27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 17:52

 

Pour aussi incroyable que cela paraisse, alors que de manière tout à fait imprévue un attentat terroriste a eu lieu à Boston (EU) le 15 avril, en réponse préventive à ce type de risques, les 17 et 18 avril, à l’improviste, a eu lieu une grande simulation d’opération antiterroriste conjointe complexe à l’échelle du continent Européen, à peine un peu plus de 24 heures donc après le dit attentat.

Une telle faculté d’organisation de nos forces régionales d’Opérations Spéciales – qui ont eu droit aux formations aux opérations conjointes et anti insurrectionnelles données un peu partout dans le monde par ce corps d’élite que sont les opérations Spéciales US - a de quoi nous laisser béats d’admiration. Il nous reste à souhaiter que toutes ces unités de renseignement et de prévention du terrorisme, qui étaient présentes sur les lieux du marathon avant l’attentat, et non rien vu venir malgré la présence de terroristes potentiels connus de leur service, fassent un effort pour eux aussi faire preuve d’efficacité, afin d’agir de manière préventive afin que de tels attentats ne se produisent plus. Mais manifestement en matière de prévention, c’est le cafouillage le plus complet.

On se fiche de qui ?

 

L’Union européenne évoque Boston pour justifier une importante opération antiterroriste

bombes terrorisme

La menace croissante internationalement pour les droits démocratiques a été soulignée par le fait qu’à peine deux jours après les attentats à la bombe de Boston, ceux-ci étaient cités dans un communiqué de presse de la Commission de l’Union européenne (UE) pour justifier une vaste opération antiterroriste réalisée au niveau du continent.

Les 17 et 18 avril, des unités antiterroristes de nombreux Etats-membres de l’UE qui sont organisés dans le réseau ATLAS [Army Tactical Level Advanced Simulation] ont effectué ce qui a été décrit comme « la plus complexe préparation et simulation de la capacité de riposte à des crises, jamais pratiquée jusque-là au niveau européen. »

L’opération implique des attaques terroristes simulées et simultanées se déroulant dans neuf différents pays membres de l’UE – l’Autriche, la Belgique, l’Irlande, l’Italie, la Lettonie, la Slovaquie, l’Espagne, la Suède et la Roumanie.

Justifiant l’opération, un communiqué de presse de la Commission de l’UE dit, « Les attaques coordonnées de Mumbai en 2008, les attaques d’al Qaïda en 2012 contre l’usine algérienne de production de gaz ainsi que les récents attentats à la bombe lors du marathon à Boston, soulignent le besoin d’accroître la protection à la fois contre des attaques contre des infrastructures cruciales et autres zones publiques dans un contexte national et transfrontalier. »

L’exercice dénommé « Défi commun, » (Common Challenge) simule des attentats contre des cibles dont des centrales électriques, des écoles, des commerces, des bus et des trains.

Le coordinateur européen de la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, a dit les 17 et 18 avril au sujet de l’opération, « Cette initiative est le plus important exercice de simulation anti-terroriste qui a lieu en Europe et qui est réalisé par des unités d’intervention spéciales issues de plusieurs Etats-membres. »

On a pu voir l’envergure de l’opération à travers l’exercice dont on a le plus parlé qui s’est déroulé à Kolarovo, en Slovaquie et qui impliquait des unités spéciales de police anti-terroristes de Hongrie, de Roumanie, de Slovénie, le commando Slovaque Lynx et le 5ème régiment des forces spéciales.

Pour cet exercice particulier le scénario s’inspirait de la crise des otages de l’école de Beslan en 2004. Selon le Military Photos, « Le siège a duré environ 3 heures et 335 élèves et enseignants ont été pris en otages. Plusieurs élèves ont été psychiquement traumatisés et ont dû être dispensés de l’exercice pour des raisons médicales. »

Le bref compte rendu ainsi qu’une vaste collection de photos peuvent être vus ici (can be seen here).

En Norvège, plus de 100 officiers de Norvège, de Suède, de Finlande et du Danemark se sont entraînés pour entrer sur l’un des ferries de Color Line à partir de navires et d’hélicoptères de la police, selon le journal Aftenposten. Deux hélicoptères de la police suédoise accompagnés de tireurs d’élite l’ont escorté durant l’opération, basés sur un éventuel détournement du ferry et de ses 210 passager et 40 membres d’équipage.

En Irlande, la police nationale Gardai a simulé un scénario de sauvetage sur la rivière Liffey et près d’une centrale électrique désaffectée à Dublin, incluant des éléments basés en mer, sur terre et dans l’air.

Selon l’Irish Independent, « Des membres lourdement armés de l’escadron spécial d’intervention du gardai, l’unité d’intervention d’urgence (Emergency Response Unit, ERU) se préparent à jouer un rôle clé pour empêcher une attaque terroriste transfrontalière en juin durant le sommet des dirigeants mondiaux du G8.

« L’ERU sera déployé sur des itinéraires de patrouille de routes frontalières vers l’Irlande du Nord, y compris un réseau de voies navigables qui pourraient être utilisées pour lancer des attaques contre des politiciens et d’éminents économistes. »

L’article explique, « Le scénario général, qui constitue le noyau de tous les exercices, traite les menaces que pose une organisation terroriste fictive, l’Armée mondiale de libération et de revanche. »

Les officiers de l’ERU « sont équipés de fusils d’assaut Heckler et de pistolets mitrailleurs MP7 ainsi que des pistolets semi-automatiques et ils ont également accès à des fusils de combat Benelli de calibre 12, à des Heckler et à des fusils d’assaut Koch 33. »

Le réseau ATLAS a été créé en 2001. Il est composé d’unités spéciales de police des 27 Etats membres de l’UE. La présidence d’ATLAS est assurée par des unités d’intervention de la police allemande (GSG9). L’Allemagne a joué le rôle de premier plan dans la formation d’ATLAS après le 11 septembre 2001, mais l’organisation comprend deux unités françaises, le GIGN pour les détournements d’avions et le RAID pour les raids à bord de trains et de bus, ainsi que l’escouade CO19 de la police métropolitaine armée de la Grande-Bretagne pour des raids dans le métro.

Les implications de ce type d’opérations entreprises dans le cadre d’ATLAS sont indiquées par la présence de l’unité CO19 britannique. La Grande-Bretagne a également lancé en 2001 l’« opération Kratos », appliquant la politique du tirer pour tuer de la police métropolitaine lorsqu’il s’agit de traiter avec de présumés commandos suicide.

Le 22 juillet 2005, après l’attentat à la bombe du 7 juillet à Londres, le Brésilien innocent, Jean Charles de Menezes, avait été tué par balle par des officiers de police en civil sans aucun avertissement préalable alors qu’il se trouvait assis dans le métro à la station Stockwell. Les officiers de police l’avaient plaqué au sol et lui avaient tiré sept balles dans la tête à bout portant.

Il existe un lien étroit entre la réaction de la police et des services de sécurité américains aux attentats à la bombe de Boston et une opération à l’échelle de ce qui a eu lieu partout en Europe deux jours plus tard.

Depuis plus d’une décennie maintenant, l’on assiste dans chaque pays à un assaut contre les droits démocratique et l’adoption d’une législation fournissant souvent le cadre à un régime d’Etat-policier. Ce en quoi cela consiste a été montré à Boston où une ville entière a été verrouillée. On a assisté à cela en Europe les 17 et 18 avril sous la forme d’une démonstration de force de la part des forces de l’Etat de neuf pays.

Le choix de l’Irlande, de l’Italie et de l’Espagne, trois pays de l’UE ciblés par des mesures d’austérité brutales et de pays appauvris d’Europe de l’Est tels la Lettonie, la Slovaquie et la Roumanie, révèlent les considérations plus générales qui motivent la classe dirigeante. Toutes les mesures légales adoptées au nom de la lutte contre le terrorisme qui renforcent les pouvoirs répressifs de l’Etat sont disponibles pour être utilisés contre la montée de la vague de mécontentement social et politique parmi les millions de travailleurs du fait de la destruction massive des emplois et des prestations sociales vitales actuellement en cours.

Chris Marsden

Article original, WSWS, paru le 24 avril 2013


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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 04:40

 

 

BOYCOTTEZ les fraises de Manolada Grèce

Source : http://www.x-pressed.org/?xpd_article=boycott-the-strawberries-of-manolada-greece

 

BOYCOTTEZ les fraises de Manolada Grèce

Des centaines de travailleurs immigrés, pour la plupart originaires du Bangladesh, qui travaillent dans des conditions d’esclavage moderne dans les champs de fraises à Manolada, en Grèce, ont exigé hier à être payés pour les 6 derniers mois de travail. 

