22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 15:55

 

 


 

Dans le cadre de ma campagne, j’ai la rage et je la partage : maladie mentale, renversement des causes et des effets. La globalisation, c’est aussi ce phénomène qui jette dans l’angoisse ou la terreur la majeure partie des habitants de la planète.

Ce que je désire mettre en lumière aujourd’hui, c’est la globalisation comme fabrication à échelle industrielle de la maladie mentale, dans nos régions.

Pour bien comprendre ce qui se joue ici, il faut avoir en tête le paradoxe d’échelle que je peux illustrer par les théories de la mise à l’emploi des « inactifs » (sic).

« Chacun peut trouver un emploi mais tous ne le peuvent pas » est un paradoxe d’échelle.

Les rapports varient, en Belgique il existe un emploi pour 15 à 40 demandeurs selon les plus basses ou hautes estimations. Et donc si l’échelle individuelle prône que chacun, s’il le veut vraiment, peut trouver un emploi, le paradoxe d’échelle fait que même si chacun y met la meilleure volonté du monde entre un 14/15 ou 39/40 pourront y mettre toute l’énergie et toute la bonne volonté du monde, ils resteront néanmoins sur le carreau. Ajoutons qu’un nombre croissant de personnes inaptes à l’emploi, ont recours à la médicalisation de leurs symptômes sociaux, elles ne se retrouvent dès lors plus dans les statistique des « demandeurs d’emploi », sans pour autant être inaptes à fournir un vrai travail, et souhaitant souvent pouvoir le faire… mais le vrai travail est lui aussi exclu du cadre de la globalisation. C’est le thème central de ce billet de colère, celle de l’assassinat « doux » de personnes en perdition par la médicalisation des malaises sociaux.

Le discours des agents d’insertion, et les matrices d’opinions publiques se construisent sur base de « Chacun le peut s’il le veut » avec pour implicite que celui qui n’y parvient pas est soit de mauvaise volonté, un fraudeur, un tricheur, un profiteur, soit une forme quelconque d’incapable (y compris au sens juridique du terme) et doit donc être stigmatisé ou traité comme tel, ce qui aujourd’hui se synthétise toujours d’avantage une re-catégorisation  en rebut de la société, personne, malveillante ou incapable, improductive à charge de l’ensemble de la société, et selon les tendances des « analystes » elle sera définie avec plus ou moins de virulence comme nuisible. Présentée par les matrices de propagande comme charge pour la « bonne société » elle fera des systémiquement improductifs (ceux qui ne grossissent pas les avoirs des 1%) un groupe objet de mépris voir de haine, servant ainsi la globalisation qui nous écrase tous en détournant les population des cibles de leur légitime colère, leur permettant de décharger leur hargne sur le plus faible, le plus démuni, le moins bien loti. C’est moche, minable, moralement condamnable, mais bien réel

Nous sommes quelques-uns qui observons avec une grande inquiétude les dérives du système. D’une part nous voyons que la « masse » de ces dits rebuts ne cesse de croître, que les prévisions les plus optimistes annoncent une augmentation de 125 millions à 150 millions de personnes vivants sous le seuil de pauvreté en Europe en 2020. Nous savons bien qu’il s’agit là de projections linéaires et que les constantes mesures « austéritaires »  et autoritaires toujours plus drastiques en matières de réduction de travail disponible, bien commun, redistribution équitable… nous conduisent toujours plus vite vers une situation toujours plus dramatique. Les plus observateurs d’entre nous constatent aussi l’apparition récurrente de mesures Made in « UE » & cie (Association à But Lucratif du Corporatisme Transatlantique), qui nous amènent à la question « quel avenir est réservé à ces 15O (et plus) millions de personnes par l’ABLCT ?  : Durcissement des traitements de rejets des largués du système y compris la criminalisation de la lutte sociale et celle de la création d’alternatives, construction de nouvelles places de prisons dans toute l’Europe dont certaines sont d’avances réservées aux « sans-abri » et aux « malades mentaux », dormir dans la rue à Madrid 250 euros d’amendes, à Amsterdam 50, plus de 100 en Hongrie qui en cas d’incapacité de payement vous conduisent en prison. Destinées aussi à tous ceux, qui n’ayant plus d’autres recours, enfreindrons la loi et la Tolérance Zéro pour des raisons de survie : rouvrir l’électricité coupée en plein hiver, participer à une manifestation interdite, voler dans un supermarché de quoi se nourrir faute de meilleure solution, dormir dans les lieux publics, faire usage de semences prohibées, pratiques de solidarités criminalisées par les lois du marché comme crime de lèse concurrence,  … la liste des actes susceptibles de conduire en prisons augmente chaque jour. En Espagne, comme en Grèce, des associations se sont vu refuser le droit de distribuer de la nourriture au plus démunis parce que cela constitue un délit en tant qu’elles ne sont pas officiellement reconnues et autorisées à le faire ! Les nouvelles lois espagnoles permettant de condamner ceux qui s’insurgeraient contre de tels diktats, à des amendes démesurées ou conduisant en prison pour rébellion les personnes dont l’incivisme les pousseraient à continuer à distribuer nourritures, vêtement et couvertures, malgré l’interdiction qui leur a été signifiée.

Des dérives parmi d’autres et celle qui m’intéresse aujourd’hui est la psychiatrisation du malaise social.

 

Je décris ici tout autant de ce que j’ai pu constater dans les textes de la théorie sociale que dans les constats d’une longue pratique de terrain ; une véritable dérive qui accule les personnes qui se trouve dans le « rebut » à se tourner vers « l’aide médicale » pour soulager les symptôme d’une pression sociale accrue qui génère des « troubles mentaux » à tour de bras.

Un rapport de l’OCDE établi qu’un belge sur trois sans emploi souffre de troubles mentaux. Ce rapport se fonde sur des croisements de données des organismes de sécurité sociale et sur une enquête de terrain qui prend en compte les indicateurs suivants : l’irritabilité, l’insomnie, la nervosité, le désespoir, la dévalorisation, le stress,

Un extrait d’un texte, une entrevue avec Anne Herscovici, ancienne directrice de CPAS (organismes chargés d’activer ceux qui bénéficient du minimum de revenus d’existence, le RIS, revenu d’intégration sociale) dévoile toute l’étendue du problème. Sachant que Madame H. est de « gôche » et fait partie de ce qu’il y a de moins pire sur le « marché » de l’aide sociale, nous comprendrons que la personne qui se retrouve demandeuse d’emploi a peu de chance, quasi aucune en fait, d’échapper à une douleur et un désarroi générant des « troubles mentaux ». Ce qui comme vous allez voir est le chemin normal encouragé par les acteurs du social !!!

Souffrance psychosociale et aide conditionnée : les CPAS désarmés

J’ai eu régulièrement un terrible sentiment d’impuissance devant des usagers qui me semblent « à côté de leurs pompes » – mais je ne suis pas médecin - très dépressifs et/ou consommateurs abusifs de psychotropes. Ils se mettent en défaut par rapport aux exigences de la loi. Ils ne remplissent pas leurs obligations(multiples rendez-vous ratés, formations abandonnées, démarches administratives non effectuées, agressivité ou léthargie, etc...) et risquent donc de se voir priver du revenu d’intégration. Et de plonger en conséquence dans une situation pire encore.

Là où je pense souffrance psychique, d’autres voient absence de bonne volonté, refus de collaboration. Mon diagnostic amateur est réduit à de la « naïveté » ou à de la gentillesse mal placée. (belle propagande politique A.W.) Une attestation médicale permet de suspendre les obligations des usagers, mais encore faut-il qu’ils acceptent de voir un médecin et que le médecin fasse plus que délivrer un certificat. Dur aussi de devoir médicaliser, si pas psychiatriser une personne pour lui éviter la perte de ses droits. (sic, sic, sic Anne W) Dur de se contenter de ce minimum-là, de n’avoir d’autre perspective à proposer que le maintien d’une aide financière. Jusqu’à l’âge de la pension ? Cela ressemble à de l’abandon, du renoncement face à une cause qui serait perdue. Les CPAS ne disposent pas ou peu des outils qui permettent un accompagnement spécifique, un travail d’insertion socio-professionnelle adapté et donc à bas seuil d’accès.(t’as tout compris, vive le mépris. A.W.)

Anne Herscovici in Les CPAS, au pied du mur des inégalités - Fédération des maisons médicales

Moi qui ait vu des amis partir en spirale descendante vers le fond du gouffre après avoir accepté la psychiatrisation pour éviter la perte de « droits », je peux vous assurer que c’est encore bien plus dur pour moi que pour la pignoufette ci-dessus « J’ai eu régulièrement un terrible sentiment d’impuissance devant des usagers qui me semblent « à côté de leurs pompes (…) très dépressifs et/ou consommateurs abusifs de psychotropes» ». Pauvre Chérie ! Une personne qui par le rôle qu’elle a joué et joue encore assume à part entière la responsabilité de cette situation. Vous ne remarquez peut-être pas, mais je ressens moi profondément le profond mépris dont je l’ai toujours vu témoigner à l’égard de personnes dont je connais la richesse de talents, de solidarité et pour certains d’humour (pas vraiment bas du seuil, loin de là, fragiles, sensibles, mal dans des relations de concurrence) qui sont ainsi sacrifiées pour le plus grand bénéfice de big pharma, mais pour la plus grande irrémédiable et irréversible perte de la société (– les 1%). Ce que dit ce texte, c’est que fasse à son impuissance de politicienne, les usagers n’ont qu’à aller faire soigner un trouble médical qui n’existe pas pour espérer disposer de revenus de survie. Et elle a le culot d’ajouter qu’un simple certificat qui permet de soulager la pression sans addiction médicamenteuse ne suffit pas… Bravo ! 

Le serpent se mord la queue. Personnellement je considère que la plus à côté de ces pompes est l’auteure de ce texte. Mais c’est aussi une politicienne qui se doit d’avoir en toute circonstance un discours électoralement relevant, et nous savons que de tels discours ne peuvent s’encombrer de « sens de la réalité » parce que quiconque aujourd’hui est doté de ce sens s’engagera dans d’autres combats que la politique politicienne. Où pour le prendre par l’autre bout, quiconque aurait un discours réaliste n’aurait aucune chance de percer dans le monde politicien, pas tant parce qu’il ne serait pas écouté par le peuple dont une grande partie au contraire aspire à un tel discours réaliste qui lui permettrait de retrouver ses repères, mais parce que tout les mécanismes bien rôdés sont en place pour que nul ne puisse réussir en politique qu’il ne soit implicitement coopté par l’oligarchie globalisante. Seules les représentations communales permettent encore une action politicienne d’une certaine efficacité, mais c’est un autre débat.

Avec le discours de notre politicienne ex-directrice de CPAS nous voici en plein dans le paradoxe d’échelle. (…) multiples rendez-vous ratés, formations abandonnées, démarches administratives non effectuées, agressivité ou léthargie, etc... 

Un peu de logique élémentaire. Nous le savons, la misère qui touche des couches toujours plus large de la population menace très clairement de s’aggraver pour des durées indéterminées mais qui apparaissent toujours plus longues, générant dans l’opinion publique le sentiment d’une situation sans issue. Quoi de plus normal donc pour les personnes qui en souffrent de manière toujours plus intense, et qui ont bien conscience en vertu de différents facteurs objectifs que dans la course à l’emploi elles partent perdantes, que de se retrouver en conséquence de cette impuissance dans des états de stress, de perte de confiance, de dépression… Surtout quand d’autre part une pression sadique est exercée sur eux… « T’as perdu mais faut courir, sinon tu perdras tes allocations » Qui court ne pense pas et le système ne veut pas de gens qui pensent, observent, analysent et inventent des solutions réalistes donc Hors Profit.

Si nous passons dans notre paradoxe du point de vue chacun peut trouver un emploi à tous ne peuvent pas, nous arrivons à des conclusions fort antithétiques. Nous avons une société malade de la globalisation, qui et aussi un phénomène discriminant entre ceux qui sont intégrables dans la grande machinerie sociale et ceux qui ne le sont pas. Nous avons des personnes toujours plus nombreuses à savoir qu’elles ne trouveront pas d’issue dans le cadre de ce système, ce qui – quoi de plus normal - génère des angoisses, des insomnies, du stress ou de la dépression chez la majorité d’entre elles, des maux qui n’épargnent d’ailleurs pas les travailleurs pauvres qui ne peuvent plus faire face à leur besoins élémentaires et ceux de leur famille. La pression des agents d’insertion s’accentuant, la déstabilisation augmente. Et que leur propose notre gentille politicienne de gauche : d’aller se faire voir chez le médecin, en espérant que celui-ci leur donnera un traitement « efficace ». La seule efficacité en ces termes là, étant celle qui soigne le symptôme individuel, en l’anesthésiant sans toucher aux causes du mal qui sont collectives et le résultat d’un système inadapté à la vitalité. Un système pour lequel « intégrable » est synonyme de « susceptible de contribuer à l’enrichissement toujours plus démesuré du 1% au détriment de tous les autres, lui ou elle-même inclus ». Clair qu’avec cette libérale-gauche là, nous n’avons aucun espoir.

Ce n’est que récemment que j’ai compris pourquoi je rencontrais plus de lucidité chez ceux qui subissent ce traitement d’ostracisme social  -toujours plus intense et flagrant - que chez ceux qui de l’autre côté de la barrière leur assènent leur mépris imbécile : « On ne la leur fait plus ». Combien de fois n’ai-je pas entendu dans la bouche de nouveaux venus au Club des largués du système, « Maintenant je comprends », ils comprennent soudain que les beaux discours officiels et autres qui stigmatisent les « inactifs » sont de la vaste foutaises, une propagande pernicieuse qui empoisonne les relations sociales et prévient la possibilité d’union des peuples contre un ennemi commun en créant artificiellement la division entre bouc émissaires désignés « les profiteurs » et les « bons travailleurs, payeurs d’impôts, voteurs et consommateurs » bref ceux qui se sentent une mauvaise conscience tranquille, celle d’avoir accompli leur devoirs civiques. Ceux qui sont – souvent brutalement projetés de cette catégorie de « civiques intégrés par l’emploi » à celle d’inactifs inciviques par définitions, comprennent alors pourquoi certains se rebellent, en cessant de faire des démarches qui ne conduisent nulle part pour mériter leur maigre pitance, et contre cette obligation de se narrer comme intégrable potentiel, une aliénation pathogène. Ils comprennent aussi pourquoi beaucoup de ceux qui vivent cette situation ayant compris l’arnaque refusent d’encore jouer ce jeu aux dés pipés. Avoir vécu la situation de l’autre côté du miroir produit souvent une rupture irréversible… après on ne se laisse plus manipuler par les mensonges du système, ce qui fait de vous un non-intégrable à vie.

