17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 08:02

 

   

 

Un pape dans l’arrière cour.

Par: Raúl Zibechi | vendredi, 15/03/2013

La hiérarchie du Vatican tourne le regard vers l’Amérique du Sud, la région ou elle combattit à mort (littéralement) les théologiens de la libération. Alignée sur les puissants, ce qui ne l’empêche pas de faire des clins d’yeux populistes guignant les pauvres, elle est sur le point de prendre position contre l’intégration régionale et les gouvernements progressistes.


“Le pire qui puisse arriver à l’Amérique du Sud serait l’élection d’un pape d’ici” écrivait le journaliste Martin Granovsly quelques heures avant que les cardinaux oignent Jorge Bergoglio pour occuper le siège de Pierre. Dans la mesure où les progressiste ont été exclus des hiérarchies ecclésiastiques, si le nouveau pape est sud-américain, spécule le journaliste, il ne sera pas « un stimulant pour les changements qui se produisent dans les deux gros pays d’Amérique Latine depuis 2003 » (Pagina 12, 13 mars 2013)

Peu de choses sont plus terrestres que le gouvernement de l’église catholique. Beaucoup de pages ont été écrites sur les étroites relations du Vatican avec le fascisme et le nazisme, avec le régime de Franscisco Franco, sur ses millions invertit dans de troubles négoces, pour ne pas dire mafieux, de la liaison de quelques membres parmi les plus élevés de sa hiérarchie avec la loge P-2 et du co-gouvernement de fait qu’ils exercèrent avec la dictature militaire argentine.

Il existe une géopolitique vaticane qui n’a pas été énoncée, qui ne se raconte pas dans les encycliques qui l’avalisent, mais qui peut se subodorer à partir de sa manière d’agir à différents moments décisifs de l’histoire. Il existe des données suffisantes dans ce sens qui confirment l’intervention vaticane dans la même direction que celle promue par les puissants de ce monde. L’élection de Bergoglio à des relents (puanteurs ? NdT) d’interventions dans les affaires mondaines des sud-américains en faveur de ce que l’arrière-cour reste dans la sphère d’influence de Washington en se positionnant  contre l’intégration régionale.

Les antécédents ne manquent pas : dans la décennie de 1950 l’attitude du Vatican envers le régime de Franco coïncide, avec une notable exactitude, avec l’ouverture de Washington envers le dictateur, dans la décennie de 1980, les intérêts de la superpuissance d’avoir une Amérique Centrale secouée par des guerres internes fut accompagnée et régulée par la diplomatie vaticane avec une notable synchronisation.

Pie XII, l’anticommuniste.

C’est à présent un lieu commun de rappeler la profession de foi démocratique du Vatican quand agonisait le régime fasciste de Benito Mussolini, celui auquel Pie XI avait donné sa bénédiction (incitant les catholiques italiens à voter pour lui en 1929) en signalant qu’il était « un homme qui nous est envoyé par la Providence ». Son successeur Pie XII, le pape de la guerre froide, approfondit l’anticommunisme et défendit l’excommunication des catholiques qui votaient pour les communistes.

Le plus notable de cette période c’est le profond virage du Vatican vers la puissance hégémonique qui naquit à la fin de la seconde guerre mondiale. Virage et convergence qui tiennent en l’année 1953 un nœud plus que symbolique.

Le triomphe de Franco dans la guerre civile espagnole avec l’appui des forces armées de Mussolini et d’Adolphe Hitler, provoqua un isolement aigu de l’Espagne après la déroute de l’Axe en 1945. L’après-guerre espagnole fut particulièrement pénible pour sa population, alors que cet isolement la laissa en dehors du Plan Marshall avec lequel les États-Unis lubrifièrent, avec des millions de dollars, la récupération de l’Europe dévastée.

Mais la péninsule Ibérique est un espace géopolitique décisif pour le contrôle de la Méditerranée et du Nord de l’Afrique, vu que le Détroit de Gibraltar est la porte d’entrée de deux continents. L’écroulement des puissances coloniales en Asie et en Afrique, que fit exploser la guerre d’Algérie depuis 1954, additionné de la traditionnelle indépendance de la France qui sous l’influence de Charles de Gaulle pris ces distances de la politique militaire étasunienne, conduit Washington à chercher un rapprochement avec la dictature de Franco

En 1953 furent signés des conventions hispano-étasunienne qui dessinaient une Alliance militaire qui se concrétisèrent dans l’installation de trois bases militaires à Rota, Moron et Torrejon de Ardoz. En 1955 l’Espagne intègre les Nations Unies et en 1959 le président Dwight Eisenhower rend visite à Franco pour renforcer les relations. En échange, l’Espagne reçu une aide économique et l’appui pour sortie de son isolement international.

La même année, 1953, le Vatican mis son grain de sel pour aider le régime à surmonter son isolement. Pie XII signa un concordat avec Franco qui donnait une base juridique au dénommé national-catholicisme, l’idéologie du régime de la péninsule, qui de fait la légitimait aux yeux des catholiques du monde. Cette convergence des actes entre la plus haute autorité catholique et la nouvelle hégémonie globale deviendra monnaie courante dans les années qui suivirent, de manière toute particulière en Amérique Latine.

 

Jean Paul II, la guerre contre le sandinisme


En 1983, Jean Paul II réalisa une tournée en Amérique Centrale,  quand dans la région se multipliaient des guerres de haute intensité entre des régimes dictatoriaux alliés de Washington et les forces sociales et politiques de gauche. Au Guatemala le régime d’Efrain Rios Montt perpétua au cours de ces mêmes années un gigantesque génocide contre la population indigène et à El Salvador, les escadrons de la mort d’extrême-droite assassinèrent Monseigneur Oscar Arnulfo Romero. Au Nicaragua le sandinisme était au pouvoir depuis la révolution de 1979, durement harcelé par les Etats-Unis qui financèrent des bandes terroristes, connues comme les contras, pour déstabiliser le gouvernement.

Au Guatemala, le pape se réunit avec le dictateur génocidaire, qui quelques heures auparavant avait donné l’ordre de fusiller cinq Guatémaltèques et un Hondurien. Au Salvador également il se réunit avec les gouvernants, pourtant il alla prier sur la tombe de Romero. Mais ses paroles les plus dures ne furent pas dirigées contre les assassins mais bien contre les prêtres de la théologie de la libération. « Cela ne vaut pas la peine de donner sa vie pour une idéologie, pour un évangile mutilé, pour une option partisane » dit-il faisant clairement allusion à quelques prêtres qui s’étaient enrôlés dans l’opposition.

Parmi toutes ses visites, il se rendit également au Honduras et à Costa Rica, entre autres pays, et parla en faveur de la paix. Pas au Nicaragua. Le pays était commotionné par la première action importante des contras qui assassinèrent 17 jeunes. Au contraire, l’image du pape Jean-Paul II reprochant à Ernesto Cardenal - agenouillé devant sa sainteté en signe de respect – d’être ministre du gouvernement sandiniste, fit le tour du monde, et s’est inscrite dans l’imaginaire de beaucoup de chrétiens latino-américains.

Ernesto Cardenal considère que Jean Paul II “ ne voulait pas d’une révolution appuyée massivement par les chrétiens, comme la nôtre, dans un pays chrétien, et surtout pas d’une révolution très populaire. Et le pire de tout, pour lui, une révolution à laquelle participent des prêtres » 

 


La messe “campal” ( ? NdT) fut un désastre. Le pape se permit de critiquer le sandinisme ouvertement et les assistants - on estime qu’il y avait un demi-million de personnes - finirent par le huer. « Le peuple a manqué de respect au pape, c’est vrai mais auparavant le pape avait manqué de respect au peuple », écrivit plus tard Cardenal, qui souligne qu’il se refusa à condamner les crimes des contras.

En Amérique centrale en vinrent à coïncider les stratégies du Pentagone et du Vatican, point par point, lieu par lieu. La convergence des intérêts contre le clergé progressiste et de gauche, mérite une attention spéciale. Le Document de Santa Fe I, rédigé en mai 1980 par un think tank d’extrême-droite qui se dédiait à influencer la présidence de Ronald Reagan, avait dans ces principales propositions celle de s’attaquer à la théologie de la libération. « La politique extérieure des EU doit commencer à affronter (et pas seulement à réagir a posteriori) la théologie de la libération »

Géopolitique régionale

L’élection d’un pape latino-américain peut être interprétée depuis un point de vue géopolitique, comme le reflet de l’ascension des puissances émergentes et de la consolidation du rôle de la région sud-américaine dans le monde. Cependant le nouveau pape a tendance à renforcer la politique des Etats-Unis dans la région, il semble destiné à mettre des bâtons dans les roues de l’intégration régionale et à isoler ainsi le Brésil et le Venezuela.

Ce qui est enjeu dans la région, ce qui marquera le futur, ce n’est pas le destin des curés pédérastes, ni la permanente diminution de la quantité de catholiques, ni le mariage égalitaire, ni l’avortement,  mais bien l’affirmation de la Sud Amérique comme un pôle de pouvoir dans un monde toujours plus chaotique. Ceci passe inévitablement par une intégration orientée du Brésil sur base de deux alliances stratégiques décisives avec l’Argentine et le Venezuela.


Le capital transnational donna son appui par le passé à la déstabilisation de l’Argentine, objectif partagé par la Maison Blanche. Dans ce cas il ne s’agissait pas du pétrole comme cela se passe avec le Venezuela, sinon d’une lecture correcte de la part du pouvoir étasuniens des objectifs tracés par le Brésil pour l’intégration régionale. Le point névralgique, comme le signale le diplomate Samuel Pinheiro Guimaraes dans son livre « Défis brésiliens » ne sont pas les deux géants, c’est l’alliance entre les deux principaux pays de la région, parce qu’ensemble ils ont la capacité d’entraîner les autres et de neutraliser les ingérences externes.



Ce point le président José Mujica l’a compris, qui a fait des efforts pour aligner son pays dans l’alliance qu’incarne aujourd’hui le Mercosur. La droite argentine l’a également entendu qui mena les campagnes au vol et pronostiqua que le pape Bergoglio dans la région sera l’équivalent de Jean-Paul II dans la chute du communisme. « L’impact pour un pays de voir un concitoyen être élu comme pape ne demande pas de démonstrations. Il suffit de se rappeler ce que signifia le couronnement de Karol Wojtyla pour la Pologne et, en général pour le socialisme réel. Un tsunami », écrivit dans la Nation le chroniqueur Carlos Pagni, d’extrême-droite qui fut accusé par la Délégation Argentine des Associations Israélites (DAIA) de représenter « une claire expression antisémites associable à la pire tradition du nazisme » sur base d’un article dans lequel il fit allusion à l’ascendance juive d’un haut fonctionnaire gouvernemental.

