26 janvier 2013 6 26 /01 /janvier /2013 11:18

 

 

 

Raúl Zibechi

 

Traduit par el Viejo

La mobilisation des communautés zapatistes le 21 décembre et les trois communiqués de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) le 30 du même mois ont été reçus avec joie et espérance par beaucoup de mouvements antisystème et de lutte anticapitaliste en Amérique latine.

Immédiatement, les médias de ces mouvements ont reflété dans leurs pages l’importance de la mobilisation massive, qui s’est produite en des moments difficiles pour ceux qui s’obstinent à résister au système de mort qui nous dégouverne.

Les dernières années ont été particulièrement complexes pour les mouvements qui s’acharnent à construire un monde nouveau à partir d’en bas. Dans la plus grande partie des pays d’Amérique du Sud, la répression contre les secteurs populaires n’a pas cessé, bien que la majorité des gouvernements se donnent pour progressistes. Parallèlement, ils ont mis en marche un ensemble de « politiques sociales » destinées, à ce qu’ils disent, à « combattre la pauvreté », mais qui cherchent en réalité à empêcher l’organisation autonome des pauvres ou à la neutraliser quand elle a atteint un certain stade de développement.

Les politiques sociales progressistes, comme le montrent bien les cas de l’Argentine, du Brésil et de l’Uruguay, entre autres, n’ont pas réussi à réduire l’inégalité, ni à distribuer la richesse, ni à réaliser des réformes structurelles, mais elles ont été très efficaces quand il s’est agi de diviser les organisations populaires, de planter des coins dans les territoires contrôlés par les secteurs populaires, et dans bon nombre de cas de dévier les objectifs de la lutte vers des questions secondaires. Elles n’ont pas touché à la propriété de la terre et d’autres moyens de production. Les politiques sociales cherchent à atténuer les effets de l’accumulation par dépossession, sans modifier les politiques qui alimentent ce modèle : les mines à ciel ouvert, les monocultures, les barrages hydroélectriques et autres grands travaux d’infrastructure.

À l’exception du Chili et du Pérou, où la lutte du mouvement étudiant et la résistance contre les mines restent vives, dans la plupart des pays l’initiative est passée aux mains des gouvernements, les mouvements antisystème sont plus faibles et plus isolés, et nous avons perdu l’horizon stratégique. Le travail territorial urbain, à partir duquel ont été lancées de formidables offensives contre le néolibéralisme privatiseur, se trouve dans une ruelle qui à court terme ressemble à une impasse, car les ministères du Développement social, de l’Économie solidaire et autres ont commencé à s’infiltrer sur les territoires en résistance avec des programmes qui vont des transferts monétaires aux familles pauvres à divers « soutiens » à des démarches autoproductives. Initialement les mouvements reçoivent cette aide dans l’espoir de se renforcer, mais en peu de temps ils voient comment la démoralisation et la désagrégation gagnent leurs rangs.

Que peut faire un collectif de base qui, au prix d’un énorme sacrifice sur la base d’un travail collectif, met sur pied un centre de baccalauréat populaire dans un quartier, et constate peu après que le gouvernement crée un autre centre de bac tout à côté, avec une meilleure infrastructure, des cours identiques, et même en lui donnant le nom d’un révolutionnaire connu ? La réponse est que nous ne savons pas. Que nous n’avons pas encore appris à travailler sur ce qui fut nos territoires, et qui à présent est envahi par des légions de travailleuses et travailleurs sociaux aux discours tout ce qu’il y a de progressistes, voire radicaux, mais qui travaillent pour ceux d’en haut.

Le zapatisme est sorti renforcé de cette politique de siège et d’anéantissement, militaire et « social », où l’État s’est efforcé de diviser par des « aides » matérielles comme compléments des campagnes militaires et paramilitaires. C’est pourquoi nous sommes si nombreux à avoir reçu avec une énorme joie la mobilisation du 21 décembre. Non pas parce que nous les soupçonnions de ne plus être là, chose que seuls ceux qui s’informent dans les grands médias peuvent croire, mais parce que nous avons constaté qu’il est possible de traverser l’enfer de l’agression militaire ajouté à des politiques sociales de contre-insurrection. Connaître, étudier, comprendre l’expérience zapatiste est plus urgent que jamais pour nous qui vivons sous le modèle progressiste.

Il est vrai que le progressisme joue un rôle positif par rapport à la domination yankee, en cherchant une certaine autonomie pour un développement capitaliste local et régional. Face aux mouvements antisystème, néanmoins, ceux qui prétendent suivre le chemin de la social-démocratie ne se différencient absolument pas des gouvernements antérieurs. Il est nécessaire de comprendre cette dualité à l’intérieur d’un même modèle : la collision progressiste avec les intérêts de Washington mais en restant dans la même logique d’accumulation par dépossession. Au sens strict, il s’agit d’une dispute sur qui doivent être les bénéficiaires de l’exploitation et de l’oppression de ceux d’en bas ; les bourgeoisies locales et les administrateurs des partis « de gauche », alliés avec un certain syndicalisme d’entreprise, réclament ce rôle avec sa part de butin.

Le parcours zapatiste nous laisse quelques enseignements à nous, les mouvements et personnes qui vivent « assiégés » par le progressisme.

En premier lieu, l’importance de l’engagement militant, la fermeté des valeurs et des principes, le fait de ne pas se vendre ni céder, si fort et puissant que paraisse l’ennemi, et si isolés et faibles que soient les mouvements antisystème à un moment donné.

Deuxièmement, le besoin de persister dans ce que chacun croit et pense, au-delà des résultats immédiats, des supposés succès ou échecs momentanés dans des conjonctures qui bien souvent sont fabriquées pas les médias. Persister dans la création de mouvements non institutionnels ni prisonniers des temps électoraux est la seule manière de construire avec solidité et à long terme.

Troisièmement, l’importance d’une façon différente de faire de la politique, sans laquelle il n’y a rien au-delà du médiatique, de l’institutionnel ou de l’électoral. Un intense débat traverse bon nombre de mouvements sud-américains pour savoir s’il convient de participer aux élections ou de s’institutionnaliser de diverses manières, afin d’éviter l’isolement du travail territorial et de pénétrer dans la « vraie » politique. Les zapatistes nous montrent qu’il y a d’autres façons de faire de la politique qui ne tournent pas autour de l’occupation des institutions de l’État, et qui consistent à créer, en bas, des manières de prendre les décisions collectivement, de produire et reproduire nos vies sur la base du « commander en obéissant » (mandar obedeciendo). Cette culture politique ne convient pas à ceux qui prétendent se servir des gens ordinaires comme marchepieds pour leurs aspirations individuelles. C’est pourquoi tant de politiciens et d’intellectuels du système rejettent ces nouvelles manières, dans lesquelles ils doivent se subordonner au collectif.

Quatrièmement, l’autonomie en tant qu’horizon stratégique et pratique quotidienne. Grâce à la manière des communautés de résoudre leurs besoins, nous avons appris que l’autonomie ne peut être seulement une déclaration d’intentions (aussi valable soit-elle), mais qu’elle doit reposer sur l’autonomie matérielle, depuis la nourriture et la santé jusqu’à l’éducation et la façon de prendre des décisions, c’est-à-dire de nous gouverner.

Dans les dernières années, nous avons vu des expériences inspirées du zapatisme hors du Chiapas, y compris dans quelques grandes villes, ce qui montre bien qu’il ne s’agit pas d’une culture politique valide seulement pour les communautés indigènes ce cet État mexicain.

Images de l'exposition collective Autonomous InterGalactic Space Program organisée par l'artiste Rigo 23 à la galerie redcat, Los Angeles 2012





Merci à La voie du jaguar
Source: http://gara.naiz.info/paperezkoa/20130106/381125/es/La-tenaz-persistencia-zapatista
Date de parution de l'article original: 06/01/2013
URL de cette page: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=9029

 
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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 19:39

Complémentaire des articles précédent voici ce que nous dit la porte-parole de la Minga de Colombie. Elle met en cause le rapport entre les processus de paix auxquels participe le gouvernement de Santos et l’ouverture du pays à une véritable invasion  des sociétés transnationales.

 

 

 

Colombie - Marylén Serna : “La paix va bien au-delà 
du silence des armesˮ

 

Cathy Ceïbe

 

Marylén Serna, porte-parole de la Minga de résistance sociale et communautaire, 
affirme qu’« il n’y aura pas de paix sans justice sociale ». Pour elle, le dialogue entre 
le gouvernement et 
la guérilla doit intégrer les revendications populaires.

Quelle est la position de la Minga (1) quant au processus de dialogue de paix entamé entre le gouvernement de Juan Manuel Santos et la guérilla des Farc ? 

 

Marylén Serna. La Minga et le Congrès des peuples ont de grandes attentes, car la guerre, les multiples violations des droits de l’homme ont engendré une grande lassitude. Nous avons surtout fait le pari collectif de chercher, de contribuer, et de renforcer une issue politique au conflit armé. Nous avons manifesté notre appui mais également des exigences. D’abord, toutes les forces insurgées doivent être présentes à cette table, notamment l’Armée de libération nationale (ELN). La négociation doit aussi impliquer de manière importante le mouvement social. Il faut également proclamer un cessez-le-feu. Les communautés continuent à souffrir de la violence. Plus généralement, le processus de paix a besoin d’un environnement stable afin que la population, les différentes communautés puissent y participer.

Comment la société colombienne peut-elle être actrice du processus en cours ?

C’est une question très épineuse. La société colombienne est déstructurée, divisée en raison du conflit armé mais également de la polarisation de la vie politique, de la corruption et du manque de légitimité des institutions. Le tissu social est détruit. Le mouvement social n’échappe pas non plus à ce fractionnement. Les organisations ont résisté. Mais la déstructuration de la société a déteint sur les processus de luttes. L’aiguisement du conflit armé leur a fait prendre des postures très en deçà de ce que commandait la situation. Il existe une confusion de classes avec laquelle ont joué ceux qui ont été au pouvoir. Beaucoup de couches de la population sont aujourd’hui en faveur de la classe dominante. La campagne médiatique a été très dure. Elle a eu pour but de discréditer la lutte sociale, en la liant systématiquement avec la lutte armée. Ces facteurs, comme la cooptation de personnes issues du mouvement social par le pouvoir, ou encore la persécution persistante, sont autant de facteurs qui menacent un environnement favorable à la paix et à l’unité. Mais ce sont là des défis que le mouvement social a décidé de relever.
 

Qu’implique une issue politique négociée du conflit, notamment sur le plan des revendications sociales ?

La paix va bien au-delà du silence des armes, de la démobilisation ou de la participation dans les espaces politiques des anciens insurgés. Les luttes du mouvement social en faveur de la répartition des terres, la santé, l’éducation sont en soi des luttes en faveur de la paix. Le défi est comment construire des cadres communs pour qu’elle triomphe. Le processus de paix doit nous rassembler et non finir de nous diviser. Nous devons construire un accord politique entre les différents mouvements sociaux afin de pouvoir participer au processus. Il y a plusieurs questions fondamentales à nos yeux : la terre et le territoire, la mobilisation sociale, les droits fondamentaux de la population. Concernant le premier point, il faut affronter le problème de l’entrée massive du capital international en Colombie, qui a eu pour conséquences des expropriations et une surexploitation des terres. Enfin, il y a le thème fondamental de la vérité, la justice et la réparation.

Concernant, la question agraire : à l’automne 2008, la Minga a réalisé une marche nationale à travers le pays pour dénoncer l’état d’exception, et exiger le respect des communautés et de leur travail. Qu’en est-il aujourd’hui ?

