10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 19:41

 

 

 

Capitalismo, siglo XXI: La pobreza severa ya alcanza a tres millones de personas en España

 

 

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  • por Vocesdepadrillo

 

La maire de Madrid, Ana Botella, présente une ordonnance de “convivialité” qui sanctionne et poursuit avec une cruauté spéciale les personnes qui se retrouvent obligées de vivre dans la rue, de mendier ou laver des pare-brise pour survivre.

Ana Botella a décidé de criminaliser la pauvreté qui stigmatise les rues de Madrid par le moyen d’une ordonnance de “convivialité” citoyenne qui est un exercice de sadisme institutionnel contre des milliers de personnes qui ne possèdent absolument rien.

Plutôt que de chercher des solutions à la vertigineuse augmentation de l’exclusion sociale et de la pauvreté, le projet d’ordonnance présenté par la Mairie de Madrid opte pour criminaliser et punir les personnes qui se sont vues jetées à la rue par un système radicalement injuste. Ainsi la nouvelle ordonnance municipale prévoit des sanctions de 750 euros pour mendier à la porte des centres commerciaux, bureaux, collèges et hôpitaux. 750 euros, c’est aussi le montant de l’amende prévue pour les personnes qui offre des foulards aux feux rouge pour s’assurer un repas ou qui se voient obligées de dormir sur un banc. 1 500 euros de sanctions (le double du salaire minimum) sera le montant qui affectera les personnes qui nettoient les pare-brise aux feux rouges et carrefours en échange d’un peu de monnaie. Cuisiner dans la rue – une chose toujours plus fréquente, vu que des familles entières sont sans abri, et usent de petits réchauds pour chauffer leurs aliments – sera également sanctionné de 750 euros d’amende.

L’acharnement de la corporation présidée par Ana Botella contre les personnes exclues des politiques économiques et sociales qu’incarnent cette dame et son parti est notoire. Dans un sinistre ricochet, la municipalité commence par expulser les personnes de leurs logements, comme c’est le cas des expulsions de l’Entreprise Municipale du Logement et ensuite elle inflige des amendes aux familles qui se retrouvent à la rue après avoir brisé leurs vies.

La norme ne sanctionne pas que la pauvreté. D’autres réalités du paysage madrilène se verront affectées. Madrid s’ajoute à la persécution généralisée que pratiquent les gouvernements municipaux du PP contre les skaters interdisant l’usage des planches à roulettes sur la voie publique au point de les avoir éliminés de la rue dans presque toutes les localités régies par le PP, l’esthétiques de ces jeunes et leurs goûts de rappeurs ne sont pas bien vu par la droite.

La municipalité madrilène infligera également une amende à toute personne qui donnera à manger à un animal sur la voie publique, criminalisant ainsi une des images les plus typiques et précieuse de la ville ; des anciens et des enfants alimentant avec des mies de pain les pigeons et les moineaux dans les parcs de Madrid.

Tout cela dans un pays dans lequel selon ‘institut national des statistiques, 1 personne sur 5 se trouve en situation de pauvreté, 2,2 millions d’enfants ne mangent pas à leur faim et 29,9% des foyers ont des hypothèques impayées et sont menacés d’expulsion.

http://www.vocesdepradillo.org/content/dormir-en-la-calle-tras-perder-tu-vivienda-750-euros-de-multa

Via Dormir en la calle en Madrid tras perder tu vivienda: 750 euros de multa 

Traduction Anne Wolff

A lire également (en espagnol),  Capitalismo, siglo XXI: La pobreza severa ya alcanza a tres millones de personas en España un rapport de Caritas nous apprend que 3 millions d’Espagnols ont des revenus inférieurs à 307 euros par mois, si nous comparons au montant des amendes prévues, non mesurons leur cruauté. Il semble que l’oligarchie prédatrice soit également atteinte de sadisme forcené. Je déplore une fois de plus que les francophones d’Europe se comportent comme une espèce privilégiée, par nature à l’abri d’un si funeste sort et exemptée de solidarité.

Caritas constate également qu’avec la fonte des épargnes les liens de solidarité, familiaux et autres se dénouent.

 


Dormir en la calle en Madrid tras perder tu vivienda: 750 euros de multa

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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 10:38

 

 

Alors  que les Présidents d’Iran et des USA se renvoient la balle quand il est question de savoir qui a sollicité le coup de fil qualifié d’historique qui signifie le début d’une détente possible entre ces deux pays et donc dans le monde.

Alors que les gardes du corps de Rohani doivent jouer du parapluie pour le protéger de jets de chaussures et d’œufs à sa descente d’avion en Iran. Tous ne sont pas satisfaits de ce rapprochement. Les mécontents clament leur haine d’Israël et des USA.

Alors que les haineux en chef de la Grèce et leur leaders sont en mauvaise ? posture en Grèce, arrestation du leader et de plusieurs députés d’Aube Dorée pendant que des transferts, mise à pieds et autres mesures sont prises pour tenter de démanteler leur réseaux au sein des forces de l’ordre. Mauvaise ? Nous verrons bientôt de quelle est force de soutien populaire de la Bande de Criminels Organisés Aube Dorée.

Pendant ce temps, l’ONU, adopte une proposition du Pérou, de ‘Equateur et de Costa Rica, 42 pour, 4 abstentions et 1non  (mais où sont donc tous les autres ?).

Livrer des armes dans des situations de conflit armé est désormais interdit. Voilà qui ne va pas faire plaisir aux marchands de mort, qui ont un peu trop tendance à se fabriquer des marchés à coup de conflits fabriqués de toutes pièces.

Pendant cette AG de l’ONU, les USA ont reçu des leçons d’éthique venues des quatre coins du monde. Cette fois plus de leadership incontesté, mais bien le bonnet d’âne de mauvais élève à l’école de la Paix que devrait être les Nations Unies. Et cette mesure d'interdiction de livraison d'armes qui frappe le coeur de leur économie de guerre.

Je ne vais pas reprendre ici la liste de tous les discours, propositions culminant avec celle de Morales qui propose la création d'un tribunal des peuples pour juger les crimes de lèse-humanité d'Obama et consorts, pour la première fois à l'ONU ce sont les USA qui ont occupé la place du mauvais élève sommé de réformer ces comportements.

J’ai lu hier soir le programme de politique extérieur de Vladimir Poutine, un document incontournable pour comprendre la politique Russe dans le contexte de transformation des rapports de force mondiaux et l'avenir de l'Europe. Oups ! Après lecture je me réjouis de voir que l’Amérique Latine a marqué cette Assemblée en démontrant sa cohésion de pôle multipolaire d’un NEW « Nouvel Ordre Mondial » en gestation. Aussi "irréprochable" que soit le discours de Poutine, je ne puis manquer de frissonner à sa vision d’une Grande Europe « Russophile ».

Vous pouvez lire la totalité de ce programme ici :

La Russie et l’évolution du monde | Vladimir Poutine explique sa politique étrangère (1ère partie)

La Russie et l’évolution du monde | Vladimir Poutine explique sa politique étrangère (2ème partie) 

En substance : Poutine s’érige d’emblée comme le défenseur du Droit International contre les abus belliqueux de l’OTAN. Politique belliqueuse, agressive, interventionniste et expansionniste dont il stigmatise le caractère obsolète et contreproductif dans l’établissement d’un NOM vision Russe de ce concept. Une vision apaisée des rapports mondiaux, à première vue, oui mais à quel prix pour le monde et à quel prix pour l'Europe…

Ce qui m’interpelle c’est que finalement l’Europe semble être devenue enjeu passif d’une lutte entre deux puissances et qui suivra le gagnant. Ce n’est pas une perspective agréable, dans tous les cas de figure la perte de souveraineté est manifeste.

 

Voici ce qu’en dit Poutine :

La Russie est une partie intégrante et organique de la Grande Europe, de la civilisation européenne au sens large du terme. Les citoyens russes se considèrent comme des Européens. Nous sommes loin d’être indifférents à l’évolution de l’Union européenne.

C’est la raison pour laquelle la Russie initie la transformation de l’espace situé entre les océans Atlantique et Pacifique en une entité économique et humanitaire unifiée que les experts russes qualifient d’Union de l’Europe et qui renforcera davantage les moyens et les positions de la Russie dans le cadre de son revirement économique vers l’"Asie nouvelle." 

Dans le contexte de l’essor de la Chine, de l’Inde et d’autres économies émergentes, les chocs financiers et économiques qui secouent l’Europe, auparavant oasis de stabilité et d’ordre, ne nous laissent pas indifférents. La crise de la zone euro concerne forcément la Russie, étant donné avant tout que l’Union européenne est le plus grand partenaire économique et commercial de notre pays. Il est évident que la situation en Europe est largement déterminante pour les perspectives de développement du système économique mondial dans son ensemble.

La Russie a activement rejoint les mesures internationales visant à soutenir les économies européennes en difficulté, elle participe constamment à la prise de décisions collectives au sein du Fonds monétaire international (FMI). La Russie n’exclut pas en principe la possibilité d’offrir, dans certains cas, une aide financière directe.

Néanmoins, j’estime que les injections financières en provenance de l’étranger ne peuvent constituer qu’une solution partielle. Le règlement intégral du problème nécessite des mesures énergiques systémiques. Les dirigeants européens sont confrontés à la nécessité de mettre en œuvre des réformes d’envergure visant à remanier foncièrement plusieurs mécanismes financiers et économiques destinés à assurer une véritable discipline budgétaire. La Russie a intérêt à avoir affaire à une Union européenne forte, correspondant à la vision de l’Allemagne et de la France, car nous souhaiterions concrétiser le puissant potentiel de partenariat entre la Russie et l’UE.

L’interaction actuelle de la Russie avec l’Union européenne n’est tout de même pas à la hauteur des défis mondiaux, avant tout sur le plan du renforcement de la compétitivité de notre continent commun. Je suggère de nouveau qu’un effort soit fait afin de créer une communauté harmonieuse d’économies entre Lisbonne et Vladivostok. Et à terme, il s’agit de créer une zone de libre-échange, voire des mécanismes encore plus sophistiqués d’intégration économique. Cela nous permettrait de bénéficier d’un marché commun continental se chiffrant à plusieurs milliers de milliards d’euros. Se trouve-t-il des gens pour douter que ce serait une excellente idée et que cela correspondrait aux intérêts des Russes et des Européens ?

La question est posée. Doutons-nous ? Est-ce l’intérêt des peuples d’Europe, sous quelles conditions, selon quelles modalités. Allons-nous changer de maîtres où nous poser en co-auteurs de nouveaux scénarios qui impliquent une réelle  multipolarité et non de nouvelles formes d’hégémonie de grandes puissances dans leur partage du monde ?

Qu’entend Poutine par des « mesures énergiques systémiques ». De quoi est-il question quand il parle d’une « véritable discipline budgétaire » ? Pourquoi quand je lis « notre continent commun » cela évoque pour moi «cette « arrière-cour » réactivée par Kerry, notion liée à celle d’hémisphère occidentale, le  continent Américain sous commandement US de la doctrine de Monroe.  Autant de questions que les renversements de rapports de force mondiaux qui se produisent rendent d’actualité. Allons-nous cette fois encore être les sujets passifs d’une autre sorte d’Europe qui se fera au-dessus de nos têtes ?

Je vais en rester là… mais ce thème est à méditer, comme est à méditer l’évolution du multi pôle latino qui a prouvé à l’ONU que ce continent pouvait soutenir des positions communes sans qu’aucune nation n’y domine les autres. Un chemin dont s’inspirer si nous voulons sortir de l’Impasse des Dominés, un chemin qui avec ses avancées (et ses erreurs) ouvre vers d’autres possibles que celui d’un monde faisant l’objet de partage d’influence entre grandes puissances dominantes. Un modèle qui se fonde non sur une mesure de compétitivité au service de la rentabilité des "patrons" mais bien sur des complémentarités mise en œuvre dans l’optique du bien être de peuples souverains. Il y a du chemin à faire en Amérique Latine aussi, mais si j’ai un souhait à formuler, c’est que demain les peuples d’Europe deviennent eux aussi actifs, et à l’avant-garde de l’invention de ce « bien-être » des peuples de la Terre.

