fournissant les preuves d’achat (tickets de caisse). Chaque citoyen doit donc prouver des dépenses de 25% des revenus pour éviter de payer une amende de 10% des 25%. Oui, c’est assez tordu. Mais surtout, ces preuves d’achats seront envoyées au service fiscal lors de la déclaration d’impôt. Dans une administration déjà exsangue par les coupes budgétaires, les fonctionnaires vont donc passer leur temps à contrôler les reçus. Vraiment intelligent.
J’ai encore le souvenir d’un ami me montrant sa boite a chaussures pleine de tickets de caisse et me disant « Tu te rends compte jusqu’où on en arrive ? C’est n’importe quoi, ça me rend fou ! ».
Plus pernicieux, l’Etat grec considérant qu’un célibataire a besoin de 3000€ minimum pour vivre par an, il considère donc que chaque citoyen a au moins 3000€ de revenu annuel (j’invite chacun à se représenter ce postulat). L’Etat table donc sur des preuves d’achat minimum de 25% de 3000€, soit 750€ de tickets de caisse à produire au minimum. Et si vous ne pouvez pas produire ces preuves (sans revenu, sans domicile, comme plus de 20 000 Athéniens depuis le début de la crise) mais que vous voulez déclarer vos impôts, vous devez payer l’amende de 10% des 750€, soit 75€, avec une avance de 55%, soit 41.25€. Sdf sans revenu, vous devez passer à la caisse.
Le cas des sans abris est sans doute extrême. Mais appliquons le même calcul à un célibataire de la classe moyenne. Je rappelle au passage que désormais, le salaire de la classe moyenne est autour de 800€ mensuel (témoignages d’amis ayant vu leur salaire réduits de 40% cette année – pour ceux qui sont payés). Avec 9600€ de revenu annuel et une petite voiture. On arrive à 9600 + 4000 = 13600€ de revenus déclarés. Il faut donc produire 3400€ de tickets de caisse pour éviter de payer l’amende des 10% de 3400€ (les fameux 25%), soit 340€. L’impôt total pour 13600€ de revenu annuel est 688€, pour un revenu de 800€ net par mois : pour arriver à ce chiffre en France, il faut gagner… 14 579€ par an soit un salaire net mensuel de 1206€.
Alors chers amis, quand j’entends Mme Lagarde et d’autres oser encore dire que les grecs, en plus d’être de paresseux fraudeurs, ne payent pas d’impôt, je n’ai franchement plus envie d’être courtois. Mais la décence veut que je ne pipe mot.
Seule réponse, des grapĥiques :
Voilà la Grèce à l’heure du FMI, de la troïka et d’une Europe en pleine crise : les très pauvres, les pauvres et les classes moyennes payent pour les riches qui ont depuis longtemps mis leur « économies » en sécurité. Et TINA poursuit son oeuvre de pression sur la population grecque. Ce matin encore, Kathimerini publiait un appel « dramatique » de 11 économistes alarmant sur les risques d’une sortie de l’euro : « SOS dramatiques de 11 économistes » (en grec).
Et Merkel de préciser hier : « Si la Grèce ne tient pas ses engagements après les élections elle serait renvoyée devant la Cour de Justice Européenne« . Très bonne idée Mme Merkel, cela donnera l’occasion à la Grèce de pouvoir -enfin- remettre en cause la totalité des plans de sauvetage ! Ralala, la panique fait dire des choses parfois…
Il est temps que cela change non ?
Et si la lumière venait de Tsipras et du Syriza ?
J – 11. Croisons les doigts
Source: Taxes, impôts et boîte à chaussure : même les sdf doivent payer en Grèce - OkeaNews
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Lire la Suite »Minute culturelle oblige, il me fallait partager le "Tsou". Mais qu'est ce que le "Tsou" ? Petite histoire vécue pour expliquer le "concept". En grec, on dit oui avec "nai" (prononcer "nè") et non avec "Oxi" (pour la prononciation par contre, le "χ" étant un son particulier, je vous invite à aller voir les méthodes de langue de grec moderne).
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Lire la Suite »Nous entendons beaucoup parler d'Alexis Tsipras ces derniers temps, après son voyage en France et en Allemagne, après le fameux "Hollandréou" qui a fait grogner A. Samaras et E. Venizelos. Normal, il est le leader de la formation politique qui fait trembler l'Europe et qui poursuit sa conquête en Grèce (voir l'historique des sondages) : le Syriza.
