23 juin 2019 7 23 /06 /juin /2019 12:35
Les Garifuna de Honduras (source desInformémonos)

Les Garifuna de Honduras (source desInformémonos)

par Gissel Grandez pour l’Organisation Fraternelle Noire du Honduras (OFRANEH)


 

Les communautés Garifunas de la Côte Caraïbe du Honduras ont été laissées pour compte, en particulier la jeunesse et les enfants, qui ont entrepris le chemin incertain vers « le nord », créant un vide de population dans les territoires, à cause de la sévère crise qui affecte le pays.

Pendant ce temps, l’administration Trump et sa politique de « tolérance zéro », a fait surgir des camps de concentration et imposer la séparation de milliers d’enfants d’avec leurs parents, de telle façon que le lieu où ont échoué 2400 mineurs d’âge reste inconnu.

A presque 10 ans du coup d’état de 2009, le Honduras vit sous le nuage permanent des gaz lacrymogènes avec lesquels le cartel qui contrôle l’état prétend occulter son irrémédiable échec, son seul soutien est l’appui inconditionnel que lui accorde l’administration de Donald Trump.

Au cours des 10 dernières années, l’état a été pillé par les politiciens et leurs proches, comme ceux qui se sont consacrés à légiférer pour bafouer le droit et se répartir le butin. Pendant ce temps, la pauvreté a implosé simultanément avec les réformes de rigueur néolibérales, les institutions détruites sont privatisées, alors que la biodiversité et le territoire national sont mis aux enchères, à travers les « cités modèles » (ZEDE).

L’atomisation des titres [de propriété] communautaires, impulsées par les municipalités et avalisées par les juges, ont été un des catalyseurs de l’amplification de la perte du territoire ancestral, situation à laquelle il faut ajouter un taux de dés-emploi de 90 % dans les communautés Garifunas. Le tout forme un sombre cocktail, qui provoque une énorme augmentation de la migration, pour ne pas dire une fuite effrénée généralisée.

Le couloir de la Côte Caraïbe s’est transformé, depuis le coup d’état, en fief de différents capos, qui associés avec les maîtres des administrations gouvernementales de service, se sont appropriés les organismes de sécurité, les municipalité et le système d’application de la justice. La violence s’est convertie en une forme de contrôle social administré par le crime organisé, c’est cette situation qui a culminé par un « sauve qui peut » généralisé.


 

En plus des conditions de précarité du pays, il y a le catalyseur des réseaux sociaux qui provoque une contagion sociale, en favorisant un exode groupé, sans atteindre cependant la notoriété des caravanes médiatiques de l’année passée.

Bien que nous, les Garinagu, possédions un bagage culturel de cultivateurs-cueilleurs qui nous prédispose à la migration, la fuite [des populations] qui a eu lieu de la fin de 2013 à la mi 2014, ressemble à une répétition générale de l’exode que nous affrontons en 2019.

Tout semble indiquer que c’est l’administration Trump elle-même, avec son soutien inconditionnel à l’actuel gouvernement du Honduras, qui a promu et manipulé l’exode, à des fins électorales comme cela s’est produit avec la caravane du Honduras, surgie juste avant les élections de mi-mandat. La politique de tolérance zéro de Trump qui a causé la séparation de milliers de parents et leurs rejetons, a débouché sur un nombre incommensurable de violations des droits humains, mais ils ne reçoivent pas une couverture comparables à celle qu’ont obtenu les caravanes médiatiques, invisibilisant les camps de concentration dans lesquels sont internés par dessus tout les mineurs non-accompagnés.

Au mois de mai dernier, 11 507 mineurs non accompagnés ont été détenus. Ce chiffre donne à supposer que le nombre de mineurs non accompagnés dépassera cette année les 70 000 détenus en 2014, quand a eu lieu ce que l’on peut appeler la première croisade. Malgré que ce nombre ait diminué en 2015, à partir de l’année passée la détention de mineurs a implosé, la majorité d’entre eux proviennent des pays de Centre Amérique.

La détention des indocumentés aux USA est devenue un grand commerce, grâce aux coûts exorbitants que les compagnies privées recouvrent auprès du gouvernement étasunien. Le montant de 750 dollars quotidiens pour chaque détenu à el Tornillo – un infâme camp de concentration situé au Texas, qui a été fermé à la fin de l’année passée - est un exemple de ce commerce lucratif. Actuellement il y a plus de 15 000 mineurs détenus par la ICE [service de contrôle de l’immigration et douane US], la déportation les attend dès qu’ils auront 18 ans accomplis.


 

L’exode massif de l’Amérique Centrale est provoqué par la violence structurelle pratiquée par les organisme de sécurité et les cartels du crime organisé, qui se confondent toujours d’avantage. Le retentissant échec de la guerre contre les drogues est démontré par la symbiose existant entre partis politiques, les maras (bandes délinquantes) et les cartels ; ceux qui se sont chargés de saper la naissante démocratie qui apparaissait dans les pays du triangle nord.