Réveillez-vous !

Anne W

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 11:01

 

la politique d’austérité  un remède qui cherche à guérir la maladie en tuant le patient.

Y’a d’la joie

C’est la samba des banquiers.

Voilà un texte qui illustre parfaitement les causes de mon cri de colère d’hier. En contact rapproché avec les associations officielles qui se réclament de la lutte contre la pauvreté en Belgique et en Europe, je ressens ce malaise grandissant qui me prend quand je me retrouve face à des personnes guidées par un des leurres fantasmatiques que nous inventent les pouvoirs de la globalisation afin de détourner énergie et action des vrais problèmes.

Tous les éléments qui constituent les processus de cette globalisation convergent et entrent en redondance pour dessiner une trajectoire qui entend éradiquer la pauvreté en éradiquant les pauvres. De multiples processus concourent pour parvenir à ce but. Affamés, désespérés, atteint de maladies conséquences de la malbouffe ou d’empoisonnement environnementale, soumis à des politiques de contrôle et carcérales qui progressent en rigueur de manière continue et accélérée… etc… Et on ne peut ignorer ces groupes de néo-nazis qui passent à l’action un peu partout dans le monde, pratiquant de véritables opérations de nettoyage des sans-abris, des immigrés, des rroms ou de militants des courants d’opposition (mouvements de gauches ou anarchistes, militants de droits humains, journalistes trop curieux, peuples en lutte pour leur souveraineté et leur terre),leurs méthodes n’ont rien à envier à celles de la SA sur lesquelles elles sont calquées.

Il est clair que le fascisme, en tant que matrice d’opinion développée par la propagande et de ses bandes organisées qui se constituent, toujours plus décomplexées, violentes, nombreuses,  aura un grand rôle à jouer dans cette éradication des pauvres et autres exclus de la « White Supremacy » si nous le laissons faire. Le mouvement est enclenché et ne demande que quelques sauts politiques qualitatifs pour donner sa pleine mesure.

Gagne aussi du terrain la criminalisation de toute résistance, dissidence opposition et les moyens mis en œuvre pour les réprimer, voir les détruire.

Je partage donc avec d’autres cette conviction que s’il ne faut pas laisser le terrain de la  politique politicienne et que la pression sur le personnel politique est une des composantes d’un mouvement de transformation structurelle, c’est en réalité une composante mineure.

Seule une organisation de terrain de nouvelles formes de solidarité  ancrées dans l’expérience millénaire des peuples en lutte pour leur souveraineté et pour le bien-être collectif peut nous sortir de la galère. Cette organisation implique une réappropriation du territoire afin d’y développer concrètement les outils de cette solidarité, économie de complémentarité et de soutien mutuel.

 

pauvreté

 

Quelque 150 millions de personnes menacées de pauvreté en Europe

 

 

 

Par Stefan Steinberg
18 septembre 2013
Dans un rapport publié le 12 septembre, l’ONG Oxfam a prévenu que le piège de la pauvreté en Europe, dans lequel sont déjà pris plus de 120 millions de personnes, pourrait en inclure 25 millions supplémentaires si la politique d’austérité continuait.

Un rapport intitulé, Une mise en garde: La crise amère d’austérité et d’inégalité de l’Europe, précise : « L’Union européenne se trouve dans une crise amère de chômage et d’inégalité qui pousse à l’instabilité économique et au désespoir social, » en ajoutant qu’« une famille sur deux a été directement touchée par la perte d’un emploi ou une réduction du temps de travail. »

Le rapport poursuit: « A la fin de l’année dernière déjà, plus de 24 pour cent de la population européenne, 121 millions de personnes, vivaient exposés au risque de la pauvreté. Nous prédisons que ce nombre pourrait augmenter de jusqu’à 25 millions d’ici 2025 à moins que la politique d’austérité ne soit éliminée et qu’une autre direction ne soit prise. »

Le rapport compare la politique d’austérité introduite après le krach de Lehman Brothers en 2008 par l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) à « un remède qui cherche à guérir la maladie en tuant le patient. »

Le rapport d’Oxfam poursuit en identifiant la manière dont la politique d’austérité a résulté ces cinq dernières années en une massive redistribution de la richesse. Les couches les plus riches de l’élite européenne et du monde de la finance ont pu considérablement bénéficier de la même crise qui a plongé des dizaines de millions de personnes dans la pauvreté.

« La Grèce, l’Irlande, l’Italie, le Portugal, l’Espagne et le Royaume-Uni – pays qui ont le plus agressivement appliqué les réductions budgétaires – vont bientôt venir se ranger parmi les pays les plus inégaux du monde, » a remarqué le rapport. Selon Natalia Alonso, la directrice du bureau européen d’Oxfam : « L’écart entre les riches et les pauvres au Royaume-Uni et en Espagne pourrait bientôt être le même qu’au Soudan du Sud ou au Paraguay. »

L’effet de la politique d’austérité a été de ravager les économies de nombreux payspartout sur le continent, et en particulier ceux situés en Europe méridionale. Une étude distincte a constaté que la part relative de l’Europe méridionale dans l’économie mondiale se réduira de moitié pour s’élever à environ 6 pour cent d’ici 2018 contre environ 12 pour cent en 1980.

Parallèlement au processus de la flambée des bénéfices des banques et des marchés boursiers, les salaires et le pouvoir d’achat des familles ouvrières ont été drastiquement réduits en Europe.

Durant la période de 2010 à 2012, les salaires réels ont chuté de plus de 3,2 pour cent au Royaume-Uni et au Portugal ; la valeur réelle des salaires a été ramenée au Royaume-Uni au niveau enregistré en 2003. Au cours de cette période, l’Italie, l’Espagne et l’Irlande ont aussi accusé une baisse des salaires réels, et la Grèce occupe la première place avec une chute des salaires réels de plus de 10 pour cent.

Le corollaire d’une telle attaque contre les revenus et les emplois a été une augmentation dramatique de la pauvreté infantile et aussi l’extension de la pauvreté à ceux qui travaillent et qui ne gagnent pas assez pour couvrir les frais de subsistance de base.

L’un des indicateurs les plus révélateurs de l’augmentation de la pauvreté en Europe est la baisse du nombre des naissances. La hausse du chômage et l’assaut contre les salaires ont été accompagnés par la destruction des programmes de dépenses publiques et l’abolition de nombreuses prestations de protection sociale et de soins de santé, dont ceux concernant les familles jeunes et les enfants, et qui avaient été mis en place durant la période d’après-guerre. Les couples craignent de plus en plus pour leur avenir et le taux de naissance est en chute libre en Europe.

Fin août, l’Office statistique de l’UE, Eurostat, avait publié un rapport prédisant une soi-disant ‘récession des nouveaux-nés’ en Europe. Le rapport présentait des graphiques montrant une baisse prononcée du taux de naissances partout en Europe depuis le démarrage de la politique d’austérité.

Selon les chiffres les plus récents publiés par le ministère grec de la Santé, le taux de naissance en Grèce a dégringolé de plus de 10 pour cent depuis le début de la crise de la dette en 2009. Il se situe actuellement à environ 1,3 enfant par femme et continue de baisser. L’on estime qu’un taux de naissance d’environ 2 enfants est nécessaire pour maintenir une population stable et la croissance économique.

Des études supplémentaires publiées la semaine passée ont confirmé la tendance à la récession sur tout le continent. Des chiffres publiés vendredi dernier ont révélé une hausse de 1 pour cent du nombre des personnes sans emploi au second trimestre de cette année par rapport au premier trimestre dans la zone euro, et une augmentation de 0,5 pour cent du niveau du chômage dans l’UE. Des statistiques distinctes montrent que la production industrielle continue de chuter aussi bien dans la zone euro que dans l’UE.

Tout en mettant en garde contre une explosion de la pauvreté, le rapport Oxfam montre clairement que les programmes d’austérité mis en avant par l’UE – pour réduire l’endettement des Etats nationaux – ont un effet inverse. Des économiques qui implosent, le chômage de masse et une diminution des recettes fiscales combinés aux forts taux d’intérêt pour le remboursement des prêts de l’UE et du FMI tout cela a entraîné un accroissement de la dette nationale dans de nombreux pays. L’on s’attend à ce que le niveau de la dette grecque atteigne 180 pour cent du PIB d’ici la fin de l’année ; ce niveau se situe autour de 120 pour cent en Italie et au Portugal. La semaine passée, des responsables ont annoncé que la dette espagnole avait atteint un niveau record absolu.

A la fin, le document d’Oxfam avance une série de propositions dont un investissement dans l’emploi et un régime fiscal plus équitable dont il affirme qu’il pourrait inverser la tendance à l’aggravation de la pauvreté.

 

Des propositions identiques ont été faites ces dernières années en de nombreuses occasions par les NGO et les organisations liées aux syndicats et ont toutes fini dans la corbeille à papier des bureaucrates de l’UE, à Bruxelles ou à Berlin. Les élites européennes n’ont nullement l’intention d’inverser la contrerévolution sociale qui s’est avérée tellement profitable pour leur base sociale – les riches et les ultra-riches.

Le rapport d’Oxfam a été publié un jour avant une réunion de deux jours des ministres européens des Finances à Vilnius. Les ministres rassemblés n’ont nullement consacré leur temps au sort des dizaines de millions de gens qui vivent dans la pauvreté en Europe. Au lieu de cela, ils ont débattu de nouveaux mécanismes pour protéger les banques et la communauté financière en cas de nouvelle crise.

(Article original paru le 17 septembre 2013)

Source :
Quelque 150 millions de personnes menacées de pauvreté en Europe | CentPapiers

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19 juillet 2013 5 19 /07 /juillet /2013 06:36

 

 

Comprendre la crise grecque

TROP , c'est trop... J'ACCUSE !