Lire la Suite »1er Anniversaire des indignés de Syntagma - souvenons-nous !
Etc...
Par Okeanos
Je partage aujourd’hui un texte d’une citoyenne Grecque. Je vous laisse découvrir la force de ce texte.
Nous autres humains, nous formons des projets ainsi. Nous disons : s’il pleut demain, je n’irai pas au parc. Nous attendons pour voir ce qui adviendra. Et nous agissons. Ces trente derniers mois, en Grèce, la vie a dépendu d’autres choses. Tout d’abord, il y a eu les réductions de bonus. Si je n’obtiens pas mon bonus de Noël1, je ne me ferai pas soigner les dents ; colère. Ensuite, ce fut le tour des réductions de salaires. Si mon salaire n’est pas réduit de 30%, j’économiserai pour les études de ma fille ; douleur. Puis les licenciements. Si j’ai un boulot le mois prochain, je paierai les versements de mon emprunt ; frustration. Puis il y eut le chômage. Si je trouve un job le mois prochain, je réglerai la nouvelle taxe sur ma facture d’électricité ; anxiété. Puis ce fut l’emprunt. Si personne ne m’accorde de prêt, je vais me retrouver à la rue ; panique. Puis les nouvelles mensualités d’impôts et de prêts. Si personne ne fait quelque chose pour changer tout ça, je ne vais pas pouvoir survivre ; désespoir.
Tout le monde ne vit pas sous les échéances décrites ici. Il y a des sociétés, en Grèce, qui font des profits à l’instant où j’écris ces lignes. Néanmoins, elles réduisent les salaires et licencient du personnel. Elles disent que le profit n’est présent, au présent, que lorsque les gains sont visibles dans le futur.
Et tout le monde ne vit pas chaque point de ces échéances-là au même moment. Certains sont virés plus tard que d’autres. Certains trouvent des boulots de merde, d’autres n’en trouvent aucun. Certains partent s’installer chez leurs parents, d’autres se retrouvent à la rue. Certains ne peuvent plus se permettre d’avoir une voiture et d’autres ne peuvent plus se permettre de donner tous les jours quelque chose à manger à leurs enfants. Certains émigrent et d’autres se suicident. Au début, certains espéraient que l’échéance ne les atteindrait pas. Ils se contentaient d’attendre. Mais vint avec le temps la conscience que le temps, dans cette échéance, passe inexorablement, se rapproche d’eux, les menace, menace leur vie.
La question de la politique fut posée : si l’ordre politique ancien n’est pas ré-établi, alors je serai détrompé de mon illusion selon laquelle mon sacrifice avait un sens ; claustrophobie. Si un nouvel ordre politique est établi, je pourrais bien être encore une fois déçue ; crainte de l’espoir.
Vinrent les elections; la crainte de l’espoir prévalut sur la claustrophobie et donna place à l’espoir. Vous auriez dû être là pour voir les sourires. Nous nous préparons maintenant pour les nouvelles elections. Maintenant, l’échéance compte un nouveau point: si la Grèce demeure dans la zone euro, je pourrai penser ma vie au future. Si la Grèce est débarrassée de l’austérité, je pourrai me libérer du désespoir et vivre la vie qui convient à un être humain. Maintenant l’UE, la BCE et le FMI déclarent qu’ils veulent que la Grèce reste dans la zone euro, mais qu’ils ne peuvent pas modifier le plan d’autérité. Ils disent que les Grecs sont libres de choisir. Nous disons qu’aucun home n’est libre s’il lui est demandé de choisir entre l’impensable et l’invivable. Nous, Grecs, disons: aidez-nous dans notre lutte.
