8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 21:37

 

Le Conseil Législatif de l’Etat de Miranda, dont Capriles est censé être gouverneur, l’a à différentes reprises rappelé à l’ordre, lui demandant de réintégrer les fonctions qu’il avait délaissées pour mener d’abord sa campagne électorale et depuis son échec aux élections, des manœuvres nationales et internationales de déstabilisation du gouvernement légitime du pays. En effet, occupé ailleurs, Capriles, candidat dérouté des élections présidentielles, se manifeste par son absence comme gouverneur. « Nous le voyons à la télévision, nous voyons les messages qu’il diffuse sur Tweeter, mais jamais il n’y est question de ses fonctions de gouverneur.  On le voit à Caracas, à l’étranger, il est en permanence absent de Miranda alors que nous avons de graves problèmes à résoudre, entre inondations, insécurité, mais aussi mise en place des formes effectives d’un gouvernement participatif » se plaignent les mandataires locaux. Le Conseil Législatif de Miranda exige qu’il assume les attributions que lui confère la Constitution.

Hier le parlement de l’état  a approuvé les termes d’une plainte concernant son « absence publique et notoire » qui a été déposée ce matin au siège central du Tribunal Suprême de Justice à Caracas et demandant qu’en vertu de l’application de la Constitution soit déclaré le Manquement Absolu du Gouverneur de l’Etat de Miranda, Henrique Capriles Radonski.

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 19:34

 

 

Au Brésil, la Fifa regrette l’excès de démocratie

 

Rien ne vaut une bonne dictature pour organiser une Coupe du Monde. C’est du moins ce que semble penser le Français Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fédération internationale de Football (Fifa), qui vient de se plaindre de l’excès de démocratie au Brésil, pays hôte de la prochaine compétition, en juin 2014. « Je vais dire quelque chose de fou, mais un moindre niveau de démocratie est parfois préférable pour organiser une Coupe du monde. Quand on a un homme fort à la tête d’un Etat qui peut décider, comme pourra peut-être le faire Poutine en 2018, c’est plus facile pour nous les organisateurs qu’avec un pays comme l’Allemagne où il faut négocier à plusieurs niveaux », vient-il de déclarer lors d’une conférence de presse à Zurich.

Tiré de la section Blogues de Mediapart.

Le casse-tête de Valcke, ce n’est pas les risques –enfin, la certitude - de surfacturation dans la réalisation des stades, la corruption à tous les niveaux, les quartiers populaires rasés pour construire des aires de stationnement à proximité des stades, l’explosion des loyers, les expulsions de familles, non, le problème, c’est la démocratie d’un Etat fédéral. « Là-bas, le système politique est divisé en trois niveaux, fédéral, régional et municipal. Il y a différentes personnes, différents mouvements, différents intérêts et c’est assez difficile d’organiser une Coupe du monde dans ces conditions », résume le dirigeant.

Cette version moderne du « pain et des jeux », n’est pas exclusive au Français, qui s’est dit mal interprété. Elle reflète ce qui semble être une véritable philosophie de la Fifa. Valcke a en effet été appuyé par le président de l’institution, Sepp Blatter, qui se félicitait de la qualité de l’organisation de la Coupe du Monde en Argentine, en 1978, au pire moment de la junte militaire. Selon lui, la compétition était « une forme de réconciliation du public, du peuple argentin, avec le système, le système politique, qui était à l’époque un système militaire ». Les proches des 30 000 disparus ou morts de la dictature, tout comme ceux qui ont vécu dans leur chair la torture ou l’exil, et la disparition d’une classe politique et syndicale toute entière sauront apprécier.

Ces déclarations ont provoqué un scandale au Brésil où le gouvernement avait déjà fort peu gouté, l’année dernière, la menace d’un « coup de pied au derrière » du même Valcke mécontent des retards dans l’organisation. Le Français avait également critiqué la décision du gouvernement brésilien de réserver un nombre important d’entrées au stade à moitié prix pour personnages âgées, les étudiants, et les familles recevant Bolsa Familia, l’allocation aux plus misérables. On ne sait pas si le Brésil et sa jeune démocratie emporteront la Coupe en 2014, comme l’ont fait les Argentins en 1978, transformant le football en objet de propagande de la dictature. Mais l’Etat dans l’Etat qu’est devenu la Fifa a réussi à se faire détester, ces dernières années, par tous les progressistes de ce pays.

Source :
Au Brésil, la Fifa regrette l'excès de démocratie - Presse-toi à gauche !

 

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 19:15

 

 

001_MA_6266_P Gobierno-de-calle-Miranda3La caméra balaie les barrios, on dirait que la pluie leur a pris leurs couleurs. Le président Maduro interroge les citoyens assemblés.

- Comment êtes-vous arrivés ici ? Qui fut le premier a construire ici ?

- Lucero !

- Et d’où venait Lucero ?

- De la campagne.

- Voilà :  vous avez été expulsés de la campagne par le libéralisme. En plus dans les  années 70 les vallées du Tuy étaient devenus non seulement la cité-dortoir de Caracas mais aussi, pardon du mot, le dépotoir des pauvres de Caracas.

- C’est vrai, je l’ai vécu président, on nous a déportés ici dans les années 70, on nous amenait dans des autobus à deux heures du matin quand la pluie avait rasé nos maisons, et puis.. débrouillez-vous ! Et ce que dit la compagne sur nos hôpitaux, c’est vrai : l’autre jour un travailleur a failli mourir, on a trouvé de justesse une ambulance parce qu’il fallait l’emmener jusqu’à Caracas.

Assise parmi les habitants, la nouvelle ministre de la santé Isabel Iturria, fondatrice de l’Hôpital latino-américain de Cardiologie Infantile, confirme : «nous avons inspecté aujourd’hui deux hôpitaux publics : ils n’ont pas assez de lits».

Une porte-parole communale se lève : «Il nous faut plus que ces deux hôpitaux parce qu’on nous renvoie de l’un à l’autre et il ne nous reste qu’à mourir ou à accoucher dans la rue».

Maduro à la ministre : «réunissez-vous dans l’heure, il faut remettre sur pied tous ces hôpitaux, comme nous l’avons fait pour l’hôpital de Coche quand les gens ont dénoncé, nous, nous assumons nos erreurs et nous agissons rapidement».

Depuis deux semaines le gouvernement bolivarien se déploie dans les lieux de travail, les quartiers populaires, inspectant les chantiers publics et cherchant des solutions aux problèmes posés par les organisations sociales – pour la plupart des conseils communaux, au rythme de quatre à cinq assemblées par jour. Certains ministres y gagnent des cernes ou perdent du poids, ou la voix. D’autres en reviennent couverts de pluie et de ciment. Après les États du Zulia et de Miranda, la mobilisation sur le terrain promise par le président Maduro dès sa prise de fonctions, touchera les 21 états restants.noti1_3413

image_previewJohanna, porte-parole de l’économie informelle de la municipalité de Guaicaipuro, prend la parole.

- Président, nous sommes dans la rue sous la pluie, sous le soleil depuis des années, les passants se prennent les pieds dans nos kiosques. On ne nous brutalise plus comme le faisait la police avant, mais plutôt qu’un problème nous voulons être une solution. Nous avons besoin d’un marché couvert,  le dossier n’avance pas.

- Quel est l’organisme chargé du projet ?

- Fundapropatria.

- Appelez-moi le président de Fundapropatria.

- Président je suis Teresa Lopez, je suis fière de mon quartier de Guarimar, notre principal problème, ce sont les voies d’accès. La route alternative est dangereuse, la nuit il y a des accidents, beaucoup n’ont pas été voter parce qu’ils se sentent abandonnés, et Capriles quand il est passé, il nous a offert 25 mille Bolivars… (NdT : ex-candidat néo-libéral aux présidentielles, Henrique Capriles est l’actuel gouverneur de l’État de Miranda). La route c’est le plus important pour nous, nous ne nous vendons pas mais avec nos rues de terre, quand il pleut les enfants ne peuvent pas aller à l’école.

- Le ministre du transport doit s’en charger. Et je viens de parler au président de Fundapropatria, Mr. Tascon, qui viendra au plus tard dans deux semaines pour commencer avec vous la construction du marché populaire (applaudisssements).

- Président, nous avons de grands problèmes avec la collecte des immondices… Avec une dotation de camions, d’autres conseils communaux ont pu pallier l’irresponsabilité du maire….

- Oui nous avons reçu pas mal de dénonciations à ce sujet… (le nouveau ministre de l’environnement Dante Rivas promet de se réunir avec les conseils communaux concernés.)

- Il y a la distribution du gaz dans les quartiers, parfois les gens courent derrière les camions, les forcent à s’arrêter pour se fournir eux-mêmes…

- De qui dépend cela ?

- De PDVSA-Gaz. Et il y a le problème de l’Université Bolivarienne, j’y ai étudié moi-même à mes cinquante ans… (applaudissements) et elle n’a toujours pas de siège propre… nous proposons l’immeuble de Petramiranda..

- Bien d’accord, nous allons transférer l’ancien siège de PetraMiranda, à l’Université Bolivarienne. Et toutes ces écoles primaires qui ne fonctionnent pas, qu’elles passent sous la responsabilité des communautés !