Leurs employeurs grecs ont sorti leurs fusils de chasse et les ont tirés dessus, blessant 28 parmi eux qui sont maintenant à l’hôpital.

En fait, l’un des auteurs est la même personne qui, en été de 2009, a attaché deux travailleurs migrants à sa moto et les a traînés dans les rues de la ville parce qu’il pensait qu’ils avaient volé des moutons.

#manolada

 #bloodystrawberries

Source "Nouvelles alternatives de Grèce

BOYCOTTEZ les fraises de Manolada Grèce | Nouvelles Hors Les Murs

A visiter
Nouvelles Hors Les Murs | Nouvelles alternatives de Grèce – Initiative des étudiant/es et travailleurs/es grec/ques de Lyon

 

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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 20:26

 

 

Leaders émergents
Pour imposer la démocratie, tous les moyens sont bons !

 

German-Foreign-Policy.com

Traduit par Michèle Mialane

 Original: Die Demokratie fördern, mit allen Mitteln
Traductions disponibles : English  Español 

L’UE a créé une nouvelle fondation pour soutenir les forces subversives chez ses voisins. Cette institution, qui s’est baptisée «  European Endowment for Democracy » (EED, « Fondation européenne pour la démocratie ») dispose d’un budget s’élevant à des millions d’euros et se destine à soutenir les forces d’opposition dans les pays situés aux frontières Sud et Est de l’UE. Son but officiel est de « favoriser la démocratisation » ; mais en réalité les conseillers gouvernementaux berlinois exigent, lorsqu’il s’agit de renverser rapidement un régime, de se résigner à soutenir également des groupes qui «  devraient se révéler par la suite être des non-démocrates.» 

 Elle prend explicitement pour modèle la fondation UD-américaine « National Endowment for Democracy» (NED), dont on dit à Washington qu’elle poursuit publiquement des actions de déstabilisation autrefois entreprises par la CIA. Deux députés allemands au Parlement européen détiennent des poste-clés à l’EED. Le gérant en est un diplomate polonais qui déclare, le cas échéant, pouvoir lancer dans les zones ciblées par l’EED des actions contraires au droit en vigueur. La constellation où recrute l’EED indique clairement que ses premières activités se dérouleront sans doute dans les pays frontaliers de l’UE à l’Est, en particulier le Bélarus et l’Ukraine. Les premières opérations doivent démarrer cet été.

Pro-occidentale et d’opposition

Démocratie: pile ou face?

 

La fondation de l’EED remonte à une initiative prise fin 2010 par Radosław Sikorski, le Ministre polonais des Affaires étrangères. En décembre 2010, le Président du Belarus, Alexandre Loukachenko,  qui refuse obstinément d’aligner son pays sur les conceptions politiques germano-européennes, a remporté les élections. Bien que des diplomates allemands, entre autres, admettent à demi-voix que Loukachenko dispose réellement d’une majorité dans sa propre population, Berlin et tout l’Occident poursuivent leur campagne pour le renverser. Il y a des années que la Pologne joue un rôle éminent dans ce processus, d’où la tentative de Sikorski de prendre la tête du combat contre le régime et sa proposition de créer dans les pays voisins de l’UE une organisation "maison",  modulable selon les besoins et dédiée au soutien de l’opposition biélorusse ainsi que d’autres forces d’opposition pro-occidentales. En février 2011, la présidence européenne polonaise a présenté officiellement ce projet à Bruxelles et en décembre 2011 les États de l’UE - entre autres sous le choc des évènements dans les pays arabes - ont décidé de fonder l’EED (1). Ce qui a été rendu tout à fait officiel le 9 janvier 2013.

 

Soutien aux partis

Selon son statut, l’EED est destinée à « soutenir par les moyens dont elle dispose des « courants et autres acteurs favorables à la démocratie », des mouvements sociaux, ONG et médias indépendants et surtout des « leaders émergents » (2). Ces moyens sont surtout financiers : le budget de départ de l’EED se chiffre à 14 millions d’euros. Mais la fondation doit aussi avoir en plus la possibilité de développer sur place des activités propres, sans définition plus précise. Le soutien à des partis politiques n’est pas exclu - une ingérence flagrante dans les élections démocratiques de pays tiers. Dans le tissu fort complexe de l’organisation, deux députés allemands au Parlement européen détiennent des poste-clés : Elmar Brok (CDU) dirige le Conseil d’administration de la fondation (Board of Governors), qui assure la liaison avec les États membres de l’UE et le Parlement européen ; en outre Alexander Graf (FDP) fait partie des 7 membres du Comité exécutif (Executive Committee). Le directeur opérationnel n’est autre que Jerzy Pomianovski, ex-Secrétaire d’État aux Affaires étrangères polonaises. 

Agir ouvertement et non plus en secret

Comme le dit Pomianovski, l’EED est conçue selon le modèle de la fondation usaméricaine «  National Endowment for Democracy». On s’inspire des activités de la NED en Europe de l’Est « avant et après la chute du communisme. » (3) La presse « main stream » des USA les avait déjà analysées au début des années 90. On y lisait que sur la fin des années 80 la NED avait « fait ouvertement ce qui autrefois avait été accompli dans le plus grand secret » par la CIA - « financer les forces anticommunistes derrière le rideau de fer» (4) : forums citoyens, revues, centres vidéos ; c’est au grand jour que la NED avait remis des fonds aux partisans de sa propre cause, au nom de la société civile et de la démocratie. Le vieux « concept de la ‘Covert action’ (action occulte) cher à la CIA », utilisé autrefois et « qui avait créé tant de difficultés à ce service au cours des 40 dernières années » était probablement « obsolète ». De nos jours, il « était vraisemblablement préférable de se livrer ouvertement à des activités sensibles en faveur des amis de l’Amérique à l’étranger. » Elles incluaient aussi des « opérations de soutien politique à des militants pour la démocratie » qu’il « était préférable d’abandonner au nouveau réseau agissant publiquement.»
 

Les fondations proches des partis

Or la République fédérale est depuis longtemps active dans ce domaine - par le biais de fondations proches des partis et de leurs activités à l’étranger - ce qui dans un premier temps provoqué des frictions dans l’affaire EED. Les fondations allemandes voyaient en elle une concurrente ; on a parlé de structures parallèles dépensant à foison. Il semble désormais qu’on ait trouvé un terrain d’entente ; la présence des deux députés européens allemands dans les instances dirigeantes de l’EED pourrait faciliter les choses. Comme la fondation de l’UE souhaite se consacrer d’abord aux voisins de l’Est et du Sud, de toute façon seules certaines fondations sont concernées, par exemple celles qui sont actives au Belarus et en Ukraine. (5) Toutefois l’exemple des fondations allemandes proches des partis indique que le soutien apporté aux forces d’opposition dans les pays voisins ne se limite nullement au soutien exclusif des forces démocratiques. Quelques-unes de ces fondations bien sûr dédiées à la démocratie ne cessent de soutenir des putschistes : par exemple en Thaïlande (6) au Honduras (7) ou au Paraguay (8).

Même en contradiction avec le droit

 

Démocratie "militaire"

 
La volonté de subversion de certains régimes peut, même à l’EED,  primer sur l’engagement en faveur de l’État de droit: c’est ce que nous enseignent certains propos du directeur opérationnel ainsi que de certains conseillers gouvernementaux allemands. Il est normal de soutenir les groupes d’opposition même si ce soutien s’apparente à un acte d’agression, a récemment déclaré Jerzy Pomianowski dans une interview radiodiffusée. La fondation n’a « peut-être pas partout le droit formel d’intervenir » a-t-il déclaré à la presse. « Mais il est possible que nous le fassions ».(9)

Des non-démocrates

 Déjà, l’an dernier, on avait entendu dire à la Fondation « Science et politique » SWP qu’il fallait souvent du temps pour s’assurer que les groupes-cibles de l’EED « recélaient véritablement, sous leur rhétorique démocratique, les valeurs et prises de position correspondantes ». Si l’on veut renverser rapidement un régime, « on ne peut éviter de soutenir des forces qui plus tard s’avéreront n’être pas démocratiques.» Selon le SWP, c’est inéluctable. L’EED doit appuyer «consciemment et activement » des groupes « dont l’évolution est imprévisible.»
 
