1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 23:04

 

 

 

Quand l’opposition au monopole capitaliste devient "délit de rébellion" : Les prisonniers politiques en Colombie entre torture et invisibilisation

Vendredi, 25 Mai 2012  Azalea Robles pour La Pluma

 

Colombie : Manifeste pour la paix, jusqu'à la dernière goutte de nos rêves

 

  En Colombie, des milliers d’hommes et de femmes sont condamnés pour « délit de rébellion » -inscrit dans le  code pénal - et  aussi condamnés en vertu de son extension  plus arbitraire, le crime  de « terrorisme » [1], une catégorie qui englobe tout ce qui peut gêner l’État colombien et le grand capital d’un pays spolié qui tente d’étouffer le mécontentement social par l’extermination et l’incarcération.

Sur les 9500 prisonniers politiques  de  l’État colombien, on estime que près de 90%  sont des civils incarcérés  à cause de leur  activité politique, leur pensée critique et leur opposition  aux politiques  de destruction  de l’environnement : syndicalistes, défenseurs de l’environnement, enseignants,  dirigeants paysans, universitaires critiques, avocats, médecins, défenseurs des droits humains…même les artistes font l’objet de persécutions politiques. Les montages judiciaires avec des témoins payés et des preuves falsifiées  sorties « d’ordinateurs magiques » , sont manigancés de façon systématique contre les victimes de persécutions : les agissements illégaux de l’establishment  militaire et de ses témoins  préparés dans les bureaux de l’armée [2] sont  avalisés par l’appareil judiciaire de façon scandaleuse tout   en s’articulant avec des lois criminalisant la protestation : l’appareil judiciaire est utilisé comme arme de guerre contre la population, afin de démanteler l’organisation sociale et empêcher toute pensée critique.

Par ailleurs, tout le monde sait qu’en Colombie un conflit social, politique et armé fait rage et que,  dans ce cadre, les insurgés capturés par l’État sont des prisonniers politiques de guerre, parce que leurs revendications sont éminemment politiques et parce qu’il y a une guerre. Mais l’État colombien essaie de cacher le soleil avec un doigt.  



L’existence de milliers de prisonniers politiques est la preuve tangible de la réalité d’une guerre répressive déclenchée par l’État colombien contre la revendication sociale ; par conséquent l’exigence de liberté pour les prisonniers politiques est la colonne vertébrale  de la construction d’une véritable paix  avec justice sociale.

En Colombie, l’expression du capitalisme est à son paroxysme : la terreur  corrélative au pillage des ressources au bénéfice du grand capital s’applique de la façon la plus dure  contre la population, avec pour objectif le déplacement d’un nombre  énorme  de personnes des zones convoitées et l’élimination  des revendications. On compte plus de 5,4 millions de personnes spoliées de leurs biens et déplacées de leurs terres. Les multinationales et les latifundiaires  accaparent les terres volées et légalisent actuellement les titres de propriété sur la base  d’artifices astucieux  favorisés par la loi de Santos  relative à la terre qui  légalise les spoliations,  comme le dénoncent  si  bien  les communautés. Au moment où  le capitalisme mondial approfondit  à l’extrême les contradictions  entre l’accumulation  capitaliste et la survie de l’espèce, les stratégies répressives menées en Colombie sont également destinées à être appliquées dans la région, ce qui donne une raison supplémentaire-en dehors des raisons éthiques- pour  se solidariser avec le peuple colombien.

TORTURES : l’assassinat de proches comme forme de torture*

Il y a beaucoup à dénoncer sur  les tortures. Les aberrations  commises contre les prisonniers politiques se surpassent dans l’horreur  et sont perpétrées sous couvert d’ostracisme et d’invisibilisation* : c’est pour cela que la solidarité avec les prisonniers  politiques doit être envisagée comme une priorité sociale. Il y a des prisonniers qui passent  des années reclus dans des cachots [3],  avec  passages à tabac, humiliations, tortures physiques et psychologiques ; certains prisonniers sont conduits à la mort parce qu’on leur refuse l’assistance médicale [4], il y a des prisonniers aveugles et sans bras, amputés, des malades en phase terminale qui subissent une torture permanente parce qu’on leur refuse même les traitements contre la douleur et qu’on les enferme dans des blocs bourrés de paramilitaires alors qu’ils sont totalement  sans défense. Le cas du prisonnier politique Oscar Elias Tordecilla est particulièrement révélateur, il a les deux bras amputés, en plus d’être devenu aveugle faute d’assistance médicale indispensable, il a été emprisonné dans un état limite, placé intentionnellement  dans un centre pénitencier  sans prisonniers politiques, dans un pavillon rempli de paramilitaires  en violation de la règlementation de la médecine légale et du droit humanitaire  international[5]. Il y a aussi plusieurs  prisonniers politiques et de guerre qui ont vécu l’assassinat de leurs proches parce qu’ils ont  refusé de jouer le rôle de faux « témoins » pour la police  dans des montages judiciaires contre des leaders paysans, syndicalistes et militants d’organisations sociales. Le cas du prisonnier politique Carlos Iván Orjuela illustre ce drame.  Carlos Iván  a  subi des pressions de la part de la section de la police judiciaire et d’enquête (SIJIN) pour qu’il témoigne contre des leaders paysans du Magdalena Medio (département colombien). Devant son refus de collaborer à des montages judiciaires, la police a fait disparaître et assassiner son frère cadet, puis avec un montage judiciaire a emprisonné une  proche  qui s’occupait de son fils tout en menaçant d’assassiner aussi l’enfant  de six ans. Le Comité de Solidarité avec les Prisonniers Politiques dénonce :

« il a été mis sous pression pour collaborer, sinon il le paierait cher’(…) l’agent de la SIJIN Juan Carlos  Torres a proféré des menaces de montages judiciaires à l’encontre de sa famille et a menacé directement son fils  en disant  que « bientôt la nuit allait tomber mais le jour n’allait plus se lever» pour lui. Il lui donna un délai pour qu’il devienne un  des si nombreux témoins à solde qui grouillent dans le système judiciaire colombien ».[6] Aux  menaces ont succédé des crimes plus graves: «  la disparition forcée et l’homicide du frère cadet du prisonnier politique (..) La capture  de María Yolanda Cañón, proche chargée de s’occuper de son fils. Le prisonnier politique a entrepris d’appeler sur le portable de María Yolanda, mais ce fut l’agent de la SIJIN Celis Torres qui répondit, en se moquant de lui et en le prévenant que s’il persistait à refuser de collaborer  ils continueraient (…),  textuellement :’je vous ai dit de collaborer et vous n’avez pas voulu collaborer et alors le parquet avait déjà  un petit paquet ([un dossier monté de toutes pièces, NdT] et c’est moi qui ai eu la tâche de la capturer et d’ailleurs j’ai en réserve d’autres  petits paquets» Le CSPP ( Comité de solidarité avec les prisonniers politiquesdénonce les « agissements illégaux et vengeurs des membres de la police judiciaire pour obtenir des « résultats » au mépris  des droits humains  et du droit humanitaire  international. Pratiques s’inscrivant dans une politique qui a eu pour résultat  les exécutions extrajudiciaires connues sous le nom de « faux positifs » et la judiciarisation massive d’une  population  civile innocente, arrêtée au cours des fameuses « rafles massives ».

NOTES

Ce texte bref est une modeste contribution –à la demande des lecteurs- sur la thématique des prisonniers politiques en Colombie ; je recommande aux lecteurs de lire mon enquête sur ce thème, qui est en 5 parties, dont 4 ont déjà été publiées à la date du 16 mai 2012. La cinquième partie est une enquête plus approfondie sur la torture dans les prisons colombiennes et sera publiée en juin 2012. Une traduction française de ce dossier est en cours.

Les parties déjà publiées au 20 mai 2012 de ce dossier sont (disponibles en espagnol et prochainement disponibles en français) :

Dossier : La Colombie et ses milliers de prisonniers politiques réduits au silence

I- Colombie: des milliers de prisonniers politiques son le visage de l´empathie criblée

II- Spoliation, appauvrissement et mort au bénéfice des multinationales, la voix dissidente est éliminée

III-Séquestration  carcérale, montages judiciaires, ’cyber-cafés de la jungle et persécutions  politiques au-delà des frontières

IV- Modèle répressif et alerte humanitaire sur la surpopulation carcérale en Colombie

V- A paraître, enquête approfondie sur la torture dans les prisons colombiennes

[1] Des milliers d’hommes de femmes condamnés pour « délit de rébellion » : »(…) Existence du délit politique qui est reconnu également par la législation pénale colombienne, la Constitution Nationale et les traités internationaux ratifiés par l’État colombien. Nous ne comprenons pas comment les représentants de l’établissement prétendent ignorer la réalité que  vit le pays, et la législation nationale et internationale qu’ils disent défendre. »http://www.traspaslosmuros.net/node/748

Rapport Perspective en point de fuite : « La stratégie utilisée contre les prisonniers politiques consiste à les juger pour rébellion et à y ajouter les charges de terrorisme, narcotrafic  et association criminelle à buts terroristes dans l’objectif clair de leur enlever le statut politique, y compris en facilitant leur extradition. »http://issuu.com/traspasalosmuros/docs/traspasalosmuros

(2)L’avocat défenseur du journaliste Joaquín  Pérez Becerra  lance un appel à la solidarité, à quelques jours du procès politique.

