6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 21:26

 

 

 

En Belgique :

La Ligue des droits de l’Homme l’a qualifiée de « floue, imprécise et contraire au principe de la légalité ». L’avocat Raf Jespers voit là une tendance dangereuse. Avec la nouvelle loi anti-terrorisme, c’est en effet un vaste ensemble d’activistes qui est visé.

Nick Dobbelaere


Le 30 janvier dernier, la commission Justice du Sénat a approuvé un projet de loi qui rend punissable l’incitation indirecte au terrorisme, le recrutement et l’entraînement de terroristes. Notre pays transpose ainsi dans sa législation nationale une décision-cadre européenne. Mais cette nouvelle loi n’est pas au goût de tout le monde.
    Le texte est « flou, imprécis et viole le principe de légalité » a déclaré la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Pour la Ligue, cette loi soulève de « sérieuses questions » en terme de « respect des libertés fondamentales ». « C’est clairement une ingérence dans les libertés d’expression, de presse, d’association, mais également syndicales », a déclaré Manuel Lambert, juriste à la Ligue, dans une interview au journal Le Soir.
    Il souligne en outre que cette proposition de loi ne respecte pas le principe de légalité : « Le juge devra spéculer sur toutes les lectures possibles d’un message transmis. Il devra ensuite tenter de déceler l’intention à la base de la diffusion de ce message, alors que le message lui-même est susceptible d’interprétations diverses. »
    Alexis Deswaef, président de la LDH dénonce « qu’à l’avenir, tous les discours, qu’ils soient militants, associatifs ou droit-de-l’hommistes, pourront être interprétés comme une forme d’incitation indirecte au terrorisme ».
    Raf Jespers, avocat chez Progress Lawyers Network, parlait déjà dans son livre Big Brother in Europa de cette décision-cadre européenne et arrivait à la même conclusion : « Il est logique de prendre des mesures contre des terroristes comme Oussama Ben Laden. Le problème, c’est que les lois anti-terrorisme visent un groupe beaucoup plus vaste. »
    Il y a des chances pour que cette loi entraîne chez les journalistes et les intellectuels une sorte d’autocensure, ajoute Raf Jespers. « Un journaliste, par exemple, osera-t-il encore écrire que le Hamas défend les droits légitimes des Palestiniens, sachant que cela pourra être interprété comme une incitation au terrorisme ? »
    Cette « incitation » au terrorisme est très vaste. Dans le projet de loi il est littéralement question de « diffuser ou rendre public un message qui préconise directement ou non la commission d’infractions terroristes, avec le risque que celles-ci puissent être commises ».
    Autrement dit « l’incitation » ne doit pas nécessairement déboucher sur des résultats tangibles, il suffit que le message « comporte un risque ». « On se retrouve ainsi aux royaumes des hypothèses, poursuit Raf Jespers. Il n’y a plus de sécurité juridique. Ce ne sont que suppositions et hypothèses. Ce sont des principes dangereux en droit pénal. »
    « L’extension des lois anti-terrorisme conduira probablement à d’incroyables contrôles sur Internet, explique Raf Jespers. Des milliers de sites web seront surveillés et peut-être paralysés. Les médias alternatifs et les sites de mouvements associatifs, dissidents politiques et avis critiques risquent bien de devenir les dindons de la farce. »
    Les mouvements de solidarité qui apportent un soutien moral, matériel et parfois politique aux pays du Tiers Monde et aux mouvements qui dans ces pays réclament de profonds changements sociaux sont également dans le collimateur. « Une ONG qui envoie du personnel médical dans la Bande de Gaza et qui, là-bas, entre en contact avec le Hamas sera-t-elle considérée comme une organisation qui recrute pour le Hamas pour avoir envoyé des coopérants dans ces territoires ?, se demande Raf Jespers. Et qu’en sera-t-il d’un livre qui témoigne sa sympathie à un mouvement de guérilla dont le nom figure sur la liste des organisations terroristes ? C’est tout simplement la porte ouverte à la criminalisation de la solidarité avec certains mouvements dans le Tiers Monde. »

 

Source : Nouvelle loi anti-terrorisme :: Débusquer l’Oussama qui sommeille en vous

Via : Mes coups de coeur

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 17:37

 

Un aperçu de cet éclatement de la gauche qui dure depuis des décennies, et se dispute le droit au label "pure gauche" en négligeant l’action de terrain. Je pourrais prendre d’autres textes sur le même sujet, la question n’est pas FdG ou NPA, la question est celle de ce mélange de grosses manipulations et de petits pinaillages de basse-cour qui en morcelant la gauche la rende inconsistante. La gauche devenue la basse-cour de l’Empire, sa réserve de politiciens d’alternance à sacrifier dans son implacable avancée.

Je constate que plein de gens de bon sens en ont plus que marre, et qu’ils sont perdus de ne pouvoir faire confiance à aucune formation politicienne, alors qu’il n’existe plus que très peu de lieux qui jouent le rôle qu’avaient les maisons du Peuples et autres centres sociaux qui permettaient la bonne association de la convivialité et de l’action politique, mettaient en œuvre des solidarités mutuelles, et des fêtes tout plein pour la plus grande joie de tous. Combien de gens tristes, collés tout seul devant leur téloche avec leur plateau repas chauffé au micro-onde. Quelle honte ! La boite à image qui s’est substituée aux liens de convivialité, la place des fêtes transformée en parking, et la Maison du Peuple devenue bistrot branché dans lesquels le petit peuple n’a pas sa place.

Pendant que la gauche court derrière une classe ouvrière combative devenue minoritaire, réduite en nombre et en grande partie embourgeoisée, tout un petit peuple est là, issu des malversations de la crise fabriquée, que cette gauche méprise. Et pendant ce temps partout apparaissent des personnes qui cherchent seules ou collectivement des nouvelles manières de vivre, des moyens de se regrouper pour porter des projets qui sont autant de manière d’habiter la planète en bons voisins… la gauche risque un jour de réaliser que le peuple solidaire et créatif s’est organisés en dehors d’elle, misant sur l’union des forces et des bonnes volontés, pendant que les sectes politiciennes se perdaient en disputes dans la course à une illusoire conquête de pouvoir.

Je ne ferai confiance à aucun mouvement politique qui court derrière le pouvoir en délaissant les tâches urgentes de créer les réseaux de solidarité non institutionnels qui permettraient à ceux qui sont les plus touchés par la précarité de se réorienter vers un rôle actif dans la mise en œuvre  des processus de l’entraide, de l’autogestion et d’une économie du partage et de la complémentarité. Et qui ne comprendrait pas que le pire est à venir et qu’il faut s’y préparer.

 

QUI VEUT LA PEAU DU NPA ?

Posté par 2ccr le 25 janvier 2013

QUI VEUT LA PEAU DU NPA ? dans Politique npa-300x191Le PS a eu une montée de fièvre avec la montée du sentiment anticapitaliste grandissant que le NPA voulait incarner. En effet, dés aout 2008 le PS est inquiet, car Olivier Besancenot est crédité de 17 % de confiance dans les sondages. Le PS, à la demande de François Hollande, crée une commission pour contrer le leader de la LCR. Olivier Besancenot est un bon orateur au parlé franc. Il représente une menace pour ses adversaires politiques de tout bord. Dés novembre 2008  Jean-Luc Mélenchon démissionne du PS et crée le Parti De Gauche qui dans la foulée fonde le Front de Gauche avec le PC. Quand on sait  comment sont longues et compliquées les alliances entre partis, la fusion du PG et du PC a été de l’instantané ! Les manipulations de la rue de Solferino ont sans doute payé ! 

En février 2009, la LCR se transforme pour devenir le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), le même jour Piquet, un ancien dirigeant de la LCR démissionne à grands renforts de publicité, pour fonder dans la foulée Gauche Unitaire (G.U.), qui s’allie quasi instantanément avec le FDG : vous avez dit bizarre ? Mais les sondages donnent toujours le NPA entre 12 et 15% ; à gauche on ne rigole plus, le PC risque d’être laminé, et la seule opposition de gauche serait le NPA avec lequel le PS ne pourra pas trouver de compromis sans une politique très à gauche. En plus, le NPA est pour la rotation des mandats, il ne veut plus que la politique soit un métier et veut instaurer un contrôle complet des élus par les citoyens. Les états major sont en alerte maximum.

En juin 2009, pour les européennes le NPA commet sans doute une erreur de débutant devant l’expérience des dirigeants du FDG et apparait finalement comme le « Diviseur » sans vraiment réagir. Le premier test électoral de l’ex LCR est de moins de 5%. Rien n’est perdu, mais une campagne insidieuse sur le sectarisme du NPA se met en branle, relayée par de nombreux acteurs.

Jusqu’aux régionales de 2010, la gauche ne fait aucun cadeaux au Nouveau Parti Anticapitaliste, l’Huma fait même des articles sur Besancenot « objet médiatique au service de Sarko » ou des « analyses » pour comparer l’effet Besancenot et l’effet Le Pen. Puis la présence sur la liste NPA du Vaucluse d’Ilham Moussaïd et de son voile déclenche une polémique relancée par toute la gauche. Cela crée même des distensions au sein du NPA, dans lequel Piquet a toujours des contacts. Les médias en font leur Une, les mouvements féministes qui comptent de nombreuses socialistes ou communistes s’emparent également de l’affaire.

Fin 2010 et avec les manifs contre la loi sur les retraites, le NPA est comme un poisson dans l’eau, il reprend du poil de la bête. Alors que les raffineurs occupent les dépôts, et au moment où le mouvement cherche à passer à la vitesse supérieure, le NPA soulève la question d’une grève générale. Mélenchon, pour reprendre la main, demande alors un référendum, il faut isoler le discours de l’extrême gauche trop radical. La direction de la CGT qui « psychote » sur l’infiltration de militants NPA au sein du syndicat est résolument du coté du FDG.

En avril 2011, Olivier Besancenot démissionne de son poste de porte-parole du NPA et en mai il renonce à la candidature aux présidentielles. Pourquoi ? Peut-être parce qu’il s’est senti menacé quand il a su que sa famille était sur écoute et surveillée, il a eu peur pour eux (voir affaire espionnage taser) ? Peut-être pour mettre en phase ses paroles et ses actes sur la non personnalisation de la vie politique ? Peut-être un mix des deux, mais cette décision a « déboussolé » certains militants.

En juin 2011, Philippe Poutou, délégué CGT et inconnu de la scène politique, est désigné candidat pour l’élection présidentielle ; malgré de nombreuses difficultés et coups fourrés, il parvient tout de même à rassembler ses 500 signatures.

En mars 2012, en pleine campagne présidentielle, Pierre-François Grond, et Myriam Martin, une des portes paroles du NPA, appellent à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Ils formeront ensuite la GA, qui elle aussi s’alliera instantanément avec le FDG ; décidément c’est une habitude, mais c’est aussi  un nouveau coup de poignard.

Avril 2012, le NPA fait 1,15 %, le NPA est divisé, de nombreux militants partent, la gauche institutionnelle respire. Plus de risque de voir les mécontents se tourner vers le NPA qui redevient une petite « LCR bis ». Au pire, ils s’abstiendront, mais l’abstention n’a jamais inquiété les partis de gouvernement. Le NPA et aussi LO ont été laminé, et même si le NPA propose encore de rassembler et de coordonner les actions des entreprises en difficulté, le FDG fait la sourde oreille. Pire, lors des actions syndicales au salon de l’auto en octobre 2012, on refuse que Poutou s’exprime à la tribune. Il n’est pas question de remettre en selle un parti que l’on a réussi à marginaliser.