- Bonsoir Président, je suis Yanoares, porte-parole du secteur de la Matica. Nous avons 186 conseils communaux pour 38000 habitants, nous sommes très nombreux. Quelles sont nos problèmes ? Nous n’avons reçu aucune aide du gouverneur Capriles, par contre nous avons eu l’appui de mairies, de communes, du conseil fédéral de gouvernement mais les solutions manquent, nous n’avons pas encore l’eau, nous avons besoin de plus d’appui pour la sécurité.. Nous avons des projets de logements mais depuis des années nous n’avons obtenu aucun titre de propriété. A l’école nous prenons soin des pupitres, nous comptons 500 élèves mais la majorité des étudiants doit descendre jusqu’au centre, parce que dans notre communauté il n’y a pas de lycée, pas de Mission Ribas, pas de Mission Robinson. Nous avons une maison d’accueil pour les jeunes victimes de la drogue mais nous avons besoin d’appui, parce que nos permanents ne perçoivent aucun type de ressources.
Gobierno-de-calle-Miranda4- Maduro : Pardonne-moi de t’interrompre un instant, je sens en toi une grande capacité de lutte, je le vois dans ce le dossier que tu as dans les mains et je lis aussi en toi une grande impatience. Si nous faisons la liste des tous les problèmes de ta communauté, nous passerons ici plusieurs jours. Pour ne pas nous laisser submerger, nous devons intégrer les solutions à travers un plan comme le Barrio Tricolor, qui va rénover, reconstruire les quartiers et dont nous avons décidé qu’il allait se mettre en marche ici rapidement, ce qui comprend ton quartier. Nous avons faits nos calculs : 800.0000 sympathisants chavistes n’ont pas été voter le 14 avril, certains ont sombré dans la tristesse qui a suivi la mort du président Chavez et les médias privés les ont bombardés tous les jours : « Maduro n’est pas Chavez, Maduro n’est pas Chavez… ». En plus de cela, reconnaissons-le, nous n’avons pas fait le travail nécessaire, le porte-à-porte pendant la campagne, nous ne l’avons pas fait. Malgré tout, alors que je n’ai eu droit qu’à trois semaines de campagne pour parcourir tout le pays, nous avons gagné avec près de 300.000 voix d’avance, ce fut une victoire héroïque. Mais je vous demande, si deux pour cent de plus des nôtres n’étaient pas allés voter ? Que se serait-il passé avec l’éducation, la santé, le logement si le néo-libéral avait été élu ? Et avec l’ALBA, l’UNASUR, PetroCaribe ? Maintenant, croyez-vous qu’il est possible d’atteindre le socialisme en 2019 ? Je vous pose toutes ces questions pour que nous, le « Venezuela pensant » – avant la bourgeoise se croyait la seule à penser – nous tous réfléchissions aujourd’hui sur les moyens d’atteindre la pauvreté zéro. Certains d’entre nous, quand ils obtiennent enfin l’appartement construit par la révolution, quand ils sortent du chômage et reçoivent un salaire digne, oublient tout, se croient des « Rockefeller », c’est la misère spirituelle du capitalisme. Nous devons nous sentir fiers de nos quartiers populaires, les embellir chaque jour et c’est pouquoi ici dans l’État de Miranda, nous allons relancer le programme Barrio Tricolor.

noticias1116Quand un délégué de prévention d’accidents du travail prend la parole, Maduro parle «des travailleurs de l’électricité, ceux des lignes à haute tension, qui souffrent souvent des articulations, des vertèbres cervicales, évidemment la bourgeoisie n’en est même pas consciente alors qu’elle en est la responsable.»

Lorsque deux jeunes qui ont décidé de renoncer à la délinquance racontent leur vie, remettent leur projet socio-culturel à Maduro et parlent de la difficulté de la réinsertion, le nouveau ministre de la Commune, le sociologue Reinaldo Iturizza et la Ministre du Service Pénitenciaire Iris Varela prennent rendez-vous. Nicolas Maduro qui a lancé ce plan national de désarmement et d’action culturelle avec pour acteurs principaux les jeunes des quartiers populaires, leur demande s’ils connaissent la vie de Malcolm X, et comme ils répondent que non, il leur parle de lui, de l’importance d’étudier l’Histoire, sans laquelle un peuple perd tout horizon, et demande à la chaîne publique VTV de diffuser le film de Spike Lee. Il leur montre l’image qu’il a publiée sur son compte twitter @NicolasMaduro :

Dibujo
Si vous n’y prenez garde, les médias vous feront aimer l’oppresseur et haïr l’opprimé. Malcolm X.

Puis le président annonce des rectifications comme « le contrôle ouvrier qui n’a pas fonctionné dans nos entreprises de base comme SIDOR, parce qu’il s’est mué en bureaucratie. Est-ce pour cela que nous allons renoncer au contrôle ouvrier ? Non, nous allons le renforcer car notre économie est encore essentiellement capitaliste ». Et d’évoquer le corps d’inspecteurs qui se déploie aujourd’hui dans le pays pour la bataille contre la corruption. « Il y aura des surprises dans les prochains jours. La corruption dans nos rangs, de ceux qui se déguisent en révolutionnaires, doit cesser totalement, comme celle de la bourgeoisie, peu importe le camp. Il y a deux siècles Bolivar avait décrété de fusiller les fonctionnaires corrompus. Nous, nous ne tuons personne mais la loi et la constitution s’appliquent à tous, même à ceux qui se diront ensuite avec l’appui des médias, « persécutés politiquement ».

-       Quand les ministres venaient-ils ici dans les vallées du fleuve Tuy ?

-       Jamais ! répond l’assemblée.

Gobierno-de-calle-Miranda2Routes alternatives, grand marché d’alimentation « Bicentenario », Centres de Diagnostic Intégral, lycées, canalisations d’eau potable, construction d’espaces culturels, crédits pour les producteurs agricoles, voies ferrées, extensions du métro de Caracas, création d’une université polytechnique régionale… Au bout de trois mois, les ministres et le président reviendront sur place pour l’inspection. Ces réunions sont cruciales pour le moral des bolivarien(ne)s. Les médias privés hégémoniques du Venezuela, ne s’y trompent pas : pas une news, pas un article, pas un bulletin radio ne mentionnent ce « gouvernement dans la rue».

Au même moment, alors que Barack Obama reste le seul gouvernant à refuser de reconnaître le verdict des électeurs vénézuéliens, un sommet extraordinaire de PetroCaribe et de l’ALBA se réunit à Caracas. 18 chefs d’État des Caraïbes et d’Amérique Latine rendent hommage au président Chavez en ratifiant l’alliance des deux organismes pour les éloigner un peu plus du chaos capitaliste, par la création d’une zone économique interne qui fortifiera l’industrie, le tourisme, l’agriculture, les liaisons aériennes, entre autres.Petrocaribe5Les médias internationaux, eux aussi, censurent ce sommet qui concerne des millions de latino-américains, de même qu’ils invisibilisent le « gouvernement dans la rue » et, depuis quatorze ans, l’ensemble des réalisations de la démocratie participative vénézuélienne. Ils occultent les sabotages et les assassinats commis par une droite sur orbite états-unienne, relaient avec sympathie le refus de reconnaître le scrutin par son leader Capriles et face aux plans de déstabilisation, personnalisent et réduisent la révolution bolivarienne à Nicolas Maduro, brossé en tribun fantasque, agressif comme ils l’ont fait avec Hugo Chavez.

Huit heures du soir. L’assemblée-fleuve déborde presque la sécurité. Tous veulent parler, saluer, montrer leurs banderoles, remettre leurs messages. Maduro : «Je le vois dans vos yeux, nous saurons répondre en travaillant, en exigeant le respect à l’empire, aux transnationales médiatiques. Tôt ou tard nous reviendrons travailler avec vous. Nous devons rester ce peuple plein d’énergie, invincible, sans jamais nous laisser emporter par l’indifférence, le populisme, le clientélisme. Si nous voulons une école pour nos enfants, pourquoi ne pas commencer en donnant un sac de ciment, toi les briques, toi le pot de peinture, pourquoi ne pas organiser une ou deux journées de travail volontaire ?»

- Président, il reste cinq porte–paroles de conseils communaux qui doivent prendre la parole, c’est le tour de Claudia.

- Nous t’écoutons, Claudia.

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Thierry Deronne, Caracas, le 6 mai 2013.

URL de cet article: http://venezuelainfos.wordpress.com/2013/05/06/nous-tecoutons-claudia/

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 19:09

 

 

Brésil : Une opération de « nettoyage social » des sans-abri pour la célébration du Mondial de foot 2014 !

 

Le Centre national de défense des droits de l’Homme, un organisme parrainé par la Conférence épiscopale du Brésil, s’est montré préoccupé par un possible « nettoyage social » des sans-abri, au motif de la célébration de la Coupe du monde de foot de 2014.

S’est joint à cette association, afin d’exprimer également ses craintes au Gouvernement de Dilma Roussef (du Parti des travailleurs), le Conseil national des procureurs généraux de justice. Des représentants des deux organismes se sont rencontrés d’abord avec le ministre du Secrétariat général de la présidence, Gilbert Carvalho, afin de lui faire part de leurs craintes. Ces personnes portent actuellement une attention toute particulière aux villes qui accueilleront les matches de la Coupe.