« Les informateurs payés par l’État sont  instruits dans les bureaux du renseignement militaire » http://www.rebelion.org/noticia.php?id144172

(3) « Il est de notoriété publique que nous  les prisonniers politiques et de guerre, et en général  la population carcérale, qui s’élève à plus de 130.000 personnes, nous vivons dans des conditions  infrahumaines et on bafoue constamment nos droits humains, les procès auxquels nous avons droit, le droit à la santé, la dignité humaine, etc…Quasi systématiquement, nous sommes confinés dans des centres de réclusions éloignés de nos familles, on nous isole dans des blocs punitifs, on nous condamne à une vie de torture et dans la pratique on nous impose des chaînes permanentes, comme c’est le cas pour le camarade Jorge Augusto BERNAL, membres des FARC-EP, fait prisonnier par l’État il y a 17 ans, il est resté  au cachot pendant  8 années, dont  4  dans la prison de La Tramacúa de Valledupar, sans eau, avec  des températures de 40 °, sans accès aux soins médicaux(…) C’est un  cas parmi tant d’autres  prisonniers politiques qui ont été condamnés à de véritables  perpétuités avec des peines allant de 40 à  6O années  et plus. On  voit aussi des cas de torture, comme c’est  le cas du camarade Diomedes  Meneses CARVAJALINO, en chaise roulante, paraplégique suite aux tortures, et qui, même s’il remplissait  les conditions exigées  pour la remise en liberté conditionnelle, se l’est vu refuser  illégalement(…) Face à l’isolement et aux punitions, et après des processus de déroutement moral, on nous incite à nous démobiliser et à renier nos principes et notre organisation, comme c’est le cas pour  le camarade Bernardo Mosquera  MACHADO , emprisonné dans un cachot, avec des  problèmes respiratoires et cardiaques, âgé de 67 ans, et face à ses problèmes l’unique réponse donnée par l’INPEC (Instituto Nacional  Penitenciario y Carcelario :Institut National Pénitentiaire et Carcéral) et le gouvernement a été une visite au cours de laquelle des délégués du gouvernement l’ont encouragé à se démobiliser et à trahir sa cause, en échange de quelques bénéfices juridiques.(…)C’est  sur ces cas parmi tant d’autres que les autorités responsables de la protection des droits humains et les organisations de la communauté nationale et internationale doivent  mener  des investigations. » http://www.traspasalosmuros.net/node/748

[4] Prisons dans lesquelles décèdent à une fréquence scandaleuse les prisonniers  politiques et de guerre. Mars 2012 : Des prisonniers politiques à qui on a diagnostiqué un cancer ne reçoivent toujours pas de soins médicaux : http://www.comitedesolidaridad.com/index.php?option=com_content&view=article&id=681:fcspp&catid=32:acciones-urgentes&Itemid=68

Témoignage de la fille d’Arcesio Lemus, prisonnier politique assassiné par l’Etat en 2010 ; Les prisonniers politiques sont  torturés et  de fait condamnés à mort, par refus d’assistance médicale. http://www.rebelion.org/noticia.php?id=145983

Vidéo : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=N9t7Z2tv3oA

Janvier 2012 : « Les cas d’assassinats de prisonniers  politiques sont en augmentation »http://rebelion.org/noticia.php?id=143800

« La peine de mort n’a pas été adoptée pour que l’INPEC nous l’applique aussi lentement et de façon si douloureuse » Un autre prisonnier décède dans une prison colombienne par refus d’assistance médicale, janvier 2012 :http://www.rebelion.org/noticia.php?id=142756

Avril 2011 : Des prisonniers politiques  décèdent  par refus d’assistance médicale :http://www.rebelion.org/noticia.php?id=127100

Vidéo témoignage de torture, Diomedes Meneses : http://blip.tv/cocalo/diomedes-3393961

http://www.comitedesolidaridad.com/index.php?option=com_content&;view=article&id=559:despues-de-dos-anos-diomedes-meneses-carvajalino-continua-sin-recibir-atencion-medica-adecuada&catid=23:comunicados&Itemid=45

[5]  Le prisonnier politique, Oscar Elías Tordecilla, amputés des deux bras, en plus devenu aveugle  par refus d’assistance médicale nécessaire, et emprisonné dans une situation extrême, placé intentionnellement dans un centre pénitencier sans prisonniers politiques, avec des paramilitaires, en violation de la réglementation de la Médecine légale et du DIH. Bien qu’un juge ait demandé  l’assignation à résidence, le prisonnier politique Oscar Elias Tordecilla non voyant et amputés des deux bras, est toujours emprisonné dans une situation extrême. http://www.rebelion.org/noticia.php?id=105346

[6] Les crimes d’État contre les proches sont utilisés comme moyen de torture et de chantage contre les prisonniers politiques, si les prisonniers n’acceptent pas de devenir des informateurs, ou pour passer sous silence les dénonciations. On assassine le frère aîné du prisonnier politique Carlos Iván Peña Orjuela  et la police menace son fils âgé de 6 ans.http://www.rebelion.org/noticia.php?id=102342

« L’agent  de la SIJIN Juan Carlos Celis Torres a proféré des menaces de montages judiciaires contre sa famille et a menacé directement son fils(…)  Il lui a donné un délai pour devenir un témoin à solde parmi tant d’autres de ceux qui grouillent dans le système judiciaire colombien » Après les menaces : « la disparition forcée et l’homicide du frère cadet du détenu politique(…) la capture de María Yolanda Cañón, proche en charge de son fils ».

http://www.comitedesolidaridad.com/index.php?option=com_content&task=view&id=283&Itemid=46

L’enfant Alida Teresa, fille de prisonnier politique, violée et assassinée par des paramilitaires, en toute impunité en 2012

http://insomne.info/index.php/noticias/nacional/846-ordenan-libertad-a-jefe-paramilitar-senalado-de-la-desaparicion-forzada-tortura-y-homicidio-de-la-nina-alida-teresa-en-zapatoca-santander

http://www.kaosenlared.net/noticia/desaparicion-familiares-tortura-contra-presos-politicos-alto-estado-ge En liberté, cinq paysans de Santander et la  parente de Carlos Iván Peña Orjuela, Yolanda  Cañón, victimes de montage judiciaire : ils ont passé 7 mois en prison avec des faux témoins, les uns pour leur activité dans l’organisation paysanne, et Yolanda Cañón  comme moyen de représailles contre le prisonnier politique Peña Orjuela à cause de son refus de jouer le rôle de faux témoin dans les montages judiciaires de la police SIJIN.http://www.sinaltrainal.org/index.php?option=com_content&task=view&id=1969&Itemid=48

Octobre 2011 les prisonniers politiques de Palogordo en grève de la faim  ont exigé l’assistance médicale pour le prisonnier politique Peña Orjuela http://www.sinaltrainal.org/index.php?option=com_content&task=view&id=1969&Itemid=48

Azalea Robles pour La Pluma, le 25 mai 2012

www.azalearobles.blogspot.com

Traduit par Pascale Cognet por La Pluma et Tlaxcala

Article original: Delito de rebelión' por oponerse al monopolio capitalista: Presos Políticos, entre torturas e invisibilización

*Azalea Robles, collaboratrice régulière de La pluma

 

Articles d'Azalea Robles publiés sur La Pluma:

Colombie: des fosses communes à la consolidation du grand capital; la Loi sur les Terres de Santos

Colombie : Violée à 30 mètres d’un poste militaire, au pays des « prisons parcs de loisir » pour militaires…

Ce qu’est le terrorisme d’Etat en Colombie

 

Source : Quand l’opposition au monopole capitaliste devient "délit de rébellion" : Les prisonniers politiques en Colombie entre torture et invisibilisation

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 22:05

 

 

 

Eduardo MENESES, Guillaume BEAULANDE

Le mardi 15 mai à Paris nous avons eu le grand honneur d’accueillir à Paris Carlos Garcia Marulanda, un des dirigeants la Marche Patriotique, nouveau mouvement politique progressiste colombien qui est en pleine en construction, mais qui d’ores et déjà porte un message clair de paix et de justice sociale, deux facteurs essentiels et indissociables pour avancer vers une résolution du conflit armé interne qui ravage la Colombie depuis des décennies. Nous avons pu échanger avec lui lors d’un débat organisé par le Front de Gauche, de l’Association France Amérique Latine et la Coordination Populaire Colombienne de Paris.

La marche Patriotique est née d’une initiative d’environ 1 700 organisations sociales et politiques colombiennes qui se sont réunies fin avril pour fonder un nouveau mouvement politique et social, ancré dans l’ébullition sociale de la région et proche des expériences de gouvernement en Bolivie, Equateur, Uruguay et au Venezuela.

L’initiative affiche l’ambition de créer une nouvelle alternative politique, s’appuyant sur les mobilisations sociales, en vue de donner une représentation politique aux « invisibles de Colombie ». Il s’agit également pour ses fondateurs de créer une option de pouvoir dans l’unité populaire des secteurs démocratiques et progressistes.

Soutenue par différentes personnalités emblématiques de la gauche colombienne comme l’ex-sénatrice libérale Piedad Cordoba, le militant des droits de l’homme et député Ivan Cepeda et le dirigeant communiste Carlos Lozano, ainsi que par 4500 délégués internationaux la marche a pour priorité la mobilisation populaire pour la paix et une réforme agraire afin de mettre fin à un cycle de violence séculaire dans l’un des pays les plus inégalitaires de la planète.

Plus de 90 000 citoyens et citoyennes, venus des quatre coins de la Colombie ont rejoint la "Marche patriotique" qui convergeait vers la place Bolívar à Bogotá, les 21, 22 et 23 avril dernier. Une journée historique pour le peuple colombien qui célébrait ainsi la naissance de ce nouveau mouvement politique et social.

