21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 23:38

 

 

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Le palais Antilla, à Bombay

 

 

 
par Arundhati Roy
21 janvier 2012

La romancière Arundhati Roy voit dans le palais démesuré construit par l’homme le plus riche du pays, le symbole des maux qui gangrènent la société indienne : corruption généralisée, concentration des pouvoirs dans les mains de quelques grandes familles dont rien ne semble pouvoir contrôler la puissance, tandis que des centaines de millions de déshérités, parfois spoliés au bénéfice des grands groupes privés, continuent de subir une précarité extrême.

Illustration : Le palais Antilla, à Bombay

Par Arundhati Roy, Znet, 19 janvier 2012

Est-ce une maison, un temple érigé à la gloire de l’Inde nouvelle, ou un entrepôt rempli de ses fantômes ? Depuis que Antilla a été bâti dans Altamount Road, à Bombay, exsudant une atmosphère de mystère et de tranquille menace, les choses ont changé. « Nous y sommes », me dit l’ami qui m’a conduit ici. « Fais preuve de respect devant nos nouveaux maîtres. »

Antilla appartient à l’homme le plus riche de l’Inde, Mukesh Ambani. Je me suis renseignée : c’est l’habitation la plus chère jamais construite, comptant 27 étages, trois hélipads, neuf ascenseurs, avec des jardins suspendus, des dancings, des gymnases, six étages de parking, et 600 employés. Rien ne m’avait préparée au choc provoqué par cette pelouse verticale, ce mur d’herbe tenu par une structure métallique. L’herbe était par endroit jaunie, et des portions rectangulaires s’en étaient détachées. Visiblement, la théorie du « ruissellement » [de la richesse des plus fortunés vers le bas - ndt ] n’avait pas produit les résultats escomptés.

Mais l’accaparement vers le haut, si. Voila pourquoi, dans une nation de 1 200 millions d’habitants, les 100 indiens les plus riches possèdent l’équivalent d’un quart du PIB.

Dans les rues, (mais également au New York Times) le bruit court - ou courait - que les Ambani n’habitaient pas Antilla. Peut-être est-ce le cas aujourd’hui, mais les gens chuchotent encore des histoires de fantômes et de mauvais sort, de Feng Shui. Pour ma part, je crois que c’est de la faute de Marx. Le capitalisme, disait-il « a accumulé des moyens de production et d’échanges tellement gigantesques, qu’il est comme un sorcier qui ne serait plus capable de contrôler les puissances qu’il appelait de ses vœux. »

En Inde, nous sommes 300 millions à appartenir à la nouvelle classe moyenne « post-réformes » - celle du marché - et qui vivons au côté des fantômes des 250 000 paysans ruinés qui se sont suicidés, et des 800 millions de personnes qui se sont appauvries et ont été dépossédées pour nous faire place. Et survivent avec moins de 50 cents par jour.

M. Ambani possède plus de 20 milliards de dollars. Il détient une majorité de contrôle dans Reliance Industries Limited (RIL), une compagnie dont la valeur boursière est de 47 milliards de dollars, et il a investi dans le monde entier. RIL possède 95% d’Infotel, qui a acheté il y a quelques semaines une part importante d’un groupe de médias contrôlant des chaines TV d’information et de divertissement. Infotel détient la seule licence 4G haut débit du pays. Ambani posséde également une équipe de cricket.

RIL fait partie de cette petite poignée d’entreprises, pour certaines détenues par une famille, qui contrôlent l’Inde. Parmi elles on trouve Tata, Jindal, Vedanta, Mittal, Infosys, Essar et Reliance, qui appartient à Anil, le frère de M. Ambani. Leur course à la croissance les a amenées en Europe, en Asie centrale, en Afrique et en Amérique Latine. Tata, par exemple, possède plus de 100 entreprises, installées dans 80 pays. C’est une des plus grandes entreprises privée indienne.

Les prises de participations croisées dans les entreprises n’étant pas limitées par le nouvel évangile de l’enrichissement, plus vous possédez, plus vous pouvez posséder. Et scandales après scandales, on apprend, avec force détails sinistres, comment les entreprises achètent les hommes politiques, les juges, les fonctionnaires et les médias, vidant de sa substance la démocratie, et ne conservant que l’apparence de ses rituels. D’énormes réserves de minerai de bauxite et de fer, de pétrole, de gaz, valant des milliers de milliards de dollars, ont été cédées aux entreprises pour trois fois rien, à l’encontre même de la logique pourtant spécieuse du marché libre. Des Cartels rassemblant politiques corrompus et entreprises se sont arrangés pour sous estimer la taille de ces réserves et la valeur de biens publics, permettant ainsi de siphonner des milliards d’argent public. Il y a également la dépossession de terres, les déplacements forcés de communautés, de millions de personnes dont les terres ont été expropriées par l’Etat et cédées aux entreprises privées. Le concept de l’inviolabilité de la propriété privée ne s’applique généralement pas aux pauvres. Des révoltes de masse ont éclaté, plusieurs d’entre elles sont des luttes armées. Le gouvernement déclare qu’il va employer l’armée pour ramener le calme.

Les entreprises ont une stratégie pour contrer les dissidences. Avec un pourcentage minuscule de leurs profits, elles financent des hôpitaux, des instituts de formation et des fondations, qui à leur tour financent des ONG, des universitaires, des journalistes, des artistes, des réalisateurs, des festivals de littérature, et même des mouvements de protestation. C’est une façon d’utiliser la bienfaisance pour attirer dans leur sphère d’influence les faiseurs d’opinion. Avec cette infiltration dans la normalité, cette colonisation de l’ordinaire, il semble que s’opposer à elles soit aussi absurde que de s’opposer à la réalité elle-même. A partir de là, on passe rapidement et facilement au « il n’y a pas d’alternative ».

Les Tata possèdent deux des plus grandes fondations de bienfaisance indiennes. Ils ont également donné 50 millions de dollars à cette institution nécessiteuse qu’est la Harvard Business School. Les Jindal, qui détiennent une bonne part des mines, de la métallurgie et de l’électricité, ont créé la Jindal Global Law School, et vont ouvrir prochainement la Jindal School of Government and Public Policy. La New India Foundation, financée par les profits du géant du logiciel Infosys, distribue des prix et des affiliations aux chercheurs en sciences sociales.

Ayant ainsi réussi à contrôler le gouvernement, l’opposition, les tribunaux, les médias et l’opinion, elles ont encore à résoudre la question des troubles sociaux, du « pouvoir du peuple. » Comment le domestiquer ? Comment transformer les protestataires en caniches ? Comment détourner la colère du peuple ? Le mouvement nationaliste anti-corruption, issu des classes moyennes, que dirige Anna Hazare, en fournit un bon exemple. Un matraquage médiatique sponsorisé par les entreprises l’a présenté comme la « voix du peuple ». Cette organisation a fait campagne pour le vote d’une loi qui aurait miné les derniers restes de la démocratie. A la différence de Occupy Wall Street, elle n’a jamais prononcé un mot contre les privatisations, les monopoles, ou les « réformes » économiques. Ses principaux soutiens médiatiques sont parvenus à détourner l’attention des énormes scandales de corruption impliquant les entreprises, et ont utilisé le mécontentement à l’encontre des politiques pour réclamer encore plus de réduction des pouvoirs de l’Etat, plus de réformes et plus de privatisations.