Les organisations craignent que la dite « hygiénisation » de ceux qui, pour différentes raisons, vivent dans la rue, soit un euphémisme pour donner les mains libres aux bourreaux des personnes sans défense, invisibles pour la société « officielle », mais qui pourraient être vues par les millions de touristes qui arriveront au Brésil l’année prochaine. logo-jmjSans compter que le pape François vient à Rio de Janeiro dans trois mois et que plus de deux millions de personnes seront présentes dans la capitale carioca à l’occasion des Journées mondiales de la Jeunesse [1] – les JMJ, organisées par l’Eglise catholique pour le 23 au 28 juillet 2013 ; les JMJ Rio 2013 ont leur logo et vendent des licences pour la fabrication de produits dérivés comme le claironne le site des JMJRio 2013 [1]. De plus, un des thèmes mis en relief est le suivant, sur fond d’une photo panoramique de Rio est : « La sécurité, une priorité pour les JMJ-Rio 2013 ».

Au cours des quinze derniers mois, 195 dits « vagabonds » ont été assassinés, la plupart brûlés par des anonymes, comme ce fut le cas de Jorge Affonso, 49 ans, assassiné ce dimanche 28 avril 2013 à Jacupiranga, dans l’Etat de São Paulo.

A Goiânia, c’est une Commission du Ministère des droits de l’Homme qui a été envoyée pour analyser les 29 derniers assassinats de personnes sans abri.

Selon des chiffres officiels de l’Institut brésilien de géographie et de statistique, il existe au Brésil non moins de 1,8 million de personnes vivant dans les rues et ce sont moins de 25% des municipalités qui mènent des politiques spécifiques à l’égard de ces personnes.

A São Paulo seulement, on calcule qu’environ 15’000 personnes n’ont pas de maison, et que 5’000 sont dans cette situation depuis plus de dix ans. Malgré le fait qu’en 2009 le Gouvernement du président de l’époque, Lula da Silva, ait lancé le Programme de politique nationale en faveur des dits « vagabonds », les autorités tendent à fermer les yeux sur cette cruelle réalité.

Pourtant, pour le sociologue Mauricio Botrel, du Centre national des droits de l’Homme, il ne fait pas de doute que les politiques locales en faveur de ces personnes sont indispensables, cela pour éviter un « nettoyage social » effectué généralement dans l’obscurité de la nuit et applaudi en silence par les bien-pensants.

Le Procureur général de l’Etat du Río Grande do Sul, Eduardo Veiga, président du Groupe de travail national sur les droits de l’Homme, a affirmé que les Ministères publics des Etats [fédéraux] étaient en train d’être encouragés à financer l’implantation de comités municipaux en faveur des sans-abri dans tout le pays.

Que les craintes exprimées par certains Evêques et Procureurs généraux ne sont pas infondées, c’est ce que révèle d’ailleurs le précédent de Rio, lorsque des reporters de la Folha de São Paulo ont découvert en 2009 que la mairie de Rio se mettait soudain à « recueillir » des « vagabonds » afin de faire bonne impression auprès de la Commission du Comité olympique (outre la FIFA de Sepp Blatter, dont « l’intégrité » dans le business du foot est à peu près à hauteur de celle de Berlusconi dans la gestion politique de son « entreprise Italie » durant des années…) censé donner aussi un préavis sur la présence du Mondial dans la capitale carioca.

María Cristina Bore, présidente nationale des Politiques de la rue, a affirmé qu’une opération de nettoyage social des sans-abri « était à l’ordre du jour », au motif du Mondial.

Policiers paulistes suspectés de « nettoyage social »

Des chercheurs de São Paulo pensent que les derniers massacres d’indigents sans-abri pourraient être l’œuvre d’« escadrons de la mort » qui essaient d’éliminer plus de 10’000 mendiants vivant dans les rues de la plus grande ville du Brésil.

Travaillant sur de nombreuses d’hypothèses, mais sans pistes définitives, les chercheurs de São Paulo essaient de résoudre le dramatique puzzle des derniers assassinats d’indigents sans-abri qui ont mis la ville en état de choc et qui font craindre que les « escadrons de la mort » [qui renvoient aux pires pratiques des dictatures militaires et de la police militaire brésilienne dont des membres faisaient des « heures supplémentaires »] soient en train de réaliser de macabres tâches de « nettoyage social » dans les rues paulistes.

Pour la première fois depuis que les enquêtes ont été commencées, il y a un peu plus d’une semaine, en cette fin avril 2013, le commissaire Luiz Fernando Lopes Teixeira a incorporé des policiers et des gardiens de sécurité parmi ceux que l’on soupçonne être les auteurs de ces attaques brutales, perpétrées dans la capitale économique et financière du Brésil, qui ont provoqué la mort de douze mendiants au cours des dernières semaines.

Jusqu’à présent, trois hypothèses étaient avancées pour expliquer les attaques : des jeunes néonazis ou skinheads ; des matons engagés par des commerçants du centre de la ville pour se défaire des mendiants indésirables ; ou alors une dispute interne entre les pauvres eux-mêmes.

Mais au cours des dernières heures s’est renforcée l’idée selon laquelle il s’agirait de groupes de « nettoyage social » intégrés par des policiers et même des gardiens de sécurité (liés à des firmes privées dites de sécurité, qui souvent engagent des policiers, parfois expulsés de la police à cause de comportements inacceptables).

Des escadrons organisés

« Il est clair qu’il s’agit d’un crime effectué par un ‘groupe organisé’ (ce qui exige une plus grande protection sociale pour les habitants de la rue) et que ce n’est pas une action isolée », a commenté Pedro Montenegro, le défenseur général du peuple (Ombudsman) du Secrétariat national des droits de l’Homme.

L’hypothèse prend toute sa force quand on considère que les cas de São Paulo se différencient des assassinats de mendiants dans les rues d’autres villes brésiliennes, qui ont eux presque toujours un caractère isolé et occasionnel. Le massacre de la ville pauliste a eu un plus grand impact, de par la quantité de victimes que ces attentats clairement planifiés ont fait en peu de jours.

Des faits similaires se sont produits dans les années nonante à Río de Janeiro, où, pendant plusieurs années, des centaines d’enfants et d’adolescents avaient été assassinés par des escadrons de la mort, composés dans de nombreux cas par des agents de police en congé, engagés par les commerçants locaux pour « nettoyer » la zone de délinquants présumés et de personnes commettant des délits mineurs.

Actuellement, les autorités de la plus grande ville du Brésil – avec 10,5 millions d’habitants – craignent que ces pratiques d’homicides ne soient en train de s’installer là où vivent près de 10’400 sans-abri, selon des calculs de la Pastorale catholique du « peuple de la rue » de São Paulo.

Mais l’inquiétude pauliste s’étend à d’autres zones, comme la ville méridionale de Porto Alegre, où il existe la crainte que des groupes de fanatiques se livrent à de nouveaux attentats, comme l’a expliqué Clarina Glock, la journaliste qui coordonne la publication du journal Boca de rua [voir son site : http://bocaderua.com.br/ ] fait par des personnes vivant dans la rue.

Dans cette ville du sud du pays, il n’existe pas les groupes traditionnels de São Paulo qui discriminent et attaquent ceux qui viennent du Nordeste, la région qui est source de la plus grande migration interne du Brésil. La journaliste ajoute que « oui, il y a des groupes de skinheads, et la lenteur avec laquelle les criminels de São Paulo sont identifiés peut stimuler des attaques semblables dans d’autres lieux ».

En plus, des cas de São Paulo, d’autres mendiants ont été assassinés la semaine passée dans l’Etat de Pernambuco (nord-est) par des hommes qui leur ont tiré dessus depuis un véhicule en marche.

La police soupçonne que ces homicides ont été commis par une bande de tueurs sévissant dans la ville de Recife, capitale de Pernambuco, et qui fait déjà l’objet d’une enquête pour d’autres attaques contre des personnes sans-abri.

Ainsi, le panorama des plus dépossédé·e·s au Brésil – et en Amérique latine en général – est toujours plus dramatique, parce qu’à la pauvreté et à l’abandon s’ajoutent maintenant les haines « sociales » qui font que beaucoup de gens s’érigent en juges et décident de faire justice eux-mêmes.

En juin 1990, Amnesty International a publié une information sur les violations des Droits de l’Homme perpétrées dans les principales villes brésiliennes qui arrivait à la conclusion que, de plus en plus, la police répondait à la violence sociale croissante en prenant elle-même la justice en main. Ce document donnait l’alerte sur des pratiques telles que l’exécution extrajudiciaire d’enfants et d’adultes par la police et les escadrons de la mort, l’utilisation de la torture par les agents de sécurité et les traitements inhumains subis par les détenus. Quatorze ans plus tard, les violations des Droits de l’Homme en relation avec la violence urbaine continuent à être un problème qu’il est nécessaire d’affronter. (Traduction A l’Encontre)


[1] Ainsi parmi les principales propositions des JMJRio 2013, on trouve la réponse suivante pour celles et ceux – jeunes dévots – qui veulent faire, avec une efficacité commerciale et en jonction avec les organisateurs des JMJ, des produits dérivés avec le logo JMJ Rio2013 : « L’association de son produit aux concepts et aux valeurs liés aux Journées, une ample exposition médiatique avec forte divulgation, une ouverture des canaux de vente, une augmentation des ventes, en plus de notre assistance pour un meilleur développement et utilisation du partenariat. » (Réd. A l’Encontre)

 Source : Brésil : Une opération de « nettoyage social » des sans-abri pour la célébration du Mondial de foot 2014 ! - Presse-toi à gauche !