Ce qui fait flipper dans tout cela, ce n’est pas tant les magouilles des politiciens professionnels que l’on connait depuis des lustres, mais plutôt  la lente droitisation de la société française. A présent les médias et de nombreuses personnes classent Mélenchon à « l’extrême gauche » alors qu’il est moins à gauche que le PC d’il y a 20 ans qui lui était seulement appelé « gauche »… Ce glissement à droite ouvre un espace pour les objectifs personnels des plus malins, mais tout ça peut aussi leur « péter » entre les mains !

D’après une réflexion de C. COMSA

 

Source :
Conscience Citoyenne Responsable » Archives du Blog » QUI VEUT LA PEAU DU NPA ?

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 20:59

 

 

Juste un article qui tombe bien dans mon humeur du jour, pour tout dire une forme de dégoût qui fait que les mots me manquent en ce moment pour exprimer le fond de ma pensée.

 Il faudra attendre que ma tristesse et mon dégoût laisse la place à une saine et sainte colère. Des Tsipras, j’en ai vu des tas au cours de mes années militantes, et cela ne manque pas aujourd’hui. Des crétins prétentieux avides de pouvoir personnel qui embrassent non pas un idéal mais le créneau porteur qui leur ouvrira le chemin du pouvoir.

Ce qui m’attriste dans cette histoire, c’est moins que de tels personnages existent que cette cécité qui semble frapper les Européens qui tombent droit dans tous les panneaux et dans tous les pièges, Absence de mémoire et d’esprit critique qui conduit notre continent à la dérive vers sa perte.

 

SYRIZA aux USA: Réunions à huis-clos avec le ministère des Affaires étrangères et le FMI

Tsipras, le chef du parti d’opposition SYRIZA, passe un entretien d’embauche devant le ministère des Affaires étrangères américain et le FMI
Mondialisation.ca, 02 février 2013

 

Avec l’aggravation de la crise grecque, le chef du parti d’opposition SYRIZA (Coalition de la gauche radicale) est venu aux Etats-Unis cette semaine pour des réunions à huis-clos avec les représentants du ministère des Affaires étrangères et du FMI, ainsi que pour une série d’apparitions en public.

Pendant que le gouvernement grec du Premier ministre Antonis Samaras utilisait des méthodes dignes d’un Etat policier pour briser une grève des travailleurs du métro, Tsipras s’est servi de son voyage pour dire aux représentants américains et à ceux du FMI qu’ils n’auraient rien à craindre s’il arrivait au pouvoir.

Les derniers sondages indiquent que SYRIZA et Nouvelle démocratie, le principal parti du gouvernement de coalition entre conservateurs et socio-démocrates, sont pratiquement au coude-à-coude. Avec 27 pour cent des voix aux dernières élections, SYRIZA représente le principal parti d’opposition, et avec une colère populaire qui monte contre les mesures d’austérité sans fin et le chômage de masse, il est tout à fait possible qu’il arrive premier aux prochaines élections.

Tsipras a consacré sa tournée américaine à rassurer la classe dirigeante américaine sur le fait que si cela se produisait, elle pourrait compter sur lui et SYRIZA pour servir de pilier de la stabilité du capitalisme, qu’il œuvrera à supprimer les élans révolutionnaires de la classe ouvrière grecque.

« J’espère vous avoir convaincu que je ne suis pas aussi dangereux que certains le croient, » a obligeamment déclaré Tsipras devant l’assistance rassemblée par le groupe de réflexion Brookings Institute de Washington.

Mercredi, Tsipras a participé à des négociations au ministère des Affaires étrangères avec l’adjoint du ministre des Affaires étrangères Eric Rubin, responsable des questions liées à la Grèce, la Turquie, Chypre et le Caucase, ainsi qu’avec Christopher Smart, l’adjoint du ministre des Finances pour l’Europe et l’Eurasie.

Jeudi, le chef de SYRIZA a rendu visite au siège du Fonds monétaire international, y rencontrant son numéro deux, David Lipton, le premier directeur adjoint de l’agence.

Après la réunion de Tsipras au FMI, l’agence a publié un bref communiqué qui reconnaît que Lipton et le dirigeant de SYRIZA « ont eu une discussion constructive et sincère sur les défis économiques auxquels la Grèce est confrontée. »

Le ministère des Affaires étrangères n’a toujours pas publié de communiqué sur sa réunion avec Tsipras.

Pour sa part, SYRIZA affirme que, bien qu’il y ait « des accords et des désaccords, » la réunion au ministère des Affaires étrangères a révélé une « évaluation commune » sur le fait que la poursuite de l’austérité n’était pas la réponse à la crise économique grecque. Il a été dit que Tsipras avait assuré aux représentants américains qu’il croyait que la Grèce avait un « rôle important » à jouer pour assurer la stabilité internationale et qu’elle mènerait une politique internationale s’appuyant sur « la durée et la cohérence. » Dans d’autres remarques, Tsipras a défendu le maintien de la Grèce dans l’OTAN.

Tsipras a pris la parole devant plusieurs auditoires aux Etats-Unis. Son discours le plus important, prononcé mardi à Washington à l’institut Brookings, s’adressait clairement à la classe dirigeante américaine. (La transcription intégrale en anglais est disponible ici).

« Y a-t-il une raison valable pour que quelqu’un craigne la gauche en Grèce aujourd’hui ? » a demandé Tsipras à son auditoire au milieu de ses remarques de mardi. « J’ai entendu la personne qui s’exprimait avant moi dire que je représente la gauche radicale [c’est la traduction du nom de son parti, ndt]… Mais en quoi sommes nous réellement radicaux ? Les alarmistes vous diront que notre parti va arriver au pouvoir, déchirer nos accords avec l’Union européenne et le FMI, faire sortir notre pays de la zone euro, rompre tous les liens de la Grèce avec l’occident cultivé – civilisé, puis transformer la Grèce en une nouvelle Corée du Sud. »

Il assuré à ses auditeurs que le « but [de SYRIZA] est de sauver le pays et de maintenir le pays dans la zone euro. »

Sa principale proposition, à laquelle il a fait référence à plusieurs reprises dans ses remarques, est, pour reprendre ses termes, une « coupe » pour les créanciers publics de la Grèce, principalement la Banque centrale européenne (BCE) et les pays de la zone euro, similaire à l’annulation partielle de la dettes imposée aux banques et aux prêteurs privés en octobre 2011 qui a réduit de moitié les intérêts attendus des emprunts grecs.

Les remarques de Tsipras montrent clairement que SYRIZA n’a aucune intention de répudier la dette grecque ou de déchirer l’accord sur les mesures d’austérités passé entre Athènes et ce que l’on appelle la troïka (Commission européenne, FMI, et BCE), ils veulent simplement en renégocier les termes.

Tsipras s’est vu demander par un des membres du public pourquoi le peuple grec devrait s’attendre à quelque chose de différent de la part de SYRIZA par rapport à ce que fait le Premier ministre Samaras « qui était initialement opposé à l’accord et qui maintenant le soutient. »

« Nous nous sommes accoutumés au fait de voir des politiciens qui disent une chose… avant d’être élu et une chose différente une fois au pouvoir, » a-t-il répondu, « comme vous le voyez, nous ne disons que des choses auxquelles nous croyons et que nous allons essayer d’appliquer. Nous ne disons rien de complètement fou. »

En fait, SYRIZA a obtenu 27 pour cent des voix l’an dernier en s’appuyant sur sa promesse d’inverser toutes les précédentes coupes du gouvernement Grec et de revenir sur l’accord. Comme l’ont démontré les commentaires de Tsipras à Athènes, ce parti n’a aucune intention de faire quoi que ce soit de ce genre. La rhétorique anti-coupes ne vise simplement qu’à détourner la colère des travailleurs grecs vers des voies sans danger pour le capital.

Au sein de la classe dirigeante à Washington, il y a eu des déclarations d’approbation pour la performance de Tsipras aux Etats-Unis, laquelle a été accueillie comme un virage à droite supplémentaire de la part de SYRIZA.

« Ce voyage montre l’évolution continue de son profil politique, de plus en plus socio-démocrate, » a déclaré Domenico Lombardi, un partenaire influent du Brookings Institute et ancien représentant de l’Italie au Conseil d’administration du FMI, au Wall Street Journal. Lombardi, toujours d’après leJournal, a dit que la tournée américaine de Tsipras « souligne le passage de SYRIZA à une position plus équilibrée, politiquement mature, qui pourrait rassembler plus de soutien en Grève et est plus acceptable vue de l’étranger. »

Un article affiché sur le site Web de l’institut Brookings déclare également : « Dans un pays où les gauchistes ont historiquement étés incendiaires, prompts à la violence, et agressivement anti-américains, M. Tsipras se révèle chaleureux, courtois, pragmatique et pressé d’entendre le point de vue américain. [...] Il a parlé chaleureusement des appels à la justice sociale lancés par le président Obama lors de son discours d’investiture. »

Effectivement, dans son discours de mardi, il a loué la politique du gouvernement Obama et du conseil de d’administration de la Banque fédérale américaine, tout en donnant une image édulcorée de la situation sociale aux Etats-Unis.

« L’une des choses que je remarque ces deux derniers jours que j’ai passé aux Etats-Unis [...] c’est que l’Amérique est un pays qui ne se trouve pas dans un état de dépression comme l’est la Grèce, » a-t-il dit. « Je n’ai vu aucun commerce fermé. Je n’as vu aucun visage triste. Je n’ai vu aucun signe de désespoir nulle part. L’Amérique a échappé à la misère après 2008. »

Dans son intervention à l’Université Columbia de la ville de new York jeudi soir, Tsipras n’a présenté qu’un visage légèrement plus « à gauche », tentant de gagner le soutien de son public en insistant sur la montée des forces fascistes en Grèce, organisées au sein du parti d’ultra-droite Aube dorée (Chryssi Avghi).

Il a appelé son auditoire à se joindre à SYRIZA dans sa tentative « d’ériger un pare-feu de démocratie contre le fascisme et le néonazisme. »

La réalité politique est que le double langage des éléments de la pseudo-gauche comme SYRIZA, qui dénoncent l’austérité dans leurs discours tout en soutenant la stabilité capitaliste et l’Union européenne en pratique, alimente la croissance d’Aube dorée, permettant aux fascistes de se présenter comme l’opposant combatif de l’UE, des banquiers et du monde politique dont SYRIZA fait partie.

Bill Van Auken

Article original, WSWS, paru le 26 janvier 2013

 

Source : SYRIZA aux USA: Réunions à huis-clos avec le ministère des Affaires étrangères et le FMI | Mondialisation

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26 janvier 2013 6 26 /01 /janvier /2013 16:54

 

Un texte que je reprends, sur le mode la puce à l’oreille. Et aussi dans mon actuelle stratégie de douche écossaise, un peu de leur cauchemar avec ses promesses du toujours pire, un peu de notre monde qui se bat pour exister parce que ce serait tout de même plus agréable d’en finir avec toutes les formes de rivalités, d’exploitation, d’Inquisition et les carcans d’esprit de sérieux qu’elle  nous impose !  

La notion de Régions Spéciales de Développement sera à l’honneur sur ce blog dès que je pourrai me remettre à traduire les intéressants documents qui relatent une tentative d’implantation de trois d’entre elles au Honduras, entre autres alertes latinos au sujet de ce nouveau cancer et de ses métastases, des enclaves de la corporation sur nos devenus ex –territoires, une opération de soustraction dont le pouvoir occulte à le secret.

Le projet de créer 3 RSD du Honduras momentanément abandonnés, parce que reconnues inconstitutionnelles, elles reviennent aujourd’hui sur le tapis avec quelques modifications de façades mais surtout de grosses pressions contre le régime, avec menace d’un nouveau coup d’état. La promotion de ce que l’on nomme aussi villes charters est faite à l’échelle mondiale par une association sans but lucratif, dont beaucoup nous le savons –ou non - constituent une nouvelle incarnation de la figure du « missionnaire », cette avant-garde de toute colonisation qui se « respecte ».