Quand j’étais en ville, sur le terrain, j’ai pu observer à quelle vitesse grandissait cette fracture au sein de la population et mesurer aussi les dangers qu’elle recèle.

Les méthodes des « agents d’insertions » sont toujours plus proches d’interrogatoires policiers qui pratiquent (au moins) le premier degré de la violence morale en toute bonne inconscience du rôle qu’ils jouent. J’ai vu des personnes soumises à ce traitement se décomposer sous mes yeux et entrer dans des processus d’autodestruction. Les agents d’insertion qui la plupart du temps ont des formations qui ne dépassent pas le niveau d’un conditionnement primaire concernant les méthodes à appliquer pour stimuler l’activité du sujet sont de plus en plus invités à mettre la pression à l’activation par l’emploi, alors qu’il y a de moins en moins de perspective d’emploi. Elles sont également (dé)formées pour jeter la suspicion sur toute proposition de création de travail alternative qui ne peut en aucun cas être prise au sérieux,. Imposer des projets alternatifs, pour ceux qui y parviennent, est un parcours du combattant, un chemin de guerrier. Autrement dit les agents d’insertion sont obligés dans leur boulot de faire pression, quitte à ce que l’activation se traduise par une agitation accélérée qui n’a plus d’autre but que de ce rendre recevable pour les allocations ad-hoc par des démarches dépourvues de sens et sans perspective de solution, la dignité d’un travail utile. Les agents d’insertion font ainsi prendre de la vitesse - sous forme d’accélération d’une agitation incohérente - à ceux qui savent qu’ils sont sur le point de rentrer en collision avec le mur de l’impasse, celle de la recherche sans issue d’un emploi fictif.

Certaines des personnes soumises à ce traitement cessent d’exister pour elles-mêmes – aliénation - se réduisant de plus en plus à être des « activés sociaux » en permanence, même dans le cercle des amis elles ne sont plus capable d’avoir d’autre narrations d’elles-mêmes que celle d’un bon petit plouc obéissant qui pratique systématiquement toutes les recherches d’emploi que le système lui impose. Paradoxalement (encore) c’est dans cette tranche que se retrouve les meilleurs truqueurs, ils ont construits un discours d’évitement qui leur permet de faire face à l’interrogatoire social en se montrant irréprochables même après des années de recherche infructueuse d’emploi. Le problème est qu’ils se sont perdus en route… mais nous savons bien que cela aussi contribue à faire le nid de la globalisation.

D’autres malheureusement suivent les conseils prodigués par notre ex-directrice de CPAS, et pour résoudre individuellement les conséquences d’un problème de société, ils acceptent de voir leur problème médicalisé et de prendre les traitements qui effacent les symptômes de stress provoqués par des circonstances extérieures. Honte sur ceux qui d’un côté stigmatisent ceux qui prennent des « psychotropes » mais d’autres part les envoient de bon cœur consommer les poisons des sociétés pharmaceutiques qui dans l’immense majorité des cas cristallisent comme maladie individuelle un malaise global, et dans d’autres détruisent ce qui reste de santé mentale à des gens qui ne sont pas outillé pour contre-effectuer un ostracisme destructeur. Honte encore plus à ceux qui pratiquent ce sale jeu après avoir prêté le serment d’Hippocrate, ils ont perdu le droit d’exercer la médecine… peu nombreux ceux qui dans la corporation passent l’examen !

Nous sommes face à une logique irréprochable et bien rôdée. Ceux qui ne participent pas à la globalisation, ceux qui ne sont pas capables de se soumettre au formatage de l’intégration ou refusent de la faire doivent être détruits ou - la perspective est de plus en plus nette et proche- mis au travail forcé soit dans des prisons classiques soit en pseudo-liberté dans le cadre toujours plus carcéral de nos sociétés contemporaines. Quand à la destruction elle doit se produire si possible sans faire de bruit et de telle manière que cette destruction puisse être mise sur le compte des tendances autodestructrices de la personne elle-même. Une belle image que vient troubler par exemple l’épidémie d’immolés par le feu qui rendent un peu trop visible le malaise et rouvre des questions que le système voudrait faire taire à jamais. D’où d’ailleurs cette grande générosité en matière de produits pharmaceutiques calmants qui sont payés avec les impôts des « honnêtes travailleurs » et enrichissent les conglomérats de Big Pharma, ces empoisonneurs de peuples dans un souci de lucre.

C’est ainsi que après l’avoir vue remonter la pente, une personne qui m’est chère a eu droit à un second degré de la part d’agents d’insertions qui n’ont fait aucun cas de ces handicapas réels, ce qui dans la panique et la colère l’a mené chez le médecin, qui lui a fournit le certificat et le carcan pour museler sa rage débordante. Je l’ai retrouvé au ¾ dans les vapes sur un banc public qui me salua d’un « C’est tout de même mieux de ne rien faire ». La gerbe ! Je ne vais pas vous raconter toute l’histoire, elle ne m’appartient pas. Mais j’affirme que d’une personne généreuse et bourrée de talent, prête à apporter beaucoup en matière de compétence dans le cadre d’une solidarité conviviale, on a fait un demi-légume condamné à une semi-agonie pour le restant de son existence.

De tels processus évidement sont de nature à réduire et faire tendre à néant toute possibilité de remise en question du système pour lui-même. D’une part en créant une division au sein de la population entre les bons intégrés, ces abrutis qui payent sans se poser de questions les impôts qui servent à détruire leur cadre de vie et les possibilités d’avenir de leurs enfants et leurs voisins… Payer des impôts et laisser des dirigeants auto-proclamés en faire un usage sans contrôle populaire est tout simplement criminel (et je pèse mes mots). A l’assertion sans nuance de « Je paye mes impôts, moi », la seule réponse possible face à l’usage qui en est fait est « Et vous n’avez pas honte », même topo en ce qui concerne ceux qui estime que voter suffit à se dédouaner de la responsabilité politique dans un monde en destruction massive accélérée.

Le texte, dont j’ai extrait un paragraphe ci-dessus contient d’autres délires de la même veine, nous (les marginaux assumés) nous disons parfois qu’il y a des claques qui se perdent, non par agressivité mais dans l’espoir qu’elles réveilleront quelques-uns de ces biens pensants du système de leur somnambulisme imbu de soi. Oui, merci, je sais qu’avec les somnambules, faut y aller en douceur.

Aujourd’hui des solutions se dessinent à l’horizon de l’espoir, elles ont ceci en commun qu’elles regroupent des personnes de tous horizons dans des activités qui ont ceci en commun qu’elles constituent par leur objectifs et réalisations concrets, une remise en question (explicite ou implicite) de la globalisation avec ce constat commun que ce sont les conséquences de cette globalisation  le problème qui doit être éliminé pour que les populations dans leur ensemble retrouvent le bien-être tant physique que moral et la concorde indispensable au bon voisinage, condition d’une bonne vie. De telles initiatives sont toujours d’avantage menacées de tomber dans l’illégalité. Le cas des semences ou celui des orties en France sont exemplaires de cette tendance qui s’impose aujourd’hui à travers des lois impératives « Ce qui est gratuit est interdit » en vertu du principe de concurrence devenu un diktat européen, un des principes fondateur de l’Union Européenne. Mais l’action politique ne se limite pas à la politique politicienne. Le politique en tant que « manière des gens s’organisent entre eux pour vivre ensemble » (H. Arendt) est une dimension inaliénable des initiatives évoquées plus haut. Préparer un repas populaire avec les récupérations de fin de marché est devenu un acte politique, ( et bientôt sans doute de désobéissance civile et de résistance) à part entière qui contrevient aux Lois du Marché Unique imposées par les Corporations. Or ces lois du Marché Unique, via l’UE, supplantent toujours d’avantage nos lois nationales, transformant de telles actions en délit.

Les agents d’insertions sont donc chargés de décourager chez l’usager de telles initiatives qui sont le plus souvent stigmatisées par une honteuse suspicion, ainsi ce jeune couple de marginaux qui se crève et se casse le dos pour lancer une petite entreprise de maraîchage de légumes bio, se voit régulièrement insulté par des agents qui les accusent de vouloir frauder en ne participant pas au parcours de courses à l’emploi… un exemple parmi des centaines d’autres, mais celui des jeunes ayant des projets d’agriculture respectueuse est particulièrement écœurant parce qu’il s’engagent dans un métier dans lequel il est évident que quand bien même ils réussissent, ce sera toujours au prix d’un travail bien plus prenant que n’importe quel emploi avec des rémunérations inférieures… Un tel choix est aussi un choix de conscience, d’intelligence collective de construction d’une société meilleure pour le plus grand nombre, un choix de belles personnes.

Les plus tenaces, ceux qui ont autour d’eux des réseaux de solidarité qui les aident à passer le cap de déstabilisation que constituent les interrogatoires, pressions, chantages, voir menaces de la police de l’intégration ont quelques chances de s’en tirer moralement. Mais plus nombreux sont ceux qui sombrent, une fois déstabilisés par les conditions ambiantes, atteints de troubles mentaux qui créent des tensions psychiques insupportables, entre leur perception concrète d’une réalité qui n’a d’issue que dans la recréation d’alternatives, certains s’ils sont bourrés de talents à apporter dans l de tels projets n’ont pas la capacité d’affronter le combat contre la globalisation qu’elles impliquent.

Pour échapper aux tensions de la schizophrénie systémique, l’obligation de chercher avec une bonne volonté manifeste une chose dont on sait de part et d’autre qu’elle n’existe pas, un sadisme systémique, des personnes, qui souffrent au départ d’un climat social pathogène et mortifère, se réfugient alors dans une maladie, inventée au départ, qui se somatise et souvent se cristallise sous l’effet de médicaments qui court-circuite la colère, la volonté de se battre pour créer ses propres issues ou se joindre à une lutte collective. Heureusement le nombre de personnes qui ont une conscience très claire de ce que le refus du système est une condition sine qua non de bonne santé mentale ne cesse de croître.

Que ce soit les agents d’insertions, les politiciens complices ou les médecins complices, je partage le point de vue d’Isabelle Stengers dans un texte que je vous recommande ("Cultiver une déloyauté envers ceux qui nous gouvernent". Entretien avec Isabelle Stengers - Le blog de Anne Wolff   )

(…)nous connaissons déjà la triste rengaine qui tiendra lieu de chant sur les lèvres de ceux qui survivront dans un monde de honte, de fratricide et d’automutilation. Ce sera « il faut bien, nous n’avons pas le choix ». Il ne faut pas être « tenant » des logiques néo-libérales pour avoir cette rengaine aux lèvres. Cette logique nous tient, elle nous rend « autres » à nous-mêmes. Elle traduit une impuissance qui est ce que cette logique ne cesse de fabriquer, ce que j’appelle les « alternatives infernales ».

(…)il importe d’abord de ne pas les  [le montages des logiques néolibérales] respecter, d’écouter ceux qui nous demandent de les respecter comme on pouvait écouter les collaborateurs pendant la guerre. Ne pas se laisser mobiliser, soutenir les déserteurs à cette mobilisation, cultiver une déloyauté déterminée envers ceux qui nous gouvernent et envers leurs raisons et apprendre à tisser des solidarités, des coopérations entre ceux qui résistent, ce n’est évidemment pas « la solution », mais c’est ce qui est possible dès aujourd’hui – c’est aussi une manière de contrer le désespoir et le cynisme, le « chacun pour soi » et le « tous pourris » qui est en train de gagner très dangereusement du terrain.  

Ces quelques phrases d’I.S. sont un meilleur remède contre la tentation de se vivre malade - alors qu’ on est seulement découragés ou stressé par la pression sociale normative -  que n’importe lequel des médicaments que vous imposeront les agents d’insertion , politiciens et médecins de la Collaboration avec le système. Les porteurs des initiatives évoquées sont les réalisateurs de cette possibilité de se retrouver actifs à construire un monde à échelle humaine. Et tous, à contre courant du système pathogène et mortifère font œuvre de Salubrité Publique.

Merci à eux

Anne Wolff

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12 décembre 2013 4 12 /12 /décembre /2013 14:42

 

Envie de m’exprimer en ce jour de soleil froid. ANTITINA, c’était ma réponse à cette aberration d’une prétendue lutte contre la pauvreté, comme s’il existait en ce monde une sorte d’entité maligne Pauvreté qui nous voulait du mal.

On ne lutte pas contre un état de fait mais bien contre ceux qui le produisent, non des entités mais des êtres concrets (les auto-exclus du genre humain) qui agissent de manière délibérée pour causer la pauvreté du plus grand nombre afin d’accumuler eux un maximum de possession et toujours plus de pouvoir de les accumuler et de les augmenter.

A ce stade là d’égarement il serait tout aussi utile de fabriquer des effigies de Pauvreté et d’inviter « les pauvres » à venir les mettre en pièce, cela au moins cela défoule, une saine émotion qui fait du bien, en relâchant le stress et les tensions.

Soyez deux minutes – non pas sérieux…le sérieux on l’emm… tout autant que cette austérité qui leur appartient, pas sérieux mais éveillés, attentifs, responsables aussi, utilisez les jolis petits neurones que la nature (pas Monsanto) a produit à cet effet et sortons pour un moment de leur patrons patrologiques.  

Les moulins à vent de Don Quichottes étaient des cibles bien plus concrets que cette pauvreté diffuse qui semble ne sortir de nulle part comme une sorte de fatalité que les incantations ad-hoc pourrait éradiquer, écarter à jamais.