La « Marche patriotique » a engagé d’ores et déjà une lutte pour la défense des droits sociaux tels que l’accès à la santé, le droit à une éducation gratuite et de qualité pour tous et la lutte pour le droit à un travail digne ; droits que l’organisation considère comme "imprescriptibles et indissociables". Ce mouvement politique et social vise également à mettre un terme aux traités de libre-échange qui maintient l’économie du pays sous le joug des Etats-Unis et propose une alternative aux politiques néo-libérales menées par le gouvernement de Sébastien Santos.

La réponse du président Santos et de toute la droite colombienne s’est inscrite dans la tradition de stigmatisation des mouvements sociaux et de refus total du dialogue qui caractérise la droite colombienne depuis plus de 50 ans. Ceci a pour seul effet de stimuler la répression violente de la part des secteurs militarisés et ultra-droitiers colombiens contre ce mouvement clairement pacifique et populaire. Ainsi, depuis le 23 avril on dénombre, en plus de l’assassinat de deux des membres de la marche, la disparition de deux d’entre eux et pas moins de 7 arrestations. Un plan d’assassinat de l’ex-sénatrice Piedad Cordoba a également été découvert récemment. Des investigations sont en cours pour faire la lumière sur cette affaire.

Un des objectifs de la tournée européenne de Carlos Garcia Marulanda est de mobiliser les citoyennes et citoyens européens engagés pour une résolution pacifique du conflit armé interne en Colombie pour qu’il y ait une vigilance internationale sur ce qui se passera les prochains mois en Colombie. L’objectif est d’éviter éviter une nouvelle vague d’assassinats politiques comme celle qui a eu lieu il y a deux décennies contre l’ « Union Patriotique », parti politique dont plus de 5000 militants ont été assassinés. Parmi eux, il y avait huit parlementaires, des centaines de maires et de dirigeants du mouvement, et deux candidats présidentiels : Jaime Pardo Leal (1987) et Bernardo Jaramillo Ossa (1990). Il faut rappeler que depuis une cinquantaine d’années l’Etat lui-même (souvent entaché par ses lien avec les groupes paramilitaires) est un des responsables directs de la violence dont est victime l’ensemble de la société Colombienne via la mise en place de toute une série de mécanismes légaux et de dispositifs illégaux permettant un emploi arbitraire et excessif de la force…

Dans ce contexte, nous condamnons l’attitude irresponsable et belliciste du gouvernement de Santos qui ne va pas dans le sens de la paix souhaitée par la grande majorité des colombiennes et de colombiens. Nous saluons tout particulièrement la détermination et le courage politique exprimés à travers les revendications de La Marche Patriotique. En effet, sans ces revendications pacifiques et de justice sociale toute tentative de résolution politique au conflit armé colombien, dont le peuple est la première victime, est vouée à l’échec.

Eduardo Meneses et Guillaume Beaulande

source : http://www.lepartidegauche.fr/actualites/international/colom...

URL de cet article 16795
http://www.legrandsoir.info/colombie-la-marche-patriotique-pour-une-resolution-politique-du-conflit.html
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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 20:41
 
«Le vrai communisme n’a jamais existé» – Camila Vallejo
Par Jorge Arellano

Agata Nowicka/illo.pl Nous ne représentons pas qu’un phénomène latino-américain. D’autres mouvements émergent, en Europe et ailleurs dans le monde.» -Camila Vallejo
Étudiants, unissez vous! Le cri de ralliement ne vient pas que du Québec. Au Chili, le mouvement étudiant prend une couleur révolutionnaire, avec à sa tête Camila Vallejo, ou «Comandante Camila», jeune femme de 24 ans qui rêve, comme Che Guevara, d’une révolution communiste, mais sans recours aux armes. Métro a rencontré cette nouvelle figure emblématique.

L’Union soviétique n’a-t-elle pas démontré que le communisme est voué à l’échec?
Je crois que le vrai communisme n’a jamais vraiment existé. Les régimes mis en place dans le passé s’inscrivaient dans un contexte défavorable pour leur développement, avec une bureaucratie et une autocratie extrêmes. Le communisme est un idéal qui ne s’est développé pleinement nulle part. À la base, le communisme implique une société où chacun partage des conditions de vie égales, où chacun a accès à ce dont il a besoin et contribue, par son travail, à la communauté, selon ses capacités. On parle d’une société sans classe, où les hommes et les femmes se sentent réellement libres et se réalisent pleinement sur les plans moral, matériel et intellectuel.


Le Chili est prospère. Pourquoi devrait-il changer?
Le produit intérieur brut de notre pays est de 15 000 $US par habitant, mais cette richesse ne profite pas à la majorité de la population : 5 % des personnes les plus riches gagnent 800 fois plus que les 5 % des Chiliens les plus pauvres. Le mécontentement du peuple ne tient pas qu’à une idée abstraite, mais s’ancre dans des conditions matérielles réelles. Il faut amorcer un débat de fond au sujet de notre conception du développement et du modèle de développement que nous voulons. Est-ce que nous voulons le modèle néolibéral actuel, qui provoque la concentration des pouvoirs économiques, culturels et politiques? Ou un modèle qui permet le plein développement des êtres humains, l’accès à une qualité de vie, le respect de la dignité et la garantie des droits?

Lors d’un voyage en Allemagne, vous avez été constamment accompagnée des représentants officiels du Parti communiste. Ont-ils peur de vous laisser parler librement?
Nous avons toujours été un collectif. Rien n’est développé individuellement et toutes nos idées sont le résultat d’un consensus. Notre travail est entièrement intégré. Contrairement à l’image projetée par les médias, notre action n’est pas le fait d’une seule personne, mais d’un mouvement. Mais je ne crois pas que quelqu’un ait peur de me voir m’exprimer par moi-même.

Est-ce que la révolution communiste va se répandre?

Nous croyons à une révolution communiste non violente, sans recours aux armes. Nous misons sur la démocratisation au Chili. Nous voulons faire les choses à notre façon et redonner le pouvoir au peuple chilien. Au Chili, le communisme est perçu comme quelque chose de lointain, mais il émerge, il chemine vers un processus de démocratisation réussi.

Croyez-vous que le mouvement pourrait séduire ailleurs en Amérique latine?
Dans la région, nous partageons des pages d’histoire assez semblables. Nous avons subi des dictatures mili­taires et la colonisation par les États-Unis et l’Europe. Les pays de l’Amérique latine ont tenté de former des États indé­pendants économiquement et politiquement, de retrouver leur indépendance et leur identité propre. Nous, du mouvement étudiant, organisons des conférences afin de définir des stratégies et des politiques. Nous avons également des suggestions quant à la façon d’unifier le mouvement étudiant sur le marché du travail, de retrouver le droit à l’éducation, de lutter contre la répression et de continuer à nous opposer à l’impérialisme, au capitalisme et au néolibéralisme, selon les pays. Mais nous ne représentons pas qu’un phénomène chilien ou latino-américain. D’autres mouvements similaires émergent, en Europe et ailleurs dans le monde.
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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 19:50

 

Après plus de deux mois de mobilisation, aucune évolution pour les déplacés de Montes Azules…

Depuis maintenant plus de deux mois, un petit groupe de quinze personnes, déplacés forcés de la réserve de Montes Azules pour la plupart, se sont installés pour une durée indéterminée sur la Place de la Cathédrale à San Cristobal de Las Casas, au Chiapas.


Ces hommes, femmes et enfants  sont réunis sous la bannière du Front National de Lutte pour le Socialisme (FNLS), une organisation nationale, démocratique et indépendante, œuvrant pour une transformation radicale de la société mexicaine.
Le principal objectif de ce  sit-in vise à dénoncer la militarisation excessive du pays sous le mandat présidentiel de Felipe Calderon et de « la stratégie gouvernementale qui a abouti à l’instauration d’un Etat politico-militaire, et s’illustre par une répression massive des exigences politiques, économiques et sociales du peuple mexicain. »

Au Mexique, les conséquences de cette politique de répression  sont très lourdes et les victimes ne cessent d’augmenter. On comptabilise aujourd’hui plus de  60 000 personnes assassinées  de manière extrajudiciaire, environ 30 000 disparitions forcées, et quelques milliers de déplacés forcés et de prisonniers politiques…

Les mobilisés du sit-in, originaires de la réserve de Montes Azules, revendiquent depuis des années leurs droits à la propriété et à travailler sur les terres  qu’ils occupent depuis leur exil à Las Conchitas, dans la municipalité de Salto de Agua. Ils dénoncent de même la répression et le harcèlement exercés par des groupes paramilitaires sévissant dans la région. 
 D’autres appartiennent à l’Union des Transporteurs « El Quetzalito-FNLS », de la municipalité d’Altamirano. Eux-aussi dénoncent les mesures d’intimidations et les actions répressives perpétrées par les Polices d’Etat Préventive et municipales. La personne interrogée par nos soins à ce sujet relate le vol de plusieurs véhicules ces dernières années, ainsi que le meurtre, les attaques armées et l’emprisonnement arbitraire de plusieurs chauffeurs de l’Union Quetzalito.

Le FNLS n’en est pas à son premier sit-in à San Cristobal de Las Casas. Voilà maintenant deux ans qu’il organise cette manifestation. Face à l’indifférence du gouvernement national et fédéral, le FNLS tente par cette action de dénoncer publiquement les exactions commises par le gouvernement mexicain. De même, s’appuyant sur la dimension touristique et internationale de la ville de San Cristobal, le sit-in recherche particulièrement à diffuser à l’étranger et ainsi à mobiliser la communauté internationale.