De nombreux indices donnent à penser que de telles enclaves du capitalisme corporatiste, zones soustraites aux territoires souverains des peuples, font partie des projets de monde de ce nouveau capitalisme à visage particulièrement inhumain. Aux modes de confiscations du territoire déjà répertoriés, nous pouvons ajouter celui-ci qui ne fait que tenter de légitimer ce qui représente des situations de faits, des zones industrielles ou minières qui sont de véritables camps de travail, isolés du monde et mis sous la garde de milice privée ou des armées de gouvernements complaisants.

Le modèle, importé d’Asie, fait fureur dans l’oligarchie de la corporation. Ceux qui ont vu Dassault expliquer que : oui le modèle chinois le séduit et que oui la compétitivité serait d’autant meilleure que les travailleurs dormiraient sur leur lieu de travail et disposeraient de peu ou pas de loisirs, ne me démentiront pas.

Ceux qui voient des conspirationnistes partout ont tendance à oublier que de nombreux faits  - mis en avant pour montrer que derrière l’appropriation du monde et la dévalorisation du travail, le tsunami de misère et la vie écourtée d’une partie de la population, se cache une volonté déclarée d’imposer un modèle que les peuples dans leur ensemble désapprouvent – se fondent sur des réalités avérées et sur des théories qui sont publiquement les leurs. Même si la publicité de certaines se fait à l’encontre de leur volonté, par des petits curieux qui partagent leur découverte de ce qui aurait dû rester occulte, point n’est besoin de fantasmer sur un complot à pouvoirs magique et satanique pour comprendre que la globalisation est l’imposition d’un nouveau désordre mondial, la guerre totale dont est censé émerger leur ordre après réduction drastique de la population et prise des rennes du pouvoir par les maîtres de la corporation, gouvernance mondiale…

Le plus déplorable dans tout cela c’est que leur modèle condamne l’humanité et la quasi-totalité de l’existant vivant à une disparition totale dans un terme fort proche en termes de durée de l’évolution. Mais qu’importe, n‘est-ce pas, ils ont pensé à tous, ainsi ces drones « abeilles » pour remplacer les polinisatrices en voie de disparition. Et le miel, me direz-vous. « Oulalala ! », vous dis-je, ce n’est pas très scientifique le miel d’abeille, il est certain que comme pour le fromage synthétique, Cargill et autres vous proposerons du miel de synthèse, label scientifique incontestable, recommandé par une Commission Européenne toujours plus soucieuse de vous protéger du danger d’être vivant et incapable de discernement…

Et si d’être sous contrôle ne vous plait pas, vous pouvez toujours aller vous faire voir dans un (l’)autre monde ainsi que l’affirme Brezinski. Combien d’insurgés en puissance ne sont-ils pas déjà dans le collimateur des contrôleurs et des forces, - ex gardiens de la paix, devenues - de répression.

Et donc voici Eurovegas, (le projet Hondurien avaient quelques caractéristiques supplémentaires, autonomie économique, juridique, de police... qui en font un état dans l'état.) ce projet qui n’est qu’une prémisse de ce qui nous attend à l’avenir, quand les dernières libertés auront été mises au rencart et les gouvernements déclarés faillis mis au rancard, pour être remplacés par les gestionnaires de la machinerie économique et sociale. Lisez attentivement les normes imposées par les promoteurs du projet, c’est le programme qu’ils nous réservent pour l’avenir.

 


 

EuroVegas, future zone de non droit
22 mars 2012

Pour réaliser en Espagne son projet d’EuroVegas - un gigantesque complexe dédié au jeu - le milliardaire américain Sheldon Adelson a transmis aux autorités espagnoles sa liste d’exigences : exemption de la TVA, des impôts sur le jeu, des cotisations sociales, réforme du code du travail, régime légal dérogatoire durant 30 ans, subventions européennes, don des terrains, autorisation de jeu pour les mineurs, autorisation de fumer dans les bâtiments, etc ... Le cynisme brutal du promoteur de cette zone de non droit - que se disputent aujourd’hui Madrid et Barcelone, donne la mesure de ce qu’ont abandonné les nations européennes en se mettant à la merci des marchés et des fortunes privées : non seulement leur souveraineté, mais aussi leur dignité.

La Lettre du Lundi, 19 mars 2012

15 milliards d’euros d’investissements, 260 000 emplois directs et indirects créés : tel est le deal que fait miroiter aux régions de Barcelone et de Madrid Sheldon Adelson, 16e fortune mondiale avec un patrimoine estimé à plus de 21 milliards de dollars et par ailleurs président et actionnaire principal de la société Las Vegas Sands, « l’empire du jeu ».

Son projet ? Créer en Espagne une « zone de jeu » identique à celles qu’il a déjà implantées au Nevada, à Singapour et à Macao : 6 casinos, 18 000 machines à sous, 3 terrains de golf, des théâtres et des cinémas, une douzaine d’hôtels, des centres commerciaux... bref, toute l’apparence d’un « paradis » dans un pays où le chômage atteint des records (plus de 20 % de la population active), où la récession frappera dur en 2012 et 2013, où la crise immobilière, née d’une spéculation sur le prix des biens et de conditions de prêts immobiliers délirantes (emprunts jusqu’à 50 ans), paupérise à vitesse grand V les classes moyennes qui ont eu la mauvaise idée d’acheter pour se loger.

Comme au football, Madrid et Barcelone, rivales traditionnelles, se disputent les faveurs du groupe Las Vegas Sands pour que ce complexe de jeu s’installe sur leur territoire. Et, comme au football où le Real et le Barça sont prêts à payer des sommes extravagantes pour attirer les meilleurs joueurs du monde, les deux villes sont prêtes à toutes les concessions pour convaincre Las Vegas Sands de les favoriser de son choix.

Toutes les concessions ? Jugez-en plutôt. Réparties en 5 thèmes par le journal espagnol El Pais qui a eu accès aux documents de travail des négociations en cours, cette longue liste donne une idée du rapport de forces qui s’est désormais établi entre puissance privée et (im)puissance publique :

1. Droit du travail

● Modification du Code du travail afin d’assouplir « la rigidité des conventions collectives », notamment dans les secteurs présents dans le complexe de casinos (hôtellerie, restauration, jeu, commerces...) ;

● Réduction du temps nécessaire pour admettre des travailleurs étrangers (hors UE) en Espagne, via la création d’un régime spécial qui accélèrera la délivrance d’un permis de travail ;

● Exemption totale pendant deux ans des cotisations de Sécurité sociale, puis 50 % de remise les trois années suivantes. À compter de la 5e année, les travailleurs non espagnols pourront être rattachés au régime social de leur pays d’origine ;

● Création d’un MBA spécialisé dans l’industrie du jeu ;

● Appui du gouvernement à une demande de subvention d’aide à l’emploi de plus de 25 millions d’euros auprès de la Banque européenne d’investissement ;

● Financement par les autorités publiques de 60 % des frais de formation des employés recrutés par Las Vegas Sands ;

● Perception par Las Vegas Sands de subventions pour l’emploi, tant en ce qui concerne les emplois directs qu’indirects créés durant la construction du complexe.

2. Infrastructures

● Prise en charge par les autorités espagnoles de la construction d’une nouvelle station de métro, d’une interconnexion avec le TGV, de nouvelles lignes d’autobus, de nouvelles routes et autoroutes...

● Autorisation des vols en hélicoptère entre l’aéroport et le complexe de jeux, construction d’un ou plusieurs héliports dans le complexe ;

● Suppression ou enfouissement des infrastructures de gaz, d’eau et d’électricité, renforcement des services d’urgence (pompiers, ambulances, etc.) dans le complexe...

3. Urbanisme

● Cession gratuite, à Las Vegas Sands, de toutes les terres que les autorités publiques possèdent dans la zone ;

● Expropriation des terres privées de la zone afin que Las Vegas Sands en prenne rapidement possession ;

● Suppression des règles d’urbanisme, y compris des critères de construction, afin que Las Vegas Sands ait toute latitude pour construire.

4. Réglementation

● Vote d’une loi spécifique, ne pouvant être modifiée pendant au moins 30 ans, déclarant le projet d’intérêt général, créant un régime dérogatoire en ce qui concerne le jeu et le commerce, supprimant les limites aux investissements étrangers dans les casinos ainsi que la nécessité d’une autorisation préalable si plus de 5 % du capital social change de mains ;

● Autorisation d’accès aux casinos pour les mineurs, les majeurs incapables et les interdits de jeu ;

● Modification de la loi sur le blanchiment d’argent avec, notamment, autorisation de transférer les fonds sans limites ;

● Autorisation, pour les casinos, d’accorder des prêts aux joueurs, suppression des interdictions publicitaires concernant le jeu, modification de la législation sur les dettes de jeu qui réserve actuellement l’exécution des sanctions à la seule justice civile, légalisation du système d’intermédiaires et de « rabatteurs » incitant les joueurs potentiels à se rendre au complexe ;

● Homologation automatique des jeux déjà autorisés dans d’autres pays de l’Union européenne ou aux États-Unis, autorisation donnée à Las Vegas Sands pour approuver de nouveaux jeux et traiter des questions administratives afférentes ;

● Création d’une commission des jeux, formée de membres du gouvernement régional et d’« experts indépendants » ;

● Autorisation de fumer dans les espaces clos à l’intérieur du complexe, liberté totale des horaires dans tous les commerces.

5. Fiscalité

● Remboursement de la TVA aux entreprises du complexe, statut de « zone franche » (donc, pas de paiement de TVA ni de taxes) pour les joueurs extra-communautaires ;

● Suppression des taxes et simplification des procédures pour tous les produits importés qui rentrent dans le complexe ;

● Modification des règles fiscales d’amortissement, de déduction du résultat fiscal, d’imposition des non-résidents et des impatriés ;

● Exemption pendant 10 ans de la taxe sur les jeux ;

● Réduction de 95 % de l’impôt sur les transmissions patrimoniales, ainsi que des impôts fonciers ;

● Réduction de 50 % de l’impôt sur les activités économiques ;

● Négociation préalable et obligatoire avec Las Vegas Sands avant toute entrée en vigueur de nouvelles taxes.

Pour effarantes qu’elles paraissent, les prétentions de Las Vegas Sands n’en sont pas moins, dans leur globalité, accueillies avec bienveillance tant à Madrid qu’à Barcelone. Les représentants d’Adelson n’ont d’ailleurs pas caché qu’ils donneraient la préférence à la ville qui leur ferait le plus de concessions, d’où la déclaration de la présidente de la région de Madrid : « s’il faut effectuer des modifications légales qui sont en accord avec mes principes, elles se feront. »

Cet accord en voie de conclusion entre une TGE (très grande entreprise) et les responsables politiques d’une région et d’un État illustre parfaitement le transfert de pouvoirs et compétences des autorités publiques vers les TGE que nous avons analysé dans plusieurs billets. On y retrouve en effet la plupart des caractéristiques de la décadence des États-nations :

● remplacement de la loi par le contrat, lequel acquiert ainsi une force supra-législative, au mépris absolu de la pyramide des normes juridiques qui, de la Constitution au simple arrêté municipal, sert de fondement à tout notre système juridique ;

● « liquéfaction » complète des individus, coupés de leurs racines culturelles et nationales : Las Vegas Sands ne dissimule même pas son intention d’aller chercher des employés dans des pays à très bas salaires et sans protection sociale et de les transposer « tels quels » en plein milieu de l’Europe, des pions que l’on déplace sur un échiquier planétaire, et que l’on remplacera dès que les signes d’usure apparaîtront ;

● création d’une zone de « non-droit », ou plutôt d’une zone placée sous la quasi-juridiction d’une TGE. Nous y voyons là l’indicateur d’une évolution dont nous avons tracé les contours dans Après le capitalisme : la primauté de la force : des entreprises privées prennent de facto le contrôle par la force d’une zone géographique. Nous n’en sommes plus très loin : la présence de la milice privée qui assurera demain l’ordre dans la zone des casinos sera la confirmation, s’il en était besoin, de la confiscation des prérogatives publiques qui est en train de s’opérer en Espagne.