Après vingt ans de ces « réformes », et une croissance phénoménale mais peu créatrice d’emplois, l’Inde a plus d’enfants mal nourris que toute autre nation au monde. Il y a plus de pauvres dans huit de ses Etats que dans les 26 pays d’Afrique sub-saharienne réunis. La crise financière commence aussi à se faire sentir. Le taux de croissance a baissé à 6,9%. Les investisseurs étrangers s’en vont.

Il semble que les fossoyeurs du capitalisme ne viendront pas des rangs du prolétariat révolutionnaire comme le pensait Marx, mais seront ses propres cardinaux qui, s’abusant eux-mêmes ont transformé cette idéologie en foi. Ils paraissent avoir des difficultés à comprendre la réalité, ou la science du changement climatique, qui explique très simplement que le capitalisme (y compris dans sa variété chinoise) détruit la planète.

Le « ruissellement » a échoué. L’accaparement vers le haut connait lui aussi des problèmes. Avec les premières étoiles apparaissant dans le crépuscule de Bombay, des gardes porteurs de talkie-walkie crachotants commencent à sortir des portes défendues d’Antilla. Les lumières s’allument. C’est peut-être l’heure où les fantômes peuvent se montrer.


Publication originale ZNet via Common Dreams, traduction Contre Info

Source : ContreInfo :: La face obscure du miracle indien, par Arundhati Roy          

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18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 07:59

par Le Yéti - La chose publique

C’est encore ce diable d’Olivier Berruyer sur son site les-crises.fr qui donne les clés du problème : par quelques bouts que vous le preniez, non, la finance internationale n’a aujourd’hui aucune chance de réchapper à la crise de la “Grande perdition”. Regardez bien le graphique ci-dessous.

01-evolution-pib-patrimoines.jpg

En rouge l’évolution de la production des richesses en France, en violet l’évolution du “patrimoine financier”. Vous avez vu le fossé ? Un abîme

 

Lire la suite.... et je vous le recommande vivement...  Pourquoi la finance n'a aucune chance d'en réchapper - Chroniques du Yéti

 

 

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 15:32

 

 

AXA, BNP, Crédit Agricole, Société Générale :
comment faire (aussi) du fric avec le blé….

 

 

 

Cocorico! Si la France a perdu son triple A, ses banques et assurances profitent bien de la hausse des cours mondiaux des denrées alimentaires. Qui a dit famine? Malpoli va!

 

 

A en juger par le dernier rapport de l’ONG des Amis de la Terre (à télécharger en fin d'article) Il n’y a pas que les ardoises sur les dettes souveraines dans la vie des institutions financières. L’ingénierie financière a aussi su trouver un exutoire du côté des matières premières agricole et des investissements spéculatifs dans l’acquisition (l’ONG parle « d’appropriation ») de terres cultivables.

 

Le sous-titre du rapport (« l’argent de la ferme : comment les banques européennes et la finance privée profitent de la spéculation sur la nourriture et des appropriations de terres – votre argent alimente-t-il la pauvreté ») plante joliment le décor. 

 

L’étude, qui consiste à mettre en lumière l’activité de 29 institutions financières européennes en direction de l’agriculture, est à la fois passionnante et assez convaincante :

 

« Avec la crise qui secoue les marchés financiers, les instruments financiers basés sur des matières premières agricoles deviennent de plus en plus attractifs pour les investisseurs et les spéculateurs. Des milliards d’euros et de dollars sont injectés dans les marchés de matières premières, à l’origine de soudaines variations des prix observés sur les marchés mondiaux de matières premières alimentaires, provoquant des hausses supportées par les consommateurs. 

 

Quand la spéculation 

engendre la famine

 

Les prix alimentaires élevés frappent d’abord les plus modestes, menaçant progressivement le droit à se nourrir. Mais les variations brutales des cours affectent également les exploitants agricoles les plus pauvres, mettant leurs exploitations en péril et leur rendant plus difficile le maintien d’un revenu prévisible…les spéculateurs dominent aujourd’hui les marchés de matières premières agricoles tels le blé, aujourd’hui détenu à 60% par la finance contre 12% il y 15 ans….Au cours des 5 dernières années, les actifs détenus par les spéculateurs sur ces marchés ont pratiquement doublé, passant de 65 milliards de dollars en 2006 à 126 milliards de dollars en 2001 ».

 

Après avoir décrit le lien entre volatilité des prix, faim et pauvreté et mis en évidence, l’impact de la production des agro-carburants (à l’origine depuis 2001 de près de 70% de la demande supplémentaire de maïs, de 13% de celle de blé, de 90% de celle de colza, de 47% de celle d’huile de soja et de 22% de la demande supplémentaire d’huile de palme !) les Amis de la Terre s’attaquent aux présumés responsables.

 

 

La terre ne ment pas aux traders

 

Tradition agricole française oblige, l’activité d’AXA, BNP, Crédit Agricole et Société Générale, exploitants agricoles méconnus, est passée en revue.

 

AXA, qui finance l’agriculture et la sylviculture en Asie et en Amérique Latine, ne fait pas mystère sur son site Internet, des opportunités d’investissement alimentaires pour profiter de la « demande choc » en particulier en Chine et en Inde. L’assureur a également mis quelques billes dans Lankom, un support d’investissement basé à l’Ile de Man qui aurait planté ses choux en Ukraine…

 

BNP Paribas serait, aux dires des Amis de la Terre, l’une des banques les plus actives dans les dérivés de matières premières, générant environ 500 millions de dollars par an de revenu. La banque affirme qu’à Novembre 2011, BNP IP (Investment Partners, sa filiale dédiée à l’Asset management) avait une exposition globale sur des matières premières agricoles de 648 millions d’euros (706 millions en y ajoutant le bétail) au travers de divers fonds d’investissement, soit 0,12%  des 540 milliards d’euros qui lui ont été confiés en gestion par ses clients. Des queues de cerises pour rester dans la métaphore champêtre. 

 

Bien qu’il existerait des preuves du contraire aux dires des Amis de la Terre, la banque se défend de se livrer à des opérations pour son propre compte.

 

Comme son nom l'indique, le Crédit Agricole a une relation très ancienne avec la terre nourricière. Son activité de gestion d'actifs, qu'elle conduit en partenariat (75%) avec la Société Générale (25%) au travers d'Amundi, fait une place modeste à son fonds Amundi EFT Commodities S&P GSCI Agriculture (97,66 millions de dollars investis à la date de fin juillet 2011). 

 

La Banque Verte propose également à ses clients, le « minuscule » (4,76 millions de dollars d’actif au 31/10/2011) fonds Amundi ETF Commodities S&P GSCI Non-Energy, lequel réplique l’indice S&P GSCI Non-Energy Total Return Index, dont 64% des actifs sont investis dans du cheptel et des matières premières.