La Minga a surgi avec pour buts de fortifier les processus de luttes et d’articuler les propositions existantes. En 2010, nous avons lancé le Congrès des peuples. Il s’agit de rassembler les revendications historiques des luttes sociales, et de les transformer en mandat populaire. L’idée est que la population se restitue le pouvoir depuis la base. Notre premier congrès a porté sur les luttes contre les multinationales, et pour la défense de l’eau, des páramos (écosystème de haute montagne – NDLR), la souveraineté alimentaire… Ces thématiques sont l’essence des problématiques du peuple colombien. Nous tiendrons en février notre prochain congrès autour de l’enjeu de la paix afin de dégager un consensus. Nous savons qu’au sein des mouvements sociaux il existe différentes lectures du conflit et de ses solutions. Nous voulons aborder les questions structurelles du conflit social et armé.

Quelles alternatives avancez-vous ?

Nous insistons sur le modèle économique. Celui-ci a créé de grands déséquilibres dans la société colombienne. La question de la redistribution de la terre est aussi fondamentale que compliquée, car elle implique de mettre hors jeu des multinationales qui exploitent les mines sur des millions d’hectares.

Partagez-vous l’idée selon laquelle il y a eu un changement de cap avec le président Juan Manuel Santos par rapport au précédent gouvernement et singulièrement de l’ex-chef d’État, Alvaro Uribe, opposant déclaré au processus de paix ?

Le langage et la forme sont différents mais l’essentiel reste inchangé : le modèle économique. Il s’est même aiguisé. Le président Santos a ouvert en grand les portes du pays au capital international. Celui-ci menace les communautés urbaines et rurales. Il veut promouvoir une réforme du privilège du for militaire [fuero militar: juridiction militaire permettant aux militaires d'échapper au droit commun et aussi de juger des civils, NdE Tlaxcala]  qui favorisera un cadre juridique d’impunité. Il promeut ce processus de paix mais il s’agit d’une paix sans justice sociale.

Croyez-vous que ce processus de paix ait été pensé pour garantir les intérêts économiques privés ?

Les entreprises ont besoin d’un pays tranquille, tout comme l’État, afin de développer sa politique de bradage du pays. Des millions d’hectares en concessions n’ont pu être occupés et exploités en raison du conflit armé. Il faut de nouvelles conditions. Mais qui en supportera le coût ? Les populations, car elles vont devoir affronter l’arrivée massive de multinationales qui exploiteront les terres au détriment des communautés.
 

(1) Mouvement de résistance sociale 
et populaire pour la défense des intêrets 
des communautés indigènes.

 

 





Merci à L'Humanité
Source: http://www.humanite.fr/monde/marylen-serna-la-paix-va-bien-au-dela-du-silence-des-armes-509045
Date de parution de l'article original: 20/11/2012
URL de cette page: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=8579

 

 
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29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 14:09

 

 

Qui sommes nous ?
Colombia Tierra Herida est un blog collectif, alimenté par les contributions écrites, photographiques, sonores ou vidéo de francophones vivant en Colombie ou ayant noué de fortes attaches avec ce pays et y séjournant fréquemment. Journalistes, chercheurs en sciences humaines, ou militants d'associations de défense des droits de l'homme, ils y développent leurs points de vue respectifs sur la Colombie, tachant de faire découvrir certaines facettes méconnues de ce pays qui suscite autant d'enchantements que d'horreur chez celui qui en parcourt les routes. 
Si les thèmes sociaux et politiques sont privilégiés, car primordiaux à la compréhension du conflit intérieur qui ensanglante la Colombie depuis plus de 60 ans, ce blog publiera également des articles plus culturels ou environnementaux, des sujets documentaires ou touristiques, voire des brèves anecdotiques issues de la vie quotidienne et des photos insolites.

Dommage, le site vient de fermer, mais reste à explorer par ceux qui voudraient connaître un peu mieux ces peuples de Colombie en lutte pour la refondation du monde. Du bon journalisme comme on voudrait plus.

Et quelques photos, suivie d'un beau cadeau, en tout cas moi je le reçois comme cela :

Cérémonie d'offrandes pour les Droits de la Mère Nature

Bogotá, le 25 mars 2011. Des milliers de personnes se sont rassemblées sur la Place Bolivar pour participer à une cérémonie d'offrande
aux éléments de la Mère Nature. Photo : D. Fellous/Libre arbitre.

 

 

 

Assassinat d'Edwin Legarda, le mari d'Aida Quilcue
Bogotá, le 20 novembre 2008. Aida Quilcue, Consejera Mayor (Conseillère Majeure) du CRIC, fait un discours à l'Université Nationale
pour l'arrivée dans la capitale de la Minga Indigena, la Marche Indigène. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

 

 

Lézard de la table, gastronomie de campagne
Chicoral, 13 novembre 2008. Marchand de bunuelos. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

 

 

Et un merci aux auteurs pour ceci :

La Minga Indigena Social y Comunautaria en route pour Bogotá
Chicoral, le 13 novembre 2008. La Minga Indigena, la marche indigène, plusieurs milliers de familles en route vers la capitale, Bogotá,
pour protester contre la multiplication des assassinats impunis de leaders indiens par les paramilitaires et réclamer les terres
ancestrales reconnues par des accords avec le gouvernement et jamais redistribuées. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

Le 12 octobre dernier, pour le 516e anniversaire de la conquête espagnole (ou de l'invasion, comme l'appelle les peuples autochtones), des milliers d'indiens se sont réunis à La Maria Piendamo, dans le Cauca et ont bloqué le trafic routier sur la Panaméricaine, le principal axe routier du pays. 
Chicoral, le 13 novembre 2008. Lucho, le coordinateur nationale de la Garde Indigène, donnant des instructions pour la sécurité
du campement au soir d'une étape de la Minga Indigena. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

Pendant près de deux semaines, protestant contre la multiplication des assassinats impunis de leaders indigènes (plus de 1200 morts en 6 ans !), armés de pierres et des bâtons de la garde indigène du CRIC (le Conseil Régional des Indigènes du Cauca), ils ont tenus les barrages contre les assauts de la police anti-émeute, appuyée par des unités de l'armée qui n'ont pas hésité à ouvrir le feu lors des affrontements, causant la mort de trois indiens. 
Chicoral, le 13 novembre 2008. La garde Indigène.
Photo : D. Fellous/Libre arbitre
Niant les faits jusqu'à ce qu'une vidéo diffusée sur CNN l'oblige à admettre l'usage d'armes de guerre contre les manifestants, le président Alvaro Uribe avait d'abord affirmé que les victimes avaient été tuées par la guérilla tirant depuis les montagnes, sans craindre d'ailleurs de se contredire puisqu'il n'a pas cessé de prétendre que des éléments des FARC infiltraient les indiens. Et qu'il a peut-être tenté de le démontrer par une petite manipulation déjouée au dernier moment par les gardes du CRIC, qui ont intercepté un jeune indien, membre de l'armée en civil, tentant de se glisser dans le campement avec un sac contenant des uniformes et des grenades, sans doute pour les y cacher et pouvoir les "découvrir" plus tard... 

Chicoral, le 13 novembre 2008. Réunion de la la Garde Indigène, composée d'hommes et de femmes de tous âges, des enfants
aux personnes âgées, équipées d'un simple bâton, au soir d'une étape de la Minga Indigena. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

Finalement obligés de se replier face à la brutalité de la répression, environ 30.000 indiens descendent de toutes les communautés de la région et se rendent à pied à Cali, pour y rencontrer le Président Alvaro Uribe. Le 2 novembre, cette rencontre tourne à la farce et après avoir attendu plusieurs heures sous un pont un président qui se faisait délibérément attendre, les indiens ont levé le camp quand il est finalement apparu, répondant à son retard par la bravade. Suite à cet échec, les organisations indigènes avaient annoncé le lendemain que puisque leur parole n'avait pas été entendue, ils allaient la faire cheminer (caminar la palabra) à travers tout le pays, et que des milliers de familles allaient la porter jusqu'à Bogotá. (Lire le communiqué de l'ONIC, Organisation Nationale des Indigènes de Colombie, en espagnol).

Chicoral, le 13 novembre 2008. La Minga Indigena arrive en ville, en provenance d'Ibague. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

Chicoral, le 13 novembre 2008. La Minga Indigena.
Photo : D. Fellous/Libre arbitre
 Dix jours plus tard, c'est en voie d'être fait, et plus de 20.000 indiens ont formé depuis quelques jours une immense caravane qui est partie de Cali en direction de la capitale. C'est la Minga Indigena Social y Comunautaria, la Minga Indigène Sociale et Communautaire. Traditionnellement, une minga, en quechua, est un travail collectif effectué bénévolement, pour la communauté, ou simplement pour un voisin, qui fournira simplement gîte et couvert à ses compagnon en échange de leur aide, et qui participera à son tour aux travaux de ceux-ci quand il en auront besoin.Ici, on a mobilisé des milliers de familles pour participer à ce "travail communautaire", porter la parole et les revendications des peuples autochtones jusqu'aux centres de décisions du pays pour obliger le gouvernement à l'entendre et améliorer ainsi la condition de tous. Du moins c'est l'objectif.

Convoi hétéroclite de camions, voitures et chivas (des bus/camions multicolores, larges et bas, contenant plus d'une centaine de passagers, sur une dizaine de rangées d'étroits bancs et sur le toit, caractéristiques de la zone andine, et particulièrement du Cauca), la Minga vient d'arriver à Chicoral, dans le Tolima, après un face à face tendu devant Ibagué, la capitale régionale, avec la police qui lui refusait la traversée de la ville. Ici-même, hier, des voitures de la mairie ont sillonné les rues de la ville avec des haut-parleurs pour avertir la population de l'arrivée de la Minga et l'inciter à rester cloitrée chez elle, en raisons de supposés risques de saccage et de pillage.


Chicoral, le 13 novembre 2008. La police guide les mingeros jusqu'à un terrain bordant une décharge. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

D'abord dirigés par les autorités locales et les policiers qui encadrent la caravane vers un terrain insalubre pour y installer le campement, les participants à la Minga protestaient et la situation était assez tendue, lorsqu'un des dirigeants indigènes et un commandant de la police de la route, visiblement décidés à apaiser les esprits qui s'échauffaient, se sont lancés le défi mutuel de sauter dans la rivière qui passait en contrebas. Et tous de parier sur qui toucherait l'eau le premier...

Chicoral, le 13 novembre 2008. Les participants de la Minga se plaignent auprès d'un officier de police contre le lieu
qui leur est proposé pour camper. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

Après cette diversion, des militants locaux arrivaient à point nommé avec une solution de rechange et la Minga s'ébranlait de nouveau jusqu'à un vaste pré en jachère aux abords de la ville, plus apte à héberger les milliers de mingueros fatigués par une longue journée de route.

Chicoral, le 13 novembre 2008. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

Là, enfin, autour des chivas, les campements peuvent s'étaler. La garde indigène prend place tout autour du périmètre et contrôle l'accès des habitants de Chicoral, venus en sympathisants ou en curieux, pour éviter toute provocation. Des bâches accolées aux véhicules forment de vastes tentes, mais certains ont apporté des abris individuels.

Chicoral, le 13 novembre 2008. La Minga Indigena fait étape. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

Partout de petites cuisines s'installent, on décharge du bois des camions, des foyers s'allument, une sono sur le toit d'un camion crache du Vallenato à plein régime et déjà un bal s'improvise, pendant que des nuées d'enfants se détendent les jambes en courant découvrir les limites de leur terrain de jeux d'un jour. Et en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, c'est toute une ville qui s'est dressée dans ce champ.