Par ce biais, le FNLS exige :

- la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat mexicain au sein des conflits  et  la mise en place de solutions concrètes et immédiates concernant cette situation,

- le démembrement des bandes paramilitaires ainsi que la levée de l’impunité dont elles bénéficient,

- la mise en liberté immédiate de tous les prisonniers politiques et de conscience du pays, 

-  la présentation en direct de tous les disparus de la « guerre sale »,

- la régularisation du droit à la propriété et le respect du droit au travail des membres de l’Union des Transporteurs « el Quetzalito »,

-  la fin de la répression et des mesures contre-insurrectionnelles employées par le gouvernement mexicain.


Pour plus d’informations, consulter :

           http://fnls07.blogspot.mx/
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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 21:38

 

 

Colombie: L’Empire Contre-Attaque

Par Dan Kovalik, avocat américain des droits de l’Homme et des Travailleurs - voir le film L’Affaire Coca-Cola sur Youtube.

À la mi-avril, le Sommet des Amériques se tenait à Carthagène en Colombie. Bien sûr, on se souviendra davantage du Sommet pour le scandale des services secrets américains qui étaient là pour préparer la voie à la visite du président Obama, mais qui étaient plus intéressés à se mettre au lit avec des prostituées pour ensuite refuser de payer.

Toutefois, deux développements importants, et tout aussi troublants, ont également émergé du sommet : (1) le Président Obama a annoncé que les États-Unis mettraient en oeuvre l’Accord de Libre-Echange (ALE) avec la Colombie ce mois-ci ; et (2)  Obama a annoncé que les États-Unis enverraient des commandants de brigade U.S. pour conseiller l’armée et la police colombiennes dans leur campagne de contre-insurrection. Alors que la première annonce a été largement médiatisée, la seconde ne l’a pas été et celà, en dépit du fait que ces deux politiques sont étroitement liées.

L’ALE est conçu pour ouvrir la Colombie à une plus grande exploitation et pénétration par les multinationales, plus particulièrement celles des industries extractives, comme le pétrole, le charbon, l’éthanol (issu de l’huile de palme), l’or et autres métaux précieux. Comme l’explique un excellent rapport de Peace Brigades International (PBI), au cours des 10 dernières années (c’est-à-dire durant les années menant au passage définitif à l’Accord de Libre-Echange), 40% de tout le territoire colombien a été « attribué ou sollicité par des compagnies d’exploitation minière et de pétrole brut ». En outre le PBI explique :

Des 114 millions d’hectares du vaste et prospère territoire de la Colombie, plus de 8,4 millions ont été autorisés pour l’exploration des gisements minéraux et plus de 37 millions d’hectares sont autorisés pour l’exploration de pétrole brut. En outre, selon le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, plus de 5,8 millions d’hectares de terres ont été autorisés pour l’exploitation des ressources minières non renouvelables en 2010.

Comme l’explique le PBI, la Colombie est en effet un pays riche en ressources, avec un approvisionnement riche en or, émeraudes, argent, platine, nickel et cuivre ; les « plus grandes réserves de charbon de toute l’Amérique latine » ; et une production de pétrole comparable à celle de ses voisins du Vénézuela et surpassant celle de l’Égypte. Cependant, le prix pour l’extraction de ces ressources précieuses en Colombie est énorme, avec des millions de Colombiens payant littéralement pour cette extraction de leurs vies, leur terres et leurs maisons. Ainsi, le PBI rapporte que « 80% des abus des droits de l’Homme en Colombie au cours des dix dernières années ont été commis dans les régions minières et productrices d’énergie, et 87 % de la population déplacée de Colombie proviennent de ces lieux. » Un tel déplacement est sans précédent dans le monde, la Colombie possédant maintenant la plus grande population de déplacés internes sur terre avec plus de 5 millions (pour une population d’environ 45 millions d’habitants). En d’autres termes, comme conséquence directe des efforts miniers se déroulant en Colombie, plus de 10% de la population colombienne est maintenant en situation de déplacement interne - un chiffre qui a de quoi impressionner.

De plus, un tel déplacement se répercute de façon disproportionnée aussi bien sur les 102 groupes indigènes de Colombie que sur la population Afro-colombienne. Dans une interview que m’a accordée Gimena Sánchez du Bureau de Washington pour l’Amérique Latine (WOLA) pour cet article, celle-ci a expliqué :

Actuellement, plus de 30 groupes indigènes distincts courent le risque d’une extinction culturelle et physique en raison de la violence, du déplacement et du manque de protection de leurs droits fonciers collectifs. Des opérations d’exploitation minière à grande échelle qui font partie du moteur économique favorisé par l’Administration de Santos sont projetées dans nombreuses terres collectives indigènes et cela va aggraver la crise des droits humains à laquelle ils sont confrontés. Une situation semblable se déroule sur les territoires des communautés Afro-colombiennes, malheureusement, l’héritage de l’esclavage qui inclut la discrimination raciale a rendu le scénario Afrodescendant moins visible en Colombie et leurs cas ne sont pas aussi bien documentés que ceux des indigènes [...] les intérêts économiques étant sous-jacents dans beaucoup de déplacements violents actuels en Colombie. Une bataille pour le contrôle des territoires autochtones et Afro-colombiens se déroule au bénéfice d’intérêts économiques légaux et illégaux. La Colombie souhaite sécuriser ces zones militairement afin de pouvoir mettre en œuvre des projets de développement à grande échelle qui profiteront surtout aux entreprises multinationales et colombiennes. Le gouvernement colombien, les entreprises et les multinationales voient seulement le symbole du dollar lorsqu’il s’agit des terres collectives indigènes et Afro-colombiennes en raison des minéraux et de la biodiversité qu’ils contiennent.

Les États-Unis fournissent avec enthousiasme l’appui militaire pour permettre au gouvernement colombien d’arracher cette terre par la violence  aux groupes indigènes et Afro-colombiens. Ainsi, depuis 2000, les États-Unis ont versé environ 8 milliards de dollars en aide militaire à la Colombie, faisant de la Colombie l’un des plus grands bénéficiaires de l’aide militaire dans le monde. A présent, selon le Wall Street Journal, le Président Obama est en train d’augmenter la mise, en annonçant, lors du sommet des Amériques, que les États-Unis enverraient des « Commandants de brigade U.S. ayant une expérience pratique de contre-insurrection en Afghanistan et en Irak pour passer deux semaines avec des unités de l’armée et de la police colombiennes déployées dans les bastions rebelles » pour aider à maîtriser ces zones.

Ces commandants s’ajoutent aux 250 membres du personnel militaire américain déjà présents en Colombie – un chiffre qui, comme l’explique le Wall Street Journal, ne comprend pas les agents de la CIA et de la DEA dans ce pays. Alors que les États-Unis et la Colombie ont déjà « mis en place cinq Joint Task Forces dans les zones où les FARC » sont les plus actives, le but est de créer sept task forces. En outre, tandis que le Wall Street Journal affirme que les États-Unis examinent simplement la demande de la Colombie en drones pour aider dans les efforts de contre-insurrection, d’autres sources, notamment Le Washington Post (examen des documents de Wikileaks) et Business Insider, ont rapporté que les États-Unis ont fourni des drones à la Colombie depuis 2006, bien que les États-Unis continuent de prendre soin de les garder en-dessous des écrans radars.

Et bien que les États-Unis prétendent aider l’armée colombienne afin de soumettre les zones de lutte contre les drogues, il est en fait évident que les régions doivent être soumises à l’exploitation par les multinationales (principalement des États-Unis et du Canada) dans les industries extractives. Pas étonnant alors que les commandants américains opéreront depuis la base de Tibu en Colombie, laquelle abrite de vastes ressources de palme et de pétrole brut. En prime, Tibu est sur la frontière vénézuélienne, permettant aux États-Unis et à la Colombie d’intimider le Vénézuela et son Président, Hugo Chavez.

L’aide des Etats-Unis comprendra l’aide à la Colombie avec « sa propre version de l’armée américaine du Joint Special Operations Command pour mener des missions hunt-and-kill (1), » visant à nouveau exclusivement les rebelles FARC d’extrême gauche et non les groupes paramilitaires d’extrême droite qui sont alignés avec l’État colombien et qui sont responsables de la plupart des abus des droits de l’Homme en Colombie. En effet, comme l’explique une bonne analyse par Susana Pimiento et John Lindsay-Poland du Fellowship of Reconciliation :

La participation dans une telle campagne militaire U.S. agressive  pourrait saper les tentatives potentielles de négocier un règlement du conflit armé, qui connaît un soutien croissant en Colombie. La campagne qui apparemment ne cible pas les successeurs des groupes paramilitaires, est également susceptible de bénéficier à ces groupes qui continuent de commettre des atteintes aux droits de l’Homme, à se livrer au trafic de drogue et à opérer dans plus de 400 communes de 31 États colombiens, selon un rapport publié par l’Institut de Développement et de la Paix, INDEPAZ.