 

C’est son fonds Amundi Funds Global Agriculture ouvert en mars 2008, qui procède aux achats fonciers par le truchement de ses participations dans des entreprises asiatiques (30,3%) nord américaines (29,2%) et des pays dits « émergents » (9%) le tout représentant 122,1 millions de dollars gérés à fin juin 2010. Certaines des entreprises du portefeuille auraient été impliquées dans des acquisitions « sauvages » de terres façon Wild West…  

 


 

Echaudée en Grèce, la Société Générale, par l’intermédiaire de sa filiale Lyxor Asset Management, propose à sa clientèle, plusieurs fonds opérant dans le négoce de matières premières :

 

Lyxor ETF Commodities CR qui a investi 815 millions d’euros (au 8 juillet 2011) dans des matières premières dont 43% de bétail et de denrées agricoles,

Lyxor ETF Commodities CRB Non-Energy : 253 millions d’euros à la même date dont 67% en matières premières agricoles et en bétail,

SGI Smart Market Neutral Commodity qui spécule dans 3 secteurs liés aux matières premières et dont 30% des actifs portent sur l’agriculture.

 

En octobre 2009, Dylan Grice, analyste-maison résumait ainsi la situation à l’attention des clients de la banque : « les entreprises agricoles offrent une opportunité aux investisseurs qui pensent que la demande globale de nourriture va augmenter dans les années à venir, contribuant à accroire la valeur des matières premières agricoles et des terres cultivables. Les entreprises agricoles constituent le moyen le plus sûr pour permettre aux investisseurs d’en bénéficier… »

 

La meilleure preuve que le flouze et le blé font bon ménage réside dans l’utilisation quasi généralisée par tous ces gentlemen farmers d’un nouveau genre, du très prisé indice Standard & Poor’s GSCI (anciennement Goldman Sachs Commodity Index) pour surveiller l’évolution des cours…

 

Standard & Poors ; décidément, on en sort pas…

Source et le rapport à télécharger : AXA, BNP, Crédit Agricole, Société Générale : comment faire (aussi) du fric avec le blé…. | Bakchich

 

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 22:11


Mon esprit complotiste a encore frappé et me fait percevoir deux dimensions dans cette mesure... non seulement augmenter le contrôle sur les échanges financiers de chacun.... en réduisant les transactions en argent liquide  de 15 000, à 5 000 puis à 3000 euros.... et puis et puis et puis.... donc une très bonne chose que les créations de monnaies locales, de bourses d"échanges de biens et de services qui petit à petit se développent un peu partout. Espérons que plus se réduira la liberté d'échanger en cash, plus se développeraune économie parallèlle qui fera la nique au système.

L'autre aspect, c'est que la virtualisation de l'argent permet de créer de l"argent absolument or de tout constrôle ce que ne permet pas la planche à billet, et donc toute référence à une valeur d'usage ou d'échange devient superflue... j'ai déjà décrit la création de monnaie par l'inscription d'un montant à rembourser dans un compte comme forme de création de monnaie... et mécanisme de confiscation lorque le montant prété est supérieur à la capacité de remboursement de l'emprunteur. Si l'empreteura acheté un bien durable avec cet argent, en casde non remboursement ce bien devient alors propriété de la banque... et si le bien a perdu de sa valeur - comme se fut le cas du marché de l'immobilier aux USA - l'emprunteur reste débiteur. Soit l'emprunt n'avait pas pour but l'achat d'un bien durable et c'est la force de travail de la personne qui devient propriété de la banque, pour les personnes fort endettées, cela veut dire  que sauf un minimum de plus en plus réduit il y a saisie sur ces revenus parfois pour le restant de ses jours.

Qui a dit que l'esclavage était aboli ?

Qui pense que non pouvons recommencer à respirer et à vivre sans audit de toutes les dettes, des institutions, des entreprises, des personnes ?

Et comme jamais les financiers qui sont derrière les banques n'accepteront, il ne reste plus qu'à changer le système... la reconstruction d'une économie parralléle est un bon début. Vive les marchés, les tout petits marchés... mais pas de marché sans une production qui elle aussi échappe à la main mise des prédateurs...

 

En Belgique :

 


Un commerçant ne pourra bientôt plus accepter d'argent comptant s'il vend des marchandises pour plus de 5.000 euros. Aujourd'hui, cette limite se situe à 15.000 euros. Le gouvernement veut en outre élargir cette réglementation au paiement des services. C'est ce que rapportent samedi les journaux De Standaard, Het Nieuwsblad et De Morgen.

Dans l'accord de gouvernement, il est en effet prévu de réduire considérablement la limite au-dessus de laquelle on ne peut pas payer en cash. L'objectif est de dresser une barrière pour empêcher le blanchiment d'argent, mais également la fraude fiscale. Tout ce qui n'est pas payé en espèces laisse une trace...
 
La limite pour les paiements en cash sera réduite encore cette année à 5.000 euros. C'est ce qui ressort de la note de politique du secrétaire d'Etat à la Lutte contre la fraude, John Crombez (sp.a), rédigée sur la base de l'accord de gouvernement. M. Crombez présentera sa note la semaine prochaine devant le parlement.

 
L'idée est d'aller encore plus loin en 2014, en rabaissant le montant maximum à 3.000 euros. Par ailleurs, l'interdiction de payer en espèces sera étendue aux "prestations de services". (belga)
14/01/12 08h4


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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 01:03

 

 

Par Ivan du Roy, Sophie Chapelle

 

En photo : Action du « Sauvons les riches » anglo-saxon (Billionaires for Bush) / source

 

Ils possèdent des compagnies pétrolières, des gazoducs, des mines, des aciéries et même des médias. Ils influencent gouvernements et institutions pour empêcher toute réglementation trop contraignante. Et figurent parmi les plus grandes fortunes mondiales. Un rapport d’un centre de recherche aux États-Unis les considèrent, du fait de leur puissance et des pollutions que leurs activités génèrent, comme la plus grande menace qui pèse sur l’environnement et le climat. Qui sont ces multimilliardaires qui bâtissent leur fortune en hypothéquant l’avenir de la planète ?


Ils sont 50. Cinquante milliardaires à être pointés du doigt pour leur responsabilité individuelle dans la dégradation du climat. Ils tirent leurs richesses d’activités très polluantes, et n’hésitent pas à dépenser des millions pour influencer gouvernements et opinions. Leurs fortunes cumulées représentent 613 milliards d’euros. À 50, ils pèsent financièrement davantage que le Fonds européen de stabilité, censé défendre la zone euro – 17 pays – contre la spéculation. C’est dire la puissance qu’ils possèdent. C’est cette aberrante concentration de pouvoir que dénonce un rapport du Forum international de la globalisation (IFG), un institut indépendant installé à San Francisco, qui regroupe économistes et chercheurs, dont l’Indienne Vandana Shiva ou le Canadien Tony Clarke, connus pour leurs combats face aux abus des multinationales.

Leur volumineux rapport, Outing The Oligarchy  [1], a pour objectif « d’attirer l’attention du public sur les individus ultrariches qui profitent le plus – et sont les plus responsables – de l’aggravation de la crise climatique ». Du fait des pollutions qu’ils génèrent et de leur lobbying pour défendre les combustibles fossiles, ce groupe de milliardaires constitue, selon l’IFG, « la plus importante menace qui pèse sur notre climat ». L’institut a donc décidé de mettre des visages et des noms sur cette menace. Pour que les « 99 % » qui subissent les conséquences de leur enrichissement démesuré – pour reprendre la formule du mouvement Occupy Wall Street – sachent de qui on parle. Une sorte « d’outing » forcé.