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Voici quelque mois , j'ai écrit un billet intitulé Décolonisons l'Europe de l'Occupation Financière .. 
Il y a quelques semaines j'en ai écrit un autre intitulé : Ceci n'est pas un complot mais une stratégie . 
Je ne pensais pas avoir ce matin une démonstration aussi éclatante de la réalité de ces deux observations.
La Grèce a visiblement dans ses eaux maritimes des gisements pétroliers et gaziers d'une importance et d'une richesse exceptionnelles.
Cette nouvelle devrait faire la une de tous les journaux  et un article remarquablement détaillé a été écrit sur le sujet par F. William Engdahl en Mars 2012, journaliste américain, spécialiste des questions énergétiques et géopolitiques. 
Depuis des millénaires , les richesses d'un sous sol ou des eaux territoriales d'un pays appartiennent au pays lui-même et à son peuple . Il n'y a même pas besoin de se référer à une quelconque doctrine idéologique pour le savoir et le constater ..Ces gisements seraient visiblement totalement suffisants pour permettre à la Grèce de se désendetter . 
Foskolos déclare qu' il y aurait 22 milliards de barils de pétrole au sud de la Crète; il estime les perspectives de développement en la matière à 2016-2017, et déclare que le sud de la Crète est aussi riche que l’Iran.
Les lois édictées par la Commission européenne en 2007 , concernant la libéralisation du marché de l'énergie et la  possibilité de privatiser les entreprises publiques exploitant et distribuant ces ressources  ont permis aux  banques d'investissement américaines de s'approprier en toute impunité , en profitant d'un marché totalement déstabilisé par la soi-disant Crise des dettes souveraines Européennes , d'une partie des infrastructures européennes de transport d'énergie .. 
L'europe colonisée est en train de franchir une étape de plus , puisque la Société Noble Energy , qui n'a même pas été à l'origine des découvertes des gisements grecs  (c'est l'état grec lui même qui a fait visiblement faire ces recherches) , revendique 60% de cette future production . 
Selon un rapport de l’analyste politique Aristote Vassilakis publié en juillet 2011, l’objectif de Washington en poussant ainsi la Grèce et la Turquie à unir leurs forces sur le pétrole et le gaz réside dans le partage prévu des revenus de ces exploitations. Selon son rapport, Washington propose que la Grèce obtienne 20 % du chiffre d’affaires, la Turquie 20 % et la société états-unienne Noble Energy, société qui a déjà assuré le forage dans les eaux israéliennes et au large des cotés grecques, obtiendrait la part du lion, c’est à dire 60 % [12].
Bill, l’époux de la secrétaire d’État Hillary, est lobbyiste à Washington pour le compte de Noble Energy. [13]
Je crois qu'il n'est pas nécessaire d'ajouter beaucoup de commentaires à cet invraisemblable escroquerie dont le peuple Grec risque de se retrouver une fois de plus la victime ..sachant que récemment , l'Allemagne , par la voix du PDG de la Deutsche Bank demandait l'accélération des privatisations de services publics Européens . 
L'omerta médiatique ne devient  rien d'autre qu'une  complicité active de crimes  insensés . Je ne sais plus qui parlait de génocide financier concernant la Grèce ou l'Europe .. mais on peut désormais ajouter le terme de colonisation et d'occupation , favorisée par nos médias et bien sûr par les membres de la commission Européenne .  L'allemagne avait d'ailleurs prévu un plan de relance pour la Grèce, incluant des zones franches favorisant les investissements étrangers  avec une dérégulation totale du marché de l'emploi Grec..  : nouveaux camps de travail européens ?        
Si cette information avait été un minimum relayée par les médias , les taux d'emprunt de l'Etat Grec seraient sans doute au même niveau que ceux de la France et de l'allemagne . Les intérêts financiers prélevés sur les grecs , comme les plans d'austérité , ne sont donc que les conséquences d'une immense escroquerie , à laquelle les médias ont participé par leur silence . 
La Grèce est le pays le plus riche de toute l'Europe  !!! Ses taux d'emprunt d'état devraient être inférieurs à ceux de l'Allemagne !!!!  
La prochaine étape : ce sera une taxe perçue par les entreprises américaines sur l'air qu'on respire ??  La taxe carbone étant déjà dans leurs mains comme le montre les acteurs financiers du Carbone Disclosure Project .. qui sont :  
HSBC, JPMorgan Chase, Bank of America, Merrill Lynch, Goldman Sachs, American International Group, and State Street Corp.
Ne vous demandez d'ailleurs pas qui a intérêt à la nouvelle campagne de désinformation sur la pollution des diesels . 
Trop c'est trop .. et je pense qu'il n'est pas besoin de beaucoup de mots pour montrer que la seule priorité est de mettre fin à cette colonisation et à ce hold up  inadmissible , qui se fait de plus avec la complicité de ceux qui sont supposés servir les intérêts des européens  .. Je n'appellerais pas mon billet l'Europe des Vendus , mais je pense que ce titre serait tout à fait pertinent . 
Une information était sortie le 13 Janvier 2012 sur ces découvertes ... AUCUN MEDIA n'a trouvé jugé utile de la relayer alors qu'elle était d'une importance capitale . Ou sont les appels d'offre ?? 
Alors Oui :
J'accuse nos technocrates de brader les intérêts des Européens 
J'accuse les politiques élus de leur faciliter la tâche 
j'accuse nos médias , par leur silence indigne, de participer activement à ce dépeçage . 
Et je ne dirais pas : Bon appétit Messieurs .. !!!! MAIS plutôt , l'heure est venue de rentrer en Résistance . 
P.S. n'oubliez pas de recommander ce billet pour qu'il ait la plus large diffusion possible . Merci 
   
    Caro pour WikiStrike (ancienne journaliste à Mediapart)
 
Article de décembre 2012   
Sources 
Traduction par le réseau Voltaire : Découverte des gisements gaziers et pétrolifères Grecs 
Grèce l'espoir de l'Or noir sur word presse . http://bit.ly/Mh0j2l 
Actionnaires de Noble Energy : tous les fonds de pension Américains et des hedge funds : http://fr.finance.yahoo.com/q/mh?s=NBL
Capital World , Vanguard, Fidelity , Black Rock, Oppenheimer Funds, State street, Eagle Capital 
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18 juillet 2013 4 18 /07 /juillet /2013 13:57

 

 

 

 

 

Carte_luxembourg

Le gouvernement luxembourgeois a démissionné le 10 juillet suite à un scandale dans lequel sont impliqués les services de renseignement.

Le premier ministre Jean-Claude Juncker a annoncé la démission de son gouvernement et de nouvelles élections après qu’une commission parlementaire soit parvenu à la conclusion que Juncker avait perdu le contrôle des services secrets du pays, le SREL (Service de Renseignement de l’État du Luxembourg). Pendant des années, le SREL a fonctionné hors de toute supervision et espionné des politiciens de haut rang, y compris Juncker lui-même.

La commission parlementaire a accusé Juncker de ne pas avoir informé correctement la commission de contrôle traitant des abus dont sont responsables les services secrets, ou de l’avoir fait incomplètement. Malgré le fait que le SREL ait été coupable de violations flagrantes du Droit, Juncker a manqué de prendre des mesures disciplinaires contre son personnel. Il a seulement informé le procureur une fois que les délits en question furent tombés sous la prescription.

Dans un débat parlementaire véhément jeudi 11 juillet, Juncker, un Chrétien-démocrate, a nié toute responsabilité personnelle. Son partenaire social-démocrate dans la coalition gouvernementale s’est retourné contre lui et a soutenu le rapport d’enquête de la commission. Suite à cela, Juncker a dissous le gouvernement. On s’attend à ce qu’il se présente aux prochaines élections et brigue à nouveau le poste de premier ministre.

Juncker à été à la tête du gouvernement du Grand-Duché et de son demi-million d’habitants depuis 1995. Il est, dans toute l’Union européenne (UE), le premier ministre le plus longtemps en poste et il y joue un rôle important. De 2005 à 2013, il a été président de l’Eurogroupe. Il n’avait pas réussi cependant à obtenir la charge de président de l’UE en 2009 parce qu’il était considéré par Berlin et Paris comme un esprit trop indépendant. On a donc confié ce poste nouvellement créé au Belge Herman Van Rompuy. Les activité douteuses des services de renseignement luxembourgeois remontent à l’affaire des soit-disant poseurs de bombes des années 1980. Entre 1984 et 1986, vingt bombes ont explosé au Grand-Duché sans qu’aucune information n’apparaissent sur les motivations ou sur ceux qui en étaient responsables.

Ce n’est qu’à présent, trois décennies plus tard, qu’on a fait un procès à deux membres d’une unité d’élite de la gendarmerie luxembourgeoise. Ils sont accusés d’avoir posé les bombes afin de créer un climat de peur et d’obtenir par là des finances supplémentaires pour les forces de l’ordre. Les avocats de la défense des deux hommes insistent cependant pour dire que derrière les attentats il y avait les opérations Gladio ou le réseau “Stay-Behind”de l’OTAN.

Le réseau secret “Stay Behind” avait pour mission de commettre des actes de sabotage derrière les lignes dans le cas d’une invasion de la part de l’Union soviétique. En fait, cette organisation était truffée d’éléments d’extrême-droite et organisa une suite d’attentats terroristes dans plusieurs pays dans le but de provoquer un tournant politique à droite. La soi-disant ‘stratégie de la tension’ poursuivie par cette organisation en Italie, bien documentée, a entraîné la mort de dizaines de personnes.

De nombreux indices pointent vers une participation des forces de sécurité luxembourgeoises au réseau “Stay Behind” et vers le fait qu’elles furent le principal acteur des attentats à la bombe. Cela n’a cependant joué qu’un rôle secondaire dans les délibérations de la commission parlementaire ayant conduit à démission du gouvernement.

L’événement principal retenu par la commission a été une conversation entre Juncker et un petit cercle d’intimes avec le chef du SREL Marco Mille en janvier 2007. De toute évidence, un des sujets de cette conversation avait été l’implication d’un certain nombre de membres de la famille du Grand-Duc dans l’affaire des poseurs de bombes. De plus amples détails ne pas connus.

Mille est venu à cette réunion avec une montre spécialement conçue et a secrètement enregistré l’ensemble de la conversation. Juncker aurait découvert cet espionnage deux années plus tard seulement sans pour autant prendre de mesures disciplinaires à l’égard du chef du service de renseignement. Selon ses propres dires, il a toléré cet abus massif de confiance afin de ne pas éprouver les rapports avec les autres services de renseignement. Mille est resté à son poste jusqu’en 2010 pour devenir ensuite chef de la sécurité chez Siemens.

L’importance du scandale des services secrets luxembourgeois va bien au-delà les frontières du Grand-Duché. Il permet de jeter un regard sur le fonctionnement interne des services secrets qui sont tout sauf des “agences de renseignement” politiquement neutres à qui il incomberait de protéger la population du danger.

Si bien des choses restent obscures il est clair que le service de renseignement luxembourgeois a joué pendant de nombreuses années, dans les coulisses, un rôle actif dans la politique du pays. Il l’a fait en entretenant des liens étroits avec les services secrets des autres pays occidentaux et avec des forces politiques droitières. Il a fini par avoir pour Jean-Claude Juncker, une personnalité respectée de l’establishmenteuropéen, des conséquences funestes.

La menace émanant du système de surveillance et d’interception révélé par l’ancien employé des services secrets américains Edward Snowden devient, à travers ces faits, plus nette encore. L’énorme quantité de données collectées n’a rien à voir avec une “lutte contre le terrorisme”, mais sert au contraire à la persécution des dissidents politiques, à des manœuvres politiques et à des provocations dirigées avant tout contre la classe ouvrière.

Peter Schwarz

Article original, WSWS, publié le 12 juillet 2013

Via : Le gouvernement luxembourgeois démissionne dû à un scandale impliquant les services secrets | Mondialisation
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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 22:53

 

 

   
Pantrarna för upprustning av förorten The Panthers For Suburbs Regeneration Les Panthères pour la régénération de la banlieue Die Panther für die Aufrüstung der Vororte

 


Les Panthères pour la régénération de la banlieue

Homa Badpa 

Les Panthères pour la régénération de la banlieueest une organisation qui, depuis deux ans,  réalise des actions directes et des programmes sociaux dans les quartiers de Biskopsgården à Göteborg et de Lindängen à Malmö.

Homa Badpa est vice-présidente de l'association.

Murat Solmaz est responsable de la formation.


Le poète John Anyuru mène dans le cadre de l'association un projet d'écriture avec des jeunes.

 

Homa Badpa

Murat Solmaz  

Murat Solmaz

Traduit par Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي

 

Essayez de comprendre la main qui jette des pierres sur la police

 

"C'est une révolte". Plusieurs nuits de suite, des voitures ont brûlé à Husby, dans la banlieue de Stockholm. Aujourd'hui, le groupe d'écriture du mouvement des Panthères pour la régénération de la banlieue exprime son soutien aux jeunes de la banlieue de Stockholm et appelle à une action vigoureuse contre la violence policière. Photo: Per-Olof Sännäs

Nous écrivons d'abord et avant tout pour nos frères et sœurs de Megafonen [le Mégaphone, mouvement de jeunes de la banlieue de Stockholm, dont Husby. Leur devise :"Une banlieue unie jamais ne peut être vaincue", NdT]. Nous venons de nous parler au téléphone, et vous vous êtes interrompu-Es au milieu d'une phrase pour dire :" Y a encore une bagnole qui crame, on doit se casser".

Vous vous tenez au milieu de la tempête. Votre monde brûle. Et nous vous écrivons pour vous dire que nous savons ce que vous vivez, et que nous admirons la manière dont vous avez géré les événements des derniers jours.