Le nouveau pape est en position pour donner à la droite argentine la légitimité populaire et institutionnelle qu’elle n’eut jamais, à un moment décisif pour la région quand l’ultime appui de Washington pour redevenir protagoniste, l’Alliance du Pacifique, perd le cap et fait naufrage. Son pontificat n’aura pas seulement une incidence dans son pays natal, il aspire à avoir de l’influence sur toute la région. Un des premiers voyages de François 1er sera au Brésil en juillet, mais il pourrait se convertir en une tournée régionale. Ce sera le moment ou se révèlera la stratégie vaticane en cette période de transition hégémonique. 



 

-      Raúl Zibechi, journaliste urugayen, écrit dans la Brecha et la Jornada et est collaborateur de ALAI.

Source originale en espagnol : Un papa en el patio trasero - Por: Raúl Zibechi

Traduction Anne wolff

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 22:42

 

Ratzinger avait été mis en échec par Hugo Chavez dans sa tentative d’éradiquer la théologie de la libération et ses représentants en Amérique Latine. Notre gauche laïque, quand elle n’émane pas de la secte des athées universalistes, a du mal à reconnaître le phénomène et à l’accepter : La trilogie des libérateurs aujourd’hui au Venezuela sont le Christ, Bolivar et Chavez.

Il semble que Bergoglio prend un très mauvais départ puisque de toutes part surgissent les témoignages et documents qui mettent en cause ses liens de collaborateur avec la dictature militaire argentine et sa complicité avec des arrestations, enlèvements et disparitions de militants de gauches, prêtres compris.

Provocation ou maladresse, en tout cas il semble bien que les chrétiens d’Amérique Latine et les autres ne soient pas dupes. « Saint Hugo prie pour nous ! » dit le peuple du Venezuela qui désormais fait plus confiance à Hugo pour être leur intercesseur auprès de Dieu qu’aux prélats de l’église. Je constate, j’ai écrit en janvier, alors que l’église du Venezuela tentait une campagne de diffamation contre le président du pays « Si l’église devait excommunier Chavez, c’est Chavez que le peuple suivrait ». 

Il semple que depuis quelques années déjà Bergoglio peaufine son personnage d’austère jésuite irréprochable en vue de cette élection. Manque de bol, ce qui marcherait assurément en Europe, ne marchera pas en Amérique Latine où se sont établis des réseaux et relais de résistance à la désinformation grâce à un journalisme d’investigation de qualité et des chercheurs qui ne se laissent pas prendre dans les rets de l’autocensure. Empire et complots sont des mots qui font sens dans la région et ce n’est pas le bon sens.

Si le changement de pape avait aussi comme but de reprendre en main des troupeaux de fidèles latinos, c’est râpé d’avance, les peuples n’ont plus besoin d’église, ils ont besoin de l’amour qui relie les humains entre eux et avec les autres habitants de la planète. « Mais comment ne voient-ils pas tout cet amour » disent beaucoup de Vénézuéliens en parlant de leur révolution. « Faire une résolution demande beaucoup d’amour » disent les zapatistes. Et je suis bien d’accord avec eux, mais si d’autres ne le perçoivent pas, c’est que leur haine, justement les aveugle. C'est plus qu'une ombre au tableau,c'est un monde de ténèbres.

HABEMUS PAPAM - FRANÇOIS IER BERGOGLIO, UNE OMBRE AU TABLEAU
COUVERTURE DU LIVRE « EL JESUITA - CONVERSACIONES CON EL CARDENAL JORGE BERGOGLIO »

 

Opération conclave

Alors qu’en Allemagne était révélé en 2009 le passé de Benoît XVI au sein des jeunesses hitlériennes, Bergoglio chercha à laver son image dans la perspective d’un nouveau conclave. Les chapitres les plus éloquents de son livre « El Jesuita - Conversaciones con el cardenal Jorge Bergoglio» qui brossent un portrait angélique sont contredits par les témoignages et les documents sortis du sceau du secret. Et notamment par l’action du leader des Droits de l’Homme en Argentine, Emilio Mignogne, aujourd’hui décédé, qui avait dénonçait en son temps les prélats ayant abandonné le peuple des croyants et permis la dissimulation de documents compromettants qui impliquaient leur appui sans réserve à la junte militaire argentine. Le projet du «Jésuite », comme il aime à se qualifier, était de défendre son rôle comme provincial de la Compagnie de Jésus entre 1973 et 1979, afin de contrer les accusations des prêtres Orlando Yorio et Francisco Jalics qui l’accusait de les avoir livré aux militaires. A l’époque ils furent emprisonnés sans jugement pendant 5 mois, ainsi que le groupe paroissiale qui les accompagnait et dont on ne retrouvera jamais les corps.

A l’époque Bergoglio déclarait que ces accusations visaient à discréditer sa candidature comme papabile. Dans une biographie très documentée du cardinal, avec des preuves à l’appui, Horacio Verbitsky en a établit la véracité. Sans doute, lors du Conclave de 2005 où il avait ses chances d’être élu, Bergoglio incarnait-il une ligne plus ouverte que celle de Ratzinger. Avec le Hondurien Oscar Rodriguez Maradiaga et le Brésilien Hummes. En comparaison du cardinal de l’Opus dei, Mgr Juan Luis Cipriani Thorne, il est vrai qu’il n’est pas difficile d’incarner l’ouverture parmi les papabili d’Amérique. Bergoglio semblait définitivement grillé. Quant à Rodriguez Maradiaga, son soutien au putsch droitier dans son pays fait qu’il sait plus difficile de le considérer comme un papabile «de gauche », ou du moins social. Ceux ont misé aujourd’hui sur Bergoglio, présenté un peu rapidement comme un nouveau Luciani (Jean Paul Ier) parce qu’il prenait les transports en commun et vivait simplement, habillé comme un prêtre de base et non comme un prince de l’Eglise , ont oublié que cet ancien provincial des jésuites combattait la ligne d’ouverture du maître général des jésuites le Père Arrupe. Une ligne d’ouverture et de soutien aux jésuites engagés dans la résistance aux dictatures latino-américaines. Et qu’il doit sa promotion épiscopale à cinquante ans, au soutien amical du cardinal Antonio 

Quarracino, son prédécesseur à Buenos Aires. Un ultra-conservateur. Promotion inattendue comme son élection sur le trône de Pierre le 13 mars.

COUVERTURE DU LIVRE « IGLESIA Y DICTADURA », ÉDITÉ EN 1986

Des pasteurs livrés aux loups

Cette affaire au sein de la Compagnie de Jésus témoigne de l’implication de l’Eglise d’Argentine avec le pouvoir militaire. Dans son livre « Iglesia y dictadura », édité en 1986, à l’époque où Bergoglio était encore un illustre inconnu en dehors de la sphère cléricale, Emilio Mignone décrit « la complicité sordide » de l’Eglise catholique avec la junte militaire grâce à laquelle les prélats ont laissé, avec leur bénédiction, aux militaires la « sale besogne de nettoyer la cour intérieure de l’Église ». En 1976 à l’occasion d’une rencontre qui réunissait les représentants de la Junte militaire, le président de l’époque de la Conférence Épiscopale d’Argentine et un vicaire militaire, Adolfo Servando Tortolo, il avait été décidé qu’avant d’arrêter un prêtre, les Forces Armées avertiraient l’évêque du lieu. Et Emilio Mignone d’ajouter qu’ « en maintes occasions l’armée a reçu le feu vert des évêques». Le 23 mai de 1976 une compagnie de l’Infanterie de Marine fit une descente dans le quartier de Bajo Flores ou résidait le prêtre Orlando Yorio. Il fut emmené de force et porté disparu pendant cinq mois. Une semaine auparavant l’archevêque (Juan Carlos) Aramburu lui avait retiré, sans explication ni motivations, ses obligations sacramentales. Lors de son incarcération, le Père Yorio avait appris de la bouche de ses tortionnaires qu’il avait été dénoncé par son provincial qui était à l’époque Jorge Bergoglio. Emilio Mignone conclut son livre en se demandant «ce qui retiendra l’histoire de ces bergers qui ont livré leurs brebis aux loups sans les défendre ».
Source :
Siglo XXI
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9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 22:19

 

 

De la propagande, de la propagande et encore de la propagande. J’ai suivi la première campagne électorale d’Obama. En souvenir de « Devine qui vient diner ce soir », je l’ai intitulée « Devine qui va présider demain ? » La superproduction entre toutes les superproductions. Rien à dire, de la belle ouvrage, les cadrages, parfaits, avec ce qu’il faut d’émotion, les textes, peu consistants mais mobilisateurs des émotions populaires… surtout éviter la consistance, entre les lignes cependant il annonce la couleur, il parle de sueur et de larmes et de sacrifices qu’il faudra encore fournir pour enfin réaliser le grand rêve  « « « américain » » »,

Tellement bien fait qu’on a envie d’y croire, malgré que toute notre histoire récente nous raconte que dans un monde sans alternative  l’alternance est une fiction, puis tout un coup, les ficelles sont trop grosses, même s’il a le chic pour distiller le pathos avec un incontestable talent, j’ai une petite idée de qui sont ses sponsors  et des montants versés (Goldmann Sachs $ 900 millions, s’offrir le gratin d’Hollywood pour mettre en scène la campagne, c’est pas donné non plus. Alors quand il nous fait le coup de la petite vieille qui lui a envoyé un mandat de $3,  grâce aux économies réalisées sur le fuel de chauffage, fournit gracieusement pas le gouvernement bolivarien du Venezuela sans doute, Obama ne nous le dit pas, il y va de légers trémolos et d’une ébauche de larme, c’est grâce à ces gens-là qu’il peut faire campagne, il est le candidat des pauvres qui le soutiennent…. On a vraiment envie d’y croire, comme quand le pathos d’un film nous prend aux tripes de manière totalement irrationnelle et qu’un se dit… « N’oublie pas c’est du cinéma…et alors cela prend une autre dimension : fiction. Retour sur terre.

Obama n’est pas un acteur, c’est un simulateur… il sait jouer sur commande des émotions utiles à sa propagande avec un parfait contrôle de soi. Encore que là, il semble que de temps en temps il commence à se lâcher et la façade alors se craquelle. La pression de la mauvaise conscience peut-être, encore que je doute que ce mec ait à proprement parler une conscience. Mais cela n’a plus d’importance à présent qu’il est réélu, il peut laisser d’avantage tomber le masque.

Hollywood ce sont aussi les manières de vendre un candidat, de faire passer une mesure désagréable. Les campagnes électorales n’ont plus de programmes mais des scénarios publicitaires qui ont le temps de la campagne comme durée de vie.  En France cela reste du « petit budget », série B. Mais les principes sont les mêmes. Et en Belgique tout le monde s’en fiche, il y a longtemps que tout le monde a compris que nous ne sommes plus gouvernables, alors quelques guignols se dévouent pour interpréter une fiction de gouvernement qui maintient une illusion de pays, et c’est bien lamentable. Pas besoin de guignols de l’info, chez nous c’est naturel.