Déjà, l’annonce de la mise en œuvre imminente de l’ALE, en conjonction avec l’annonce du rôle militaire U.S. intensifié en Colombie, est en train d’encourager ces forces en Colombie (surtout ceux alignés avec l’État colombien), fait plier par de violentes répression ceux qui s’engagent sans violence dans la lutte pour les droits à la paix, à la terre et au travail. Ainsi, selon Justice For Colombia (2), l’armée colombienne a assassiné le dirigeant communautaire nommé Duvier Celeita Cifuentes, un organisateur avec le syndicat agricole Sintrapaz, qui a appelé à un règlement pacifique du conflit armé en Colombie le 26 avril. Le 27 avril, un garde du corps d’Alfonso Castillo, le président d’ANDAS (l’Association Nationale des Personnes Déplacées), a été assassiné. En outre, Martha Cecilia Guevara, une organisatrice locale de la marche nationale pour la paix qui s’est tenue à Bogota (La Marche Patriotique) a disparu le 18 avril alors qu’elle s’apprêtait à se rendre à la marche. De même, le 18 avril, Herman Henry Dias, un organisateur paysan avec FENSUAGRO, a été tué, probablement par l’armée colombienne, après qu’il ait organisé le contingent de Putumayo pour la Marche Patriotique.

Avec l’intensification de la poussée U.S. militaire et économique en Colombie, nous pouvons malheureusement anticiper encore plus de violences à l’égard des acteurs pacifiques en Colombie dans le but de sécuriser davantage le territoire colombien pour l’exploitation et l’appropriation massive. C’est cette violence et la perte de la vie qui sont le véritable coût de l’intervention U.S. en Colombie. En effet, le scandale des Services Secrets est devenu une métaphore juste de l’engagement américain en Colombie, et dans le reste de l’Amérique latine, les Etats-Unis continuant de faire à toute l’Amérique latine, ce qu’ont fait les Services Secrets à ces femmes à Carthagène.

(1)  ”chasser-et-tuer”.

(2) Justice For Colombia: ONG britannique.

Notes et traduction: Comité Libertad 95

source:

http://www.huffingtonpost.com/dan-kovalik/colombia-the-empire-strik_b_1500062.html

 

Colombie: L’Empire Contre-Attaque

Par Dan Kovalik, avocat américain des droits de l’Homme et des Travailleurs - voir le film L’Affaire Coca-Cola sur Youtube.

À la mi-avril, le Sommet des Amériques se tenait à Carthagène en Colombie. Bien sûr, on se souviendra davantage du Sommet pour le scandale des services secrets américains qui étaient là pour préparer la voie à la visite du président Obama, mais qui étaient plus intéressés à se mettre au lit avec des prostituées pour ensuite refuser de payer.

Toutefois, deux développements importants, et tout aussi troublants, ont également émergé du sommet : (1) le Président Obama a annoncé que les États-Unis mettraient en oeuvre l’Accord de Libre-Echange (ALE) avec la Colombie ce mois-ci ; et (2)  Obama a annoncé que les États-Unis enverraient des commandants de brigade U.S. pour conseiller l’armée et la police colombiennes dans leur campagne de contre-insurrection. Alors que la première annonce a été largement médiatisée, la seconde ne l’a pas été et celà, en dépit du fait que ces deux politiques sont étroitement liées.

L’ALE est conçu pour ouvrir la Colombie à une plus grande exploitation et pénétration par les multinationales, plus particulièrement celles des industries extractives, comme le pétrole, le charbon, l’éthanol (issu de l’huile de palme), l’or et autres métaux précieux. Comme l’explique un excellent rapport de Peace Brigades International (PBI), au cours des 10 dernières années (c’est-à-dire durant les années menant au passage définitif à l’Accord de Libre-Echange), 40% de tout le territoire colombien a été « attribué ou sollicité par des compagnies d’exploitation minière et de pétrole brut ». En outre le PBI explique :

Des 114 millions d’hectares du vaste et prospère territoire de la Colombie, plus de 8,4 millions ont été autorisés pour l’exploration des gisements minéraux et plus de 37 millions d’hectares sont autorisés pour l’exploration de pétrole brut. En outre, selon le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, plus de 5,8 millions d’hectares de terres ont été autorisés pour l’exploitation des ressources minières non renouvelables en 2010.

Comme l’explique le PBI, la Colombie est en effet un pays riche en ressources, avec un approvisionnement riche en or, émeraudes, argent, platine, nickel et cuivre ; les « plus grandes réserves de charbon de toute l’Amérique latine » ; et une production de pétrole comparable à celle de ses voisins du Vénézuela et surpassant celle de l’Égypte. Cependant, le prix pour l’extraction de ces ressources précieuses en Colombie est énorme, avec des millions de Colombiens payant littéralement pour cette extraction de leurs vies, leur terres et leurs maisons. Ainsi, le PBI rapporte que « 80% des abus des droits de l’Homme en Colombie au cours des dix dernières années ont été commis dans les régions minières et productrices d’énergie, et 87 % de la population déplacée de Colombie proviennent de ces lieux. » Un tel déplacement est sans précédent dans le monde, la Colombie possédant maintenant la plus grande population de déplacés internes sur terre avec plus de 5 millions (pour une population d’environ 45 millions d’habitants). En d’autres termes, comme conséquence directe des efforts miniers se déroulant en Colombie, plus de 10% de la population colombienne est maintenant en situation de déplacement interne - un chiffre qui a de quoi impressionner.

De plus, un tel déplacement se répercute de façon disproportionnée aussi bien sur les 102 groupes indigènes de Colombie que sur la population Afro-colombienne. Dans une interview que m’a accordée Gimena Sánchez du Bureau de Washington pour l’Amérique Latine (WOLA) pour cet article, celle-ci a expliqué :

Actuellement, plus de 30 groupes indigènes distincts courent le risque d’une extinction culturelle et physique en raison de la violence, du déplacement et du manque de protection de leurs droits fonciers collectifs. Des opérations d’exploitation minière à grande échelle qui font partie du moteur économique favorisé par l’Administration de Santos sont projetées dans nombreuses terres collectives indigènes et cela va aggraver la crise des droits humains à laquelle ils sont confrontés. Une situation semblable se déroule sur les territoires des communautés Afro-colombiennes, malheureusement, l’héritage de l’esclavage qui inclut la discrimination raciale a rendu le scénario Afrodescendant moins visible en Colombie et leurs cas ne sont pas aussi bien documentés que ceux des indigènes [...] les intérêts économiques étant sous-jacents dans beaucoup de déplacements violents actuels en Colombie. Une bataille pour le contrôle des territoires autochtones et Afro-colombiens se déroule au bénéfice d’intérêts économiques légaux et illégaux. La Colombie souhaite sécuriser ces zones militairement afin de pouvoir mettre en œuvre des projets de développement à grande échelle qui profiteront surtout aux entreprises multinationales et colombiennes. Le gouvernement colombien, les entreprises et les multinationales voient seulement le symbole du dollar lorsqu’il s’agit des terres collectives indigènes et Afro-colombiennes en raison des minéraux et de la biodiversité qu’ils contiennent.

Les États-Unis fournissent avec enthousiasme l’appui militaire pour permettre au gouvernement colombien d’arracher cette terre par la violence  aux groupes indigènes et Afro-colombiens. Ainsi, depuis 2000, les États-Unis ont versé environ 8 milliards de dollars en aide militaire à la Colombie, faisant de la Colombie l’un des plus grands bénéficiaires de l’aide militaire dans le monde. A présent, selon le Wall Street Journal, le Président Obama est en train d’augmenter la mise, en annonçant, lors du sommet des Amériques, que les États-Unis enverraient des « Commandants de brigade U.S. ayant une expérience pratique de contre-insurrection en Afghanistan et en Irak pour passer deux semaines avec des unités de l’armée et de la police colombiennes déployées dans les bastions rebelles » pour aider à maîtriser ces zones.

Ces commandants s’ajoutent aux 250 membres du personnel militaire américain déjà présents en Colombie – un chiffre qui, comme l’explique le Wall Street Journal, ne comprend pas les agents de la CIA et de la DEA dans ce pays. Alors que les États-Unis et la Colombie ont déjà « mis en place cinq Joint Task Forces dans les zones où les FARC » sont les plus actives, le but est de créer sept task forces. En outre, tandis que le Wall Street Journal affirme que les États-Unis examinent simplement la demande de la Colombie en drones pour aider dans les efforts de contre-insurrection, d’autres sources, notamment Le Washington Post (examen des documents de Wikileaks) et Business Insider, ont rapporté que les États-Unis ont fourni des drones à la Colombie depuis 2006, bien que les États-Unis continuent de prendre soin de les garder en-dessous des écrans radars.

Et bien que les États-Unis prétendent aider l’armée colombienne afin de soumettre les zones de lutte contre les drogues, il est en fait évident que les régions doivent être soumises à l’exploitation par les multinationales (principalement des États-Unis et du Canada) dans les industries extractives. Pas étonnant alors que les commandants américains opéreront depuis la base de Tibu en Colombie, laquelle abrite de vastes ressources de palme et de pétrole brut. En prime, Tibu est sur la frontière vénézuélienne, permettant aux États-Unis et à la Colombie d’intimider le Vénézuela et son Président, Hugo Chavez.