Chicoral, le 13 novembre 2008. La Minga Indigena fait étape. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

Prévoir en quelques jours la logistique nécessaire à transporter, nourrir et abriter 20.000 personnes sur plusieurs semaines de voyage, qui osera dire que les indigènes ne sont pas organisés ?

Chicoral, le 13 novembre 2008. La Minga Indigena fait étape. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

 

 

 

 

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29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 11:49

 

Les exécutions extrajudiciaires sont une routine ? quotidienne pour ceux qui luttent pour les droits des peuples en Amérique Latine.  Des faits divers? Il n'y a pas de scoop à chercher là-dedans, éternelle répétition du même, un compagnon, une compaggnonne est tombée. Pourles proches cependant, cela fait toujours autant de larmes, de blessures qui ne cicatriseront pas,  et de colère., Faudra-t-il comme pour les morts de la rue un lieu de publication qui reprenne ceux qui tombent chaque jour pour qu'enfin ici enfin le problème apparaisse dans son ampleur réelle, faudra-til que nous puissions consulter la liste de morts et celle des disparus, en sachant bien que jamais cette liste si bien mise à jour qu'elle soit ne sera exhaustive ? Tel jour :

Honduras un journaliste, deux paysans de l'Aguan,Guatemela : quatre manifestants abattus par les forces de l'ordre, Colombie : un militant syndical, Paraguay : un militant qui était aussi principal témoin d'un massacre de Curuguaty, Mexique.... Colombie...Chili, Pérou... chaque jour la liste s'allonge  et nous parle de la voix d'un monde qu'on fait taire... Et le pire scandale est que justement cela puisse devenir une routine.

Que faut-il dire aux résistants du Honduras qui appellent à la rescousse, surtout maintenant qu'un nouveau coup d'état se précise, et les gens là-bas demande à l'opinion publique de les soutenir contre leurs bourreaux.... faut-il leur envoyer des messages leur disant : vous êtes seuls les gars, l'opinion publique internationale n'en a que faire de votre lutte. Que faut-il dire aux militants d'Amérique Latine qui demandent aux peuples d'Europe de faire pression sur leurs gouvernements pour refuser des traités de libre échange qui pour les peuples là-bas annoncent encore plus de misère et de douleurs, et de morts. Faut-il leur dire qu'ici en Europe on s'en tape de leur histoire... que nous avons nos propres problèmes...

Faut-il leur dire que nous compte fait ces traités nous arrangent parce que nous bénéficions des miettes et que quelques miettes c'est déjà mieux que rien... alors la vie de quelques indigènes, hein...on est quand mêmetropsur la terre.

L'Europe avec son socialisme jaune, qui s'il a - a une lointaine époque - remis en cause la hièrarchie sociale, a par contre toujours perpétuer sans remise en question la hiérarchisation raciste des peuples.

Une hiérarchisation qui fait partie intrinsèque de nos inconscients collectifs, aujourd'hui aucune refondation de la gauche ne peut avoir lieu qui ne passe par la remise en question de cet a priori colonialiste donc raciste, qui a toujours gangréné sa pensée. Et cela d'autant plus que la gauche aujourd'hui, la gauche d'essence populaire, active, créative, ce sont ces colonisés tellement méprisés d'hier qui nous en ouvrent le chemin celui d'un syncrétisme qui répare cette autre erreur essentielle des gauches marxistes aux conséquences catastrophiques qui est d'avoir rayé d'emblée la paysannerie des forces révolutionnaires. (Mais cela c'est un autre débat.)

Et je ne le dirai jamais assez,ceux qui ont tué Milton, sont les mêmes qui assassinent massivement en Grèce et un peu moins massivement ici. Nous avans les mêmes ennemis quand auront nous les mêmes luttes ?


 


 


Colombie : Le pétrole de Puerto Gaitán est teinté de sang ouvrier

 




USO Unión Sindical Obrera de la Industria del Petróleo

 

Dans l'après-midi du 11 Décembre 2012, dans la municipalité de Puerto Gaitán, près des bureaux de la société TERMOTECNICA, des tueurs à gages ont assassiné le travailleur MILTON ENRIQUE RIVAS PARRA, qui travaillait pour la compagnie en tant qu'opérateur et électricien. Milton avait reçu la veille des menaces de mort, venant d’un homme lui affirmant qu’il allait être assassiné, parce  qu’il était un des leaders de l'Assemblée permanente des travailleurs -qui revendiquent leurs droits depuis plusieurs mois- et un membre du syndicat USO.

Milton était un membre de notre syndicat dans le département du Meta, il avait travaillé pour l'entreprise JM au service de Pacific Rubiales. Il s'est distingué par son leadership et son soutien aux luttes des travailleurs dans la région.

Cette situation douloureuse s'inscrit dans le contexte vécu par les travailleurs de la municipalité de Puerto Gaitán, qui subissent l'implantation d'un projet d'exploitation pétrolière dans le cadre de la soi-disant "Locomotive minière et énergétique" du président Santos. Ce projet, mené par l'entreprise Pacific Rubiales, a engendré d'importantes violations des droits syndicaux, des droits du travail, mais aussi, comme nous le voyons aujourd'hui, une violation systématique du droit à la vie, à l'intégrité et à la liberté. Ces situations ont d’ailleurs été dénoncées tant par le syndicat USO que par le sénateur Alexander López et par de nombreuses organisations nationales et internationales, qui ont pu corroborer les faits.

Nous tenons pour responsables le gouvernement national et les compagnies pétrolières qui sont présentes dans la région, de l’homicide de notre compagnon Milton, et nous demandons que la vérité soit faite sur cet infâme assassinat.

Nous demandons au gouvernement national de fournir à l'ensemble des dirigeants et des travailleurs de l'USO toutes les garanties nécessaires pour l'exercice de leurs droits dans le département du Meta.

Nous demandons à la communauté nationale et internationale de condamner l'assassinat d'un travailleur membre de l'USO, et de faire pression sur le gouvernement national.

Nous invitons l'ensemble du pays à lancer une campagne afin que la Colombie reprenne possession des champs de pétrole de Puerto Gaitán, et afin que soit expulsée du territoire colombien la multinationale Pacific Rubiales, qui est coupable de graves violations de droits humains.
 
Conseil Exécutif national et Commission nationale des droits humains et de la paix de l'USO
Bogotá, DC, le 11 décembre 2012.

Ecrivez aux autorités colombiennes en utilisant ce formulaire

 Lire le reportage  Campo Rubiales : Les damnés du pétrole

 



Merci à PASC
Source: http://www.usofrenteobrero.org/index.php?option=com_content&view=article&id=5606&catid=43
Date de parution de l'article original: 11/12/2012
URL de cette page: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=8771
 

 

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22 décembre 2012 6 22 /12 /décembre /2012 19:57

 

 

Hier, je suivais les parcours périlleux de journalistes mexicains qui sont nombreux à trouver la mort ou à être harcelés et menacés  dans l'exercice de leur métier. Dans plusieurs pays d'Amérique Latine le métier de journaliste est à haut risque pour qui cherche la vérité sur les agissements de certains gouvernements et des forces de répression qui les servent ou qui servent plus souvent encore les intérêts de sociétés transnationales.

Plusieurs des traductions qui figurent sur ce blog montrent la filiation entre les dictatures du passé et de nouvelles dictatures qui tentent de s'imposer en Amérique Latine, pour donner un exemple.... nous retrouvons certains des assassins d'Allende comme Billy Joya dans le coup d'état au Honduras en 2009, il viendra même expliquer à  la télévision les parallèles entre Zelaya et Allende pour justifier le fait que comme Allende, Zelaya devait être éliminé... une reprise du discours de la Guerre Froide, tel quel. Joya nous exhibe un gros dossier, la préparation du coup d'état contre Allende et raconte qu'il s'en est inspiré pour préparer l'éviction de Zelaya... je n'ai pas suivi ce qui s’est passé après, mais tout de même une grosse bourde au moment où il s'agissait de dire qu'il n'y avait pas là de coup d'état mais l'éviction constitutionnelle d'un président qui tentait d'abuser de son pouvoir.

Ci-dessous, autres cas de journalistes, menacés, au Chili, parce que menant leurs enquêtes sur les assassins et les tortionnaires du passé, ils mettent e lumière le fait que certains d’entre eux assurent des fonctions dans les institutions actuelles. Ce n’est donc pas un phénomène isolé, au Paraguay, par exemple, le coup d’état a ramené au pouvoir des proches de l’ancien dictateur Stroessner…  D’autres se sont montré actifs dans la tentative de coup d’état qui a eu lieu juste après en Bolivie et qui semblait bien faire partie du « programme commun » de déstabilisation de la région.

Les sales vieilles méthodes reviennent en force portées par les mêmes bourreaux.

 

DU DANGER D’ENQUÊTER SUR LA DICTATURE
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TROIS JOURNALISTES CHILIENS CRISTÓBAL PEÑA, MAURICIO WEIBEL ET JAVIER REBOLLEDO,  ENQUÊTANT SUR DES VIOLATIONS DES DROITS DE LA PERSONNE PENDANT LA DICTATURE DU GÉNÉRAL AUGUSTO PINOCHET ONT ÉTÉ VICTIMES D’INTRODUCTIONS PAR EFFRACTION DANS LEURS RÉSIDENCES AU COURS DES DERNIERS JOURS, ONT DÉNONCÉ DES GROUPES DE PRESSE.

Javier Rebolledo, quant à lui, a publié récemment « La danse des corbeaux. Le destin final des détenus-disparus » (voir "LLB" du 15/11). Ce livre raconte la vie de l’ex-majordome de Manuel Contreras (chef de la DINA) et les horreurs commises dans la caserne Simon Bolivar, un centre d’extermination au sein duquel quatre-vingts militants du parti communiste ont été assassinés. On y apprend aussi que l’homme d’affaires Ricardo Claro finançait les agents de la police secrète.


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COUVERTURE DU LIVRE « LES FUSILIERS », (NON-TRADUIT),  DANS LEQUEL JUAN CRISTÓBAL PEÑA,  RACONTE L’ATTENTAT MANQUÉ DU FRONT PATRIOTIQUE MANUEL RODRIGUEZ CONTRE AUGUSTO PINOCHET EN 1986.  
Juan Cristóbal Peña, pour sa part, est l’auteur du livre «  Les fusiliers », dans lequel il raconte l’attentat manqué du Front patriotique Manuel Rodriguez contre Augusto Pinochet en 1986. Il a également travaillé en tant que scénariste pour la série « Les archives du Cardinal », qui aborde le travail de la Vicaria de la Solidaridad pour sauver la vie des opposants à la dictature.
A ces trois cas, il faut ajouter les appels téléphoniques anonymes reçus par Carlos Dorat, coauteur du livre avec Mauricio Weibel, et le vol de l’ordinateur de Pascale Bonnefoy, correspondante du « New York Times », il y a un mois. Même si elle estime que le doute est raisonnable, la journaliste - connue pour ses enquêtes sur « le circuit bureaucratique de la mort » - affirme ne pas disposer pour l’instant d’éléments suffisants pour assimiler son cas à celui de ses quatre confrères.