Dans l’actuelle reclassification promue par l’empereur Trump, le Honduras est passé du statut de république bananière à pays « Shit hole », et il faut supposer que pour l’actuel empereur, les hordes de migrants désespérés ne sont pas des humains à part entière, alors qu’en fin de compte la « crise de la frontière » s’est convertie en un fructueux négoce pour ses proches.

Il important de ne pas perdre de vue que le triomphe électoral de Trump en 2016, avait été dans une certaine mesure inspiré par Steve Bannon et la alt right [(extrême)droite alternative] qui ont réveillé le racisme latent parmi la future minorité blanche, provoquant un rejet de la jadis vénérée multiculturalité.

Le gouvernement vacillant du Honduras a réussi à se maintenir au pouvoir, grâce à l’énorme militarisation à laquelle il a eu recourt avec le soutien des USA et de son nouveau et intime associé, Israël, à travers le questionné et mis en cause président Benjamin Netanyahu.

L’arsenal israélien qui comprend des hélicoptères, des avions de combats, des drones, ballons et équipement d’espionnage, en plus d’une arrivée de troupes prévue, ne sont pas spécifiquement utilisés pour combattre le narcotrafic et le crime organisé, mais bien plutôt pour intimider un peuple désespéré, confronté à la répression d’une dictature qui a démantelé les institutions du pays.

SOURCE :


 

Traduction Anne Wolff

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22 juin 2019 6 22 /06 /juin /2019 18:04

 

 

Ce texte que j’avais traduit à l’époque (octobre 2013), jamais je ne l’oublie, il est toujours présent dans mon cœur, dans mon esprit. En quelques mots il décrit l’état de terreur qui sévit au Honduras depuis le coup d’état de juin 2009.

Honduras : Communiqué des Femmes d'Aguan : NOUS NE VIVONS PLUS EN PAIX

 


Voici donc les paroles des Femmes de l’Aguan au Honduras, pour rompre le silence !

  

 Le Forum des Femmes de la Region du Bas Aguan, rapporte  devant la Communauté Nationale et Internationale

 

 

 

Communiqué 

 

Le Forum des Femmes de la région de l’Aguan, à la Communauté Nationale et Internationale, aux Organisations de défense des Droits de la Femme et des Peuples, aux Organisations de Droits Humains.

 

 NOUS DENONÇONS la répression permanente contre les COMUNAUTÉS ET LES ÉTABLISSEMENTS PAYSANS DU BAS AGUAN ET D’AUTRES RÉGIONS DU PAYS  et l’impact qui se traduit par les terribles dommages soufferts par les femmes d’Aguan et du Honduras. 

 

Depuis avril 2010, quand a commencé la Militarisation de l’Aguan, les familles Paysannes et en particulier les femmes NOUS NE VIVONS PLUS EN PAIX à cause des interventions militaires permanentes, car nous les femmes, nous partageons les plus grandes inquiétudes pour la sécurité de nos enfants et de nos hommes et aussi pour le peu de biens patrimoniaux que la vie nous a donné.

 La répression dans l’Aguan n’opère pas de discrimination entre sexes, ou genre, ou âges, dans certains cas des petits garçons, des petites filles sont harcelés par la police pour donner des informations sur leurs parents ou leurs voisins ou sur l’Entreprise Paysanne à laquelle ils appartiennent.

Il y a des Femmes qui ont perdu la vie assassinées par des paramilitaires, des Femmes qui ont été violées par les gardes des Grands Propriétaires, il y a des Femmes qui sont persécutées par la justice parce qu’elles se battent pour le Droit à la terre, plus de 100 femmes ont perdu leur mari parce que les sicaires, la police ou l’armée Nationale, les ont assassinés, il y a plus de 4OO enfants qui ont perdu leur père et qui subissent une crise alimentaire, il y a des femmes qui ont vécu l’expérience terrible de la séquestration par les gardes des Grands Propriétaires Terriens, il y a des femmes qui ont subi des attentats pour en finir avec leur vie, il y a des femmes qui ont avorté en conséquence des coups, des gaz ou parce qu’elles ont du courir, dormir dans la montagne ou traverser des rivières pour sauver leur vie. 

 

La répression, le harcèlement militaire permanent des femmes et des enfants provoquent de terribles traumatismes psychologiques qui nous marquent durement dans la vie quotidienne. Il y a des petits garçons et des petites filles dont le corps se met à trembler ou qui fondent en larmes ou qui courent se cacher en présence des militaires ou de policiers, nous les femmes nous faisons de terribles cauchemars et le moindre bruit altère notre système nerveux. En vertu du droit à jouir des bénéfices d’une vie en paix et dans la dignité, cette réunion de femmes de la région de l’Aguan EXIGE d’en terminer avec l’intervention militaire dans les Établissements Paysans et le retrait de la Force de d’Opération Conjointe XATRUCH III que dirige le Colonel German Alfaro qui jusqu’ici mène des actions qui ne bénéficient qu’aux seuls Grands Propriétaires Miguel Facusse, Reynaldo Canales et Rene Morales 

 

Halte aux persécutions judiciaires !