Exemple de prière à usage des masses appauvries, celle que nous concoctent tant les apôtres égarés, que les sinécurés repus des Pourfendeurs de Pauvretés : « Notre Maître-Patron qui présidez l’Olympe des Profiteurs Patentés, donnez-nous au quotidien notre Etat-Providence, et nous serons vos Employés reconnaissants, fréquentant vos Temples du SuperMarché Unique, nous rendrons un culte quotidien à vos icônes Ecrans, qui chaque jour nous font partager la vie des Saintes Vedettes, et si nos gosses bruyants perturbent le spectacle, nous serons de bons parents et nous les ferons taire, même s’il nous faut pour cela les bâillonner d’un hamburger ! Si, si. Et si cela ne suffit pas Big Pharma saura y faire, grâce à Sainte Sécurité Sociale nous aurons gratuitement (il faut bien que les impôts servent à quelque chose d'utile) plus de Rilatine qu’il n’en faut pour en finir avec cette insulte au Système : des enfants plein de Vie, que les carcans énervent. En Bons Employés Méritant nous transmettrons à nos enfants la Sainte Soumission nécessaire au bon fonctionnement de votre système, nous leur donnerons des jolis prénoms machiniques, Rouage, Ecrou, Visse, parmi les plus jolis Puce est très apprécié, Cyborg aussi n’est pas mal. Je laisse à votre imagination le soin de trouver la nomenclature de demain, celles qui nommera de petits êtres voués à devenir les rouages d’une machine conçue par d’autres, machine perpétuelle de leur Pouvoir, faut que ça rapporte…

Mais nous nous éloignons de notre sujet, Pauvreté serait donc comme la mauvaise fée des contes, la cause de nos maux. Faut grandir un peu les gens, devenir responsables de vous-même et du monde, de Notre Terre, qui est sous nos pieds et ne se cache pas dans l’Olympe des Réserves pour Ultra-Riches avec leur mercenaires qui en garde l’accès… les seuls pauvres qui y entrent ce sont les domestiques… mais comme disait l’un deux, un Sifrino (oligarques et assimilés) Vénézuélien, surveillons ces gens de près, le Ressentiment Social pourraient les rendre dangereux.Il aurait pu rajouter Vivement les robots domestiques que nous n’ayons plus affaire à cette misérable engeance qui s’obstinent à penser, juger, discriminer, malgré toutes les mesures prises pour les en empêcher, capables de se rebeller.

Ce n’est pas à la pauvreté qu’il faut s’attaquer, mais à ceux qui la causent – oulah, incitation au terrorisme ? Non, le terrorisme est aveugle. Le terrorisme est ce qu'ils nous concoctent  au nom de la Sécurité, une instabilité qui plonge tous et chacun dans la peur  permanente en augmentant les risques de faire les frais d'un violence arbitraire quelle qu'en soit la source, police ou criminels. J

e parle de cibles concrètes et identifiables et je ne prône pas la violence mais simplement l’abandon de leurs Temples de Consommation et des modes de vie préformatés qu’ils nous imposent… Faisons nôtre le Libre Echange, un libre échange qui parle de partage, de gratuité, de juste prix. Vous n’avez pas remarqué, plus ils installent le Libre Echange de leur Marché Unique dominé par les Corporations Monopolistiques plus sont taxés, contrôlés interdits nos marchés libres…  plus ils ont le monopole sur l’emploi devenu seul moyen de travailler, plus ils réduisent la rémunération et les droits du travail alors que le Capital lui se sert sans limite par ce tour de passe-passe bien connu qui fait qualifier de compétitivité annihilée par les partage du Marché qu’ils règlent entre eux sans se faire concurrence, la recherche d’une rentabilité accrue, pour quelques-uns au détriment de tous les autres, à qui ils imposent aussi le stress d’une rivalité permanente, concurrence entre les petits sur un marché de l’emploi toujours plus restreint, toujours plus exigeant où il est toujours plus question d’écraser l’autre, de grimper sur sa tête pour franchir les degrés d’une hiérarchie sociale où la mobilité est en perte d’espace, en perte de vitesse.
Voilà ce que cache "compétitivité", cette autre mauvaise fée de notre triste conte,o, une recherche de croissance permanente de la rentabilité qui n'est certainement ni sage, ni raisonnable, un mauvais délire obsessionnel en quelque sorte

Si je vous appelle à prendre pour cible les Causeurs de Pauvreté, je ne veux pas dire par là que vous devez prendre votre fusil pour leur flanquer une balle dans la tête, prenez les pour cible de votre discernement. Réfléchissez, cherchez, identifiez les causes plutôt que de perdre votre énergie, votre temps à combattre Pauvreté une entité fictive. Plutôt que de perdre votre temps à coller des emplâtres sur les jambes de bois d’agonisants… Vous avez tant tardé à le faire que nous voici tous embarqué sur la même galère ! La seule manière d’en finir avec la destruction du monde et de ses habitants est de ne plus nourrir la bête. Mais le mouvement s’accélère qui par appropriation du territoire, lois et réglementations restreignent toujours plus drastiquement le droit et la possibilité de construire une autre économie, de faire exister d'autre manière d'habiter la planète.

TINA (there is no alternative) est la mère de la Globalisation Corporatiste et Marchande. ANTITINA nous sommes, ANTITINA nous resterons, bien plus qu’hier et bien moins que demain, tout simplement contre leur Haine globale qui les conduit à détruire ce qu’il ne peuvent dominer, une histoire de pervers qui sont c'est le moins qu'on puisse dire, absolument dépourvu du moindre sens commun et pour qui tout Bien Commun est une insulte  au Dieu Profit qu'il faut éradiquer.TINA est un cri de HAINE, une forme de néfaste folie.

Agissons par amour de la VIE, par AMOUR, avec JOIE. ALEGRIA, le début de la fin de toutes les misères, de leur pauvreté dont la racine principale est la soumission sans combattre à l’impératif moral d’AUSTERITE, qui sans aucun fondement matériel est un libre choix de la conscience.

ALTERNATIVES PARTOUT


Anne W.

 

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12 décembre 2013 4 12 /12 /décembre /2013 12:41

 

 

En guise d’humeur du jour la réponse que j’ai faite aujourd’hui à quelques apôtres et sinécurés) de la lutte contre la pauvreté en Belgique qui en appellent aux

« ouvriers, employés, indépendants, agriculteurs, fonctionnaires, enseignants, travailleurs sans emploi, chômeurs, personnes en nécessité d’avoir recours au système solidaire à travers le RIS/allocations d’invalidité, pensionnés, syndiqués, réseautés, , fédérés, … »

 

Nous sommes les ANTI-TINA. Pas de place pour nous dans ce monde là et ses catégories… humains ni plus, … ni moins, de telles définitions qui cloisonnent, nous réduisent, nous abstraient, nous les refusons, nous nous définissons à travers un projet de monde qui nous unis, où nous n’aurons plus jamais à être définis en des termes qui nous réduisent, nous formatent et font abstractions de nos réalités, bien plus vastes que ces définitions-prisons


Anti-Tina, marginaux, nous n’avons pas notre place dans vos catégories, vos rêves policés sont trop petits pour nous… et pourtant ceux qui vous briment sont ces mêmes effaceurs de marge qui réduisent toujours plus à néant nos espaces de liberté.

 

Nous sommes les anti-tina, ceux qui continuent de porter l’alternative. Autrefois on nous appelait, les marginaux. Depuis qu’ils ont effacé les marges, nous n’avons plus de lieux où habiter la terre, plus d’ancrage, plus de terroir, plus de ce pays planétaire où nous retrouver dans les étapes du grand voyage, la vie et ses mystères. Qu’importe, chacun de nous est fort d’une identité singulière.

De zone autonome éphémères en zones autonomes à défendre nous semons à tous vents les graines d’espoir, les graines de rêve, les graines de la diversité, celles d’un autre monde possible,  que nous continuons d’inventer et de faire exister de zones autonomes éphémères, - un coin de trottoir où nous joignons nos histoires le temps d’un petit foyer de chaleur humaine partagée, un camp nomade que les toiles de nos légères demeures transforment en palais de fête, le temps d’un rituel, et nos musiques éclaboussent le vieux monde de sentiments enfouis dans les puits du Profit.  

 En zone autonomes à défendre - toutes celles qui construisent en parallèle, envers et contre tout et tous, une autre économie, une écosophie sans doute, champ de labeur, champ de bonheur que nous cultivons avec amour dans le respect de notre grande inventeuse, cette créatrice intelligente, la Vie, notre mère à tous, humain, brin d’herbe, caillou et le vers de terre, si utile et toute ces beautés aujourd’hui  menacées, managées au marketing de l’absolutisme marchant, le miracle d’une fleur, d’un papillon, ce n’est pas monnayable.

Pour les fous de Profit, et leurs valeurs morbides et mortifères, cela n’a pas de sens, et doit donc disparaître, comme on tuait aux temps anciens, les chimères pour conserver l’ordre « divin », ce qui ne leur rapporte pas la rançon qu’exige leur pouvoir est condamné par eux à disparaître de leur Ordre Marchand. Regardez autour de vous, l’Homme n’a rien inventé, il détruit au contraire, comme un chancre, un cancer, un gangrène cette création vieille de temps immémoriaux, durée inconcevable pour un esprit humain.

Nous sommes les ANTI-TINA, les marginaux, les fous de gratuité fertile, les irréductibles, les rhizomes de nos chemins de traverses résistent à toute intégration< ; Les autres – les normaux – voudraient pouvoir nous regarder de haut, mais nous fixons la règle, dans notre monde les échelles sociales n’ont pas cours, quiconque s’élève au-dessus des pâquerettes a perdu ses racines, nous ne sommes pas du même monde et les regards mauvais de ceux qui, faute de pouvoir grimper leur mythique échelle, aimeraient nous mettre plus bas que terre s’ils nous affligent c’est qu’il est triste de voir des êtres se perdre dans l’illusion de malheur qu’inventent les hiérarchies et d’en métaboliser des humeurs néfastes pour ceux qui les éprouvent comme un venin qui les ronge..

ANTI-TINA, nous n’avons pas notre place parmi ceux qui réclament les prisons de l’emploi et des maîtres qui décident, nous sommes les décideurs, collectifs, d’un avenir commun, habitants de la Terre, nous rêvons comme rêvent les lakotas, un rêve contingent, une écoute de l’existant, des rêves réalistes, qui sont autant de modèles pour modeler la terre, Notre Terre, à l’image évolutive… de la Vie.

Anne

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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 16:23

 


 

« Mais, me disent certains, pourquoi le Honduras ? » Oui, pourquoi ce petit pays dont l’histoire depuis les débuts de la colonisation ne cesse de rebondir de tragédie en tragédie, toujours en pire. Pour des raisons personnelles, d’une part, qui ont à voir avec mon respect pour les résistants indigènes, garifuna et autres combattants honduriens pour un monde communal, pour un projet paysan, à échelle humaine, et qui portent ce projet avec une détermination, une intelligence, un courage et surtout une grande générosité que les épreuves, dont font partie la terreur, les tortures, les meurtres sélectifs ou non, confirmant cette belle assertion du mouvement zapatiste : « Il faut beaucoup d’amour pour faire une révolution », ne parviennent pas à briser.

« Ami, si tu tombes un ami sort de l´ombre à ta place. »

Les raisons personnelles ne sont qu’une petite partie de l’explication, le Honduras est au cœur de la lutte contre le pouvoir des corporations transnationales, le principal laboratoire actuel de la dictature transnationale sous couverture de démocratie, sous sa forme la plus avancée. C’est à la continuation de cela que s’oppose le Front national de Résistance Populaire et sa branche électorale LIBRE.

Actuellement nul gouvernement au monde ne propose un projet paysan. Hugo Chavez a certainement été celui qui avait poussé le plus loin un programme de souveraineté alimentaire fondé dans l’agriculture paysanne et l’aide au petit artisanat, dans un pays libre d’OGM et où les gardiens des semences facilitent la reproduction et la mise en circulation des semences locales, toutes formes de royalties étant interdites.

Nous devons donc évaluer les pays, les gouvernements, les régimes en termes d’espaces de liberté plus ou moins grands, pour les mouvements populaires, paysans et autres, leur ouvrant – où non – les possibilité de s’organiser d’une manière qui permettent de renforcer la participation des habitants aux décisions qui les concerne. A ce stade, nous parlerons de démocratie participative.

 Pas cette fiction de participation organisée par l’Europe, par laquelle des paysans considérés comme ignares sont censé applaudir la « chance » qui leur est offerte de devenir des maillons de la chaîne de production d’Unilever, (  Les gouvernements européens dans les mains des corporations)tout en assurant à cette corporation une couche de verni écologique. Pas la participation européenne, qui choisi quelques représentants mi cooptés, mi auto-proclamés, des pauvres, leur fait visiter l’Europe en goûtant du confort des hôtel 5 étoiles de Malaga et autres haut lieu touristique, pendant que les habitants du pays s’en prennent plein la gueule d’austérité aggravée mais eux le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on ne les consulte pas ("Loi de sécurité espagnole" ou "le franquisme est de retour".  Espagne :: Le maire de Marinaleda sous les verrous Dormir dans la rue à Madrid entraînera 750 euros d’amende), après nos « consultants » pauvres d’Europe  vont ratifier des mesures auxquels ils n’entravent que dalle, vu qu’ils ne sont déjà pas capables de donner une simple définition de la participation, et qui ne savent donc pas ce qu’ils font ! Si, si c’est authentique, pur label Europe des Corporations. Je donne les exemples que je connais, Chacun en connaît certainement d’autres de la même veine, des histoires de pouvoir confisqué avec quelques récupérés aux ordres qui donnent un verni de consultation à des mesures de privation de bien-être qui affectent tous les autres. Il faut en finir avec ce genre de lamentable comédie.   

Or existe aujourd’hui un mouvement mondial, qui propose un projet de monde, différent, ce mouvement est né du mouvement paysan international mais l’ampleur de ses analyses et de ses propositions ont fait de ce projet de monde une proposition faite à chaque habitant de la Terre de devenir co-auteur de son destin, celle d’une manière raisonnable d’habiter la planète, en bons voisins. La mondialisation anti-globale de ce mouvement en fait aussi l’ambassadeur de relations de paix et de respect entre tous les peuples de la terre, entre tous les habitants !