A lire également 

Nettoyage social en Colombie : le massacre des sans-abri

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 08:08

 

Louisa Hanoune (PT) révèle les menaces d’intervention étrangère en Algérie

 

INFO REPRISE SUR
LE BLOG DE DIABLO
Commun Commune 

Louisa Hanoune (PT)

révèle les menaces d’intervention étrangère

en Algérie

 

 

louisa-hanoune.jpg

 

Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs algérien, dans une conférence de presse tenue hier, 1er mai à Alger, révèle la menace d’intervention étrangère qui pèse sur l’Algérie. « Nous avons convoqué cette conférence de presse pour tirer l’alarme sur les dangers qui pèsent sur la nation avec l’installation d’une base militaire américaine en Espagne pour intervenir en Algérie. »

  

Devant les journalistes, Louisa Hanoune lira la dépêche de l’Agence Europa Press publiée le 22 avril et reprise depuis par plusieurs média en Algérie et en Europe : « Le gouvernement de Mariano Rajoy a autorisé les Etats-Unis à déployer sur le territoire espagnol une force d’intervention rapide, en prévision d’un chaos généralisé prévu en Algérie. A la base de Moron de la Frontera située dans la province de Séville, en Andalousie, se déploieront dans les jours qui viennent un demi-millier d’éléments des forces spéciales, relevant du corps des Marines de l’US Navy, ainsi que 8 avions militaires américains.

 

Cette force d’appoint américaine sera investie de la mission d’intervenir en Algérie, où les prémices d’un chaos généralisé se font de plus en plus précises, notamment dans le sud du pays et à l’approche de la présidentielle par laquelle l’actuel président, Abdelaziz Bouteflika, compte s’éterniser au pouvoir en se confectionnant un scrutin le faisant succéder une quatrième fois à lui-même.

 

Selon le journal londonien Al-Quds al-Arabi qui a rapporté cette information, la décision espagnole d’autoriser les Etats-Unis à déployer leurs forces s’est prise inhabituellement vite. En effet, quelques jours ont suffi à Mariano Rajoy pour transmettre son feu vert à Washington pour dépêcher ses forces et ses avions, témoignant ainsi par sa hâte de l’imminence du danger couvant en Algérie, le régime pouvant tomber en désuétude à tout moment » (Europa Press, 22 avril).

 

Louisa Hanoune a conclu cette conférence de presse par un appel à la mobilisation générale : « Dans la continuité du combat du peuple algérien, qui a payé un lourd tribut d’un million cinq cent mille martyrs morts pour que vive l’Algérie indépendante, nous appelons à la mobilisation générale. Oui, nous appelons à la mobilisation générale.

 

Dans les jours qui viennent, nous prendrons les mesures d’organisation nécessaires, et nous nous adresserons également, à l’échelle internationale, à tous ceux qui sont attachés aux droits des peuples, pour qu’ils mènent campagne sur tous les continents. Aujourd’hui, il n’y a qu’une chose à dire : “Bas les pattes devant l’Algérie !” » .

(Extrait d’Informations Ouvrières du 2 mai 2013)

Source POI

 

Via  canempehepasnicolas

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 08:00

 

Moi, # 2008, agent de conversation 

 


- Tu m’aimes-tu, même si je vis à 700 kilomètres du boulevard Saint-Laurent et que j’ai un panache d’orignal sur le hood ?

- T’es ben mieux de pas me faire suer avec tes commentaires et ton snobisme métropolitain. Lettre d’Abitibi, Le Devoir

$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$

Broyé dans la grande machine de la mondialisation, aux prises avec des entre…prises gourmandes pour le profit, le l’humain est devenu une marchandisation d’esclaves au plus bas prix possible.

Le monde aura implosé dans sa bêtise.

Savamment et bêtement (sic) orchestrée, l’élitisme fruitée décadente est en plein dans les travaux de la fonte de la chair pour la survie des machines et des sommes colossales et inutiles, laissant en charpie la Vie même.

Dieu est mort parce que nous l’avons tué en nous. Nous nous sommes « auto-assassinés ». Ni plus, ni moins. Foi d’athée :-)

Le monstre cravaté, séché à froid, légume des tours à bureaux, est aveuglé par « ses idées », sa machinerie lourde, sans regard au futur humaniste.  Même si nous nous convainquons d’en avoir un tout petit, il faut se méfier: l’égo-éponge cherche le sang seigneur… Il a soif. C’est un amas de sable qui a besoin de créer le gros légume qu’il croit être.  En chacun de nous, dort un maringouin Abitibi.

Le but de la Vie a été dévié par une armée d’ignares sataniques, à l’ego démesuré.

La technologie vient accélérer cette dynamique de croissance. La robotique par exemple devient moins chère que le plus bas des bas salaires du monde. Ainsi, en Chine une entreprise a remplacé 500 000 ouvriers par des robots. Au Japon, une entreprise neuve de 15 ha, entièrement automatisée, produisant pour 2 milliards de dollars par mois fonctionne avec 15 salariés.

La mondialisation a enfanté un système à haute concentration de capitaux mais puissamment destructeur d’emplois. Cela est résumé par des bourses qui évoluent à l’opposé des niveaux de chômage et de paupérisation. Elle engendre la captation de l’outil de production par la haute finance doublée d’un sentiment de toute-puissance de la super-élite. C’est ainsi que dans une indifférence à la loi Minder, à l’opinion publique, aux normes de capitalisation et au sauvetage par l’argent public la direction d’UBS va se distribuer 2,5 milliards de francs pour se féliciter de la perte de 2,51 milliards sur 2012 et la promesse de destruction de 10 000 emplois. legrandsoir.info

La chair humaine n’est qu’une écorce défibrée, séchée à froid qui sert désormais à faire le chant des oiseaux de malheur de la gente issue des Wallstreeters qui enfantent de petits wallstreeters.

Nous n’avons désormais qu’un seul et réel numéro. C’est celui aura déclenché la plus grande guerre économique à finir. Nous ne sommes que des plaques d’immatriculation livrés à d’hypocrites maculés.

# 2008

L’ère du Christ vient de passer au crisse…

Une rue aura assassiné tous les sentiers du monde.  Quelqu’un m’a dit que j’avais une vision pessimiste du « monde »! . Pas du tout! Dans 50 ans, tout le monde mangera de la pizza congelé. Et les F-35 seront dans le désert du Névada. Pour la C.I.A, l’agent n’a pas d’odeur. Même putréfié , après service rendu et service funéraire…

Bienvenue dans l’enfer de Bosch.

Hell

Cette décrépitude au vernis du sirop des médias,  termine le fini délicat d’un monde mensonger, voleur, déchiqueteur, hypocrite.

La seule utilité de ces créatures est qu’elles seront un jour une poignée d’engrais, une fois passée l’incinérateur.

Pissenlit-8698

Il y a des trillions de fois plus de vie et de vérité dans un pissenlit que dans une meute de banquiers. C’est mai, ils arrivent! Sauvez-vous! Il y a quelques années, je les arrachais vertement avec un arrache-pissenlits. 21.95$ chez OM Hard-Where. Mon voisin a engagé une compagnie qui vous arrose tout ça, plante un piquet POISON, et s’en va. Le monde est vert… Si un jour je vois Sarkozy ou Harper,  ou l’autre, le négro spirituel à manettes de drones, dans mon petit coin de verdure, je m’abonne. C’est ça être « vert »…

En perdant ses terres, l’humain devient, à travers les « pouvoirés » un esclave à manipuler et à jeter.

Il n’est plus choisi pour sa force, il est choisi pour sa capacité à n’être qu’une éponge. Et les éponges boivent l’eau des épongés…

L’ego aura créé le troupeau. On disait que l’union fait la force…

L’ego aura créé le créateur du « machinarium » puissant et mondialiste.

Bloup! Avalé comme une moule après avoir déchiré la coquille. La limace est un vampire à limaces.

Le premier mai était la fête du travail. Quand vous entendrez l’expression « reprise économique », essayez de comprendre qu’elle n’est plus pour l’humain, mais pour la machine à fabriquer des zéros.

Chaque invention nouvelle, avalant les travailleurs, est une dent de requin  qui rend en charpie l’âme humaine. On aiguise les manières de se débarrasser des travailleurs qui…coûtent  trop cher.

Je le disais: Il n’y a plus rien d’humain.

Soyons polis! Passons tous au vernis…

Gaëtan Pelletier

4 mai 2013

En sus. Gratos. Une pensée de l’écrivain Alain Bésil.

 » Nous sommes plusieurs à vouloir être hun(s). »

Huns

P.S.: Désolé pour ceux qui aiment les analyses à paragraphes carrés. Le monde n’est pas carré. La conduite humaine non plus. Merci tout de même à ceux qui se tordent le cerveau pour jouer le même jeu que ceux qui nous tordent le corps, l’âme, et nos contes en banques.

___

La guerre des étoiles: « Que la farce soit avec toi ».

Un grand du chinéma américain.

Source :

LA VIDURE | Naître dans une explosion et finir en implosion!

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 18:30

 

Les armées privées concurrencent les armées nationales

(Source : AlterInfo)

Le séquestre budgétaire du Pentagone pourrait conduire à une réduction importante de la puissance de l’armée régulière des États-Unis, et pourrait, selon certains experts, entraîner le développement des entreprises militaires privées.

Les effectifs de l’armée de terre américaine devrait être réduits d’au moins 100.000 militaires. Toutefois, en cas de poursuite du séquestre budgétaire, il faudra procéder à d’autres coupes budgétaires, notamment à une diminution des effectifs de la garde nationale et de l’armée de réserve. La capacité de l’armée de participer à de grands conflits est donc remise en question.

Les experts estiment que le problème ne réside pas dans les réductions budgétaires. L’armée manque de nouvelles recrues.