Et tout cela, la Belgitude, à laquelle nous sommes attachés, cède toujours plus de terrain à l’acculturation hollywoodienne. Et notre bonne humeur, faite de surréalisme et d’autodérision, bon enfant, si propice à ce multiculturalisme dans lequel personne ne perd ses racines, mais s’ancre toujours d’avantage dans le rhizome… mais notre bonne humeur fout le camp, même si elle a la peau dure, la sinistrose prend place… C’est aussi cela Hollywood, un mirage, un horizon de convoitise, et le Lotto pour seul espoir, et du coup à beaucoup, leur vie parait terne… le Lotto, c’est comme l’emploi, chacun peut gagner mais tous ne le font pas…. Et pendant ce temps, la vie passe et ne revient pas. Propagande, quand tu nous tiens !


La propagande hollywoodienne et la CIA

 

CIA Hollywood

« L’une des tendances les plus répandues dans la culture occidentale au 21e siècle est presque devenue une obsession aux États-Unis : « l’histoire hollywoodienne ». Les studios privés de Los Angeles dépensent des centaines de millions de dollars pour confectionner sur mesure des événements historiques afin qu’ils conviennent au paradigme politique prédominant. » (Patrick Henningsen, Hollywood History: CIA Sponsored “Zero Dark Thirty”, Oscar for “Best Propaganda Picture”)

Black Hawk Dawn, Zero Dark Thirty et Argo, ne sont que quelques unes des productions récentes démontrant comment l’industrie cinématographique actuelle promeut la politique étrangère étasunienne. Le 7e art a toutefois été utilisé depuis le début de 20e siècle et la coopération d’Hollywood avec le département de la Défense, la CIA et d’autres agences gouvernementales n’est pas une nouvelle tendance.

En laissant Michelle Obama présenter l’Oscar du meilleur film, Argo de Ben Affleck, l’industrie a montré sa proximité avec Washington. Selon Soraya Sepahpour-Ulrich, Argo est un film de propagande occultant l’horrible vérité à propos de la crise des otages en Iran et conçu pour préparer l’opinion publique à une confrontation prochaine avec l’Iran.

« Ceux qui s’intéressent à la politique étrangère savent depuis longtemps qu’Hollywood reflète et promeut les politiques étasuniennes (déterminées par Israël et ses sympathisants). Ce fait a été rendu public lorsque Michelle Obama a annoncé le gagnant de l’Oscar du meilleur film, Argo, un film anti-iranien extrêmement propagandiste. Dans le faste et l’enthousiasme, Hollywood et la Maison-Blanche ont révélé leur pacte et envoyé leur message à temps pour les pourparlers relatifs au programme nucléaire iranien […]

Hollywood promeut depuis longtemps les politiques étasuniennes. En 1917, lors de l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, le Committee on Public Information (Comité sur l’information publique, CPI) a enrôlé l’industrie cinématographique étasunienne pour faire des films de formation et des longs métrages appuyant la “cause”. George Creel, président du CPI, croyait que les films avaient un rôle à jouer dans “la diffusion de l’évangile américaniste aux quatre coins du globe”.

Le pacte s’est fortifié durant la Seconde Guerre mondiale […] Hollywood contribuait en fournissant de la propagande. En retour, Washington a utilisé des subventions, des dispositions particulières du plan Marshall et son influence générale après la guerre pour forcer l’ouverture des marchés cinématographiques européens réfractaires […]

 

 

Lire la suite ici : La propagande hollywoodienne et la CIA | Mondialisation

 

Qui vous propose aussi

SELECTION D’ARTICLES

En français :

Lalo Vespera, Zero Dark Thirty : Oscar de l’islamophobie radicale

Lalo Vespera, Zero Dark Thirty et masque de beauté

David Walsh, Démineurs, la cérémonie des oscars et la réhabilitation de la guerre en Irak

Samuel Blumenfeld, Le Pentagone et la CIA enrôlent Hollywood

Timothy Sexton, L’histoire d’Hollywood : la propagande pendant la deuxième guerre mondiale

Matthew Alford et Robbie Graham, La politique profonde de Hollywood

En anglais:

Patrick HenningsenHollywood History: CIA Sponsored “Zero Dark Thirty”, Oscar for “Best Propaganda Picture”)

Soraya Sepahpour-Ulrich Oscar to Hollywood’s “Argo”: And the Winners are … the Pentagon and the Israel Lobby

Harry V. Martin, The Real Iranian Hostage Story from the Files of Fara Mansoor

Rob Kall cited inWashington’s Blog, The CIA and Other Government Agencies Dominate Movies and Television

Marjorie Cohn, “Zero Dark Thirty”: Torturing the Facts

Matthew Alford and Robbie Graham, Lights, Camera… Covert Action: The Deep Politics of Hollywood

 

 

Mais encore : trouvé via Les Dernières Nouvelles du Monde | Scoop.it

Qui nous propose également ceci sur le thème de la propagande

 

 

LesDernièresNouvellesduMonde's insight:

En combinant les idées de Gustave Le Bon et Wilfred Trotter sur la psychologie des foules avec les idées sur la Psychanalyse de son oncle, Sigmund Freud, Edward Louis Bernays a été un des premiers à vendre des méthodes pour utiliser la psychologie du subconscient dans le but de manipuler l’opinion publique. Pour lui une foule ne peut pas être considérée comme pensante, seul le ça s’y exprime, les pulsions inconscientes. Il s’y adresse pour vendre de l’image dans des publicités, pour le tabac par exemple, ou il utilise le symbole phallique. En politique, il « vend » l’image des personnalités publiques, en créant par exemple le petit-déjeuner du président, ou celui-ci rencontre des personnalités du show-biz. Il considère qu’une minorité intelligente doit avoir le pouvoir « démocratique » et que la masse populaire doit être modelée pour accepter. Il est l’une des sources des méthodes ultérieures de propagande. On sait par exemple que Goebbels s’en est
fortement inspiré. Il fut identifié comme l’un des personnages les plus influents du XXe siècle par le magazine Life


Propaganda. Comment manipuler l’opinion en démocratie

Un ouvrage d’Edward Bernays

« La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays ».

 

http://exdisciplesleblog.unblog.fr/2007/12/19/propaganda-comment-manipuler-lopinion-en-democratie/

 

 

 

 

 

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 06:41

 

 

 

 

 

 

 

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 12:43

 

Regard sur la complaisance des médias vis-à-vis des nazillons

 

Groupe Communiste Anarchiste de Boulogne-sur-mer.

samedi 23 février 2013, par XYZ


Le scénario est invariablement le même. A partir d’une simple information pêchée sur le net, un non-événement monté en épingle déborde sur l’espace public jusqu’à produire l’effet contraire de celui escompté. Ainsi, la réunion à Boulogne-sur-mer de quelques jeunes fascistes, pour la plupart membres de la petite bourgeoisie locale, occasionne depuis quelques jours une agitation stupide prêtant à une officine sans ancrage une importance qu’elle n’a pas mais qu’elle réclame. A tel point que l’on est en droit de se demander qui, à ce petit jeu, sert les intérêts de qui ?

Misère de l’anti-fascisme.

Il n’est pas dans notre intention de nier la résurgence d’une extrême-droite dans de nombreux pays européens ni de sous-estimer le danger et le piège qu’elle représente pour les exploités à mesure que la crise s’aggrave. Il nous importe plutôt de comprendre dans le jeu politicien actuel en rapport à l’activité du capital, quels intérêts parfois divergents elle peut être conduite à servir.

Dans le cas présent, nous assistons tout bonnement à l’instrumentalisation par la gauche locale et ses satellites d’un soit disant danger, pire semble-t-il à leurs yeux, que celui qu’endurent au quotidien les travailleurs et les chômeurs soumis à la politique de leurs amis du gouvernement. Là est la manœuvre de la social-démocratie, usée jusqu’à la trame depuis Mitterrand.

Rappelons une fois encore que, jamais, la social-démocratie n’a constitué un rempart devant la montée du fascisme, bien au contraire ! C’est sur le cadavre de la révolution allemande, écrasée avec la collaboration des sociaux-démocrates de l’époque, que les nazis accéderont à la tête de l’Etat. Un État aujourd’hui prétendument démocratique qui n’a cessé au fil de ces dernières décennies d’accroître son contrôle et sa domination sur les populations les plus fragilisées au gré de politiques toujours plus antisociales et répressives. La gauche qui, d’un côté, hurle aux loups poursuit de l’autre la politique de ses prédécesseurs, eux-mêmes transfuges pour certains d’organisations fascistes dénoncées par les premiers. Et la ronde de continuer ...

Pour les prolétaires, l’urgente nécessité du combat contre le capitalisme !

S’il nous faut garder un œil sur les groupes fascistes comme celui des “identitaires”, c’est d’abord pour ce qu’ils peuvent nous instruire du basculement des classes moyennes dans les affrontements sociaux des temps à venir. Les classes moyennes, en ascension dans l’entre deux guerre, constituèrent à l’époque l’essentiel de la base sociale du fascisme en Allemagne. Aujourd’hui, à leur tour frappées par le ralentissement de l’activité du capital et en proie au déclassement, elles pourraient être tentées par une nouvelle aventure qui leur offrirait le “salut” en échange de leur soumission politique. Ce groupe est d’autant plus convoité qu’il constitue une frange non négligeable de l’électorat du Parti Socialiste en France. Voyez comme on se retrouve...

Mais pendant ce temps, ce même Parti Socialiste, ne recule devant aucune des exigences des patrons. Il s’apprête à présenter au parlement un projet de loi salué par le Medef qui dépouillera d’avantage les travailleurs et les chômeurs à l’heure où les licenciements fauchent des milliers d’entre nous. Fort heureusement, dans de nombreux secteurs et en particulier dans l’automobile, les travailleurs résistent et ne comptent que sur leurs propres forces pour s’organiser et combattre.

Pour eux, comme à PSA Aulnay par exemple, le “fascisme”, a déjà un visage, celui de ces petits chefs, de ces flics des sociétés privées que la famille Peugeot engage pour casser la lutte et harceler les grévistes. Que les choses soient claires, il n’y a pas de “sortie de crise” à attendre. Le capitalisme, actuellement confronté aux limites de sa propre reproduction tentera par tous les moyens, notamment les plus violents, de nous imposer sa logique destructrice. L’urgence pour nous les prolétaires : travailleurs, chômeurs, jeunes, retraités, immigrés, n’est pas de se laisser abuser par l’agitation de misérables groupuscules nazillons mais d’œuvrer à renforcer les luttes actuelles, de les populariser, de les soutenir, et à notre tour de nous y plonger.

Groupe Communiste Anarchiste de Boulogne-sur-mer.
La Mouette Enragée.

Le 23/02/2013.