Il ya quelques années des voitures ont brûlé dans notre quartier de Biskopsgården. Pendant ces nuits-là, la police fait ce qu'elle voulait, et le lendemain matin, les politiciens disaient ce qu'ils voulaient sur nous.

Vous savez bien : les épaves noircies, le verre brisé dans la rue: il semble si facile de condamner ça quand on le voit de l'extérieur. Et c'est ce qui est maintenant exigé de vous quand vous essayez de dire quelque chose sur la révolte: que vous n'expliquiez pas, mais que vous joigniez juste au chœur des condamnations, le chœur qui dit que c'est inexcusable de brûler une voiture, de briser une vitre. Mais quoi que vous disiez, ce ne sera jamais assez. Vous ne pourrez jamais dire et écrire suffisamment de fois ce que vous avez déjà clairement écrit et dit : que vous ne pensez pas que la violence est la bonne méthode pour changer la société.

Vous avez raison d'insister dans chacune de vos interventions sur les plateaux de télé et sur le ouèbe pour expliquer pourquoi ça brûle plutôt que de simplement condamner les jeunes. Celui qui se contente de condamner un acte sans l'expliquer condamne bien sûr aussi les sentiments et les expériences qui sont à l'origine de cet acte.

À ceux qui voient les événements de l'extérieur…

nous vous écrivons pour demander : pouvez- vous comprendre la main qui jette une pierre sur une voiture de police? Pouvez-vous essayer de comprendre?

Imaginez-vous d'avoir été comme enfant harcelé pour votre accent et votre apparence. L'exclusion ressentie. Les profs démotivés assis derrière leurs pupitres à gagner leurs salaires ridicules. Pour être populaire, tu allumes ta cigarette lorsque tu commences le collège. Tu te fais des copains pour garder les murs avec eux. C'est ce que tu vois qui te forme.

Il est difficile d'être fort s'il n'y a pas d'exemples à suivre autour de toi. Tu n'as peut-être pas le meilleur contact avec ta famille. Tu as peut-être perdu ta mère ou ton père pendant la guerre en Irak. Tu as peut-être perdu tes frères et sœurs pendant la guerre en Afghanistan. Ou tu as été blessé de guerre en Palestine.

Pendant toutes tes années d'adolescence, personne ne t'écoute. Personne vers qui te tourner. Tu essaies de construire ta vie quotidienne, mais il n'y a pas d'emploi. Tu cherches un emploi, mais Daniel Svensson a obtenu le poste avant toi chaque putain de fois. Tu perds espoir. Vous cherchez d'autres voies. Certains échouent sur les mauvaises pistes, d'autres s'en sortent.

Beaucoup de gens disent que tu dois combattre toi-même, mais ce n'est pas si facile. Tu as les porcs sur le dos tous les jours. L'espoir de s'en sortir disparaît. Autour de toi la beu circule. L'envie d'y goûter te démange. Est-ce que tu vas l'essayer ou faire marche arrière? La pression du groupe augmente, tu seras poussé à faire des choses que tu n'aurais peut-être jamais fait seul. Il y a un sentiment de no future. Tu es là avec une pierre dans la main. Tu es là avec ta vie dans la main. Est-ce que tu vas jeter ?

Mégaphone. Nous croyons que vous avez raison d'appeler les événements de cette semaine dans votre quartier une révolte de banlieue. Nous croyons qu'il est juste de souligner qu'il ne s'agit pas d'émeutes de jeunes ou de troubles apolitiques, mais justement d'une révolte, c'est-à-dire d'une réaction, comme vous l'écrivez dans votre dernier communiqué de presse: "Le chômage, les écoles déglinguées et le racisme structurel sont les causes sous-jacentes ce qui se passe aujourd'hui. "

Lorsque votre courage vacille, posez-vous cette question: si vous n'aviez pas été là, qu'est-ce qui serait alors arrivé durant cette semaine? Peut-être qu'un retraité aurait été tué par balle dans un appartement de banlieue sans que personne ne s'en soucie. Peut-être. Il y a une réponse: si vous n'aviez pas photographié le sac contenant  le corps qui a été emporté au milieu de la nuit, bien que la police ait affirmé que l'homme était mort à l'hôpital plusieurs heures plus tôt - peut-être alors personne n'aurait fait gaffe, et tout aurait continué  comme d'habitude.

Mais on a raison de se faire du souci quand quelqu'un meurt. On est en droit d'exiger que la police ne mente pas aux médias sur un cadavre.

Vous aviez raison d'organiser le rassemblement dont certains accusateurs disent maintenant  qu'il a été l'étincelle qui a allumé le feu de la révolte dans les banlieues.

Demandez-vous ceci : quel lien ont Hässelby ou Fittja [banlieues de Stockholm, NdT] - qui brûlent aussi en ces nuits d'été -  avec l'homme qui a été abattu dans un appartement à Husby? Aucun, peut-être. Quel lien aviez-vous, à Mégaphone, avec le mort? Il n'y avait aucun lien d'amitié ou familial. Mais il ya un lien entre tous les humains. Nous sommes en deuil quand quelqu'un meurt. Nous sommes solidaires les uns des autres. Nous vivons ensemble, dans la société.

Nous vous soutenons dans tous les sens. Nous savons que ça semble impossible de tenir la position où vous êtes, où vous expliquez plutôt que de condamner.

À Hammarkullen [banlieue du nord-est de Göteborg, NdT] la police montée est parfois sur la place. À Biskopsgården les caméras filment les cours intérieures. À Frölunda [quartier du sud-ouest de Göteborg, célèbre pour son club de hockey sur glace, Frölunda Indians, NdT], ce soir, circulent des informations sur une agitation – on murmure dans des conversations et des sms  que la révolte pourrait se propager à Göteborg, où nous nous coltinons les mêmes problèmes que vous à Stockholm: la militarisation des banlieues, le harcèlement policier, la régression sociale. L'été arrive, une année de plus. Les mobylettes vrombissent entre les maisons. Les banlieues débordent toujours de ce sentiment. Vous savez bien. Ce sentiment. Que personne n'écoute, que personne ne veut entendre ces histoires de flics racistes, de harcèlement, d'agressions. Qu'il faut peut-être que ça brûle pour que certaines voix se fassent entendre.

Maintenant, ça brûle. Nous sommes ici, ensemble. Les Panthères et Mégaphone.

Si nous n'existions pas, qui aurait pris la peine d'essayer de comprendre les ombres mouvantes qui se déplacent dans nos rues avec des pierres dans leurs mains? Ces ombres sont nées à l'hôpital suédois et ont été enregistrées auprès des autorités fiscales suédoises, elles sont allées dans des écoles suédoises, elles sont traîné dans des centres de loisirs suédois,  elles veulent travailler dans ce pays et payer des impôts et mourir ici, mais notre Premier ministre peut en faire des étrangers en disant que leurs actes sont le résultat de l'existence de «seuils culturels» - comme vous le savez à Mégaphone, c'est la seule explication qu'il a donné à la révolte de banlieue: il s'agit de jeunes hommes en colère qui doivent surmonter certains seuils culturels et entrer dans la société.

Nous n'avons pas la force d'expliquer à qui que ce soit à quel point cette déclaration est banale et raciste.

Les ombres se déplacent dans la nation.

À tous les politiciens de Suède ...

nous écrivons en revanche :
Vous êtes élus. Le peuple, c'est nous tous, ensemble. La police abuse de son pouvoir et nous voit, nous qui sommes sans uniforme, comme des déchets. C'est pourquoi nous les appelons les porcs. Simplement. Nous, on en a marre d'entendre le pouvoir dire quelques mots qui ne veulent rien dire du tout. Agissez au lieu de parler. Rendez-vous utiles. Établissez par exemple un organisme indépendant qui enquête sur la police.

C'est encore vous qui détenez le pouvoir dans vos mains, faites donc quelque chose pour aider les gens qui vous ont élus pour siéger et ramasser des millions sur vos comptes. Les salaires de merde des enseignants font qu'ils perdent espoir. Ils sont assis derrière leurs pupitres et s'en foutent. Et ainsi de suite. Cause et effet. Si vous insistez à réduire toutes les questions politiques à des questions de police, alors il va nous falloir tout simplement commencer à voter pour des flics au lieu de politiciens.

Une nouvelle partie de la société est morte dans cet appartement de Husby. C'est pour ça que ça brûle.

Mais ça, vous le savez déjà.

Et enfin. Pour tous les enfants de banlieue.

Toutes nos sœurs et frères. Restez calmes. Les médias vont bien sûr arrêter de produire leurs rapports quand çà se sera calmé dans vos quartiers. Ils vont plier bagage et disparaître pour cette fois-ci. Ils ne veulent pas entendre vos voix parler de la violence de la police, des mauvaises écoles, des maisons à rénover, des centres de loisirs désaffectés, de la discrimination. Ils veulent voir des voitures qui brûlent, des vitres brisées. Alors, quand la révolte sera terminée pour cette fois, vous devrez continuer à informer sur vos vies vous-mêmes.

Les médias vont salir vos quartiers et désinformer.
Exigez des rectificatifs.

Il ya une chose que nous pouvons apprendre. Nos voix comptent. Nous devons parler les uns avec les autres, si personne d'autre n'écoute.
Les Démocrates de Suède [parti d'extrême-droite, NdT] obtiendront peut-être quelques voix de plus, mais ne vous taisez jamais.  Nous ne resterons pas silencieux, nous allons parler, ensemble. S'ils cousent ensemble nos lèvres, vous ferez sauter les points avec vos voix.

Nos poches sont pauvres, mais nos yeux sont riches.
Tout le pouvoir au peuple.

Homa Badpa
Murat Solmaz

Les Panthères pour la régénération de la banlieue





Merci à Tlaxcala
Source: http://www.aftonbladet.se/kultur/article16832905.ab
Date de parution de l'article original: 24/05/2013
URL de cette page: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=9757

 
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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 14:24

 

Le passage au crible de sélection des populations se poursuit de par le monde avec une criminalisations des victimes des crises et des marginaux.

En Hongrie, les victimes de la crise financière sont traitées comme des délinquants

par Krisztina Keresztély

Pris dans la tourmente de la crise financière, confronté à l’appauvrissement et au surendettement massif de centaines de milliers de familles incapables de rembourser leurs emprunts, le gouvernement ultra-conservateur hongrois choisit de criminaliser les sans-abris et de sélectionner les candidats à un logement social selon des critères moraux. Bienvenue dans l’autre laboratoire européen de la crise.

Quatre modifications de Constitution... en un peu plus d’un an ! La coalition de droite au pouvoir en Hongrie ne lésine pas sur les jongleries institutionnelles pour renforcer le caractère ultra-conservateur de l’État, forgé avec sa « loi fondamentale », la nouvelle constitution, mise en œuvre depuis janvier 2012. Cette fois, avec cette 4ème version, en vigueur depuis le 1er avril 2013, il s’agit, notamment, de criminaliser les sans-abris. Le nouveau texte donne la compétence aux collectivités locales de « qualifier la demeure permanente des personnes sur les espaces publics comme étant non-conforme à la loi pour des raisons de l’ordre public, de la sécurité publique, de la santé publique et de la sauvegarde des valeurs culturelles ». Devenir sans-abri et n’avoir d’autre choix que de demeurer dans l’espace public est donc un crime, susceptible d’être puni.