Traduction de l’anglais: ML VEILHAN
Sofia Sakorafa est députée du parti grec Syriza, le parti de gauche en tête aux dernières élections. Elle explique la situation de la Grèce. La solution passe par un audit international de la dette. Sofia Sakorafa - 19 mai 2012
Sofia Sakorafa, députée de Syriza et parlementaire qui a obtenu le plus de suffrages (parmi tous les élus tous partis confondus), déclare : « On dit au peuple grec qu’il a une dette mais personne ne sait d’où elle est issue ni ce que l’on paie ». Entretien. Interview réalisée par Gemma Saura et publiée le 17 mai dans le quotidien espagnol La Vanguardia, traduction de Cécile Lamarque. ............................. Un poster de Hugo Chávez décore le bureau de Sofia Sakorafa, dans le quartier de Exarchia, aux façades couvertes de graffitis anarchistes. Ex-députée du Pasok, elle fait partie de la coalition de gauche radicale Syriza et est la parlementaire qui a obtenu le plus grand nombre de suffrages le 6 mai. Ancienne lanceuse de javelot médaillée olympique, elle fut la première membre du Pasok à se rebeller et fut expulsée suite à son vote contre le premier plan d’ajustement. « Je ne pouvais pas rester au sein d’un parti qui a viré à droite et a appliqué une politique néolibérale qui rompt avec sa tradition et son programme ». Syriza est une coalition de groupes divers, dont certains défendent la sortie de l’euro. Ne devraient-ils pas être unis sur un thème si crucial ? Sofia Sakorafa - C’est très sain qu’il y ait des opinions différentes au sein d’un parti. L’antithèse, c’est le Parti communiste, qui maintient une ligne dogmatique que personne ne peut discuter. Au sein de Syriza, beaucoup d’opinions coexistent. Nous discutons et quand nous décidons d’une position, tous la respectent. Jusqu’à quel point l’euro est-il une priorité pour Syriza ? Nous voulons rester dans la zone euro et, en son sein, changer les relations de pouvoir et les politiques néolibérales dures décidées par un cercle réduit de personnalités politiques. Nous n’allons pas tolérer que la croissance de l’Allemagne et de la France se fasse aux dépens de la survie de la Grèce ou d’autres peuples, comme l’Espagne. Demeurer dans la zone euro ne peut signifier sacrifier un peuple, le laisser mourir de faim. La question qui se pose maintenant n’est pas celle de l’euro. Nous luttons pour notre survie. Et si rester dans la zone euro signifie la destruction de la Grèce, nous devrons en sortir. Selon un sondage, 78% des grecs estiment que le Gouvernement doit tout faire pour rester dans la zone euro. Je ne comprends pas comment on peut rester dans la zone euro si le prix à payer est un salaire de 200 euros par mois. Mais Syriza ne va pas décider pour le peuple. Si la situation devient à ce point difficile et que nous pensons que le mieux pour la Grèce est d’en sortir, nous demanderons à la population qu’elle se prononce par les urnes. Mais nous ne dirons pas quelque chose, pour ensuite, au sein du gouvernement, en faire une autre. Syriza dit que l’UE [Union européenne] ne peut pas se permettre d’expulser la Grèce de la zone euro, mais de plus en plus de gens en Europe pensent que c’est la seule solution. On nous a dit que si nous n’acceptions pas la recette de la Troïka, nous mourrions de faim ; que si nous sortions de la zone euro, nous n’aurions pas de futur. Des gens, pas même en poste au sein de l’UE, nous menacent, comme Schäuble, le ministre allemand des Finances. A chaque menace s’ensuit un désastre. Quelqu’un doit dire à la population qu’il n’existe pas de mécanisme pour expulser un membre de l’UE. Comme ils ne peuvent pas nous expulser, ils cherchent à nous faire partir. Pourquoi vous refusez-vous à renégocier l’accord avec la Troïka, comme le suggèrent maintenant le Pasok et Nouvelle Démocratie ? L’accord ne peut pas être amélioré. Qu’entend-on améliorer quand la destruction est maintenant quasi-totale ? Il n’y a pas d’argent pour payer les pensions, le droit du travail, obtenu au cours des siècles par les peuples d’Europe, a été détricoté... L’accord contrevient aux principes fondamentaux de l’UE, relatifs à la protection des droits, à la couverture sociale, à la protection des mineurs... Vous cherchez à tirer un trait sur les accords signés ? Nous ne disons pas qu’avant tout était mieux. Nous voulons des réformes, nous voulons que le pays soit plus compétitif, l’État plus fonctionnel, qu’il y ait de la méritocratie. Le mémorandum a détruit l’État. Maintenant rien ne fonctionne. C’est le chaos dans les hôpitaux, il n’y a pas de fonctionnaires pour recouvrer les impôts. Nous voulons du temps afin de nous organiser et de nous en sortir. Vous voulez également mettre un terme au paiement