Halte à la violation des Droits Humains en Aguan !

Ni balles, ni coups contre les femmes, les petites filles et les petits garçons paysans du Honduras ! 

 

Colon, 16 juillet 2013 

 

Red de Mujeres del Movimiento Campesino del Aguan MCA. 

 

Red de Mujeres del MARCA. 

 

Red de Mujeres del Movimiento Campesino de Rigores. 

 

Red de Mujeres Campesinas de Orica. 

 

Red de Mujeres Campesinas de Luxon. 

 

Red de Mujeres Campesinas del Movimiento Campesino Gregorio Chávez 

 

Red de Mujeres Campesinas del Asentamiento Buenos Aires.

 

Red de Mujeres Campesinas del Asentamiento La Lempira.

 

Red de Mujeres del Asentamiento Campesino La Confianza.

 

Red de Mujeres del Asentamiento Campesino La Aurora.

 

Red de Mujeres Campesinas del Asentamiento La Concepción.

 

Red de Mujeres del Movimiento Campesino de Vallecito.

 

Red de Comedores Solidarios de Colon.

 

Mujeres de Ofraneh.

 

Mujeres Docentes de Colon.

 

Casa Luna de Tocoa, Colon.

 

 

Red de Mujeres del Movimiento Campesino de Rigores.

 

Red de Mujeres Campesinas de Orica.

 

Red de Mujeres Campesinas de Luxon.

 

Red de Mujeres Campesinas del Movimiento Campesino Gregorio Chávez

 

Red de Mujeres Campesinas del Asentamiento Buenos Aires.

 

Red de Mujeres Campesinas del Asentamiento La Lempira.

 

Red de Mujeres del Asentamiento Campesino La Confianza.

 

Red de Mujeres del Asentamiento Campesino La Aurora.

 

Red de Mujeres Campesinas del Asentamiento La Concepción.

 

Red de Mujeres del Movimiento Campesino de Vallecito.

 

Red de Comedores Solidarios de Colon.

 

Mujeres de Ofraneh.

 

Mujeres Docentes de Colon.

 

Casa Luna de Tocoa, Colon.

 

Source en espagnol :
Foro de Mujeres de la Región del Aguán, ante la comunidad Nacional e Internacional Informa.

Traduction Anne Wolff

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22 juin 2019 6 22 /06 /juin /2019 10:06

Nous l’avons tous appris, nous sommes passé hier à 10 minutes d’un conflit qui pouvait mettre le feu au poudres d’une guerre mondiale ou du moins d’une guerre régionale qui aurait eu des conséquences désastreuses pour le monde entier. Cette guerre, ne vous y trompez pas, Trump n’en veut pas, mais il est entouré de fous belliqueux, ses conseillers et le pire d’entre eux est certainement Bolton.

J’ai du me taper sur les doigts l’autre jour quand m’est venue cette pensée au sujet de Bolton « Pôôôvre type. », c’est vrai c’est un grand malade pris dans le carcan de sa rigidité, mais ce fanatique religieux est un danger pour la planète, pour la vie, pour l’humanité. Son idéologie l’amène à croire en une guerre de jugement dernier, une guerre dans laquelle immanquablement les Bons triompheront des Méchants, et lui-même est intimement persuadé qu’il fait par nature partie des élus et que donc il sera sauvé. Pour lui la grande déflagration mondiale est l’eschatologie de l’histoire, le jugement dernier, et il fait partie de ceux choisi par Dieu pour mettre le feu aux poudres.

Trump par contre, et il l’a prouvé hier n’est ni un va-t-en guerre, ni un fou sanguinaire, et il l’a prouvé hier, j’ai tendance à le croire quand contrairement à l’avis de ces belliqueux conseillers, il a en dernières minutes, annulé l’attaque contre l’Iran, parce que 150 victimes collatérales ne se justifiait pas à ses yeux.

Une rectification, une partie du texte qui suit est déjà obsolète, puisque Trump a sollicité une audience du Mandarin Xi lors du prochain G20. Et il a renvoyé à ses pénates, Shanahan, le secrétaire de la Défense qui lui conseillait d’dopter une attitude belliqueuse envers la Chine. Les choses bougent très vite, des détails apparemment insignifiants sont susceptibles de faire sens en peu de temps, déplaçant les équilibre fragile d’une géopolitique en transition.

Pour comprendre les événements qui se précipitent ces dernières semaines, ces derniers jours, il est indispensable de comprendre qui est Bolton et où il veut en venir.

Bolton, éminence grise et âme damnée de Trump

Bolton, éminence grise et âme damnée de Trump

La Guerre de Bolton

par Rafael Poch de Feliu*

 

 

Le fou belliqueux qui dirige le Conseil de Sécurité Nationale à Washington a toujours bataillé pour faire échouer tous les accords importants de notre monde nucléarisé.