« Les experts savent que ce problème est apparu il y a longtemps », explique le premier vice-président de l’Académie des problèmes géopolitiques Konstantine Sivkov :

Cela date de la guerre en Afghanistan et en Irak. L’armée américaine a fait preuve d’un manque de préparation morale et psychologique évidente du personnel pour mener des opérations militaires. Ils avaient des problèmes pour accomplir les tâches principales lors des conflits armés : contrôler les territoires. L’armée américaine est très efficace lorsqu’il s’agit de combattre les troupes régulières, lorsque l’armée a la possibilité d’utiliser les armes à distance, sans risquer la vie de ses soldats. Mais dans le cas de combats au corps à corps (conflits typiques de la guérilla), les soldats américains ne veulent pas mourir. C’est le problème de n’importe quelle armée de mercenaires. On risque généralement sa vie pour une idée.

Le problème du recrutement rend le Pentagone dépendant des armées privées. Leur rôle va augmenter avec le temps, comme en témoignent les guerres en Irak et en Afghanistan. Il existe plus de 3000 entreprises offrant des prestations similaires opérant dans plus de 60 pays à travers le monde. Il s’agit de structures qui auraient pu remplacer les armées nationales de mercenaires. Le directeur du Centre de la conjoncture stratégique Ivan Konovalov n’est pas totalement d’accord avec cette approche :

À un certain moment, il y avait une tendance au déroulement des opérations militaires menées par des sociétés militaires privées. Car ces sociétés agissent rapidement et ont peut recourir à leurs services pour une courte période, par exemple un an, avec rupture de contrat par la suite (l’armée régulière – c’est une valeur constante). Finalement on a réalisé que c’était impossible. Et cette idée a été abandonnée. Mais ces sociétés continuent à remplir leurs fonctions. Car en Irak ou en Afghanistan, l’armée ne défend pas un oléoduc. Les entreprises privées le font dans l’intérêt d’une entreprise en particulier. Mais ces sociétés ne remplaceront pas l’armée militaire. Et les sociétés opèrent généralement dans des zones de combats où les ressources minières, pétrolières, la production de gaz ou de diamants sont en jeu. Car l’armée ne défendra pas leurs intérêts.

Les armées privées sont considérées par de nombreux experts comme les plus efficaces pour les conflits armés locaux. Et étant donné que l’époque des guerres de grande envergure semble révolue, ces sociétés sont un instrument de plus en plus demandé pour la mise en œuvre pratique des doctrines géopolitiques.

En théorie, Washington pourrait mener des guerres grâce aux entreprises privées. Les experts soulignent les avantages de cette décision. L’absence d’armée régulière étrangère ne permet pas parler d’occupation. Les victimes parmi les soldats de ce type d’entreprises ne sont pas comptabilisées comme des pertes de l’armée américaine.

Sémantique.

L’inexistence de cette comptabilité permet aux autorités américaines d’élargir les frontières du possible dans le cadre d’un conflit militaire pour atteindre les objectifs fixés.

Il est peu probable que les sociétés privées puissent remplacer totalement les armées nationales. L’armée régulière défend les intérêts politiques de l’État, et ces sociétés privées défendent des intérêts commerciaux. Probablement dans l’avenir, nous verrons apparaître une symbiose inhabituelle, qui s’inscrit dans la logique des guerres modernes en matière de ressources. Le cas des Etats-Unis ne fait que favoriser la crise des armées nationales sur le plan géopolitique.

 

Via : Les armées privées concurrencent les armées nationales « État du Monde, État d'Être

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 18:27

 

 

Flashback –

(Source : Wikistrike)

Après la banque mondiale, la monnaie mondiale et le gouvernement mondial, la dernière lubie des Etats-Unis et du Royaume Uni est de mettre en place un marché mondial pour les compagnies militaires privées, ces mercenaires du XXI e siècle. Autrement dit, une sorte d’armée mondiale à la solde de personne et tout le monde à la fois, pourvu qu’on en ait les moyens.

Les médias ne s’étalent pas sur le sujet, mais il s’agit d’une régression assez dramatique : l’ordre au niveau mondial est sur le point de devenir un simple marché privé, répondant aux règles de base du capitalisme et du libéralisme, c’est-à-dire en un mot : la rentabilité à court terme.

Depuis quelque temps, on est occupé à créer un cadre légal international qui permette de mettre en place un marché mondial de la guerre. « On », ce sont les compagnies militaires privées, bien sûr, mais aussi les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Evidemment, ils n’appellent pas cela comme ça, et préfèrent parler de « réguler les compagnies militaires et de sécurité privées », comme le mentionne un câble diplomatique de l’ambassade US à Londres daté du 12 septembre 2008, et révélé par Wikileaks. On argue qu’il faut établir des standards internationaux stricts pour ce type d’entreprise. Au lieu de les prohiber tout simplement, mais bref.

Sauf qu’un peu plus tôt la même année, la chambre des Lords évoquait une régulation qui ressemble à celle des lobbys : inscription volontaire sur un registre et signature éventuelle d’une charte. Efficacité garantie. Mais c’est depuis 2002, semble-t-il, que l’Angleterre se préoccuper de normaliser le secteur des armées privées[1].

On revient au Moyen Age, quand les rois devaient emprunter à des grandes familles pour payer des mercenaires chargés d’aller taper sur le voisin. Sauf que l’armée en question pouvait vite se retourner contre eux au moindre défaut de payement, ou si l’adversaire avait l’idée incongrue de surenchérir… Question fiabilité, on trouve difficilement pire que ce genre de troupe.

Il faut savoir que beaucoup de ces compagnies privées sont basées à Londres, et encore un bon paquet aux Etats Unis, qui sont aussi leurs principaux employeurs. Ils ont donc tout intérêt à créer les normes qui leur conviendront avant que trop de monde ne se pointe dans le secteur. La mission anglaise auprès de l’ONU revendiquait encore en juin 2011 de « promouvoir de hauts standards dans l’industrie anglaise des SMP ». Question à 10.000 : d’où vient l’inspiration de ces « hauts standards » ? Du « code international de conduite pour les contractants privés de sécurité »…

Qu’on ne se trompe pas avec les termes de « régulation » ou « code de conduite » : comme avec les banques il s’agit de faire l’inverse, et certaines parties prenantes en Angleterre évoquaient déjà en 2008 une « auto régulation », c’est-à-dire zéro norme. Ce qui arrangera bien les PDG et les actionnaires de ces compagnies (dont le poids dans l’économie mondiale était estimé à environ 100 ou 120 milliards de dollars en 2009[2]), beaucoup moins les pays qui en seront victimes. Et comme dans le cas des banques qu’on devait réguler, qui va-t-on consulter pour élaborer lesdites normes ? Les compagnies concernées, bien sûr.

Toute une propagande est en train de se mettre en place dans les hautes sphères, à grand renfort d’études et autres analyses, afin qu’il finisse par sauter aux yeux de tout le monde qu’il faut absolument mettre en place ce cadre international. On légitime ainsi le processus, en sachant qu’après la moulinette du lobbying les textes auront été largement vidés de leur substance.

Au chapitre “The Market for Military and Security Services” de l’une de ces études[3], on nous explique que des compagnies mondiales comme Group4/Security (G4S), qui ne semblent axées que sur la sécurité, collaborent avec les sociétés militaires privées (SMP, comme on dit). D’après ce rapport, quand les Etats-Unis ont débarqué en Irak en 2003, plus d’un soldat sur dix était déjà un civil. On apprend aussi que des SMP de partout dans le monde sont en train d’accomplir un formidable travail pour les gouvernements US et anglais, notamment en Irak. D’ailleurs, elles cherchent à s’imposer sur un nouveau créneau : celui de l’humanitaire, voire même remplacer à terme les casques bleus.

Il paraît qu’en 2008, un rapport parlementaire a calculé qu’il y avait plus de 190.000 contractants privés[4] en Irak en 2007[5], deux fois et demi plus que lors des conflits précédents. En 2009, en comptant l’Afghanistan[6] et l’Irak, il y avait autour de 240.000 contractants privés.

Dès les années 90, des pays comme l’Angola, la Sierra Leone, la Croatie, la Bosnie ou la Papouasie-Nouvelle-Guinée avaient recours aux services de ces boites.

Ces entreprises sont aussi un moyen pour les Etats de contourner les lois, de ne pas être directement responsables des bavures qui ne manquent pas sur le terrain. « Selon un rapport du Congrès sur les agissements de Blackwater en Iraq, les gardes de cette société auraient été impliqués dans près de 200 épisodes d’escalade de la violence marqués par des échanges de tirs − le personnel de Xe/Blackwater ayant ouvert le feu en premier dans 80 % des cas − survenus en Iraq depuis 2005. Malgré la décision des autorités iraquiennes et les rapports du Congrès, Xe/Blackwater a poursuivi ses activités en Iraq jusqu’en septembre 2009 au moins », nous dit l’ONU. Pourtant, aucun employé de Blackwater n’a été inquiété pour cela, et les autorités US non plus.

Une autre précision avant de continuer, car c’est toujours bien de le dire : l’efficacité de ces sociétés privées pose question, du coup leur rentabilité aussi. Par exemple, Le Monde expliquait que le personnel de HEB, une boite chargée de la formation d‘armuriers en Irak, avait du partir précipitamment Kandahar sur ordre du commandant de l’armée nationale afghane de cette ville pour motif d’incompétence. Celui-ci racontait que « Les gens de HEB se contentent de nettoyer les armes des soldats sans jamais leur apprendre à utiliser leur matériel, et les balles perdues sont courantes. ». Le quotidien précisait en outre : « HEB, qui recevrait près de 9 millions de dollars par mois pour cette prestation, devait former 300 personnes entre 2008 et 2010. Seules 26 personnes ont été brevetées à ce jour » (en décembre 2009).