de la dette ? Nous demandons un audit international de la dette. On a dit au peuple grec qu’il a une dette, qu’il paie, mais personne ne sait d’où elle est issue ni ce que l’on paie. Il doit aussi y avoir une investigation politique : l’argent a-t-il été affecté tel qu’il était convenu ? Nous savons, par exemple, que l’entreprise allemande Siemens a conclu des contrats avec la Grèce en versant des commissions et autres pots de vin au personnel politique. Tout doit être audité car ce sont les Grecs qui paient, ce peuple qu’on accuse d’être fainéant, corrompu, de passer ses journées à danser alors que les statistiques montrent que nous sommes le deuxième pays d’Europe en termes de nombre d’heures travaillées. Ne manquez-vous pas d’autocritique ? Pourquoi avez-vous toléré pendant tant d’années la corruption ? Je ne comprends pas que l’on punisse les Grecs pour la corruption de leurs politiques et de quelques fonctionnaires tandis que l’Europe n’a pas puni le peuple allemand après une guerre qui a fait des millions de morts et a détruit le continent. L’Europe a bien fait, car ce n’était pas la faute du peuple allemand mais bien de sa classe politique. A moins que la Grèce ne soit le seul pays où existe la corruption... Quelles autres conditions Syriza oppose-t-il à la Troïka, en plus de l’audit de la dette ? Il y a cinq points. D’abord, l’abolition du mémorandum, de toutes les mesures d’austérité et réformes du travail qui sont en train de détruire le pays. Ensuite, la nationalisation des banques : à partir du moment où une banque reçoit des aides publiques, l’État doit pouvoir disposer d’une voix au sein de son Conseil d’Administration, au moins jusqu’à ce que celle-ci ait remboursé son dû. Troisièmement, la modification de la loi électorale. Quatrièmement, l’abolition de l’immunité des ministres. Enfin, l’audit de la dette. Et si la Troïka refuse, vous avez un plan B ? Nous lui répondrons par une blague. Une femme remarque que son mari passe des nuits sans pouvoir dormir. Il lui confie qu’il doit de l’argent au voisin et qu’il est très angoissé. Elle ouvre la fenêtre et crie « Voisin ! Mon mari dit qu’il te doit de l’argent. Nous ne pouvons pas te le rendre ». Elle referme la fenêtre et dit : « Maintenant c’est le voisin qui ne peut pas dormir ». Nous ne parviendrons à ce résultat que via l’audit de la dette. Nous devons démontrer qu’une grande partie de la dette a été contractée de manière illégale. L’Allemagne elle-même reconnaît que son économie tire profit de la situation grecque. Nous achetons à 100% de leur prix les bons de l’État grec que la Banque centrale européenne (BCE) a acquis à 50%. La BCE n’a pas été créée pour gagner de l’argent sur le dos d’un pays détruit. Nous voulons que la spéculation sur le peuple grec cesse.
Source : Le blog de Jean-Pierre Anselme Lire aussi : Un appel pour mettre au clair les causes de la dette Source : Reporterre.net - Grèce : un audit de la dette est indispensable |
par Pedro Guerreiro,
membre du Comité central du PCP et député européen de 2005 à 2009
Bien que partant de situations différentes, les répercussions des résultats des récentes élections réalisées en Grèce et en France – par ce qu’elles expriment de rejet justifié des politiques de l’Union européenne,et de non-acceptation de leur fatalité, par ce qu’elles représentent de légitime volonté de changement, par ce qu’elles soulignent des contradictions de ce processus d’intégration capitaliste – sont des révélateurs de l’évolution prochaine de la situation dans l’Union européenne.
Au contraire de ce que certains cherchent systématiquement à escamoter, en pointant uniquement du doigt Merkel et Sarkozy, les résultats de ces élections traduisent, dans le fond, le rejet des politiques contraires aux intérêts des travailleurs et à la souveraineté des peuples, de politiques impulsées par l’Union européenne et par ceux qui en sont co-responsables, la social-démocratie et la droite.
Se faisant les défenseurs des intérêts du grand capital financier,la social-démocratie et la droite mènent l’intégration capitaliste européenne, c’est-à-dire qu’ils définissent et appliquent ses politiques, ses traités, son Marché unique, son Euro, sa stratégie de Lisbonne, aujourd’hui renommée « 2020 », parmi une multiplicité d’exemples.
La social-démocratie qui se gargarise de l’importance du sens de la victoire de Hollande contre Sarkozy, est la même qui exige de la Grèce qu’elle applique ses « mémorandums »- d’authentiques mécanismes d’extorsion, d’intensification de l’exploitation et de domination économique – imposés par l’Union européenne et appliqués avec enthousiasme par la social-démocratie, alliée à la droite dans le gouvernement grec.