Il est de surcroît significatif que ce « déshabillage » de l’État-nation s’opère au profit d’une activité - le jeu - qui n’apporte aucune valeur ajoutée à la collectivité. Nous retrouvons ici - pardonnez les références multiples à cette période - une caractéristique de la chute de l’Empire romain : quand le système s’effondre, il faut bien occuper la plèbe et détourner son attention de la gravité de la situation, que ce soit en multipliant les jeux du cirque ou les bandits manchots.

On aurait pu à la rigueur comprendre que des avantages du type de ceux exigés par Las Vegas Sands soient accordés pour bâtir une Silicon Valley européenne qui aurait eu pour objectif d’attirer chercheurs et entreprises high tech du monde entier. Mais il ne s’agit ici que de recréer un ersatz de Circus maximus, un monde d’illusions et d’oubli de la réalité.

Le précédent espagnol pourrait bien faire des émules : selon nous, le jour n’est pas très éloigné où, sur le territoire d’un État membre de l’Union européenne, on installera une « zone franche » où des entreprises de type Foxconn implanteront leurs usines dans le cadre d’un contrat qui se résumera à : « nous ne payons pas d’impôts, nous faisons la loi et nous maintenons l’ordre selon nos critères à l’intérieur de la zone, remerciez-nous de proposer un peu de travail à vos nationaux, mais à nos conditions »... celles du contrat de servage du XXIe siècle.

Sur le web :

El Païs : Leyes a medida para la capital del juego (liste des exigences)

El Païs : El Gobierno acepta estudiar la lista de exigencias para construir Eurovegas


Publication La Lettre du Lundi

Illustration : Sheldon Adelson

Source : ContreInfo :: EuroVegas, future zone de non droit          

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26 janvier 2013 6 26 /01 /janvier /2013 02:03

 

 

Des enfants pourchassés, violentés et humiliés par la police

 DES ENFANTS POURCHASSES, VIOLENTES ET HUMILIES PAR LA POLICE (Philippe ALAIN) dans POLITIQUE despoliciersnancy20090511 (Philippe ALAIN) 

Arrestations violentes, menottage, chantage, absence d’avocat, palpations intimes … Certains policiers s’acharnent contre les enfants des rues au lieu de les protéger.

« Enlève ton soutien-gorge, mets les mains contre le mur et écarte les jambes » :

Maria et Monika (1) ont respectivement 14 ans et 12 ans. Alors qu’elles sont dans la gare de Lyon Part Dieu en cette fin de juillet 2012 ensoleillée, elles sont interpellées par 2 policiers et conduites au poste de police. C’est devenu de la routine. Le Président de la République a changé mais ni les préfets ni les procureurs. Les consignes sont les mêmes depuis le discours de Grenoble de Sarkozy et la course aux chiffres continue, il faut interpeller tout ce qui bouge et particulièrement les enfants qui font la manche pour survivre. Au poste de police, on leur demande de vider leurs poches et de décliner leur identité. La maman de Monika qui passe devant le poste voit sa fille et rentre pour la réclamer. En guise de réponse, on lui demande son passeport où figure l’identité de l’enfant, un policier en fait une photocopie, lui rend et lui ordonne fermement de partir sans lui donner aucune indication sur le sort réservé à sa fille. A ce moment là, la police est donc parfaitement au courant de l’âge de Monika et sait qu’elle a 12 ans. Un policier passe alors un coup de fil et l’attente se prolonge. Au bout d’une trentaine de minutes, un autre policier attrape les enfants par les bras et les emmène vers une voiture pour les conduire à l’hôtel de police. Maria témoigne : « Il me serrait fort par le bras. Quand je lui ai dit qu’il me faisait mal, il a serré encore plus fort. » Arrivés à l’hôtel de police, rue Marius Berliet, les enfants descendent de voiture : « Le policier nous a demandé si on avait de l’argent sur nous. J’ai dit que non. Il m’a dit que si jamais sa collègue en trouvait, il nous mettrait en garde à vue. (NDLR : la garde à vue est interdite sur les mineurs de moins de 13 ans) On a marché quelques mètres et il a recommencé à me demander si j’avais de l’argent sur moi. Il m’a dit que c’était mieux de le donner tout de suite sinon, il y aurait des problèmes. Je ne sais pas pourquoi, il m’a demandé plusieurs fois si j’avais de l’argent sur moi en répétant que si je ne le donnais pas, il me mettrait en garde à vue. » Une fois dans le bâtiment, les deux enfants sont amenés dans une salle : « une grande salle avec des murs sales et des mégots par terre. La porte, en fait, c’était une grille avec des barreaux qui s’ouvrait et se fermait en glissant. »

Ce qui se passe ensuite est assez ahurissant. Le récit s’appuie sur le témoignage écrit de Maria, 14 ans. Il est livré tel quel, la scène s’étant déroulée sans témoin : « Ils sont venus prendre ma copine et je suis restée seule dans la salle. Une femme policier en uniforme est arrivée. Elle était brune, elle avait une queue de cheval, des yeux noirs et des gants blancs. Elle m’a dit bonjour, je lui ai dit bonjour. Elle m’a dit d’enlever mon t-shirt, j’ai enlevé mon t-shirt. Ensuite, elle m’a demandé de retirer mon soutien-gorge. J’ai enlevé mon soutien-gorge. Elle l’a regardé dans tous les sens et puis elle l’a posé sur un banc. Je lui ai demandé si je pouvait me rhabiller. Elle m’a dit que non, que je pouvais juste remettre mon soutien gorge. Ensuite, la femme policier m’a dit de me tourner, de mettre les deux mains contre le mur et d’écarter les jambes. J’avais une jupe courte. Elle a relevé la jupe jusqu’au dessus de ma culotte et elle a commencé à mettre ses deux mains sur mon mollet et à remonter. Elle a continué à me tapoter la peau avec ses deux mains en remontant, la jambe, le genou, la cuisse. Quand elle a mis sa main au niveau de mon sexe, j’ai sursauté tellement j’étais surprise, j’ai dit : aïe, vous me faites mal, madame, j’ai mes règles. Elle m’a dit : je m’en fous, j’ai des gants. Elle a du sentir que j’avais une serviette hygiénique parce que moi, j’ai bien senti sa main. Ensuite elle a recommencé avec l’autre jambe. Depuis le bas, jusqu’en haut. C’était insupportable. A la fin, elle m’a dit, c’est bon, tu peux te rhabiller. Je n’ai toujours pas compris pourquoi elle avait fait ça. Ca se voyait que j’avais rien sur moi. C’est comme si elle cherchait quelque chose sous ma peau… »

L’histoire sordide se terminera quelques heures plus tard par une audition. « Un policier en civil m’a emmené dans un bureau. Il m’a demandé où j’habitais, comment s’appelaient mes parents, où ils étaient. Il m’a demandé si les autres policiers m’avaient mis des menottes. J’ai dit que non. C’était long. Le papier faisait 2 pages. A la fin, il m’a dit de signer. Je ne savais pas ce qui était écrit. J’ai juste vu écrit : procès verbal. J’ai signé, je n’avais pas le choix. Après, on est allé chercher ma copine. Elle ne voulait pas signer la feuille. Ils lui ont dit que si elle ne signait pas, ils ne la laisseraient pas sortir. A la fin, elle a signé. » Plus de 3 heures après avoir été interpellées à la gare de La Part-Dieu, les deux filles sortent donc de l’hôtel de police, relâchées dans la nature. Monika, 12 ans, aurait simplement subi une palpation sur tout le corps, y compris les seins, mais pas de mise à nue. Maria elle, est sortie très choquée. A aucun moment leurs parents n’ont été prévenus, elles n’ont vu ni médecin, ni avocat.

Selon une source policière qui souhaite garder l’anonymat, l’absence de médecin et d’avocat serait normale car les enfants « n’ont pas été contraints ». Ils seraient « venus de leur plein gré » pour une « audition libre ». En ce qui concerne la fouille à nu, c’est impossible, selon la police, car interdit depuis mai 2011.

Menotté à 12 ans, le bras en sang :

Quelques jours auparavant, une autre histoire impossible s’était produite, mettant encore une fois en cause le comportement de certains policiers. Le récit des événements s’appuie sur le témoignage de l’enfant et de différents témoins. Roman (1) a 12 ans. Il fait la manche dans le métro en fin d’après-midi quand il aborde une passante qui le repousse. Probablement surpris par la réaction de la femme et se sentant agressé, il la pousse également et lui donne une tape au moment où elle se retourne pour partir. La main de l’enfant atterrit sur la partie postérieure de la dame. L’histoire aurait pu s’arrêter là. L’enfant n’a pas eu ce qu’il voulait et la femme a courageusement repoussé une tentative d’extorsion de quelques centimes par un enfant des rues qui faisait appel à sa générosité. Mais en réalité, l’histoire ne s’arrête pas là. Elle ne fait que commencer. A l’affût comme des chasseurs de gros gibiers, 3 policiers en civil surgissent et se précipitent sur l’enfant. Roman n’est pas vraiment un colosse. Il est même plutôt petit pour son âge. Il mesure 1m40 et pèse 45 kilos. Un de nos héros policiers sauveur de dame en détresse saute courageusement sur Roman et le projette contre un portillon en verre sécurit qui explose sous le choc. L’enfant a le bras en sang. Toute la scène est filmée par les caméras de surveillance.

L’un des témoins raconte : « J’ai vu les policiers le traîner dans un coin à l’abri des regards. Beaucoup de sang coulait par terre. Un des policiers est parti en courant et les autres ont emmené le gamin derrière la porte qui donne sur les taxis. » Des copains de Roman essayent de pousser la porte pour rester près de lui. Ils sont violemment repoussés par les policiers qui se sentent probablement en grand danger face à deux enfants d’une quinzaine d’années. Les policiers mettent alors les menottes à Roman. Son bras ruisselle de sang, des traces sont encore visibles sur le sol plusieurs jours après les évènements. Ils le conduisent au poste de police de la gare. Ouf, mission accomplie pour nos gardiens de la paix. On est impatient de lire le rapport de police et leur version des faits. Pourquoi pas accuser le gamin d’agression sexuelle et de violences ? Qu’est ce qu’ils ne feraient pas pour gonfler les statistiques… La course aux chiffres devait disparaître, mais comme pour beaucoup de choses, le changement, c’est pas pour maintenant… Au poste de police, les policiers refusent d’abord à la famille de rentrer et puis ils laissent finalement passer la mère. Elle en ressort le passeport déchiré. A cet instant, les policiers connaissent l’âge de Roman et doivent donc en principe connaître également les procédures à respecter. Face à la blessure de l’enfant qui continue de saigner, les pompiers sont appelés et procèdent aux premiers soins. Puis les policiers décident de conduire l’enfant à l’hôtel de police sous les yeux de sa mère en larmes. La maman témoigne : « les policiers ont donné un coup de pied dans ma poussette avec le bébé et ils ont emmené mon fils avec les menottes et en le tenant par la gorge. Ils m’ont dit : dégage, ferme là… »

A l’hôtel de police, Roman est placé dans la salle de garde à vue. Ici encore, les parents ne sont pas prévenus et pour cause, les policiers venaient d’écarter violemment la mère pour qu’elle ne reste pas avec son fils quelques instants auparavant. Ici encore, aucun avocat n’est appelé, ce qui constitue une violation des droits de l’enfant. Cette fois, en revanche, en ce qui concerne le médecin, on ne peut pas reprocher aux policiers d’avoir négligé l’aspect médical puisqu’ils décident de conduire l’enfant aux urgences. Les policiers déclarent alors au médecin que l’enfant s’est blessé en tapant dans un vitre. Ils ressortent de l’hôpital avec une radio rassurante du bras et un certificat médical qui disparaîtra mystérieusement du dossier. Au milieu de la nuit, les policiers emmènent Roman dans un foyer pour mineurs en disant qu’il a été trouvé à la rue, sans ses parents. Ses parents eux, paniqués, ne dormiront pas de la nuit, ne sachant pas où se trouve leur fils. Le lendemain ils retrouveront Roman traumatisé qui parle très peu. Son corps porte les stigmates de l’interpellation violente dont il a fait l’objet la veille : son avant bras est entouré par un large pansement et son poignet est noirci par les traces des menottes.