Une fois sorti du cocon mental de la propagande que nous ont concocté les Corporations Mondiales, afin de pouvoir conquérir les biens et le pouvoir sans rencontrer trop de résistance, nous prenons conscience de ce pouvoir, non pas comme une fatalité qui ne souffre d’autre réponse que notre impuissance, notre soumission sans contestation, mais bien comme un projet issus de cerveaux humains (ou assimilés) qu’il est possible de combattre, mais seulement collectivement. En Europe, chaque jour les espaces de liberté se rétrécissent comme peau de chagrin, depuis l’accès les restriction de l’accès à la terre à celle de la propriété de son logement, jusqu’à la criminalisation accrue des dissidences, sans parler du sommeil des consciences, ou des effets délétères des matrices d’opinions véhiculée par la propagande organisées qui manipulant des inconscients collectifs à grande échelle, détourne colère et frustration vers les boucs-émissaires désignés à cet effet, ce qui rend chaque jour toute forme de résistance plus compliquée, plus risquée, mais aussi plus « gratifiante » quand on arrive à l’inventer, à la faire exister

Il y a beaucoup de choses à dire à ce sujet, mais une première chose serait de suivre les conseils d’anciens, qui en ont vu d’autres, comme ces survivants des dictatures d’Amérique Latine qui nous déconseillent de suivre les conseils de Mao en confondant les Corporations avec des Tigres de Papier.  Ce ne sont pas des Tigres de Papier, mais biens des « hommes mauvais » qui ont accumulé une somme de pouvoir et de moyens, et s’attribuent droits de vie et de mort sur les habitants de la Terre, à une échelle inouïe, inimaginable (sauf dans certains bouquins de SF que nous lisions alors, incrédules mais qui rétrospectivement nous parlent un langage bien plus concret et réaliste !), il y a seulement quelques décennies et à peine concevable aujourd’hui. Je l’ai déjà exprimé de cette manière : « Emotionnellement c’est irrecevable – un tel niveau de malfaisance- mais les enchaînements irréfutables mis en lumière par d’innombrables chercheurs nous le disent, être rationnel à présent revient à accepter l’inacceptable, un monde que le projet de quelques-uns plonge entièrement dans la misère, la guerre, la souffrance, la maladie, la soif, la faim, des phénomènes qui se constatent à l’œil nu dans la dégradation globale de nos paysages, dans l’état de misère visible de nos voisins. Non pas une malchance aléatoire en un lieu donné, mais bien l’arbitraire destruction conséquence d’un projet mis en œuvre par la volonté conjuguées des puissants et de ceux qui les servent, à échelle planétaire : un problème global.

Autrement dit : le renforcement des interactions longues distances mise en œuvre par le dit « Temps Réel » (je me retiens d’être vulgaire, comme l’est ce Temps inventé de toutes pièces) nous rend toujours plus interdépendants de n’importe quel phénomène se produisant en n’importe quel lieu de la planète. Une fabrique de vêtements esclavagiste qui s’écroule au bout du monde faisant des centaines de morts, c’est autant de vêtements à « bas prix » que nous ne trouverons pas au supermarché pour habiller nos ripailles de fin d’années. Parce que le problème aussi est là, à quoi bon s’indigner si nous continuons à cautionner par notre dépendance consumériste les modes de production mis en œuvre par les corporations et si nous continuons de nourrir leur puissance en consommant leurs produits ? Le monde des corporations est aussi celui d’une machine à fabriquer, pour besoins de ses guerres des terroristes dont la sadique cruauté,   fait aujourd’hui très peur à l’idée qu’ils pourraient revenir au pays, USA, France, Belgique appliquées les méthodes de meurtres expérimentée, par exemple, sur la population syrienne. Ne vous en faites pas pour eux, les maîtres des corporations qui vivent dans des citadelles défendues par des armées privées, ne sont pas eux menacés par ce retour de flamme. Nous, oui.

Les mouvements de remises en cause d’un tel modèle à dépendance consumériste – une addiction qui nous rend prisonniers de nos exploiteurs et complice de leur destruction de notre monde - foisonnent en Amérique Latine. Au Venezuela par exemple, au-delà du nécessaire nettoyage du mouvement chaviste bolivarien, de ceux qui ne l’ont infiltré que par intérêt, une critique active se fait entendre face aux actuelles réformes économiques du gouvernement, c’est une critique intérieure au mouvement qui pose la question « Le socialisme du 21ème siècle est-ce vraiment ce modèle calqué sur les modes de production-consommation capitaliste avec une autre redistribution, plus « égalitaire  ? N’avons-nous à proposer pas d’autres valeurs, d’autres richesses que les illusions du capitalisme ? » Cette question on la retrouve chez beaucoup de militants non opposants dans tous les pays progressistes de la région. Elle est formulée par le mouvement indigène-paysan dans son ensemble, et crée parfois des confrontations entre différentes composantes populaires, comme par exemple les contradictions qui se font jour en Colombie entre les propositions de réforme agraire de la Minga indigène-paysanne et celle que les FARC négocient - tant bien que mal - à la Havane avec le gouvernement.

Au Honduras, Xiomara Castro, était la candidate présidentielle soutenue par la Via Campesina, parce que la seule à prendre en compte les questions paysannes, et a pouvoir donner comme argument, la reprise dans la continuité d’une redistribution des Terres entamée sous le gouvernement de Manuel Zelaya et avortée par le coup d’état. Ce programme de redistribution régionale de terres se fonde dans la notion de « bien mal acquis », ceux qui ont été volés aux populations originaires, aux prix d’un génocide qui n’a cessé de se poursuivre et s’intensifie à nouveau, grâce à l’instrumentalisation des forces de répression dans certains pays, mais qui sont aussi l’œuvre des armées d’occupation US ou des armées privées et autres sicaires qui agissent directement pour le compte des transnationales ou de leur suppôt des oligarchies locales. Les processus d’accaparements se sont à présent étendus et touchent toute la petite paysannerie qui peut du jour au lendemain se voir expulser pour faire place à un mégaprojet, cité modèle, barrage, plantation de palmier à huile… qui comme l’immense majorité des projets du genre font de grandes promesses – pour plus tard - jamais tenues qui ont pour condition des sacrifices, au présent.

Comme le dit Stella Calloni, nous devons dans nos objectifs stratégiques considérer le « moment de l’histoire ». Le régime Obama, peu après son entrée en fonction, en Juin 2009, en effectuant au Honduras le coup d’état militaire préparé par ses prédécesseur, au même moment qu’il installait de nouvelles bases militaires, en autre en Colombie aux frontières avec le Venezuela et l’équateur, le premier régime Obama a clairement démontré dès sa mise en place sa continuité avec le régime précédent. Depuis la tentative de recolonisation de l’Amérique Latine ne cesse de s’intensifier dans une guerre globale assassine et polymorphe.

Si nous retraçons l’ensemble des fils qui se sont tissés pour permettre la confiscation des élections du 24 novembre 2013 au Honduras, depuis le retour symbolique – mais pas seulement - dans ce pays de l’ex-ambassadeur complice des Escadrons de la Mort, Negroponte en Juin 2008, si nous arrivons à identifier toutes les méthodes qui ont été utilisées pour que les élections du 24 novembre portent au pouvoir – apparent - l’oligarchie putschiste avec une fiction de légitimité, afin que ce soit « légalement et démocratiquement » qu’elle organise la cession du pays – déjà bien avancée – dont la propriété progressivement est transférée au pouvoir des transnationales, nous verrons l’ampleur des moyens dont les corporations disposent pour parvenir à leur fin – démocratiquement.

Mais cet appropriation du pays, la mise en place d’un régime de terreur et des conditions d’une forme d’apartheid, n’est pas le seul intérêt du Honduras, il est aussi un lieu stratégique pour la recolonisation militaire du continent, ainsi qu’il le fut au cours des années 80, en temps que base de la lutte anti-insurrectionnelle US. Un des « péchés » du gouvernement de Manuel Zelaya fut de vouloir mettre les yankees hors des bases militaires qu’ils possèdent dans le pays, et en particulier la plus grande d’Amérique Du Sud, Palmerola, encore qu’une rumeur circule  qui voudrait qu’en plus de nouvelles cessions de territoire en cours, le nouveau régime négocie l’installation d’une base encore plus grande sur ce qui n’est plus le Honduras, pays souverain, mais bien un territoire soumis à la dictature apatride des corporations.

Quand une banque s’est mise a racheter tout ce qu’elle pouvait de terres de la vallée ou je vivais et des vallées voisines, je me suis dit qu’il était normal qu’une aussi belle vallée suscite l’intérêt de ceux qui voulaient se faire du pognon avec le tourisme. Il m’aura fallu quelques années pour comprendre que ce n’était pas Ma vallée qui était visée mais qu’il s’agissait bien d’un accaparement global à échelle planétaire. C’est le grand défaut des mouvements de contestation européens, d’être repliés sur eux-mêmes, déconnectés les uns des autres, celui pour lequel nous aurions beaucoup à apprendre des mouvements latino qui de multiples manières et à travers diverses plateforme qui unissent des mouvements « du et par » les peuples, défendant les droits existants et en inventant de nouveaux pour protéger la diversité et la spécificité des différents groupe, lui permettre de s’épanouir.

Un exemple édifiant où la solidarité fait ses preuves : sans la présence des membres de la Via Campesina Internationale, à la Conférence sur l’agriculture paysanne de l’UE, personne sans doute n’aurait réalisé qu’un des invités agriculteur – mais pas paysan - d’honneur de l’UE était un terraniente argentin, accapareur de terre et éventuellement assassin des paysans qui refusent l’expulsion. Sans la présence des délégués de ce mouvement qui compte 200 millions d’adhérents et plus encore de sympathisants, jamais les paysans, les vrais n’aurait pu faire entendre la voix de ceux qui s’opposent à la récupération et la perversion de l’agriculture paysanne par Unilever, qui a proposé un projet que l’UE a fait sien.

Dans et hors cadre de l’année mondiale de l’agriculture paysanne, nous aurons au cours des temps à venir de multiples occasions de revenir sur ce thème, où je voulais en venir, en quoi le Honduras nous enseigne des choses importantes pour chacun d’entre nous, c’est que quand bien même un parti comme LIBRE n’est pas la panacée universelle, il est à un moment de l’histoire ce qui fait la différence pour des leaders et des activistes « communerxs » entre un monde dans lequel ce combat peut se mener, légalement, à la lumière du jour, avec l’écoute des mandataires, et le monde dans lequel l’état terroriste maintient le climat d’horreur qui réduit les habitant au stress permanent et par lequel des militants comme la meneuse de la COPINH Berta Caceres ont conscience que leur vie,  ne tient plus qu’à un fil, parce qu’elle est cible pour des sicaires qui agissent en toute impunité dans le pays où les meurtres de militants – paysans, ouvriers, journalistes, défenseurs des droits de l’hommes, avocats…- sont quotidiens et systématiquement impunis, faute la plupart du temps même d’une ébauche d’enquête.

Aussi imparfaits soient les gouvernements anti-impérialistes d’Amérique Latine, tous critiquables d’un point de vue communalistes, ils permettent néanmoins ces espaces où les mouvements des communes ont pu se constituer, s’expérimenter, se renforcer et créer l les structures qui permettent de soutenir les compagnon(e)s victimes de sévères répression dans d’autres pays. Permettre le développement libre et encouragé de ce mouvement au Honduras, éviter d’en refaire le lieu d’où partent les armées d’invasion de la région, cela aussi était des enjeux des élections du 24 novembre, des enjeux qui concernent tous ceux qui partout luttent pour changer le paradigme de notre manière d’habiter la planète et se rassemblent autour de ce pôle multipolaire mondial, le mouvement paysan international, qui regroupe déjà quelques centaines de millions de personnes issues de tous les continents, unies par un désir de respect, de générosité, de paix mondiale, grâce à un habiter raisonnable qui ne fera plus des humains des concurrents, , cette complémentarité active que nous sommes déjà nombreux à pratiquer qui fait de l’autre – non pas ce rival dont il faut se défier – mais un ami potentiel avec qui partager ces richesses inépuisables, de nos qualités, de nos compétences, de la chaleur humaine et de la sympathie. Ce n’est pas une utopie, c’est le rêve éveillé que certains font exister à petite échelle au quotidien.

Le cauchemar étasunien on en veut pas… les Propriétaires de Planète non plus.

Anne Wolff

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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 16:29

 

"Mon Chavez"

 

Lettre ouverte à tous ceux qui à droite comme à gauche se veulent propriétaires du "vrai Chavez"

 

Quand Chavez était vivant, j’ai vu fort peu de gens se soucier de lui, en France comme en Belgique, à gauche comme à droite, sinon pour le dénigrer.

Aujourd’hui tous ceux qui veulent se démarquer de l’impérialisme s’arrachent sa dépouille. C’est assez sordide. La question serait peut-être de se demander en quoi Chavez, comme beaucoup d’autres en Amérique Latine, sont en dehors ou au-delà de ces notions de gauche et de droite, à l’européenne, et pourquoi de plus en plus de personnes, impliquées dans la lutte pour la souveraineté locale et régionale de l’Amérique Latine, rejettent ces notions de droite et de gauche comme faisant également partie de cet héritage colonial qui fait obstacle à leur souveraineté, à leur autodétermination, à leur développement harmonieux et intègre, à leur reterritorialisation culturelle sur les valeurs propres enracinées dans un territoire distinct.

Peut-être la réponse à cette question ouvrirait-elle la porte vers des solutions intéressantes pour les petits européens, engoncés dans les cercles vicieux de conceptions obsolètes, que nous sommes. Pour ceux qui s’y tromperaient, je n’essaye pas de relayer les mouvements populaires d’Amérique Latine, leur avancées, et les dangers qui les atteignent ou les menacent - une guerre aux multiples aspects dans laquelle ils sont plongés, de fait – parce qu’il y a là de pauvres peuples martyrs pour lesquels les saigneurs d’occidents devraient faire jouer leur devoir d’ingérence humanitaire.

Au contraire, c’est  la richesse de ces mouvements que j’aimerais faire partager ici, cette richesse inépuisable de peuples solidaires qui ne cessent de réinventer une manière de bien-vivre que les sbires et sicaires de l’impérialisme ne cessent de chercher à détruire, et souvent, trop souvent y parviennent, sans épuiser pourtant ce mouvement. L’image me vient des luttes populaires d’Amérique Latine, comme une braise incandescente que le souffle de la répression ravive, étend et intensifie. Je me sens toute petite devant la somme de courage anonyme qui sur le contient Sud affronte au quotidien les armées des transnationales. Mon but est donc de rendre hommage à ces peuples qui sont aussi le dernier vrai barrage entre le totalitarisme absolu des corporations transnationales, le Marché Unique et nous. Et aussi de faire savoir que c’est une proposition de partage et de coopération, de solidarité des peuples entre eux, face à cet ennemi commun qui détruit tout sur son passage, qu’ils   font aux peuples du monde – et donc à nous, qui sommes bien moins riches qu’eux.