 

Se souviennent-ils de Sheldon Adelson ? Le multimillionnaire des casinos et parrain de Netanyahu voulait ouvrir en 2012 un « Eurovegas » à Barcelone. Après l’explosion de la bulle immobilière, Artur Mas l’y a rencontré dans une tentative d’étayer l’économie politique convergente postérieure au 3 % et avec celle qu’on nommait « l’axe Massachusetts-Barcelona-Tel Aviv ». Ce génial coup reste pour l’histoire pathétique du « procès », mais ce dont il s’agit aujourd’hui est quelque chose sérieux : des « Hauteurs de Trump  ».

L’« Informed Comment » de Juan Cole dit qu’Adelson, cinquième fortune des États-Unis, fut celui qui fait pression sur Donald Trump pour nommer à un poste élevé le criminel dément John Bolton. Il s’agit de pousser les États-Unis vers une guerre avec l’Iran qui couvre le flanc oriental de l’expansion israélienne proclamée par Netanyahu : annexer la Cisjordanie. « L’Iran est l’unique pays qui continue de s’opposer activement à la purification ethnique lente des territoires palestiniens occupés, et Adelson et sa créature Netanyahu cherchaient un grand maton pour briser les jambes de Iran », dit-il le portail de Cole. Ce maton est Trump, et Netanyahu l’a déjà honoré ces jours si en baptisant de « Ramat Trump » (Hauteurs de Trump) l’une de 33 colonies juives du plateau du Golan arraché à la Syrie en 1967, officiellement annexés par Israël en 1981 et que Trump a reconnus comme Israéliens, contre tout droit international, le 25 mai dernier.

Dire que Bolton est un criminel dément n’est pas un caprice rhétorique. L’homme que le millionnaire Adelson a placé à la tête du Conseil de Sécurité Nationale, est un fou belliqueux acharné à pulvériser tous les accords de notre monde nucléaire. Il a commencé avec l’accord antimissile balistique (ABM, en anglais) signé en 1972 entre Nixon et Brezhnev. Il a bataillé avec succès contre l’accord passé entre Clinton et les Nord-Coréens, et fut le pilier du retrait des États-Unis de l’accord nucléaire avec l’Iran de 2015 signé par Obama. Il s’est dernièrement féliciter de dynamiter l’accord sur des forces nucléaires intermédiaires (tactiques) INF signé entre Reagan et Gorbachov, ce qui augmente le risque d’une guerre nucléaire en Europe, et aidé par son collègue Mike Pompeo il vise clairement l’accord sur les armes nucléaires stratégiques (START) qui devrait être renouvelé par la Russie en 2021. Bolton est le type qui a proclamé en avril, de passage par la Floride, « pour que tous l’entendent », que « la doctrine Monroe est en vie et en forme ». En corrigeant ainsi l’affirmation de 2013 du président Obama devant l’Organisation d’États Américains (OEA) que « l’ère de la doctrine Monroe est finie ». Eh bien, ce personnage, avec Pompeo, est celui qui pilote ce que le site israélien Maariv Online annonce comme « un assaut tactique » contre l’Iran c’est-à-dire une guerre.

Cet assaut a déjà eu sa rupture diplomatique avec le retrait unilatéral de l’accord nucléaire de 2015 qui était bien remis sur des rails, selon l’ONU et tous les autres signataires, et lance ces jours ci les prétextes habituels de guerre sous forme de sabotages dans des ports du Golfe Persique (le 14 mai) et d’attaques étrangères de pétroliers comme celle du 13 juin, qui ont coïncidé avec la visite du Premier ministre japonais Shinzo Abe à Téhéran, de la même façon que l’ attentat chimique de la Syrie a coïncidé avec l’arrivée à Damas d’une délégation de l’ONU pour superviser la destruction de l’arsenal chimique de Bashar el-Assad. Tout avec un grand parfum de style incident du Golfe de Tonkín.

Selon Nathalie Tocci, la conseillère en chef de la dévalorisée représentante de l’Union Européenne pour les Questions Internationales et la Politique de Sécurité, Federica Mogherini, le pilotage de Bolton avec l’extrême pression exercée sur l’Iran indique que Trump ne contrôle pas la situation. « Peut-être il devrait changer son conseiller de sécurité nationale » qui le pousse vers un insensé changement de régime en Iran qui s’ajoute aux catastrophes de l’interminable guerre commencée par Washington après 11-S et qui en 18 ans a produit plusieurs millions de morts, de réfugiés et une infinité de problèmes.

Que les militaires combattent les présidents des États-Unis est quelque chose que nous avons déjà vu en Syrie, quand ils ont bombardé des installations russes pour faire éclater des accords de coopération militaire obtenus par John Kerry avec Moscou, comme a expliqué le Secrétaire de l’État lui-même après avoir abandonné son poste. Si cela est arrivé avec Obama, pourquoi pas avec Trump ?

La plainte de Bolton selon laquelle l’Iran a augmenté sa pression militaire en Irak et en Syrie, a été démentie par le chef de l’armée britannique en Irak, Chris Ghika : « il n’y a pas eu d’augmentation dans la menace provenant des forces soutenus par l’Iran en Syrie et en Irak », a-t-il dit au désespoir des Etasuniens. Parallèlement, 76 généraux et ambassadeurs à la retraite ont publié une lettre pour Trump dans laquelle est dit que, « la guerre avec l’Iran qu’elle soit voulue ou par erreur de calcul, aura des répercussions dramatiques sur le Moyen-Orient déjà déstabilisé et entraînera les États-Unis dans un autre conflit armé à un prix financier, humain et géopolitique immense  ».