 

[1] voir Der Schleier demokratischer Rhetorik (Sous la rhétorique démocratique)

[2] Statuts: European Endowment for Democracy

[3] Does Europe Need an Endowment for Democracy? carnegieeurope.eu 14.01.2013

[4] Innocence Abroad: The New World of Spyless Coups; The Washington Post 22.09.1991

[5] voir Deutschlands Netzwerke im Osten( Les réseaux allemands à l’Est), Der Schlag des Boxers (I) und Der Schlag des Boxers (II) (Le coup de poing du boxeur I et II)

[6] voir Ein entspannter und gemütlicher Putsch (Un putsch décontracté et sympa)

[7] voir Die Naumann-Fraktion (La fraction Naumann)

[8] voir Ganz liberal geputscht (Un putsch très libéral)

[9] Neue Stiftung soll Demokratie rund um die EU fördern (La nouvelle fondation doit favoriser la démocratie aux abords de l’Europe); www.welt.de 11.01.2013

[10] Solveig Richter, Julia Leininger: Flexible und unbürokratische Demokratieförderung durch die EU? Der Europäische Demokratiefonds zwischen Wunsch und Wirklichkeit, (L’UE apporte-t-elle à ladémocratie un soutien flexible et non bureaucratique? Le fonds européen pour la démocratie entre rêve et réalité), SWP-Aktuell 46, août 2012. Voir aussi Der Schleier demokratischer Rhetorik

 





Merci à Tlaxcala
Source: http://www.german-foreign-policy.com/de/fulltext/58554/print.
Date de parution de l'article original: 06/03/2013
URL de cette page: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=9450

 

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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 19:48

 

Article qui ne date pas d'hier mais qui reste d'un intérêt incontestable, puisque nous avons fort peu de témoignages à ce sujet

 

 

Le parlement européen

 

Choses vues au parlement

Par alain Krivine. Janvier 2000

Chasse, boeuf anglais, euro, privatisations... aucun doute : pour la grande majorité de l’opinion publique, l’europe existe et décide. Oui, mais comment ? là, le mystère s’épaissit. On entend presque jamais parler du parlement européen, sauf lors des élections puis, peu de temps après, au moment de la démission des tête de liste. Placé en Juin 1999 par les électrices et les électeurs, avec quatre de mes complices de la LCR et de LO, au coeur du dispositif européen, je voudrais, modestement, lever une partie du voile.

Le décor est connu et immuable. Une semaine par mois, les élus siègent en assemblée plénière à Strasbourg. Le reste du temps est occupé par des réunions de commissions ou de groupes à Bruxelles. C’est donc en plénière que sont votés las avis ou les codécisions et c’est là que commence le parcours du combattant du député naif qui croit encore à la valeur des écrits et du débat démocratique.

Depuis qu’il existe, ce parlement est dominé par un esprit de consensus. Jusqu’à présent, la droite et la gauche se partageait la présidence en milieu de législature. Les débats y sont feutrés. Encore aujourd’hui on croit bien faire en discutant en réunion de groupe de motions avant de s’apercevoir qu’a la dernière minute, les dirigeants de groupe se sont mis d’accord sur un compromis qui aboutit généralement à un texte inodore, incolore et insipide. Près de 80% des résolutions sont votées en commun par la droite, les socialistes, les verts et, malheureusement souvent, la gauche unitaire européenne (GUE).

L’ordre du jour des travaux est fixé plusieurs jours avant la séance par la conférence des présidents de groupe, mais il est généralement chamboulé la veille. Qu’importe : on ne reçoit les documents (textes et amendements) -souvent plus de 100 pages- que la veille au soir, parfois même à l’ouverture de la séance, et pas toujours traduits à temps. Les sujets sont variés : du vote du budjet à la taille des skis en passant par la reconstruction du Kosovo. Pour aider le débutant, toujours avide de démocratie citoyenne, le monceau d’amendements reçus fait souvent référence à un document absent du dossier mais parfois encore présent dans la sacoche " des anciens " qui s’était penchés sur le texte en première lecture lors de la précédente mandature. Et ainsi, du lundi au jeudi, les débaats s’enchainent, dans un cérémonial parfaitement huilé et réglé par les horaires stricts et légitimes des traducteurs.

Débats ? Plutôt succession de monologues lus dans hémicycle désespérément vide. Paresse ou mauvaise volonté des élus ? non, c’est simplement une question de rationalité. Chaque sujet traité donne droit à un temps de parole global par groupe politique, selon son importance numérique. A charge pour chacun de répartir ce précieux temps entre collègues. Les intervention vont de 1 à 3 minutes. Chaque intervenant, qui a dû s’inscrire quelquefois plusieurs jour avant l’ouverture de la session, a un oeil fixé sur son texte et l’autre, sur les secondes égrenées par une hologe qui trone au-dessus du président. Ce dernier peut accorder 20 secondes de dépassement avant de couper le micro. J’ai pu ainsi bénéficier d’une minute –ô combien précieuse ! – pour tirer le bilan de Seattle et Arlette Laguiller du même temps sur les suppressions d’emploi chez Michelin, lors d’un débat d’urgence sur les restructurations, imposé par la GUE aux autres groupes et accepté à la condition que le nom de Michelin ne fût pas cité...

Ce système a certe un avantage considérable : pas de bavards ni de discours fleuves. Mais il a le petit inconvénient d’empêcher tout vrai débat, ce qui explique que seul le publique au balcon, à raison d’un roulement toutes les demi-heures par car et visites guidée, occupe l’hémicycle. Les séances durent souvent jusqu’à minuit mais peu d’élus veillent. Le moment le plus intense des sessions a lieu le jeudi entre midi et 13 h 30, lors des votes, tous regroupés. Moment drandiose où se révèle la nature de cette institution mais aussi de tous ses acteurs. Car là, l’hémicycle est plein ; Dix minutes avant, une sonnerie retentie pour alerter tous les députés, qui pouvaient suivre les débats grâce à la télévision interieur. D’un seul coup, le parlement revit. Des dizaines de portes claquent. Tous et toutes se précipitent et prennent d’assaut les ascenseurs bondés pour aller accomplir leur devoir de citoyens élus. Mais pas seulement. Pour toucher la totalité des indemnités journalières, il faut avoir participé à la moitié des votes nominaux ! A ce moment précis, le parlementaire européen se rend compte que si son vote à peu de poids politique, il a au moins un prix.

C’est donc en général à midi tapant que que commence la caricature la plus désolante de ce qui pourrait être l’aboutissement d’un processus démocratique. La centaine de votes se déroule à la cadence surprenante d’environ un par minute. La présidente, dont il faut reconnaître le calme et la dextérité à diriger ce bâteau ivre, lit l’intitulé du vote et le numéro de l’amendement puis procède en quelques secondes au vote à main levée ou par un système électronique, si la demande en est faite. Les députés ont sous les yeux trois listes : la liste officielle des votes, celle annotée par leurs assistants, qui y ont ajouté leur consigne, et enfin celle du groupe politique pour les plus disciplinés. Alors commence l’opération la plus délicate : savoir sur quoi on vote. Non pas sur le contenu, c’est humainement impossible – seul l’assistant le sait, il y a travaillé souvent des heures avant, mais parfois aussi à la dernière minute. Toute la difficulté consiste à suivre la cadence infernale sans se tromper. Le bras droit près à se lever pour voter et le doigt de la main gauche fixé sur la ligne de l’intitulé des motions. Le rythme est harassant et la moindre erreur de ligne pourrait faire basculer en une seconde la subvantion au Kosovo vers les prducteurs de chocolat sans sucre.

Les vieux routiers s’en sortent. Au bout de 10 minutes, les novices sont perdus. Certains copient sur leurs voisins. Heureusement, tout a été prévu pour ceux qui n’arrivent plus à s’y retrouver. A chaque vote, on peut regarder son président de groupe, qui, assis en bas de l’hémicycle, donne par un geste la consigne aux collègues perdus – le pouce en l’air signifie pour, le pouce en bas contre, la main tendue à plat, l’abstention. Voilà comment, à un rythme endiablé, le destin de l’Europe se joue un jour par mois à Strasbourg.

Certes, le travail en commission est heureusement tout autre, le temps de parole y est libre et on peut étudier plus sérieusement les dossiers. Mais là encore, le fonctionnement est aberrant : des mois et parfois des années s’écoulent entre la première discussion d’un projet et l’avis définitif. En outre, moins de la moitié des des députés assiste à ces commissions. Paperasserie sans limites, débat sans moyens, fonctionnement lent, bureaucratique et administratif, avec, en prime, l’utilisation d’un personnel de service précaire et surexploité : telles sont les dominantes d’un parlement sans contrôle, totalement coupé de ses électeurs et souvent ignoré par la commission européenne.