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LES JOURNALISTES PASCALE BONNEFOY ET JOHN DINGES DANS LE HALL DU MUSÉE LA MÉMOIRE À SANTIAGO DU CHILI. DANS LE MUSÉE LA MÉMOIRE ON PEUT Y DÉCOUVRIR DES IMAGES DU BOMBARDEMENT DU PALAIS PRÉSIDENTIEL AU MOMENT DU PUTSH, LES PREMIÈRES PHOTOS DE DÉTENUS POLITIQUES TRANSFÉRÉS DANS DES CENTRES CLANDESTINS, DES LETTRES DE FILS À LEURS PÈRES DISPARUS, DES INSTRUMENTS DE TORTURE ET DES COUPURES DE PRESSE DE L'ÉPOQUE. LE 11 SEPTEMBRE 1973, LE GÉNÉRAL AUGUSTO PINOCHET RENVERSAIT SALVATOR ALLENDE ET S'EMPARAIT DU POUVOIR PAR LA FORCE. PHOTO QUOTIDIEN EN LIGNE LA NACIÓN.

« Un climat inquiétant »

Tous ont en tout cas entrepris des enquêtes qui pourraient indisposer les nostalgiques du régime militaire. Le travail d’investigation de ces cinq journalistes se concentre, en effet, sur la manière dont fonctionnait la répression sous la dictature, laissant apparaître le nom des bourreaux, alors que le rapport officiel de la commission nationale Vérité et Réconciliation évoquait principalement les victimes. « Il s’agit d’une situation extrêmement grave pour la démocratie , commente Mauricio Weibel, visiblement très marqué par les événements. Ceci correspond aux pires horreurs du XXe siècle et non pas à un pays qui regarde vers le futur. » Pour Eduardo Contreras, l’avocat des journalistes, « la succession de tels agissements visant à occulter les liens politiques entre des agents des services secrets de la dictature et des fonctionnaires toujours en activité démontre un climat inquiétant » .

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MIGUEL KRASSNOFF MARTCHENKO, C.I. N° 5.477.311-0, OFFICIER DE L’ARMÉE D’ORIGINE AUTRICHIENNE, MEMBRE DE L’ÉTAT MAJOR DE LA DINA, SURNOMMÉ LE « CHEVAL FOU » PAR SA CRUAUTÉ ENVERS LES PRISONNIERS. JEUNE LIEUTENANT AU MOMENT DU PUTSCH DU 11 SEPTEMBRE 1973, IL A PARTICIPÉ A L'ASSAUT ET LE PILLAGE DE LA MAISON PRÉSIDENTIELLE DE TOMAS MORO. COMME LA PLUPART DES OFFICIERS SUD AMÉRICAINS, IL A SUIVI LES STAGES ANTI SUBVERSIFS DE L’ÉCOLE DES AMÉRIQUES DES ÉTATS-UNIS AU PANAMA. CITÉ DANS PLUS DE 90 CAS D’ASSASSINATS ET DISPARITIONS D’OPPOSANTS, SON NOM EST DEVENU ─AVEC CELUI DU GÉNÉRAL MANUEL CONTRERAS─ UN SYMBOLE DE L’ATROCE RÉPRESSION DÉCHAÎNÉE AU CHILI PAR PINOCHET PENDANT PRESQUE DEUX DÉCENNIES.
Une nouvelle fois, le Chili est rattrapé par son douloureux passé. L’année dernière, un hommage a été rendu au tortionnaire Miguel Krassnoff, ainsi qu’à Augusto Pinochet. La lenteur des procès est souvent dénoncée par les familles des disparus et beaucoup d’ex-agents de la DINA restent en liberté. Ce climat d’impunité freine donc un travail de mémoire pourtant nécessaire, alors que le pays va commémorer en 2013 les quarante ans du coup d’Etat militaire.

mercredi 19 décembre 2012

DES JOURNALISTES VICTIMES D’INTIMIDATIONS POUR DES ENQUÊTES SUR LA DICTATURE MILITAIRE
JOSÉ WEIBEL ET SON FILS MAURICIO. JOSÉ WEIBEL FUT UN DIRIGEANT DU PARTI COMMUNISTE CHILIEN,  IL FAIT PARTIE DE LA LONGUE LISTE DES DISPARUS SOUS LA DICTATURE D'AUGUSTO PINOCHET. 
Correspondant de l’agence d’information allemande DPA, président du l’Union sud-américaine des correspondants de presse, et correspondant de Reporters sans frontières au Chili, Mauricio Weibel a été victime de trois intrusions et cambriolages à son domicile, entre le 14 et le 16 décembre 2012.

Le 14 décembre, sa voiture a été volée, puis retrouvée par la police un peu plus tard, dans la commune de la Cisterna (zone sud de Santiago), entièrement démantelée. Quelques heures après le vol de son véhicule, un individu vêtu comme un carabinier s’est rendu à son ancienne résidence et a demandé au concierge des informations sur la famille du journaliste. L’individu a refusé de s’identifier et est reparti à bord d’un taxi.

Le lendemain, des inconnus se sont introduits dans la maison de Mauricio, et y ont volé deux ordinateurs portables contenant des documents relatifs à son enquête sur le rôle des services secrets durant la dictature. Dans la même après-midi, un homme a été surpris par des amis de la famille en train de prendre des photos de la maison. Il a fuit lorsqu’on lui a demandé de s’identifier.

Le 16 décembre, alors que la police avait déjà organisé des rondes autour de son domicile, un troisième cambriolage a été commis. Cette fois-ci, un individu a réussi à s’introduire dans son foyer alors que le journaliste parlait au téléphone avec le Ministre de l’Intérieur Andres Chadwick, qui lui a garanti sa sécurité.
Source : Siglo XXI

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4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 15:58

 

 

 

Dawn Paley 

 

Narco Capitalisme. Première partie

 

 

Narco Capitalisme. Partie 2 : Le modèle économique de Colombie

 

Narco Capitalisme. Partie 3 : Application du modèle au Mexique

 

 

Source originelle e Anglais  “Drug War Capitalism

 Le Capitalisme narco

 

La face cachée du modèle colombien

Pendant des générations, les communautés indigènes et paysannes de Colombie ont défendu la propriété collective de leurs terres, soudain les troupes paramilitaires les ont obligées à fuir. Ce phénomène est décrit brièvement par David Maher et Andrew Thompson.

“…les forces paramilitaires continuent d’avancer dans un processus d’accumulation de capital à travers le déplacement forcé de communautés en zone d’importance économique. Une grande partie des habitants de Colombie continuent à devoir abandonner leurs terres, parce qu’elles sont déplacées de leur foyer par la force, satisfaisant l’appétit vorace des corporations multinationales étrangères (principalement des Etats-Unis) pour le territoire Colombien, en même temps que le programme économique néolibéral s’enracine dans la société colombienne.[i]

En 2001, les paramilitaires furent responsable de la moitié des déplacements forcés en Colombie. Les groupes de guérilla causèrent 20% des cas alors que les paramilitaires et la guérilla ensemble un autre 22%[ii] de plus. Les groupes paramilitaires non seulement tiennent la plus grande partie de la responsabilité, mais ils sont également toujours plus efficaces dans leurs instigations au déplacement forcé[iii]. 

En Colombie, la paramilitarisation est également bénéfique pour les entreprises transnationales qui désirent démanteler les organisations syndicales:”

« La violence paramilitaire-estatal est un des aspects du soutien prolongé des EU à la campagne  de contrinsurrection, elle maintient comme objectif systématique des groupes civils, de même que des organisations syndicales, qui sont considérés comme une menace contre la « stabilité » politique et économique qui favorise le développement néolibéral de la Colombie. Ceci a converti la Colombie en un lieu attractif pour les investisseurs étrangers vu que les mauvaises conditions de travail et les bas salaires maintiennent de hauts indices de marges bénéficiaires. »[iv]

Les cas bien documentés de la société bananière Chiquita Brands, de la société minière Drummond et du géant pétrolier BP, ont tracé les liens entre les groupes paramilitaires et les entreprises transnationales[v] des Etats-Unis. En Mars 2007 dans un tribunal de Washington, DC, des représentants de Chiquita Brands furent déclarés coupables d’avoir effectués des paiements au groupe paramilitaire Autodéfense Unie de Colombie. (AUC)[vi] 

Chiquita a effectué plus de 100 paiements aux AUC pour une valeur de $1,7 millions », selon le Département de Justice des EU. « Chiquita Brands a versé de l’argent maculé de sang à des terroristes comme Carlos Castaño pour protéger ses propres intérêts financiers » selon la firme d’avocats qui représente les victimes. 

L’expérience (jusqu’ici)

La collusion directe entre les transnationales étasunienne et les groupes paramilitaires est souvent difficile à prouver, et quand les preuves apparaissent, en général, elles ne sont pas découvertes rapidement.

Mais nous savons déjà qu’un groupe de compagnies du Texas est accusé de complicité avec les Zeta pour importation illégale de combustible volé. [vii](Les Zetas sont le bras armé du Cartel du Golfe, qui opère dans le Nord-Est du Mexique. Les deux groupes se divisèrent en 2010, et depuis les Zetas se sont convertis essentiellement en un groupe narco-paramilitaire, malgré que dans les médias on se réfère souvent à eux comme à un cartel de la drogue.)

Les Zetas sont une force paramilitaire”, me dit, dans une entrevue réalisée l’été passé, le Dr William Robinson, auteur de « Une théorie du capitalisme global », « A la base, il s’agit de la création d’un paramilitarisme joint à une militarisation formelle, ce qui est un modèle Colombien. »

Les Zetas sont actifs dans diverses parties du Mexique, particulièrement Tamaulipas, Nuevo Leon et Veracruz, ils sont également coupables des massacres de Jalisco et à el Petén, Guatemala. Encore qu’ils ne soient pas l’unique groupe paramilitaire au Mexique, c’est certainement le groupe qui reçoit de loin la plus grande attention des medias.

“Il ne faut pas perdre de vue que Santos, le Président colombien, de même que [ le président du Guatemala, Otto] Pérez Molina, veulent amplifier le Plan Colombie, ce qui ne signifie pas seulement le renforcement de la lutte contre le narcotrafic, sinon qu’en réalité cela signifie sa conversion en une forme de paramilitarisme dans le but de générer un nouveau type de contrinsurrection, non contre les mouvements sociaux mais contre les communautés indigènes » dit Maximo Ba Tiul, analyste Maya Poqomchi et professeur habitant au Guatemala.

S’il y a bien une hésitation de la part des journalistes à relier des couvertures de “guerres contre les drogues” avec les luttes autour des ressources naturelles, il y a une liste croissante de lieux  où ces thèmes – et les leçons de la guerre des EU contre la drogue en Colombie – peuvent être explorés plus avant.

-      Les résidents de Ciudad Mier, une petite communauté de Tamaulipas, la quitte en masse à cause de la violence paramilitaire. La ville se trouve sur grande poche de gaz, ce qui cause en grande partie de la violence de l’état.

 

-      Dans la vallée de Juarez, considérée comme le lieu le plus dangereux du Mexique, les assassinats et les menaces ont obligé beaucoup de gens a quitter les lieux. Au même moment a été construit un nouveau passage frontalier entre les EU et le Mexique.

 

-      A Santa Maria Ostula, une petite communauté indigène Nahuatl de la côte du Mexique, pour le moins 28 personnes ont été assassinées (alors que quatre autres ont disparu) par la violence paramilitaire et estatale depuis 2009. Stratégiquement situé, leur territoire se trouvait dans une zone riche en minerais.

 

-      Dans les montagnes de la Sierra Madre au Nord du Mexique, les entreprises minières canadiennes opèrent dans des zones dans lesquelles jusqu’aux fonctionnaires du gouvernement craignent d’entrer à cause de la présence des narcotrafiquants armés.