Quoi qu’il en soit, la volonté des faucons de la Maison Blanche pour changer le régime en Iran, n’est pas une ligne du goût de nombreux dirigeants militaires des États-Unis qui, comme les généraux et les ambassadeurs à la retraite, prédisent davantage de chaos comme résultat. leur argument consiste est que les vrais adversaires ne sont pas des pays comme l’Iran, dont la capacité militaire est moindre, mais en revanche la Russie et la Chine, sont les pays qui ont profité du chaos de ces 18 années pour moderniser leur forces, en vue « d’éroder de façon significative l’avantage US sur la technologie moderne », dans les mots du Ministre de la Défense de l’époque, Jim Mattis, de réorienter l’effort vers la compétition entre de grandes puissances au lieu de se concentrer sur le dit « terrorisme ».

Selon l’analyste Michael T. Klare, il y a actuellement aux États-Unis deux projets de guerre, celui de Bolton et celui de la Marine des Etats-Unis et les 750 000 millions de dollars du budget prévu pour l’année prochaine sont engagés sur le deuxième projet. Le Pentagone penche plutôt vers la doctrine énoncée en mars par l’actuel Secrétaire de la Défense intérimaire Patrick Shanahan. « Dissuader ou battre l’agression d’une grande puissance est un défi fondamentalement différent que des conflits régionaux impliquant les états dévoyés et les organisations extrémistes violentes que nous avons affrontées dans les 25 dernières années », dit Shanahan. De tout cela, Klare, déduit qu’il y aura de fortes réticences du Pentagone à la « Guerre de Bolton », pour considérer qu’il distrait l’effort de la scène principale : un bras de fer dans la Mer de Chine Méridionale, où les tensions revêtent déjà un caractère hebdomadaire, le projet de la Marine.

L’objectif militaire chinois est de convaincre les militaires US que dans un conflit régional et limité sur zone, les forces aéronavales des États-Unis sortiraient perdantes et que c’est pourquoi il est préférable de ne pas essayer. Celui des étasuniens est de détruire la capacité chinoise dans les systèmes d’armes connus comme A2 / AD (Anti Access/Area Denial), la version moderne d’une muraille de chine de missiles et des moyens électroniques et spatiaux pour aveugler l’adversaire, pour couler ses bateaux, pour abattre ses avions et pour empêcher son agression.

Peut-être est-ce cette division d’opinions et de projets à l’intérieur de l’establishment de la malheureuse guerre éternelle des États-Unis, l’unique donnée positive de cette heure dramatique quand les tambours de guerre redoublent autour de l’Iran.

Rafael Poch de Feliu* pour son blog personnel Rafael Poch de Feliu

Rafael Poch de Feliu. Catalunya, le 19 juin 2019

 

* Rafael Poch-de-Feliu (Barcelone, 1956) a été durant plus de vingt ans correspondant de « La Vanguardia » à Moscou à Pékin et à Paris. Avant il a étudié l’Histoire contemporaine à Barcelone et à Berlin-Ouest, il a été correspondant en Espagne du « Die Tageszeitung », rédacteur de l’agence allemande de presse « DPA » à Hambourg et correspondant itinérant en Europe de l’Est (1983 à 1987). Blog personnel. Auteur de : « La Gran Transición. Rusia 1985-2002 » ; « La quinta Alemania. Un modelo hacia el fracaso europeo » y de « Entender la Rusia de Putin. De la humiliación al restablecimiento ».

 

Source :

Traduit de l’espagnol pour El Correo de la Diaspora par : Estelle et Carlos Debiasi

El Correo de la Diaspora. Paris, le 20 juin 2019

 

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21 juin 2019 5 21 /06 /juin /2019 21:13

Pas facile de trouver des infos. Des images qui parlent aux francophones sans être entrecoupées de parfois longues interviews.

Alors oui, on peut observer des images de manifestants plus violents, il est vrai. Mais leur comportement est tout à fait pareil à celui des manifestants que l'on a pu voir au cours des dernières années au Venezuela ou au Nicaragua. Un manifestant qui brûle un bus de transport public (ou un passant chaviste), qui envoie des cocktails molotov ou tire au mortier maison sur les forces de l'ordre au Venezuela ou au Nicaragua est un brave petit qui résiste contre la dictature, se bat pour la LIBERTÉ et doit  être protégé contre l'abusive répression de son gouvernement par la communauté internationale. Mais ceux-là sont souvent membres de l'oligarchie ou des classes moyennes hautes ou encore des lumpens payés (et parfois armés) par les premiers pour semer le chaos. Au Honduras, dans un pays où 66% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, c'est principalement le petit peuple qui manifeste contre l'oligarchie mise en place par Washington, alors il doit être réprimé. Remis à sa place, à genou, en dessous de l'échelle sociale et en silence.  Et la communauté internationale doit s'indigner face à ces comportements inadmissibles. Pourtant, je vous promets, je pourrais prendre des images isolées de manifestations dans ces différents pays et rien ne différencie le comportement des protagonistes.