L’auto régulation, y’a que ça de vrai

Il y a en effet un bug au niveau du droit international, c’est qu’une armée essentiellement composée de civils aurait très peu d’arguments à faire valoir devant un tribunal international, surtout en cas d’incursions illégales telles que celles dont Israël a fait sa spécialité depuis des lustres.

Enfin, bref, ledit rapport applaudit l’autorégulation déjà mise en place depuis 2005, et se satisfait du fait que « au lieu de travailler à rendre cette industrie illégale, la plupart [des contestataires] se préoccupent d’augmenter la régulation de leur comportement ».

Les lobbies de ces multinationales de la guerre défendent aussi une régulation, vague et non contraignante si possible. Par exemple, la British Association of Private Security Compagnies (BAPSC, la plus grosse fédération anglaise du secteur[7]), explique sur sa page d’entrée qu’elle « a pour but d’augmenter les standards opérationnels de ses membres et de cette industrie émergente, et assurer le respect des règles et des principes du droit humanitaire international et des normes en matière de droits de l’homme ».

Dès 2001, 54 SMP se sont regroupées dans une association dénommée « International Peace Operations Association ». Aujourd’hui devenue l’ISOA (pour « international stability operations association »), elle comptait parmi ses membres les plus grosses boites de mercenaires de l’époque, comme Dyn Corp, MPRI ou Armor Group, mais la liste n’est plus vraiment la même, car des entreprises actives dans d’autres secteurs ont rejoint l’association. Via ce machin, ces boites comptaient s’afficher dans des opérations dites de « maintien de la paix » aux côtés d’ONG ou de gouvernements. En janvier 2010, l’IPOA a expliqué aux gouvernements comme les SMP pouvaient être utiles à Haïti, et Triple Canopy, dont des employés ont été impliqués dans des exactions contre des civils en Irak, a eu rapidement des contrats avec le groupe haïtien des maladies infectieuses pour distribuer de l’aide de première nécessité. A côté de cela, l’association disait aussi vouloir instaurer un code de conduite pour les SMP.

On retrouve aussi des patrons de SMP dans d’autres associations pour la paix, comme Fund For Peace, au conseil d’administration duquel on trouve par exemple l’ex major general Michael Davidson, également co fondateur de CRA Inc, une entreprise de sécurité basée à Washington. Après avoir conseillé la Maison Blanche, le Pentagone et le secrétariat de la Défense, ce vétéran du Vietnam aide notamment ses clients à faire des affaires avec le département de la Défense et celui de l’Intérieur.

Au sujet du lobbying, il y aurait eu 224 anciens hauts fonctionnaires et membres du gouvernement américain à avoir été recrutés comme lobbyistes par les 20 plus gros contractants privés US. Et en 2001 déjà, les 10 plus grosses SMP US avaient dépensé plus de 32 millions de dollars en lobbying, tout en finançant les campagnes électorales à hauteur de 21 millions de dollars… Il semble que plus le temps passe, plus ces entreprises militaires dépensent en lobbying. Ainsi, Xe Services aurait dépensé plus de 750.000$ en lobbying en 2010, contre 400.000$ en 2007 et 2008. Sur la somme dépensée en 2010, 730.000$ ont servi à payer Misc Defense, un lobbie spécialisé dans ce domaine qui a touché plus de 16 millions de dollars des industries de la défense en 2010. cette année-là, les lobbys US spécialisés dans la Défense ont touché près de 150 millions de dollars, trois fois plus qu’à la fin des années 90.

Même combat en Angleterre, où, par exemple, l’ex parlementaires (conservateur) et secrétaire d’Etat à la défense et de l’étranger Malcolm

Rifkind, est devenu président d’Armor Group (très présente dans les ambassades anglaises et près des pipelines algériens), qu’il a revendue en 2008 à Group/4 Security (G4S) pour 43 millions de livres après un scandale dans lequel Armor Group était accusé d’avoir tué des civils irakiens. Et où retrouve-t-on ce bon vieux Rifkind aujourd’hui ? Auprès du premier ministre David Cameron, qui l’a nommé en janvier 2010 au poste de président du comité sur la sécurité et le renseignement. Il est aussi, accessoirement, député.

Dans tout ce brouhaha, ces messieurs soulignent quand même une chose intéressante : la notion de mercenaire n’est plus à jour. On considère qu’un mercenaire doit gagner beaucoup plus qu’un simple soldat, mais ce n’est pas toujours le cas, et en plus il doit être « étranger ». Ils peuvent faire partie des forces armées, puisque celles-ci « se composent de toutes les forces, tous les groupes et toutes les unités armés et organisés qui sont placés sous un commandement responsable de la conduite de ses subordonnés devant cette partie », disent les conventions de Genève. Et les membres des forces armées sont des combattants, même si les mercenaires ne peuvent pas être des combattants. Bref, il y a du boulot. Surtout en France, où on condamne les mercenaires, sans que les SMP entrent dans cette catégorie. Même l’armée applaudit leur action. Bref, les SMP évoluent dans ce que certains appellent un « vide juridique total »…

Il faut donc, certes, réviser la notion de « mercenaire », notamment, et c’est là qu’on entame une belle partie de tango entre lobbies et législateurs.

En France, l’idée fait son chemin, comme si, refrain connu, il n’y avait « pas d’alternative » à la privatisation de l’armée et du maintien de l’ordre. En mars 2010, un colloque intitulé « les forces armées face au défi de la privatisation de l’action militaire » a eu lieu à l’école militaire de Paris. Sarko et ses copains pensent à légaliser le mercenariat par petites touches, d’abord en permettant à des entreprises d’embarquer des gardes armés sur les bateaux qui passent dans les zones de piraterie. Depuis plus d’un an, un groupe de travail se réunirait même toutes les semaines au secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) pour en discuter.

Le conseil des droits de l’homme de l’ONU a lui aussi lancé un groupe de travail sur les mercenaires en 2005, afin d’étudier leur impact sur les droits de l’homme mais surtout d’établir les principes de base que ces entreprises devront respecter. Même si ce groupe est lucide sur les bourdes, voire les exactions de certains, ou sur la nécessité de rappeler que l’exercice de la force légitime ne peut concerner que les Etats, la charte qu’il préconise en 2010 reste assez vagues. Beaucoup de déclarations de principe, peu de contraintes. Par exemple, le groupe de travail aimerait interdire aux SMP et à leurs employés de toucher aux armes nucléaires, biologiques etc., ou encore de participer aux opérations militaires ou d’espionnage, de faire de prisonniers etc.

Il y a aussi toute une liste de préconisations pour les Etats, censés interdire pas mal de choses aux SMP, censés les encadrer, leur octroyer des licences, être responsables etc. Au final, on se demande quel serait l’intérêt économique des SMP si l’Etat doit contrôler chaque action de ces boites militaires. Et on se demande encore ce qu’elles pourraient avoir à faire avec un cadre réglementaire aussi contraignant voire plus que celui qui vaut pour les vraies armées…

Angleterre, France, Etats-Unis, Israël… tout le monde se presse pour établir des standards –ou pas- qui favorisent les SMP du cru. Parce qu’aujourd’hui, les crânes d’œuf qui nous dirigent considèrent qu’il en va de la sécurité nationale !

Pourtant, le jeu de ces SMP peut aller à l’encontre de l’intérêt national, comme dans le cas de ce « ressortissant français » tué en Libye, à Benghazi, en mai 2011. Il est vite apparu que le type en question, Pierre Marziali, un ancien parachutiste, était le PDG d’une boîte de sécurité, Secopex, sur place sans être couverte par les autorités françaises. Et qu’il a été tué lors d’un contrôle à un check point qui a mal tourné, par les rebelles libyens. Malgré que cette boite dise être spécialisée dans l’ «appui stratégique et opérationnel », la France ne considère pas qu’il s’agit de mercenaires[8]… Enfin bref, les circonstances de la mort de Marziali sont très troubles, et certains évoquent un règlement de comptes. « Les rebelles du Conseil national de transition (CNT) libyen ont décidé d’arrêter Pierre Marziali et quatre autres Français (toujours détenus à ce jour) parce qu’ils les soupçonnaient de mener « des activités illicites » qui « mettaient en danger la sécurité de la Libye » , ont-ils fait savoir. Les quatre hommes qui l’accompagnaient ont d’ailleurs été arrêtés en même temps. Eux disent qu’ils ont été appelés par le conseil national de transition pour assurer la formation des rebelles, mais ils pourraient aussi avoir joué un rôle d’espion, mais pour le compte de qui ? Les rebelles désignent cas Khadafi.

 

Un rôle quasi régalien

Aux Etats Unis, Bush ne s’est pas autant pris la tête quand il a décrété que Blackwater (aujourd’hui Xe Services) faisait partie des « forces totales » de l’armée US. Mais il faut préciser que la plupart de ces mercenaires travaillent avec des entreprises, comme les pétrolières, ou KBR (entreprise dont Dick Cheney touche encore beaucoup d’argent) qui fournit tout le matériel et la logistique pour l’armée US en Irak et en Afghanistan. Ils peuvent aussi servir au maintien de l’ordre sur le sol des Etats Unis, comme lorsque Bush a sollicité Blackwater pour assurer l’ordre après l’ouragan Katrina. C’est encore dans un camp d’entraînement de Blackwater près de la base navale de Norfolk que plus de 50.000 militaires et policiers ont été formés aux techniques anti terroristes.