Source :
A qui et à quoi peuvent bien servir les “identitaires”, et au sujet de leur prétendue “implantation” à Boulogne-sur-mer... - OCL - Organisation Communiste Libertaire

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 07:43

 

Et bien avec Kerry au moins les choses sont claires. Et nous savons à quoi nous pouvons nous attendre. Alors qu’Obama choisi une politique belliqueuse faite de guerres secrètes, de guerre diffuses et de guerres sous faux prétextes :  devoir de protéger, guerre ou terrorisme, que l’hystérique harpie haineuse H Clinton ne nous donnera plus le spectacle de ses délires morbides, voici qu’un nouveau maître de propagande nous annonce le programme, dans une formule antithétique puisque démocratie et les valeurs dites « américaines »sont de plus en plus incompatibles. Et le bonhomme ne prend pas la peine de déguiser l’arrogance de ceux qui veulent nous imposer des valeurs que nous ne partageons pas.

 

Hollywood et la politique: Djiango Unchained

Je ne voudrais pas trop doucher l’enthousiasme des cinéphiles, mais il me semble important de rappeler quelques vérités. Comme disait Malraux, « le cinéma est (aussi) une industrie« . J’ajouterai que le cinéma est non seulement une industrie et un commerce, mais qu’il surtout une arme politique plus efficace que le missile le plus meurtrier.

Avant de tourner le premier plan de son film, M. Tarantino s’est donc assuré de son financement par la Weinstein Company (TWC), fondée par MM. Robert et Harvey Weinstein. Une rapide recherche sur le capital de cette société vous fait rencontrer Colony Capital, Tutor-Saliba Corporation, Morgan Stanley, Qatar Investment Authority et notre grand ami le Sheikh Hamad bin Jassim bin Jaber Al Thani. Du beau monde, n’est-ce pas, pour lequel la valeur d’un film se mesure à la recette qu’il produit. (Petite parenthèse hors sujet, mais amusante: la vente des gladiateurs footballistiques parisiens par Colony Capital à Qatar Investment Authority est donc une petite opération entre amis.)

Celui qui paie commande, c’est la loi du commerce. Ainsi, lorsque le fonds Rothschild finance le film d’Oliver Stone sur Kennedy (JFK), il serait puéril de s’étonner que les causes de son assassinat tournent uniquement autour de la guerre du Vietnam et qu’il n’est pas fait la moindre allusion au combat de Kennedy contre les privilèges des banquiers de la FED, et notamment contre les Rothschild.

L’importance d’Hollywood dans la politique d’expansion de l’empire américain n’est plus à démontrer. Lorsque John Kerry, le nouveau responsable de la politique étrangère proclame que l’Amérique doit « propager la démocratie et les valeurs américaines dans le monde entier » et donc qu’il convient « d’ associer le reste du monde au choix que nous avons fait« , on voit immédiatement qu’il pense au véhicule le plus approprié à cet objectif, le cinéma.

L’image est le support du messianisme américain. C’est pourquoi, aujourd’hui, Hollywood s’acharne aussi durement contre « l’exception culturelle » française.

La puissance financière, l’expansion politique et la conquête des cerveaux cheminent de conserve. C’est ainsi qu’au lendemain de la fin de la guerre, le gouvernement français de l’époque a vendu l’âme de la France contre un plat de lentilles: MM. Léon Blum et Jean Monnet ont signé les accords connus sous le nom de Blum-Byrnes par lesquels l’industrie cinématographique hollywoodienne envahissait les écrans français en échange de l’effacement d’une partie de la dette de notre pays et d’un prêt à un taux qualifié de très avantageux. Résultat: trois semaines par mois de diffusion de films américains, une semaine restant pour les films français.

M. Truman à l’époque et M. Kerry aujourd’hui savent que le cinéma est l’arme par excellence du « soft power » et que la force de l’empire est tapie dans la diffusion de l’American way of life. Et surtout, ils savent qu’il convient d’imposer à l’univers tout entier le regard de l’Amérique, donc sa manière de penser.

Pour ce faire, Hollywood est beaucoup plus efficace que le Pentagone.C’est ainsi que les soldats Ryan et les listes de Schindler réécrivent l’histoire et qu’à sa manière, M. Tarantino figure parmi la cohorte des valeureux petits soldats de l’empire.

26 février 2013
aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr

Via : Hollywood et la politique: Djiango Unchained | LA VIDURE

Sur le même sujet :
Hollywood ou la propagande en économie de marché « Mounadil al Djazaïri

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 11:20

 

Thérapie du choc et stratégie du chaos : premiers éléments pour comprendre l'assassinat de Chokri Belaïd en Tunisie

 

 

Description : http://www.tlaxcala-int.org/upload/aut_2866.jpg

Collectif Les déconstructeurs du virtuel Collective for The deconstruction of the virtual Coletivo Os desconstrutores do virtual Kollektiv Die Dekonstruierer des Virtuellen

 

La Tunisie et l'Égypte sont en train de vivre une involution parallèle et similaire. Voici quelques-uns des traits communs aux deux pays :

1-Une "révolution" virtuelle

Dans les deux pays, rien n'a changé pour que tout change : les dictateurs – qui n'étaient que des "dictés" - ont été renversés, des élections démocratiques ont été tenues, les "islamistes modérés" se sont retrouvés au "pouvoir". Mais il est clair que le pouvoir réel ne se trouve pas dans les fauteuils qu'ils occupent. En Égypte, c'est le Conseil suprême des forces armées qui conserve le pouvoir réel et tire les ficelles, en étant en contact direct et permanent avec ses parrains et protecteurs à Washington. En Tunisie, la situation est beaucoup plus opaque, et la réponse à la question "qui détient le pouvoir réel" est beaucoup plus difficile. Disons pour commencer que c'est le cartel mafieux (affairistes, bureaucrates, policiers)  de l'ancien régime, dont certains piliers se sont laissé pousser une barbe.

2-Thérapie du choc

 

 

Les "pouvoirs démocratiques" issus de ces "révolutions" ont en commun d'être docilement soumis aux ordres des "donneurs d'ordres": Banque mondiale, FMI, OMC, UE, USA et pétromonarchies du Golfe. Le conglomérat de ces donneurs d'ordres n'a qu'un souci : empêcher que les peuples arabes (et les autres aussi, d'ailleurs) ne réussissent à mener des véritables révolutions, qui remettraient leurs sociétés à l'endroit, en établissant la justice sociale et en leur permettant d'exercer leurs droits fondamentaux de citoyens d'un État de droit. En premier lieu la jouissance souveraine des ressources énergétiques dont regorge le sous-sol de leurs pays et des autres biens communs (eau, terre, patrimoine etc.).

La thérapie appliquée a plusieurs volets :

a. Les gouvernements en place doivent payer rubis sur l'ongle le service de la dette odieuse dont ils ont hérité des dictateurs/dictés déchus, condition unique posée pour leur "octroyer" d'autres crédits qui ne font que les endetter encore plus;

 

    b. Les gouvernements en place doivent poursuivre le travail de "nettoyage", déjà bien engagé par leurs prédécesseurs : liquidation des services publics et donc de ceux qui les défendent, privatisations, bradage des richesses du pays aux multinationales, mise en place de structures de contrôle de la population rebelle, en premier lieu les salariés syndiqués et la jeunesse précarisée (les "diplômés chômeurs"). Pour éponger les dégâts sociaux de ce "nettoyage", la solution trouvée est la "charité islamique", en lieu et place des droits sociaux légitimes;

      c. La pacification de la société : des centaines de millions d'Euros sont déversés par l'UE et les fondations US, allemandes et autres, sur la société civile organisée, avec un seul but : la contrôler, la discipliner et l'orienter vers un processus de « justice transitionnelle*» qui ne remet pas en cause le système en place. Principal objectif : empêcher que la jeunesse diplômée active n'accède au niveau de la politique réelle, c'est-à-dire l'organisation du peuple pour la satisfaction de ses demandes d'accès à la citoyenneté et aux biens communs.

Description : http://4.bp.blogspot.com/-WG8eY-0P-kw/URbTBU8H6LI/AAAAAAAAABw/eIEZaOkuj1k/s1600/bOLOGNA+cARROSSO.JPG

Le massacre de la gare de Bologne (Italie), qui fit 85 morts et 200 blessés le 2 août 1980, vu par l'artiste Carlo Carosso

     

3-Stratégie du chaos

La stratégie à l'œuvre dans les deux pays est fondamentalement la même que celle qui a été mise en œuvre dans la Grèce de 1967, l'Amérique latine et la Turquie, l'Italie (la "stratégie de la tension") et le  Liban des années 1970 et 1980, l'Algérie des années 1990, avec des ajustements tactiques pour l'adapter à chaque situation particulière. Les armes principales de cette stratégie sont :

a.      L'utilisation de la violence armée groupusculaire manipulée –ce qu'on appelle le "terrorisme" – pour semer la peur, déstabiliser les gens et les faire renoncer à la lutte pacifique, de masse, démocratique et transparente. L'objectif est de casser toutes les structures (partis, syndicats, mouvements) susceptibles de freiner la "libéralisation" de l'économie.

b.      La polarisation entre courants "idéologiques" dans lesquels on veut forcer l'ensemble de la société à entrer, ce qui conduit à une logique de "camps" retranchés s'excluant mutuellement et se combattant violemment. Une nouvelle variante du "diviser pour régner" : en haut, une bourgeoisie "moderniste, laïque, démocratique" s'opposant à une bourgeoisie "conservatrice, islamique, démocratique", en bas un peuple "progressiste, libertin, révolutionnaire" s'opposant à un peuple "traditionnel, bigot, fascisant". Bref, le seul moyen trouvé par les appareils du pouvoir réel pour perdurer, c'est la guerre civile, celle du frère contre le frère, de la sœur contre la sœur, des parents contre les enfants, des "libérés" contre les "enturbannés", par des alliances entre exploiteurs et exploités au nom de clivages qui n'ont rien à voir avec les besoins réels et les intérêts de classe des gens.

c.      La manipulation diabolique du couple infernal complot-émeute. En Égypte, comme en Tunisie, comme dans l'Algérie de 1988, la révolte légitime de la jeunesse précaire est canalisée par les réseaux mafieux-policiers vers des violences nihilistes encagoulées qui se manifestent à l' occasion des rassemblements populaires. Objectif : susciter la demande d'un pouvoir fort assurant la sécurité. Dernier exemple en date : l'apparition d'un "Black Bloc" au Caire à l'occasion du 25 janvier 2013. Un "Black bloc" tout aussi infiltré par la police que l'étaient ceux de Gênes en 2011, de Montréal, de Toronto, de Londres, de Strasbourg ou de Heiligendamm.

d. Les assassinats ciblés de personnages-clé, décidés et organisés par les réseaux occultes du pouvoir réel. Attribués simultanément à d'autres, ils ont pour but de provoquer un clivage irréversible de la société (voir point a).  L'assassinat de Chokri Belaïd, comme ceux de Tahar Djaout, Abdelkader Hachani, Mohamed Boudiaf et tant d'autres (Liabes, Boucebsi, Flici, Mahiou, Merbah, Belkaid, Alloula, Bouslimani, et Cheikh Sahraoui) en Algérie, s'inscrit dans cette stratégie. 