La Cour constitutionnelle hongroise s’était pourtant opposée à une telle loi à l’automne. Celle-ci prévoyait une amende pouvant s’élever à 500 euros, soit plus que le salaire minimum (300 euros), pour les sans-abris. « De par cette loi qualifiant de crime la demeure permanente d’une personne dans la rue, ce sont en effet les sans-abris mêmes que le législateur a qualifiés de criminels. Or, pour les sans-abris, vivre dans la rue ou dans les espaces publics est une situation de crise extrêmement grave, résultant des contraintes de nature différente et, seulement dans des cas très rares, des choix volontaires et bien réfléchis. (…) Le fait de vivre sur l’espace public ne heurte pas en soi les droits d’autrui, et ne menace ni l’utilisation de l’espace public ni l’ordre public. (…) Le sans-abrisme est un problème social, qui doit être traité par l’État à travers des dispositifs et des actions de la politique sociale et de la ville et non pas à travers des contraventions », expliquait dans sa décision, la Cour constitutionnelle. Qu’importe ! Le crime de « sans abrisme » est désormais inscrit dans la Constitution.

10% de la population fortement endettée

Cette 4ème modification constitutionnelle a provoqué l’indignation, en Hongrie comme dans plusieurs grandes villes européennes, et la protestation de la Fédération européenne des associations travaillant avec les sans-abris, qui regroupe en France des organisations comme Emmaüs, le Samu social ou le Secours catholique (Lire ici). Si être obligé de dormir dans des espaces publiques devient un délit, les autorités locales ne sont soumises à aucune contrainte en matière de politique sociale pour héberger ceux qui ont perdu leur domicile. L’article 8 de la Constitution déclare seulement que « l’État et les collectivités locales facilitent la mise en place des conditions humaines de l’accueil des sans-abris ».

Les sans-abris risquent bien, pourtant, de se multiplier. Se loger devient de plus en plus difficile dans un pays dans la tourmente de la crise financière. L’endettement et l’appauvrissement des ménages sont des plus inquiétants. Un million de Hongrois, soit 10% de la population, sont directement concernés par des prêts immobiliers sur la base de devise étrangère, en particulier le franc suisse, qui donnait accès à des taux d’intérêts moins élevés. Or la monnaie hongroise (le Forint) a été fortement dévaluée en 2008 [1] Résultat : dettes et intérêts ont augmenté. Deux ans plus tard, pour un emprunt immobilier sur quatre, la valeur de la dette a dépassé la valeur de l’habitat servant de base au montant du prêt, selon la Banque nationale hongroise. 90 000 ménages sont ainsi en situation de « prêts problématiques », dans l’incapacité pendant plus de trois mois d’honorer le remboursement du crédit.

Privatisation massive des logements sociaux

En parallèle, les Hongrois ont de plus en plus de mal à s’acquitter des diverses charges liées au logement : services communaux, loyers, dépenses des copropriétés, factures énergétiques... Entre 2003 et 2009, le nombre des arriérés de payement des factures d’électricité aurait augmenté de 150%, et celui des factures de gaz, de 700% ! Selon le gouvernement, 100 000 ménages ont été coupés des services de gaz, l’été dernier, en raison d’accumulation de factures impayées. Soit près de 3% de la population ! [2]. Ces charges liées à l’habitat représentent en moyenne 25,5% des revenus des ménages hongrois en 2011 (en France, c’est 17,8%). Une famille sur quatre a contracté des dettes liées à ces dépenses quotidiennes (factures ou loyers impayés, crédits non remboursés). Une proportion deux fois plus importante que la moyenne européenne et 2,5 fois plus élevée que la moyenne française [3].

Suite à la privatisation du parc de logement, entamée dès la transition politique de 1989, les ménages aux moyens modestes ne parviennent plus à se loger convenablement. En 2011, le parc du logement public locatif constitue 3% du total du parc des logements hongrois, principalement à Budapest (en France, environ 40% des locataires sont logés dans le parc de logement social). La qualité des logements publics est aussi en dégradation permanente : un cinquième d’entre eux est actuellement sans confort, et presque la moitié ne compte qu’une pièce. Il n’y a pourtant pas de pénurie de logements en Hongrie. Selon les résultats les plus récents du recensement de 2011, le nombre des logements vacants s’élève à 450 000, dont 13 000 dans le parc public. Cela signifie qu’un dixième du parc public reste vacant, malgré le nombre croissant des sans-abris !

Tous propriétaires, ou tous à la rue ?

Comment expliquer cette aberrante politique ? « Les autorités locales cherchent à se débarrasser des logements publics de mauvaise qualité au lieu de les rénover et de les remettre en location : ces logements sont laissés à l’abandon en attendant que quelqu’un les achète, même à un prix bas », analyse le collectif « La ville est pour tous » (« A város mindenkié », AVM). Cette stratégie permet de chasser les pauvres des centres des agglomérations et de libérer leurs logements pour pouvoir les revendre. Dans le 8ème arrondissement de Budapest, le plus touché par la pauvreté et la crise de logement depuis quatre ans, 1 400 demandes ont été enregistrées pour... 9 logements sociaux mis en location. Mais selon AVM, l’arrondissement compterait 300 logements publics vacants.

Car depuis 1990, ce sont les collectivités locales qui ont récupéré la gestion du parc de logement public. La loi sur l’habitat de 1993 a offert la possibilité aux occupants des logements publics de racheter leur appartement à un prix bien au-dessous de celui du marché. Les revenus modestes n’ont donc pas été en mesure de « profiter » de cette privatisation massive en acquérant leur logement. Les disparités spatiales se sont creusées. Ce sont les communes et les arrondissements [4] les plus pauvres disposant d’un patrimoine dégradé habité par une population défavorisée, qui ont le plus souffert des désavantages de cette privatisation accélérée. En parallèle, l’État central s’est pratiquement retiré des politiques de l’habitat. Il n’existe pas de stratégie de l’habitat. La politique de logement n’a jamais été représentée au niveau ministériel, et est restée soumise au lobbying peu transparent des divers acteurs concernés.

Des pavillons pour les bons pauvres

Plusieurs programmes ont cependant été mis en place par l’État. Face à l’ampleur de l’endettement, un fonds national de gestion immobilière a été lancé. Objectif : racheter certains logements avant qu’ils soient confisqués par les banques et les louer à leurs anciens propriétaires. Mais que se passera-t-il, par exemple, si les familles soutenues par le programme s’endettent, cette fois en raison des factures impayées, et doivent quitter les logements dans le délai de trois mois prévu par le programme en cas de retards de paiement des charges ? Que fera l’État avec ce patrimoine dégradé, dont une grande partie risque ainsi d’être abandonnée par leurs locataires – les anciens propriétaires - et qui, par ailleurs se concentrent majoritairement dans les territoires les plus touchés par les problèmes sociaux ?

D’autre part, le gouvernement hongrois a initié la construction d’un site de pavillons locatifs pour loger des familles expulsées. Un premier site a été choisi en lointaine périphérie de Budapest (près de la ville d’Ócsa), destiné à accueillir 60 familles. Un futur quartier qui ne bénéficie d’aucune infrastructure collective : pas de transport public, ni d’équipements scolaire ou de santé... Ce qui n’empêche pas la spéculation immobilière : le prix du terrain et les coûts de construction ont finalement atteint un niveau très élevé : 1659 euros/m2, soit à peu près équivalant au coût moyen de la construction neuve en France !

Dresser le profil du pauvre méritant

Ce n’est pas l’État qui sélectionne les candidats, mais une organisation caritative, le service hospitalier de l’ordre de Malte (un service particulièrement actif dans les actions de secours aux sans-abris). Les critères de sélection sont sévères : les candidats doivent non seulement prouver leur capacité à payer les loyers, mais démontrer leur aptitude à pouvoir s’intégrer dans la future communauté. Les relations familiales et amicales des candidats sont autant examinées que leur état d’esprit, afin de pourvoir estimer s’ils sont prêts à « commencer une nouvelle vie » sur le nouveau site... Une sélection autant sociale que morale. Fin mars, à l’issue du premier appel à candidatures, seulement 20 familles ont été sélectionnées parmi les 588 candidats. Les pauvres « méritant » d’être logés ne sont pas si nombreux... Et ceux qui restent, jugés inaptes à « commencer une nouvelle vie », seront criminalisés.

Les spécificités de ce quartier pavillonnaire conduiront probablement à un isolement presque complet de ses habitants. Vu le nombre relativement restreint des candidats et encore plus restreint des familles sélectionnées, la question sur l’avenir de ce site se pose. Si le projet original est abandonné, ce site court le risque de se transformer en un futur ghetto accueillant les très pauvres poussés en dehors de la capitale par certaines opérations de renouvellement urbain.

Émergence de mouvements de gauche

Dans ce contexte, quel rôle joue la société civile hongroise ? Les associations disposant de la capacité financière pour lancer des programmes d’accueil est limitée. La majorité de ces programmes est liée à des organismes religieux : le service de l’ordre de Malte, les églises baptiste et évangélique. Le collectif « La ville est pour tous » (AVM) [5], créé en 2009, propose cependant une autre approche de la solidarité avec les sans-abris et de la lutte pour le droit au logement, sans les critères moraux appliqués par les organisations religieuses hongroises. Les activistes du mouvement sont en grande partie issus de divers milieux des sans-abris, et sont accompagnés par des activistes-experts. Très actif dans la mise en place de mobilisations contre les expulsions et les discriminations, AVM dispense également des aides juridiques et mène des investigations.

Plusieurs organisations travaillent également à la rédaction d’une proposition de loi pour mettre en place un système d’agences immobilières à vocation sociale en Hongrie [6]. Face à un gouvernement ultra-conservateur, criminalisant les pauvres, et à la crise qui s’aggrave en Hongrie, l’émergence de ces mouvements illustre l’engagement de plus en plus fort et visible d’un milieu professionnel et associatif, en majorité de gauche, sur la question du droit au logement.

Krisztina Keresztély / Aitec

Photo : source

Notes

[1De 67% par rapport au franc Suisse, de 28% par rapport à l’euro.

[2En 2011, on comptait 3,8 millions de ménages en Hongrie. 179 000 ménages ont des arriérés de plus d’un an du paiement de leur consommation de gaz, 286 000 ménages de celle de l’électricité, et 42 000 du chauffage communal, selon un communiqué ministériel de mi-2012.

[3Selon Eurostat 2011.

[4A Budapest, les 23 arrondissements sont des collectivités locales autonomes, leur statut est donc équivalant à celui des communes.

[5membre de la FEANTSA et partenaire de l’Aitec en France.

[6L’initiative est lancée par l’association « Habitat for Humanity » en collaboration avec un bureau d’études européen « Metropolitan Research Institute ». L’initiative est financée par l’Open Society Institute de la Fondation Soros.

Source :
En Hongrie, les victimes de la crise financière sont traitées comme des délinquants - Criminalisation des pauvres - Basta !

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 20:49

 

 

Le Livre blanc de la défense français planifie une escalade des guerres et des conflits entre les grandes puissances

 

France: Le président Hollande rencontre l’« opposition » syrienne soutenue par les Etats-Unis
(On notera la fusion des drapeaux français et "européen". Anne)

Le gouvernement français du Parti socialiste (PS) a publié le 29 avril son Livre blanc sur la stratégie militaire. Après son élection, il y a un an, le président François Hollande avait mis en place une commission pour l’élaboration d’un nouveau Livre blanc tenant compte des changements intervenus dans la situation mondiale depuis la publication en 2008 du précédent Livre blanc sur la défense français.

En examinant le Livre blanc de 2008 (Voir : « Livre blanc sur la Défense : La bourgeoisie française se prépare à la guerre »), le WSWS avait noté que la classe dirigeante française était en train de préparer un tournant vers la guerre afin de résoudre les contradictions qui accablent l’impérialisme mondial. Cette analyse a été confirmée dans les cinq années qui ont suivi et qui ont connu une explosion de l’agression impérialiste française après le déclenchement de la crise économique de 2008 et les luttes de classe révolutionnaires de la classe ouvrière en Egypte en 2011. En l’espace de deux ans, la France a mené des guerres en Libye, en Côte d’Ivoire et actuellement au Mali et en Syrie.