Quant à Dyn Corp., je cite La Tribune : « La société se vante de ses performances en informatique qui lui ont valu les contrats de gestion des données comptables de plus de trente agences et ministères de l’Etat américain, y compris le FBI, le département d’Etat, le département de la Justice, le département de la Défense, l’Agence de répression contre les stupéfiants (DEA), le Bureau des prisons et l’Office national de la politique contre la toxicomanie. C’est l’une des rares sociétés ayant accès au système PROMIS, qui permet un accès illimité à tous les comptes bancaires de la planète ». Une courte parenthèse au sujet du système PROMIS (Prosecutor’s Management Information System) : il s’agit d’une sorte de trappe dans les programmes informatiques vendus au monde entier et pas seulement les banques (nombre de multinationales et de services de renseignements les utilisent aussi), et qui permet à celui qui a la clé de savoir tout ce qu’il y a dans l’ordinateur équipé de ce logiciel de recoupement de bases de données.

Pour résumer, le rôle de ces boîtes ne fait qu’augmenter, on les voit présentes dans tous les domaines liés à la guerre, au maintien de l’ordre et à la surveillance. De plus, elles ont tendance à diversifier leurs activités. Au lieu de se contenter d’entraîner les troupes, Blackwater, par exemple, a créé ses propres équipes destinées à travailler avec l’armée ou l’état major dans de nombreux domaines.

Quant aux patrons de ces SMP, il s’agit souvent d’anciens de la CIA, du MI6, du SAS, de la DGSE, du Mossad ou de l’armée. Par exemple, Blackwater a été créée par deux anciens des forces spéciales de la Navy, dont un dénommé Price, chrétien intégriste et milliardaire. Beaucoup de cadres de ces entreprises viennent du même endroit, ce qui augmente la proximité entre l’Etat et les SMP. Un peu comme nos barbouzes, qui ont souvent deux ou trois copains prêts à donner un coup de main chez les flics ou les RG. Il y a un certain nombre de patrons aux idées plutôt limites, dans ce secteur. Tim Spicer, PDG d’Aegis et ancien lieutenant colonel chez les commando, a aussi collaboré à la vente illégale d’armes à la Sierra Leone en 1998, et a formé deux militaires chargés d’assassiner un militant catholique de 18 ans en Irlande du Nord, en 1992. Cela ne l’empêche pas de décrocher de juteux contrats en Irak.

En outre, le tourniquet tourne à plein, et on retrouve ne nombreux anciens officiels parmi les cadres des SMP. Par exemple, l’ancien conseiller de Clinton à la Maison Blanche, et ancien chef de cabinet d’Al Gore, passé ensuite par la direction du cabinet de lobbying « Quinn Guillespie and associates » est devenu récemment «directeur indépendant » de Xe Services. Le général William Kernan, après une brillante carrière dans l’armée, a pris sa retraite en 2002 pour rejoindre société militaire la direction des opérations internationales de MPRI, filiale de L3 Communication, qui a de nombreux contrats avec le gouvernement.

Et du côté des actionnaires, on retrouve évidemment un paquet de fonds de pension. Dyn Corp est passée dans les mains du fonds Veritas Capital en 2005 et en 2010 par Cerberus Capital Management. Vinnell, aujourd’hui une filiale de Northrop Grumman qui a contribué à assurer l’ordre et à former la garde nationale en Arabie Saoudite, a aussi appartenu à Carlyle[9] qui avait aussi beaucoup d’intérêts dans le coin.

En guise de conclusion

Rappelons quelques problèmes posés par cette privatisation de la guerre :

Le privé n’a qu’une règle : l’argent. Il peut donc retourner sa veste au moins aussi vite qu’une armée normale. Il n’y a pas de morale derrière le combat. Des mercenaires ont participé à moult coups d’Etat, depuis celui contre les sandinistes au Nicaragua, en passant par les Seychelles, Haïti, le Bénin, les Comores, etc. Il peut aussi s’allier avec les entreprises, contre l’intérêt général et l’intérêt des Etats. Le cas de Blackwater, devenue « Xe Services après de nombreux scandales en Irak, a été rachetée par Monsanto, on se demande pourquoi. L’entreprise a toujours travaillé dans le domaine de l’intelligence économique pour des multinationales, via deux entreprises fondées par le créateur de Blackwater, Erik Prince (Total Intelligence Solutions, dirigée par Cofer Black, ex dirigeant de la CIA et Terrorism Research Center). Total Intelligence est ainsi devenue l’ « organe de renseignement de Monsanto », destinée à espionner et à infiltrer les militants anti OGM et écolos.

- Le savoir-faire, sur le terrain mais aussi en amont au niveau du renseignement, de même que la maîtrise des technologies, vont progressivement être le seul attribut du privé. L’Etat ne pourra payer que la jeune chair à canon sortie d’une classe de pauvres qui augmente à vitesse exponentielle.

Une déresponsabilisation des Etats, qui n’auront plus à payer pour les « soldats » morts et blessés. De l’autre côté, des contractants privés ne seront probablement plus à cheval sur les droits de l’homme que les armées « publiques ». Envers qui ces boites seront-elle responsables si tout n’est pas écrit noir sur blanc dans le contrat, et surtout s’il n’y a personne pour contrôler leurs activités ?

La sortie du droit international en matière de conflits, puisque les sous traitants privés ne sont pas considérés comme des « combattants ».

- Le problème du transfert de technologies et de savoir faire: les SMP apprennent auprès d’une armée, enrichissent leur savoir faire et le revendent à d’autres.

- Des entreprises privées se trouvent au milieu des plus gros secrets d’Etat, puisque certains de leurs employés travaillent aux côtés des services secrets, notamment dans la traque et l’assassinat des « terroristes » comme ceux d’Al Quaida[10], ou carrément à l’état major, comme ce fut le cas pour Dyn Corp et Pacific A&E qui ont contribué à la direction US des opérations dans les Balkans.

Un embrouillage total dans les conflits, puisqu’une même SMP pourrait avoir des contrats avec les deux parties d’un même conflit armé. De même qu’avec les amis ou ennemis des uns et des autres, etc. Dans le rapport anglais de 2002, on peut lire quelques interrogations au sujet des SMP, comme le fait de se demander si les intérêts de ces boites ne risquent pas de court-circuiter ceux de l’Angleterre, ou s’il n’y a pas un risque de collaborer avec des mercenaires qu’on forme donc au combat, pour se retrouver face à eux quelques mois plus tard. Et accessoirement, est-ce que le gouvernement est responsable si une opération menée par une SMP tourne mal ?

- Le fait que des entreprises pourraient elles aussi embaucher des armées de mercenaires pour taper sur le concurrent. A l’échelle qu’on imagine dans le cas de deux multinationales qui se disputeraient le sous sol d’un petit pays comme l’Indonésie…

- Qui va payer pour les bavures[11] ?


[1] Avec la publication par le ministère des Affaires étrangères anglais d’un livre vert intitulé « Private Military Companies: Options for Regulation », et qui conclut étrangement que le public n’aurait pas grand intérêt à voir disparaître des compagnies privées, notamment en cas d’ « incident international ». Il va sans dire, l’auto régulation était la panacée pour les auteurs dudit rapport : il s’agit en effet d’une bonne « alternative » à la « compulsion régulatrice », des mots qu’on dirait tout droit sortis d’un cabinet de lobbying.

[2] On estime que le marché des SMP augmente de 6 à 8% par an.

[3] “Governance Dynamics and Regulation in the Global Private Security Market”, de Deborah Avant, membre d’un groupe de travail du Buffet Center sur les services de sécurité.

[4]C’est-à-dire le personnel de sécurité privée (sécurité armée et services d’escorte), le personnel logistique, ceux qui contribuant à la « reconstruction » (formation de la police et de l’armée qui est «systématiquement incluse dans le service », construction, développement).

[5] Ce nombre serait descendu à 120.000 en juin 2009, mais une bonne partie, si pas la totalité, se sont juste déplacés en Afghanistan.

[6] D’après le Washington post, les contractants privés représentaient déjà plus de 69% du personnel du Pentagone en Afghanistan fin 2009.

[7] Créée en 2006, elle représente une vingtaine de compagnies, dont certaines, comme Page Group ou Team Fusion, travaillent aussi à « procurer une surveillance de la population » et à vérifier que les « mouvements ne sont pas pilotés ou compromis »

[8] Car, pour le ministre de l’Intérieur Gérard Longuet, il n’y a pas de sociétés militaires privées basées en France. Après l’affaire Secopex, on a dit que Secopex était la seule SMP en France…

[9] Carlyle elle-même dirigée à l’époque par Franck Carlucci, ancien secrétaire à la Défense sous Bush Ier, ancien conseiller à la sécurité  et ex directeur de la CIA.

[10] En 2004, Blackwater a été mandatée par la CIA pour assassiner des leaders d’Al Quaida, malgré le fait que la CIA n’a officiellement plus le droit de commanditer des assassinats depuis qu’elle a raté Fidel Castro en 1976.