L’aide des Etats-Unis comprendra l’aide à la Colombie avec « sa propre version de l’armée américaine du Joint Special Operations Command pour mener des missions hunt-and-kill (1), » visant à nouveau exclusivement les rebelles FARC d’extrême gauche et non les groupes paramilitaires d’extrême droite qui sont alignés avec l’État colombien et qui sont responsables de la plupart des abus des droits de l’Homme en Colombie. En effet, comme l’explique une bonne analyse par Susana Pimiento et John Lindsay-Poland du Fellowship of Reconciliation :

La participation dans une telle campagne militaire U.S. agressive  pourrait saper les tentatives potentielles de négocier un règlement du conflit armé, qui connaît un soutien croissant en Colombie. La campagne qui apparemment ne cible pas les successeurs des groupes paramilitaires, est également susceptible de bénéficier à ces groupes qui continuent de commettre des atteintes aux droits de l’Homme, à se livrer au trafic de drogue et à opérer dans plus de 400 communes de 31 États colombiens, selon un rapport publié par l’Institut de Développement et de la Paix, INDEPAZ.

Déjà, l’annonce de la mise en œuvre imminente de l’ALE, en conjonction avec l’annonce du rôle militaire U.S. intensifié en Colombie, est en train d’encourager ces forces en Colombie (surtout ceux alignés avec l’État colombien), fait plier par de violentes répression ceux qui s’engagent sans violence dans la lutte pour les droits à la paix, à la terre et au travail. Ainsi, selon Justice For Colombia (2), l’armée colombienne a assassiné le dirigeant communautaire nommé Duvier Celeita Cifuentes, un organisateur avec le syndicat agricole Sintrapaz, qui a appelé à un règlement pacifique du conflit armé en Colombie le 26 avril. Le 27 avril, un garde du corps d’Alfonso Castillo, le président d’ANDAS (l’Association Nationale des Personnes Déplacées), a été assassiné. En outre, Martha Cecilia Guevara, une organisatrice locale de la marche nationale pour la paix qui s’est tenue à Bogota (La Marche Patriotique) a disparu le 18 avril alors qu’elle s’apprêtait à se rendre à la marche. De même, le 18 avril, Herman Henry Dias, un organisateur paysan avec FENSUAGRO, a été tué, probablement par l’armée colombienne, après qu’il ait organisé le contingent de Putumayo pour la Marche Patriotique.

Avec l’intensification de la poussée U.S. militaire et économique en Colombie, nous pouvons malheureusement anticiper encore plus de violences à l’égard des acteurs pacifiques en Colombie dans le but de sécuriser davantage le territoire colombien pour l’exploitation et l’appropriation massive. C’est cette violence et la perte de la vie qui sont le véritable coût de l’intervention U.S. en Colombie. En effet, le scandale des Services Secrets est devenu une métaphore juste de l’engagement américain en Colombie, et dans le reste de l’Amérique latine, les Etats-Unis continuant de faire à toute l’Amérique latine, ce qu’ont fait les Services Secrets à ces femmes à Carthagène.

(1)  ”chasser-et-tuer”.

(2) Justice For Colombia: ONG britannique.

Notes et traduction: Comité Libertad 95

source:

http://www.huffingtonpost.com/dan-kovalik/colombia-the-empire-strik_b_1500062.html

 

Via : www.libertad95.com

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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 20:52
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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 05:48

 

 


Antoine ARNOULD
 

Alors que les Colombiens se rassemblaient en masse pour revendiquer d’importants changements sociaux ce 23 avril, les autorités ont à nouveau assassiné deux personnes tandis que deux autres sont portées disparues.

L’Etat et les paramilitaires colombiens sont responsables de 257.000 victimes depuis les différentes répressions des années soixante. Depuis 1986, 2.900 responsables syndicaux ont été assassinés par les autorités colombiennes. A titre d’exemple, en 2010, 90 responsables syndicaux ont été assassinés à travers le monde. 51 d’entre eux furent colombiens.

De plus, énormément de Colombiens sont victimes d’une exclusion politique et d’une exploitation extrême. L’économie croissante du pays ne sert à nouveau que les plus nantis. Des organismes indépendants estiment le taux de pauvreté à environ 65%. Le gouvernement colombien est excessivement dépendant de Washington, annihilant ainsi la souveraineté du peuple, un des seuls droits que celui-ci aurait pu disposer.

Tout comme en Syrie, les injustices et les violations des droits de l’homme en Colombie sont extrêmement graves. Les détenteurs des pouvoirs occidentaux tentent de rendre légitime tant que possible une invasion militaire en Syrie. Ils sont prêts à tout pour discréditer le gouvernement syrien et glorifier les révolutionnaires dissidents.

A l’inverse, ni les gouvernements occidentaux ni les médias occidentaux n’oseront un seul instant songer à émettre l’hypothèse d’un changement de régime ou d’une invasion militaire en Colombie. Au contraire, les violations des droits de l’homme outrageantes commises par le gouvernement colombien seront cachées pour laisser les différentes diabolisations à l’encontre des guérillas progressistes attirer le monopole de l’information. Ces mêmes rebelles armés et leurs différents attentats contre les troupes gouvernementales seront pourtant adulés par nos médias en Syrie.

L’irrationalité de l’Occident afin de protéger leurs intérêts est totale. En fait, la Colombie est, pour nos gouvernements capitalistes, synonyme d’un des derniers contrôles pour faire face à la nouvelle vague des révolutions électorales de gauche en Amérique latine.

En Syrie, nos gouvernements ne veulent en aucun cas défendre les droits de l’homme ou protéger la démocratie. Ceci n’est qu’un alibi pour légitimer une invasion militaire ou les pressions pour qu’un changement de régime qui protégerait les intérêts politiques et économiques des élites occidentales ait lieu.

Nos médias cachent si bien la réalité que les opposants d’une invasion militaire « humanitaire », qui rendrait la situation bien plus déplorable, finissent par se faire condamner d’allié ou de partisan des plus grands dictateurs. Les Occidentaux si enthousiastes à l’idée de « sauver » le peuple syrien omettent de dire que la grande majorité des Syriens refusent toute intervention impérialiste ! Ceux-ci ne sont pas aveugles, ils ont conscience du chaos que connaît aujourd’hui la Libye.

URL de cet article 16692
http://www.legrandsoir.info/la-double-morale-des-elites-occidentales.html
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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 14:51

 

http://www.legrandjournal.com.mx/wp-content/uploads/paulmccartneyMEXCITY.jpg

 

 

Pour qui s'intéresse au Mexique, un journal mexicain en Français qui donne des informations au quotidien.

Le Grand Journal

Cela contribue à pouvoir se former une meilleure idées de ce pays dans laquel nous trouvons des communes paysannes principalement indigènes qui mènent des luttes pour construire un mode de vie par lequel "le gouvernement obéit au peuple qui commande" et qui sont contamment en prise aux agressions souvent mortelles du pouvoir. Pays de mquiladora dont est issus le terme "féminicide" puisque dans les régions pas seulement mexicaines où sont installées ces fabriques, non seulement les conditions de travail sont indignes et inhumaines, mais les meurtres de femmes sont légion, pays aussi soumis à la guerre des cartel de la drogue qui fait son lot de victimes elle aussi.

 

 

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Quelques titres locaux

 

Publié le 13/05/2012 par Revue de Presse

Mexique: les familles de disparus à la recherche de leurs proches. Dossier

La guerre de la drogue au Mexique a provoqué des milliers de disparitions, surtout dans le nord, où les familles prennent en main elles-mêmes la recherche de leurs proches, la plupart du temps sans l’aide des autorités.

Publié le 13/05/2012 par Revue de Presse

Monterrey – 49 cadavres décapités et mutilés déposés au bord d’une route

Quarante-neuf cadavres décapités, mains et pieds sectionnés, ont été trouvés dimanche dans des sacs en plastique au bord d’une route du Nord du Mexique, un massacre revendiqué par le groupe criminel des Zetas, selon un porte-parole de l’Etat du Nuevo Leon.

Publié le 14/05/2012 par Amandine Weber

Le Mexique en Bref – Lundi 14 Mai 2012

Cette semaine, le Grand Journal vous propose un résumé de l’actualité au Mexique avec l’organisation décidément problématique des débats pour les présidentielles 2012, la nouvelle découverte macabre dans l’Etat du Nuevo Leon, des mères en colère contre les disparitions et meurtres de leurs enfants liés à la guerre contre le narcotrafic et le concert gratuit de Paul McCartney qui a enflammé les foules de la capitale.

Guadalajara – 18 crânes et des membres humains découverts dans deux voitures

Dix-huit crânes et des membres humains ont été trouvés mercredi matin dans deux véhicules abandonnés près de Guadalajara, la deuxième ville du Mexique, a indiqué le procureur régional. La découverte a été faite à Ixtlahuacan, une localité située à environ 25 km de Guadalajara, sur la route de Chapala. La police avait d’abord fait état de 15 cadavres.

 

Publié le 13/05/2012 par Alain Figadere

Tourisme – La basse californie 100% nature ! (Videos)

La Basse-Californie, l’autre visage du Mexique, est une destination 100% nature qui ne ressemble guère à la vision classique du pays des sombreros ou des monuments Mayas. Une destination à découvrir d’urgence pour ses plages désertes et ses baleines !

 

Article plus ancien concernant les mouvements "citoyens" locaux

Occupy Mexico ? Les Mexicains ont d'autres cartels à fouetter

Occupy Mexico, qui dénonce les inégalités et la corruption, s'essouffle. Parallèlement, No More Blood, un mouvement contre les cartels de la drogue, prend de l'ampleur.

Les manifestants d'Occupy sur la grande place de Mexico.

Ils sont suivis par 1 500 personnes sur Twitter, mais seulement une douzaine participent activement au mouvement issu de Occupy Wall Street. Depuis quatre mois, les « indignés » de Mexico campent dans la capitale fédérale, mais le mouvement perd de son ampleur, les tentes sont désertées et les habitants ne font plus attention à eux. 