Les mouvements sociaux, progressistes ou révolutionnaires, doivent être pleinement conscients de cette stratégie à l’œuvre. Au risque de tomber dans un piège mortel. Et de connaître le sort du taureau qui fonce sur le tissu rouge sans voir la main du torero qui lui plantera l'épée dans la nuque.

 

Note

* Justice transitionnelle : processus destiné à pacifier la société en mettant en place un mécanisme se substituant à la justice en place pour « tourner la page » du sombre passé de dictature ou de guerre civile et mettre un « point final » aux demandes de justice des victimes. L'exemple le plus propagé est celui de la Commission Vérité et réconciliation en Afrique du Sud. Dans le monde arabe, le Maroc est le seul pays à ce jour à avoir institué une telle commission, l'Instance équité et réconciliation. En Tunisie, le ministère des Droits de l'homme vient de signer un accord de partenariat avec le Centre international pour la justice transitionnelle (basé à New York). “En vertu de l'accord, le centre s'engage à fournir au ministère une aide technique en matière de justice transitionnelle à travers ses divers axes, notamment, la recherche de la vérité, le dédommagement, la justice pénale et la réforme institutionnelle, constitutionnelle et judiciaire. Le CIJT est, également, appelé à apporter une aide technique pour la création d'une commission Vérité et pour mettre sur pied un programme de réparation des préjudices.”

 

 Auteurs 

  Collectif Les déconstructeurs du virtuel

Paraphrasant ce bon vieux Marx, nous pourrions dire : "Les philosophes      n'ont jusqu'ici fait que déconstruire les textes, il s'agit maintenant de déconstruire le virtuel pour accéder au réel". Ce virtuel dans lequel nous sommes presque tous immergés, et dans lequel les jeunes générations se plongent au risque de s'y noyer, en le prenant pour le réel, construisant un monde imaginaire qui les rend inaptes à l'action. Nous nous proposons donc de redonner le sens du réel en reconstruisant la réalité qui se cache derrière les miroirs de la propagande multimédias tous azimuts, et en intervenant sur les événements qui nous frappent, qui nous interpellent, qui nous concernent pour partager nos analyses et réflexions et aider les gens à comprendre ce qui leur arrive. Notre collectif est ouvert à toute coopération.

Écrire à
deconstruire[at]gmail.com

 

 



Merci à Collectif Les déconstructeurs du virtuel
Source: http://deconstructeurs.blogspot.com/2013/02/therapie-du-choc-et-strategie-du-chaos.html
Date de parution de l'article original: 09/02/2013
URL de cette page: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=9139

 

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 08:39

 

Quand le capitalisme fait main basse sur l’agriculture biologique

 

L’agriculture biologique ne pourra pas nourrir la planète si nous ne changeons pas de système politique.

La bio doit nous amener à envisager une société beaucoup plus juste que celle dans laquelle nous vivons. Il existe aujourd’hui un mouvement social diffus et encore peu organisé, mais porteur d’un nouveau projet de société, à l’instar de la lutte du Larzac ou celle de Notre-Dame-des-Landes. Une agriculture biologique ne peut être que paysanne. Si elle est livrée à l’industrialisation, elle ne fera qu’accélérer la disparition du monde paysan.

 

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L’agriculture biologique prise au piège de la grande distribution

 

Les produits biologiques ont envahi les rayons des supermarchés. Mais derrière l’étiquette « bio », on trouve aussi des gigantesques fermes, une main d’œuvre sous-payée et sans droits, des aliments importés de l’autre bout du monde. Les produits chimiques en moins, le label bio en plus. Des dérives de « l’industrie du bio » dénoncées par le journaliste Philippe Baqué [1] dans son ouvrage La Bio entre business et projet de société. Entrez dans les coulisses du nouveau business mondial.

 

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On trouve de plus en plus de produits biologiques dans les rayons des supermarchés. Mais la surface agricole cultivée en bio stagne à 3 % en France. Comment expliquer ce décalage ?


Philippe Baqué   : On assiste depuis 15 ans à un développement fulgurant de l’agriculture biologique. Environ 40 millions d’hectares seraient certifiés bio aujourd’hui dans le monde, selon l’Agence Bio (soit l’équivalent de l’Allemagne et de la Suisse, ndlr). Les deux tiers de ces surfaces sont des prairies qui appartiennent à de grandes exploitations, où paissent des troupeaux qui pour la plupart ne sont même pas vendus en bio. C’est le cas en Argentine où 90 % des 4,4 millions d’hectares labellisés bio sont des terres consacrées à l’élevage de moutons appartiennant à d’immenses fermes.

 


En dehors de ces prairies, la majeure partie des surfaces certifiées bio appartiennent à de grandes exploitations, spécialisées dans des monocultures d’exportation – soja, huile de palme, blé ou quinoa. Cette agriculture biologique certifiée se développe surtout en Amérique latine (+26% entre 2007 et 2008), en Asie (+10 %), en Afrique (+6 %), sur des terres où les habitants ne consomment pas, ou très peu, leurs propres productions [2]. Celles-ci sont exportées vers l’Europe, le Japon et l’Amérique du Nord. Cette agriculture bio reproduit le modèle économique agro-industriel dominant qui met les paysans du Sud au service exclusif des consommateurs du Nord et les rend de plus en plus dépendants.


 

Sur quelle stratégie commerciale se fonde ce « bio-business » ?


C’est une véritable OPA de la grande distribution, qui a vu dans le bio un marché qu’elle devait investir à tout prix. Aujourd’hui, en France, 50 % des produits bio sont vendus dans les grandes surfaces. C’est énorme ! Les hypermarchés basent leur stratégie sur la « démocratisation » des produits biologiques. Cela se traduit par de grandes campagnes publicitaires, comme celle d’Auchan qui propose 50 produits à moins de un euro. Ce qui conduit au développement d’une agriculture biologique industrielle intensive, avec l’importation d’une grande quantité de produits à coûts réduits. La France est ainsi devenue importatrice de produits bio, après en avoir été exportatrice.

 


Dans le secteur des fruits et légumes, la grande distribution reproduit dans le bio ce qu’elle fait dans le secteur conventionnel. Elle participe à la spécialisation de bassins de production : la province d’Almería en Andalousie s’est ainsi spécialisée dans les légumes ratatouille (tomates, poivrons, courgettes, aubergines...), la région de Huelva dans les fraises. On trouve les mêmes produits dans la plaine d’Agadir au Maroc ou dans le sud de l’Italie. Les producteurs sont mis en concurrence sur l’ensemble du bassin méditerranéen. Si le coût des tomates d’Andalousie est trop élevé, on ira en chercher au Maroc. Le seul coût qui peut être ajusté, c’est celui de la main d’œuvre agricole, exploitée à outrance, immigrée et sans droit.

 


Cette stratégie commerciale n’est-elle pas en contradiction avec la réglementation européenne ? Le droit du travail est-il soluble dans l’agriculture biologique ?


La nouvelle réglementation européenne concernant l’agriculture biologique, entrée en vigueur le 1er janvier 2009, a été taillée sur mesure pour favoriser le développement de cette agriculture industrielle et intensive, et la mise en concurrence de ces bassins de production. Elle se réduit à des principes agronomiques, techniques, et ne fixe aucun critère social. La main d’œuvre n’est pas du tout prise en compte, pas plus que les tailles des fermes.

 

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La question du transport est aussi évincée. Le fait que des tomates d’Andalousie ou des carottes d’Israël soient exportées par des norias de camions dans toute l’Europe n’entre pas en contradiction avec la réglementation européenne. Nous citons l’exemple du soja bio importé du Brésil, qui provient d’énormes exploitations de 5 000 à 10 000 hectares, conquises sur des forêts primaires dans l’État du Mato Grasso. La réglementation n’interdit pas que des produits bio soient cultivés sur des terres récemment déboisées ! Même chose pour l’huile de palme bio massivement importée de Colombie : des paysans ont été violemment chassés de leurs terres pour pouvoir lancer cette culture.

 


N’y a t-il pas un risque que le consommateur trompé se détourne des produits bio ?


Si cette logique se poursuit, les gens finiront par ne plus s’y reconnaître. On est très loin de l’esprit des fondateurs et de la charte de 1972 de l’organisation internationale de la bio (IFOAM), avec des principes agronomiques très forts, mais aussi écologiques, sociaux et politiques. Il était question de transparence, de prix équitable, de solidarité, de non-exploitation des pays du Sud, de fermes à taille humaine, diversifiées et les plus autonomes possible, de consommation de proximité... Aujourd’hui, les cahiers des charges officiels de la bio ont totalement échappé aux paysans, même si les organisations professionnelles sont invitées à en discuter. Au final, ce sont des techniciens à Bruxelles, soumis à tous les lobbies, qui définissent cette réglementation. Et interdisent aux États d’adopter une réglementation plus stricte. Il y a un risque véritable que la bio soit totalement vidée de son sens.


 

Heureusement, des marques et mentions ont un cahier des charges plus rigoureux que la réglementation européenne. A l’instar de Nature et Progrès, Demeter, BioBreizh ou Bio Cohérence, qui se démarquent clairement de la bio industrielle. Certains producteurs ne veulent pas de la certification européenne et ont contribué à la mise en place de systèmes de garantie participatifs : un contrôle fondé sur la confiance, en présence d’un consommateur et d’un producteur. S’ils détectent quelque chose qui ne fonctionne pas bien, ils voient avec le paysan comment l’aider à améliorer ses pratiques. C’est une logique d’échange et de solidarité.

 


Vous ne voulez pas diaboliser ces agriculteurs, dites-vous. Ceux qui sont dans le système de la bio industrielle peuvent-ils en sortir ?


Les paysans deviennent des sous-traitants. Ils sont tenus par des contrats avec les toutes-puissantes coopératives agricoles. La filière des élevages intensifs de poulets bio, dominée par des coopératives comme Terre du Sud, MaïsAdour ou Terrena, illustre cette évolution. Dans le Lot-et-Garonne par exemple, Terre du Sud a récemment recruté des producteurs, souvent endettés, pour faire du poulet bio. Elle leur garantit des contrats avec la grande distribution et la restauration collective. La coopérative aide à trouver les financements, fournit les bâtiments, le matériel, les conseils de ses techniciens... En contrepartie, le producteur signe un contrat d’intégration : il s’engage à acheter à la coopérative les poussins, la totalité des aliments pour ses volailles, ainsi que les produits phytosanitaires et médicaux [3]. Il doit vendre toute sa production à la coopérative qui est la seule à déterminer les prix.

 


Un exemple : le producteur signe pour un élevage de 40 000 poulets. Il doit investir 250 000 euros. La coopérative l’aide à obtenir 50 000 euros de subventions, le reste provient d’un prêt du Crédit agricole. Endetté dès le départ, le paysan est entièrement soumis à la volonté des coopératives qui peuvent décider du jour au lendemain de convertir son exploitation dans une autre production, si elles jugent que celle du poulet bio n’est plus assez rentable.