A ce théâtre d’ombres s’ajoute la gabegie financière du fonctionnement illustrée par la construction d’un nouveau bâtiment à Strasbourg pour la modique somme de 3 milliards de francs alors que l’essentiel de l’infrastructure se trouve à Bruxelles véritable centre de liaison de l’Europe. Mais on n’hésite pas à payer le déplacement en Alsace, et pour 5 jours par mois, de 3000 députés, fonctionnaires et secrétaires, sans parler de la noria de camions transportant les centaines de malles des élus, soit environ 800 millions de francs payés chaque année par les contribuables pour flatter le caprice nationaliste des gouvernement français.

Alors démissionner, comme d’autres ? Il n’en est pas question. Il y a la promesse faites aux électrices et aux électeurs, mais il y a surtout la volonté et aussi la possibilité de mener des batailles. Déja, une délégation de sans papiers a pu pénétrer dans la cour, à Strasbourg, les " Michelin " ou le leader du mouvement des sans terre du Brésil ont été reçus par les verts et par la GUE et ont pu s’asseoir dans les tribunes. Quant à Xanana gusmao, le leader du Timor-Oriental, c’est un parlement debout, unanime, qui lui a remis le prix Sakharov. Certes après sa victoire...

Pourtant, si on veut que les peuples s’emparent de l’idée européenne, il faudra faire plus : leurs assemblées doivent être dotées de vrais poivoirs et être contrôlées. Tout cela nécessitera une véritable rupture démocratique et sociale avec le système actuellement en vigueur.

 


Pour vous donner une idée de la façon dont les votes se deroulent :

 

http://fr.youtube.com/watch?v=mCNI5oO1_9o

  ou encore :

 

http://www.dailymotion.com/relevance/search/parlement%2Beurop%25C3%25A9en%2Bvote/video/x5fjyk_bei-vote-rapport-jeanpierre-audy_news

Source : Le parlement européen - attaccampusmaine


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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 13:01

 

 


 

Un article que je vous résume et qui fait écho à un autre sur lequel je n’arrive pas à remettre la main, de ceux que l’on parcourt en recherche d’autres thèmes et mettent la puce à l’oreille mais méritent vérification. Il s’agissait de l’instauration d’une sorte de (pincettes) « police de la pensée » instaurée notamment dans les université pour sanctionner l’échec des alternatives posées au modèle des transnationales parasites et Profiteuses. Un truc qui disait que désormais, c’est fini les p’tits gars de vouloir penser autrement.

Ici il est question de l’interdiction de danser et de faire la fête et des évènements sportifs qui impose la fermeture des discothèques et bars pendant la semaine sainte. Pendant quelques heures à Berlin mais pendant quelques jours en Bavière très chrétienne et qui s’impose même à ceux qui n’adhèrent pas aux croyances religieuses cause de cet interdit.

Même l’encore très catholique Belgique - état laïque cependant - ne permettrait pas de telles ingérences religieuses sous forme d’interdit fait à l’ensemble des habitants du droit de s’amuser proféré au nom de croyances qu’ils ne partagent pas. Dans l’ensemble des dérives sous formes de restrictions mise à la liberté d’expression toujours plus répressives que nous subissons en ce moment, il serait intéressant de creuser un peu du côté des mœurs allemandes et de leur évolution. Il semble que de tels restrictions à la liberté au nom de l’église sont depuis longtemps inconcevables tant pour les habitants de Belgique que ceux de France.

Pas moyen de retrouver le texte dont il était question au début et pas le temps pour approfondir cette recherche, trop de casseroles sur le feu en même temps. Mais tout de même…


Entra en vigor “veto al baile” en Alemania por Semana Santa

La normativa, basada en la concepción cristiana del viernes santo como un día de descanso, estipula el cierre de clubs y bares y prohíbe la celebración de grandes acontecimientos deportivos.

Dpa
Publicado: 29/03/2013 11:56

Berlín. El tradicional "veto al baile" en Semana Santa entró hoy en vigor en Alemania acompañado por la polémica entre la Iglesia y asociaciones de jóvenes y discotecas.

La normativa, basada en la concepción cristiana del viernes santo como un día de descanso, estipula el cierre de clubs y bares y prohíbe la celebración de grandes acontecimientos deportivos.

Cada estado federado elige su duración: el liberal Berlín lo limita desde las 4:00 a las 21:00 horas de hoy, pero en Baviera, donde vive la mayoría de cristianos, el veto dura cuatro días.

La tradición choca cada año con más críticas en un país donde el cristianismo está perdiendo fieles. "¿Sigue siendo actual el veto a bailar en viernes santo?", se preguntó el popular diario "Bild".

"Precisamente el tiempo libre en días festivos representa para muchos una ocasión para disfrutar y para bailar", criticó Tilman Loos, portavoz de juventudes del partido La Izquierda en Sajonia.

Su par de los Verdes, Marcel Emmerich, coincidió: "El veto a bailar no encaja con una sociedad libre. No se debería imponer usos religiosos a toda la sociedad".

Para Stephan Büttner, directivo de la Unión Alemana de Discotecas y Salones de Baile, se trata de "reliquias anticuadas de tiempos pasados que ya no reflejan los deseos ni las expectativas de los ciudadanos y los clientes".

Pese a las críticas, los líderes protestantes defendieron la norma. "Viernes Santo y Pascuas son fiestas centrales para nuestra fe", dijo el presidente de consejo de la Iglesia Evangélica Alemana, Nikolaus Schneider.

También políticos de la conservadora Unión Cristianodemócrata (CDU) de la canciller Angela Merkel pidieron respeto al veto.

"Celebrar el viernes santo como un festivo sereno es una expresión de respeto en un país marcado por la fe cristiana", dijo Hermann Gröhe, secretario general de la CDU, al diario "Die Welt".

Source :
La Jornada en Internet: Entra en vigor “veto al baile” en Alemania por Semana Santa

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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 08:52

 

 

Les grecs s'organisent avec une monnaie "alternative" : le TEM

Sur le marché de Volos situé à 200 miles au nord d'Athènes, ces étalages parlent d'eux mêmes pour un retour au troc... Volos était un centre industriel prospère avec un port dont les ferries non seulement reliaient au continent les îles voisines, mais avant la chute de la Syrie dans la guerre civile était une route commerciale entre la Grèce et le Moyen-Orient. Autrefois célèbre pour son tabac, Volos a accueilli les minoteries et les cimenteries, les aciéries et le métal.

Aujourd'hui, le chômage atteint un record européen de 26%, dépassant même celui de l'Espagne.

 

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Photograph: Despoina Vafeidou / AFP / Getty ImagesC


Alors, c'est le système D qui devient la solution tels le troc, la solidarité dans les échanges de services et le TEM équivalent à un euro. D'autres réseaux identiques ont été mis en place dans la banlieue d'Athènes, l'île de Corfou, la ville de Patras et le nord de Katerini depuis la création du TEM en 2009.

 

Il est inutile de rappeler ici les baisses de salaires de 40 % et autres coupes budgétaires laissant la précarité s'installer sans compter le désarroi des mères qui confient leur enfant à l'orphelinat. Fin de parenthèse douloureuse.

Le gouvernement grec a voté l'an dernier une loi de soutien à la recherche de moyens créatifs pour faire face à la crise. Pour la première fois, d'autres formes d'entreprenariat et de développement local ont été activement encouragés.

Tout en rêvant de quitter la zone euro, la population semble satisfaite du TEM, un complément de l'euro : "Franchement le Tem a été une bouée de sauvetage", a déclaré Christina Koutsieri, serrant DVD et un sac de nourriture. En Mars j'ai dû fermer l'épicerie que j'ai tenu pendant 27 ans puis tout simplement je n'ai pas pu assumer toutes les nouvelles taxes et les factures. Tout le monde que je connais a perdu son emploi. C'est tragique..."

 

Pour l'Institut Panos Skotiniotis et le maire de Volos : "la monnaie de rechange s'est avérée être un excellent moyen de compléter l'euro. Nous sommes tous pour des alternatives qui aident à atténuer les conséquences économiques et sociales de la crise", a-il dit. "Il remplacera jamais l'euro mais il aide vraiment les membres les plus faibles de notre société. Dans toutes les activités sociales et culturelles de la municipalité, nous encourageons l'utilisation du Tem"
(Propos recueillis par Hélène Smith)

 

Moi même, je n'ai jamais été tentée d'en savoir plus sur le SOL, monnaie alternative en Haute-Garonne entr'autre, parce que l'expérience menée semble être une réussite a-t-on dit et les échanges plutôt sympathiques ne représentent pas à mes yeux cette situation dramatique que traversent nos amis grecs en proie à un cancer "inoculé" par des riches spéculateurs qui courent toujours, impunis et qui persévèrent à tous les postes de dirigeants, que nous n'en sommes pas à nous chauffer au bois sauf pour l'ambiance...