Plus de 4 jours après les faits, un médecin constate : « l’avant-bras présente au tiers moyen des plaies en cours de cicatrisation et des ecchymoses du derme profond. Le poignet est aussi porteur de plaies en cours de cicatrisation et porteur de traces de striction. L’enfant se plaint d’avoir été très serré dans des menottes. »

La loi, pourtant très claire, est violée :

L’article 4 de l’ordonnance n° 45-174 du 2 février 1945 relative à l’enfance délinquante, récemment modifiée par les lois Perben I et II est le texte de référence concernant la garde à vue ou la mise en retenue des enfants mineurs. (2)

Avant 10 ans, aucune mesure de retenue n’est possible sur un enfant.

Entre 10 ans et 13 ans, l’enfant ne peut être placé en garde à vue, mais il peut être « retenu », on appréciera la nuance, pour les besoins d’une enquête. Pour être retenu, il faut 2 conditions. La première est que le mineur soit soupçonné d’un crime ou d’un délit que la loi punit d’une peine d’au moins 5 ans de prison. Par exemple un vol avec violences ou une agression sexuelle. La seconde condition est qu’un magistrat : juge ou Procureur de la République autorise la mise en rétention de l’enfant. L’enfant peut alors être retenu 12 heures, renouvelables une fois. Dans le cas où les deux conditions contre le mineur sont réunies et que la mesure de retenue est appliquée, elle doit forcément être accompagnée de 3 mesures : 
puce-8130d DISCRIMINATIONS dans SANTE PUBLIQUE Les parents doivent être immédiatement prévenus 
puce-8130d ENFANTS Un médecin doit examiner l’enfant afin de s’assurer que son état de santé est compatible avec la rétention 
puce-8130d FRANCE Un avocat soit s’entretenir avec l’enfant

Entre 13 ans et 16 ans, la garde à vue est possible, y compris quand le mineur est soupçonné d’une simple infraction. Les conditions sont à peu près les mêmes que pour l’enfant de moins de 13 ans, à ceci près que l’avocat n’est obligatoire qu’à la demande de l’enfant ou de ses parents.

Enfin, la loi est également très claire en ce qui concerne les auditions des enfants. Les interrogatoires des mineurs placés en garde à vue font l’objet d’un enregistrement audiovisuel.

Le chantage à la garde à vue pour contourner la loi

Lors de la réforme de la procédure de la garde à vue, on se rappelle tous de la levée de boucliers des syndicats de police qui nous expliquaient en substance que la présence d’un avocat dès le début des gardes à vue allait compliquer leur travail. Et bien, ils ont trouvé la parade… Elle s’appelle l’audition libre. L’audition libre est une procédure sans contrainte au cours de laquelle une personne est entendue par les services de police. Plus besoin de notifier la mise en placement, plus besoin de notifier de droits, plus besoin de médecin, plus besoin d’avocat. C’est magique, non ? Lors d’une interpellation, les policiers procèdent donc souvent à un chantage pour contourner la loi et les garanties que le législateur a voulu donner aux citoyens. Le chantage est simple : soit vous nous suivez volontairement pour une audition libre, soit vous refusez et nous vous mettons en garde à vue.

Sauf que… Dans les cas des 3 enfants, il y a bel et bien violation de la loi. Pour un mineur de moins de 13 ans, en dehors d’une procédure de vérification d’identité, ce qui n’était pas le cas puisqu’une copie des papiers d’identité était en possession des policiers, on est forcément dans le cadre d’une procédure de retenue. Et lorsqu’on procède à la retenue d’un mineur de moins de 13 ans… On rentre dans le cadre de l’article 4 de la loi du 2 février 45 modifiée par la loi du 4 avril 2011. Par conséquent, les parents auraient dû être prévenus de la retenue, les enfants auraient dû être vus par un médecin et ils auraient dû s’entretenir avec un avocat. Pour Maria, qui elle a moins de 15 ans, l’absence de contrainte et le fait qu’elle soit venue « de son plein gré » est totalement contradictoire avec ses déclarations. Elle est formelle, elle a été emmenée à la voiture de police tenue par le bras et donc contrainte et forcée. La police pourrait prétexter pour elle qu’il s’agissait d’une mesure de vérification d’identité, mais alors pourquoi avoir procédé à une mise à nu partielle et à une fouille à même la peau ? S’agirait-il d’une nouvelle technique pour vérifier l’identité d’un mineur ? D’autre part, à qui fera-t-on croire que deux filles de 12 ans et 14 ans se sont rendues de leur plein gré à l’hôtel de police de Lyon en plein après-midi ? Vous imaginez le tableau ? Tiens, on ne sait pas quoi faire, on s’embête un peu, il n’y a pas école, et si on allait faire un tour à l’hôtel de police pour se faire palper à nu par une femme policier… Enfin, le cas de Roman est pire encore puisqu’il a été menotté et emmené par un policier qui le tenait par une clé de bras autour du cou. Si ça, ce n’est pas de la contrainte, il faudra nous expliquer. Décidément, la police possède un langage bien à elle qui n’est pas vraiment le même que celui du simple citoyen.

La mise à nu et les palpations des parties intimes

Les cas de mises à nu abusives se sont multipliés ces dernières années. On rappellera simplement quelques exemples comme celui de ce couple de retraités de 70 ans convoqué à un commissariat et dont la femme « a dû se déshabiller complètement, sous-vêtements compris, tandis que son mari a été palpé en slip et en t-shirt. » (3) Ou encore cet homme de 63 ans arrêté pour défaut de permis de conduire et fouillé à nu 3 fois. (4) Même si depuis juin 2011, un arrêté (5) précise que la fouille intégrale avec mise à nu complète est interdite, il existe un lourd passif concernant le recours abusif des fouilles à nu par des policiers. Dans un rapport publié en janvier 2012 concernant les contrôles d’identité à l’encontre des jeunes issus des minorités, Human Rights Watch dénonce certaines pratiques policières notamment à Lyon : « Ils nous touchent de plus en plus les parties intimes », témoigne un jeune homme. L’organisation internationale regrette notamment l’absence de règles spécifiques concernant les palpations corporelles sur les enfants. (6) En ce qui concerne le témoignage de Maria, la police niera peut-être tout en bloc, à moins qu’elle ne joue sur les mots en parlant de mise à nu partielle et donc autorisée. Il restera néanmoins à expliquer les palpations à même la peau car les déclarations de jeune fille sont très choquantes. S’il ne s’agissait pas d’un policier, on pourrait parler à minima d’attouchements à caractère sexuel. D’autre part, quel est l’intérêt pour la police de procéder à des palpations sur les jambes de l’enfant, en partant des mollets et en remontant jusqu’à l’entrejambes à même la peau ? De nombreux autres cas de palpations à même la peau ont également été recensés. Une palpation sert à s’assurer que rien n’est dissimulé, non ? Sur une chemise, un jean, un pantalon, cela à un sens, mais à même la peau ? Quel est donc le but poursuivi par les policiers lors de ces palpations ? Mais au-delà de ces questions, ce qui est profondément choquant et inadmissible, c’est qu’en France, dans un pays démocratique qui vient d’élire un président socialiste, un citoyen et à fortiori un enfant mineur puisse se retrouver seul dans une salle avec un policier qui lui demande de se déshabiller et que ce dernier puisse procéder à des palpations sur son corps, à travers des vêtements ou à même la peau, sans personne pour contrôler ce qui se passe. Ni médecin, ni avocat, ni même aucun autre témoin. Combien de mineurs ont-ils été ainsi palpés, touchés, humiliés ? Combien de plaintes ont été déposées ? De quels moyens les parents disposent-ils pour prouver la véracité des faits avancés par leurs enfants ? C’est parole contre parole… Et on sait ce que cela signifie face à un fonctionnaire de police assermenté.

La méconnaissance du code de déontologie de la police :

En juin 2012, le Défenseur des Droits a remis son rapport à François Hollande. Il fait état de violences policières persistantes : menottage systématique, insultes, brutalités entraînant parfois la mort. Alors que le nombre global de dossiers reçus dans les quatre domaines d’activité du Défenseur a baissé de plus de 3 %, les plaintes concernant la déontologie de la sécurité ont explosé avec une augmentation de 96 %. (7) Garde à vue qui ne dit pas son nom et masquée par une prétendue audition libre à laquelle on emmène les enfants manu militari, usage des menottes sur un enfant de 12 ans, mise à l’écart des parents, fouille à nu partielle, palpations à même la peau, obligation faite aux enfants de signer des procès verbaux qu’ils ne comprennent pas, absence d’avocat, absence d’examen médical, absence d’enregistrement video des auditions… En plus d’une violation de la loi pour certaines d’entre elles, toutes ces dérives constituent très clairement une violation du code de déontologie de la police qui précise notamment dans son article 10 : « Toute personne appréhendée est placée sous la responsabilité et la protection de la police ; elle ne doit subir, de la part des fonctionnaires de police ou de tiers, aucune violence ni aucun traitement inhumain ou dégradant. » (8) Cet article précise en outre : « Le fonctionnaire de police qui serait témoin d’agissements prohibés par le présent article engage sa responsabilité disciplinaire s’il n’entreprend rien pour les faire cesser ou néglige de les porter à la connaissance de l’autorité compétente. » Ironie de l’histoire, le code de déontologie de la police date du 18 mars 1986. Elle est signée par un certain Laurent Fabius, Premier Ministre de l’époque et Pierre Joxe, Ministre de l’Intérieur. 26 années se sont écoulées depuis. Laurent Fabius est à nouveau en responsabilité aux plus hautes fonctions de l’Etat. Quant à Pierre Joxe, il exerce une activité d’avocat spécialisé dans le droit des enfants. On espère qu’ils se pencheront, ainsi que le gouvernement, sur ces exemples qui ne sont ni des exceptions, ni l’apanage de la police. Dans un article mis en ligne en septembre 2012, Louise Fessard dénonce également dans Médiapart les pratiques illégales de certains gendarmes contre des enfants roms. (9)

On imagine l’effet destructeur de ce genre de traitement sur des enfants qui subissent des traumatismes à la fois physiques et psychologiques. Ces pratiques sont d’autant plus scandaleuses qu’elles sont commises par des agents dépositaires de l’ordre public et visent des enfants qui devraient être protégés plutôt que pourchassés, violentés et humiliés.

Après l’affaire Neyret à Lyon, celle des policiers de Vénissieux mis en examen pour corruption, les fonctionnaires de la BAC écroués à Marseille pour vol, racket et trafic de drogue, il y a vraiment des pratiques à revoir de toute urgence au sein de la police française.

Philippe ALAIN http://blogs.mediapart.fr/blog/phil…

DES ENFANTS POURCHASSES, VIOLENTES ET HUMILIES PAR LA POLICE (Philippe ALAIN)

(1) Les prénoms ont été modifiés.

