Inventer une autre économie
Je propose la mise en place d’une économie parallèle fondée sur les notions de « simplicité volontaire ». Cela implique une lutte politique qui peut amener le pouvoir à devoir dévoiler son vrai visage. Pourquoi ?
Parce qu’une telle politique économique se fonde sur des valeurs telles que la convivialité, le partage, le respect des différences, l’enrichissement de l’environnement, la maîtrise des artisans, la mise en commun des compétences et des moyens, autrement dit les rapports de coopération y sont privilégiés et non plus ceux de la concurrence. Il n’y a plus ici de loi du plus fort, ni de rapports de force, si ce n’est la mise en commun des énergies pour concrétiser l’utopie.
Photo : yurtao
Tout le monde ne veut pas vivre comme cela, c’est évident, et il n’est pas question de contraindre quiconque à adopter un tel mode de vie contre son gré. Par contre il faut que ceux qui aspirent à ce mode de vie aient les moyens de le faire, tant par la mise en place de mesures légales qui autorise les manières d’habiter de la simplicité. Actuellement vivre dans une yourte, un tipi, une cabane que l’on a construit soi-même, ce sont des modes de vie qui sont en permanence menacés d’expulsion quand bien même on est propriétaire de son terrain... Il faut que cela cesse.
Pour ceux qui veulent avoir un aperçu, de toute la beauté recelée par « d’autres manières d’habiter » je vous conseille d’aller jeter un coup d’œil à YURTAO, la voie de la yourte. Ceux qui soupçonnent les partisans de la simplicité d’être des misérabilistes à vocation de martyrs de la civilisation seront immédiatement détrompés.
Les obstacles fiscaux à la création de micro et petites entreprises doivent être levés, mais cela ne suffit pas : il faut inventer un statut spécifique pour les entreprises de la simplicité qui soit distinct de celui des commerçants. Des recherche sont faites pour établir des comptabilités qui prennent en compte des améliorations de la qualité de vie et renvoie les nuisances à l’environnement, les dépenses de reconstruction suite à des catastrophes, etc… du côté négatif du bilan comptable.
Je crois qu’il est de bonne guerre d’accepter un montant plafond des revenus personnels, la tranche inférieure étant absolument non taxables et serait calculée sur les bases du minimum nécessaire pour une vie digne. Je donne ici quelques pistes de réflexion, j’approfondirai ce sujet. Sachant que ceci permettrait à de nombreux « bénéficiaires » de revenu de remplacement de créer leur propre activité leur assurant des revenus suffisants pour qu’ils n’aient plus à solliciter l’aide financière de l’état, on voit que ce dernier à tout à gagner à faciliter de telles pratiques.
Les idées fondatrices et le masque du pouvoir
L’idée fondatrice de la simplicité, le partage : Sachant que nous sommes 8 milliards d’habitants vivant sur une planète aux ressources matérielles limitées, comment ne pas prendre plus qu’il ne me revient selon les règles d'un partage équitable ?
Les idées fondatrices de l’utopie sont d’une part la notion de croissance qualitative : Enrichissement de l’environnement. Redéveloppement d’un bien commun. Densification d’un tissu de convivialité. Amélioration de la santé. Et le refus d’une croissance quantitative gaspilleuse de richesses non renouvelables accaparées par les habitants riches des pays de l’Occident (en voie de paupérisation pour cause de surendettement). D’autre part celle de répartition équitable des richesses, jusqu’à ce que chacun sur cette planète puisse vivre dignement.
Pourquoi cela peut-il mener les valets politiques des Profiteurs à tomber le masque ? Parce que ce que nous proposons est sensé, respectueux de la personne humaine dans le respect des différences, parce que cela participe de la création d’une vraie richesse sous forme de bonne vie simple.
Une vie sans gadgets, une vie sans superflu matériel avec le droit à habiter autrement et à pratiquer des activités productrices de richesse consciemment et volontairement choisies en toute connaissance de la responsabilité qui est la nôtre vis-à-vis des générations présentes et futures. Bref rien qui ne soit conforme à la « Charte des Droit de l’Homme ». J’ai des critiques à émettre qui concerne cette charte en tant que référence pour un monde utopique, en l’occurrence c’est secondaire. Je la prends ici comme référence parce qu’elle constitue (encore) un référent du système.
Nier le droit à vivre de la manière proposée ici, c’est nier la validité effective de la Charte des Droits de l’Homme, et reconnaître implicitement que ses seules valeurs subsistantes sont celles d’un leurre et d’un alibi qui occulte la vraie nature du système qui est un système de prédation et de capture, une dictature qui impose à tous de vivre de gré ou de force dans l’acceptation des valeurs qui le détermine. Concurrence généralisée et loi du plus fort. Conformisme, normalité, individualité.
Une petite précision, la concentration toujours croissante de la propriété de l’ensemble des entreprises de la planète dans un nombre toujours plus limitée de mains dénote de véritables volontés monopolistiques à l’échelle planétaire. Pour l’exemple, la manière dont la société Monsanto vise le monopole sur l’ensemble de la chaîne alimentaire mondiale. Et oui, rien que cela. Je vous conseille de consulter ce lien sur le blog de crise d’Eva Cultures privatives bientôt illégales - et autres lois démocratiques ! - Le blog de Eva R-sistons à la crise, il fait une bonne synthèse de la situation et renvoie à d’autres liens pour qui veut comprendre les dangers que cette entreprises fait courir sans aucun scrupule à l’ensemble des habitants de la planète.
Tout cela pour dire que, si nous laissons faire, concurrence à l’avenir pourrait bien signifier la concurrence impitoyable entre esclaves pour bénéficier de quelques miettes des Maîtres, détenteurs de monopoles sur toutes les branches du commerce international et sur les rares emplois qui subsisteraient. Voilà un des enjeux actuels de nos choix de nos manières d’habiter la planète.
En ce qui concerne la notion d’individualité je la développerai, ainsi que celle de normalité dans un prochain article intitulé « Je ne suis pas une citoyenne lambda, je suis une personne déterminée. »J’y ferai un éloge de la subjectivité et tenterai de démontrer pourquoi un monde de douceur ne peut se fonder sur la notion d’individu, pourquoi c’est la notion de personne qui est fondatrice d’un monde de respect de la différence. C'est un autre chapitre.
Nous sommes tous responsables de l'avenir de la planète. Quel que soit nos choix, y compris celui de ne rien faire, ils seront parties prenantes d'une équation dont le résultat sera le monde que nous lèguerons à nos enfants et à leurs descendants. Cela mérite réflexion.
Anne
Les pistes
A tous les hommes libres résistances. Un article dans lequel il est question de la recherche des indicateurs de la croissance qualitative : A tous les hommes libres - résistance: De nouveaux outils pour un nouveau monde : lequel ?