 

Je souhaite à mes amis grecs une meilleure année 2013 bien que la formule se brise en mille morceaux quand les évènements de vie se bousculent dans une répétition infernale. Tout est relatif me diriez-vous, sauf la mort vous répondrais-je...

Billet inspiré en partie d'après l'article d'Hélène Smith à Volos pour le Guardian.

 

http://www.guardian.co.uk/world/2013/jan/02/euro-greece-barter-poverty-crisis

 

 

Publié le 13 janvier par : Le nouveau Paradigme

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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 09:59

 

 

 

 


The Telegraph 

Ángela Merkel exige a Chipre negociar sólo con la Troika
 

Angela Merkel exige de Chypre de ne négocier qu’avec la Troïka

Crédit: Llibrered.net

20 mars.- Pendant que les manifestants célébraient dans les rues le refus d’un impôt draconien pour un secours de 8,5 mille millions d’ Euro venant de l’Eurozone pour « sauver » l’ile méditerranéenne en chaos, le ministre des Finances du pays, défia les avertissements explicites d’Angela Merkel, la chancelière allemande et quitta Chypre pour mener des conversations urgentes en Russie.


Michalis Sarris s’est envolé pour Moscou pour demander de l’aide, malgré que Merkel ait averti Chypre « qu’elle ne devait pas entrer en négociations avec la Russie augmentant le spectre de la désintégration de l’Eurozone ».

« La chancelière soulignait une fois de plus que les négociations ne devaient se me mener seulement qu’avec la Troïka (Union Européenne, Banque Centrale et Fond Monétaire International) », dit son porte-parole.


Pas un seul député chypriote n’a voté en faveur du paquet de secours de la zone euro qui avait été conditionné par l’Allemagne de laquelle le gouvernement chypriote recevrait 5 mille millions d’euros pour payer ses dettes, en assaillant les épargnes bancaires.

Selon l’accord originel avec la zone euro de fin de semaine, Chypre permettrait d’imposer une charge de 6,75% sur les comptes bancaires jusqu’à cent mille euros et 9,9% pour les dépôts supérieurs à cette somme.

 

 

Malgré la proposition de compromis de ne grever aucun compte bancaire de moins de 20 000 euros, 36 députés du pays ont refusé l’impôt sur les dépôts qui a secoué les marchés financiers et menace l’avenir de l’ile comme paradis bancaire extraterritorial pour les investisseurs russes. 19 députés se sont abstenus de voter.

« Il ne peut y avoir qu’une seule réponse : Non au chantage », dit Yiannakis Omirou, le président du parlement chypriote.


“Cette décision n’est rien de plus qu’un assaut aux fonds de la banque. Notre demande doit être que cet accord doit être renégocié. Si nous acceptons cet impôt, il n’y aura plus aucun investisseur étranger qui  laissera sont argent ici », exprime-t-il.

Marios Karoyan, le leader de Diko, un parti social-démocrate, de la coalition qui gouverne le pays, implora les députés de rejeter la mesure. « Notre pays fait l’objet d’une attaque injuste et préméditée » dit-il. « Nous voulons un secours européen, pas la destruction européenne ».


Demetris Syllouris un député du parti chypriote Européen, accuse l’Allemagne d’avoir pour dessein un sauvetage dirigé contre les investisseurs russes et de vouloir détruire le secteur bancaire de Chypre.

« Nos prêteurs ne viennent nous appuyer, il veulent annihiler le pilier de notre économie, qui est le secteur des services. Ils (l’Allemagne) vont devoir trouver une autre manière de régler leur différent avec la Russie », dit-il.

 

 Les investisseurs russes possèdent plus de $13 mil millions en dépôts dans les banques chypriotes et le secteur financier de Russie a prêté jusqu’à $30 mil millions a des entreprises russes qui opérent à Chypre.

L’effondrement des banques chypriotes ou les contrôles de capital pour éviter que les Russes ne retirent leurs dépôts pourrait  être un coup dur pour l’économie russe elle-même, mettant en risque plus de 2% de son PIB.

 


Source espagnole Chipre desafía a Merkel y acude a Rusia tras rechazar rescate de la Eurozona

Traduction Anne Wolff

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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 10:42

 

 

Quand François Hollande encourage la privatisation de l’eau en Grèce 

Le 14 mars 2013, par la rédaction du journal "basta !"




Lors de son déplacement en Grèce en février, François Hollande a appelé les entreprises françaises à investir dans la terre et l’eau. Dans une lettre ouverte, Save Greek Water rappelle que ces biens communs n’appartiennent à personne. « L’eau n’est pas seulement un bien commun, c’est le symbole de la justice et de la liberté », écrit ce mouvement, qui considère que l’Europe se comporte en « oligarchie anti-démocratique ».
« Les tyrans ont toujours quelque ombre de vertu. Ils soutiennent les lois avant de les abattre. » Voltaire, Catilina, acte I, scène 5.
Français, nos frères !
Le 19 février 2013, votre président, François Hollande, s’est rendu dans notre capitale Athènes. « Notre message envers la Grèce est un message d’amitié profonde, de soutien, de confiance et de croissance » : voilà ce qu’a dit votre président. Avant d’appeler les entreprises françaises à investir… dans la terre et l’eau.
François Hollande et Antonis Samaras (Premier ministre grec) parlent « d’investissements » dans la gestion des ressources en eau, ressources naturelles protégées par la Constitution grecque, qui n’appartiennent à personne d’entre nous, ni même au Premier ministre qui veut en faire commerce.
Nous connaissons bien votre combat pour la protection des biens publics et sociaux et votre sensibilisation au sujet de la gestion de l’eau. Après des dizaines d’années de gestion privée de l’eau, et bien que Suez et Veolia, les deux grandes multinationales de l’eau, aient des intérêts français, les villes de Paris, Brest, Varages, Durance-Lubéron, Castres, Cherbourg, Toulouse et d’autres, se sont battues et ont obtenu que la gestion de l’eau redevienne publique. Ces villes ont agi ainsi après avoir vécu les conséquences de la marchandisation de l’eau, la montée vertigineuse des prix, l’accès inégal aux services hydrauliques, la baisse des investissements dans l’entretien du réseau, et les pratiques monopolistiques.
Même si en Grèce les citoyens ont oublié les temps lointains de 1925, quand l’eau d’Athènes était aux mains de l’entreprise américaine Ulen, nous les plus jeunes avons étudié et réfléchi à cette question, et nous avons des inquiétudes similaires aux vôtres concernant la privatisation à venir des Compagnies des eaux ΕΥΑΘ et ΕΥΔΑΠ (compagnies de gestion de l’eau à Athènes et à Thessalonique), et de nombreux autres services municipaux selon les bruits qui courent.
Notre inquiétude grandit et se transforme en colère quand nous lisons la réponse du commissaire européen Olli Rhen aux organisations de la société civile, qui confirme que la Commission européenne promeut à dessein la privatisation dans tous les pays qui bénéficient de plans de sauvetage. Bien que cela soit totalement contraire à la Directive de neutralité concernant la propriété ou la gestion privée ou publique des services de l’eau [1], mais aussi contraire au Protocole concernant les Services publics du Traité. Dans le même temps, la Commission et le gouvernement grec font semblant d’ignorer que la Commission elle-même effectue une recherche sur les pratiques monopolistiques de Suez, Veolia et Saur.
Dans notre pays qui se trouve au bord de la faillite et qui jour après jour perd une partie de sa souveraineté et de son indépendance, où les protestations des citoyens contre le bradage colonialiste de ses ressources naturelles sont noyées sous le dogme de la « tolérance zéro », le gouvernement grec – qui a escamoté le vote des Grecs pour « renégocier » le mémorandum – considère qu’il est urgent de remplir les caisses du pays avec tout ce qui peut se vendre. Il semble qu’il vende non seulement son héritage, mais aussi une partie de son âme. Nous, les citoyens grecs, nous retournons, humiliés, aux temps du protectorat, obligés de privatiser notre eau – ce qui la rend chère et peu sûre.
Après l’impressionnant référendum italien pour l’eau, en 2011, le retour à la gestion publique dans de nombreuses villes françaises, la réglementation aux Pays-Bas en 2004 qui impose une gestion publique des services de l’eau, et la protection de l’eau par la Constitution allemande, nous ne pouvons que nous demander : l’Union européenne nous considère-t-elle encore comme des Européens ? Et nous sommes tristes, justement parce que nous sommes Européens, non seulement pour nous, mais parce que nous allons devenir contre notre volonté le cheval de Troie de la marchandisation de l’eau partout en Europe. Nous savons que le peuple français ne s’enrichira pas de l’activité des multinationales françaises de l’eau, même si elle devait s’étendre jusqu’à la dernière de nos îles. C’est pourquoi nous vous invitons à vous tenir à nos côtés. Nous ne voulons pas de ces « investissements », qui signifient privatisation des gains et socialisation des coûts. Et qui conduiront notre pays à s’endetter jusqu’à la nuit des temps.
Nous voulons vous crier du fond de notre âme que la privatisation de l’eau, en Grèce, est une question qui concerne tous les Européens qui depuis des années résistent vigoureusement à toute marchandisation des services de l’eau. C’est un pas en arrière dans notre combat pour les biens publics et pour la vie humaine. Pour nous tous, l’eau est plus qu’un bien commun, c’est le symbole de la justice et de la liberté, un héritage collectif que nous avons le devoir de protéger, pour le transmettre libre et sûr à la génération future.
En conclusion, le destin de la Grèce est aussi le destin de l’Europe. Une Europe qui se comporte en oligarchie anti-démocratique, installant une féodalité du XXIe siècle d’un nouveau genre, où la prise de décision est réservée aux lobbies.
Français, nos frères, nous les citoyens grecs, nous vous demandons d’être à nos côtés dans le combat que nous menons pour une gestion démocratique de nos ressources en eau, face à une troïka (FMI, Banque mondiale, Commission européenne, ndlr), qui décide et ordonne, et un gouvernement grec qui n’est qu’aliéné, parfois de bon gré, aux directives du mémorandum. L’heure est venue que nous donnions ensemble un nouveau souffle à la devise liberté-égalité-fraternité.
Το εναντιούμενον τω δυναστεύοντι δήμος ωνόμασται. « On appelle démos (le peuple), ceux qui s’opposent au tyran. » Thucydide (460-394 av. J.-C.).
Save Greek Water
Voir leur site
Notes
[1] Article 345 TFEU et article 171 de la Directive 2006/123/EC, en rapport avec les services de marché intérieur