La guerre contre les cartels de la drogue est la priorité des Mexicains. Depuis 2006, au moins 47 000 personnes ont été tuées à cause du trafic de drogue, selon les chiffres du gouvernement mexicain. Parmi eux, le fils de Javier Sicilia, un poète et journaliste mexicain, assassiné par un cartel de la drogue. Javier Sicilia a ainsi créé le mouvement No More Blood (« halte au sang ») qui se bat contre la violence et le trafic de drogue au Mexique. Des centaines de Mexicains se sont joints à lui pour lutter contre ce fléau. Même dans les campements d’Occupy Mexico, des pancartes reprennent le slogan de Javier Sicilia.

Lire la suite : Occupy Mexico ? Les Mexicains ont d'autres cartels à fouetter | JOL Journalism Online Press

 

Des articles aussi sur des thèmes français et internationaux

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 23:26

 

La Colombie, Caïn du continent américain
par l'Armée de Libération Nationale-ELN, 7/5/2012. Traduit par Tlaxcala
Ces dernières semaines, la Colombie a été au centre d'une série d'événements dont la plupart obéissent aux intérêts impérialistes et compromettent la sécurité du continent. D'autres ont permis l’expression du courant démocratique et anti-impérialiste du continent.
Le chef du Comité d'états-majors interarmées des USA, le général Martin Dempsey, se trouve dans la région du Catatumbo bordant le Venezuela pour annoncer que des commandants de Brigades, des vétérans des guerres en Irak et en Afghanistan sont sur le point d'arriver afin de se joindre aux troupes colombiennes dans la lutte contre le « terrorisme international ».

Le secrétaire israélien à la Défense, Ehud Barak, donnant la priorité à sa guerre contre l'Iran, se dit préoccupé par la relation et les accords que plusieurs pays d'Amérique latine ont signés avec ce pays.
Le secrétaire US à la Défense, Leon Panetta, justifie sa visite en Colombie en annonçant un renforcement de la lutte contre la drogue et le terrorisme. Selon lui, l'armement croissant du Venezuela et de sa relation avec l'Iran représentent une grave menace pour la région. Il annonce également la vente d'un nouveau lot d'hélicoptères à la Colombie.
Le désastreux Sommet des Amériques à Cartagena prétendait imposer l'hégémonie impériale et positionner Santos comme le leader régional disputant la première place au président du Venezuela Hugo Chavez. Cependant, la prépotence et le veto des « gringos » contre Cuba ont eu pour conséquence l'absence des présidents de l'Équateur, du Nicaragua et du Venezuela ; la Bolivie a joué le rôle de la confrontation avec la politique impérialiste ; et par manque de solidarité du Président hôte, la question de la souveraineté sur les îles Malouines a provoqué le départ précipité de la présidente argentine. Ainsi, cette époque de domination impérialiste est en train de mourir, tout comme l'OEA.
En Colombie, 25 bases avec présence de conseillers militaires et de mercenaires usaméricains sont installées pour que le Pentagone puisse mener à bien des opérations guerrières de grande envergure et à l'échelle du continent. En outre, les accords militaires entre les deux gouvernements permettent aux « gringos » de disposer de tous les aéroports, ports, routes et de tout le territoire colombien pour déplacer des troupes ou du matériel militaire.
Les USA ont fait de la Colombie le pays avec la plus grande armée d'Amérique latine, dotée de toute la technologie militaire de dernière génération et le gouvernement précédent a réalisé des opérations expérimentales hostiles contre l'Équateur et le Venezuela. De toute évidence, l’objectif, en créant cette puissance militaire, est de pouvoir intervenir dans les pays voisins qui font avancer les processus démocratiques populaires et refusent de rester subordonnés aux intérêts de l'impérialisme. Pendant que Santos mène des actions de diversion diplomatique en normalisant les relations avec les pays de l'ALBA, parallèlement les préparatifs militaires du Pentagone s'accélèrent.


Santos (président colombien) à Chavez (président vénézuélien) : "Une danse ?"

par Gustavo Rodriguez

LE VENEZUELA DANS L’ŒIL DU CYCLONE
Comme le Venezuela est devenu le pays avec les plus grandes réserves prouvées de pétrole dans le monde, comme le président Chavez dirige un gouvernement qui met en avant une Révolution Bolivarienne et Socialiste et comme des processus d'intégration latino-américainr indépendants des USA sont en train d’être promus, l'Empire considère que ce gouvernement révolutionnaire et anti-impérialiste est l'ennemi régional principal et s'est fixé comme objectif de le renverser en s'impliquant dans divers complots.
En 2012, la guerre médiatique contre le gouvernement bolivarien s'intensifie parce que le 7 octobre se déroulera l’ élection présidentielle. Profitant de la maladie du président Hugo Chavez, la matrice d'opinion de tous les médias oligarchiques s'est maintenue comme telle, annonçant immédiatement sa mort supposée et ses difficultés à gouverner. Il s'agit ainsi de réduire l'avantage inattaquable établi par les sondages : le président devrait gagner avec plus de 60 %. De manière simultanée, est diffusée l'idée disant qu'il y aura une fraude et qu'une partie des électeurs se soulèvera pour revendiquer le succès du candidat de l'opposition.
Rien d'étonnant que se préparent, avec l'aide du paramilitarisme incrusté dans les forces armées colombiennes, des actes terroristes contre la population, les centres économiques, les infrastructures, les services publics, les installations gouvernementales et militaires. Ainsi, cela permettrait la naissance de poches de résistance armée contre le gouvernement chaviste. Elles auraient leurs têtes de pont à la frontière avec la Colombie et seraient soutenues par les gouvernements des États voisins, le Pentagone et l'OTAN.
Dans ce scénario, dans le cadre de la campagne électorale, des démarches sont mises en œuvre pour qu'une intervention militaire impérialiste puisse se produire contre le Venezuela. Ceci expliquerait l'intense défilé en Colombie des grands promoteurs de la guerre.
Rien d'étonnant non plus que cette attaque suive les schémas appliqués en Libye et en Syrie. Initialement, on soutiendra des « rebelles anti-Chavez », mais des incidents de frontière seraient également orchestrés pour que la Colombie déclare la guerre au Venezuela. Les « gringos » n'engageraient pas leurs troupes directement, afin d'éviter des coûts internes et des pertes. La grande puissance destructrice de l'aviation et des bombardements seraient engagés depuis la Quatrième Flotte basée dans les Caraïbes, les bases de Colombie et celle d'Aruba et Curaçao. Le Pentagone cherche l'engagement de la Guyane. En mars 2012, des exercices militaires conjoints avec les USA ont été réalisés dans cette région.
Obama a décrit sa stratégie militaire comme un état de guerre permanent et simultané afin de maintenir l'hégémonie mondiale, en diminuant la taille de son armée, mais en augmentant sa capacité technologique militaire comme celle des véhicules aériens sans pilotes (drones) et en étant soutenu par les forces alliées d'intervention comme l'OTAN, et nous savons tous le rôle que joue la Colombie dans la région.
Panetta a complété : « La réalité est qu'il est possible d'affronter une guerre terrestre en Corée et en même temps se confronter à des menaces dans le détroit d'Ormuz. Avec cette force conjointe, nous sommes en mesure de faire face à ces menaces, les affronter et les vaincre. »
Les prétextes contre le Venezuela sont les suivants : il fait partie du terrorisme international pour avoir soi-disant soutenu les guérillas colombiennes et les groupes islamistes radicaux. Le Venezuela est également condamné pour être une narco-république « car depuis son territoire sont exportées vers les pays industrialisés, les drogues produites en Colombie. »


Une campagne de dénigrement a déjà commencé contre le Venezuela, par l'intermédiaire de l'ancien juge Eladio Aponte Aponte, réfugié à Miami après avoir été destitué de ses fonctions à la Cour suprême vénézuélienne en raison de ses liens avec le baron de la drogue Walid Makled.
Il semble que l'ouragan belliciste de l'empire, qui fait des dégâts au Moyen-Orient et en Asie centrale, se dirige vers l'Amérique du Sud, avec la classe dirigeante colombienne comme fer de lance pour attaquer les républiques sœurs. Pour cela, nous pouvons affirmer, douloureusement, que la Colombie continue de tenir le rôle du Caïn américain, le frère ennemi du continent.
 

Basta ! Journal de marche zapatiste multilingue يكفي ! جريدة المسيرة الزاباتية المتعددة اللغات

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 01:45

 

 

Colombie - Naissance d’un parti politico-social : «Marcha Patriotica»

 

marcha-patriotica.jpg

 

 

 

 

Au cours d’une journée historique, plus de 80.000 personnes ont marché jusqu’à la Place Bolívar de Bogotá, pour célébrer la naissance du nouveau mouvement politique Marcha Patriotica (Marche Patriotique).

 

La grande majorité des participants sont venus de toutes les régions du pays et de manière organisée ont lancé la marche à partir de trois points différents de la ville  : le Parc National, le Colisée El Campin et le Parc Olaya Herrera.

 

Contrairement à la propagande sale déployée par les médias, les dômes militaires, policiers et autres secteurs de l’extrême droite proche des paramilitaires, pas même un verre n’a été brisé malgré le grand nombre de participants.

Bien que « la grande presse » minimise ce grand événement et n’en parle que pour le stigmatiser et le calomnier, la vérité est que le nombre de manifestants dépasse le chiffre de 80.000.

Les médias de l’oligarchie affirment qu’ils étaient 35.000, d’autres plus honnêtes admettent une participation de 50.000 personnes, cachant la réalité au pays.