En ce qui concerne Hugo Chavez, quelques remarques, en précisant bien que je ne prétends pas énoncer ce qui aurait été La Vérité d’Un Vrai Chavez, l’Unique, le Bon, le Mien, excluant tous les autres. Simplement ce que j’ai entendu et reçu et retenu d’un humain pour qui j’avais un immense respect et l’affection d’une petite sœur pour un grand frère qui se débrouille plutôt bien dans la vie...

Je ne pense pas que le patriotisme de Chavez soit comparable aux nationalismes européens. D’abord vers l’extérieur, parce que le patriotisme bolivarien se fonde dans une notion de coopération entre les peuples pour laquelle la prospérité de la Patrie n’est pas le prétexte à se donner les moyens d’imposer sa domination à d’autres Nations pour conquérir encore plus de prospérité au détriment d’autres peuples. Chavez a agi de telle manière à partager la prospérité du Venezuela et pas seulement avec des pays et des peuples d’Amérique Latine, mais bien avec la main tendue vers tous les peuples du monde en quête de souveraineté, de droit à l’autodétermination de chacun, et de bien-vivre pour tous. Saviez-vous que le Venezuela livrait du mazout de chauffage à des étasuniens qui ne pouvaient se l’acheter ?

Je peux avoir du mal à comprendre humainement certaines de ses alliances internationales, par contre je les comprends très bien en tant qu’elles prennent place à un moment de l’histoire où le droit international conçu pour permettre une avancée vers un monde en paix est mis à mal par les fabricants de guerre, qui disposent des moyens de tous nous détruire en à peine plus du temps d’un clin d’œil. Un peu comme quand il y a le feu au village, les querelles les plus fortes pour un moment sont mises de côté et nul ne se demande s’il doit où non prendre le seau d’eau des mains de son pire ennemi. D’abord on éteint l’incendie et dans le cas de l’impérialisme actuel, il s’agit d’un incendie planétaire à multiples foyers. Chavez, comme beaucoup d’autres, avait pleinement conscience de mener un combat pour la survie de l’humanité alors que sa prochaine disparition est toujours plus probable.

Je pourrais aussi faire remarquer, puisque au-delà de l’alliance stratégique avec l’Iran, c’est aussi de la relation de sympathie qu’il entretenait avec Ahmadinejad dont il est question ici, que ceux qui aujourd’hui encensent Rohani en diabolisant Ahmanidejad, ont souvent pour argument, celui d’opposer le nouveau président lettré appartenant à l’élite à l’ancien en tant que prolétaire mal dégrossi… Entre gens du même monde, on peut s’entendre… Soit,… S’il y a bien du fanatisme dans cette histoire, c’est la haine aveugle de l’Iran qui voudrait faire de ce berceau de l’humanité l’anti-civilisation par excellence. Vive les Saoud ! Quand à Kadhafi, les témoignages sont là pour prouver que ceux qui l’ont martyrisé ont été à une époque ses meilleurs potes ou du moins l’ont-ils feint, ce qui pose quelques questions sur leur moralité. Ne parlons pas d’éthique, c’est une dimension politique qu’ils ignorent. C’est bien puant tout ça.  Bref si Chavez est critiquable en cela, ce dont je laisse chacun juge, il le sera toujours bien moins que nos faux-culs hypocrites et opportunistes de service, pour qui mentir aux peuples est une vertu. Chez Chavez, ni double jeu, ni double langage, les cartes étaient sur la table et pour ce qui est d’énoncer haut et clair les vérités qui dérangent, il ne s’est pas privé.

Ensuite à l’intérieur, ce qu’a fait Chavez de particulièrement remarquable, c’est de réaliser un multiculturalisme digne et syncrétique, celui du petit peuple réel qui rejette l’acculturation imposée par une oligarchie qui a ses racines plus à Miami qu’à Caracas et dont les dirigeants politiques se trouvent à Washington et non au Venezuela. L’acculturation yankee est construite sur des mythes qui impliquent une hiérarchie sociale d’une verticalité vertigineuse et la concurrence de chacun contre tous dans l’escalade des degrés de cette hiérarchie. Ce qu’à impulsé Chavez, c’est la chute de cette hiérarchisation en rendant aux valeurs populaires traditionnelles le droit de cité - non comme curiosités obsolètes pour touristes éco-bobos – mais bien comme valeurs fondamentales d’une politique qui a la commune comme cellule de base, La communalité n’est pas un communisme en ce sens qu’elle n’est pas une homogénéisation sous la dictature d’une fiction de prolétariat, mais bien un traditionalisme évolutif, un éloge pratique de la diversité et les moyens de son intégration harmonieuse et créative, enrichissante pour tous, ce n’est pas une position de repli mais d’ouverture.

Pour illustrer le traditionalisme évolutif, la question des semences : vouloir protéger les semences traditionnelles, conservatisme de valeurs ancestrales qui ont fait leur preuve, n’empêche pas de continuer à les améliorer au fil du temps, non dans des laboratoires de génétique, mais dans la pragmatique de l’adaptation locale et temporelle qui fait partie de processus naturels eux intemporels bien plus complexes et subtils qu’aucun de ceux jamais inventé par l’homme ! Le projet agraire de Chavez passait par les Gardiens des Semences.

Chavez était un géant parce qu’il était perché sur les épaules d’un peuple debout, un peuple auquel il avait tendu la main pour l’aider à se relever et mettre fin à l’oppression, à l’humiliation, au déni d’existence qu’il subissait de la part d’une oligarchie apatride.

C’est le grand problème de la théorie d’une « certaine » droite européenne que ce coup de force logique qui fait qu’au cours d’un raisonnement dont le point de départ est la stigmatisation de l’acculturation (yankee), elle en vient par un saut, une rupture, que rien ne justifie –coup de force - à la conclusion que le multiculturalisme est la cause de tous nos maux, et que le principal problème sont les musulmans et autres immigrés, dont il faut se débarrasser. Et c’est ce qui crée le fossé infranchissable entre Chavez et toutes les droites du monde entier : la république bolivarienne du Venezuela, telle que Chavez en donnait l’impulsion, est enracinée dans le multiculturalisme et la diversité prise comme un enrichissement mutuel, dont la conjugaison et le syncrétisme sont le Patrimoine Culturel du Venezuela Bolivarien.  Et d’Abya Yala, la Grande Patrie, le continent Sud, terre syncrétique par excellence pour des personnes originaires de tous les coins du monde. Le patrimoine historique commun étant cette histoire d’une lutte de libération qui n’a jamais cessé et dont le parcours est jalonné des héros qui ont pris la tête de ces luttes. C’est de ce patriotisme là dont il est question, de celui qui ne se laisse pas dicter une hiérarchie de valeurs par Hollywood, mais trouve ses sources dans les cultures traditionnelles des peuples, enracinées dans des histoires multimillénaires, et celle centenaire de la résistance au colonialisme et à l’exploitation, toute la différence entre les semences de maïs indigène et celles génétiquement modifiées imposées par Monsanto et cie. C’est aussi l’histoire métissée de peuples qui sont nés de la rencontre pluriethnique, la rencontre réussie entre différentes cultures, comme en témoigne cette solidarité entre indigènes, afro descendants et autres composantes du petit peuple, autant dans les luttes communes menées contre le néo colonisateur que dans les moments de fêtes partagées et dans la mise en œuvre d’un projet de monde commun où chacun à sa place sans avoir a abdiquer de ses singularités.  

Ceux qui font la critique de la gestion économique de Chavez le font toujours en termes de croissance et d’industrialisation sans jamais s’intéresser à tout ce que Chavez avait mis en œuvre pour développer la souveraineté alimentaire dans un pays libre d’OGM et de brevetage sur le vivant. Un projet à long terme dans un monde industriel à bout de ressources qui perpétuer son modèle, choisi d’y sacrifier la majeure partie de l’humanité. Ce tiers-monde sacrifiable sur l’autel du Profit englobe aujourd’hui aussi la Grèce, l’Espagne, le Portugal, et des couches toujours plus étendues des populations de France, Belgique,… Et demain ? J’ai encore en tête, l’air heureux de Chavez parcourant à cheval les rizières bolivariennes qui faisaient partie de son projet de souveraineté alimentaire. C’est certainement ce qui fait une différence, j’espère pas inconciliable, entre Chavez, el Indio, président paysan et Maduro, citadin président « ouvrier ». Je ne sais pas, j’ai des doutes, mais c’est une autre histoire… Chavez avait un projet économique à long terme, de souveraineté alimentaire et de distribution équitable des richesses, alors que les politiques néo-libérales et celles assimilées de nos gouvernements sont toujours orientées vers un profit rapide pour quelques-uns, quitte à jeter un maximum de gens dans la plus noir des misères, quitte à les envoyer à la mort, quitte à les tuer. Il y a là une incohérence de la critique époustouflante, ceux qui critiquent les autres mandataires socialistes d’Amérique Latine leur reprochant de ne pas rompre avec ce modèle industriel alors que les mêmes reprochaient à Chavez d’avoir ouvert les chemins qui permettraient de le faire en ayant souci des besoins fondamentaux de tous avant celui du superflu pour quelques-uns.

Chavez a donc mené un grand combat contre l’acculturation yankee, à travers ce combat il a réalisé l’union d’un peuple bigarré, métissé, aux origines variées, l’unité multiculturelle d’une diversité, un syncrétisme heureux dans lequel ces apports multiples sont considérés chacun comme une des sources de la richesse culturelle du pays. Président-paysan, populaire (du peuple et aimant le peuple qui le lui rendait bien) qui n’a retrouvé, à regret, sa casquette de « commandante » que sous la pression belliqueuse de l’Empire, alors qu’il renversait Zelaya au Honduras, installait ses bases colombiennes à la frontière avec le Venezuela. Le plus grand reproche que je pourrais faire à Chavez, c’est qu’alors que tout démontrait sa volonté de reconquête et de domination de « l’arrière-cour » US, il a bien trop longtemps accordé le bénéfice du doute à Obama, sous-estimant le rôle belliqueux que ce dernier jouerait dans le monde en général et en Amérique latine en particulier. Une grave erreur d’appréciation que le Venezuela et l’Amérique Latine paye très cher.

Ce qu’il n’a pu mener à terme, c’est la réalisation de cet état communal qui était et reste le but principal de son projet, parce que la communalité est le seul modèle propice à l’unité harmonieuse d’une diversité qui conjugue souveraineté d’une patrie comme foyer commun de peuples divers, et autodétermination pour chacun. La communalité qui ne semble aujourd’hui inscrite que comme épiphénomène dans les programmes des gouvernements de la région, est vivante active et parfois florissante dans les mouvements populaires de toute la région. Elle a beau faire l’objet de la plus impitoyable des répressions, Si bien des projets de « comuneros » et « comuneras » finissent dans le sang, chaque fleur de communalité qui parvient à son épanouissement produit de nouvelles graines qui cherchent de nouveaux terreaux dans lesquels germer et croître. C’est à la fois magnifique de voir ce foisonnement de la vie qui cherchent de nouveaux chemins pour se perpétuer et terriblement douloureux de voir la violence sadique par laquelle il est réprimé.

 

Et mes critiques à Chavez. La première je l’ai dit est cette candeur dont il a fait preuve en ce qui concerne Obama et son régime. Une autre critique ne peut lui être faite comme un reproche, c’est d’avoir mené son projet comme « s’il avait tout le temps », ne pas brusquer les choses, mener des avancées sur des fronts différents, dans le respect des procédures démocratiques alors qu’il n’avait pas le temps. Il l’ignorait. Y avait-il un autre chemin ? Qui donc aurait pensé que Chavez débordant de santé et d’énergie serait en peu de temps abattu par une fatale maladie ? Quand au manque de réel successeur, je n’en sais pas assez, je suis certaine d’une seule chose, c’est que le véritable succès aurait été de laisser non pas une personne pour prendre la relève mais une ample équipe soudée par une longue expérience commune, une équipe issue du et implantée dans le peuple en tant que partie. Ce n’est manifestement pas le cas. Mais d’expérience je sais à quel point la constitution de telles équipes même pour réaliser des projets bien plus modeste dépend aussi d’un hasard qui réunit les bonnes personnes, au bon endroit, au bon moment.

Pour connaître mieux son projet initial et les raisons de son engagement, je vous renvois  à ce texte Interview d'hugo chavez au chili en 1994  qui démontre que d’une part, il souhaitait prendre le temps d’abord de construire des bases solides avant même de se présenter au présidentielles.

Et qu’initialement son projet incluait également une bourgeoisie et un même d’un capitalisme local souverainistes. C’est la même découverte tragique que firent Castro à Cuba – qui n’était pas non plus communiste au départ – ou Zelaya au Honduras, un libéral qui a glissé du centre droit vers la gauche sous la pression de Washington, au Honduras et Allende au Chili l’a payer de sa vie. Aucun projet impliquant une distribution équitable de la richesse ne peut se développer sans se heurter à des oligarchies locales et transnationales qui mettront tout les moyens de guerre à leur disposition en œuvre, pour l’étouffer dans l’œuf, pour le détruire. Une leçon dont beaucoup ici devraient prendre de la graine !

Et donc aucun projet en rupture avec le projet néo-libéral, ne peut être envisagé et analysé sans tenir compte de cet état de guerre permanente, le coup d’état permanent comme on l’appelle au Venezuela qui le freine, le contraint et parfois le détourne de son sens. C’est pourquoi je tire mon chapeau à Fidel Castro et au peuple cubain, parce qu’une petite île ne résiste pas à la pression d’un immense empire sans que le peuple dans son ensemble y mette du sien. Si le peuple cubain n’avait pas aussi incarné la révolution, il y a longtemps qu’elle serait balayée.

La troisième critique - la deuxième concernait une certaine naïveté vis-à-vis d’une partie de l’oligarchie locale et de la tolérance de Washington envers des formes de gouvernements constituant une alternative au projet de gouvernance mondiale centralisée et chapeautée d’une certaine oligarchie transnationale – est celle de cette naïveté appliquée au mouvement bolivarien lui-même.