Source : basta !
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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 22:19

Un excellent article trouvé chez Babel Ouest (bab: Nos gouvernements se préparent à nous combattre..! (Fernand Naudin)) via Mes coups de coeur.  Je vous recommande également la lecture de ceci bab: Grèce : quand la droite du premier ministre A. Samaras rejoint l’idéologie de l’Aube Dorée (Okeanews) qui nous raconte comment l’académie militaire grecque sera dorénavant non accessible à ceux qui ne sont pas Grecs d’origine…  à la suite de quoi, si vous faites un petit détour par Les Dernières Nouvelles du Monde | Scoop.it  ,  en remontant quelques jours en arrière, vous verrez quelques charmantes  petites têtes blondes bénéficier des enseignement de leurs aînés d’Aube Dorée… et j’en reste là, point trop n’en faut trop d’un coup de toutes ces choses nauséogènes.

 

 

Nos gouvernements se préparent à nous combattre..! (Fernand Naudin)
Merci au site de la ZAD, de nous avoir déniché cet article. Il peut paraître défaitiste, il est seulement objectif. Les gouvernements sont les ennemis des citoyens,  tant leurs objectifs, et ceux de leurs sponsors (très) fortunés, divergent avec ceux que peut légitimement revendiquer la population tout entière (moins ce noyau délétère bien entendu). 
La base de cet article est la conséquence d'une obscure disposition contenue dans une obscure annexe au traité de Lisbonne : Agoravox en avait fait état dès 2009, sous la plume d'Olivier Bonnet.  En cas "d'insurrection", l'armée est habilité à tirer pour tuer, et il est toujours facile de considérer comme insurrection une manifestation qui a un peu dégénéré. Il suffit de voir déjà avec quelle facilité sont employées à tir tendu des grenades dites "de désencerclement" à Notre Dame des Landes, au Chefresne (Manche), sur le présumé tracé du TAV, ou ailleurs.... On notera enfin que dans le même ordre d'idée a été créé un groupe appelé EuroGendFor, armée "privée" de l'entité bruxelloise n'ayant rien à envier à Academi, une entité qui s'est rendue tristement célèbre sous le nom de Blackwater.


Publié : le 3 mars 2013 par Fernand Naudin dans Articles
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« Si vous n’entendez pas les tambours de guerre, c’est que vous êtes sourd »
Ce n’est pas de moi… mais d’un maître ès saloperies politiques, j’ai nommé le tristement célèbre Henry Kissinger ex-exécuteur des basses œuvres étasuniennes.