L’homme qui valait 63,3 milliards

Ces 50 milliardaires sont états-uniens, russes, indiens ou mexicains. Mais aussi brésiliens, chinois (de Hong-Kong) ou israéliens. Certains sont bien connus en Europe : Lakshmi Mittal, PDG du géant de la métallurgie ArcelorMittal, Rupert Murdoch, le magnat des médias anglo-saxons, Silvio Berlusconi, l’ancien Premier ministre italien aux 6 milliards de dollars, Roman Abramovich, propriétaire du club de foot de Chelsea… D’autres sont anonymes pour qui n’est pas un lecteur assidu du classement des grandes fortunes édité par le magazine Forbes. Des anonymes pas comme les autres. Ils possèdent des compagnies pétrolières, des mines, des médias, une armée de gardes du corps.

Prenez le Mexicain Carlos Slim, l’homme le plus riche du monde (63,3 milliards de dollars), qui a pleinement profité de la privatisation de la compagnie publique des télécoms, Telmex. Il détient 222 entreprises à travers le monde, aussi bien dans les télécommunications, la banque, l’industrie minière, l’énergie, la restauration ou la santé, employant 250 000 personnes et générant un chiffre d’affaires annuel de 386 milliards de dollars. Si bien qu’il est « presque impossible de passer une journée au Mexique sans contribuer à enrichir Carlos Slim, que ce soit en téléphonant, en mangeant dans un de ses restaurants ou en déposant de l’argent à la banque ». Comme si chaque Mexicain lui versait 1,5 dollar par jour.

« Une large part de la richesse de Carlos Slim vient de ses holdings industrielles très destructrices en matière d’environnement », dénonce le rapport. Déplacement forcé de population pour ériger des barrages, contamination de sols à l’arsenic, destruction de villages, conditions de travail exécrables… Il semble que les industries de Carlos Slim ne reculent devant rien. « Ses partenariats, comme son initiative en faveur de la santé avec le gouvernement espagnol et l’influent Bill Gates, lui permettent de construire et de soigner une image positive, derrière laquelle il peut dissimuler l’étendue des dégâts environnementaux et humains de ses projets miniers ou pétroliers », regrettent les chercheurs de l’IFG.

Les nouvelles oligarchies émergentes

Pourquoi ces cinquante-là et pas Bill Gates (2e fortune mondiale) ou Bernard Arnault (1re fortune française, 4e mondiale) ? Les milliardaires correspondant à trois critères ont retenu l’attention des analystes : la richesse totale (mesurée par le magazine Forbes) ; les dommages écologiques et les émissions de carbone générées par leurs activités économiques [2] ; et leur soutien, affiché ou discret, aux politiques favorisant les activités fortement émettrices de CO2, comme l’industrie pétrolière. Résultat : les milliardaires des pays émergents sont les plus représentés. On ne compte que 2 Européens (hors Russie) – Silvio Berlusconi et le Chypriote (ex-Norvégien) John Fredriksen, un armateur qui a bâti sa fortune grâce à sa flotte de pétroliers – parmi, entre autres, 13 Russes, 9 Indiens, 3 Mexicains et 2 Brésiliens.

Les grandes fortunes européennes seraient-elles plus vertueuses que leurs homologues des pays émergents ? Pas forcément. La désindustrialisation et la financiarisation des économies du Nord les ont rendues moins polluantes. Et les nouveaux mégariches des anciennes puissances industrielles bâtissent aujourd’hui leur fortune sur la spéculation financière ou les nouvelles technologies de l’information (Internet). Cela ne rend pas leur accumulation de richesses moins obscène, juste un peu moins dévastatrice. Les auteurs du rapport n’exonèrent pas pour autant les anciennes dynasties industrielles européennes de leur responsabilité en matière d’environnement. Mais, en dehors de quelques magnats du pétrole états-uniens, celles-ci ne font plus partie de cette nouvelle « oligarchie des combustibles fossiles » qui tente de dicter sa loi en matière de production énergétique, d’extraction minière et de pollutions. Certains milliardaires de la vieille école, comme Warren Buffet, adoptent même des positions plutôt progressistes comparées au cynisme ambiant qui règne au sein de leur caste.

De Goldman Sachs à ArcelorMittal

Profil type de ces nouveaux milliardaires sans scrupules : Lakshmi Mittal. Malgré une fortune estimée à 19,2 milliards de dollars, le patron d’Arcelor continue de vider les hauts-fourneaux français et européens de leurs ouvriers métallos. Non par souci de polluer moins, mais pour « rationaliser » les coûts et profiter des pays où la réglementation publique est faible, ou inexistante. Son réseau d’influence est tentaculaire, y compris en dehors de la sidérurgie : de Wall Street – où il siège au conseil d’administration de Goldman Sachs, l’une des banques les plus puissantes du monde – à l’Europe (conseil d’administration d’EADS) en passant par l’Afrique du Sud, le Kazakhstan ou l’Ukraine.

Comment s’exercent concrètement les influences et le lobbying de ces 50 mégapollueurs ? Des États-Unis à la conférence sur le climat de Durban, les frères Koch sont devenus des maîtres en la matière. Avec une fortune estimée à 50 milliards de dollars, David et Charles Koch sont à la tête d’un vaste conglomérat d’entreprises opérant principalement dans le secteur de la pétrochimie. Leurs dollars s’accumulent par millions grâce à leurs participations dans des pipelines transportant du pétrole brut, des gazoducs, des produits pétroliers raffinés ou encore des engrais chimiques. La plupart des activités de Koch Industries, dont le siège est au Kansas, sont méconnues du grand public, à l’exception de quelques produits tels que les cotons DemakUP® ou encore le papier-toilette Lotus®. Charles et David Koch ont derrière eux une longue histoire d’engagement politique conservateur et libertarien. Leur père, Fred Koch, fut l’un des membres fondateurs de la John Birch Society, qui soupçonnait le président Eisenhower d’être un agent communiste. En 1980, les deux frères ont financé la campagne du candidat Ed Clark, qui se présentait à la droite de Reagan. Son programme préconisait l’abolition du FBI, de la Sécurité sociale ou du contrôle des armes…

Des millions pour les climatosceptiques

Considéré comme l’un des « dix premiers pollueurs atmosphériques aux États-Unis » par l’université du Massachusetts, Koch Industries a été poursuivi sous l’administration Clinton pour plus de 300 marées noires dans six États fédérés, avant de régler une amende de 30 millions de dollars en janvier 2000. Les frères Koch demeurent des soutiens inconditionnels du cercle des climatosceptiques, qui nient le changement climatique. Entre 2005 et 2008, ils ont dépensé plus d’argent que la compagnie pétrolière américaine Exxon Mobil (18,4 millions d’euros) pour financer des organisations qui, selon Greenpeace, « répandent des informations erronées et mensongères à propos de la science du climat et des politiques d’énergies propres ».

À l’occasion du sommet à Durban, Greenpeace a classé les frères Koch au top douze des dirigeants d’entreprises polluantes œuvrant en coulisse pour miner un accord international sur le climat. Ils accordent ainsi d’énormes subventions à des associations industrielles comme l’American Petroleum Institute – un organisme représentant les compagnies pétrolières américaines. Si leur rôle dans les négociations climat est important, les frères Koch veulent rester discrets. Charles Koch a déclaré qu’il faudrait « lui passer sur le corps » pour que sa société soit cotée en Bourse. Sans cotation, la société n’a pas l’obligation de publier les subventions accordées aux diverses organisations. Une situation idéale pour pratiquer dans l’ombre un lobbying intensif. La compagnie a ainsi versé plus d’un million de dollars à la Heritage Foundation, « pilier de la désinformation sur les problématiques climatiques et environnementales », selon Greenpeace.