 

  

Dans chacune de ces filières industrielles – volailles, soja, café, huile de palme, fruits et légumes – existe-t-il des alternatives biologiques locales ?


Dans chaque pays où nous avons voyagé, nous rendons compte de cette autre agriculture biologique en rupture avec le système agro-industriel, qu’elle soit certifiée ou pas. J’ai été très marqué par une rencontre avec un producteur à Almería (Andalousie), la plus grande région de concentration de serres au monde. Ses parents ont été pris dans cet engrenage de production de fruits hors-saison destinés à l’exportation. Pendant plusieurs années, il a refusé de cultiver. Il a beaucoup voyagé pour rencontrer d’autres agriculteurs en bio. Aujourd’hui, en plein milieu de cette mer de plastique, sur deux hectares de serres et deux hectares en plein champs, il fait de l’agriculture biologique paysanne, produisant un grand nombre de variétés à partir de semences paysannes et vendant uniquement aux consommateurs andalous. Partout, les résistances abondent. Avec une très grande richesse dans les formes – ferme familiales, coopératives, communautés, groupements – ou les méthodes de culture – cultures associées, systèmes d’agroforesterie, permaculture...

 


Le changement des pratiques ne passe-t-il pas aussi par une réflexion autour de la distribution  ?


Le système des Amap (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne) a encouragé l’activité de milliers de maraîchers en France. Les groupements d’achats se développent aussi de façon spectaculaire. Dans le Lot, par exemple, ce sont des personnes bénéficiaires du RSA qui ont décidé de se regrouper afin d’accéder à une alimentation biologique locale. Avec une critique assez radicale de la grande distribution et l’envie d’une relation directe avec les producteurs. Dans l’Aveyron, un groupement a aidé l’un de ses membres à s’installer comme producteur de pâtes locales. Une réflexion plus globale autour de l’alimentation s’amorce.

 


La question du prix est-elle essentielle ?


Des prix de plus en plus bas, la défense du pouvoir d’achat, c’est le combat de la grande distribution. Mais on ne parle jamais du vrai prix des produits « conventionnels », de ce qui n’apparait pas. Pour une tomate « conventionnelle » produite de façon industrielle en Espagne, on ne parle pas du coût du transport, de son coût environnemental, des aides publiques dont cette production bénéficie. Et encore moins des coûts sanitaires dus aux pesticides. Si on prend tout en compte, et que l’on réduit les marges des intermédiaires et des supermarchés, le prix d’une tomate biologique ne serait pas si éloigné du prix d’une tomate conventionnelle. Il n’est pas normal non plus que ce soit les producteurs bio qui paient la certification. Ce devrait être aux pollueurs de payer. Et les maraîchers travaillent 14 heures par jour, six ou sept jours par semaine. Il est essentiel de payer leur travail au juste prix.

 


L’agriculture biologique peut-elle être porteuse d’un projet de société ?


L’agriculture biologique n’est pas une fin en soi. Elle s’inscrit dans un mouvement général basé sur le respect de l’humain et de la nature. On assiste à une querelle d’experts, pour savoir si l’agriculture biologique pourra nourrir ou non la planète en 2050. L’agriculture biologique ne pourra pas nourrir la planète si nous ne changeons pas de système politique. Si nous n’arrêtons pas le transfert massif de populations paysannes vers les bidonvilles des mégalopoles. Si nous n’arrêtons pas de transformer leurs terres en monocultures industrielles destinées à nourrir les élevages des pays riches ou les véhicules. Si nous ne sortons pas de ce capitalisme financier, le plus sauvage à avoir jamais existé.

 

La bio doit nous amener à envisager une société beaucoup plus juste que celle dans laquelle nous vivons. Il existe aujourd’hui un mouvement social diffus et encore peu organisé, mais porteur d’un nouveau projet de société, à l’instar de la lutte du Larzac ou celle de Notre-Dame-des-Landes. Une agriculture biologique ne peut être que paysanne. Si elle est livrée à l’industrialisation, elle ne fera qu’accélérer la disparition du monde paysan.

 


Propos recueillis par Sophie Chapelle


BASTA

 

http://www.mleray.info/article-agriculture-biologique-114867792.html 

 

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Notes

 

[1] Philippe Baqué est journaliste indépendant, collaborateur du Monde diplomatique, de Politis, de Silence, de Témoignage Chrétien, auteur du livre Un nouvel or noir (Paris Méditerranée, 1999) et réalisateur de films documentaires : Carnet d’expulsion, de Saint-Bernard à Bamako et Kayes ; Melilla, l’Europe au pied du mur ; L’Eldorado de plastique ; Le Beurre et l’argent du Beurre. Il a coordonné l’ouvrage collectif La Bio entre business et projet de société, paru aux éditions Agone en 2012.

[2] Chiffres cités par le rapport annuel de l’Agence Bio Les chiffres clés de l’agriculture biologique, la Documentation française, 2010.

[3] notamment allopathiques, désormais permis par la nouvelle réglementation

Source :
Quand le capitalisme fait main basse sur l’agriculture biologique - Cri du Peuple 1871

 

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 16:12

Bon, « Conspiration OR not conspiration ? », ce n’est pas la question. Ma vision  tout se passe comme si… il y avait quelques personnes regroupées au sommet de la hiérarchie sociale mondiale qui constituent le premier cercle.  Ces personnes ont effectivement un projet de monde à la fois très concret et très directif dont eux seuls ont une vision d’ensemble et cela est volontaire et calculé. Les cercles suivants non seulement n’ont qu’une vision partielle qui a subit la médiation du mensonge et de la manipulation de conscience qui sont des outils intrinsèque de la mise en œuvre de ce projet de monde.  

Ainsi de cercle en cercle non seulement se morcèle le champ de la réalité que nul ne puisse reconstituer la globalité du projet et de ses buts, mais manipulation et mensonges fait que plus le cercle auquel ont appartient est éloigné du centre de pouvoir, plus mensonges et manipulations ont perverti le sens des mots et des concepts mis en œuvre… Ainsi certains pensent agir au nom de la démocratie et la liberté en encourageant des armées au service du pouvoir central (voir « Joint Venture 2020[i] » document directeur du Pentagone pour les stratégies mises en œuvre en ce moment, traduction militaire du document ci-dessous et dont les applications concrètes ne laissent aucun doute quant au but poursuivi, sauf à être de mauvaise foi). D’autres, pensent lutter contre la pauvreté, alors qu’ils se font les agents de la plus grande traque aux misérables que l’on ait vue de mémoire humaine. Ce qui peut paraître épiphénoménal vu d’ici, ne l’est plus quand on le met en résonance avec ce qui se passe ailleurs dans le monde. Les paramilitaires d’extrême-droite qui massacrent les SDF de Bogota en Colombie, sont les cousins des néo-nazis d’Aube Dorée, de ceux qui assassinent des RRoms en Slovaquie et de ceux que l’on  soupçonnent d’avoir mis le feu à plusieurs immeubles abandonnés qui servaient de refuge à des SDF à Charleroi (Belgique), sans oublier les « exécuteurs » néo-nazis  Russes qui exécutent des clochards, des étrangers et publient les vidéos de ces meurtres sur le Net, une menace non négligeable… etc… etc…

Et donc un centre de pouvoir, porteur d’un projet global qu’ils sont seuls à connaître dans son ensemble. Plus on s’éloigne de ce centre et sommet de la hiérarchie sociale, vers les cercle les plus éloignés, les plus raz-des-Pâquerettes, plus ceux qui appartiennent à ces cercles de base sont susceptibles d’agir pour des buts contraires à ceux auquel ils pensent contribuer.

Il faut donc faire des recoupements entre ce qui se passe en différents lieux, établir des résonances dans des réseaux de similitudes pour comprendre le sens dans lequel ce projet se manifeste à son stade actuel. Un autre aspect est la mise en perspective temporelle, non seulement en se réappropriant l’histoire, en futurs vainqueurs que nous sommes (peut-être…), également en considérant que différents peuples ne sont pas dans des états et processus historiques identiques, ni au même moment de leur histoire. Ce qui les rassemble c’est cette tentative de globalisation qui est une homogénéisation, des histoires différentes qui prenaient des chemins de diversité se voient soudain imposer un même but – attracteur fatal dans sa plus grande horreur – les différences sont gommées, les marges effacées, il n’y aura plus d’alternative… tous sous contrôle dans les cités « modèles » de l’avenir, après sélection (et réduction de la population),une nouvelle hiérarchie sera alors redéfinie alors que l’opposition aura été éliminée ou neutralisée.

La colonisation culturelle qui a accompagné la colonisation économique ; la destruction du paysage citadin comme urbain, lieux dans lesquels s’enracinaient nos mémoires et nos cultures ; l’introduction d’une pacotille, remake des verroteries pour indigènes que l’on échange contre les richesses du pays, la manipulation des consciences et la destruction des mémoires s’opère sur différents plans alors que le rachat des médias concentrés entre les mains de quelques groupes transforme leur nature de moyens d’information en outils de propagande. Acculturation, triviale culture, culture de diversion sans racine qui ne fait pas sens. Une grande opération de reprogrammation des consciences de ceux qui ont été sélectionnés sur base de leur aptitude au conformisme et à la soumission. C’est cela que sont devenus les différents organismes auquel s’adressent les « sans-emploi » pour demander assistance, des centres de contrôle social qui sélectionnent ceux qui sont aptes à se couler dans le moule et refoulent les irréductiblement non-intégrables vers d’étranges périphéries aux territoires toujours plus restreints. En attendant que leur sort se règle radicalement à l’horizon du pire à venir, car la Solution Finale annoncée dispose de moyens qui auraient fait pâlir d’envie les nazis d’Allemagne.

De cela, je constate que nous sommes de plus en plus nombreux à être conscients. Partout cette idée apparaît à présent clairement. Le nouveau siècle américain est aussi un projet de génocides. Au sens réel de ce terme. Les recherches et travaux qui se mènent et se regroupent dans la « biologie de synthèse) nous parle d’une nouvelle espèce dont l’avènement nécessite le sacrifice de la plus grande partie de l’existant. Des processusoprent en ce sens et les processus de destruction irréversibles forts avancés, mais cela reste peut de chose à côté de ce qui se profile à l’horizon, alors que seraient concentrées les rênes du pouvoir mondial entre ces quelques mains, celles du centre de pouvoir et de ses héritiers.

Un des aspects de cette guerre est donc une course contre la montre. Pendant que la mosaïque d’un monde libéré de l’exploitation lutte pour se maintenir sur les territoires occupés et en conquérir d’autres, les premiers cerclent rachètent le monde avec leur argent fictif, le confisque par des dettes odieuses, se le font confier par des voies politiques douteuses ou le conquièrent militairement. Ce sont des territoires immenses qui changent de mains passant de la propriété publique ou de petits et moyens propriétaires entre les mains de la corporation capitalistes. La conquête du territoire est une chose. Celle des consciences en est une autre. Personnellement je refuse toute forme de conquête qui passe par quelque forme de manipulation ou de pression que ce soit. Un nouveau monde tel que je le souhaite ne peut naître du caractère amorphe qui est celui des mouvements de masse même les plus déchaînés et violent.