Sans tomber dans le conspirationnisme primaire, il est en effet palpable que quelque chose se prépare en Europe. Le problème est que cela risque de venir de là où on ne s’y attend pas forcement. On ignore trop souvent que les états européens – nos états prétendument démocratiques – se préparent en catimini à un nouveau genre de conflit, avec toute la préparation tactique, logistique et le sérieux que peut développer une classe toute puissante qui sent le vent tourner à son désavantage. Une classe qui n’entend nullement se laisser détrôner sans combattre. 
Depuis quelques temps, l’Union Européenne se met en ordre de bataille et « harmonise » ses lois, ses procédures et ses doctrines militaires. Pour l’heure, ces États ne s’entendent pas encore sur tous les points. Pour l’heure, la militarisation n’est pas partout aussi avancée que dans le Val de Suse en Italie, où des paras tout juste revenus d’Afghanistan sont déployés contre les manifestants. Non, pour l’heure, ils planifient simplement, naturellement, des entrainements militaires à grande échelle dans le but non avoué de « mater la résistance populaire »!
Mais d’abord, comment pensent-ils ces états et surtout leurs instances militaires? Ils constatent que comme partout dans le monde, de plus en plus de gens vivent dans les villes, s’y appauvrissent, s’y précarisent et par là même, se réveillent, se rebiffent, voire s’organisent. Il sera donc nécessaire pour eux, de remédier aux déficits en capacités d’intervention en milieu urbain de leurs armées. Comme les militaires et les classes dirigeantes, ne réfléchissent pas sur les causes et les manières d’empêcher un tel appauvrissement, les futures émeutes sont simplement vues comme des défis tactiques à relever. En plus de leurs particularités architecturales, c’est surtout le déploiement dans les zones habitées qui pose problème à l’armée : du fait que les « combattants » sont difficiles à distinguer de la population, il y a rapidement des victimes civiles – en jargon de l’Otan: CDs – , qui provoquent à leur tour des manifestations; bref : des déploiements inefficaces, voire même avortés! C’est pourquoi le militaire veut s’approcher et rentrer dans la société, aussi bien avec des infiltrations, qu’avec des unités nettement plus « robustes », équipées avec des armes lourdes, pour « contrôler » les foules. Et du fait de la disparition des frontières et de l’internationalisation de la colère populaire, ils sont obligés de mettre en place des « réseaux » de coopération inter-états, tant au niveau civil que militaires.
Est-t-il utile de rappeler que le Parlement Européen avait déjà envisagé en juin 2000 que les peuples rassemblés sous la tutelle bienveillante de l’Union puissent un jour se rebeller faute de pouvoir exprimer démocratiquement leur ras le bol? C’est en tout cas ce qu’il n’est pas déraisonnable de conclure à la lecture du passionnant rapport titré « Crowd Control Technologies : an appraisal of technologies for political control » qu’on traduira par : « Les technologies de contrôle des foules : passage en revue des technologies destinées au contrôle politique… »
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Les faits:
Les pays européens n’ayant pas tous les moyens financiers et logistiques pour prévoir de grands centres d’entrainements à la guerre urbaine, deux pays en particulier se sont lancé dans l’aventure. Bien entendu, il s’agit de l’Allemagne et de la France – le pays du « Kärcher » et celui des emplois à 4€ de l’heure – , qui estiment peut-être que les risques d’émeutes sociales sont plus élevés chez eux que partout ailleurs..?
- Le gouvernement allemand a donc approuvé la construction d’un grand complexe d’entrainement urbain pour la Bundeswehr – l’armée allemande – , sur le site de la base de GÜZ-Altmark, en Saxe-Anhalt, (d’une superficie de 232 km²) qui va voir son statut de terrain d’entrainement militaire « classique », transformé en Centre d’exercice européen pour l’entraînement à la lutte contre les émeutes (CRC). En effet, c’est un secret de polichinelle qu’il s’y construit en ce moment – pour un budget colossal de près de 200 millions d’euro – une cité pourvue de divers « quartiers », dont, un aéroport et ses 1700 m de pistes, un centre commercial, des quartiers d’habitation, des portions et connexions d’autoroute, un métro, un complexe industriel et tout ce qu’il faut pour simuler un insurrection des populations européennes. En tout, plus de 500 bâtiments en tous genres se construisent  pour recréer une ville la plus réaliste possible, de plus de 6 km². Ville où viendront s’entrainer conjointement les armées venues de toute l’Europe..! Le but pour l’Europe est clairement de s’y entrainer à contrer efficacement toutes tentatives de soulèvements des populations urbaines et d’y coordonner l’action de ces armées.
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- Le gouvernement français, quand à lui, ne lésine pas non plus quand il s’agit de casser du citoyen. L’armée française et ses généraux viennent d’organiser une campagne de pub « sécuritaire », afin de rassurer le bon bourgeois… « Nous sommes prêt à protéger vos biens contre la racaille des cités et les agitateurs gauchisants..! » L’armée française, se prépare à la guerre des cités, et a construit spécialement dans ce but à Sissonne, dans l’Aisne, une cité fantôme (centre d’entraînement aux actions en zone urbaine – Cenzub) comparable à une ville de 5000 habitants, pour y entraîner ses soldats. Le budget de ce programme de guérilla des banlieues, nommé « Scorpion » (sic), est de… 400 millions d’euros par an pendant 10 ans, rien que ça.
Si çà, ce n'est pas la réplique d'une cité...
Les généraux ne s’en cachent même pas: « Les combats de demain ne seront pas ceux d’hier. Les armées ne vont plus « faire campagne », mais vont se battre en ville. Mais, en milieu urbain, un combat est souvent source de pièges et d’enlisement. Il y est quasiment impossible d’y développer une manœuvre sans risque de perte importante en matériels et en personnels, alors il faut s’adapter avec du matériel performant et du personnel bien formé. » C’était tout le sens des manœuvres organisées sur ce camp, en présence du connard en chef himself, le général Bertrand Ract-Madoux, chef d’état-major de l’armée de terre.
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Interrogé par un journaliste local, un colonel présente ce qu’il appelle des « constatations sociologiques » : « en 1950, les villes abritaient 22 % de l’humanité pour 75 % aujourd’hui. Pas de doute, selon les stratèges, c’est bien dans les cités que les conflits de demain vont se dérouler. » Oui, mais dans les cités françaises… Le gouvernement français, et ce pourri de Manuel Valls, peuvent bien prétendre qu’ils n’envisagent pas l’idée de mobiliser l’armée dans les quartiers et/ou les cités, le programme Scorpion démontre clairement que l’armée, elle, s’y prépare activement.
Déroulement de l’exercice: (extrait d’un journal local)
« Pour s’y préparer, l’armée mise sur la complémentarité. Plus question de laisser des fantassins progresser sans l’appui de blindés et la maîtrise du ciel. Tout commence avec un drone qui communique immédiatement des images. C’est ensuite la ronde des hélicoptères. Le Tigre, souple, transportant un pilote et un tireur, est vraiment un félin des cieux. Il glisse dans les airs, virevolte. Des explosions résonnent. La terre boueuse est masquée par des nuages de fumée. Un char Leclerc avance, menaçant avec sa longue tourelle pouvant atteindre des cibles avec des obus en roulant. C’est curieusement une démonstration de force et aussi de faiblesse. L’armée sait manier les symboles en montrant un tireur vulnérable avec la tête sortant du blindé. Le message est clair : Il est urgent de disposer d’un matériel performant protégeant plus nos troupes. Des engins de transport de troupes progressent. Ils abritent des parachutistes. appartenant justement à la section qui a perdu près d’une dizaine d’hommes à Uzbin en Afghanistan en août 2008. Plus que d’autres, ils connaissent l’urgence de se préparer à la guerre. Les armes crépitent. Les hommes prennent possession d’immeubles. Leur présence est signalée par des sacs marqués à l’infra-rouge. Dans un hangar, des ingénieurs expliquent le maniement de robots mobiles équipés de caméras. »
Sauf que: le félin des cieux c’est sur vos gueules qu’il va envoyer ses bastos! Le superbe char Leclerc éclatera vos immeubles une fois qu’on aura décrété qu’il contient des « éléments à éliminer ». Et ne comptez pas sur les sentiments humains de ces fachos de paras – qui ne se plaignent que lorsque des afghans ne se laissent pas tuer comme à l’exercice, sans répliquer et les prennent en embuscade – , ce ne sont, ni plus, ni moins, que les dignes descendants des tortionnaires d’Alger… la vie d’un civil – surtout d’une « racaille » de cité – , fut-ce-t-il français, ne vaut pas broquette pour eux quand il s’agit d’obéir à un ordre! Tout ceci a été conçu dans le seul but de réduire au silence des populations européennes révoltées par leurs conditions de vie, aggravées par le chômage, les mesures d’austérité et la misère…
- Et chez nous? Hé bien, rappelez-vous que l’année passé un camarade avait surpris lors d’une ballade à vélo, nos chers Chasseurs ardennais en train de s’entrainer à la répression d’un mouvement d’insurrection civile dans nos villages… Il y avait d’un côté des militaires faisant des barrages filtrants et de l’autre, des « civils » arrêtés… Les premiers braquant leurs FNC sur la nuques des seconds, qui eux se retrouvaient à genoux et les mains derrière la tête! Ceci est appuyé par le fait que lors des « journées portes ouvertes de Bourg-Léopold de 2012, des exercices de « maintien de l’ordre » furent mis au programme, comme on peut le voir ci-dessous… Dans les « démonstrations » on trouvait également: L’utilisation des armes non-létales (Non Lethal Weapons). Et ça, ce n’est que la partie visible de la grande muette, on n’ose imaginer ce qui se fait dans le secret de certaines casernes!
Sans titre-1Demonstraties (1)
- Même la Suisse… La Suisse vient de former quatre nouveaux bataillons militaires. Et est en passe de déployer ses troupes le long de ses frontières, en vue d’anticiper tout désordre social qui pourrait découler de l’effondrement de la zone Euro et afin de se préserver de futures émeutes dans les pays limitrophes. “Les exercices menés par les militaires Suisses en septembre, surnommés Stabilo Due, ont été basés sur l’éventualité d’une instabilité Européenne devenue hors-de-contrôle .
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Ce qui précède est déjà plus que révélateur de la volonté des gouvernements, des classes dirigeantes bourgeoises, d’être prêts lorsque ces situations insurrectionnelles populaires surviendront, mais à cela il faut ajouter le détails qui rapproche l’échéance: la France a ordonné la mobilisation des services secrets et de la police pour mettre sous surveillance les travailleurs qui se battent contre le chômage de masse et les fermetures d’usines. Le ministre de l’Intérieur français, Manuel Valls, a révélé récemment que sa police politique est pleinement mobilisée pour espionner la révolte grandissante des travailleurs des usines où sont prévus des licenciements ou bien qui seront fermées. Il a dit que ces mesures étaient nécessaires compte tenu du risque d’«implosions ou explosions sociales»
Pour le moment ils nous gazent, nous matraquent, nous tirent dessus aux flash-ball, LDB40, FN303 et autres saloperies… Mais ils ont déjà prévus de nous abattre comme des chiens, comme aux plus belles heures des barricades du 19e siècle, où la troupe ouvrait le feu joyeusement sur les émeutiers, sur les ouvriers, sur le peuple… Si vous l’avez oublié, eux pas, ils s’y préparent! Et ils n’ont même pas besoin de nouvelles lois scélérates, tout est déjà dans le traité de Lisbonne et ses « annexes ».
Et nous..? Oui nous, est-ce qu’on se prépare à ce genre de conflits imminents? Ou est-ce qu’on se contente de subir et de chaque fois découvrir sur le tas les dernières saloperies technologiques ou tactiques de l’ennemi? Connaissons-nous les points faibles d’une tactique militaire urbaine? Selon un général français présent à Sissonne, « Ce sont des combats de grande intensité qui nécessitent des relèves. On sait qu’un soldat restant plus de 24 heures au combat urbain peut souffrir de dommages psychologiques importants. »… Toute armée en campagne a ses points faibles, nous avons dans ce genre de conflit bien des avantages sur ces militaires de métiers qui sont perdus sans chaine de commandement efficace, notamment la connaissance du terrain, le soutien d’une part non-négligeable de la population locale, le fait que des petits groupes menant des actions rapides passent plus inaperçus que ces grandes unités. Pensez-vous à vous documenter sur la guérilla urbaine? Vous n’êtes pas les premier à devoir affronter ce genre de situation contre-insurrectionnelle, d’autres ont résisté avant vous… Documentez-vous, préparez-vous, personnellement et entre amis de confiance, et si vous pensez que ce n’est pas encore le moment, dites-vous que vous le regretterez amèrement plus tard, car une fois commencé, ceux qui ne se seront pas préparés – dans tous les sens du terme – , ne seront que des victimes livrées sans défense à la répression bourgeoise et finiront dans le meilleur des cas dans des camps et des stades – très utilisés en ces périodes par tous les militaires – , et dans le pire dans les statistiques des victimes! A bon entendeur…

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 19:22

 

 

L’ALLEMAGNE EXPORTE SES VIEUX MALADES À L’ÉTRANGER

Des retraités allemands sont envoyés dans des maisons de soins en Europe de l’est et en Asie, dans un geste d’austérité dénoncé comme une  « déportation inhumaine ».