Les frères Koch auraient également largement participé à l’amplification du « Climate Gate » en novembre 2009. Ce scandale avait été déclenché par le piratage et la diffusion d’une partie de la correspondance des climatologues de l’université britannique d’East Anglia. Les Koch ont financé des organismes, comme le think tank de la droite radicale Cato Institute, dont ils sont cofondateurs, pour monter en épingle cette affaire, mettant ainsi en doute l’existence du réchauffement. Autre fait marquant : en réponse au documentaire du vice-président Al Gore sur le changement climatique, les deux milliardaires ont versé 360 000 dollars au Pacific Research Institute for Public Policy pour le film An Inconvenient Truth… or Convenient Fiction (Une vérité qui dérange… Ou une fiction qui accommode). Un pamphlet totalement climatosceptique.

Du pétrole dans le Tea Party

Koch Industries a également initié, il y a un an, une campagne référendaire visant à empêcher l’entrée en application de la loi californienne de lutte contre le changement climatique (dite « AB32 »). Leur argument : le développement des énergies propres en Californie coûterait beaucoup d’emplois à l’État… Aux côtés d’autres groupes pétroliers, les frères Koch y ont investi un million de dollars. Leur proposition a finalement été rejetée, et la loi impose aujourd’hui à la Californie une réduction de 25 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 (afin de revenir au niveau de 1990). Malgré ce revers, le comité d’action politique de Koch Industries, KochPac, continue de pratiquer un lobbying intensif à Washington, en vue d’empêcher toute législation contraignante en matière d’émissions de gaz à effet de serre. D’après le rapport de Greenpeace, le comité a dépensé plus de 2,6 millions de dollars en 2009-2010 pour suivre le vote de la loi Dodd-Frank, qui vise une plus grande régulation financière.

Les frères Koch financent aussi le très conservateur Tea Party et participent au groupe Americans for Prosperity (AFP). Créé en 2004, l’AFP est à l’origine de nombreuses manifestations contre l’administration Obama, notamment contre son projet de taxe sur le carbone. La Cour suprême ayant levé depuis janvier 2010 les limites au financement des campagnes électorales nationales par les entreprises, il semblerait que les Koch soient prêts à investir encore plus d’argent dans le Tea Party en vue des élections de 2012. Leur lobbying est si tentaculaire qu’ils sont surnommés « Kochtopus », un jeu de mots mêlant leur nom de famille à celui de la pieuvre (octopus en anglais).

Les 99 % sacrifiés par les 1 % ?

Pour restreindre le pouvoir de ces nouvelles ploutocraties et de ces fortunes démesurées, le rapport de l’IFG préconise une série de mesures fiscales pour assurer une véritable distribution des richesse : indexer les hauts salaires sur les plus bas, par exemple, imposer davantage et plus lourdement les très hauts revenus, ou taxer les transactions financières. De nouvelles réglementations pour empêcher ces énormes concentrations de sociétés et sanctionner les dégradations environnementales qu’elles provoquent sont également nécessaires.

Il y a urgence : « Une augmentation de 4 °C de la température mondiale (...) est une condamnation à mort pour l’Afrique, les petits États insulaires, les pauvres et les personnes vulnérables de l’ensemble de la planète, alerte Nnimmo Bassey, président des Amis de la Terre International, à Durban. Ce sommet a amplifié l’apartheid climatique, les 1 % les plus riches de la planète ayant décidé qu’il était acceptable d’en sacrifier les 99 %. » Cela signifie que les États, les gouvernements et les citoyens doivent reprendre la main. D’autant qu’ils sont sous la pression de plus en plus forte des « marchés financiers », dont ces 50 multimilliardaires sont des acteurs incontournables…

Sophie Chapelle et Ivan du Roy

Notes

[1] Outing The Oligarchy, billionaires who benefit from today’s climate crisis, International Forum on Globalization.

[2] Grâce, notamment, à des indicateurs de développement durable comme le Dow Jones Sustainability Index, ou le CSR Hub Rating, mesurant la responsabilité sociétale des entreprises.

En savoir plus

Lire le rapport de l’IFG (en anglais)

Lire aussi :

Source : Ces milliardaires qui spéculent sur l'avenir de la planète - Oligarchies - Basta !

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 20:37

 

 

A diffuser largement ! C'est un début et une condition sine qua non... même si nous ne sommes pas endetté personnellement l'endettement des nations est comme une corde passée autour du cou de chacun et que les usuriers peu à peu resserre. Et nous sommes au point d'étouffer, l'audit de la dette c'est empêcher que le noeud ne se reserre d'avantage.... pouvoir continuer à respirer... ceux qui ont déjà été victime d'un étouffement le savent... dans un premier temps, il s'agit d'empêcher que l'étau se ressère.. après les choses sérieuses... se débarasser de l'adversaire... et ensuite les avis divergent...


Damien Millet, Eric Toussaint
Vendredi 30 Décembre 2011

 

La question du remboursement de la dette publique constitue indéniablement un tabou. Il est présenté par les chefs d’État et de gouvernement, la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et la presse dominante comme inévitable, indiscutable, obligatoire. Les citoyens et citoyennes devraient se résigner au paiement de la dette publique. La seule discussion possible porte sur la façon de moduler la répartition des sacrifices nécessaires afin de dégager suffisamment de moyens budgétaires pour tenir les engagements pris par la nation endettée. Les gouvernements qui ont emprunté ont été élus démocratiquement, les actes qu’ils ont posés sont donc légitimes. Il faut payer.
L’audit citoyen est un instrument pour lever ce tabou. Il permet à une proportion croissante de la population de comprendre les tenants et aboutissants du processus d’endettement d’un pays. Il consiste à analyser de manière critique la politique d’emprunt menée par les autorités du pays.