Je vois apparaître une critique récurrente faite à la gauche européenne, celui d’avoir prix refuge dans la théorie et le prosélytisme verbeux électoraliste. Exit la gauche… Même si là aussi, il m’arrive de croiser sur le Web quelques irréductibles fidèles au vieux projet (envers et contre tout et tous et faisant fi du politiquement correct), j’en reparlerai, quelques plus rares vont même de l’avant. Une des caractéristiques communes : être les héritiers d’une gauche anticoloniale. Autrement dit avoir non seulement aboli la notion de hiérarchie sociale, mais aussi la hiérarchie des ethnies et des cultures. Une des raisons qui me fait voir Abya Yala comme le lieu de fondation, c’est que c’est sur ce continent que se produisent les syncrétismes les plus harmonieux, les plus fructueux de toutes les cultures et ethnies de la planète.

Or nous sommes devant une situation de fait. Le « Principe de la table Rase » pratiqué par de nombreuses révolutions et par le Centre du Pouvoir globalisant, se traduit toujours par un nombre incalculable de destruction. Nous qui désirons vivre en bons voisins, avec la liberté de circuler librement aux quatre coins d’une planète en paix, ce nous que j’emploie rarement, et toujours en écho de parole partagée, nous venus des quatre coins du monde, nous qui nous rencontrons et pouvons échanger nos points de vue et nos acquis, en nous retrouvant sur une place improbable d’une petite ville d’ici ou d’ailleurs, nous ne voyons pas d’objection à partager nos territoires avec nos amis du monde, nous voulons retrouver ensemble ici et ailleurs nos souverainetés territoriales et alimentaires dans une monde ouvert.

J’enrage, quand je me rends compte que cette perte de valeurs que tant d’européens imputent à la présence de musulmans sur leur territoire, les musulmans vivent un phénomène très similaire. Ou il est question de perte de valeur. Sans approfondir, c’est le même désarroi face à la perte des valeurs ancestrales par les jeunes générations… les enfants sont des cibles de la propagande et de la publicité… Nike fait bien plus de mal que les islamistes, qui ne peuvent faire leur nid que grâce à la faille que creuse le racisme et le rejet mutuel encouragé par le pouvoir. Un nouveau siècle sous égide de la non-culture yankee.  

 

Pour la lecture du texte qui suit, et de beaucoup d’autres, il est important de garder en tête le fait que certains termes doivent être élucidés pour comprendre de quoi il est question. Et de s’interroger, sur le sens de certains termes que leur caractère d’évidence rend trompeur.

Pour commencer le titre. A priori, je suis entièrement d’accord, le 21ème siècle sera américain ou ne sera pas. Et je n’ai aucun doute à ce sujet, sauf que ce que j’entends par là, c’est que ce siècle sera Sud-Américain  ou ce sera la fin de notre monde humain. Je peux défendre cela et ne manquerai pas de le faire.

Une fois le titre élucidé… la divergence est posée, une contradiction inconciliable. Entre ceux qui fondent leurs espoir dans « Notre Amérique », Patria Grande ou Abya Yala qui nous parle du continent sud comme projet de refondation du monde et ceux qui défendent « les intérêts et la sécurité des Etats-Unis » dans le monde, la guerre est déclarée ou pour le dire plus justement, les seconds ont déclaré la guerre, de manière occulte d’abord et beaucoup plus ouvertement à présent parce que même si les temps ne sont pas mûrs, le temps presse et le projet se dévoile.

Et nouvelle question « Que veut dire Etats-Unis », la seule manière de donner réponse est de mesurer le hiatus entre le discours et la pratique. Nous voyons bien que le peuple du territoire des USA est saigné à blanc pour contribuer à « l’effort de guerre », et de plus en plus mis sous contrôle et privé de droits civiques, expulsé lui aussi de son territoire, pour que soit d’autant mieux « protéger les intérêts et la sécurité des Etats-Unis »…

Vive le nouveau siècle SUD américain ! Les piti yanquis, cela commence à bien faire.

 

Merci  Les Dernières Nouvelles du Monde  qui a introduit le sujet

 


 

USA - 1 janvier 2001

Déclaration de principe du Projet pour un Nouveau Siècle Américain

Par Projet pour un Nouveau Siècle Américain

Cette déclaration de principe est datée du 3 Juin 1997

La politique étrangère et de défense américaine est à la dérive. Les Conservateurs ont critiqué les politiques incohérentes de l’Administration Clinton.
Ils ont également résisté aux pulsions isolationistes à l’intérieur de leurs propres rangs.
Mais les Conservateurs n’ont pas avancé de vision stratégique du role de l’Amérique dans le monde.

Ils n’ont pas exposé de principes directeurs pour la politique étrangère Américaine. Ils ont permis des différences sur le dispositif pour cacher un accord potentiel sur des objectifs stratégiques. Et ils ne se sont pas battu pour un budget de Défense qui maintiendrait la sécurité américaine et l’avance des intérets américains pour le nouveau siècle.

Nous avons pour but de changer cela. Nous avons pour but de faire cela et de rassembler un soutien pour une domination américaine mondiale.

Alors que le 20ème siècle se termine, les Etats-Unis se positionnent comme la puissance dominante du Monde. Ayant mené l’Occident à la victoire lors de la guerre froide, les Etats-Unis font face à une opportunité et à un challenge : Est-ce que les Etats-Unis ont une vision pour construire sur les réalisations des précédentes décénnies ?

Est-ce que les Etats-Unis ont la volonté de batir un nouveau siècle favorable aux principes et aux intérêts américains ?

Nous sommes menacés de gaspiller l’opportunité et d’échouer face au défi. Nous vivons sur le capital – investissements militaires et réussites de politique étrangère – construit par les précédentes administrations.

Les diminutions de budget dans les affaires étrangères et des dépenses de défense, la négligence de l’outil qu’est l’habilité politique, et la direction inconstante rendent de plus en plus difficile le fait de maintenir l’influence américaine à travers le monde.

Et la promesse de bénéfices commerciaux à court terme menace de rendre inefficace des considérations stratégiques. Comme conséquence, nous mettons en danger la capacité de la nation à faire face aux menaces présentes et de traiter des défis potentiellement plus grands qui nous attendent.

Nous semblons avoir oublié les elements essentiels des succes de l’administration Reagan : une armée qui soit forte et prête à affronter les défis présents et futurs ; une politique étrangère qui favorise de façon audacieuse et avec détermination les principes américains à l’étranger ; une direction mationale qui accepte la responsabilité mondiale des Etats-Unis.

Bien sur, les Etats-Unis doivent être prudents sur la façon dont ils exercent leur puissance. Mais nous ne pouvons pa,s sans risque, éviter les responsabilités afférentes à une domination mondiale ou les dépenses qui y sont associées. Les Etats-Unis ont un role vital dans le maintien de la Paix et de la sécurité en Europe, en Asie et au Moyen-Orient.

Si nous nous dérobons à nos responsabilités, nous invitons des attaques contre nos intérets fondamentaux.

L’histoire du 20ème siècle devrait nous enseigner qu’il est important de faconner les circonstances avant que les crises n’apparaissent , et de rencontrer des menaces avant qu’elle ne deviennent sinistres. L’histoire de ce siècle devrait nous enseigner d’embrasser la cause de la domination américaine.


Notre but est de rappeler ces leçons aux américains et d’en tirer les conséquences pour aujourd’hui.

Voici quatre consequences :

• nous avons besoin d’augmenter les dépenses de Défense de façon significative si nous voulons aujourd’hui nous acquitter de nos responsabilités mondiales et moderniser nos forces armées pour le futur ;

• nous avons besoin de renforcer nos liens avec nos alliés democrates et défier les regimes hostiles à nos intérets et à nos valeurs,

• nous avons besoin de promouvoir la cause de la liberté politique et économique à l’étranger.

• nous avons besoin d’accepter la responsabilité du role unique des Etats-Unis en préservant et en étendant un ordre international favorable à notre sécurité, à notre prospérité et à nos principes.

Une telle politique Reaganienne de puissance militaire et de clarté morale n’est peut-être pas à la mode aujourd’hui. Mais cela est nécessaire si les Etats-Unis doivent construire sur les succès de la décénnie passée et d’assurer notre sécurité et notre grandeur dans le futur.


Elliott Abrams
Gary Bauer
William J. Bennett
Jeb Bush
Dick Cheney
Eliot A. Cohen
Midge Decter
Paula Dobriansky
Steve Forbes
Aaron Friedberg
Francis Fukuyama
Frank Gaffney
Fred C. Ikle
Donald Kagan
Zalmay Khalilzad
I. Lewis Libby
Norman Podhoretz
Dan Quayle
Peter W. Rodman
Stephen P. Rosen
Henry S. Rowen
Donald Rumsfeld
Vin Weber
George Weigel
Paul Wolfowitz

Source : http://www.newamericancentury.org

Traduction : MG pour ISM

via : USA : Déclaration de principe du Projet pour un Nouveau Siècle Américain - Projet pour un Nouveau Siècle Américain

 

 

Suit une liste des signataires suivants que nous donne Bernard Kouchner et la politique du pire at exdisciplesleblog   ainsi que PNAC, Projet pour le Nouveau Siècle Américain, non merci… at exdisciplesleblog