Malgré tout, l’aiguisement de la crise structurelle du capitalisme, et par conséquent, de l’intégration capitaliste européenne, réveille des divergences qui ont été mises en évidence lors des récentes élections en France. Divergence entre la social-démocratie et la droite quant à la perspective d’une longue période de récession économique et ses conséquences pour la préservation du processus d’intégration européenne.
Divergence entre les intérêts et l’agenda immédiat du grand capital français et celui allemand, apparemment, voyant une « France » plus intéressée que l’ « Allemagne » dans l’accélération de la création de mécanismes et de répartition des coûts et des risques associés à l’Euro(avec ce que cela signifieraient en termes de déclin social et économique, de perte de souveraineté nationale pour les pays comme le Portugal et de renforcement du directoire franco-allemand).
Il n’y aura pas grand-chose à espérer sur le contenu effectif de la condition annoncée par Hollande à la ratification du traité budgétaire.
Jusqu’alors, Hollande n’a remis en cause aucun des aspects inacceptables contenus dans ce traité en cours de ratification, soulignant juste la nécessité de « l’améliorer » (tout comme le PS Portugais l’a déjà ratifié).
Or, contrairement à ce que la social-démocratie prétend, ce qu’il faut ce n’est pas une impossible « réforme » - par l’insertion d’un « protocole additionnel » - d’un traité budgétaire qui s’attaque aux souverainetés nationales et condamne le Portugal à être sous la tutelle permanente de l’Union européenne. Ce qui s’impose, c’est son rejet.
Ce qu’il faut, ce n’est pas remplacer une « austérité excessive » par une « austérité intelligente » qui continue à intensifier l’exploitation, à démanteler la Sécurité sociale et les services publics. Ce qui s’impose, c’est la rupture avec le pacte d’agression.
Autrement dit, ce qui est nécessaire ce n’est pas le renforcement et l’approfondissement de l’intégration capitaliste européenne– et de ses aspects inséparables néo-libéral, militariste et fédéraliste - mais l’affrontement et la rupture avec ses politiques, pour une Europe de coopération, de progrès et de paix.
Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
17 mai 2012 |
Cela bouge en Italie, en Espagne aussi! Les indignés ferment leurs comptes, les usagers de la Bankia retirent leur argent en masse, on parle d’un milliard d’euros, et le pays emprunte à des taux qui ont grimpé, bref, ce n’est pas une fiesta qui est annoncée pour les mois à venir… De plus, l’austérité s’installe dans 16 des 17 régions espagnoles, ce qui combiné avec la sentence de Moody’s au niveau des banques n’est pas fait pour aider… Le chaos économique se confirme donc!
Les Indignés espagnols ferment leurs comptes en banque pour dénoncer les saisies immobilières….Non loin de la Puerta del Sol, célèbre place madrilène qui a vu naître le mouvement des Indignés il y a tout juste un an, une file d’attente s’allonge à l’entrée d’une banque. Des dizaines de personnes ont décidé de retirer leur argent pour protester contre Bankia, une banque coutumière des saisies immobilières que l’État a décidé de renflouer
Lundi 14 mai, des clients de Bankia ont protesté devant le siège de leur banque contre l’entrée de l’État dans son capital. Le gouvernement l’a décidé la semaine dernière dans le but d’assainir les actifs toxiques du groupe, par ailleurs noté BBB par l’agence de notation Standart & Poor’s. Ecœurés, des clients ont découpé leur carte de crédit et leurs papiers de banque devant le bâtiment.
Quatrième banque cotée d’Espagne, Bankia est née en 2010 de la fusion de sept caisses d’épargne alors en difficultés. Sa nationalisation consistera à transformer 4,5 milliards de sa dette en actions, que l’État détiendra ensuite à 45 % pour en devenir le principal actionnaire. À terme, il pourrait injecter 10 milliards d’euros supplémentaires dans l’établissement.Cette nationalisation fait partie d’une vaste réforme du secteur bancaire annoncée par le gouvernement vendredi 11 mai. Elle impose aux banques d’augmenter leurs provisions pour se protéger des pertes sur leurs prêts toxiques dans l’immobilier.