 

Une vidéo qui a été diffusée en direct hier depuis San Pedro Sula. Pendant les 8 premières minutes on voit la police militaire qui tente de se rapprocher des manifestants pour entamer le dialogue, mais comme les policiers viennent la matraque à la main, ces derniers ne leur fait pas trop confiance. Puis un policier se rend compte qu'il est filmé et demande d'arrêter et d'effacer ce passage. Heureusement il ne s'est pas rendu compte qu'il était diffusé en direct.

Le jeune homme qui tourne la vidéo montre alors des bombes lacrymogènes qui ont précédemment été tirées - plus de 100- par la police jusque dans les habitations, sans soucis des enfants, il recommande de ne pas leur faire trop confiance. A chaque moment les policiers pourraient se mettre à réprimer les manifestants.

Effectivement par la suite les policiers tenteront de confisquer le téléphone portable qui continue de filmer avant de pointer leurs armes vers les manifestants.

Depuis le début de la diffusion les connections se multiplient. 200, 400 là on arrive à 1000.

La conclusion : le Honduras vit un état de guerre générale.

Voilà, je vais faire ma ballade quotidienne au Venezuela et au Mexique, j'actualiserai ce post quand j'aurai plus de bonnes infos transmissibles vers un public francophone. Même en espagnol, elles arrivent au compte gouttes.

Anne

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21 juin 2019 5 21 /06 /juin /2019 19:40

Aperçu général des manifestations auto-convoquées du 19 juin au Honduras

Vaya, je vous invite à voir ou survoler cette vidéo qui donne un autre point de vue sur les manifestations qui se déroulent en ce moment même au Honduras, que celui – vomitif – des médias aux ordres. Elle dure  10 heures, et est une des rares à rendre compte de ce qui se passe réellement sur le terrain, dans l'ensemble du pays. Émise en direct à l’origine, ses auteurs relayaient les appels au peuple à descendre dans les rues et donnaient les multiples lieux de rendez-vous des concentrations. A survoler pour avoir une vision d’ensemble de ces mobilisations

C’est le coup d’état au Honduras qui m’avait révélé la puissance de médias mensonges orchestrés pour intoxiquer les inconscients collectifs et créer des matrice d’opinion en forme de manipulation.

Je vous rappelle le prétexte du coup d’état militaire du 28 juin 2009 orchestré par Washington : le Président du pays, Manuel Zelaya voulait se faire réélire à vie. Or tout second mandat est au Honduras interdit par un des articles « bétonné » (inamovible) de la constitution.

La réalité : le coup d’état a eu lieu le jour où était organisée une consultation populaire. La question : lors des prochaines élections présidentielles, législatives et régionales faut-il installer une quatrième urne pour un référendum, oui ou non à une réforme de la constitution (élaborée sous la dictature des années 80).

Et donc 1) Manuel Zelaya ne pouvait pas se présenter à ses élections présidentielles pour briguer un second mandat, puisque la convenance d’une réforme de la constitution se déciderait le jour même de ces élections. 2) Deux votes, la consultation populaire suivie éventuellement d’un référendum décideraient d’une réforme de la constitution qui serait un travail du législatif avec on l’espère une participation du peuple à l’élaboration d’une nouvelle constitution.

Mais Manuel Zelaya avait commis deux actes impardonnables aux yeux des gringos.

1) Il avait demandé une aide aux USA pour réaliser des programme sociaux de santé, d’éducation,… dont le pays avait cruellement besoin. Mais les USA avait refusé. En désespoir de cause, Mel c’était lors tourné vers l’Alba organisation d’états d’Amérique Latine impulsée par Hugo Chavez qui avait accepté de l’aider.

Mel n’a rien d’un communiste, fils d’un terrateniente (riche propriétaire terrien) réputé pour sa cruauté, contrairement à son père il voulait impulser le développement du pays et établir un peu plus de justice sociale.

2) Il avait eu la très mauvaise idée de vouloir transformer la base militaire US Soto Cano de Palmerola en aéroport à destination du public. Un crime impardonnable, cette base est une des pièces maîtresses du réseaux de bases, environ 70 de différentes importance et fonction qui forment relais, dormantes pour la plupart, des USA en Amérique Latine. Elle est une des bases clé des ce réseau. Par sa situation elle est un point relais entre l’Empire du Nord et son arrière cour du sud et par sa capacité, elle est capable d’accueillir de très gros avions cargo, elle est un point essentiel pour de rapides  projections de force en n’importe quel lieu de l’Amérique Latine.