 Liste complète des signataires du PNAC 
 A Complete List of PNAC Signatories and Contributing Writers  
 Morton I. Abramowitz  
 Elliott Abrams  
 Gordon Adams  
 Ken Adelman  
 Urban Ahlin 
 Madeleine K. Albright  
 Richard V. Allen  
 Giuliano Amato  
 Mark A. Anderson  
 Uzi Arad  
 Richard Armitage  
 Anders Aslund  
 Ronald Asmus  
 Andrew Y. Au  
 Maureen Aung-Thwin  
 Nina Bang-Jensen  
 Gary Bauer  
 Rafael L. Bardaji  
 Roger Barnett  
 Carolyn Bartholomew  
 Wladyslaw Bartoszewski  
 Arnold Beichman  
 Peter Beinart  
 Jeffrey Bell  
 William J. Bennett  
 Jeffrey Bergner  
 Alvin Bernstein  
 Robert L. Bernstein  
 George Biddle  
 Joseph R. Biden  
 Carl Bildt  
 Daniel Blumenthal  
 John Bolton  
 Max Boot  
 Ellen Bork  
 Rudy Boshwitz  
 Pascal Bruckner  
 Mark Brzezinski  
 William F. BuckleyJr.  
 Reinhard Buetikofer  
 Janusz Bugajski  
 Jeb Bush  
 Michael Butler  
 Martin Butora  
 Stephen Cambone  
 Daniele Capezzone  
 Per Carlsen  
 Gunilla Carlsson  
 Frank Carlucci  
 James W. Ceasar  
 Linda Chavez  
 Richard B. Cheney  
 Steven C. Clemons  
 Eliot A. Cohen  
 Seth Cropsey  
 Devon Gaffney Cross  
 Ivo H. Daalder  
 Massimo D'Alema  
 Helle Dale  
 Dennis DeConcini  
 Midge Decter  
 Pavol Demes  
 Larry Diamond  
 Peter Dimitrov  
 James Dobbins  
 Paula Dobriansky  
 Thomas Donnelly  
 Nicholas Eberstadt  
 Robert Edgar  
 Uffe Elleman-Jensen  
 David Epstein  
 Amitai Etzioni  
 David Fautua  
 Lee Feinstein  
 Edwin J. Feulner, Jr.  
 Jeffrey L. Fiedler  
 Michele Flournoy  
 Steve Forbes  
 Hillel Fradkin  
 Aaron Friedberg  
 Francis Fukuyama  
 Frank Gaffney  
 Peter Galbraith 
 Timothy Garton Ash  
 Jeffrey Gedmin  
 Sam Gejdenson  
 Robert S. Gelbard  
 Reuel Marc Gerecht  
 Bronislaw Geremek  
 Carl Gershmann  
 Marc Ginsberg  
 Andre Glucksmann  
 Lt.Gen. Buster Glosson (UASF, ret)  
 Merle Goldman  
 Phillip Gordon  
 Daniel Goure Karl-Theodor von und zu Guttenberg  
 Istvan Gyarmati  
 Morton H. Halperin  
 Pierre Hassner  
 Vaclav Havel  
 John Hefferman  
 Richard C. Holbrooke  
 James R. Hooper  
 Charles Hill  
 Fred C. Ikle  
 Martin S. Indyk  
 Toomas Ilves  
 Bruce P. Jackson  
 Eli S. Jacobs  
 Michael Joyce  
 Kagan  
 Frederick Kagan  
 Robert Kagan  
 Max M. Kampelman  
 Adrian Karatnycky  
 Penn Kemble  
 Craig Kennedy  
 Zalmay Khalilzad  
 Glenys Kinnock  
 Bernard Kouchner  
 Jerzy Kozminski  
 Ivan Krastev  
 Harold Hongju Koh  
 Col. Robert Killebrew (Army, ret)  
 Lane Kirkland  
 Jeane Kirkpatrick  
 Peter Kovler  
 Louis Kraar  
 Krauthammer  
 William Kristol  
 Girts Valdis Kristovskis  
 Ludger Kuehnhardt  
 Mart Laar  
 Mark Lagon  
 Anthony Lake  
 Vytautas Landsbergis  
 Stephen Larrabee  
 James Lasswell  
 John Lehman  
 Lewis E. Lehrman  
 Mark Leonard  
 Sabine Leutheusser-Schnarrenberger  
 I. Lewis Libby  
 Todd Lindberg  
 James Lindsay  
 Perry Link  
 Bette Bao Lord  
 Rich Lowry  
 Connie Mack  
 Christopher Makins  
 Christopher Maletz  
 Tom Malinowski  
 James Mann  
 Yu Mao-chun 
 Mary Beth Markey  
 Will Marshall  
 Robert Martinage  
 Mathiopoulos  
 Clifford May  
 John McCain  
 Gen. Barry McCaffery (Army, ret)  
 Michael McFaul  
 Daniel McKivergan  
 Matteo Mecacci  
 Mark Medish  
 Edwin Meese III  
 Thomas O. Melia  
 Sarah E. Mendelson  
 Phil Meilinger  
 Michael Mertes  
 Ilir Meta  
 Adam Michnik  
 Derek Mitchell  
 Richard Morningstar  
 Ross H. Munro  
 Joshua Muravchik  
 Klaus Naumann  
 Wing C. Ng  
 Steven J. Nider  
 Dietmar Nietan  
 James C. O'Brien  
 Michael O'Hanlon  
 Janusz Onyszkiewicz  
 Mackubin Thomas Owens  
 Wayne Owens  
 Cem Ozdemir  
 Can Paker  
 Mark Palmer  
 Robert Pastor  
 Martin Peretz  
 Richard N. Perle  
 Ralph Peters  
 Friedbert Pflueger  
 Daniel Pipes  
 Danielle Pletka 
 Norman Podhoretz  
 Florentino Portero  
 Dan Quayle  
 Samantha F. Ravich  
 Janusz Reiter  
 Sophie Richardson  
 Peter W. Rodman  
 Alex Rondos  
 Jim Rosapepe  
 Stephen P. Rosen  
 Dennis Ross  
 Kenneth Roth  
 Henry S. Rowen  
 Donald Rumsfeld  
 Jacques Rupnik  
 Eberhard Sandschneider  
 Major Gen. Robert Scales (Army, ret)  
 Randy Scheunemann  
 Christian Schmidt  
 Schmitt  
 William Schneider Jr.  
 Richard H. Schultz  
 Simon Serfaty  
 Stephen Sestanovich  
 John Shattuck  
 Sin-Ming Shaw  
 Abram Shulsky  
 Gary Smith  
 Martin Simecka  
 Radek Sikorski  
 Paul Simon  
 Stefano Silvestri  
 Abraham Sofaer  
 Henry Sokolski  
 Stephen Solarz  
 Helmut Sonnenfeldt  
 Walter Slocombe  
 James B. Steinberg  
 Leonard R. Sussman  
 John J. Sweeney  
 William Howard Taft IV  
 Dick Thornburgh  
 Gary Titley  
 John Tkacik  
 Helga Flores Trejo  
 Ed Turner  
 Ivan Vejvoda  
 Sasha Vondra  
 Michael Vickers  
 Arthur Waldron  
 Celeste Wallander  
 Malcolm Wallop  
 Barry Watts  
 James Webb  
 Vin Weber  
 Ruth Wedgwood  
 George Weigel  
 Caspar Weinberger  
 Kenneth Weinstein  
 Richard Weitz  
 Paul Weyrich  
 Leon Wieseltier  
 Chris Williams  
 Jennifer Windsor  
 Marshall Wittmann  
 Paul Wolfowitz  
 R. James Woolsey  
 Minky Worden  
 Larry Wortzel  
 Dov S. Zakheim  
 Robert Zoellick 
 http://www.publiceye.org/pnac_chart/pnac.html 

 

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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 01:20

Voilà un exemple grossier de tentative de fabriquer une matrice d’opinion. Cela fait un moment que l’extrême-droite Vénézuélienne et ses alliés se déchaînent. Depuis que Chavez est en traitement pour son cancer à Cuba. Si la situation n’était pas si douloureuse pour tous ceux qui considèrent cet homme comme un ami et un libérateur, on ne pourrait que se gausser devant les tentatives toujours plus grossières de déstabilisation de l’état par l’opposition.

Obama lui-même ne s’est pas privé de tenir quelques propos insultants qui ont choqué l’ensemble de l’Amérique Latine lors d’une réunion avec la clique de Miami qui compte de nombreux terroristes dans ses rangs.

On se souviendra aussi de cette tentative foireuse de détourner les propos humoristiques tenus par Chavez et Ahmadinejad, qui se marrent en disant que suite à leur réunion, certainement que les fous d’en face vont prétendre qu’ils complotent pour bombarder Washington. Et cela ne rate pas, gros titres dans la presse iternationale aux ordres "CHAVEZ ET AHMADINEJAD S'APPRETENT A BOMBARDER WASHINGTON"

Je suis vraiment intéressée en ce moment quand je vois d’une part les efforts pitoyables de la droite vénézuélienne qui a pourtant le quasi-monopole des grands médias pour distiller son venin, face à un peuple qui démonte les ficelles au fur et à mesure que de nouvelles tentatives sont menées. Alors qu’ici nous voyons les populations menées par le bout du nez par les médias. Qu’est-ce qui fait la différence ?

Ne serait la colère que l’on ressent face à l’indécente nécrophilie de ces putschistes en puissance, tout cela tournerait à la farce…. Ils ne cessent de se ridiculiser toujours d’avantage. Quand « El pais » y met son grain de sel, ce qui nous apparait ce sont les liens très fort entre l’extrême droite espagnole et latino, Aznar et Uribe que l’on retrouvent réunis dans diverses organisations et fondations d’extrême-droite qui ont pour priorité l’éviction de Chavez et des autres présidents dissidents d’Amérique Latine.

Ce qui n’est pas dit dans la brève ici, c’est que la photo « litigieuse » est extraite d’une vidéo qui date de 2008 - et qui n'a rien à voir avec Chavez - qu’on peut trouver sur you tube. Ce qui n’est pas dit ici, c’est que les sources données par El Pais varient, une infirmière, no se que, puis une bloggeuse… pas très sérieux, ni déontologique, ni respectueux du public, et encore moins de la charte du journal qui garantit une information rigoureusement vérifiée à ces lecteurs.

Personne n’est dupe de toute façon, il s’agit bel et bien d’une tentative de manipulation mais qui cette fois se retourne contre ses auteurs qui semblent avoir perdu les pédales pour en venir à de telles extrémités.

 

 

El Pais publie une fausse photo de Chavez  25/01/2013

венесуэла чавес венесуэла шествие поддержка
 
Photo : EPA

Le gouvernement vénézuélien va engager des poursuites judiciares contre le quotidien espagnol influent El Pais pour avoir publié une fausse photo du président du Venezuela Hugo Chavez, estimant que les excuses présentées par la rédaction étaient insuffisantes, rapportent vendredi les médias vénézuéliens.

« Ni leurs photos répugnantes, ni leurs campagnes systématiques n'empêcheront le rétablissement du président », a déclaré le ministre vénézuélien de la Communication et de l'Information Ernesto Villegas lors d'une conférence de presse à Caracas.

Jeudi El Pais a publié une photo d'un homme intubé sur son lit d'hôpital entouré de médecins et présenté comme Hugo Chavez.

french.ruvr.ru
Et en prime un commentaire édifiant
.Posté par Bingo le 25/01/2013 11:59 | Alerter L'un des fondateurs du journal "el païs" est Juan Luis Cebrián . Sa fiche wikipédia est édifiante:

"Juan Luis Cebrián Echarri, né à Madrid le 30 octobre 1944 est président du groupe de presse PRISA. Il est membre du comité de direction du groupe bilderberg.

"Vicente Cebrián, son père, fut un personnalité de la presse du régime franquiste et directeur du journal Arriba, organe de communication de la Phalange espagnole. En 1974 son fils, Juan Luis Cebrián, est placé à la tête de l’information de RTVE par le dernier gouvernement du général Franco. Il a été directeur du journal El País entre 1976 et 1988."

Et notre Jean Louis aime se retrouver en bonne compagnie à Paris avec les BHL, Val, Domenach,Minc, Pinault...etc :

http://www.dailymotion.com/video/xjon3i_le-festival-des-grosses-raclures_news#.UQJlb_K0PDE
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Gilles Deleuze, février 1977.

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