Une client ferme son compte. Photo publiée sur Lainformacion.com.“À chaque fois qu’un client entrait pour demander une remise de dette, un deuxième arrivait pour menacer de fermer son compte”Lola Fernandez fait partie du mouvement des Indignés. Elle est membre d’un groupe de travail sur le logement et a participé à l’organisation de la manifestation devant Bankia.” Quand nous sommes arrivés devant Bankia, la police nous attendait. Après deux heures de négociations, les policiers ont fini par accepter de laisser entrer les clients, deux par deux. Ils leur ont demandé leurs papiers d’identité et ont noté leur nom, ce qui n’a pas manqué d’en effrayer certains. En fait, beaucoup d’Indignés ont eu à payer des amendes pour avoir pris part à des manifestations non autorisées. “
Un policier vérifie l’identité d’un manifestant. Photo publiée sur Lainformacion.com.” Nous nous sommes organisés de telle manière qu’à chaque fois qu’un client entrait pour demander une remise de dette sur sa créance immobilière, un deuxième arrivait pour menacer de fermer son compte. La banque a noté toutes les réclamations des clients et nous attendons maintenant de voir ce qu’il va se passer. Avec un peu de chance, elle acceptera de négocier individuellement avec chaque client endetté.
Article complet sur Realinfos
L’Espagne emprunte 2,494 mrd EUR à 3 et 4 ans, taux en forte hausseL’Espagne a emprunté jeudi 2,494 milliards d’euros à 3 à 4 ans, dans le haut de la fourchette visée, mais a dû concéder des taux d’intérêt en forte hausse, alors que le pays est considéré comme fragile face à la tension en zone euro créée par la situation grecque.
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Les taux des trois références proposées ont atteint 4,375% à 5,106%, bien plus que lors des dernières émissions similaires (2,89% à 4,037%), selon un communiqué de la Banque d’Espagne, même si la demande a été importante (7,4 milliards).
Le pays suscite à nouveau, depuis quelques semaines, l’inquiétude des investisseurs, qui doutent de sa capacité à réduire son déficit public alors qu’il doit venir en aide à ses régions et à son secteur bancaire, tous deux fragilisés depuis l’éclatement de la bulle immobilière en 2008.
La tension est remontée d’un cran ces derniers jours, dans un climat général de crainte d’une sortie prochaine de la Grèce de la zone euro, qui pourrait surtout perturber les pays périphériques comme l’Espagne.
Signe de ces préoccupations, la prime de risque espagnole (surcoût que doit payer l’Espagne pour emprunter à dix ans, par rapport à l’Allemagne, considérée comme référence) a atteint mercredi un nouveau record historique, à 507 points.
Jeudi en fin de matinée, elle restait à un niveau élevé (479,6 points), avec un taux espagnol toujours au-dessus de la barre symbolique de 6% (6,258%).
La Bourse madrilène restait elle orientée à la baisse, après avoir clôturé mercredi à son plus bas niveau depuis juin 2003: à 09H14 GMT/11h14, l’indice Ibex-35 cédait 0,41%.
Afp
Cela ne risque pas de s’arranger si Moody’s dégrade prochainement les banques Espagnoles….
Tous les taux ici:
Source de l’article: Realinfos
En suite de ce texte trouvé sur Les moutons enragés
- Bankia : les clients retirent leur argent ( Lefigaro.fr)
- La sanction de Moody’s tombe pour 16 banques en EspagnePage d’accueil du site de l’agence de notation Moody’s(Source et article en entier: Boursorama)- L’Espagne approuve les plans d’austérité de 16 des 17 régionsSource et article en entier: Boursorama
Le mouvement de l'émigration européenne vers des terres moins austères a commencé. L'Amérique Latine devient terre d'accueil pour les Espagnols et les Portuguais. Les Grecs partent, en Allemagne, en Australie, aux Etat-Unis et voici que les boat people commencent à faire route de l'Espagne vers le Maghreb. Avec en bonus un petit conte.
Au-delà des autres questions qui parcourent ce texte, je voudrais attirer l'attention sur une confusion sémantique de plus en plus courante. Dans de nombreux cas, elle est lefruit de l'imprécision ou de l'ignorance, dans d'autres elle est volontaire et permet de faire croire qu'on parle d'une chose alors que c'est d"une autre qu'il est question. Dans tous les cas le résultat est une intox.
Je suis souvent étonnée de voir que des politiciens, économistes, journalistes professionnels ne semblent pas maîtriser le vocabulaire qu’ils utilisent. Je vois de plus en plus le terme gouvernance utilisé comme synonyme de gouvernement, que ce soit par ignorance ou dans une volonté d’intoxication pas toujours manifeste.