L’actuel Livre blanc présente des projets non seulement pour continuer mais pour intensifier massivement l’agression de l’armée française outre-mer. Il précise : « L’évolution du contexte stratégique pourrait amener notre pays à devoir prendre l’initiative d’opérations, ou à assumer, plus souvent que par le passé, une part substantielle des responsabilité impliquées par la conduite de l’action militaire. »

Le Livre blanc contient une liste incroyablement longue de cibles ou de cibles potentielles pour une agression militaire française. Il traite de la possibilité de nouvelles guerres en Afrique, de déploiements au Moyen-Orient et en Asie en vue de possibles conflits avec l’Iran et la Chine et de déploiements plus vastes des forces nucléaires françaises.

L’adoption du Livre blanc par le gouvernement PS et la réaction suscitée dans les médias sont les symptômes d’une classe dirigeante qui a totalement perdu la tête. Des articles parus dans les médias français ont critiqué le Livre blanc non pas parce qu’il présente un programme militariste mégalomane mais parce qu’il n’arme pas suffisamment la France pour une poursuite efficace de ces conflits.

Le Livre blanc planifie un gel des dépenses militaires à 31,4 milliards d’euros par an. Ceci entraînerait la suppression de 24.000 emplois dans l’armée entre 2014 et 2019 et une réduction du nombre de soldats pouvant être déployés outre-mer, des 30.000 actuels à 15.000.

Mais plusieurs analystes militaires ont minimisé les réductions proposées, en insistant pour dire qu’elles seraient invalidées et que d’autres réductions des dépenses seraient nécessaires pour payer la guerre. Jean-Dominique Merchet, a dit, « tous les fondamentaux seront maintenus… Il ne faut pas oublier que si le contexte géopolitique change radicalement au cours des trois ou quatre prochaines années, on ferait autrement. On sacrifierait autre chose pour avoir la capacité d’intervenir plus massivement. »

En fait, les conflits envisagés dans le Livre blanc ne pourraient être financés que par des attaques dévastatrices contre le niveau de vie de la classe ouvrière, dans une situation où l’économie européenne est déjà en train de se désagréger sous l’impact de mesures d’austérité brutales. On est en train de créer les conditions d’une opposition profonde et politiquement explosive, au sein de la classe ouvrière, contre la politique belliqueuse et d’austérité unanimement soutenue par l’establishment politique.

Le Livre blanc énumère la Méditerranée, l’Afrique du Nord, le Sahel, le Golfe persique et l’Océan indien comme les arènes d’une intervention française. La France projette de maintenir quatre bases en Afrique. Le Livre blanc souligne aussi le caractère crucial de la Mer de Chine du Sud, où les Etats-Unis ont attisé des confrontations entre la Chine et d’autres pays de la région, et des intérêts français plus larges en Asie de l’Est.

Christophe Guilloteau, député conservateur qui a contribué à la rédaction du Livre blanc a dit que la guerre de la France au Mali garantissait que l’Afrique resterait une priorité en matière de défense pour la France. Au micro de Radio-France International, il a dit que depuis la guerre au Mali « certains qui considéraient qu’on devait désengager encore plus au-delà l’Afrique, se sont aperçus que ce n’était pas une bonne idée. Si nous n’avions pas eu des forces pré-positionnées et au Tchad, et surtout en Côte d’Ivoire avec l’opération Licorne, on n’aurait pas pu répondre à l’appel des Maliens avec autant de rapidité. »

Paul Melly, membre associé du programme Afrique du groupe de pression Chatham House a expliqué : « Si ce modèle [d’une intervention au Mali] marche, c’est un modèle qui pourrait être étendu plus largement. Et donc le Mali est en quelque sorte un banc d’essai. »

Le Livre blanc confirme l’alignement de la France sur Washington conformément au prédécesseur conservateur de Hollande, Nicolas Sarkozy. Sous Sarkozy, la France avait réintégré en 2009 les structures militaires de l’OTAN avant de discuter en 2010 d’une éventuelle alliance militaire avec la Grande-Bretagne, proche allié des Etats-Unis, et de mener à partir de 2011 une série de guerres menées par les Etats-Unis.

Le Livre blanc soutient la poussée de la guerre contre l’Iran, en accusant sans preuve l’Iran de développer des armes nucléaires : « le Golfe Arabo-Persique revêt une importance stratégique particulière. Cette zone, où la course de l’Iran à des capacités nucléaires militaires engendre un risque de prolifération. »

Le Livre blanc plaide pour que la France augmente son influence dans la région en travaillant étroitement avec les Etats-Unis et leurs intermédiaires dans la région. Il fait remarquer que « la France y a renforcé sa présence et sa coopération de défense » avec les Emirats arabes unis (EAU), le Koweït et le Qatar, dont la construction d’une base militaire à Abou Dhabi, capitale des EAU.

En Asie, le Livre blanc fait l’éloge du « pivot vers l’Asie » des Etats-Unis qui vise à contenir la Chine et qui a accru les tensions entre Washington et Beijing. Tout comme Washington, Paris considère l’influence grandissante de la Chine comme une menace à ses intérêts géostratégiques, notamment en Afrique.

Il dit que « l’équilibre de l’Asie orientale a été modifié en profondeur par la montée en puissance de la Chine… Le renforcement de la présence militaire américaine dans la région peut contribuer à la maîtrise des tensions en Asie. »

En fait, le « pivot vers l’Asie » a énormément accru les tensions en Asie, faisant planer le mois dernier une importante menace de guerre sur la Corée du Nord. Le Livre blanc montre clairement que la France chercherait à se joindre à un conflit régional majeur en promettant que la France « en cas de crise ouverte, apporterait, aux côtés de ses alliés, une contribution politique et militaire. »

Le document recommande de maintenir l’armement nucléaire français, tel les programmes SN3G de sous-marin et de missile M51 qui coûtent près de 3,5 milliards d’euros (4,6 milliards de dollars) par an. Alors que le Livre blanc affirme que le programme d’armement nucléaire de la France est « strictement défensif, » il ajoute, « Certains des moyens des forces nucléaires peuvent être utilisés pour les opérations conventionnelles sur décision du Président de la République. »

L’élimination des barrières entre forces nucléaires et forces conventionnelles est une nouvelle étape vers l’utilisation de l’arme nucléaire, une menace qui a déjà été soulevée par des responsables français. En 2006, le président de l’époque Jacques Chirac avait annoncé que la France pourrait lancer des frappes nucléaires contre des terroristes, en cas de menaces à l’égard de « nos approvisionnements stratégiques et la défense de pays alliés. » (Voir : «France: Le président Chirac brandit la menace de représailles nucléaires en cas d’attaques terroristes »)

Jean-Luc Mélenchon, dirigeant du Front de Gauche a dénoncé les coupes dans les dépenses de la défense énoncées dans le Livre blanc. Il a dénoncé l’« austérité » et l’alliance américaine (l’atlantisme) comme étant « deux dangers mortels pour la souveraineté et l’indépendance de la France » – en lançant un appel réactionnaire et anti-américain, alors même qu’il a soutenu avec enthousiasme toutes les guerres menées par Paris en collaboration avec Washington, que ce soit la guerre de la Libye ou les guerres actuelles au Mali et en Syrie.

Les commentaires pro-guerre de Mélenchon reflètent le gouffre qui sépare la classe dominante et les couches aisées de pseudo-gauche représentées par le Front de Gauche, de la classe des travailleurs. Terrifiées par les luttes qui couvent entre les travailleurs et le programme social et militaire réactionnaire de Hollande, elles exigent que de plus en plus de ressources soient injectées dans la machine de guerre.

Kumaran Ira et Alex Lantier

Article original, WSWS, paru le 3 mai 2013

 

Source : Le Livre blanc de la défense français planifie une escalade des guerres et des conflits entre les grandes puissances | Mondialisation

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3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 18:45

2013-04-25

Nouveau rapport :

 

 

La concentration et l’accaparement des terres n’adviennent pas seulement dans les pays en développement ; en effet, ces deux phénomènes ont aussi cours en Europe aujourd’hui. Un nouveau rapport du réseau Coordination Européenne Via Campesina et Hands off the Land montre que l’accaparement des terres et l’accès à la terre sont, aujourd’hui en Europe, des questions cruciales, et révèle aussi les implications variées que peuvent avoir le régime des subventions et les autres mesures de la politique agricole commune (PAC) .
 
Ce rapport, impliquant 25 auteurs originaires de 11 pays différents, intitulé « La concentration et l’accaparement des terres et les luttes paysannes en Europe » révèle le scandale tenu secret, à savoir que seulement 3% des propriétaires terriens sont arrivés à contrôler la moitié des terres cultivables. Cette concentration massive de la propriété et des richesses foncières est comparable à celle ayant cours au Brésil, en Colombie ou aux Philippines.
 
Certains de ces processus de concentration croissante des terres ne sont pas nouveaux, bien qu’ils aient, ces dernières décennies, surtout pris de l’ampleur dans les pays d’Europe de l’Est. Beaucoup de compagnies européennes, de même que des nouveaux acteurs, y compris les compagnies chinoises et les Hedge Funds du Moyen-Orient, sont liés à des filières mondiales de plus en plus concentrées , tous cherchant à profiter de la spéculation grandissante sur les produits agricoles de base.
 
Le rapport de l’étude de cas approfondie observe les tendances à une forte concentration des terres en Espagne, en Allemagne, en Italie, en France et en Autriche, il fait aussi état de différentes formes d’accaparement des terres en Hongrie, en Roumanie, en Bulgarie, en Serbie et en Ukraine. Tout comme dans le cas de situations analogues en Éthiopie, au Cambodge, ou au Paraguay, beaucoup de ces transactions foncières à grande échelle sont réalisées de manière secrète et non transparente.
 
Le rapport révèle que l’un des moteurs principaux de la concentration et de l’accaparement des terres en Europe sont les subventions versées dans le cadre de la politique agricole commune ; celles-ci favorisent explicitement les grandes exploitations, marginalisent les petites fermes et bloquent l’installation d’agriculteurs potentiels. En Espagne, par exemple, en 2009, 75% des subventions ont été touchées par 16 % des plus grands producteurs.
 
Les autres domaines jouant un rôle clé dans l’accaparement des terres sont l’industrie extractive, l’extension urbaine, les intérêts immobiliers, les enclaves touristiques, et autres entreprises commerciales.
 
Le prof. Dr. Jan Douwe van der Ploeg, de l’université de Wageningen, membre de l’équipe de recherche, dit : « Il s’agit d’une dynamique de concentration et d’accaparement progressif des terres sans précédent. Cela a fait empirer la situation existante, à savoir que de nombreux jeunes voudraient pouvoir rester pauysan(ne)s ou s’installer en agriculture mais ne peuvent ni se maintenir sur les terres ni y accéder. C’était déjà, par le passé un problème important, mais cela n’a fait qu’empirer. Les subventions actuelles, accordées et planifiées par la Politique Agricole Commune, sont susceptibles de renforcer les obstacles à un accès plus démocratique à la terre et à l’installation des jeunes. L’accès à la terre est une des conditions primordiales pour parvenir à la souveraineté alimentaire en Europe. En effet, aujourd’hui, les trois problèmes les plus préoccupants en ce qui concerne le foncier en Europe, sont ceux relatifs à la concentration et l’accaparement des terres , et à l’impossibilité, pour les jeunes, de se maintenir ou d’accéder à la terre afin de pratiquer une agriculture paysanne. Leur caractère interdépendant et trilatéral rend ces problèmes relativement similaires à ceux que l’on rencontre actuellement en Afrique, en Amérique Latine et en Asie.
 
Ce rapport montre que la concentration et l’accaparement des terres ne vont pas sans susciter d’opposition, mais, au contraire, inspirent une vague de résistance massive. Cette année, la concentration et l’accaparement des terres sont au centre de cette journée des luttes paysannes. L’étude présente le cas de la communauté de Narbolia, en Sardaigne, qui se mobilise contre l’utilisation de terres agricoles de première qualité pour d’immenses projets d’implantation de serres solaires, et le cas de l’opposition au projet d’aéroport à Notre Dames des Landes, à Nantes, en France.
 