 

-      A El Petén, Guatemala, à cause de la présence des Zetas, les fonctionnaires du gouvernement ont militarisé la zone et déclaré un état d’urgence de 8 mois qui se terminera aux débuts de 2012. Des déclarations récentes indiquent qu’une nouvelle fièvre du pétrole se déroule dans la région.

La paramilitarisation peut également affecter les capitalistes locaux, régionaux et jusqu’à y compris nationaux, reliés à l’économie nationale en les obligeant à fermer leur magasins et commerces. Cela, à son tour, ouvre un espace pour que les entreprises transnationales et les investisseurs obtiennent l’accès aux secteurs de l’économie dominés auparavant par les capitalistes locaux.

Les entreprises majoritairement affectées par la violence, sont les plus petites et celles qui se situent dans les états du Nord du Mexique” écrit Guadalupe Correa Cabrera, un professeur de l’Université du Texas à Brownsville. « L’insécurité est préjudiciable dans une plus grande mesure aux petits et moyens producteurs, entrepreneurs et commerçants parce que le crime organisé « a plus de facilité de pénétration avec eux, qu’avec les directions des grandes entreprises lesquels dans la majorité des cas opèrent depuis l’extérieur du pays. »[viii]

En accord avec la Coparmex, une association d’entrepreneurs mexicains, 160 000 entreprises ont fermé à cause de l’insécurité en 2011.[ix] Une reconversion de l’économie s’opère au niveau national qui est favorable aux [grandes entreprises] et entraîne la conversion  |des mexicains] en employés au lieu d’être entrepreneurs » dit Correa Cabrera durant une présentation en Basse Californie en février

Les précédents en Colombie et les évènements actuels dans d’autres lieux, suggèrent des domaines possibles d’approfondissement des investigations afin de mieux déterminer dans quelle mesure le Mexique et l’Amérique Centrale sont soumis à un modèle dans lequel, comme le rapportent David Maher et Andrew Thomson, la terreur paramilitaire “… continue à être instrumentalisée dans la création et le maintien des conditions, bas coût du travail et accès à la terre, sont propices à l’expansion du programme néo-libéral[x].

      L’augmentation des études et investigations concernant les nouvelles politiques économiques favorisées par les politiques antis narcotiques des EU peuvent aider à révéler l’ampleur de la transformation économique qui s’est initiée au Mexique et en Amérique Centrale.

Les prochaines élections mexicaines ne promettent pas le soulagement de l’horreur et des violences de la guerre, qui le plus probablement se poursuivront durant au moins six autres années. « Tous les candidats à la présidence proposent de continuer à intensifier la guerre contre les mafieux », selon un article récent publié dans The Economist.[xi]

Sans une meilleure compréhension, les débats au sujet de la guerre au Mexique pourraient rester enfermées dans la rhétorique de la prohibition des drogues versus leur libéralisation. Ce type de débat est totalement erroné comme moyen de dénonciation et de mobilisation de la résistance à la « guerre contre les drogues », qu’il faut comprendre comme un moyen d’implanter un meilleur contrôle social et territorial sur les terres et les personnes dans l’intérêt de l’expansion capitaliste.

Dawn Paley est journaliste indépendante et co-fondatrice de la coopérative de médias de Vancouver, Canada. Son Twitter est @dawn. Cet article a été écrit en Anglais et publié dans sa version originale par Against the Current.

http://alainet.org/active/57242

 

 

APost traduction.

 

 



[i] Maher, David Thomson, Andrew.  “The terror that underpins the ‘peace’: the political economy of Colombia’s paramilitary demobilisation process.” Estudios Críticos sobre el terrorismo, 4:1. (2011). pp 96.

 

[ii]

Ibánez, A., Vélez, C. “Civil Conflict and Forced Migration: The Micro Determinants and Welfare Losses of Displacement in Colombia.”, World Development, vol. 36, N º 4, 2008. pp 661.

 

[iii] Ibánez, A., Vélez, C“Civil Conflict and Forced Migration: The Micro Determinants and Welfare Losses of Displacement in Colombia.”, World Development, vol. 36, N º 4, 2008. pp 661.

 

[iv] Maher, David Thomson, Andrew. “The terror that underpins the ‘peace’: the political economy of Colombia’s paramilitary demobilisation process.” Estudios Críticos sobre el terrorismo, 4:1. (2011). pp 96.

 

[v] National Security Archive. “The Chiquita Papers.” 7 de abril de 2011. Consulté le 14 mai 2012 ici : http://www.gwu.edu/ ~ nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB340/index.htm.

 

[vi] U.S. Department of Justice. “Chiquita Brands International Pleads Guilty to Making Payments to a Designated Terrorist Organization And Agrees to Pay $25 Million Fine.” Mars 19, 2007. Consulté le 04 juin 2012 ici : http://www.justice.gov/opa/pr/2007/March/07_nsd_161.html.

[vii] Paley, Dawn. “Gulf of Mexico Agreement: Increased Oil Cooperation in a Time of War.” Upside Down World. 25 février 2012. Consulté le  14 mai 2012

 

[viii] Correa Cabrera, Guadalupe. “Flujos de Inversión, Desarrollo Empresarial y Seguridad en México: Las Empresas Mexicanas y Extranjeras en la ONU Entorno Violento.” 1er Congreso Internacional: Gestión y Administración Empresarial Para El Siglo 21. février 2012. P. 18-19

 

[ix]

.Desigaud, A. “No Más Retórica: Soluciones concretas un Inseguridad-la.” Señal Coparmex 120. 03 de abril 2012. Consulté le 08 avril 2012 ici :http://www.coparmex.org.mx/upload/SC_0120_AED_Inseguridad_al_alza.doc

 

[x] Maher, David Thomson, Andrew.  “The terror that underpins the ‘peace’: the political economy of Colombia’s paramilitary demobilisation process.”  Estudios Críticos sobre el terrorismo, 4:1. (2011). pp 103.

 

[xi] The Economist.  “Mexico’s Drug War: Storm Clouds with Silver Linings.” The Economist. 19 de mayo 2012. Consulté le 15 juin 2012 ici :http://www.economist.com/node/21555593.

 

 

Posted in Colombia, En español, Guatemala, Honduras, Mexico by dawn on 20/08/2012

Source originelle en Anglais  “Drug War Capitalism

Version espagnole : Rebelion. El Capitalismo narco

Traduction Anne Wolff


Vous trouverez une autre traduction française (que j'ai découverte alors que j'étais aux dernières lignes de celle-ci !) ici :
La « Guerre contre la drogue », alibi néolibéral en Colombie et au Mexique - El Correo

 

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 13:11

 

 

Dawn Paley 

 

 

 

Source originelle e Anglais  “Drug War Capitalism

 Le Capitalisme narco

Sur base de ces antécédents, nous allons examiner le cas du Mexique 

Application du modèle au Mexique 

Un vendredi de septembre en 2006, juste après son élection disputée comme président, Felipe Calderon et son épouse invitèrent à diner Antonio Garza, alors ambassadeur des EU et son épouse. A un moment, Calderon dit à l’ambassadeur que l’amélioration de la sécurité serait une partie clé de son administration. 

Quand Garcia présenta son résumé de cette nuit à ses chefs du département d’Etat, il inclut ces commentaires de Calderon. En accord avec ces propres notes, l’ambassadeur rapporta « : « Les gains dans la compétitivité, l’éducation et l’emploi pourraient être rapidement éclipsée par le crime organisé reliés aux narcotiques. »[i][xix] Pour mettre en marche l’économie du Mexique, « les étrangers comme les mexicains doivent être assurés que les règles l’état de droiti prévaudront »[ii][xx] 

A peine deux mois plus tard, Calderon lança la guerre contre les drogues au Mexique. L’année suivante, le gouvernement des EU et le Mexique, annoncèrent l’Initiative Merida, qui se définissait  comme « programme des EU fournissant l’assistance dans les luttes contre les drogues et contre le crime au Mexique et en Amérique Centrale »[iii][xxi] Au moment où il fut signé par George W. Bush en 2008, ce qu’avait dit Garza concernant la lutte contre les narcos afin de promouvoir le commerce fut passé sous silence. En revanche, la principale justification, pour que le législateur appuie le projet de loi, était de contenir le flux de drogue qui arrive aux EU.[iv][xxii]

Tant le gouvernement des EU comme les critiques coïncident en ce que l’Initiative Merida au Mexique et en Amérique Centrale est une itération affinée du Plan Colombie. « Nous savons grâce au travail que les EU ont assumé en Colombie et à présent au Mexique qu’avec un bon leadership, l’investissement proactif et des partenariats solides et actifs, on peut renverser la tendance » dit Hillary Clinton aux délégués de la Conférence de Sécurité d’Amérique Centrale qui a eu lieu dans la ville de Guatemala Ville l’été dernier.[v][xxiii]

Le financement total des EU pour l’Initiative Merida entre 2008 et 2010 atteint $1,3 milliards pour le Mexique, dont le gouvernement contribua aux fonds dans une proportion de 13 pour 1. [vi][xxiv]Les fonds de l’Initiative Régionale de Sécurité pour l’Amérique Centrale pendant la même période atteignaient les $248 millions, pendant que les fonds pour l’Initiative de Sécurité Mérida pour le bassin  des Caraïbe, $42 millions étaient destinés à Haïti et la République Dominicaine.[vii][xxv]

La “Stratégie Intégrale” de Merida inclut des fonds pour entraîner la police et les soldats à défendre les infrastructures critiques, la militarisation de la police et l’équipement des forces de sécurité  locales avec l’équipement des EU, la transformation du système judiciaire mexicain dans un système de style étasunien, la modernisation de la frontière entre les EU et le Mexique, la promotion du renforcement institutionnel et la réforme économique.

Un des objectifs du programme de l’USAID est que le “Gouvernement du Mexique deviennent plus efficace dans la réduction des monopoles et l’élimination des pratiques anti compétitives. [viii][xxvi]Il se centre sur la législation en relation avec les télécommunications, la banque, et la régulation de l’énergie. Un autre objectif important est de promouvoir un nouveau régime régulateur et plus de privatisations, la dérégulation et l’investissement étranger direct dans les secteurs des transports, financiers, énergétiques et des télécommunications.[ix][xxvii]

Associé à la Commission fédérale d’Electricité, Pemex est le joyau de la couronne   des efforts de privatisation. Beaucoup de notables mexicains ont plaidé pour sa privatisation, parmi eux, Enrique Peña Nieto, le candidat favori du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) aux élections présidentielles de 2012. Certains comme le chef de la Bourse Mexicaine de Valeur ont proposé d’utiliser comme modèle la réforme Colombienne dans le secteur pétrolier.[x][xxviii]

Dans une présentation en Mars 2012, un représentant de la Banque de Mexico parla au sujet de l’agenda des réformes en cours pour la banque centrale du pays.  Celles-ci inclue une plus grande facilité pour les entreprises de faire du commerce au Mexique, l’élimination des « obstacles légaux » qui empêche la flexibilité du travail, le « renforcement de l’état de droit » et la consolidation des politiques macro-économiques.[xi][xxix]

En 2008 avant que la crise financière ne s’étende au Mexique, l’IED obtint $23,2 milliards, mais tomba l’année suivante à $11,4 milliards.[xii][xxx] Cependant, l’IED s’est repris et en 2011 il se situe à $19, 43 milliards de dollars principalement dans le secteur des manufactures (44,1%) suivi par les services financiers (18%) et le secteur minier (8%). De récentes déclarations annoncent qu’il y aura une vague de nouveaux investissements dans le secteur de l’automobile et la fabrication aérospatiale dans le centre du Mexique.