Et là nous sommes face à un problème universel qui fait partie intrinsèque d’une certaine nature humaine : comment construire un mouvement politique qui lorsqu’il aurait du succès ne se transformerait pas aussi en repère d’une bande d’opportunistes, profiteurs, parasites et à terme charognards d’un mouvement qu’ils auront perverti ou détruit ? Chavez manifestement n’avait pas trouvé la réponse à cette question, mais personne d’autre – que je sache – avant lui ne l’a fait, elle reste donc posée. Il y a une ébauche de réponse dans les types d’associations multiples qui tissent une toile toujours plus dense entre les différents mouvements de lutte politique du continent Sud - et au-delà. Communalité polymorphe, un rhizome à travers lequel un pouvoir toujours redistribué circule et quand il s’accumule en un point, c’est pour être utilisé et dissipé dans une création commune.

 

Bref si je résume mon point de vue : Chavez était un patriote internationaliste, qui réalisait dans son pays un projet à long terme, de bien-vivre et donnant priorité à la satisfaction des besoins essentiels de chacun, projet communaliste, fondé dans la multiculturalité – une richesse - existante (modèle horizontal, d’intégration, de partage, de complémentarité, coopération et non concurrence) et rejetait l’acculturation, mode de la domination culturelle de l’Empire du Nord (modèle verticale, élitiste, d’exclusion, de domination et d’apartheid aux non-valeurs apatrides), alors que vers l’extérieur sa démarche a été de contribuer à l’union de tous ceux qui rejettent la domination impérialiste, sans pratiquer l’ingérence interne dans les affaires des autres mais en répondant à leurs appels à la solidarité. Il n’était pas un accident de l’histoire, mais bien la meilleure incarnation en un lieu et à un moment précis d’une conscience populaire qui l’a précédé et qui lui survit. Un paysan qui savait que ce qui se construit en hâte ne tient pas la durée. Il a été le catalyseur de processus qui existaient à l’état latent, et qui se poursuivront sans lui, en prenant plus de temps, l’accouchement sera plus douloureux, avec plus de victimes de cette guerre inique qui est menée partout sur la planète à tous ceux qui s’écartent ou s’opposent au modèle imposé par les Corporation Transnationale des Fabricants de Haine. Chavez était aussi un mur de contention qui protégeait les peuples de la Grande Patrie et d’autres de ce débordement de haine et il l’a payé de sa vie.

Pour cela, malgré cela, Chavez reste irremplaçable et toujours il manquera à tous ceux pour qui il aura été un phare, brillant au Cap d’Espérance de l’horizon de notre destin commun d’habitants de la Terre, comuneros et comuneras d'un autre monde en gestation.

 

Anne Wolff

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 10:24

 

Quand j’étais ado, j’ai appris que je faisais l’objet d’une surveillance spéciale de la part de la sûreté de l’état de mon pays et de nos voisins français. Comme j’ai appartenu depuis à deux organisations dont les membres font l’objet d’une surveillance continue, et que j’ai repéré quelques-unes des grandes oreilles qui de temps à autres viennent aux nouvelles, quand je surgis d’un de mes ermitages par exemple, j’ai appris à vivre avec ce genre d’inconvénient qui me faisait plutôt rigoler.

Je ne vole pas dans les magasins mais j’aime beaucoup y balader les surveillants que mes allures marginales égarent, je fais ma petite étude de marché, viens, repars, hésite, ce qui donne aux vrais voleurs qui ont toute ma sympathie l’occasion de travailler à l’aise. Voilà qui leur apprendra à juger sur les apparences. Je partais du même genre de point de vue pour cette surveillance qui me semblait des plus ridicules, je ne suis certainement pas une terroriste, jamais je ne donnerai ma caution à quelque forme de terreur ou de violence aveugle que ce soit.

Mais il me semble qu’à présent la donne a changé. N’aspirant qu’à une vie simple qui se déroulerait autant que possible dans les circuits amicaux de créativité et d’économie parallèle, je trouvais plutôt débile de la part de la « sûreté » de s’occuper de moi avec une telle obstination, mais si cela pouvait les distraire et qu’ils avaient le goût de partager les piments de mon existence, soit…

Si je n’ai pas changé, par contre les règles du jeu, elles, l’ont fait… j’envisage par exemple de me recycler dans la fabrication de manteaux un peu spéciaux, dont, à la plus grande mode des anciens vendeurs d’images pornos –d’avant Internet – l’intérieur serait garni d’une multiplicité de petites poches, afin de pouvoir y mettre des semences interdites à échanger – sous le manteau -  «Voyez bonnes gens mes variétés de carottes prohibées !».

Il semble bien que je commettrais là, un acte, qui bientôt sera assimilé, sinon à du terrorisme du moins à de l’insurrection anti-UE, un acte désormais puni en Grèce – et bientôt dans le reste de l’UE - de 6 mois à 2 ans de prison… 6 mois si je me contente de fabriquer le manteau ; deux ans si j’en use ?

Bon dorénavant si je sors et constate que d’aucun s’intéresse de près à mes pelisses, devrais-je en déduire que je suis repérée, et n’aurais pas du divulguer ce projet sur le Web ? Dois-je faire mon examen de conscience en tenant compte de ces nouvelles règles du jeu pour en déduire tout ce qui fait, aujourd’hui, de moi une insurgée potentielle ou une terroriste avérée ?

Dois-je soupçonner tous ceux que je rencontre d’être soit un espion, soit une de ces personnes dotée d’un grand sens civique d’un nouveau genre ? Comme la copine qui après quelques tapages nocturnes a eu droit face au juge à un dossier de 8 pages concocté en commun par de charmants voisins, notant ses entrées et sorties et celles de ses visiteurs, la dame du dessus allant jusqu’à coller son oreille au plancher pour en savoir plus sur les complots qui se tramaient chez F.

Ce n’est pas drôle, mais il me semble cependant qu’il serait de bonne guerre d’ajouter quelques (bonnes mauvaises) herbes dans la choucroute, pour distraire ces « braves gens » dont la vie est consacrée à l’espionnage amateur ou professionnel. En ce qui concerne l’information circulante, un premier tri des infos est opéré par des robots qui sans réel discernement réagissent à certains stimuli, voici un premier champ d’action possible. Ensuite les contrôleurs « humains » prennent la relève pour dépouiller les résultats de cette première sélection. Nous pourrions avoir l’obligeance de les distraire un peu (6 mois ?), si non de les égarer (2 ans ?), de leur offrir les divertissements d’un labyrinthe de la surinformation dans lequel ils pourraient baguenauder aux frais du contribuable. Hé ! qui les paye ? Le premier qui me dit qu’il est fier de payer des impôts je lui en colle une au nom de la « liberté d’expression »… mais non, c’est juste une image.

Je rigole, même si je sais que ce n’est vraiment pas drôle et que se mettent en place toutes les conditions d’un état totalitaire militarisé, et formé pas par n’importe qui, les O.P. des USA eux-mêmes, qui préparent, conseillent et équipent dorénavant, nos gardiens d’un ordre toujours plus noir,  à la guerre contre-insurrectionnelle. Des O.P, eux-mêmes en contacts rapprochés avec ses militaires israéliens spécialistes en techniques d’apartheid et génocide, fruit d’une longue expérience avec les Palestiniens (zut,, je devrais la boucler, le Mossad, dont nous savons à présent que lui aussi nous espionne, ne plaisante pas avec ces choses-là et ce ne sont assurément pas des gentils !) Alors que la population est à présent invitée à participer activement à ce néofascisme en pratiquant la délation comme un sport civique de premier plan, chaque jour de nouveaux actes innocents tombant sous le coup de la loi ou de quelques nouveaux règlements, ou objet de soupçons légitimés.

J’ai déjà évoqué cette scène, quand les drones de surveillance, ayant repéré que je cueille gentiment ma salade de pissenlits, en avertirons les répresseurs, qui viendront me chercher afin que j’accomplisse quelques travaux d’intérêt général rééducatifs dans un champ d’OGM du tout puissant croque-mitaine Monsanto, pendant que des mouches tout aussi OGM dotées de caméras minuscules viendront examiner mon logement et y faire leur nid, de mini-surveillants. Subversive, insurgée, pissenlits interdits ! Pour me protéger contre   moi-même, dit le personnel politique européens, nos mandataires à qui on en demandait pas tant. Si si, allez voir leurs débats, cela revient comme un leitmotiv, à se demander si ce sont d’horribles hypocrites ou de complets débiles.

Je trouve cela plutôt triste, et n’en rigole que parce que je n’ai pas l’intention de me laisser démoraliser par leur APC (Agissements Pervers Conjoints).

Et pire que tout, plutôt que de créer de l’emploi en engageant toujours plus de nouveaux espions, ils utilisent les robots et les services gratuits de la population. Une question, je connais quelques personnes tout de même à qui la police de mon quartier à proposé de travailler comme indicateur rémunéré. Ces rémunérations sont-elles censé figurer dans la déclaration d’impôt de ces personnes ? Si non, sont-elles passibles de poursuites pour fraude ? Y a-t-il un fiscaliste dans la salle ? Des traqueurs de fraudeurs ?

L’heure est grave, un néofascisme parasite fait son nid dans nos démocraties qu’il s’apprête tout bonnement à phagocyter. De nouvelles Inquisitions et agents de contrôle et de répression se mettent en place, tout doucement sans faire de bruit. Connaissant le rôle des medias aux ordres, et surtout leur principaux propriétaires, les matrices d’opinions qu’ils ont véhiculé et qui contribuent aujourd’hui à faire de prises de position et de certaines actions, - hier strictement prohibées - de l’extrême-droite, des actes éminemment respectables, seuls quelques daltoniens chasseurs de rouge-bruns et autres traqueurs de complotistes fanatiques ou autres abrutis, n’y reconnaîtraient pas la mise en œuvre d’un schéma, d’un plan global à grande échelle, qui à force de petits changements quantitatifs, sous forme de restrictions progressives d’espace de liberté, nous conduit vers un changement qualitatif, une mutation, une bifurcation, le passage d’une démocratie certes imparfaite à un totalitarisme, un absolutisme.

 

Anne Wolff

 

 […] la société sera dominée par une élite de personnes libres de valeurs traditionnelles qui n’hésiteront pas à réaliser leurs objectifs aux moyens de techniques épurées avec lesquelles ils influenceront le comportement du peuple et contrôleront la société dans tous les détails, jusqu’au point où il sera possible d’exercer une surveillance quasi permanente sur chacun des habitants de la planète.

 […] cette élite cherchera tous les moyens pour parvenir à ses fins politiques, comme de nouvelles techniques pour influencer le comportement des masses, ainsi que pour obtenir le contrôle et la soumission de la société »

Zbigniew Brzezinski (Les 4 lieutenants des Rockefeller)

 

 


 

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 12:38

 

 

Et la pluie sur le toit de la caravane, avec ce petit vent glacial et humide qui se faufile par la fenêtre entrouverte. Grisaille du ciel qui se fond avec celle de mon humeur du jour.

J’ai passé bien du temps à traduire ces derniers jours et à lire plus encore. Comprendre ce mouvement tectonique des hégémonies mondiales qui s’affrontent. Anticiper de nouveaux équilibres et d’autres déséquilibres aussi qui se profilent à l’aube de nouvelles hégémonies qui ne satisfont pas mon désir d’un monde dans lesquels les peuples seraient souverains.

Obama l’a annoncé cette nuit, une entente a émergé pour prolonger de quelques mois l’agonie d’un système en faillite. J’appréhende un avenir qui parle de misère. J’enrage de l’inconscience de ceux qui croient avoir tout compris sans avoir pris la peine de chercher. Ils regardent de haut, les « conspirationistes » que nous sommes. En ce qui me concerne, de manière totalement assumée, non pas à cause du 11 septembre 2001, dont je n’ai pas grand-chose à fiche, je l’avoue humblement. Un élément de plus parmi une longue série, 11 septembre 1973, Opération Condor, Gladio, les Contras, je ne sais plus combien de centaines de tentatives d’assassinats contre Castro, y compris les plus débile sur le modèle James Bond de pacotille, et j’en passe, et encore, et encore...les fils sont là, il suffit de les suivre. Pas seulement sur le Net, dans les bibliothèques aussi.

Mais non, c’est trop compliqué, trop barbant, trop fatigant, même l’information aujourd’hui, le « bon peuple » la préfère prémâchée, qui entre dans le cadre rassurant des évidences acquises. « Nous avons des dirigeants qui font tous ce qu’ils peuvent pour nous conduire droit vers le meilleur des mondes, et s’ils prennent du retard pour accomplir ce programme, c’est que le monde est plein de méchants qui leur mettent des bâtons dans les roues ».

Désolée si ma conception de souveraineté ne s’accommode pas de dirigeants, tout au plus de mandataires, au mandat précis et limité dans le temps, pour un projet donné, comme ces « groupe en fusion » de Sartre qui n’existent que le temps de la réalisation d’un objectif précis, alors que d’autres se forment pour réaliser d’autres objectifs, toujours fluides, toujours éphémères, dans une constante redistribution de pouvoir.

Je sais, il y a du chemin à faire et nous avons tellement tardé à prendre la route qu’à présent l‘urgence frappe à la porte, à coups redoublés, et nous presse. Il y a du chemin à faire pour rendre la parole aux braves gens, ceux qui ne veulent pas des guerres, ceux qui préfèrent la frugalité à la complicité dans le pillage du monde, même récompensée par du « pouvoir d’achat » à n’en savoir que faire. Qu’elle horreur, quand l’avoir nie l’être, la mort n’est pas loin, toutes les destructions sont permises. J’ai mal à ce monde-là. Quand la vie d’un enfant est de moins de prix que la satisfaction éphémère d’une pulsion consommatrice toujours inassouvie, ainsi que le veulent sa nature et cette publicité qui recrée sans discontinuer un horizon de désir toujours inaccessible.

Peut-être faudrait-il regarder dans d’autres directions, prendre d’autres chemins.

Je me sens plus « chez moi » dans la pensée latino si riche d’une recherche d’intelligence du monde qui n’est pas biaisée par le double langage, que dans ce décalage toujours croissant entre monde idéel et monde réel, cette version moderne de non-être qui est l’état « normal » de la plupart mes voisins.