 

(2) http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=B8926A431D899272A108C6A693FFD5E5.tpdjo08v_2?idArticle=LEGIARTI000023876789&cidTexte=LEGITEXT000006069158&dateTexte=20120727

(3) http://www.cnds.fr/avis/reponses_nov_08/Avis_2007_130.pdf

(4) http://www.liberation.fr/societe/0101636431-fouille-a-nu-a-trois-reprises-pour-defaut-de-permis-de-conduire

(5) http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=D097B418CC0952D6709EC4920C9E5F1C.tpdjo08v_2?cidTexte=LEGITEXT000024146234&dateTexte=20120727

(6)  http://www.hrw.org/fr/news/2012/01/26/france-des-contr-les-d-identit-abusifs-visent-les-jeunes-issus-des-minorit-s

(7) http://defenseurdesdroits.fr/documentation

(8) http://www.interieur.gouv.fr/misill/sections/a_l_interieur/la_police_nationale/deontologie/code-deontologie/

(9) http://www.mediapart.fr/journal/france/140912/des-gendarmes-varois-racontent-les-pratiques-illegales-contre-les-roms

Via :
DES ENFANTS POURCHASSES, VIOLENTES ET HUMILIES PAR LA POLICE (Philippe ALAIN) · Le souffle c'est ma vie

A lire également

 

Un bébé en garde à vue accusé d’avoir mendié


On croyait avoir tout vu en ce qui concerne les pratiques policières françaises contre les roms. Et bien non, il va falloir se faire une raison. Après les expulsions et les traques qui ont repris de plus belle avec Hollande et Valls (1). Après les cyclistes verbalisés pour pneus lisses (2). Après les enfants violentés, pourchassés et humiliés par la police (3). Voici le bébé de 12 mois enfermé pendant plus de 4 heures, accusé d’avoir mendié.

Les faits se passent en cette fin d’année 2012. Mirela (4), rom originaire de Roumanie, sollicite la générosité des passants afin qu’ils lui donnent quelques pièces qui lui permettront d’acheter de quoi manger pour elle et son enfant. Sa main gauche est tendue, la paume ouverte vers le ciel, sa main droite tient fermement la poussette de son enfant de 12 mois.

Lire la suite : Un bébé en garde à vue accusé d’avoir mendié

 

 

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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 22:24

 

 

 

David Doucet et Jean-Marie Durand
Interview de Mathieu Rigouste à propos de son essai : La domination policière, une violence industrielle

vendredi 4 janvier 2013

Pour une lutte radicale contre le projet d’aéroport ! Terre et liberté !

« La violence policière est rationnellement produite et régulée par l’État », telle est la thèse du nouveau livre de Mathieu Rigouste, La domination policière, une violence industrielle. Trois ans après L’ennemi intérieur, ce militant et chercheur en sciences sociales analyse la transformation des violences policières dans les quartiers populaires et leurs effets sociaux sur la vie quotidienne.

De l’Ennemi intérieur à ce livre [1], on a l’impression que l’ordre policier a été un sujet fort de votre travail. Comment en êtes-vous arrivé à ce livre ?

Mathieu Rigouste : Je fabrique des outils pour démonter les mécanismes de la domination. Dans L’ennemi intérieur, j’avais étudié l’armée et son influence sur la société de contrôle, ce travail montrait comment les guerres coloniales ont fortement orienté la restructuration sécuritaire du capitalisme tout au long de la Ve République. La manière dont la police s’approprie des personnels, des savoirs et des pratiques, des techniques, des méthodes et des matériels formés par, pour et dans l’expérience coloniale et militaire – ce que Michel Foucault appelle les « effets de retour » – restait à approfondir. Il semblait nécessaire de faire le point sur les transformations de la police et de sa violence ces vingt dernières années. Pas pour l’amour des livres mais pour renforcer les luttes.

Comment avez-vous circonscrit votre travail d’investigation et d’action ?

Mathieu Rigouste : Je ne fais pas semblant d’écrire sur une société dont je ne ferais pas partie et que j’observerais depuis un extérieur introuvable. Je ne veux pas masquer le fait que toutes les méthodes et toutes les problématiques sont orientées par l’enquêteur, sa position dans la société et ses points de vue. Sous couvert de distance avec le terrain, de nombreuses études masquent nécessairement les privilèges et les connivences que le chercheur entretient avec la société. Alors j’assume le fait que j’enquête depuis un endroit précis – les territoires et les classes qui subissent quotidiennement et frontalement la domination policière, puis je fournis ces éléments pour permettre de critiquer mes résultats, pour les corriger et faire avancer notre compréhension du phénomène. J’ai passé une trentaine d’années en banlieue parisienne et une quinzaine d’années dans les mouvements sociaux et militants. Je n’y ai pas fait ce que la sociologie appelle de « l’observation participante », j’appartiens à ce monde et j’y ai vécu de près les transformations de la police. J’ai formulé des hypothèses en mettant en commun les mémoires et les récits de nombreuses personnes subissant directement la domination policière et de collectifs qui luttent sur ce terrain. J’ai confronté ces hypothèses aux recherches universitaires sur la question, à un corpus d’autobiographies de policiers, à des entretiens et des récits de vie menés par d’autres chercheurs avec des policiers de différents corps et différents statuts, à l’observation des blogs de policiers et l’analyse des revues policières, de défense et de sécurité ainsi qu’aux archives de mouvements de luttes contre la violence policière. Du point de vue de l’action, je prends part aux luttes populaires contre les systèmes de domination et d’oppression. Je ne cherche pas à faire de la recherche engagée, il me semble qu’on ne peut séparer l’action, l’enquête et la vie quotidienne. Que l’investigation n’est pertinente que si elle est menée, au service des luttes et à travers elles. Ce travail est d’ailleurs le fruit de réflexions collectives et doit tout à celles et ceux qui combattent au quotidien.

Vous parlez presque d’une réactivation d’une guerre contre insurrectionnelle dans votre livre. Quels sont les contours de ce champ de bataille ?

Mathieu Rigouste : J’observe moins une réactivation qu’un processus long où la guerre et le contrôle, l’armée et la police, s’influencent réciproquement au point de quasiment fusionner dans certaines situations. J’affirme que la contre insurrection est la grammaire, la matrice, le programme idéologique et technique qui propulse le système sécuritaire. Mais il s’agit justement ici de bien voir comment s’opère la reformulation, la traduction, l’hybridation de la contre insurrection à l’intérieur de la société française. Il ne me viendrait pas à l’esprit d’expliquer que nous vivons la même chose que la guerre d’Algérie ou que les déploiements militaires en Irak. Mais j’observe que nous faisons face, dans les enclaves ségréguées de la société post-coloniale, à une forme de contre insurrection de basse intensité, médiatique et policière. Le quadrillage militaire devient occupation policière des quartiers (polices « de proximité »), les commandos deviennent des unités d’intervention féroces (BAC…), l’action et la guerre psychologique sont prises en charge par les médias dominants, la propagande d’Etat récupère la figure de l’ennemi intérieur« fellaga manipulé par Moscou » sous la forme de « l’islamo-gauchiste » ; les camps, la torture et le système de disparition sont relayés par la prison et la garde-à-vue, les brutalités et les meurtres policiers… Je montre comment des armes, des techniques, des doctrines, des pratiques issues de la contre insurrection coloniale et militaire, passent dans le champ médiatique et policier, comment elles sont réappropriées, ré-agencées redéployées pour maintenir l’ordre social, économique et politique à l’intérieur de la métropole.

Est-ce que vous pouvez nous définir la « tactique de la tension » dont vous parlez abondamment dans votre livre ?

Mathieu Rigouste : C’est justement cette forme de domination, régulée techniquement et rationnellement, qui puise dans les répertoires contre insurrectionnels, coloniaux et militaires, pour écraser les damnés intérieurs. C’est une référence aux mécaniques politiques qui permettent de contrôler la population en instrumentalisant la peur ou en fabriquant des ennemis de convenance. On parle souvent de « stratégie de la tension » pour désigner les « années de plomb » en Italie, dans les années 1970. L’État italien manipulait l’extrême droite, grâce aux services secrets, et lui faisait réaliser des attentats qu’il attribuait ensuite aux anarchistes, ce qui lui permettait de justifier la répression du mouvement ouvrier et l’écrasement des mouvements révolutionnaires. Les gestionnaires de cette stratégie étaient d’ailleurs fascinés par la méthode française de contre-insurrection.

Par « tactique de la tension », j’explique que cette technique qui consiste à fabriquer des ennemis de convenance pour faciliter le renforcement sécuritaire, est passée dans le domaine policier. Techniquement, cette traduction s’opère depuis le prototype colonial et militaire de la bataille d’Alger, en 1957. La Casbah avait alors été enfermée et étranglée par des forces de quadrillage et d’occupation militaro-policières, puis pénétrée, harcelée et terrorisée par l’envoi d’unités spéciales à l’intérieur pour capturer, interroger et faire disparaître les « meneurs ». Harceler et agresser une population enfermée et étranglée, engendre forcément beaucoup de tension. J’explique que ce schéma a été redéployé sur les quartiers populaires, par l’alternance, aux manettes de l’État, des fractions de gauche et de droite de la classe dirigeante, qui ont multiplié les unités d’occupation et d’enfermement ainsi que les unités d’intervention et de harcèlement dans les quartiers populaires. Progressivement a ainsi été reformulée une technique d’enfermement et d’agression combinée, supportée par des ressorts idéologiques très proches de la contre-insurrection et qui tente de détruire la vie sociale et les formes d’autonomie et d’insoumissions des « populations » ciblées.

L’impérialisme c’est un concept assez fort. Dans votre travail, ça semble une évidence car vous êtes dans cette rhétorique mais si on vous demandait de le définir, vous en parleriez comment ?

Mathieu Rigouste : Ce n’est pas de la rhétorique, l’impérialisme est un stade de développement du capitalisme et de l’État, qui arrive à un moment déterminé dans l’histoire de la lutte des classes. Il s’agit d’un rapport de domination à différentes vitesses et qui s’inscrit dans l’espace : c’est le processus d’expansion d’un État-nation partant à la conquête de territoires, de ressources et de populations en dehors de ses frontières et mettant en place des formes de dominations et de ségrégations basées sur la classe, le sexe et la race. Les géographes radicaux anglo-saxons expliquent que nous sommes entrés dans une nouvelle phase de développement de l’impérialisme qui ressemble très étrangement à la phase d’accumulation primitive qui avait donné naissance au capitalisme et qui fonctionne par la dépossession des ressources, des territoires, des cultures et des formes de vie autonomes. Je tente de montrer que les campagnes de conquête menées par les grands Etats impérialistes dans le « monde Arabe » (Irak, Afghanistan, Égypte, Syrie…) se combinent avec une dimension intérieure sur leurs propres territoires : l’expansion des mégalopoles urbaines (Grand Paris, Grand Toulouse, Nantes Métropole…). Cette expansion est supportée directement par la tension policière et vise la conquête puis la restructuration petite-bourgeoise des quartiers populaires, le renforcement du socio-apartheid, l’industrialisation de l’enfermement et la massification du néo-esclavage en prison. La police est le fer de lance de cette croisade intérieure.

Qu’est-ce que vous pensez des BAC que vous définissez comme un symbole de l’ordre sécuritaire ? Le sociologue Didier Fassin évoque la possibilité d’une cohabitation tandis que Fabien Jobard se montre plus nuancé que vous également.

Mathieu Rigouste : Ce n’est pas une question de nuances. La BAC est emblématique de l’oppression policière contemporaine, comme les CRS représentaient bien la répression en 1968. Mais je n’ai rien en particulier contre ces unités. Toute la police est chargée de maintenir l’ordre social, économique et politique. Et la police n’est pas la seule institution à assurer cette fonction. On peut soutenir les collectifs de victimes qui demandent la dissolution de la BAC comme à Millau, car c’est une manière offensive de se rassembler, mais la dissoudre sans attaquer le monde qui la produit ne changerait pas grand chose. Les agents seraient reclassés et de nouvelles unités créées ou recomposées pour assurer l’encadrement des misérables. Les BAC sont issues des polices coloniales en métropole et restructurées autour d’un modèle « néolibéral » d’abattage intensif. Elles traduisent bien les restructurations contemporaines.