Par Kate Connolly – Le 26 décembre 2012

 Un nombre croissant d’Allemands âgés et malades sont envoyés à l’étranger pour des soins de longue durée dans des centres de retraite et de réhabilitation en raison de la hausse des coûts et de la chute des normes de l’Allemagne.

Le geste, qui a vu des milliers d’Allemands retraités relogés dans des maisons en Europe de l’est et en Asie, a été sévèrement critiqué par les organisations sociales qui l’ont appelé « la déportation inhumaine ».

Mais avec un nombre croissant d’Allemands incapables de payer les coûts tout autant croissants des maisons de retraite, et une population vieillissante et en diminution, les personnes qui devraient être envoyées à l’étranger dans les années à venir sont susceptibles d’augmenter. Les experts décrivent le geste comme une « bombe à retardement ».

Dans cette crise chronique des soins de longue durée de l’Allemagne, l’industrie des soins de santé souffre d’un manque de travailleurs et d’une augmentation des coûts, et cela a pendant des années été atténué par la migration des Européens de l’est vers l’Allemagne en nombre croissant pour s’occuper des personnes âgées du pays.

Mais le transfert des personnes âgées vers l’Europe de l’est est perçu comme un nouveau départ désespéré, ce qui indique que même avec l’importation des travailleurs moins dispendieux, le système est défectueux.

L’Allemagne possède le plus rapide vieillissement de la population dans le monde et ce geste a des conséquences pour les autres pays occidentaux, dont la Grande-Bretagne en particulier, au milieu des craintes que les mesures d’austérité et la hausse des coûts des soins sont potentiellement néfastes pour la qualité des soins en établissements.

Le Sozialverband Deutschland (VdK), un groupe sociopolitique consultatif d’Allemagne, a déclaré que le fait qu’un nombre croissant d’Allemands était incapable de payer les frais d’une maison de retraite dans son propre pays, envoyait un énorme « signal d’alarme ». Il a demandé une intervention politique.

« Nous ne pouvons simplement pas laisser ces gens qui ont construit l’Allemagne, qui ont fait de l’Allemagne ce qu’elle est aujourd’hui, qui ont trimé dur pour l’Allemagne toute leur vie, être déportés », a déclaré le président de VdK, Ulrike Mascher. « C’est tout simplement inhumain. »

Les chercheurs ont découvert environ 7,146 retraités allemands vivant en maison de retraite en Hongrie en 2011. Plus de 3,000 retraités ont été envoyés dans des foyers en République Tchèque, et il y en avait plus de 600 en Slovaquie. Il en existe également un nombre inconnu en Espagne, en Grèce et en Ukraine. La Thaïlande et les Philippines sont aussi attirantes pour un nombre croissant d’entre eux.

The Guardian a parlé à des retraités allemands et à des personnes ayant besoin de soins de longue durée vivant dans des foyers en Hongrie, en Thaïlande et en Grèce, et certains d’entre eux ont dit qu’ils n’étaient pas là par choix, mais parce que les coûts sont plus faibles, en moyenne entre un tiers et deux tiers des coûts en Allemagne, et à cause de ce qu’ils percevaient comme de meilleures normes dans les soins de santé.

Mais d’autres y étaient évidemment à contrecœur.

The Guardian a également constaté qu’une variété de fournisseurs de soins de santé étaient dans le processus de construction ou sur le point d’ouvrir à l’étranger des maisons dédiées aux soins des allemands âgés dans ce qui est clairement perçu dans l’industrie comme un marché en pleine croissance et très rentable.

Selon le Bureau fédéral des statistiques de l’Allemagne, plus de 400,000 personnes âgées sont actuellement incapables de se payer une maison de retraite en Allemagne, un chiffre qui augmente d’environ 5% par année.

Les raisons en sont la hausse des coûts des soins à domicile, qui représentent en moyenne entre € 2900 et € 3400 par mois, la stagnation des pensions, et le fait que les gens sont plus susceptibles d’avoir besoin de soins à mesure qu’ils vieillissent.

En conséquence, le Krankenkassen, ou les assureurs statutaires qui composent le système d’assurance étatisé de l’Allemagne, discutent ouvertement de la façon de rendre les soins dans les maisons de retraite à l’étranger un modèle financier viable à long terme.

En Asie, ainsi qu’en Europe de l’est et du sud, les salaires des travailleurs des soins de santé et les autres dépenses, comme les coûts des lavages, de l’entretien et des constructions, sont souvent beaucoup plus bas.

Aujourd’hui, les lois de l’Union Européenne interdisent aux assureurs étatisés de signer des contrats directement avec des maisons de soins à l’étranger, mais ceci est susceptible de changer puisque les législateurs sont contraints de trouver des moyens de répondre à la population vieillissante de l’Europe.

L’absence de législation n’a pas empêché les personnes retraitées ou leurs familles d’opter pour des maisons étrangères si leurs pensions peuvent couvrir les coûts.

Mais les détracteurs du mouvement ont exprimé leurs inquiétudes particulières au sujet des patients atteints de démence, en exprimant des craintes qu’ils aient été envoyés à l’étranger sur la base qu’ils ne verraient pas la différence.

Sabine Jansen, directrice de la Société Alzheimer de l’Allemagne, a déclaré que l’environnement et le langage étaient souvent d’une importance primordiale pour les personnes atteintes de démence qui cherchent à s’accrocher à leur identité.

« En particulier, les personnes atteintes de démence peuvent avoir des difficultés à s’orienter dans une culture tout à fait différente avec une langue totalement différente, parce qu’ils vivent tout à fait dans un monde ancien composé de leurs souvenirs antérieurs », a-t-elle dit.

Avec la population allemande devant se contracter de près de 82 millions pour atteindre environ 69 millions d’ici 2050, une personne sur 15, environ 4,7 millions de personnes, sont censés avoir besoin de soins, ce qui signifie que le problème de fournitures ne pourra que s’aggraver.

Willi Zylajew, un député des Démocrates Chrétiens conservateurs et un spécialiste des services de soins de santé, a déclaré qu’il serait de plus en plus nécessaire de considérer les soins à l’étranger.

« Compte tenu de la crise imminente, il serait judicieux de commencer à penser à des formes alternatives de soins de santé pour les personnes âgées », a-t-il dit.

Christel Bienstein, un scientifique en sciences infirmières de l’Université de Witten/Herdecke, a déclaré que plusieurs foyers de soins allemands avaient atteint un point de rupture en raison du manque de personnel et que les normes des soins de santé avaient chuté pour cette raison.

« En moyenne, chaque patient reçoit environ 53 minutes de soins individuels tous les jours, y compris pour les nourrir », dit-elle. « Souvent, il y a de 40 à 60 résidents qui sont pris en charge par un seul soignant. »

Artur Frank, propriétaire de Senior Palace, qui trouve des foyers de soins de santé pour les Allemands en Slovaquie, a dit qu’il était mauvais de suggérer que les personnes âgées étaient « déportées » à l’étranger, comme l’a décrit VdK.

« Elles ne sont pas déportées ou expulsées », a-t-il dit. « Beaucoup sont ici de leur plein gré et il s’agit des résultats des décisions sensibles prises par leurs familles qui savent qu’elles seront beaucoup mieux soignées. »

Il a dit qu’il avait vu « beaucoup d’exemples de mauvais soins » dans les foyers allemands parmi les 50 retraités pour lesquels il avait déjà trouvé un foyer en Slovaquie.

« Il y avait une femme qui avait à peine reçu quelque chose à manger ou à boire, et, en Slovaquie, ils ont dû lui apprendre à avaler à nouveau », a-t-il dit.

Les politiciens allemands ont évité de traiter le sujet, en grande partie en raison de la crainte d’une réaction des électeurs si les assureurs étatisés de l’Allemagne sont considérés comme finançant les travailleurs de l’étranger au détriment de l’industrie des soins domestiques.

Germany 'exporting' old and sick to foreign care homes | World news | guardian.co.uk

Traduit par PLEINSFEUX.ORG


L'ALLEMAGNE EXPORTE SES VIEUX MALADES À L'ÉTRANGER

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