Le Ministre des Finances du Mexique, Bruno Ferrari, dit à Bloomberg dans une entrevue en Anglais en Août 2011 que « A présent, ce que nous voyons, c’est que nous menons une grande lutte contre la criminalité de manière que, comme j’ai dit, les investissements futurs soient garantis et aussi ceux qui se font en ce moment parce que ce que nous voyons c’est que le Mexique est en lutte pour triompher de la criminalité ».[xiii][xxxi]

Les déclarations de Ferrari sont étayées par les expériences de l’Elite - du Monde des Affaires - Transnationale. En accord avec un éditorial de Bussiness Week en 2009[xiv][xxxii] les attaques contre le personnel étranger et les usines ont été peu fréquentes à Ciudad Juarez et dans d’autres cités frontalières au large des routes du narcotrafic, incluant Reynosa, Nuevo Laredo et Tijuana.

La police est déployée en permanence avec des instructions spéciales pour veiller sur les entreprises transnationales. Après la séquestration d’un exécutif d’une entreprise, la police suggéra aux administrateurs de varier leurs routines de travail ; de quitter Juarez avant le coucher du soleil, et de se cantonner aux deux artères principales. Les patrouilles  ont été renforcées le long de ces routes, « créant des corridors relativement sûrs entre la frontière et les parcs industriels. »[xv][xxxiii]

D’importance encore plus grande encore est un autre type de sécurité dont ont besoin les entreprises transnationales. Comme le souligne le directeur de le Commission Economique pour l »Amérique Latine et les Caraïbe, «  « Ce qui est important pour un investisseurs en ce qui concerne la sécurité a à voir avec la sécurité juridique et le risque-pays. »[xvi][xxxiv]

Cette notion de « sécurité » évoque le modèle de Colombie : la paramilitarisation au service du capital. Ce modèle inclus la formation d’escadrons de la mort paramilitaires, le déplacement de populations civiles, et une augmentation de la violence. Dans le secteur commercial, ce sont les travailleurs, les petites entreprises et un secteur des élites locales qui sont le plus affectées par les politiques de guerre contre les drogues.

Quoique ces aspects non officiels de la guerre contre les drogues se présentent parfois comme dommage ou menace contre l’investissement étranger direct, de fait, la violence est celle qui contrôle les travailleurs et travailleuses et les communautés de paysans déplacées des territoires qui intéresse l’expansion des entreprises transnationales.

 



 



[xix] Embajada de E.E.U.U. en México.  “Ambassador’s Private Dinner With President-elect Calderon.” 29 de septiembre de 2006. Consulté le 09 mars 2012 ici :http://cablegatesearch.net/cable.php?id=06MEXICO5607#para-4964.

 

[xx] Embajada de E.E.U.U. en México. “Ambassador’s Private Dinner With President-elect Calderon.”  29 de septiembre de 2006. Consulté le 09 mars 2012 ici : #http://cablegatesearch.net/cable.php?id=06MEXICO5607 párrafo-4964-1.

[xxi] Seelke, Clara R. “Mérida Initiative for Mexico and Central America: Funding and Policy Issue.” Congressional Research Service.” Congressional Research Service. 19 de abril 2010. Consulté le 09 mars 2012 ici : http://fpc.state.gov/documents/organization/141560.pdf.

 

[xxii] « La crise de la drogue qui traverse les EU continue à être une menace significative pour la sécurité nationale”, stipule le premier Congrès de recherche de l’Iniciativa Mérida.110th Congress (2007-2008). “Merida Initiative to Combat Illicit Narcotics and Reduce Organized Crime Authorization Act of 2008 (Referred in Senate – RFS).” H.R.6028. SEC. 101. FINDINGS. Consulté le 09 mars 2012 ici : http://www.gpo.gov/fdsys/pkg/BILLS-110hr6028rfs/pdf/BILLS-110hr6028rfs.pdf.

 

[xxiii] Clinton, Hillary R. “Remarks at the Central American Security Conference (SICA).” 22 de junio de 2011. Consulté le 09 mars 2012 ici : http://www.state.gov/secretary/rm/2011/06/166733.htm.

[xxiv] Voz de América. “Merida’s New Direction” 3 de mars 2012. Consulté le 09 mars 2012 ici : http://www.voanews.com/policy/editorials/MERIDAS-NEW-DIRECTION-141416863.html (Ceci représente une bien meilleure possibilité pour les EU d’obtenir des fonds mexicains en comparaison du compromis de Colombie sous le Plan Colombia qui était plus proche de 2 a 1). Voir: Departamento Nacional de Planeación de Colombia, Departamento de Seguridad y Justicia de Colombia, pp 9.

 

[xxv] Seelke, Clara R.  “Mérida Initiative for Mexico and Central America: Funding and Policy Issue.” Congressional Research Service. 19 avril 2010. Consulté le 09 mars 2012 ici : http://fpc.state.gov/documents/organization/141560.pdf p. 2.

 

[xxvi] Misión de la USAID a México. “Competitiveness program – 2nd quarter FY 2010.” (Enero-marzo 2010). Consulté le 11 mai 2012 ici :http://pdf.usaid.gov/pdf_docs/PDACR720.pdf.

 

[xxvii] Lara Monroy, Magdalena, Ed. “ACCIONES CRUCIALES en Competencia y Regulación”. Centro de Investigación Para El Desarrollo, AC 2011. Consulté le 12 mai 2012 ici :http://accionescruciales.cidac.org/documentos/acciones.pdf.

 

[xxviii] Férnandez, Diana. “PEMEX can be more competitive.” 2 de abril de 2012. Consulté le 14 mai 2012 ici : http://eng.fundsamericas.com/news/business/8845/PEMEX-can-be-more-competitive.

 

[xxix] Sánchez González, Manuel. “Economía Mexicana: Una mirada de Largo Plazo”. Banco de México. 8 mars 2012. Consulté le 20 mars 2012 ici : pág. 22.

 

[xxx] Lange, Jason.  “Mexico sees 2010 FDI bouncing back.” Reuters. Consulté le 14 mai 2012 ici : http://www.reuters.com/article/2010/05/04/us-latam-summit-mexico-investment-idUSTRE64351D20100504.

 

[xxxi] Bloomberg. “Mexico’s Ferrari on Foreign Investment, Economy.” 22 de agosto de 2011. Consulté le 13 mars 2012 ici : http://www.bloomberg.com/video/74229052/ (19:45 – leurscommentaires sont en Anglais.)

[xxxii] Engardio, P. Smith, G. “The Other Mexico: A Wave of Investment.” Businessweek. 09 de abril 2009. Consultéle 19 mars 2012 ici :http://www.businessweek.com/magazine/content/09_16/b4127034232864.htm

[xxxiii] Smith, G.  “Doing Business in Harm’s Way.” Businessweek. 09 de abril 2009. Consulté le 19 mars 2012 ici : http://www.businessweek.com/magazine/content/09_16/b4127034241721.htm.

 

[xxxiv] Cité dans : Duff, Devon, Rygler, Jen. “Drug Trafficking, Violence and Mexico’s Economic Future.” Knowledge @ Wharton. 26 de enero 2011. Consulté le 07 avril 2012 ici :http://knowledge.wharton.upenn.edu/article.cfm?articleid=2695.

 

 

 

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Source originelle en Anglais  “Drug War Capitalism

Version espagnole : Rebelion. El Capitalismo narco

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 12:54

 

 

 

Dawn Paley 

 

 

  Source originelle en Anglais  “Drug War Capitalism
 

Première partie ICI : Narco Capitalisme. Première partie

 

 

 

Dan Paley a plongé sous la surface de la guerre contre les drogues en Colombie et au Mexique. Elle explore les mécanismes utilisés, les rapports évaluant les  dévastations humaine et économique, analyse les raisons potentielles pour lesquelles cette guerre se poursuit et suggère d’autres axes d’enquête. Version PDF . PDF of an extended edition for the web.

 

 

Le Capitalisme narco. Partie 2


 

Le modèle économique de Colombie

Le Plan Colombie était un programme de six ans de lutte contre le narcotrafic financé conjointement par les EU et la Colombie. Les diplomates non US affirment que la première version du Plan Colombie fut écrit en anglais, et après traduit en espagnol.[i]

Dans les 11 années, depuis la mise en œuvre du Plan Colombie, le gouvernement des EU a dépensé plus 3,6 milliards de dollars en initiatives d’application de la loi contre les narcotiques. Cependant, le gouvernement des EU rapporte que « La Colombie continue à être un des plus grands producteurs et exportateurs mondial de la cocaïne, ainsi qu’un pays d’origine de l’héroïne et le la marijuana. »[ii]

Un rapport de 2008 du Bureau de Comptabilité des EU (GAO) trouve  que le Plan Colombie a échoué à accomplir ces objectifs de réduction de la production des drogues, et que le flux estimé de cocaïne arrivant aux EU depuis l’Amérique du Sud a augmenté entre 2000 et 2006.[iii]

Au lieu de provoquer un changement de stratégie, l’échec du plan Colombie à réduire la production et le trafic de drogues fut minimisé à la faveur de toute une série d’indicateurs émergents liés à la sécurité et à l’amélioration de l’environnement entrepreneurial. Bradfort Higgins, Sous-Secrétaire de Gestion des Ressources des EU, argumente : « En de multiples sens, les programmes de Colombie et l’appui des EU ont évolués à partir de notre objectif originel plus restreint, jusqu’à une stratégie intégrale qui puisse servir comme modèle pour informer les efforts dans tous les états mis à l’épreuve ou déficients. »[iv]

Les efforts précédents des EU pour renforcer  les sanctions relatives aux narcotiques en Colombie eurent un impact négatif sur les investissements des EU. Le Conseil des Entreprise Américaines - un consortium d’entreprises étasuniennes en Colombie – rapporte qu’en 1996, ses entreprises affiliées perdirent 875 millions de dollars US à cause des sanctions.[v] Cette même année, le Département d’Etat rapporte que les sanctions requises ont entraîné le gel de près de 1,5 mil millions de dollars en crédits d’inversions et prêts par la Overseas Private Investment Corporation et la Banque d’Exportation et Importation. Ceci inclus une perte de 280 Millions de dollars pour une entreprise US active dans le secteur pétrolier de Colombie.[vi]

En accord avec un rapport publié par le gouvernement Colombien, les objectifs du Plan Colombie sont de “de favoriser les conditions de créations d’emplois et la stabilité sociale” ainsi que l’amplification « des avantages douaniers en compensation des effets négatifs du trafic de drogues pour favoriser un accord de libre-échange qui augmente les opportunité d’emploi.[vii]

Au début du Plan Colombie, le total de l’Investissement Etranger Direct (IED) fut estimé à $2,4 milliards.[viii] En 2011, l’IED en Colombie totalisait $14,4 milliards, le taux de croissance le plus rapide en Amérique Latine.[ix] Le pétrole et le gaz constituent une partie chaque fois plus importante de l’IED. Passant d’un dixième des IED au milieu des années 90 à environ le tiers en 2010 quand ils attinrent $4,3 milliards.[x]

Un décret approuvé en 2003 ouvrit à l’investissement privé le secteur pétrolier de Colombie et  la privatisation partielle de l’ex entreprise de l’état Ecopetrol.[xi] A partir de 2010 l’IED dans le secteur minier, (incluses les mines de charbon) se situe à plus de $2 milliards, ce qui représente plus de la moitié des investissements non pétroliers.[xii]

En 2OO8, l’Agence des États-Unis pour le Développement  International(USAID) se vantait de ce que, le bond en avant économique de la Colombie après l’année 2003, ne s’était pas produit par hasard. » Cinquante-deux secteurs du système économique de Colombie firent l’objet de réformes, et dans le cadre du Plan Colombie,  « USAID fournit de l’assistance technique  [au gouvernement] pour l’aider à concevoir et mettre en œuvre des politiques qui vont de la réforme fiscale jusqu’au renforcement du secteur financier et l’amélioration de l’environnement pour les petites entreprises, et beaucoup d’autres. »[xiii]

Ceci fut obtenu au moyen d’une combinaison de réformes légales et d’incitants fiscaux, la signature de nouveaux accords de libre-échange (entre la Colombie et les USA ainsi qu’entre la Colombie et le Canada) et la militarisation de l’industrie extractive. Les EU entraînent des « bataillons d’énergie » pour protéger les oléoducs, les routes et autres ’infrastructures.