Vous dénoncez la militarisation du métier de policier mais vous passez sous silence le fait qu’elle s’est également accompagnée d’une professionnalisation et d’une meilleure formation des effectifs. Dans l’invention de la violence, Laurent Mucchielli dit qu’ily a un recul des violences policières depuis 30 ans.

Mathieu Rigouste : Je ne dénonce pas, j’essaie d’expliquer les transformations en cours. Et je ne me situe pas dans ce débat. La violence n’est pas une quantité, il n’y en a pas plus ou moins. Les formes de coercition évoluent en fonction des situations à gouverner. Si la police se perfectionne effectivement dans le nivellement de la coercition et qu’elle ne tire plus – pour l’instant, en France – à balles réelles sur les mouvements ouvriers, le nombre de personnes tuées dans les quartiers populaires ne cesse d’augmenter. Quand je finissais ce livre, en septembre 2012, 12 personnes avaient été tuées en six mois, un taux record en augmentation constante. Les armes« sub-létales » mutilent presque quotidiennement dans les cités. Dans certains quartiers, perdre un œil devient une menace quotidienne. Oui, les policiers sont mieux formés à contrôler les pauvres pour éviter de provoquer des révoltes ingérables. Mais dans les centres d’entraînement au maintien de l’ordre, c’est bien à la guerre urbaine qu’on les prépare. On ne peut pas le comprendre si l’on regarde du côté des policiers, qui essaient effectivement de tuer le moins possible, qui ont peur aussi et pour qui la coercition est minoritaire dans la journée ou dans une carrière. En regardant depuis la police, on ne perçoit pas les effets réels du renforcement sécuritaire. En l’occurrence, si l’on se place du côté de ceux qui le subissent, le constat est différent. Dans les quartiers populaires, les prisons, et les luttes sociales, la police gère un système de violence transversale qui broie la vie des gens, hier comme aujourd’hui, et qui, loin de rechercher à diminuer la violence, s’alimente et se ressource dans l’expérience coloniale et militaire.

Comment vous percevez Manuel Valls ?

Mathieu Rigouste : Il incarne bien la gauche de gouvernement : quasiment les mêmes logiques et les mêmes pratiques que sous Sarkozy – car il s’agit toujours de soumettre et bannir les pauvres pour permettre au capitalisme de se restructurer – mais avec une propagande un peu plus subtile, un enrobage un peu plus soft et d’autant plus trompeur. Alors que sous Sarkozy, la figure de l’ennemi intérieur était récurrente, Valls se sent obligé de dire qu’il n’y a pas d’ennemi intérieur, tout en continuant à faire la même chose que ces prédécesseurs. Il ne fait aucun doute qu’il est conseillé par les mêmes personnes que Sarkozy ou Guéant, Alain Bauer parmi d’autres. Et la situation est toujours la même, les processus en cours continuent. Alors que la droite a tendance à réduire le nombre de policiers, à développer des unités féroces et à multiplier les technologies et les armements, la gauche conserve tout ça puis embauche et développe en particulier les unités d’occupation (« de proximité »). La succession de la gauche et de la droite aux manettes du gouvernement n’alterne pas les modèles mais les empile, elle assure la continuité de l’État et de son renforcement sécuritaire.

À la fin du livre, vous dites « organisons-nous », comment vous situez-vous politiquement ?

Mathieu Rigouste : Du côté des opprimés, dans le camp qui veut en finir avec toutes les formes de domination. Je crois que seuls les premiers et premières concernés peuvent s’organiser pour abolir les systèmes d’oppression. Et qu’il faut tisser des alliances. J’essaye de mettre au centre de mon appareillage d’enquête les critiques et les constats des personnes qui subissent et qui luttent. Sous l’étiquette de « l’émeute », le pouvoir définit les révoltes populaires comme des sortes d’accès hystériques, des convulsions de violence sans raisons, mon travail consiste à les réinscrire dans la grande histoire des résistances à l’impérialisme. Je fais de l’enquête pour renforcer les luttes, pour décrire les mécaniques de l’oppression et cerner les rouages faibles. Ce système ne peut tenir sans la police et la prison. Je pense qu’il faut en changer, en finir avec une économie basée sur le pillage du monde au profit d’une minorité, et je crois qu’il faut pour cela rompre aussi avec les sociétés pyramidales, même celles où l’on choisit ses maîtres… Je crois que nous pouvons réussir à construire une société basée sur l’autogestion, l’entraide et le partage, sans chefs ni argent, où tout sera pour tous et où le peuple s’organisera par lui-même. La police passera alors pour une machine de domination archaïque.

Propos recueillis par David Doucet et Jean-Marie Durand.

18 décembre 2012.

blog du collectif de lutte contre l’aéroport de Notre Dame des Landes

http://lutteaeroportnddl.com/2012/1...

[1] Mathieu Rigouste, La domination policière, une violence industrielle (La Fabrique).

 

Source : La violence policière n’a rien d’accidentel ! - [Divergences2 ; revue libertaire internationale en ligne]

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22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 02:29

 

 

Bienvenue en Europe au 21ème siècle :

Grèce : 300 écoles fermées par manque de fioul de chauffage
school_in_snow.jpg
Plus de 300 écoles au département de Macédoine occidentale (le département Grec), resteront fermées, puisque les fonds prévus pour le chauffage pendant cette année scolaire sont prématurément épuisés. 
Selon le reportage du journal Ethnos, lors de la réunion des municipalités régionales, l'unanimité des maires a décidé de fermer les écoles en raison du manque de fioul de chauffage. 

Le maire de Kastoria, Manolis Chatzisymeonidis dit :
« Dans le cas contraire, les salles se transformeront en véritables réfrigérateurs. Il faut souligner que le coût du fioul de chauffage nécessaire à un seul département comme par exemple à celui de Kastoria, atteint les 20 millions d'euros.[...] Nous ne permettrons pas que nos enfants meurent de froid. 

Pendant plusieurs jours, les écoles fonctionnent dans des conditions difficiles, les radiateurs fonctionnent seulement deux heures par jour. Le gouvernement a envoyé la dernière tranche du financement qui est nécessaire pour le fonctionnement des écoles. Ici, le froid est insupportable, et les enfants ne peuvent pas suivre leurs cours dans des conditions polaires. »
Vryzidou Paraskevi, le président de l'association régionale des municipalités s'interroge :
« Les situations auxquelles ils sont confrontés les enfants est sans précédent. Dans 20 municipalités de la Macédoine occidentale, le froid est très intense et l'hiver deux fois plus longue que dans le reste de la Grèce. Dans la matinée, les routes sont glacées et le thermomètre est bien au dessous de zéro. Est-ce que les enfants, qui sont obligés de porter des gants et des bonnets dans la salle de classe, peuvent vraiment suivre des cours dans des telles conditions ? »
A noter que cette décision concerne toutes les écoles, y compris celles qui utilisent le chauffage électrique, « d'une part parce que toutes les écoles ont des graves problèmes dues à la manque des fonds, mais d'une autre part parce que la fermeture s'impose comme un acte se solidarité... » 

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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 21:42

 

Encore un texte qui évoque les meurtres ciblés des populations les plus précaires par les moyens les plus odieux, et la précarisation-misérabilisation des survivants. La dette comme outilde capture... Il m’avait échappé quand il a été publié, mais il reste tout à fait d’actualité. Et la Grèce laboratoire de l’Europe à venir pour beaucoup, c’est évident… mais l’idée ne passe pas les premiers méandres bouchés des cerveaux formatés.  Je retrouve les mêmes éléments venus des quatre coins du monde, les mêmes constats…, Les mêmes avertissements que d’autres peuples font à l’Europe endormie. Mais l’Europe est deveue sourde et aveugle. Vissée à sa télé !!!

 

 

« sauvons la Grèce de ses sauveurs » :

Au moment où un jeune Grec sur deux est au chômage, où 25 000 SDF errent dans les rues d’Athènes, où 30% de la population est tombée sous le seuil de pauvreté, où des milliers de familles sont obligées de placer leurs enfants pour qu’ils ne crèvent pas de faim et de froid, où nouveaux pauvres et réfugiés se disputent les poubelles dans les décharges publiques, les « sauveurs » de la Grèce, sous prétexte que les Grecs « ne font pas assez d’efforts », imposent un nouveau plan d’aide qui double la dose létale administrée. Un plan qui abolit le droit du travail, et qui réduit les pauvres à l’extrême misère, tout en faisant disparaître du tableau les classes moyennes.

Le but ne saurait être le « sauvetage » de la Grèce : sur ce point, tous les économistes dignes de ce nom sont d’accord. Il s’agit de gagner du temps pour sauver les créanciers tout en menant le pays à une faillite différée. Il s’agit surtout de faire de la Grèce, avec la collaboration active de sa propre classe dirigeante, le laboratoire d’un changement social qui, dans un deuxième temps, se généralisera à toute l’Europe. Le modèle expérimenté sur les Grecs est celui d’une société sans services publics, où les écoles, les hôpitaux et les dispensaires tombent en ruine, où la santé devient le privilège des riches, où les populations vulnérables sont vouées à une élimination programmée, tandis que ceux qui travaillent encore sont condamnés aux formes extrêmes de la paupérisation et de la précarisation.

Mais pour que cette offensive du néolibéralisme puisse arriver à ses fins, il faut instaurer un régime qui fait l’économie de droits démocratiques les plus élémentaires. Sous l’injonction des sauveurs, on voit donc s’installer en Europe des gouvernements de technocrates qui font fi de la souveraineté populaire. Il s’agit d’un tournant dans les régimes parlementaires où l’on voit les « représentants du peuple » donner carte blanche aux experts et aux banquiers, abdiquant leur pouvoir décisionnel supposé. Un coup d’État parlementaire en quelque sorte, qui fait aussi appel à un arsenal répressif amplifié face aux protestations populaires. Ainsi, dès lors que les députés ont ratifié la convention dictée par la troïka (l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international), diamétralement opposée au mandat qu’ils avaient reçu, un pouvoir dépourvu de légitimité démocratique aura engagé l’avenir du pays pour trente ou quarante ans.

Parallèlement l’Union européenne s’apprête à constituer un compte bloqué où serait directement versée l’aide à la Grèce afin qu’elle soit employée uniquement au service de la dette. Les recettes du pays devraient être en « priorité absolue » consacrées au remboursement de créanciers, et, si besoin est, directement versées à ce compte géré par l’Union européenne. La convention stipule que toute nouvelle obligation émise dans son cadre sera régie par le droit anglais, qui engage des garanties matérielles, alors que les différends seront jugés par les tribunaux du Luxembourg, la Grèce ayant renoncé d’avance à tout droit de recours contre une saisie décidée par ses créanciers. Pour compléter le tableau, les privatisations sont confiées à une caisse gérée par la troïka, où seront déposés les titres de propriété de biens publics. Bref, c’est le pillage généralisé, trait propre du capitalisme financier qui s’offre ici une belle consécration institutionnelle. Dans la mesure où vendeurs et acheteurs siégeront du même côté de la table, on ne doute guère que cette entreprise de privatisation soit un vrai festin pour les repreneurs (qu’ils soient grecs ou étrangers)…

Or toutes les mesures prises jusqu’à maintenant n’ont fait que creuser la dette souveraine grecque et, avec le secours de sauveurs qui prêtent à des taux usuraires, celle-ci a carrément explosé en approchant des 170% d’un PIB en chute libre, alors qu’en 2009 elle n’en représentait encore que 120%. Il est à parier que cette cohorte de plans de sauvetage - à chaque fois présentés comme « ultimes » - n’a eu d’autre but que d’affaiblir toujours davantage la position de la Grèce de sorte que, privée de toute possibilité de proposer elle-même les termes d’une restructuration, elle soit réduite à tout céder à ses créanciers sous le chantage de « la catastrophe ou l’austérité ».