 

Tôt le matin de la consultation populaire, le 28 juin 2009, les militaires avaient fait irruption chez le président, qu’ils avaient enlevé en pyjama, emmené à Soto Cano avant de le sortir du pays, après une première étape à Costa Rica, si je me souviens bien, et après une tentative de retour au pays sabotée, Mel s’était installé au Nicaragua à la frontière avec le Honduras. Le pays s’était soulevé pendant des semaines, alors que la Clinton faisait tout pour assurer la perpétuation du Coup d’état, pourtant reconnu et condamné comme tel par la quasi unanimité des pays de l’ONU. « Les 192 délégués des pays membres de l’ONU se sont levés pour acclamer le président renversé du Honduras » pouvait-on lire alors.

 

Pour les Honduriens c’était le début de l’enfer, de la Terreur.

Et quand à l’actuel Président illégitime, j’ai suivi les élections de novembre 2013, démontant tous les aspects du trafic de ses élections. "Ne vous inquiétez pas nous veillons sur tout" disaient les émissaires de Washington. Kubiske, ambassadrice US se rend alors au fin fond des campagnes pour apporter aux paysans leur carte d’électeur accompagnée de cadeaux et d'une méthode de « Bien voter», et oui cela allait jusque-là. Intimidation à l’entrée des bureaux de votes, arrêts ou menace aux observateurs étrangers qui auraient pu être trop lucides, disparition de bulletins en faveur de la candidate de LIBRE parti fondé par les mouvement populaires nés de la résistance au coup d’état d’un côté, apparition de bulletins en faveur du candidat des yankee, etc. Juan Orlando Hernandez avait alors été promu président du Honduras grâce aux artifices, subterfuges, menaces et autres intimidations utilisé par ses maîtres pour museler l’opposition.

Et rebelote en 2017 avec en plus cette aberration. Orlando Hernandez se présente pour un second mandat, cette fois par un subterfuge encore plus étrange ; l’article de la Constitution qui lui interdit de se présenter pour un second mandat est déclaré… inconstitutionnel. En 2013 j’avais suivi en détails jours après jour la campagne, minute après minute l’élection, pas en 2017, mais les échos disent que cette fois la confiscation des résultats réels fut encore plus flagrante. Au point que même Almagro le très contesté directeur de l'OEA avait demandé qu'il soit procédé à un nouveau vote. Mais quand les yankees ne veulent pas...

Pendant les jours qui avait suivi le coup d’état, j’étais vraiment tombée en amour de ce peuple résistant qui ne cesse de réinventer la joie au fond de la plus profonde douleur et de réaffirmer son courage quand la terreur donne envie de prendre ses jambes à son cou et de se planquer loin des assassins et bourreaux du pouvoir.

Être de ceux qui peuvent rire avec un couteau dans le cœur, j’ai ce don et je remercie qui de droit. Pourtant il a été soumis à rudes épreuves au cours de ces dernières années. Mais quand l’envie m’a pris de me laisser aller, de céder au cafard, à la menace de la dépression (une grande première), j’ai pensé à chaque fois à ce peuple simple, chaleureux, résistant qui sans cesse réinvente la joie dans la douleur, alegria, le plus beau mot que je connaisse en espagnol, et je me suis relevée, j’ai repris la route et mon combat.

Pourtant le Honduras m’a appris autre chose : si des centaines de milliers de personnes s’étaient levées et mobilisés en Europe en 1973 pour protester avec vigueur contre le coup d’état au Chili, en 2009 presque personne n’a bougé pour soutenir le Honduras contre le coup d’état militaire qui a ramené les escadrons de la mort dans le pays et les plus contemporains sicaires aux services des transnationales comme ceux qui ont assassiné Berta Caceres. Le monde a mal changé.

Et là ce peuple tenace m’apprend que 10 ans de terreur n’ont pas suffit pour le mettre à genou. Qu’il est capable toujours de se mobiliser massivement dans des manifestations spontanées, auto-convoquées qui font trembler le pouvoir, mobilisant massivement la population dans au moins 15 des 18 états du pays. Une population dont 66 % vit sous le seuil de pauvreté avec une espérance de vie qui environne 70 ans malgré toutes les richesses du pays et celle de son oligarchie.

 

« Demander un sou à ces gens pour le bien du peuple, c’est encore trop pour eux »

Manuel Zelaya 2009

Et pourtant aujourd’hui, même Adolfo Facussé membres d’une des familles les plus riches (la plus riche ?) du pays qui avait soutenu le coup d’état de 2009 s’associe à présent au mouvement populaire qui demande la sortie de Juan Orlando Hernandez : un corrompu qui ruine le pays, ses entrepreneurs et condamne sa population à la misère, à la mort prématurée selon ce représentant de pointe de l’entreprise privée du Honduras.

Juste pour montrer. Ce ne sont pas des voyous qui se révoltent aujourd’hui au Honduras, des pontes de l’entreprise privé, des membres des corps d’élite de la police s’associent au mouvement qui demande que le président corrompu démissionne.

"Il devrait renoncer, faire preuve d’humilité et reconnaître qu’il s’est trompé et que le peuple à un droit de regard sur l’usage qui est fait de ses impôts" dit Facussé qui sort d’une réunion avec le corps médical et les syndicats d’enseignants.