Un rapport préparé par le Centre d’Etudes stratégiques et Internationales[xiv] affirme que la Colombie “Opère une grande récupération… avec des taux de croissance impressionnants, réduction du chômage, augmentation du niveau d’investissements, expansion du commerce, réduction de l’inflation et une augmentation de la confiance des investisseurs. « Ces bénéfices, selon le rapport, sont étroitement liés aux amélioration en matière de sécurité, et à leur tour ils aident à créer plus d’emploi dans l’économie légitime, comme alternative aux activités illégales.

Selon la perspective du Département d’Etat des EU, le Plan Colombie n’est pas un échec. Tout du contraire, il a permis la création d’un nouveau modèle efficace pour l’intervention étasunienne. En 2010 les investisseurs étrangers les plus importants de Colombie étaient Panama et Anguilla (Un territoire britannique d’Outre-Mer) tous deux paradis fiscaux, suivi parles EU, l’Angleterre, le Canada, les Bermudes et l’Espagne.[xv]

Le langage de la « Stratégie Intégrale »,  utilisé pour mettre en avant le Plan Colombie reflète le langage de la guerre de contrinsurrection. « [La contrinsurrection] est une forme très complexe de la guerre Parvenir à ces objectifs requiert la synchronisation des efforts d’agences non militaires et d’agences (de la nation Amphitryon) dans une approche intégrale », peut-on lire dans un manuel de contrinsurrection de l’armée étasunienne publié en 2006. [xvi]

Y compris le directeur des affaires internationales et du commerce de la GAO, dans son témoignage devant la Chambre des Représentants, reconnait que « les programmes internationaux sont confrontés à des défis importants dans la réduction de l’offre de drogues illégales, mais il appuie les objectifs généraux de la politique extérieure étasunienne. »[xvii]                                                                                                                      

 

Mais comme l’on signalé Gian Carlo Delgado-Ramos et Silvina Maria Romano, la stratégie de la guerre contre les drogues “ est complexe et dangereuse, parce qu’y  sont reliés une multiplicité d’acteurs apparemment opposés, légaux  et illégaux qui, néanmoins reçoivent des bénéfices sous forme d’augmentation de puissance ou de richesse.” En même temps il est clair que « l’exploitation des personnes, des nations et des ressources s’approfondissent dans la région »[xviii]



[i] Chomsky, Noam. “Plan Colombia”. Extraít de Rogue States. Référence du 17 mars 2012 ici: http://www.chomsky.info/books/roguestates08.htm.

 

[ii] Rien que les faits. “Grant Aid to Colombia through International Narcotics Control and Law Enforcement. Obtenue le 17 mars 2012 a partir de: Bureau des affaires internationales de narcotrafic et d’affaires d’ordre public. “2012 INCSR: Country Reports – Colombia.” 07 mars 2012. Consulté le 09 mars 2012 ici : http://www.state.gov/j/inl/rls/nrcrpt/2012/vol1/184098.htm # Colombia.

 

[iii]  

United States Government Accountability Office. “ PLAN COLOMBIA: Drug Reduction Goals Were Not Fully Met, but Security Has Improved; US Agencies Need More Detailed Plans for Reducing Assistance.” Octubre de 2008. Consulté le 09 mars 2012 ici : http://www.gao.gov/new.items/d0971.pdf p. 17.

 

[iv] United States Government Accountability Office. “PLAN COLOMBIA: Drug Reduction Goals Were Not Fully Met, but Security Has Improved; US Agencies Need More Detailed Plans for Reducing Assistance.” Octubre de 2008. Consulté le 09 mars 2012 ici: http://www.gao.gov/new.items/d0971.pdf p. 90.

[v] United States General Accounting Office. “DRUG CONTROL: US Counternarcotics Efforts in Colombia Face Continuing Challenges.” Febrero de 1998. Onsulté le 13 mars 2012 ici : http://www.gao.gov/archive/1998/ns98060.pdf p. 6.

 

[vi] United States General Accounting Office. “DRUG CONTROL: US Counternarcotics Efforts in Colombia Face Continuing Challenges.” Febrero de 1998. Consulté le 13 mars 2012 ici http://www.gao.gov/archive/1998/ns98060.pdf p. 28.

[vii] Departamento Nacional de Planeación de Colombia, Departamento de Seguridad y Justicia de Colombia. “Plan Colombia Progress Report, 1999-2005.” Septiembre de 2006. Consulté le 07 avrilde 2012: (Pp 9).

 

[viii] Banco de la República. “FLUJO DE Inversión Extranjera Directa (IED) EN COLOMBIA – BALANZA DE PAGOS.” 2011. Consulté le 20 mars 2012 ici :http://www.banrep.gov.co/economia/flujos/C2Flujo_Paises_2007.xls.

 

[ix] Banco de la República. “FLUJO DE Inversión Extranjera Directa (IED) EN COLOMBIA – BALANZA DE PAGOS.” 2011. Consulté le 20 mars 2012 ici :http://www.banrep.gov.co/economia/flujos/C2Flujo_Paises_2007.xls.

 

[x] Banco de la República. “Flujos Inversión Extranjera DIRECTA EN COLOMBIA SEGUN LA ACTIVIDAD ECONOMICA – BALANZA DE PAGOS.” 2011. Consulté le 20 mars 2012 ici : http://www.banrep.gov.co/economia/flujos/C1flujoinv.xls. The Economist. “Gushers y armas”. The Economist. 17 de marzo 2012. Consulté le 20 mars 2012 ici :http://www.economist.com/node/21550304.

 

[xi] Banco de la República. “Flujos Inversión Extranjera DIRECTA EN COLOMBIA SEGUN LA ACTIVIDAD ECONOMICA – BALANZA DE PAGOS.” 2011. Consulté le 20 mars 2012 ici : http://www.banrep.gov.co/economia/flujos/C1flujoinv.xls. The Economist. “Gushers y armas”. The Economist. 17 de marzo 2012. Consulté le 20 mars 2012 ici :http://www.economist.com/node/21550304.

 

[xii] Banco de la República. “Flujos Inversión Extranjera DE DIRECTA EN COLOMBIA SEGUN ACTIVIDAD ECONOMICA – BALANZA DE PAGOS.” 2011. Consulté le 20 mars 2012 ici : : http://www.banrep.gov.co/economia/flujos/C1flujoinv.xls.

[xiii] United States Government Accountability Office. “ PLAN COLOMBIA: Drug Reduction Goals Were Not Fully Met, but Security Has Improved; US Agencies Need More Detailed Plans for Reducing Assistance.” Octubre de 2008. Consulté le 09 mars 2012 ici: http://www.gao.gov/new.items/d0971.pdf p. 101.

[xiv] DeShazo, Peter et. Al.  “Back from the Brink evaluating Progress in Colombia, 1999–2007.” Noviembre, 2007. Consulté le 11 mars 2012 ici :http://csis.org/files/media/csis/pubs/071112-backfromthebrink-web.pdf.

 

[xv] Banco de la República. “FLUJO DE Inversión Extranjera Directa (IED) EN COLOMBIA – BALANZA DE PAGOS.” 2011. Consulté le 20 mars 2012 ici :http://www.banrep.gov.co/economia/flujos/C2Flujo_Paises_2007.xls.

 

[xvi] Department of the Army. “Counterinsurgency.” FM 24.3, MCWP 3-33.5. Diciembre, 2006. Consulté le 11 mai 2012 ici : http://www.fas.org/irp/doddir/army/fm3-24.pdf (pág. 1-28).

 

[xvii] Ford, Jess T. “DRUG CONTROL: International programs face significant challenges reducing the supply of illegal drugs but support broad US foreign policy objectives.” Testimony Before the Subcommittee on Domestic Policy, Committee on Oversight and Government Reform, House of Representatives. 21 juillet 2012. Consulté le 11 mars 2012 ici : http://www.gao.gov/products/GAO-10-921T.

 

[xviii] Delgado-Ramos, Gian Carlo, Romano, Silvina María  “Political-Economic Factors in U.S. Foreign Policy: The Colombia Plan, the Mérida Initiative, and the Obama Administration” 2011 38: 93 Perspectivas de América Latina. pp 94.

 

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 00:15

 

Dawn Paley 

 

 

Narco Capitalisme. Première partie 

 

Narco Capitalisme. Partie 2 : Le modèle économique de Colombie

 

Narco Capitalisme. Partie 3 : Application du modèle au Mexique

Narco Capitalisme. Partie 4 (et fin) : La face cachée du modèle colombien

 

 

 

 

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Dan Paley a plongé sous la surface de la guerre contre les drogues en Colombie et au Mexique. Elle explore les mécanismes utilisés, les rapports évaluant les  dévastations humaine et économique, analyse les raisons potentielles pour lesquelles cette guerre se poursuit et suggère d’autres axes d’enquête. Version PDF . PDF of an extended edition for the web.

 

 

 

Le Capitalisme narco


 

Tant aux États-Unis  qu’au Canada, il existe des groupes qui fournissent des efforts soutenus pour mettre en lumière les emprisonnements injustes en masse et la criminalisation des gens pauvres, par-dessus-tout, les personnes pauvres de couleurs, pour des faits « en relation avec la drogue ». Mais on rencontre trop peu d’analyses sur les raisons cachées et  les mécanismes de cette guerre ainsi que sur son ’impact économique au Mexique et au-delà.

Avant même que le retrait d’Irak ou d’Afghanistan se fut achevé, les États-Unis étaient déjà impliqués dans une série de conflits en voie d’intensification depuis la frontière nord du Mexique jusqu’au Pérou. Les gouvernements et les médias mainstream ont collé à cette guerre l’étiquette de « Guerre contre les drogues ». Il est important d’examiner comment l’extensive « Guerre à la drogue» se connecte avec l’expansion d’entreprises transnationales qui prennent le contrôle de marchés, de main d’œuvre et de ressources naturelles.

Au Honduras, quatre indigènes ont été assassinés par des tirs à balles en mai, quand la police hondurienne ouvrit le feu depuis un hélicoptère du Département d’Etat étasunien et sous la supervision d’agents étasuniens en uniforme. Au Mexique sous la guidance des EU, du Canada, d’Israël et de Colombie, la police et l’armée ont été transformées.

En Colombie, la guerre se prolonge depuis quatre décennies et des milliards de dollars ont été gaspillés, mais à présent elle est requalifiée de guerre contre le crime. Durant la décennie des années 80, l’Etat Colombien se convertit  en un état paramilitarisé, dans un processus qui se manifesta par des menaces, attentats et assassinats sélectifs ou massacres collectifs de fonctionnaires gouvernementaux (principalement mais non pas exclusivement de gauche) ; et de leaders politiques populaires, ouvriers, paysans, professeurs, activistes de droits humains et membres des organisations non gouvernementales.