Les questions qu’il faut poser
Pourquoi l’État a-t-il été amené à contracter une dette qui ne cesse d’enfler ?
Au service de quels choix politiques et de quels intérêts sociaux la dette a-t-elle été contractée ?
Qui en a profité ?
Etait-il possible ou nécessaire de faire d’autres choix ?
Qui sont les prêteurs ?
Qui détient la dette ?
Les prêteurs mettent-ils des conditions à l’octroi des prêts ? Lesquelles ?
Quelle est la rémunération des prêteurs ?
Comment l’État s’est-il trouvé engagé, par quelle décision, prise à quel titre ?
Quel montant d’intérêts a été payé, à quel taux, quelle part du principal a déjà été remboursée ?
Comment des dettes privées sont-elles devenues « publiques » ?
Dans quelles conditions a été réalisé tel sauvetage bancaire ? Quel en est le coût ? Qui a pris la décision ?
Doit-on indemniser des actionnaires qui sont responsables du désastre avec les administrateurs qu’ils ont désignés ?
Quel est la part du budget de l’État qui va au remboursement du capital et des intérêts de la dette ?
Comment l’État finance-t-il le remboursement de la dette ?
Il n’est pas nécessaire de pénétrer des secrets d’État pour trouver les réponses
Pour répondre à toutes ces questions – et la liste n’est pas exhaustive, nul besoin de révéler des secrets d’État, d’accéder à des documents non publics de la banque centrale, du ministère des Finances, du FMI, de la BCE, de la Commission européenne, des chambres de compensation comme Clearstream ou Euroclear |1|, ou de compter sur les confidences d’une personne travaillant au sein d’un de ces organismes. Certes, de nombreux documents protégés jalousement par les gouvernants et les banquiers devraient absolument être mis à la disposition du public et seraient très utiles pour affiner l’analyse. Il faut donc exiger d’avoir accès à la documentation nécessaires à un audit complet. Mais il est parfaitement possible de procéder à un examen rigoureux de l’endettement public à partir de l’information présente dans le domaine public. De nombreuses sources sont accessibles à qui veut s’en donner la peine : la presse, les rapports de la Cour des comptes, les sites internet des institutions parlementaires, de la banque nationale, de l’agence en charge la gestion de la dette, de l’OCDE, de la Banque des règlements internationaux (BRI), de la BCE, des banques privées, des organisations ou des collectifs qui se sont lancées dans l’étude critique de l’endettement (www.cadtm.org, www.attac.org… ), les archives des collectivités locales, les rapports des agences de notation ou encore des mémoires de thésards. Il ne faut pas hésiter à demander à des parlementaires de poser des questions publiques au gouvernement ou à des mandataires locaux de le faire auprès des collectivités locales.
L’audit n’est pas une affaire d’experts
L’exercice de l’audit n’est pas un exercice réservé à des experts. Ils sont évidemment bienvenus et peuvent apporter beaucoup au travail collectif de l’audit citoyen. Mais un collectif peut commencer le travail sans nécessairement être assuré d’une telle participation. C’est en entreprenant les recherches et en provoquant un débat public qu’en cours de route les collectifs s’étofferont et réuniront différentes expertises. Chacun d’entre nous peut y prendre part et se mettre au travail pour mettre en lumière le processus d’endettement public. En 2011, un collectif national s’est mis en place en France pour un audit citoyen de la dette (www.audit-citoyen.org ). Il rassemble de nombreux mouvements sociaux et politiques, et l’appel à sa constitution a été signé par plusieurs dizaines de milliers de personnes. Dans le cadre de cette démarche, des collectifs locaux se sont mis en place un peu partout dans l’hexagone. On peut d’ailleurs partir de réalités locales afin de participer à l’audit des dettes publiques. On peut commencer par analyser les emprunts structurés vendus aux collectivités locales par Dexia ou d’autres banques. À ce propos, un travail est déjà réalisé : l’association « Acteurs publics contre les emprunts toxiques » rassemble une dizaine de collectivités locales (www.empruntstoxiques.fr ). On peut aussi commencer par étudier les difficultés financières rencontrées par les hôpitaux publics présents sur le territoire. Des initiatives pour des audits citoyens se développent également en Grèce, en Irlande, en Espagne, au Portugal, en Italie et en Belgique.
D’autres domaines en matière de dettes privées peuvent aussi être abordés. Dans les pays comme l’Espagne ou l’Irlande, où l’éclatement de la bulle immobilière a plongé des centaines de milliers de famille dans la détresse, il est utile de s’attaquer aux dettes hypothécaires des ménages. Les victimes des agissements des prêteurs peuvent apporter leur témoignage et aider à comprendre le processus illégitime d’endettement qui les affecte.
Un champ d’action très riche
Le champ d’action d’un audit de la dette publique est infiniment prometteur et n’a rien à voir avec sa caricature qui le réduit à une simple vérification de chiffres faite par des comptables routiniers. Au-delà du contrôle financier, l’audit a un rôle éminemment politique, lié à deux besoins fondamentaux de la société : la transparence et le contrôle démocratique de l’État et des gouvernants par les citoyens.
Il s’agit là de besoins qui se référent à des droits démocratiques tout à fait élémentaires, reconnus par le droit international, le droit interne et la Constitution, bien que violés en permanence. Le droit de regard des citoyens sur les actes de ceux qui les gouvernent, de s’informer de tout ce qui concerne leur gestion, leurs objectifs et leurs motivations est intrinsèque à la démocratie elle-même. Il émane du droit fondamental des citoyens d’exercer leur contrôle sur le pouvoir et de participer activement aux affaires publiques et donc communes.
Le fait que les gouvernants s’opposent à l’idée que des citoyens osent réaliser un audit citoyen est révélateur d’une démocratie bien malade, qui d’ailleurs n’arrête pas de nous bombarder médiatiquement avec sa rhétorique sur la transparence. Ce besoin permanent de transparence dans les affaires publiques se transforme en un besoin social et politique tout à fait vital, et pour cette raison, la véritable transparence est le pire cauchemar pour les élites.
L’audit citoyen pour la répudiation de la dette illégitime
La réalisation d’un audit citoyen de la dette publique, combinée, grâce à une puissante mobilisation populaire, à une suspension du remboursement de la dette publique, doit aboutir à une annulation/répudiation de la partie illégitime de la dette publique et à une réduction drastique du reste de la dette.
Il n’est pas question de soutenir les allégements de dette décidés par les créanciers, notamment à cause des sévères contreparties qu’ils impliquent. L’annulation de dette, qui devient dès lors une répudiation par le pays débiteur, est un acte souverain unilatéral très fort.
Pourquoi l’État endetté doit-il réduire radicalement sa dette publique en procédant à l’annulation des dettes illégitimes ? D’abord pour des raisons de justice sociale, mais aussi pour des raisons économiques que tout un chacun peut comprendre et s’approprier. Pour sortir de la crise par le haut, on ne peut se contenter de relancer l’activité économique grâce à la demande publique et à celle des ménages. Car si on se contente d’une telle politique de relance combinée à une réforme fiscale redistributive, le supplément de recettes fiscales sera siphonné très largement par le remboursement de la dette publique. Les contributions qui seront imposées aux ménages les plus riches et aux grandes entreprises privées (nationales ou étrangères) seront largement compensées par la rente qu’ils tirent des obligations d’État dont ils sont de très loin les principaux détenteurs et bénéficiaires (raison pour laquelle ils ne veulent pas entendre parler d’une annulation de dette). Il faut donc bel et bien annuler une très grande partie de la dette publique. L’ampleur de cette annulation dépendra du niveau de conscience de la population victime du système de la dette (à ce niveau, l’audit citoyen joue un rôle crucial), de l’évolution de la crise économique et politique et surtout des rapports de force concrets qui se construisent dans la rue, sur les places publiques et sur les lieux de travail au travers des mobilisations actuelles et à venir.
La réduction radicale de la dette publique est une condition nécessaire, mais non suffisante, pour sortir les pays de l’Union européenne de la crise. Des mesures complémentaires sont nécessaires : réforme fiscale redistributive, transfert du secteur de la finance dans le domaine public, re-socialisation d’autres secteurs clés de l’économie, réduction du temps de travail avec maintien des revenus et embauche compensatoire et tant d’autres mesures |2| qui permettront de changer radicalement la donne actuelle ayant mené le monde dans une impasse explosive.
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Notes