Pas tous, loin de la. Il y a bien plus de gens lucides que ne le laissent entendre les discours officiels. Mais le plus souvent ils se taisent, murés dans cette intime conviction qu'il ne sert à rien de s'exprimer,  que leurs énoncés se heurtent comme à un mur de la honte aux quolibets des « bien-pensant ». L’apartheid ne construit pas que les murs de pierre de Palestine, de Grèce,, et d’autres frontières à rendre imperméables aux gueux en quête d’un peu de dignité, ô si peu, rien qu’un tout petit peu d’espoir, qui s’écrase contre les murs de la ségrégation, des pays, des régions, qui se protègent comme ces quartiers de « riches » gagnés par la parano… peur que des voyous s’attaquent à leur bien, à leurs individus dépersonnalisés. Orgueil démesuré d'une inhumanité triomphante !

Il en faut des voyages en galère pour faire d’un individu, une personne déterminée par son histoire, et ses échecs, et ses victoires, toujours plus singulière, toujours plus riche, de cette richesse inépuisable qui augmente en se partageant ,richesse humaine, richesse du pleinement vivant, richesse d’être qui de sa seule existence enrichit tous ceux envers qui elle rayonne, au-delà de cette figuration dérisoire d’individu atomisé, toujours plus normal, toujours plus conforme, un bon rouage tout juste bon à être employé dans la machine à broyer l’existant, un individu sans histoire…

Non-conformiste, non-intégrable, intermittente du voyage, autant de traits qui me caractérisent et tant d’autres comme moi… est-ce grave docteur ? Est-ce mal, Monsieur, Madame le Juge ? Sommes-nous donc condamnables ou déjà condamnés,  de préférer à la bien pensance, la libre pensée, toujours rebelle, toujours en décalage et souvent loin devant les paresseux du ciboulots qui ne prennent pas le temps de réfléchir… hé, ils pourraient rater le nième épisode de leur feuilleton (ils l’ont déjà vu 10 fois), leur jeu télévisé ou le match du siècle. Et nous, pris de folie de vie, semons des graines à l'avenir aléatoire et posons des fondations sans savoir de quels édiffice elles seront le support. C'est bien court une vie humaine, nous ne serons pas là pour déguster le fruit de toutes ses semailles, pour autant qu'il advienne.

Hé, il vient à peine de commencer le siècle, et même le millénaire qu’ils sont déjà bien mal embouchés. Avec cette question qui grossit de se remplir des certitudes croissantes d’un possible désastre : «Sommes nous proche de ce jour où l’Homme mettra fin à l’humanité ? »

Sont-ils donc aveugles où résignés ceux qui avancent dans l’éternelle pénombre d’une conscience embrouillée, sans que pour eux fasse sens cette question « dérisoire ? » « Voyons-nous les derniers jours des Enfants de la Terre ? » « Le chaos sera-t-il tel dans les décennies à venir que la notion de survie passera avant la vie même ». Quel gâchis ! Quand lucidité devient synonyme de pessimisme, et qu’il faut chaque jour concocter des recettes éprouvées pour retrouver la saveur de l’espoir, et même un peu de joie, le sens de l’humour plutôt que cette ironie, ce cynisme qui condamnent toute beauté avant qu’elle puisse éclore.

Encore une fois, ce matin de grisaille, j’ai fourbi mes armes, les mots… ceux d’un autre possible qui exige la compréhension de ce que globalisation signifie concrètement pour notre avenir commun d’habitants de la Terre. Et comment elle se manifeste dans nos quotidiens, la globalisation, dans celui de mes voisins.

Il y a du chemin à faire pour que les braves gens retrouvent en eux cette confiance, cet amour-propre qui fonde tout amour de la vie, tout amour du prochain, pour oser dire qu’ils ne sont pas d’accord, qu’ils ne veulent pas de ce monde toujours plus dur que d’autres leur imposent…aménagement du territoire qui nous a consulté ? Qui nous a demandé ce que pour nous sécurité veut dire ? Quand les derniers refuges qui hébergeaient nos amitiés tombent sous les coups des bulldozers et que des règlements toujours plus contraignants viennent se nicher au fond de mon jardin.

Et certains jours, la rage nous prend contre ceux qui quémandent des emplois et des médicaments pour soigner nos mal-être mais refusent d’ouvrir les yeux sur cette confiscation du monde qui ne nous permet plus « les lieux où habiter le monde » frugalement, convivialement, dans le respect de l’existant et la dignité de ceux qui sont partie d’un ensemble plus grand, la famille du vivant, partie de la Terre et non Propriétaires.

La condition pour que l'humanité advienne,apaisée, enfin !

Anne W

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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 17:29

 

 

 

Ben là… les bras m’en tombent ; j’ai d’abord cru à une rumeur, de celle que font circuler l’opposition pour discréditer un président socialiste d’Amérique Latine. Mais non, Rafael Correa est prêt à renoncer à sa charge de président de l’Equateur si l’Assemblée Nationale dépénalisait l’avortement au-delà du cas  déjà admis d’une femme ne disposant pas de ces capacités mentales et qui serait enceinte suite à un viol.

Toutes les notes que j’ai lues à ce sujet reprennent les mêmes arguments du mandataire sans les développer. Il parle de trahison, de personnes qui s’étaient mises d’accord au sein d’un bloc de la majorité, qui disent une chose et en font une autre. « Qu’il fassent ce qu’ils veulent, je ne ratifierai pas la dépénalisation de l’avortement ». Il évoque la notion de respect intégral de la vie qui commence dès la conception. Et annonce sa démission si la dépénalisation était votée.

Correa avait, il y a peu suscité des polémiques en autorisant l’exploitation pétrolière au sein du parc protégé de la Yasuni, après avoir échoué à obtenir une aide financière de la communauté internationale pour compenser la non-exploitation de ce gisement. Il avait alors dit en substance, que les modèles éco-bobos de l’Occident ne devaient pas être un frein à ‘exploitation de ressources qui contribuent au bien-être de l’ensemble  du peuple.

A priori, j’avais comme beaucoup été déçue par ce revirement, mais je sais qu’il y a divergences entre les président(e)s socialistes d’Amérique Latine et de nombreux mouvements sociaux et en particulier paysans qui proposent eux un changement de modèle, une sortie du modèle industriel et extractiviste. Ayant connaissance de l’ampleur de ces mouvements d’opposition à l’extractivisme, à travers toute l’Amérique du Sud je trouvais son argument assez méprisant, comme si tout qui y participait était instrumentalisé par des ONG yankee dont le but inavoué est de déstabiliser le pays et incapable de penser par soi-même..

Une question à approfondir, mais ce qui me préoccupe aujourd’hui c’est cette prise de position intransigeante de Correa.

Je ne me suis jamais personnellement trouvée en position de choisir ou non d’avorter. Mais en tant que femme, j’ai réfléchi à ce que je ferais si c’était le cas. Ma conclusion étant que mon respect de la vie m’empêcherait sans doute de le faire. Mais que c’était un choix personnel et intime et que je n’avais pas à imposer ce point de vue à d’autres femmes, même si en quelques occasions, en voyant des amies qui choisissaient des avortements à répétition comme s’il s’agissait d’un geste banal, je les trouvais un peu lestes en la matière et ne pouvais comprendre cela, surtout quand les moyens de la contraceptions sont variés et d’accès libres.

Un premier argument en faveur de la dépénalisation de l’avortement est le fait que légal ou non, il est pratiqué. Dans un pays où il est pénalisé, ce sont les femmes les plus pauvres qui en subissent les plus désastreuses conséquences, les plus riches allant avorter dans de bonnes conditions dans un pays où il est autorisé.

Un autre argument est le droit pour chacune de décider en son âme et conscience. Pouvoir choisir de mettre un enfant au monde dans de bonnes conditions si cela doit se décider ensemble quand un couple est concerné, cela reste in fine une décision qui revient à la femme qui est affectée plus profondément et intimement par les conséquences d’un avortement ou d’une grossesse non désirée.

Si je suis tout à fait d’accord pour reconnaître donc que la banalisation de l’avortement que nous connaissons ici va de paire avec une perte du respect de la vie en général, je ne pense pas que ce soit en interdisant l’avortement que ce retrouvera ce respect.

Je trouve à la fois choquant que Correa refuse aux femmes le droit de choisir mais aussi qu’il soit prêt à renoncer aux autres aspects de sa charge pour une question pour laquelle les premières concernées n’ont pas été consultées et pour laquelle il tente d’imposer son point de vue par ce qui est bel et bien une menace, celle de démissionner à l’aube d’un mandat qui lui assurait la présidence jusqu’en 2017. Et ce pour une question de choix personnel sur un seul point. Cela aussi me semble une trahison, celle des 57 % d’électeurs qui lui ont accordé leur confiance.

Mais cela ressemble trop à un caprice pour que ne se pose pas la question de savoir si ce n’est pas là la partie émergée d’un iceberg et s’il n’y a pas d’autres enjeux en cause ?

Anne W

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28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 09:36

 

 

Je me suis sentie hier soir fort démunie de mots. J’étais à une conférence de précampagne électorale d’une politicienne belge, députée européenne. Je ne donnerai pas son nom, ni celui de son parti (de gôôôche) peu importe puisque finalement cette soirée qui me plonge dans un profond malaise me confirme ce que je savais déjà. Que la politique politicienne manque d’intelligence certainement, mais aussi et surtout beaucoup de cœur.

Après avoir vaguement évoqué la menace fasciste en Europe survolant de très loin la Hongrie d’Orban, voici que nous effleurons la Grèce. Et j’entends notre politicienne affirmer, comme une justification de la tragique situation du peuple grec, que « Evidement la Grèce est un pays où il a une grande corruption et où les gens ne payent pas d’impôts, il ne payent pas d’impôts sur ci, ils ne payent pas d’impôts sur ça… » comme explication-justification à l’emporte-pièce de la situation du peuple grec, et rebelotte, attention, les fascistes sont là, Aube Dorée, « d’ailleurs un antifasciste à récemment été assassiné dans une manifestation ».

Christine Lagarde a peut-être fait plus fort en affirmant que les enfants grecs étaient condamnés par les péchés de leurs pères et que les petits nigériens méritaient bien d’avantage que l’on s’intéresse à leur sort. Mais tout de même.

La salle n’a pas réagi à ces propos. J’ai fait un petit sondage en fin de débat, et j’ai (re ?) découvert que finalement les gens sont plutôt d’accord avec cette vision des choses.

Après avoir entendu cela, je l’avoue, j’ai plus ou moins décroché du blabla qui a suivi. J’étais en pensée avec ce peuple exsangue. J’étais en pensée en Grèce, en compassion avec ce peuple qui vit un martyr. Je me demandais si les propos de notre politicienne signifiaient que « Qui vit dans un pays où certains sont corrompus et certains ne payent pas d’impôts mérite la pire misère, la douleur d’une plus ou moins lente agonie, et l’horizon plombé qui annule l’avenir ? Châtiment collectif ! Je me demandais si c’était là les nouvelles règles du néo-libéralisme : qui ne paye pas d’impôts pour rembourser des dettes iniques, acheter des armes plutôt que de quoi chauffer les écoles et nourrir les enfants mérite : la mort lente, le désespoir absolu et l’application de ce principe de base de la loi du plus fort que nous décrit si bien Lafontaine dans le loup et l’agneau… Si ce n’est toi [le coupable], c’est donc ton frère… c’est donc quelqu’un des tiens,[et il est donc légitime que je te mange].

A ce compte-là, Français ou Belge, nous savons que quand cela nous arrivera nous l’auront bien mérité.

Mon cœur hier soir était avec ce peuple grec exsangue, lente agonie des uns, horizon d’avenir plombé pour tous…  voyant les requins dépecer le pays s’arrachant des morceaux de biens communs, de service publics, qu’ils se promettent de rendre « rentables », un mot dont on sait qu’il signifie encore plus de misère, plus de souffrances pour ceux qui en font les frais, n’ayant de cesse que d’avoir pris le dernier centime au fond de la dernière poche, du dernier habitant. Non, j’oubliais, on rectifie le tir, un peu moins d’austérité,  juste ce qui est nécessaire pour ne pas tuer trop vite la poule aux œufs  d’Or.

 Depuis 40 ans on ne cesse de nous annoncer, pour bientôt la fin de la « Crise », alors que de crise en crise, la « Crise » s’est faite toujours plus intense, toujours plus dure à vivre pour les peuples qui la payent. A présent, il semble que nous soyons entrés dans la même logique avec l’Austérité dont l’horizon de sortie est toujours repoussé, toujours plus lointain, toujours plus incertain surtout.

Hier je n’étais pas dans le même monde, pas dans le même projet de monde que cette politicienne, assez cependant pour saisir çà et là les ellipses de la démagogie, peu importe et pour voir confirmer une fois de plus que « populisme » s’il conserve son usage habituel, en a trouver un autre, « je ne suis pas populiste », signifie aujourd’hui, « Je suis honnête et sincère, puisqu’avec un grand réalisme et beaucoup de sérieux, je vous explique que les politiques de misère sont les seules viables dans la conjoncture actuelle ». . Et finalement l’évocation de la Hongrie ou de la Grèce, n’était là que pour nous signifier que e fascisme était à nos portes, et qu’on ferait lieux de voter pour l’ éco-gôôôche  si nous voulions avoir assez de miettes pour survivre et ne pas tomber sous les coups de battes des milices d’extrême-droite. Je caricature à peine.

Bon, nous le savons Pavlov Fyssas n’est pas un antifa tué dans une manifestation, mais bien à la sortie d’un bistrot sous le regard complice d’agents d’une police scandaleusement infiltrée par l’extrême-droite. Quand on entend cela, on se dit que finalement sa connaissance de la réalité grecque est fort limitée. Un peu comme la Méluche, autre député européen, quand il se met à parler de la Belgique et de cette Wallonie qui le fait baver  (beurk, il est déjà pas bien ragoutant au naturel, mais baveux… en plus) Le Parti de Gauche » Quoi de plus grec qu’un Belge en ce moment ? - La Belgique et la Grèce, Cochabamba et les droits de l’écosystème. Le parlement européen sans doute est-ce à Bruxelles, mais il faut croire que c’est un autre Bruxelles que la petite capitale de la Belgique qui est en décalage total avec Bruxelles, capitale de l’Europe, sorte de zone d’extra-territorialité qui grignote toujours plus de territoire aux habitants légitimes. Il faut croire aussi que député européen n’est pas député de l’Europe, même à gôôôche, qu’il n’a pas  un projet commun de solidarité des peuples – dont il serait à l’écoute - destinés à transcender les frontières pour construire un projet depuis la base qui nous unisse contre les agressions de la concurrence des grands contre les petits, une Europe, Marché Unique des Transnationales de l’Occident ( plus très triomphant, il a pris ces derniers temps pris un sacré coup dans ses ailes de rapace). Que chacun travaille pour sa chapelle, autrement dit son électorat…  et qu’être député européen ne demande pas plus qu’une connaissance d’hémicycle des réalités des habitants des pays pour lesquels on va voter, des lois, des directives, des réglementations.