Il y a encore beaucoup d’autre cas d’occupation collective de terres, reflétant les actions de beaucoup de mouvements sociaux du Sud. Le rapport souligne le cas du « SOC », en Andalousie, où des paysans sans terres occupent collectivement la terre et la cultivent selon des méthodes agroécologiques, et de SoLiLA, à Vienne, où des jeunes gens se retrouvent afin de « squatter » des terres urbaines fertiles pour pratiquer une agriculture soutenue par la communauté et un jardinage urbain destiné à la production de nourriture, tout en évitant que ces terres ne soient transformées pour un usage commercial.
 
Jeanne Verlinden, de la Coordination Européenne Via Campesina (ECVC), nous dit que cette étude nous montre ceci : « La terre doit être à nouveau considérée comme un bien public. Nous devons réduire la marchandisation des terres et promouvoir la gestion publique de cette ressource commune de laquelle nous dépendons tous. La priorité devrait être donnée à une utilisation par des petits paysan(ne)s, pour une agriculture paysanne et pour la production de nourriture, plutôt qu’à un transfert à des intérêts commerciaux privés qui cherchent des terres pour la spéculation, accentuant ainsi la concentration croissante des richesses. L’accès à la terre devrait être donné à ceux et celles qui la travaillent. »
 
Télécharger ici le résumé du rapport en français ou le rapport complet en anglais.



http://alainet.org/active/63577
La concentration et l’accaparement des terres prennent en Europe un caractère inquiétant - América Latina en Movimiento

 

A lire aussi un article qui décrit (entre autre) les opérations de mainmise sur le patrimoine terrien de la Grèce, un sombre aperçu d'un pillage et d'une privatisation systèmatique et totale du bien commun, restriction des espaces de liberté qui nous enferme de l'intérieur, la société comme prison :


Austérité et destruction de la nature : l’exemple grec. | Mondialisation

 

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1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 21:55

 

 

LA LONGUE MARCHE DE TRAHISON NATIONALE DES MARIONNETTES US
ET L’ERRANCE STRATEGIQUE DES PARTISANS D’UNE FRANCE LIBRE, REPUBLICAINE ET SOCIALE 
par Claude Beaulieu

 

mardi 23 avril 2013,

 

par Comité Valmy

Pendant la guerre patriotique et antinazie de notre peuple, les dirigeants étasuniens se sont ingérés en permanence, dans la politique de la France résistante. Ils ont souhaité écarter De Gaulle, empécher l’alliance des gaullistes et des communistes, notamment à travers le Conseil National de la Résistance, dont ils ne voulaient pas. -Ils ont d’ailleurs pu obtenir que le CNR et son programme ne survivent pas à la Libération.

 

En effet, même si des réformes importantes inspirées de son programme furent appliquées, le CNR, l’élan politique, l’esprit de Résistance et le chemin qu’ils traçaient, furent écartés- L’hostilité stratégique américaine envers Jean Moulin et sa mission unificatrice était telle, que l’on peut envisager sans extravagance, l’hypothèse que les dirigeants des USA aient joué un rôle décisif, dans la trahison qui a conduit à la mort de celui-ci.

 

Ce qui est certain, c’est que les dirigeants étasuniens ont organisé en France pendant les années de guerre, une cinquième colonne de politiciens à leur service : les futurs fédéralistes euro-atlantistes. Ceux-ci, depuis la Libération et en dehors des parenthèses gaullistes, depuis plus de 60 ans, ont accaparé l’essentiel du pouvoir politique dans notre pays. Aujourd’hui encore, cette réalité perdure.

 

Voir en ligne : Comment l’Ouest fut conquis - Frances Stonor Saunders — Who Paid the Piper ?

Comment en est-on arrivé là ? A Sarkozy et à son culte de la personnalité omniprésent, à un pouvoir personnel en apparence tout puissant mais en réalité, à un Président de la République disposant certes contre la France et son peuple d’une immense capacité de nuire, tout en étant cependant vassalisé et sous contrôle, enserré dans le carcan euro-atlantiste.

Contribuer au décryptage de l’engrenage politique qui, depuis la Résistance, a conduit à l’actuelle situation d’échec du peuple laborieux, des forces réellement progressistes et anti-impérialistes, attachées à la souveraineté populaire et nationale, à la République et à la démocratie , impose quelques rappels historiques, nécessairement limités.

Dès le 6 juin 1942, dans une note accompagnant des documents et envoyée à Molotov par l’intermédiaire de l’Ambassadeur d’URSS à Londres, de Gaulle démontre que la priorité du combat antinazi ne l’empêche pas de percevoir très tôt, le danger que la politique concurrente d’hégémonie mondiale des Etats Unis, représente déjà pour l’indépendance, la souveraineté de la France et pour la paix dans le monde :

« L’impérialisme américain se manifeste sous des formes multiples et diverses. Certains de ses représentants raisonnent en terme de domination des USA sur le monde occidental… D’autres représentants, tenant de l’impérialisme économique, désirent que les USA instaurent un mode de vie pour le monde entier, qu’ils contrôlent et gèrent partout les ressources et le commerce ».

En mai 1942, en réaction à l’occupation britannique de Madagascar qui s’est faite à son insu, de Gaulle reçoit Bogomolov puis rencontre Molotov à Londres. Celui-ci l’assure du soutien de l’URSS dans cette épreuve. Le Général renforce, en accord avec Molotov, le partenariat stratégique franco-soviétique. La constitution de l’escadrille Normandie Niémen, élément symbolique de cette coopération, est accélérée à cette occasion.

En 1942 encore, le Front National est créé par les communistes et les FTP qui, par leur patriotisme et leur osmose avec la classe ouvrière, « restée seule dans son ensemble, fidèle à la France profanée » ( François Mauriac), ont conquis une position forte parmi les forces essentielles de la Résistance intérieure.

Fernand Grenier, ex-député communiste démobilisé en août 1940, a immédiatement repris ses activités militantes. Il est arrêté dés le 5 octobre et parviendra à s’évader du camp de Châteaubriant en juin 1941.

Jacques Duclos le charge courant 1942, pour le Comité Cental clandestin du PCF, d’établir des relations avec les formations de la Résistance non communiste, et notamment avec les gaullistes. Fernand Grenier et Rémy arrivent à Londres, le 11 janvier 1943 où Grenier va rencontrer le Général de Gaulle. Il est porteur d’une lettre du Comité Central donnant « l’adhésion du PCF à la France Combattante pour la libération de la France » et, d’une seconde lettre signée Charles Tillon au nom des FTP.

L’objectif du Parti Communiste, souligne Fernand Grenier, est de contribuer à l’unification de la Résistance. Le PCF et la CGT participeront à la création sous l’impulsion de Jean Moulin, du Conseil National de la Résistance, le 27 mai 1943.

Le 10 décembre 1944, après que De Gaulle et Staline aient eu à Moscou, des entretiens politiques, un traité franco-soviétique d’alliance et d’assistance mutuelle est signé par Molotov et Georges Bidault « dans le but d’éliminer toute menace de l’Allemagne et de faire obstacle à toute initiative de nature à rendre possible une nouvelle tentative d’agression de sa part ».

Il est prévu que l’Allemagne de l’Ouest aurait la capacité de reconstituer rapidement ses forces et sa capacité de nuisance, le traité devra donc être reconduit 20 ans plus tard. Si ce traité est clairement orienté contre la traditionnelle volonté d’hégémonie allemande, il est probable que de Gaulle y ait également vu un élément d’équilibre par rapport à l’impérialisme américain, sorti seul renforcé de la guerre.

L’alliance franco-soviétique, qui s’était déjà exprimée à travers l’envoi sur le front de l’Est de l’escadrille Normandie- Niémen, ne résistera pas à la promotion de la guerre froide symbolisée, avant la lettre, par les bombardements atomiques américains d’Hiroshima et de Nagasaki.

Les vainqueurs des nazis refusent aux Allemands de l’Ouest un Etat unitaire et lui imposent un système fédéral. Les américains jouent un rôle moteur dans cette décision qui renforcera les partisans d’un fédéralisme mondialisé, contre les Etats Nations.

Depuis, l’Allemagne utilise ce fédéralisme, qui était censé l’affaiblir, pour construire méthodiquement sa domination sur l’Europe fédérale des Länder, atlantiste et néo-libérale, qu’elle entend imposer aux peuples de notre continent. Dans cette démarche historique, liée à la mondialisation, elle est aussi secondairement, rivale des Etats-Unis.

Formé le 13 novembre 1945, le deuxième gouvernement de Gaulle comprend quatre ministres communistes. Deux participaient déjà au GPRF à Alger. Celui-ci avait dû imposer aux américains sa souveraineté sur les territoires à libérer. En effet, Roosevelt et Churchill craignaient l’union du peuple de France.

Les Américains, comme de Gaulle l’avait vu dès 1942, entendaient tout comme aujourd’hui gouverner la planète. Ils redoutaient que l’alliance patriotique, républicaine et progressiste que représentait le Conseil National de la Résistance perdure après la libération et se traduise politiquement par une sorte de compromis historique.

Ils tentèrent d’installer le Général Giraud, leur allié, à la tête du CFLN et préparèrent la mise en place en France de L’AMGOT, un gouvernement militaire américain d’occupation. La souveraineté et l’indépendance de la France ne devaient pas être rétablies, tandis qu’une monnaie supranationale, précurseur de l’Euro, serait imposée aux Français, dans une perspective euro- atlantique en gestation.

Le CNR adopte le 15 mars 1944 son Programme, plateforme politique clairvoyante et réaliste, pour la France libérée. Ce texte affirme que la « mission de combat (de la Résistance) ne doit pas prendre fin à la Libération ». C’est un programme républicain, d’indépendance nationale, de rénovation et de démocratie sociales, prévoyant une planification économique, des nationalisations, (celle des banques en particulier), la Sécurité Sociale, une presse libérée du pouvoir de la finance …

Photographie : 1945, avec Charles de Gaulle sur les Champs Elysées, le résistant communiste Georges Marrane.

 

Les acquis sociaux importants de la libération découlent pour l’essentiel de l’application de ce programme qui aurait dû servir de fondation à un vaste front uni majoritaire. Les bases objectives pour ce rassemblement existaient, en contradiction avec la politique des blocs que tramaient les dirigeants américains et leurs alliés ou agents, et qui allait se traduire par l’application du Plan Marshall, la création de l’OTAN en 1949 et la stratégie de construction à marche forcée de l’Europe fédérale.

Ces acquis de la Libération ainsi que d’autres conquêtes populaires, seront systématiquement remis en cause par le pouvoir de la finance lié aux grandes banques américaines.

La construction par étapes de l’Europe du capitalisme à perpétuité et de la concurrence libre et non faussée, accéléra cette régression économique, sociale et démocratique, qui fut d’abord masquée. Elle devint cynique et massive à partir de l’Acte unique, de Maastricht, d’Amsterdam et de Nice.

Elle fut menée à travers une forme de compétition -émulation ou dans une collusion sans fard, entre les gouvernements fédéralistes de droite et ceux qui se prétendaient de gauche. (cette collusion politique, cette complicité de classe des artisans de la politique du « pareil au même » s’afficha en particulier lors du sommet de Barcelone qui parmi d’autres décisions antisociales, vit le couple Chirac- Jospin voter la privatisation rampante d’ EDF – GDF).

Le CNR a été constitué à l’initiative de Jean Moulin, malgré l’opposition affirmée d’Henri Frenay ( membre du 2ème Bureau de Pétain) dont les relations avec Vichy ne cessèrent qu’en fin 1942 et qui fut en relation politique et stratégique dès le 4 avril 1943, avec le centre américain de l’OSS (future CIA ) à Berne, en Suisse, notamment pour le financement du réseau Combat. ( "Un coup de poignard dans le dos du Général" estima Jean Moulin qui accusa Frenay d’être un agent des Américains. )

Photographie : inauguration le 18 avril 1942, de l’exposition "la vie nouvelle" au Grand Palais à Paris à la gloire de l’Europe et de la collaboration franco-allemande.