|1| Clearstream et Euroclear comptent parmi les principales chambres de compensation (clearing houses) et tiennent le registre d’une grande partie des titres de la dette publique aux mains des banques. Une chambre de compensation est un organisme qui calcule des sommes nettes à payer et exécute les paiements. La compensation est un mécanisme permettant à des institutions financières de régler les montants dus et de recevoir les actifs correspondants aux transactions qu’elles ont effectuées sur les marchés. Ainsi, les institutions financières n’ont de flux financiers et de titres qu’avec la chambre de compensation.
|2| Voir Huit-propositions-urgentes-pour
Damien Millet est porte-parole du CADTM France (www.cadtm.org ) ;
Éric Toussaint est docteur en sciences politiques, président du CADTM Belgique, membre de la Commission d’audit intégral de la dette (CAIC) de l’Équateur et du Conseil scientifique d’ATTAC France.
Ils ont dirigé le livre collectif La Dette ou la Vie, Aden-CADTM, 2011, qui a reçu le Prix du livre politique à la Foire du livre politique de Liège en 2011. Eric Toussaint a participé au livre d’ATTAC : Le piège de la dette publique. Comment s’en sortir, édition Les liens qui libèrent, Paris, 2011.

CADM
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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 22:12

 

 

 


Par Ivan du Roy (9 septembre 2011)

Une étude d’économistes et de statisticiens, publiée en Suisse cet été, met en lumière les interconnexions entre les multinationales mondiales. Et révèle qu’un petit groupe d’acteurs économiques – sociétés financières ou groupes industriels – domine la grande majorité du capital de dizaines de milliers d’entreprises à travers le monde.

 

Leur étude, à la frontière de l’économie, de la finance, des mathématiques et de la statistique, fait froid dans le dos. Trois jeunes chercheurs de l’Institut fédéral de technologie de Zurich [1] ont scruté les interactions financières entre multinationales du monde entier. Leur travail – « The network of global corporate control » (le réseau de domination globale des multinationales) – porte sur un panel de 43.000 groupes (« transnational corporations ») sélectionnés dans la liste de l’OCDE. Ils ont mis en lumière les interconnexions financières complexes entre ces « entités » économiques : part du capital détenu, y compris dans les filiales ou les holdings, prise de participation croisée, participation indirecte au capital…

Résultat : 80 % de la valeur de l’ensemble des 43.000 multinationales étudiées est contrôlé par 737 « entités » : des banques, des compagnies d’assurances ou des grands groupes industriels. Le monopole de la possession du capital ne s’arrête pas là. « Par un réseau complexe de prises de participation », 147 multinationales, tout en se contrôlant elles-mêmes entre elles, possèdent 40 % de la valeur économique et financière de toutes les multinationales du monde entier.

Une super entité de 50 grands détenteurs de capitaux

Enfin, au sein de ce groupe de 147 multinationales, 50 grands détenteurs de capital forment ce que les auteurs appellent une « super entité ». On y retrouve principalement des banques : la britannique Barclays en tête, ainsi que les « stars » de Wall Street (JP Morgan, Merrill Lynch, Goldman Sachs, Morgan Stanley…). Mais aussi des assureurs et ds groupes bancaires français : Axa, Natixis, Société générale, le groupe Banque populaire-Caisse d’épargne ou BNP-Paribas. Les principaux clients des hedge fund et autres portefeuilles de placements gérés par ces institutions sont donc, mécaniquement, les maîtres du monde.

Cette concentration pose de sérieuses questions. Pour les auteurs, « un réseau financier densément connecté devient très sensible au risque systémique ». Quelques-uns flanchent parmi cette « super entité », et c’est le monde qui tremble, comme la crise des subprimes l’a prouvé. D’autre part, les auteurs soulèvent le problème des graves conséquences sociales que pose une telle concentration. Qu’une poignée de fonds d’investissement et de détenteurs de capital, situés au cœur de ces interconnexions, décident, via les assemblées générales d’actionnaires ou leur présence au sein des conseils d’administration, d’imposer des restructurations dans les entreprises qu’ils contrôlent… et les effets pourraient être dévastateurs. Enfin, quelle influence pourraient-ils exercer sur les États et les politiques publiques s’ils adoptent une stratégie commune ? La réponse se trouve probablement dans la brûlante actualité des plans d’austérité.

Ivan du Roy

- Pour télécharger l’étude complète en anglais

- Le blog de Paul Jorion propose une traduction en français de la présentation détaillée de l’étude.

Notes

[1] L’Italien Stefano Battiston, qui est passé par le laboratoire de physique statistique de l’École normale supérieure, le Suisse James B. Glattfelder, spécialiste en réseaux complexes, et l’économiste italienne Stefania Vitali.

Source ; 737 maîtres du monde contrôlent 80 % de la valeur des entreprises mondiales - Capitalisme - Basta !

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 19:53

 

 

par

 

LA « DÉMOCRATIE » POUR LES AFFAMÉS

 

La semaine dernière nous avons vu que pour liquider les révoltes arabes avant qu’elles ne dégénèrent en une révolution anti-impérialiste incontrôlable (qui risquait de mettre à mal la domination des puissances étrangères dans cette région du monde), toute la coterie de « gauche » a brandi l’épouvantail de la « démocratie bourgeoise », solidement arrimée au char américain piloté par Hillary Clinton, leur nouvelle pythie « révolutionnaire » (1).

 

Les peuples arabes se sont révoltés, hurlaient en chœur Hillary et sa chorale de   « gauche », pour obtenir l’insigne privilège de mourir de faim, d’être mal logés, de croupir au chômage et de ployer sous l’exploitation dans le cadre d’un régime « démocratique bourgeois », et seulement après avoir apposé une croix sur le bulletin de vote identifiant le larbin national qui présiderait à la curée étrangère de la plus value et des ressources minières et pétrolières.

 

« Passez votre chemin bonnes gens, le scrutin a eu lieu et il n’y a plus rien à voir. On vous dira qui vous avez choisi et s’il n’est pas membre du sérail on recommencera le scrutin « libre et démocratique ». Et de grâce, débarrassez-nous de ces barricades menaçantes Place Tahrir et retournez à votre vie misérable, peuples arabes. ».

 

EN OCCIDENT

 

.... Lire la suite de ce texte acide qui remet les horloges à l'heure !

COMMENT SAUVER LE CAPITALISME EN OCCIDENT ? | CentPapiers

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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 11:39

 

Mais de quel droit ... ?

1. Les agences de notation, définition :

Une Agence de notation est une entreprise ou une institution chargée de la notation des collectivités (États…) ou des entreprises selon certains critères définis par une réglementation ou par les acteurs du marché.

Historiquement, les premières agences de notation sont les agences de notation financière telles que Fitch Ratings, Moody's et Standard & Poor's. Ces agences opèrent, contre rémunération, à la demande des entreprises (et éventuellement des collectivités publiques) désirant être notées.

Mais qui donc note les agences de notation qui se permettent de noter les états ? Une entité supra-étatique ?


2. Les organismes de certification

2.a. L'exemple de Veritas

Bureau Veritas est une société de services proposant des prestations couvrant l’inspection, l’audit, les tests jusqu'à l'analyse, touchant à de nombreux domaines. Ses activités principales sont la certification, l'évaluation de conformité, la formation, et le conseil. Elle est présente dans 140 pays, s'appuie sur un réseau comprenant 850 implantations et emploie environ 40 000 personnes (fin 2008) dont 7 300 en France.