L’aggravation artificielle et coercitive du problème de la dette a été utilisée comme une arme pour prendre d’assaut une société entière. C’est à bon escient que nous employons ici des termes relevant du domaine militaire : il s’agit bel et bien d’une guerre conduite par les moyens de la finance, de la politique et du droit, une guerre de classe contre la société entière. Et le butin que la classe financière compte arracher à « l’ennemi », ce sont les acquis sociaux et les droits démocratiques, mais au bout du compte, c’est la possibilité même d’une vie humaine. La vie de ceux qui ne produisent ou ne consomment pas assez au regard des stratégies de maximisation du profit, ne doit plus être préservée.

Ainsi, la faiblesse d’un pays pris en étau entre la spéculation sans limites et les plans de sauvetage dévastateurs, devient la porte dérobée par où fait irruption un nouveau modèle de société conforme aux exigences du fondamentalisme néolibéral. Modèle destiné à toute l’Europe et plus si affinités. C’est le véritable enjeu et c’est pour cela que défendre le peuple grec ne se réduit pas à un geste de solidarité ou d’humanité abstraite : l’avenir de la démocratie et le sort des peuples européens sont en question. Partout la « nécessité impérieuse » d’une austérité « douloureuse, mais salutaire » va nous être présentée comme le moyen d’échapper au destin grec, alors qu’elle y mène tout droit.

Devant cette attaque en règle contre la société, devant la destruction des derniers îlots de la démocratie, nous appelons nos concitoyens, nos amis français et européens à s’exprimer haut et fort. Il ne faut pas laisser le monopole de la parole aux experts et aux politiciens. Le fait qu’à la demande des dirigeants allemands et français en particulier la Grèce soit désormais interdite d’élections peut-il nous laisser indifférents ? La stigmatisation et le dénigrement systématique d’un peuple européen ne mériteraient-ils pas une riposte ? Est-il possible de ne pas élever sa voix contre l’assassinat institutionnel du peuple grec ? Et pouvons-nous garder le silence devant l’instauration à marche forcée d’un système qui met hors la loi l’idée même de solidarité sociale ?

Nous sommes au point de non-retour. Il est urgent de mener la bataille des chiffres et la guerre des mots pour contrer la rhétorique ultralibérale de la peur et de la désinformation. Il est urgent de déconstruire les leçons de morale qui occultent le processus réel à l’œuvre dans la société. Il devient plus qu’urgent de démystifier l’insistance raciste sur la « spécificité grecque », qui prétend faire du caractère national supposé d’un peuple (paresse et roublardise à volonté) la cause première d’une crise en réalité mondiale. Ce qui compte aujourd’hui ne sont pas les particularités, réelles ou imaginaires, mais les communs : le sort d’un peuple qui affectera tous les autres.

Bien des solutions techniques ont été proposées pour sortir de l’alternative « ou la destruction de la société ou la faillite » (qui veut dire, on le voit aujourd’hui : « et la destruction et la faillite »). Toutes doivent être mises à plat comme éléments de réflexion pour la construction d’une autre Europe. Mais d’abord il faut dénoncer le crime, porter au grand jour la situation dans laquelle se trouve le peuple grec à cause des « plans d’aide » conçus par et pour les spéculateurs et les créanciers. Au moment où un mouvement de soutien se tisse autour du monde, où les réseaux d’Internet bruissent d’initiatives de solidarité, les intellectuels français seraient-ils donc les derniers à élever leur voix pour la Grèce ? Sans attendre davantage, multiplions les articles, les interventions dans les médias, les débats, les pétitions, les manifestations. Car toute initiative est bienvenue, toute initiative est urgente.

Pour nous, voici ce que nous proposons : aller très vite vers la formation d’un comité européen des intellectuels et des artistes pour la solidarité avec le peuple grec qui résiste. Si ce n’est pas nous, ce sera qui ? Si ce n’est pas maintenant, ce sera quand ?

Vicky Skoumbi, rédactrice en chef de la revue « αληthεια », Athènes, Michel Surya, directeur de la revue « Lignes », Paris, Dimitris Vergetis, directeur de la revue « αληthεια », Athènes.

Et : Giorgio Agamben, Diamanti Anagnostopoulou, Enzo Apicella, Albena Azmanova, Daniel Alvara,Alain Badiou, Jean-Christophe Bailly, Etienne Balibar, Fernanda Bernardo, David Berry, Sylvie Blocher, Laura Boella, Carlo Bordini, Hervé le Bras, Roberto Bugliani, Daniela Calabro, Claude Cambon, Maria Elena Carosella, Barbara Cassin, Bruno Clément, Danielle Cohen-Levinas, Christiane Cohendy, Yannick Courtel, Martin Crowely, Rolf Czeskleba-Dupont, Michel Deguy, Michel Didelot, Didier Deleule, Claire Denis, Georges Didi-Huberman, Costas Douzinas, Riccardo Drachi-Lorenz, Marie Ducaté, Leili Echghi, Les Economiste Atterrés, Roberto Esposito, Camille Fallen, Celine Flecheux, Chiara Frugoni, Ivetta Fuhrmann, Enzo Gallori, Jean-Marie Gleize, Francesca Isidori, Clio Karabelias, Jason Karaïndros, Stathis Kouvelakis, Pierre-Philippe Jandin, Fréderic Lordon, Jeremy Leaman, Jérôme Lèbre, Marie-Magdeleine Lessana, Jacques Lezra, Gianna Licchetta, Marco Mamone Capria Jean-Clet Martin, Pr. Jobst Meyer, Pierre Murat, Jean-Luc Nancy, Maurizio Neri, Gloria Origgi, Marco Palladini, Timothy Perkins, Matthaios Petrosino, Nicola Predieri, Stefano Pippa, Philippe Rahme, Jacques Rancière, Haris Raptis, Judith Revel, Elisabeth Rigal, Franco Romanò, Avital Ronell, Jacob Rogozinski, Alessandro Russo, Hugo Santiago, Ingo Schmidt, Beppe Sebaste, Giacomo Sferlazzo, Amalia Signorelli, Michèle Sinapi, Maria Giulia Soru, Benjamin Swaim, Bruno Tackels, Enzo Traverso, Gilberte Tsaï, Catherine Velissaris, Frieder Otto Wolf.

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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 18:14

 

 

Le clan des fraudeurs, des tricheurs, des délinquants potentiels, des paresseux rédhibitoires  s’est encore agrandit de quelques unités !  

Bienvenue au Club des sacrifiés sur l'Autel de la Compétitivité...

 

Entre septembre et novembre 2012 ont été enregistrées dans l’UE un total de 425 annonces de restructurations, qui ont laissé sans-emploi 148.112 travailleurs, selon les données de l’Observatoire Européen des restructurations, rassemblées dans le rapport trimestriel sur l’emploi de la commission.

La Grèce fut l’état membre le plus touché par les restructurations avec un total de 27.350 licenciés, suivie par la France (21.545), Royaume-Unis (19.828), Espagne (10.594), Suède (10.319), et Italie (9.619)

Et ces données sont extraites d’un article en Espagnol publié ici :

España, cuarto país de la UE con más despidos masivos en el tercer trimestre 2012

 

Pour ceux qui ne l’ont pas encore lu, je vous recommande vivement la lecture de « L’horreur économique » de Vivian Forester… quelques chiffres vertigineux : les laissés pour compte des grandes restructurations.

 

De quoi faire de belles hordes d'affamés qui traverseront l'Europe en haillons en quête d'une maigre pitance ! Serez-vous de la partie ?

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 23:14

 

Un avertissement venu de Suisse ? Les Suisses sont des gens prudents qui préfèrent prévenir que guérir et se préparer à toutes éventualités est dans leur caractère. Mais tout de même… à prendre en compte.

 

 

 

La Suisse se préparerait militairement à des soulèvements violents en Europe

 

La diplomatie suisse s’obstine à poursuivre une initiative mort-née
L’opération baptisée Stabilo due a consisté à déployer ses troupes le long des frontières avec l’Italie et la France afin de les entraîner à prévenir ou contenir l’entrée massive de migrants en provenance de ces pays. Berne s’inquiète ouvertement d’une désorganisation des armées voisines liée à la crise de l’euro et les mesures d’austérité imposées par Bruxelles qui force les Etats à réduire les budgets destinés à la sécurité (police, gendarmerie, armée).

La Suisse se préparerait militairement à des soulèvements violents en Europe
En septembre dernier, l’armée suisse s’est entraînée sur des scénarios de violences civiles liées à l’instabilité économique de l’Europe. L’opération baptisée Stabilo due a consisté à déployer ses troupes le long des frontières avec l’Italie et la France afin de les entraîner à prévenir ou contenir l’entrée massive de migrants en provenance de ces pays. Berne s’inquiète ouvertement d’une désorganisation des armées voisines liée à la crise de l’euro et les mesures d’austérité imposées par Bruxelles qui force les Etats à réduire les budgets destinés à la sécurité (police, gendarmerie, armée).

La combinaison d’un possible chaos social et de l’incapacité de le maîtriser conduit les Suisses à se préparer car il leur semble évident que leur pays serait parmi les premières destinations des migrants si cette perspective devenait réalité. Le ministre de la Défense suisse souligne : « Je n’écarte pas la possibilité que nous aurons besoin de l’armée dans les années à venir ».  Il a d’ailleurs pressé la Confédération de procéder à des achats d’avions de combats Saab Gripen pour étoffer les escadrilles de défense aérienne. John R. Schindler, professeur d’affaires en sécurité nationale à l’US Naval War College a également déclaré sur le site web du Comité XX : « Si un terroriste similaire au norvégien Anders Brievik cible des musulmans, les choses pourraient devenir incroyablement dangereuses très rapidement, ce qui pourrait déclencher des soulèvements généralisés de musulmans à travers toute l’Europe ».

Ce que le ministre Mauer tente de faire comprendre aux Suisses, c’est que la crise politique et fiscale européenne pourrait prendre une ampleur plutôt déplaisante si elle débouche sur une instabilité sociale. « Les exercices menés par les militaires suisses – poursuit John R. Schindler  – sont basés sur l’éventualité d’une instabilité européenne devenue hors de contrôle ».

Cette éventualité, décriée comme parfaitement fantasque ou paranoïaque par les tenants de l’establishment européen, n’a en soi rien d’étonnant quand on considère les innombrables émeutes et soulèvements populaires qu’ont connu depuis un an ou deux la France, l’Angleterre, l’Italie, la Grèce, le Portugal et plus récemment l’Espagne. Dans ce dernier pays, le taux de chômage des jeunes excède désormais 50 % et les aides sociales ont été fortement réduites. Le taux de chômage espagnol s’élève à 25,1 %.

La Suisse, en comparaison, a un taux de chômage de 2,8 %. C’est là l’avantage certain d’un petit pays libre et souverain de pouvoir anticiper des problèmes pour ne pas y être confronté lorsqu’il sera trop tard. Dans l’Union européenne, par contre, la classe politique et les médias nient les risquent que font courir aux populations la politique irresponsable qui a été menée depuis des années. Le contact avec la réalité est perdu ; la secousse sera d’autant plus violente.

(C. B. C.)
Correspondance européenne

Le 11 janvier 2013
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  • : Le blog de Anne Wolff
  • : Comprendre la globalisation, apprendre à y résister
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  • Anne Wolff
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité

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Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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