[11] Pour ne citer qu’un exemple, tiré de faits connus, les tortures de prisonniers à Abu Ghraib, les soldats de l’armée US n’étaient pas les seuls à opérer. Ils étaient accompagnés de SMP également impliquées dans le scandale, Titan et California Anlysis Center Incorporated (CACI). Des employés de cette dernière ont même expliqué avoir utilisé des chiens à Abu Ghraib et énuméré une liste detraitements dégradants qu’ils ont fait subir aux prisonniers. L’un d’eux donnait même les ordres aux soldats. Cependant, seuls les employés de base étaient poursuivis, par l’employeur.

 

De notre ami de chez Dondé vamos

Via : Flashback – Vers un marché mondial de la guerre pour les compagnies militaires privées « État du Monde, État d'Être

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 17:00

 


Alors qu’Obama vient de donner comme exemple de démocraties avancées en Amérique Latine : la Colombie, le Chili et le Pérou Apporea publie une belle photo de famille, la grande famille fasciste internationale où l’on voit Capriles plonger dans les bras d’Uribe comme sur une bouée de sauvetage. Puissent-ils se noyer les deux dans le raz-de-marée de leur haine du peuple des Humains.

 

Uribe aujourd’hui c’est UnoAmerica, l’Union de tout ce que le continent compte d’extrême-droite et d’héritiers des réfugiés nazis qui ont grandement contribuer à faire de ce continent un enfer pour les peuples qui l’habitent. Les anciens des « escadrons de la mort » y voisinent avec l’oligarchie régionale d’extrême-droite. Et quoiqu’il se soit fait assez discret à ce sujet dans sa dernière campagne liftée, Capriles est un de ses poulain appartenant à la même caste, au même clan partageant une idéologie commune dans un projet pour lequel l’inconsistant Capri n’est rien d’autre qu’une marionnette photogénique qui joue son rôle avec une certaine conviction.

 

 

"Te lo pido, por favoooooor"

 

 

Source photo El colectivo #TROPA posiciona como tendencia mundial la etiqueta #UribeCaprilesClanFascista 

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 13:06

 

 

 

 

Interdite de séjour dans l’espace Schengen.
Aminata Traoré parle de la déconvenue.


Coupable de combattre l’intervention française au Mali
mardi 30 avril 2013 

 

Cameroonvoice -

Nous avons appris avec stupéfaction que les autorités françaises ont refusé de vous accorder un visa d’entrée en France pour participer à une réunion publique le 22 avril dernier. Pouvez vous nous confirmer cette information ?

Aminata Traoré - 

En fait, j’ai été invitée par Die Linke, un parti de gauche allemand, et des militants français. Je devais faire un tour à Berlin et par la suite donner une conférence à Paris et Lille. J’avais un visa de circulation de 4 ans de l’espace Schengen qui a expiré au mois de Février.

Quand je me suis rendue à l’ambassade d’Allemagne pour solliciter un droit d’entrée dans l’espace Schengen, ils m’ont accordé un visa de trois jours uniquement pour leur pays en me notifiant que la France a donné des instructions pour qu’aucun pays de l’espace Schengen ne m’accorde de visa.

Cameroonvoice -

Il y avait donc une interdiction de circulation dans l’espace Schengen vous concernant, dont vous ignoriez totalement l’existence ?

 Aminata Traoré - 

Non, non, on ne me l’avait pas notifié avant, c’est à la faveur de ce voyage que je l’ai su. J’ai été autorisée à aller en Allemagne et à revenir au Mali directement sans fouler le sol de l’espace Schengen mis à part l’Allemagne. Je ne sais pas si c’était une exception allemande, ou si les autres pays de l’espace Schengen pourront m’accorder la même "faveur".

Ma liberté de circuler est maintenant restreinte. Les consulats européens échangent entre-eux, des listes de personæ-non-gratta, et les dispositions changent selon la gravité du "délit" entre guillemets. En ce qui me concerne, je ne sais pas ce que l’on me reproche. Dans mon cas, j’ai eu la chance d’avoir cette ouverture de la part de l’Allemagne, mon compatriote Oumar Mariko (Secrétaire général du SADI, Ndlr), lui il n’a pas pu voyager du tout.

Cameroonvoice -

Vos prises de position contre l’intervention militaire des forces étrangères au Mali et notamment celle de la France ne seraient pas la cause de cette interdiction ?

Aminata Traoré - 

Certainement, sinon je ne comprends pas pourquoi, la France et surtout les membres de ce gouvernement de gauche, qui m’ont reçu et qui me connaissent parfaitement le feraient. En principe, nous partageons les même idées.

Sauf que, la France considère son intervention au Mali comme une réussite politique et militaire, c’est le Premier ministre Jean-Marc Ayrault qui l’a dit et cesuccess story de leur point de vue exige certainement un verrouillage, qu’il n’y ait pas de critiques, puisque l’unanimité leur réussit si bien ! Vous vous souvenez bien que toutes les résolutions concernant cette guerre ont été adoptées à l’unanimité au Conseil de sécurité des Nations Unies, et avant-hier (mardi 23 avril, ndlr) ils viennent aussi de voter à l’unanimité à l’Assemblée nationale et au Sénat français pour la prolongation de l’Opération Serval au Mali.

Cameroonvoice -

Le pouvoir politique a changé de main en France voilà bientôt un an et on peut constater, pour le déplorer avec cette opération, que la politique africaine de la France, demeure toujours la même.

Aminata Traoré - 

Elle demeure inchangée et il ne nous le cache pas.

Le Général De Gaulle l’a dit : « la France n'a pas d'amis, :mais des intérêts ». Peut-être que c’est nous qui nous faisons des illusions, François Hollande l’a d’ailleurs répété récemment en parlant du dossier Centrafricain quand François Bozizé l’appelait à l’aide. Il lui a fait savoir que la France défendait ses intérêts et ses ressortissants.

Nous l’apprenons peut-être à nos dépens, parce qu’on se disait aussi que les temps ont changé et puisqu’ils sont confrontés aux mêmes difficultés que nous, liées au même environnement économique international, avec les questions d’aide, de chômage de pauvreté etc. Mais à la lumière de ce qui se passe, il y a une grille de lecture qui s’applique à l’Afrique ; on est considéré comme des pays en faillite, pas d’états, pas d’armées, ils peuvent faire la pluie et le beau temps et ne tolèrent pas de voix discordantes.

Cameroonvoice -

Ils ne tolèrent pas de voix discordantes, pourtant ils se clament chantre de la liberté d’expression. Peut-on interpréter cette interdiction de territoire comme une entrave à la liberté d’expression, puisque vous avez un point de vue discordant ?

Aminata Traoré - 

Oui ! Pourtant moi je n’ai pas changé, tout ceux qui me suivent depuis, savent que je n’ai pas changé de discours, ce sont les mêmes idées que je véhicule. Je ne m’attaque à personne, je condamne tout simplement un système économique mondial cynique et la guerre fait partie de ce système.

Aujourd’hui la militarisation pour le contrôle des ressources de l’Afrique fait parti de l’agenda. C’est ce que j’ai dit et c’est ce qu’eux mêmes reconnaissent !!! Alors moi malienne, pourquoi je n’ai pas le droit de poser ce regard sur les réalités de mon pays en guerre !!!

Cameroonvoice -

Comment envisagez-vous l’avenir du Mali et de la sous-région suite à cette intervention militaire française appuyée par des troupes africaines ?

Aminata Traoré - 

Je pense que les troupes africaines sont mises à contribution, et comme je l’ai déjà dit dans mon manifeste ce n’est pas notre guerre, nous sommes entrés dans une phase de la globalisation qui implique la diplomatie économico-offensive et la militarisarisation.

Mais seulement, Al Qaida est une réalité et en même temps une aubaine, elle permet aux dirigeants Africains qui ont mal géré, de dire maintenant que la priorité c’est la lutte contre le terrorisme, et aux puissance étrangères de dire faisons cause commune, luttons d’abord contre le terrorisme.

Et moi je dis que le véritable terrorisme c’est la misère, ce sont les injustices, parce que je sais qu’une bonne partie des combattants des djihadistes sont avant tout des jeunes désespérés sans boulot, ils n’ont pas de visas et se font recruter à la fois par les narcotrafiquants et les djihadistes. C’est cette réalité qu’il nous faut regarder maintenant de près.

Cameroonvoice -

Quelles leçons devrons-nous tirer de la situation au Mali et de ce qui vous arrive à vous ?

Aminata

Je souhaite que les Maliens et les Africains s’ouvrent grandement les yeux et les oreilles et se disent qu’en réalité, il n’y a pas un cas malien. Ce qui se passe aujourd’hui au Mali est l’illustration d’une nouvelle étape de la politique de mainmise sur les ressources du continent, notamment les ressources énergétiques, sans lesquelles la sortie de crise, la croissance et la compétitivité ne sont pas envisageables par l’Occident.

Au lieu de jouer cartes sur table et de changer les règles du jeu, on préfère nous écrire un autre histoire, nous humilier, nous culpabiliser. Avec tout ce qui se passe, je considère que le Mali est humilié, il n’y a donc aucune raison d’en ajouter en gardant le silence et c’est ce que tout le monde fait, et les occidentaux le savent pertinemment.

Raison pour laquelle, je me réjouis aujourd’hui de ce soutien international parce qu’il y a énormément de gens qui ne comprennent pas, quelque soit la différence de lecture qu’un tel traitement me soit réservé. C’est donc une nouvelle phase de la décolonisation de l’Afrique. Il nous appartient maintenant à nous mêmes de voir où sont les véritables défis.

 

La rédaction de Cameroonvoice

 

Via :
canempehepasnicolas

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