L’assistance des EU à la Colombie, sous forme d’un programme de lutte contre la drogue consista dans le renforcement de groupes paramilitaires et de polices non officielles, lesquelles, selon des rapports patrouillaient aux côtés de l’armée Colombienne et furent impliquées dans la grande majorité des massacres et déplacements forcés dans le pays.

Dire que la guerre contre la drogue a échoué, c’est n’y rien comprendre », affirme Noam Chomsky, dans un discours au mois de mai. « A chacun de se demander ce qu’avaient à l’esprit les planificateurs devant tant d’évidence que ce qu’ils prétendent faire ne fonctionne pas. Quelles sont les intentions probables ?[i]

Les commentaires de Chomsky mettent le doigt sur un domaine urgent d’investigation pour les activistes et journalistes qui désirent comprendre les guerres actuelles contre les drogues. Il est chaque fois plus évident qu’il y a beaucoup de travail à faire pour relier ensemble les motivations de la militarisation dirigée par les EU dans les Amériques.

Une reconsidération de la dite guerre contre les drogues, requiert - entre autres choses - une évaluation de la manière dont elle a favorisé l’expansion des investissements étrangers directs et des industries extractive en Colombie, au Mexique et en Amérique Centrale.

La guerre quand les chocs ne suffisent pas.

“Ceci est ce à quoi ressemble  le commencement du néolibéralisme”, commente Raquel Gutierrez réfléchissant sur ce que cela signifiait d’essayer de comprendre la guerre en cours au Mexique. Actuellement enseignante à l’Université Autonome de Puebla, Raquel était militante clandestine en Bolivie au milieu des années 80, quand les premières politiques néo-libérales prirent effet  dans le pays, entrainant une paupérisation de la classe ouvrière. Dix ans ont passé depuis qu’elle est revenue au Mexique.

Raquel fit une pause et tapota sa cigarette, comme si elle cherchait à se rappeler un langage oublié. Cela ne vint pas. Après elle me demanda si j’avais lu le livre de Naomi Klein, « La doctrine du choc ». J’opinai de la tête. Silence. “Le problème, c’est qu’au Mexique les chocs n’ont  pas fonctionné” dit-elle. Ce n’est pas que les chocs aient manqués. Les politiques néolibérales furent d’abord introduites sous la forme de programmes d’ajustement structurel. Ce qui mit fin à une période de croissance économique soutenue, l’industrialisation par substitution aux importations, et les prix élevés du pétrole connu comme le miracle mexicain.

De 1980 à 1991, le Mexique reçu 13 prêts d’ajustement structurel de la Banque Mondiale, plus que n’importe quel autre pays », écrivit Tom Barry dans son livre  La vengeance de Zapata, publié en 1995. « Six accords avec le FMI, qui fit des pressions croissantes pour libéraliser le commerce et l’investissement furent également signés ».[ii] 

Dans la décennie des années 80, parfois appelée la “décennie perdue”, les prix du pétrole chutèrent en même temps que le peso. De plus de mille entreprises estatales en 1983, l’état mexicain n’en possède plus que 2OO en 1993. En 1991, le programme mexicain rapporta plus d’argent aux coffres du gouvernement ($ US 9,4 milliards) que toutes les ventes des autres entreprises publiques en Amérique Latine prises ensemble.[iii] A la fin de l’année 1994, le Mexique signa le Traité de Libre Echange de l’Amérique du Nord et fut témoin du soulèvement zapatiste en plus d’être soumis à une autre dévaluation de la monnaie..

Mais au tournant du 21ème siècle, le territoire et l’économie du Mexique n’étaient toujours pas totalement ouverts aux investisseurs étrangers. « Malgré les réformes, les résultats de l’économie mexicaine dans les 3 dernières décennies ont été insatisfaisants» dit un rapport publié au début de cette année par la Banque Centrale du Mexique.[iv].

Les communautés paysannes et indigènes continuent à exercer la propriété communale  sur les terres riches en ressources. Une grande classe moyenne est propriétaire de petites entreprises et les familles les plus riches du Mexique ont maintenu le contrôle sur les secteurs lucratifs de l’économie. En accord avec le département d’Etat des EU, les dix familles les plus riches du Mexique « ne sont pas l’unique obstacle pour améliorer la compétitivité de l’économie mexicaine. » Pemex, la 17ème plus grande entreprise pétrolière du monde est restée entre les mains de l’état.[v]

Quelque chose de plus qu’un choc économique est en cours : une stratégie intégrale éprouvée pour intensifier les investissements étrangers directs. Cela nécessite de s’assurer de ce que la police locale, l’armée et  tout le système juridique fonctionnent en accord avec les normes étasuniennes. C’est cela la stratégie qui  est familièrement connue comme la guerre contre les drogues.

Depuis la présidence de Nixon, le gouvernement des EU a investi quasi un milliard de dollars[vi] dans la « guerre contre les drogues » dans des pays comme la Colombie et l’Afghanistan. Les liens directs entre les politiques de lutte contre la drogue et un climat meilleur pour les investissements se révèle à travers un examen attentif de l’engagement des EU en Colombie de 2000 à 2006. La stratégie s’est perfectionnée et amplifiée dans les deux dernières décennies à travers une expérimentation tant à l’intérieur du pays qu’internationale.

 

 



[i] La Jornada. “‘L’échec de la lutte antinarco est intentionnel”, affirme Chomsky. “13 mai 2012. Référence du 14 mai 2012 ici :  http://www.diario.com.mx/notas.php?f=2012/05/13&id=31c61357e326f44eaad52d40dac06e74.

 

[ii] Barry, Tom. Zapata’s Revenge. South End Press, 1995. pp 43 

[iii] Teichman, Judith. Privatization and political change in Mexico. Pittsburgh: University of Pittsburgh, Biblioteca Digital de Investigación. 12/22/2009. Références ici : http://digital.library.pitt.edu/cgi-bin/t/text/text-idx?idno=31735055592376; vista = toc, c = pittpress.

 

[iv] .Sánchez González, Manuel. “Economía Mexicana: Una mirada de Largo Plazo”. Banco de México. 08 de marzo 2012. Référence du 20 de marzo 2012 voir : pág. 24.

 

[v] Petro Strategies Inc. “World’s Largest Oil and Gas Companies.” Consulté le 10 mai 2012 ici :http://www.petrostrategies.org/Links/worlds_largest_oil_and_gas_companies.htm.

 

[vi] Robert J. Bunker (2011): “Grand strategic overview: epochal change and new realities for the United States.” Small Wars & Insurgencies, 22:05, 736.

 

 

 

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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 15:24

 

 

Anniversaire de la création de la zone humanitaire d’El Castillo
Les pierres des victimes 

Entre 1980 et 2006, le village d’El Castillo, dans le département du Meta, a subi une violente situation armée. Victimes de la richesse de leurs terres, plus de deux cents habitants ont été assassinés et trois mille ont été déplacés.
Le 24 mars 2006, 18 familles sont revenues sur leurs terres et ont créé une zone humanitaire. Six ans après, elles rendent hommage aux nombreuses victimes et consolident leur projet communautaire.  

 [ Tomberont ceux qui ont pillé l’espoir de notre peuple ;
[ Tomberont ceux qui ont mangé notre pain sans avoir transpiré”.

Enveloppé d’une épaisse soutane blanche, le père Henry chante joyeusement. Malgré les fausses notes, la petite assemblée réunie devant lui reprend avec enthousiasme les paroles. Suant à grosses goutes, l’ecclésiastique martèle le rythme tel un chef d’orchestre sentencieux. Le rythme du combat social que mène depuis des années la communauté d’El Castillo.

Une région prolifique dans laquelle fleurit la guerre

Le père Henry
Logé au pied de la cordillère orientale, le village d’El Castillo fait face aux immenses plaines torrides du Meta. Une région riche et fertile. On y trouve des émeraudes, du pétrole, de l’or. Le bétail s’y engraisse et le palmier à huile y pousse abondamment. Une région tellement prolifique que les acteurs armés y fleurissent également.
Depuis 1980, cette région est violemment frappée par la guerre”, souffle le père Henry, se débarrassant de sa toge. “A l’origine, c’était un combat idéologique entre les guérillas et l’armée. Mais c’est très vite devenu une lutte territoriale.”
Dès le milieu des années 80, en réponse aux extorsions des guérillas, les propriétaires terriens du Meta impulsent la création de groupes paramilitaires. Peu à peu, ces groupes se lient intimement à l’armée et secondent les opérations antiguérilla. Ils coordonnent également les actions contre les civils à la solde d’exploitants avides de terres.

Ils viennent trancher les têtes”

Coiffé d’un antique panama noirci, Luis caresse calmement sa fine moustache blanche. “En 30 ans, plus de 200 d’entre nous ont été assassinés…par l’armée et par les paramilitaires.” Assi à proximité, Juan décrit amèrement les liens étroits entre ces deux groupes : “les militaires entraient dans le village et nous disaient : « n’ayez pas peur de nous, mais de ceux qui arrivent derrière. Eux viennent trancher les têtes. »”
Luis
A partir de 2002, le gouvernement d’Alvaro Uribe lance l’operación conquista. Une vaste campagne militaire afin de reprendre les territoires contrôlés par les guérillas. Juan réfute cette version d’une volée dans le vide : “un prétexte pour s’emparer de nos terres. Ils étaient tous au service des grands propriétaires et des éleveurs.” Pendant cette période, de nombreux syndicalistes et leaders communaux disparaissent. Puis surgissent comme guérilleros morts au combat. Luis fulmine à son tour : “ils se débarrassaient de nos leaders pour nous effrayer. Pour qu’on parte volontairement.”
Une méthode très efficace. Fin 2004, les sept cents familles d’El Castillo s’étaient toutes enfuies. Jusqu’aux lointaines fermes isolées dans les montagnes. “La plupart sont partis à Villavicencio,” commente le père Henry, un vague geste vers le nord. “Les terres ? Certaines sont exploitées par des grands propriétaires, mais la majorité ont été laissées à l’abandon.”

La création d’un rêve

Reinaldo
Suspendu aux poutres de la maison populaire d’El Castillo, le portrait tragique de Reinaldo Perdomo s’agite au gré d’une brise brûlante. Mariela le dévisage tendrement : “mon beau-frère a été assassiné à Villavicencio le 12 août 2003 par les paramilitaires. Il s’est battu pour que nous puissions revenir sur nos terres et construire une communauté de paix.” Elle esquisse un léger sourire : “son rêve s’est quand même réalisé.”
On fête aujourd’hui les six ans de la création de ce rêve. En 2006, alors que les paramilitaires se démobilisent massivement, 18 familles partent de Villavicencio et se réinstallent sur leurs terres. Le 24 mars, elles créent une zone humanitaire. Un espace protégé par la commission interaméricaine des Droits de l’Homme et interdit d’accès aux acteurs armés.
Bien que les propriétaires terriens s’irritent du retour décisif de la communauté d’EL Castillo, le père Henry se montre optimiste : “avec l’appui de plusieurs organisations, nous arrivons à négocier avec les grands exploitants. Et petit à petit les familles récupèrent leurs terres laissées à abandon.”
Cependant, de nombreuses entreprises et multinationales ont également les yeux rivés sur ces terres prospères. Le rythme du combat social risque de résonner encore longtemps dans les plaines ardentes du Meta.

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  • : Le blog de Anne Wolff
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  • Anne Wolff
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
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Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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