Pour vous dire la vérité, je n’ai au aucune envie de me polluer la tête avec les salades pourries qui nous furent servies au cours de cette soirée, aussi joliment présentées qu’elles aient été, elles dégageaient comme le relent de moisissure du système en décomposition. Je suis repartie plus convaincue que jamais que les solutions, il faut les inventer nous-même et comme elles relèvent forcément d’alternatives toujours plus interdites, faire pression sur les démagogues pour qu’ils n’aient d’autres choix que de défendre nos espaces de liberté conquise est de bonne guerre.

Guerre ? Ce n’est pas une guerre économique sans quartier que subit le peuple grec ? Ce n’est pas cette guerre qu’à cautionné implicitement notre députée européenne en stigmatisant ce peuple, rendu en quelques mots, coupables de ce qui qui lui arrive ?

Anne W

PS… et si on parlait un peu de l’Espagne. Etu manque de solidarité avec le peuple espagnol en lutte, lors de la guerre civile, contre l’insurrection fasciste, soutenue par les armées fascistes italiennes et allemandes, et les pétroliers d’Outre-Atlantique… de quoi nous souvenir que la Seconde Guerre Mondiale a été rendue possible par l’absence de solidarité des peuples d’Occident qui n’a pas tué dans l’œuf la peste brune avant que son nom fasse sens. Ce qui nous met aujourd’hui face à une épidémie mondiale de fascisme bien plus inquiétante encore que les Grippes et autres fléaux..

 

 

 

 

 

 

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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 12:06

 

Pour suivre au jour le jour les évènements de politique internationale, je me réfère chaque jour à la presse et aux analystes latino-américains ainsi qu’aux quelques chercheurs et journalistes étasuniens qui dénonce les processus de colonisation de l’Empire du Nord. Ces guerres qui ne disent pas leur nom… mais qui font tout de même autant de morts.

Ici pas de double langage, pas de circonvolutions, ni les troubles mensonges d’une presse de propagande. Un grand titre hier, dans la presse populaire me fait rire, un rire qui n’est pas dénué de tristesse. « Réchauffement dans les relations entre l’Iran et les Etats-Unis ».

« Ah ça ! - me dis-je – pour chauffer, ça chauffe ». Ayant connaissance du discours de Rohani, et de la substance de celui d’Obama, sachant qu’à l’issue du discours de ce dernier, le président Iranien a annulé la rencontre prévue entre eux, je me demande quel but peut avoir la presse de propagande en titrant cela.

Je ne vois qu’une explication : il faut sauver la face d’Obama pour que puisse se poursuivre l’agenda du grand cauchemar américain, avec l’ignorante complicité d’une Europe de plus en plus « innocente », l’innocence de l’imbécilité acquise au fil de générations toujours plus dé-culturées.

Le bon peuple ne doit pas apprendre que l’Empereur (nu) est d’ores et déjà détrôné. Que les peuples du Sud et les peuples de l’Est s’unissent pour faire vaciller son trône, alors que l’Europe s’accroche à ses privilèges obsolètes et pour une bonne part choisi (ex glorieuse) la facilité d’un repli frileux (quand il n’est pas haineux), sur les « honneurs » et « valeurs » (souvent contradictoires) d’un passé révolu. Mais qu’est-ce que l’Europe aujourd’hui ? J’interroge régulièrement les gens autour de moi « Peux-tu me citer les pays membres de l’Union Européenne »

Non. La réponse unanime est non… L’entrée de la Grèce et de l’Espagne sont les dernières à avoir marqué les esprits. Après on ne comprend plus très bien ce qu’est cette Europe inconnue à laquelle notre sort aujourd’hui est étroitement lié. Ce que nous percevons par contre est que l’élargissement vers l’Est a causé une baisse généralisée de nos qualités de vie qui a permis une érosion des droits sociaux acquis de haute lutte et conduisant vers leur éradication dans une fiction d’Europe des Peuples.

« Ils nous volent notre travail ». « Ils travaillent au rabais et nous sommes obligés d’en faire autant, que nous refusions ou acceptions, nous prenons un chemin de misère ! »

Une chose est certaine, ce n’est pas dans la joie, l’amitié, la bonne convivialité que sont accueillis les ressortissants de l’Union élargie. Et pour cause, ils sont de dangereux concurrents qui nous retirent le pain de la bouche. Du moins c’est ainsi que beaucoup le perçoivent, et ils n’ont pas tort. Sauf que beaucoup ne songent pas à chercher plus loin la responsabilité de cette dégradation et l’attribue directement à ceux qu’ils ont sous les yeux… ces gens chassés par la misère de leur propre pays profitant des frontières ouvertes pour fuir en quête du mythe des pays riches. Des pays dans lesquels les poubelles regorgent encore de nourriture gaspillée, de quoi au moins se nourrir pour les plus misérables.

L’Europe de la concurrence (ni) libre (et certainement pas) parfaite s’est élargie en mettant directement en concurrence des peuples qui ne se connaissaient pas, créant entre eux un fossé. Se croisant sur les mêmes trottoirs,  on se regarde en chiens de faïence. Triste Europe que l’austérité assassine à petit feu, dans la lente agonie de nos rêves, de nos espoirs, de nos quotidiens toujours plus dépouillés de joie. Une angoisse latente plane sur le monde. Des peuples réagissent, s’unissent, inventent des solutions pour renverser le cours d’un destin fatal que l’Europe subit impuissante.

Une presse toxique (et assassine) exacerbe les divisions internes des peuples européens et stimule vers l’extérieur la haine et le racisme continuant à faire du cauchemar étasunien, le modèle à atteindre. On peut parler de cauchemar, de mythe, en tant que rêve, c’est un mauvais rêve, celui que vivent des dizaines de millions d’étasuniens réduits toujours d’avantage à la portion congrue, quand les bois deviennent les derniers refuges pour ceux qui n’ont plus rien, que des enfants sortent chaque matin des canalisations qui leur servent de logis pour se rendre à l’école. Ils ne sont pas stigmatisés puisque dans certaines écoles, c’est la majorité des enfants qui vivent cette situation.

Le plus dangereux dans ce leurre, est de faire croire que nous pourrons continuer à vivre selon les modes de production-consommation qui sont les nôtres. Et de passer sous silence le lien entre ce modèle et les dizaines (centaines ?) de milliers de morts quotidiennes qui sont le prix de la perpétuation de l’illusion. Le plus triste est de constater que ne parviennent pas jusqu’à nous les voix qui nous appellent à rejoindre la lutte mondiale qui se construit contre l’hégémonie d’un empire qui ne profite qu’à un faible nombre, que je ne peux décemment qualifier d’élites… si c’est cela l’élite de la planète, alors c’est certain, on est mal barre.

Il devient criminel de faire croire au bon peuple d’Europe qu’il existe des solutions au sein de ce système et signifient la mort précoce de beaucoup d’entre nous. Que ce soit la mort brutale de ceux qui se suicident, (2O suicides « économiques chaque jour en Espagne), que ce soit les lentes agonies de ceux que la misère usent avant l’heure, que ce soit ceux qui meurent sous les coups de ceux qui n’ont que la haine de l’Autre au mal-être qui les habitent, fascisme résurgent, agressif, meurtrier, composante incontournable et menaçante de la réalité actuelle qui gagne du terrain… la mort aujourd’hui en Europe prend de multiples visages, masques qui occultent  les traits d’un pouvoir globalisant centralisé remis en cause par une Union de Gouvernements et des Peuples qui font barrage au cauchemar étasunien, et comme Evo morales, appelle à la création d’un Tribunal des Peuples pour juger les crimes de lèse humanité commis au nom des « intérêts et de la sécurité des Etats-Unis ». Une formule dans laquelle « intérêts » prédomine et dans laquelle Etats-Unis ne désigne pas le peuple habitant le territoire de ce pays, mais bien ceux de groupes de Grands Marchands qui n’ont de patrie que leur compte en Banque et pas plus de valeurs que les zéro qui s’y alignent. Une rupture dans la démesure rendue possible par l’ensemble de processus mis en œuvre par une machine de capture qui creuse inlassablement le fossé entre quelques-uns qui ont tout et les autres qui n’ont rien.

Il y a longtemps déjà que j’en appelle à une élucidation du « droit à la propriété privée » et à une mise à plat de sa relation concrète avec le bien commun. Evo Morales a dénoncé Obama qui parle « avec un cynisme mensonger » comme « le gendarme, le patron ou le propriétaire du monde ». Et pour ceux qui se donnent la peine de chercher ce mot Propriétaire prend sa pleine ampleur. Une ampleur qui peut se constater en mettant à plat la carte du monde et en suivant les processus d’appropriation de la Terre par quelques-uns au détriment de tous les autres. Mais cela ne s’arrête pas là. Par monde, j’entends la partie humaine de la planète. Avant l’humain, il y avait une planète, la Terre. A présent il y a aussi un monde. Un monde ce sont aussi des relations de religion (manière de nous relier entre nous) d’intelligence (manière de relier des faits entre eux), un monde, c’est une manière collective d’habiter la planète. Serons-nous capables de faire de ce Monde de la Guerre Diffuse, Totale, un Monde de Paix ? C’est l’unique question qui pour nous doit faire sens. Parce que de cette capacité à inventer l’humanité apaisée dépend notre survie. Ecoutez les voix venues d’ailleurs qui appellent à la paix. Nous non plus n’avons rien de plus exceptionnels que chacune des singularités qui constituent le monde. Ecoutez les voix qui appellent au pluri-logue des peuples du monde cherchant ensemble les conditions d’une coexistence pacifique, d’une coexistence solidaire par laquelle nous conjuguerons nos complémentarités dans le souci du bien-être de chacun et le respect du Bien Commun. Mettant un terme définitif aux destructions et gaspillage d’un monde concurrentiel totalement irrationnel et qui ignore l’Amour comme moteur de l’évolution.

Aujourd’hui nous le constatons, une nouvelle phase d’accumulation de capital à échelle planétaire peut être qualifiée de crise du capitalisme en tant que la concentration détruit sur son passage, les petits et moyens capitalistes à qui il ne reste de recours que de se transformer en franchisés de l’Empire ou de disparaître. Une crise du capitalisme parce que cette accumulation quantitative conduit à un changement qualitatif, une sauvage guerre psychologique vise à donner aux aspirants propriétaires du monde, le pouvoir de modeler nos consciences, permettant la création de matrices d’opinion manipulant les inconscients collectifs au gré de leurs intérêts : contrôle. Et pour ceux qui ne succombent pas, les arsenaux de la répression se renforcent.

De qui se moque-t-on en demandant au bon peuple d’accepter toutes les guerres et tous les sacrifices pour détruire Al-Qaeda, en tel temps, en tel lieux mais d’applaudir aux massacres que ces mêmes terroristes perpétuent contre le peuple libyen, contre le peuple syrien… Croyez-vous vraiment que ce sont les richesses de la Lybie qui ont conduit à l’innimable assassinat de Kadhafi ? Moi je pense qu’il  était avant tout visé comme étant celui qui cimentait en y consacrant les fruits d’une partie des richesses de son pays, l’Afrique comme pôle indépendant et singulier capable de s’opposer victorieusement aux processus de la néo-colonisation et au pillage qu’ils entraînent.

Je suis fatiguée aussi d’entre évoquer USRAEL et autres construction de l’esprit qui ne font qu’alimenter ce camp de la haine, cette même haine dont est nourri le peuple israélien afin d’en faire un peuple modèle des techniques d’apartheid, Faisant de sa jeunesse, les robo-militaires qui perpétuent sans trembler, et parfois même le sourire aux lèvres, l’holocauste palestinien.  Mais… les habitants d’Israël sont-ils vraiment les héritiers de l’holocauste juif pratiqué par l’Allemagne nazie avec la complicité de l’Occident. Où sont-ils plutôt héritiers (im)moraux de ceux parmi les juifs qui se sont déjà à l’époque rendus complices de l’Allemagne nazie ?

Je n’ai rien vu de plus obscène que ces joies que manifestent les guerriers de la haine, de quelques nationalité, de quelque religions qu’ils soient, massacrant avec une joie sordide, des humains, en y mettant toute la cruauté que recèle l’humanité, si ce n’est l’horrible harpie Clinton, riant d’un rire dément au spectacle du massacre de Kadhafi. Fin de la prétention occidentale à la civilité. Faisant de l’Occident et de ses alliés l’ennemi à abattre tant pour les amoureux de la vie et de l’autodétermination des peuples que pour les innombrables victimes de ses guerres sans merci, pour les héritiers des chaînes d’un esclavage qui n’a été aboli que sur le papier et pour la forme.

L’humanité aujourd’hui se divise entre ceux qui aiment la vie, et les vivants et se font guerriers de l’existant, les artisans de la haine qui ont les comportements de machines programmées pour détruire, et de tous ceux qui perdus, accablés, ne savent plus trop, luttent aveuglément au quotidien pour une survie précaire qui ne laisse pas le loisir de réfléchir. Il y aussi ceux qui repus d’indifférence engrossent en grappillant des miettes comme broutent les vaches, avec une constance concentrée de ruminants, la masse amorphe des sans conscience.

Je pourrais épiloguer sur ce qu’humain veut dire… sur cet éclatement de l’humain qui se produit sous nos yeux, renvoyant les uns à une infra-humanité, ouvrant les chemins d’une extra-humanité. Une autre fois…

Repenser pour chacun notre singularité et nos appartenance collective en d’autres termes que ceux de nos appartenances, ethniques, sociales, religieuses, culturel, non pas en fonction d’un passé qui nous divise mais bien en regardant ensemble dans la direction d’un avenir mondial possible, qui a la Paix pour condition et l’Amour pour  guide, voilà quel étant le sens de mon propos.

Anne W

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Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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