Les gouvernements de nos démocraties se composent des élus par les peuples dont ils sont les mandataires, mandat qui se fonde dans un programme explicite.
La gouvernance, en l’occurrence économique et technocratique n’a plus rien d’un gouvernement, il s’agit tout simplement d’un mode de gestion des ressources, et les humains y sont une ressource comme une autre. La gouvernace est purement économique, la dimension politique a disparu.
Nous vivons sous un régime de transition qui va des gouvernements dans leur forme traditionnelle de représentation (on peu discuter des imperfections qu'ils ont toujours comportés en pratique) vers la gouvernance qui est une dictature, pure gestion.
Les personnes (individus) y figurent comme des nombres dans des équations. Que certains d’entre eux puissent alors continuer à jouir de certains avantages relève plus de la technique d’élevage que de l’intérêt porté à leur bien-être en tant que tel. Quand des éleveurs mettent de la musique dans les étables, ils ne disent pas que c’est parce que les vaches ont vraiment l’air plus guillerettes avec un peu de salsa, non ils le justifient en disant qu’elles deviennent plus productives, qu’elles donnent plus de lait.C'est un thème à approfondir, celui des implication de l'instauration d'une gouvernance qui se substituerait à nos gouvernements. ...
Ceci permet de voir certaines manipulations et ambiguïtés qui se glissent dans les propos rapportés dans ce texte.
Les jeunes Français, qui ont célébré dans l’euphorie à la Bastille lors de l’élection du nouveau président François Hollande, ont cru à tord que les choses allaient changer, que « le changement c’était maintenant ». Dans une démonstration quasi-hystérique de joie, les Français présents à la Bastille ont cru que c’était la fin de l’austérité et le début d’une croissance économique pour la France. Ils se sont fait avoir.
Dans son programme, le candidat Hollande avait inscrit qu’il allait proposer à ses partenaires européens un « mémorandum détaillé proposant un Pacte de responsabilité, de croissance et de gouvernance pour modifier et compléter le Traité de stabilité et réorienter la construction européenne vers la croissance ». Les mots qu’il faut retenir ici sont « modifier » et « compléter ». Il n’y a aucune annulation de ce traité de mesures d’austérité de prévu, on ne demandera que d’ajouter un « volet croissance » afin de le « compléter ».
Donc, la question à se poser est : quelle est la nature de ce « Pacte de responsabilité, de croissance et de gouvernance ». La réponse n’est pas venue du nouveau Président Hollande lui-même, mais plutôt de Pascal Lamy (Directeur de l’Organisation mondiale du commerce) et de Jacques Attali (ancien président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement).
Dans un article publié dans le Monde, signé par Attali et Lamy et intitulé « Construisons une Europe de la relance ! », les auteurs plaident pour une fédéralisation de l’Europe : c’est-à-dire de faire de l’Europe une entité politique et économique supranationale au détriment de la souveraineté nationale de la France. Les propositions pour « rétablir la croissance » sont celles-ci : créer un Trésor européen et créer des euro-obligations financées par un impôt européen qui prendrait la forme d’une taxe carbone payée par tous les Européens et d’une taxe sur les transactions financières.
Si on lit le programme de François Hollande, c’est exactement ce qu’on y trouve : « Je renégocierai le traité européen issu de l’accord du 9 décembre 2011 en privilégiant la croissance et l’emploi, et en réorientant le rôle de la Banque centrale européenne dans cette direction. Je proposerai de créer des euro-obligations. » Donc, il ne fait aucun doute que le « Pacte de responsabilité, de croissance et de gouvernance » est en fait le Pacte Attali-Lamy.
Il faut noter qu’au niveau européen Nicholas Sarkozy avait exactement le même programme et il aurait lui aussi, sans l’ombre d’un doute, suivit les conseils de Lamy et Attali.