 

Environ 20.000 personnes, qui n’ont pas pu atteindre la Place Bolívar en raison de la capacité dépassée, a dû se résigner à suivre ce qui est arrivé là, par le biais de gigantesques écrans disposés en différents points sur la Carrera Séptima. Le mouvement de la Marche Patriotique est le point de confluence de plus de 1.700 organisations sociales de différentes régions du territoire national, cherchant l’unité de tous les secteurs démocratiques afin d’être protagoniste dans la vie politique du pays.

 

Les principaux objectifs de la Marche Patriotique comprennent, la solution politique au conflit armé et social, la mise en œuvre de la réforme agraire équitable avec la paysannerie, la garantie de l’accès à la santé pour tous les Colombiens, des emplois décents et l’éducation gratuite et de haute qualité pour les enfants et les jeunes, entre autres.

 

Ce mouvement politique s’est constitué en fin de semaine avec la présence de plus de 4.000 délégués et près de 1.700 organisations nationales et l’accompagnement d’une délégation internationale importante.

 

Intégreront le Conseil Patriotique National :

 

Piedad Cordoba, Jairo Rivera, Carlos Lozano, Andres Gil, David Florez, Carlos García, Javier Cuadros, Gloria Cuartas, Gustavo Gallardo, Mauricio Ramos, Hubert Ballesteros, Jairo Estrada, Jael Quiroga, Joaquín Romero, Angel Torres, Heriberto flor, Diego Angulo, Caroline Baptiste, William Monsalve, Patricia Ariza, Francisco Tolosa, Nidia Quintero, Gloria Cuartas entre autres, au nom des organisations les plus diversifiées et secteurs sociaux de tout le territoire national.

 

Comme le dit la déclaration politique: « Par la Marche sont venus à Bogotá les patriotes de la Colombie pour affirmer l’existence de rêves collectifs; pour dessiner le parcours de la dignité, pour ouvrir des portes de l’espoir après l’héritage des libérateurs de l’indépendance d’abord. Nous sommes des participants de ce nouveau chapitre de l’histoire qui se forge dans l’unité populaire la plus large. » La marche patriotique est le choix pour des milliers de Colombiens et Colombiennes qui ont été marginalisés depuis des décennies par ceux qui exercent le pouvoir. Un vaste mouvement, où il y a toutes les personnes et organisations qui croient en la nécessité d’une transformation du pays.

 

La Commission Nationale Patriotique était accompagnée de plus de 100 invités internationaux, qui ont fait connaître leur déclaration politique internationale de soutien au mouvement politique Marche Patriotique, le renforcement de l’Amérique latine s’inscrivant dans la construction d’une souveraineté véritable continent.

 

 

Lu sur Comité Libertad 95

  Source : Colombie - Naissance d’un parti politico-social : «Marcha Patriotica» - coco Magnanville

 

Colombie :: La gauche relève la tête

Le week-end du 21 avril, une conférence de trois jours a réuni à Bogota 1 700 représentants d’organisations d’agriculteurs, syndicalistes, étudiants, Indiens et Afro-Américains. Point culminant de cette rencontre, baptisée Marcha Patriótica (marche patriotique) : une manifestation qui a rassemblé 80 000 participants le 23 avril.

André Crespin et Paula Polanco

 

Ces 25 dernières années, 2 500 syndicalistes colombiens ont été assassinés ; pas moins de 8 millions d’hectares ont été expropriés au bénéfice de grandes multinationales et de la haute bourgeoisie ; des groupes paramilitaires ont chassé 4,5 millions de paysans de leur terre...

C’est un fait connu : depuis des années, la Colombie est le théâtre d’un conflit militaire et social entre le gouvernement de droite et la guérilla. La mobilisation de 80 000 personnes par un large mouvement d’organisations populaires redonne donc de l’espoir, particulièrement dans ce pays. Le dernier regroupement des forces progressistes en Colombie remonte à 1985-1987. À l’époque, l’« Union patriótica » avait obtenu de très bons résultats aux élections de 1986. Mais l’espoir fut de courte durée : plus de 3 000 de ses membres ont été assassinés par l’État et par les forces paramilitaires.

Lors de son passage à Bruxelles, nous avons rencontré César Jerez, dirigeant d’un groupe d’agriculteurs de la région de Cimatarra, à quelques centaines de kilomètres au nord de la capitale. L’association de Jerez est membre de la Marcha Patriótica. Il a brièvement résumé les objectifs du mouvement.

César Jerez. Le Conseil National Patriotique prend comme document de base la déclaration de la Marche Patriotique des 19, 20 et 21 juillet 2010 qui mettait en avant l’unité du peuple colombien pour un changement social et une vraie indépendance de la Colombie. Cela veut dire : le rejet des traités de libre échange, qui imposent des normes dictées par des multinationales, et le refus d’interventions étrangères dans la résolution du conflit social et armé intérieur. Nous sommes opposés à la prolongation de ce conflit qui amène une dangereuse militarisation de la vie politique, économique, sociale et culturelle. Nous défendons un compromis éthique afin de trouver une issue politique au conflit. Pour légitimer un tel compromis, nous voulons établir des processus au niveau régional et local afin d’aboutir à la constitution d’une Assemblée Nationale.

Quelles sont les revendications les plus importantes du mouvement ?

César Jerez. Les droits sociaux — droit à la vie, à la santé, à l’éducation et à une vie digne — sont pour nous fondamentaux, imprescriptibles et indissociables. Par l’unité de ses organisations sociales et populaires, le peuple devient acteur. Nous revendiquons un travail digne, stable et donnant accès à la sécurité sociale et à la pension pour tous les travailleurs. Nous exigeons l’application d’une vraie réforme agraire, qui ne se limite pas à la restitution des terres accaparées par les paramilitaires, mais qui prévoit la redistribution de la totalité de celles-ci. Nous luttons pour le droit des peuples indigènes et afro-américains, le droit à leur identité culturelle et au respect de leurs territoires ancestraux.

Pourquoi vous opposez-vous aux traités de libre échange entre, par exemple, l’Union européenne et la Colombie ?

César Jerez. Ces traités sont néfastes. Les multinationales soutiennent les paramilitaires qui menacent les gens. Des multinationales telles que Repsol, Nestlé, BP, Coca-Cola, Chiquita Brands, Sodexo, Michelin… sont impliquées dans l’assassinat et la persécution de travailleurs de leurs sites d’exploitation. De plus, ces traités facilitent l’importation de produits agricoles subsidiés par l’Europe, ce qui détruit la production nationale et anéantit notre souveraineté alimentaire.

Comment voyez-vous alors les relations internationales entre la Colombie et le reste du monde ?

César Jerez. Nous nous battons pour des relations internationales basées sur le respect mutuel et l’autodétermination des peuples ; une intégration régionale qui dépasse l’aspect économique et impulse la solidarité et la paix entre nos peuples à travers l’Unité de Notre Amérique. Nous soutenons l’intégration à l’ALBA1 qui représente un nouveau modèle d’intégration régionale des peuples en Amérique Latine : un modèle solidaire, souverain et anti-impérialiste.

1. L’ALBA (Alliance bolivarienne pour les Peuples de notre Amérique) est une organisation de collaboration entre plusieurs pays d’Amérique latine et des Caraïbes. C’est une initiative mise sur pied en 2004 par Cuba et le Venezuela (rejoints plus tard par la Bolivie, le Nicaragua, l’Équateur et quelques plus petits pays des Caraïbes) comme contrepartie de la zone de libre échange commercial des Amériques instaurée par les États-Unis.

 

Une marche courageuse dans un État répressif

Depuis plusieurs décennies, la Colombie vit dans une situation de dictature. Pour la droite extrême qui est au pouvoir, toute personne parlant de réforme agraire, de paix ou de droits démocratiques est considérée comme terroriste. Le président précédent, Alvaro Uribe, avait même mis sur écoute des juges du tribunal de la Cour suprême, car il les considérait, eux aussi, comme des « terroristes ».    

Dans un pays où des milliers de syndicalistes et de militants progressistes ont été assassinés, la tenue d’une marche de cette envergure était très difficile. Avant la marche déjà, des autocars transportant des manifestants ont été arrêtés et tous les passagers ont été photographiés. Les amis colombiens qui accompagnaient les délégations étrangères ont dû fournir leurs coordonnées. Enfin, la situation est devenue tellement tendue que les observateurs étrangers ont dû se retirer des alentours de la marche. Les 80 000 manifestants, venus des quatre coins du pays, ne se sont laissé ni intimider ni provoquer par la cavalerie et les canons à eau de la police, qui étaient largement déployés. À partir de trois points de départ différents, les manifestants ont convergé vers la place Bolívar au centre de Bogotá, la capitale du pays.   

Malheureusement, les craintes qui avaient été exprimées quant à la sécurité des participants à cette Marcha Patriótica se sont avérées fondées. Deux personnes sont actuellement portées disparues (un leader paysan et un syndicaliste) et deux autres ont été assassinées. Parmi elles, Mao Enrique Rodriguez, militant communiste et garde du corps de Carlos Lozano, le rédacteur en chef du journal Voz du Parti communiste colombien.

Ces disparitions et assassinats nous rappellent une nouvelle fois que le fait d’être progressiste et de s’engager dans un syndicat, une association paysanne ou de défense des Droits de l’homme constitue une véritable prise de risque lorsqu’on vit en Colombie.

Source : Colombie :: La gauche relève la tête

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