Après la Libération, Henri Frenay combattra les idées du CNR et en particulier, sa politique d’indépendance et de souveraineté. Il deviendra Président d’une organisation hostile à la souveraineté populaire et nationale, l’Union Européenne des Fédéralistes dont il reconnaîtra en 1988 qu’avec de nombreuses autres officines elle fut, elle aussi, largement financée par les services américains à l’origine de la "construction" européenne et atlantiste.

Par anticommunisme, le CNR a très rapidement été sabordé, en particulier par son Président démocrate chrétien Georges Bidault créateur, du MRP, qui allait participer à la démarche supranationale européiste dont il fut l’un des promoteurs. Il devait d’ailleurs soutenir ensuite la tentative de coup d’Etat d’Alger en 1961.

Après la démission de Bidault, Louis Saillant lui succèdera le 15 septembre 1944 à la tête du CNR. En réalité, cet outil exceptionnel d’unité nationale et républicaine, de progrès social et démocratique, est volontairement écarté de la réalité politique, alors que l’esprit de la Résistance s’estompe chez certains anciens résistants. La responsabilité historique de ceux qui adoptèrent ce choix, soit pour des objectifs de classe et la mise en pratique d’une politique de trahison nationale, soit par cécité politique et crainte du peuple, s’avère aujourd’hui considérable.

Le Général de Gaulle démissionne de la Présidence du Conseil le 20 janvier 1946. Il désapprouve les institutions en préparation qui établiront un régime d’Assemblée alors qu’il souhaite, non sans raison face aux manigances des Américains et de leurs agents, un exécutif fort. Malgré son grand prestige populaire, de Gaulle est à ce moment isolé face aux partis politiques. Aucun d’eux ne le soutient.

Lui qui, à Londres avait demandé à Fernand Grenier si le PCF allait prendre le pouvoir, semble obsédé par l’influence et la puissance des communistes en effet considérables à cette époque. Le Général de Gaulle probablement influencé un temps, par la stratégie de la tension déjà développée par les Américains, s’est fourvoyé quand il n’a voulu voir dans les communistes que des « séparatistes », des agents de Moscou prêts à livrer la France à une Union soviétique souhaitant occuper notre pays.

L’URSS exsangue n’était manifestement pas capable d’envahir la France et Maurice Thorez , en faisant déposer les armes aux milices patriotiques, avait démontré avec l’appui de Staline, que la direction du PCF n’avait aucune intention de sortir du légalisme.

Les communistes resteront au gouvernement jusqu’à leur exclusion en mai 1947 (par le socialiste Ramadier). Cette posture de Charles de Gaulle était aussi manifestement erronée et subjective que celle de Maurice Thorez l’accusant lui-même plus tard, devant le CC du PCF, d’être un fasciste aux ordres de la CIA.

Des responsables communistes lucides, et qui avaient eu un rôle éminent dans la Résistance, tels que Laurent Casanova, Marcel Servin, Maurice Kriegel-Valrimont et d’autres, furent écartés de leurs responsabilités pour avoir notamment, contesté cette analyse non fondée de Maurice Thorez affaibli par la maladie. Kriegel-Valrimont, au cours d’un entretien avec la direction du Parti, s’est élevé contre l’idée que le gaullisme entrainerait la France dans une dépendance toujours plus grande à l’égard des Etats-Unis...

Dans les faits, cette vision non fondée allait entraîner le PCF dans l’engrenage d’une stratégie contre nature d’alliance privilégiée avec des dirigeants socialistes euro-atlantistes forcenés et, ultérieurement, à la promotion politique de François Mitterrand dont l’un des buts avoués était de marginaliser les communistes.

Ami de Frenay, Mitterrand qui a participé en mai 48, au congrès de La Haye qui allait consacrer la naissance sous direction américaine du Mouvement européen, allait, fidèle à son atlantisme sans rivage, être le promoteur du traité de Maastricht. Dans les derniers mois de son existence, il déclarait pourtant, dans un entretien accordé au journaliste Georges Marc Benamou : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans morts. Apparemment [...] Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. »

Cette lucidité étrangement tardive, n’enlève rien au fait que ses choix politiques concrets en ont fait, par anticommunisme, l’un des principaux agents de l’euro-atlantisme supranational en France.

L’interminable persévérance des dirigeants communistes, dans leur erreur stratégique, en le privant de son rôle d’avant-garde liant les questions sociale et nationale, conduira le PCF pas à pas, à devenir un supplétif d’un PS de plus en plus investi par les trotskystes, dont l’idéologie antinationale accentuera le dogmatisme fédéraliste.

Elle l’amènera inéluctablement à son état de déliquescence actuel, malgré le dévouement souvent admirable de ses militants. Sans qu’il n’y ait eu le moindre débat sur cette question dans les organisations de base du parti, et pour l’essentiel à l’insu des militants, les dirigeants du PCF se sont progressivement, dans les années qui suivirent le traité de Maastricht, alignés sur le fédéralisme sans nuance et dogmatique de la social-démocratie.

Pourtant, depuis la guerre et l’alliance dans la Résistance des gaullistes, des communistes et des autres républicains authentiques, les conditions existent -malgré la complexité des situations qui se sont succédées- qui permettraient une autre politique conforme aux réalités géo- politiques et aux conditions de la lutte en France comme dans le domaine international : celles du rassemblement autour du programme du CNR actualisé. Elles ne sont pas obsolètes.

Ainsi, un moment important de la politique du PCF tend à être occulté. Il confirme que cette question cruciale s’est bien posée pour les dirigeants communistes. Le 3 septembre 1952, lors de la réunion du Comité Central à Montreuil, pendant la guerre de Corée, et devant le risque d’extension du conflit, Jacques Duclos lance un appel à constituer« un puissant front national uni ».

Il affirme très justement alors, dans les « Cahiers du communisme » : « C’est seulement l’existence d’un puissant Front national développant son action de masse à travers le pays, qui peut imposer les changements correspondants aux exigences de la situation et faire triompher une politique nouvelle ».

Cette démarche sera abandonnée, à ma connaissance sans explications critiques ou autocritiques, quelques mois plus tard. Ce renoncement semble correspondre chronologiquement au retour, en avril 1953, de Maurice Thorez d’URSS où il était soigné. Cette coïncidence pose la question du rôle éventuel du PCUS.

Le 29 octobre 1953, Maurice Thorez estime pourtant dans une interview :

"...la question de l’indépendance nationale est maintenant posée avec force et se trouve placée au centre de toute la vie politique de la France...

C’est pourquoi le front de lutte tend à englober toutes les classes laborieuses et en même temps d’autres milieux, c’est à dire tous les Français qui veulent reconquérir l’indépendance et la souveraineté nationales... L’union et l’action de toutes les énergies nationales et démocratiques constituent le problème décisif de l’heure, l’unité de la classe ouvrière étant la condition d’un tel rassemblement." (histoire du PCF page 551 - Editions Sociales- 1964).

Photographie : Maurice Thorez et Jacques Duclos le 1er mai 1945

En réalité, les conséquences de la démission de Charles de Gaulle en 1946, de son obsession anticommuniste, celles également de l’incapacité du PCF à promouvoir une stratégie durable, fondée sur le programme du CNR actualisé, et construit dans l’alliance des forces patriotiques, progressistes et républicaines, seront totalement délétères.

Elles conduiront à un quasi monopole du pouvoir, sur une très longue période historique, de l’ennemi de classe principal, le parti américain. Celui-ci, représenté par les organisations et les personnalités politiques les plus dangereuses, celles qui appliquent en France depuis la guerre et sous hégémonie germano-américaine, la politique stratégique de domination euro- atlantique et d’intégration européenne, tout en imposant un capitalisme de plus en plus barbare. Les mêmes atlantistes ou leurs continuateurs disposent aujourd’hui en France d’un pouvoir au totalitarisme grandissant.

En 1954, l’alliance de fait entre les députés gaullistes et communistes, qui voteront ensemble et unanimes, a permis à l’Assemblée Nationale de rejeter la CED le 30 août, et confirmé alors leurs convergences sur cette question essentielle de la souveraineté... Guy Mollet secrétaire général de la SFIO et son parti (en tant que tel) de même que François Mitterrand, sont naturellement lors de ce choix crucial, dans le camp atlantique du renoncement national.

Le retour du Général de Gaulle à la tête de l’Etat en juin 1958, ouvrit une parenthèse qui réinstalla l’intérêt national et pour l’essentiel, l’esprit républicain, au poste de commandement.

La politique d’indépendance et de souveraineté réaffirmée, fut notamment traduite par le rejet des bases militaires américaines de notre pays, le retrait de la France du commandement militaire intégré de l’Otan en 1966, l’établissement de relations diplomatiques avec la République Populaire de Chine, la politique de détente, d’entente et de coopération avec l’URSS et les pays socialistes.

Autres mesures clés : la condamnation de la guerre américaine contre le Vietnam, le discours de Pnom-Penh, la conversion en 1964, en leur valeur or, des réserves en dollars détenues par la Banque de France ainsi que la dénonciation du système monétaire américain qui lui permettait de faire financer par d’autres son déficit…

Les gaullistes, les communistes et d’autres républicains convergeront à nouveau en 1961 pour mettre en échec le putsch, à Alger, de généraux soutenus par la CIA, qui entendait favoriser l’éloignement du Général de Gaulle du pouvoir. Le parti communiste lança un appel à la grève générale qui fut suivi par 12 millions de Français.

Lors de la crise de mai 1968, le PCF ne souhaita pas voir les atlantistes dits de gauche, toujours soutenus par les services américains et déjà conduits par Mitterrand, profiter des circonstances pour accéder au pouvoir.

Plus tard, face aux contradictions de la politique de programme commun, Georges Marchais dès l’automne 1974, et le 21 ème congrès du PCF, revint à plusieurs reprises, mais de manière velléitaire, sur l’hypothèse d’un rassemblement populaire liant la question sociale et la question nationale. 

Il lança le mot d’ordre d’union du peuple de France qui s’adressait aussi aux gaullistes, et aurait pu ouvrir une perspective et une alternative crédibles à la politique suicidaire d’union de la gauche, qui à toujours consisté à mener au pouvoir la fraction social- libérale des représentants de la bourgeoisie financière pro américaine et atlantiste.

Parmi les dirigeants politiques qui refusèrent la démarche de renoncement national et républicain, il faut citer Pierre Mendès France qui , s’abstint lors du vote sur la CED puis s’opposa au Marché Commun, avec une argumentation lumineuse, le 18 janvier 1957 à l’Assemblée Nationale :

« Le projet de Marché Commun tel qu’il nous est présenté est basé sur le libéralisme classique du XXème siècle selon lequel la concurrence pure et simple règle tous les problèmes.

L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit elle recourt à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit à la délégation de ses pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle au nom de la technique exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement une politique au sens le plus large du mot nationale et internationale. »

Aujourd’hui, les ralliements des Kouchner et autres Strauss-Kahn à Sarkozy, confirment qu’il n’y a rien à attendre de nouvelles variantes d’une politique dite d’union de la gauche autour des sociaux libéraux, ou d’alter- mondialistes souvent hostiles à l’Etat, à la Nation et à la République.

La majorité populaire, patriotique et de progrès social, du non à la constitution européenne, n’indique-t-elle pas la direction à prendre, celle du rassemblement et du renouveau de l’esprit de la Résistance, de l’exemple du CNR et de son programme aux principes si actuels ? C’est le chemin de l’union du peuple de France !

Source ;
canempehepasnicolas

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  • : Le blog de Anne Wolff
  • : Comprendre la globalisation, apprendre à y résister
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  • Anne Wolff
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité

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Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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