Le piège de la taxe carbone et de la taxe sur les transactions financières
La légitimité de la taxe carbone ne repose que sur le prétexte que l’activité humaine est responsable d’un réchauffement climatique planétaire à travers ses émissions de CO2. Que l’on croit ou non à la véracité scientifique de ce prétexte, il est fort peu probable qu’une taxe carbone changerait quoi que ce soit aux températures enregistrées sur la Terre. Cette taxe, qui serait appliquée à toute les facettes de la vie humaine (car le carbone est une base de la vie sur Terre), ne serait payée que par le contribuable européen. Il ne s’agit en fait que d’une taxe parmi tant d’autres, mais qui est justifiée par un prétexte environnemental pour faire vibrer la corde sensible de tous ceux qui veulent préserver l’environnement. En somme, le discours social répandu est : si tu es contre la taxe carbone, tu es un destructeur de l’environnement. Ce qui est un faux discours qui n’a aucune véracité. Il faut aussi rappeler que la taxe carbone n’est pas une initiative populaire, mais plutôt une initiative inventée par des banquiers comme ceux du Fond monétaire international. Il va de soi qu’une taxe carbone appliquée à l’échelle européenne (voire mondiale) viendrait diminuer davantage le pouvoir d’achat des habitants de tous les pays d’Europe et augmenterait leur fardeau fiscal qui est déjà très lourd. Il est aussi à noter que Lamy et Attali ne mentionnent pas que cette taxe servira à baisser la température globale de la Terre, mais servira plutôt en renflouer les coffres de l’Union européenne.
Quant à la taxe sur les transactions financières, elle plait bien sûr à tous ceux qui voudraient se venger des banques qui sont responsables de la crise économique actuelle. « Aux banques de payer! », crient les défenseurs de cette taxe. Encore là, il s’agit d’un piège. Premièrement, les banques internationales telles le FMI, la Banque mondiale ou la Banque des règlements internationaux ne seront pas touchées par cette taxe. En fait, ce ne sont que les plus petites institutions financières au niveau national qui auront à payer cette taxe. De plus, il est fort probable que le paiement de cette taxe sera transmise à monsieur et madame tout le monde. Si l’on en croit les dires du Directeur du Département des finances publiques du FMI, Carlo Cottarelli : « Une taxe sur les transactions financières ne vise pas à réduire le risque systémique et ne permet pas de taxer efficacement les rentes du secteur financier — la charge risque fort d’être répercutée sur le consommateur ordinaire. » Vous aurez été avertis.
Jacques Attali, promoteur du gouvernement mondial
Attali (à gauche), François Hollande et Ségolène Royal (au centre), Mitterrand (à droite) en 1981.
Selon ce qu’on peut lire dans les journaux en France, Jacques Attali (ainsi que Pascal Lamy) serait « proche de François Hollande ». En effet, dans une chronique publiée dans l’Express, Attali raconte que François Hollande « débarqua dans mon bureau en octobre 1980, avec sa compagne Ségolène Royal, et me proposa ses services pour travailler à la campagne de François Mitterrand ». Attali profite de cette chronique pour encenser le nouveau président élu, faisant une liste de toutes ses qualités et aucun de ses défauts. Il révèle également le véritable objectif, la priorité des priorités de Hollande comme président : la création d’une Europe fédérale. Il écrit : « A l’école de François Mitterrand, il a appris que rien n’est plus important que la justice sociale et l’Europe. Mais que, s’il faut choisir entre les deux objectifs, il faut privilégier l’Europe ». On ne peut être plus clair que ça ! La justice sociale passe en deuxième !
La création d’une entité politique supranationale que serait les Etats-Unis d’Europe est une étape vers la création d’un autre : le gouvernement mondial. Jacques Attali est probablement le plus grand promoteur de ce gouvernement mondial, il est un des seuls à en faire la demande sur toutes les tribunes qu’on lui offre. Dans son livre « Demain, qui gouvernera le monde ? », Attali défend ce point de vue et ose même dire que ce « gouvernement existera un jour. Après un désastre, ou à sa place ». Des mots qui font présager le pire…
Il n’y a donc plus de doutes sur les véritables objectifs du gouvernement de François Hollande. D’abord, accentuer l’intégration politique et économique de l’Europe, voire créer le super-gouvernement des Etats-Unis d’Europe. Puis, à plus long terme, travailler à l’avènement d’un gouvernement mondial, ou comme Nicholas Sarkozy aimait le dire pendant sa dernière campagne électorale : aller vers un Nouvel ordre mondial.
La majorité des Français qui ont cru, en passant simplement de l’UMP au Parti socialiste, que la France était sauvée, ces derniers seront amèrement déçus dans les prochaines années. Dire que certains vous avaient avertis et vous ne les avez pas écouté.
Éric Granger est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de Éric Granger publiés par Mondialisation.ca
Le président Hollande veut une Europe fédérale : le piège du « pacte de croissance »
Malgré les publicités imposées dans sa nouvelles versions qui apparaissent sur ce blog,celui-ci reste un acte gratuit.
"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].
Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."
Gilles Deleuze, février 1977.