En 2009, son chiffre d'affaires atteignait 3,15 milliard d'euros  . Le siège social du groupe se trouve à Neuilly sur Seine...

Et sur leur site, ils se définissent ainsi :

"CERTIFICATION DE SYSTEMES, DE SERVICES ET DE PERSONNES

Le Leader de la Certification

Organisme de certification, reconnu par plus de 40 organismes nationaux et internationaux, Bureau Veritas Certification emploie 5 700 auditeurs qualifiés dans 80 pays et a certifié plus de 80 000 clients dans le monde entier. Bureau Veritas Certification est le leader mondial de la certification.

Née en 1995, Bureau Veritas Certification France SAS est la filiale française, disposant d’un effectif permanent de 220 personnes. Notre siège est situé à Paris-la-Défense (92800 Puteaux). Avec 6 600 entreprises certifiées représentant plus de 14 000 sites, nous sommes le numéro deux du marché français de la certification. Nos directions commerciales et contrats sont installées à Dardilly, près de Lyon. Localement, nous sommes présents via nos responsables commerciaux, à Aix-en-Provence, Beauvais, Bordeaux, Lyon, Mulhouse, Nantes et Paris."

On ne peut dire que "bravo", ou bien "merde ! ", non ?

Mais qui a certifié Veritas, qui se permet d'évaluer et sanctionner des "systèmes, services ou personnes" ? Une entité supra-systémes, supra-services ou supra-personnes ?

2.b. Le COFRAC, l'ISO, l'AFNOR, le CEN, etc ...

Connaissez-vous la procédure de certification de qualité "ISO9001" ?

"La norme "I SO 9001:2000" définit les exigences pour les systèmes de management de la qualité, et elle est maintenant fermement établie comme la norme appliquée mondialement pour donner l’assurance de la capacité de répondre à des exigences qualité et d’augmenter la satisfaction des clients dans les rapports clients-fournisseurs."

ISO : internationale ; CEN :européenne ; AFNOR : française ; COFRAC = comité français d'accréditation

Des détails sur cette fumisterie dans l'article intégral : COFRAC, ISO, AFNOR, CEN : l'assurance qualité qui engraisse les auditeurs, ruine les audités et mine les exécutants !

Et qui certifie l'ISO, le CEN, l'AFNOR, le COFRAC ? Des êtres supérieurs venus d'autres galaxies ?

 

3. Le nucléaire

Non, non, je ne passe pas du coq à l'âne, et encore moins de la souris à la montagne ; non, ces faits sont liés. Car pendant que vous travaillez plus pour satisfaire votre patron, afin que son entreprise soit accréditée, assermentée, certifiée, bien notée(et autres superlatifs valorisants), et bien vous n'avez pas le temps, trop crevés le soir d'ouvrir les yeux sur la planète, qui l'air de rien fonctionne exactement comme votre entreprise !

J'aborde donc le sujet du nucléaire. L'idée de cet article est d'ailleurs partie de ce sujet sur lequel je discutais avec un collègue au travail : il parait que Nicolas Sarkozy veut sanctionner l'Iran, "de façon préventive", pour l'empêcher de s'armer du nucléaire.

( "ATTAQUE PRÉVENTIVE" : M. Sarkozy a évoqué la crise nucléaire avec l'Iran, en estimant qu'une "attaque préventive" contre ses sites nucléaires, si Téhéran maintenait ses ambitions dans ce domaine, était possible, tout en affirmant qu'une telle opération provoquerait "une crise majeure". source :  Le Monde.fr)

Mais de quel droit, un état possésseur de l'arme atomique peut-il interdire à un autre de la posséder ? Qui a habilité la France à décider que l'Iran ne devait pas avoir l'arme nucléaire ?

Qui sont ces puissances ultra-planétaires qui s'autoproclament décideuses ? Et bien là, les amis, figurez-vous que j'ai trouvé une réponse (pas comme pour les paragraphes 1 et 2 d'ailleurs). La réponse, la voici :

"Duke : Y a-t-il un "droit" à la bombe nucléaire ?

Bruno Tertrais : La possession de l'arme nucléaire est régie en droit international par le traité de non-prolifération des armes nucléaires signé en 1968 qui divise de manière un peu artificielle les pays en deux catégories : ceux qui avaient fait exploser une arme nucléaire avant cette date, et qui sont donc considérés comme des puissances nucléaires ; et ceux qui affirment ne pas avoir l'intention de développer une telle arme, qui sont considérés comme des pays non nucléaires. Il y a donc deux catégories d'Etats au sein de ce traité.

Enfin, il y a aussi les pays qui n'ont pas signé le TNP (Inde, Israël, Pakistan). Ces pays n'ont donc violé aucun accord en développant des armes nucléaires. L'Iran, en tant que signataire non nucléaire du TNP, s'est lui-même interdit la fabrication d'arme nucléaire.

Agnès : Le traité de non-prolifération nucléaire devrait-il être réformé (il n'a pas permis d'enrayer cette crise, ni d'empêcher le Pakistan ou l'Inde de se procurer l'arme…) et dans quel sens ?

Bruno Tertrais : Le TNP est un traité très imparfait, qui a gelé la situation nucléaire à un moment donné, de manière quelque peu arbitraire. Il s'agissait de stopper le phénomène de prolifération nucléaire. Sans doute ce traité pourrait-il être réformé ou modifié, notamment parce qu'il est très flou sur certains points, et qu'il correspond à une situation historiquement datée. Mais il y a un consensus pour dire qu'il est absolument impossible de modifier ce traité, car il serait impossible de s'accorder sur les modifications souhaitables. Le mieux que l'on puisse faire est de compléter ce traité par d'autres dispositions juridiques ou politiques.

Ambrose : Je souhaiterais savoir s'il est justifié d'empêcher l'Iran d'avoir la bombe A alors qu'Israël la possède déjà ?

Bruno Tertrais : L'Iran et Israël sont dans des situations totalement différentes du point de vue du droit international. L'Iran s'est interdit lui-même d'avoir la bombe en signant le TNP. Israël n'a pas signé le TNP, et donc son programme nucléaire n'est pas contraire au droit international."

(extrait d'un tchat en live avec Bruno Tertrais, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique

 


Le flou "artistique", publiquement révélé, au travers des réponses de Bruno Tertrais (avec tout le respect que j'ai pour lui) , me conforte dans mes positions : les décideurs émanent du secteur privé, sont très puissants et agissent en secret, dans quelque domaine que ce soit. Même la CIA serait mystifiée sur ce coup-là ?

 

Je suis certifié par un non certifié ; je suis noté par un non noté ; on m'interdit quelque chose que mon censeur pratique ... Y'a un truc qui m'échappe, là ! Enfin, à moi, plus trop, et de moins en moins en tous cas. Ce qui m'échappe le plus désormais, c'est vous, lecteurs, face à ce déballage d'arnaques, de manipulations, de propagande, pourquoi vous ne vous révoltez pas, même si ce n'est qu'oralement ? Vous bossez chez Veritas ? Oups ! Pardon !

Article d'origine : Mais de quel droit ... ?


Auteur : Chien Guevara - Source : http://forget.e-monsite.com/

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"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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