Un des hommes les plus riches du Honduras demande la démission du Président qui détourne les impôts et les fonds qui devraient alimenter l'économie du pays, le conduisant à la ruine.

La police militaire est déployée dans les rues alors que les manifestations gagnent en intensité, en violence aussi parfois. Un jeune de 17 ans a été tué par un tir de la police militaire, c’est le troisième mort de ces manifestations qui sont bien peu relayées sinon pour faire croire qu’il s’agit d’un déchaînement de pilleurs et de délinquants. Non c'est bien de la résistance d'un peuple qui associe dans un même combat, des ouvriers, des paysans, des membres des corps médical et enseignant, des entrepreneurs, des policiers, et bien d'autres membres de ce peuple admirable.

 

Anne Wolff

Honduras mémoire vive comme une blessure ouverte
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21 juin 2019 5 21 /06 /juin /2019 12:39

 

 

Accord signé entre le Secrétaire de Sécurité et des Polices Nationales du Honduras et les Représentants de la Police Préventive et des Groupes d’élite Cobra en grève.

La Conférence de Presse qui précède la signature de l'accord

L’accord nous est présenté par le délégué du Commissionné aux Droits Humains qui a servi de médiateur pour sa rédaction.

 

Premier point de l’accord, le secrétaire d’état de sécurité et des polices nationales s’engage à fournir aux policiers une nourriture suffisante pour leur assurer la santé dont ils ont besoin pour assurer leur (sale ?) boulot.

Deuxième point : il s’engage à fournir aux directions policières des uniforme de qualité pour assurer l’(in-?)dignité de leurs fonctions.

Troisième point, il s’engage à les informer des droits qui leurs sont accordés par la loi, dont la plupart du temps, ils n’avaient pas connaissance jusqu’ici.

Quatrièmement, il s’engage à travailler conjointement avec le haut commissionné aux Droits Humains pour le Honduras afin de mettre en place des conditions de travail décentes.

Cinquièmement, il s’engage à organiser des réunions périodiques avec les différentes directions policières pour les informer de l’évolution des processus qui les concernent et de créer une Table afin qu’ils puissent déposer librement leur requêtes et plaintes.

Six : Il garantit à la population hondurienne le respect des droits humains de toutes les personnes au niveau national, y compris celles qui exercent leur droit à la manifestation publique et pacifique.

Sept, elle s’engage à ne pas mener de processus disciplinaires et sanctions laborales à l’encontre des policiers qui exercent leurs droit constitutionnel de revendication et de grève dans le cadre de ce conflit.

Huit et neuf, les membres de la police qui participent à ce conflit pourront avoir recours au service de ressources humaines pour protéger leurs droits et auront accès direct aux instances supérieures pour transmettre les requêtes qui ne seraient pas transmises par la voie hiérarchique. Tout cela se fera sous contrôle du Commissionné National des Droits Humains.

 

Un peu d’histoire : Après le coup d’état militaire de 2009, le président de facto, Micheletti, choisit comme conseiller militaire Billy Joya Amendola. Joya avait fait ses classes dans le Chili de Pinochet et on le verra, lors du coup d'état, à la télévision du Honduras, présentant un gros dossier : l’élaboration du coup d’état sur le modèle de celui du 11 septembre 73 au Chili, expliquant qu’il fallait éliminer Zelaya pour les mêmes raisons qu’il fallait faire disparaître Allende et la résistance Chilienne. Pendant les années 80, sous le commandement de l’Ambassadeur US Negroponte, leur créateur (il récidivera en Irak), Joya fait partie de l’escadron de la mort B »-16 et des unités Lince (linx) et Cobra. C’est pour célébrer la réactivation de ce « bon vieux temps des dictatures » que seront recrées les unités Cobra après le coup d’état militaire de 2009. En juillet 2013, ce ne sont pas des lynx qui cette fois leur seront adjointes mais les toutes nouvelles unités d’élites Tigre, formées par le FBI et la DEA. (aide au développement fournie par les USA)

Alors oui : que cette nuit, ces jeunes policiers aient introduit le respect de droits humains constitutionnels de la population incluant celui de manifester publiquement et pacifiquement comme condition indispensable de l’accord, alors que son application devra se faire obligatoirement sous-contrôle du Commissionné National de Droits Humains Roberto Herrera Caceres, c’est un accord historique.

L’autre accord historique des dernières 24 heures est celui de développement conjoint signé par les présidents du Salvador et celui des EU du Mexique. Un programme qui devrait s’étendre au Guatemala et au Honduras, mais dont l’application est empêchée par le haut taux de corruption qui règne dans ces pays. Les fonds ne parviendraient pas à leur destinataires. Le Mexique donnera 30 millions de dollars afin de générer 20 000 emplois au Salvador. Une méthode de gestion des flux migratoires qui vise à supprimer leur cause en transformant les conditions de vie qui provoquent la migration forcée.

Voici les premières lignes de la Déclaration de Principe de MORENA (mouvement de régénération nationale du Président et de beaucoup d’autres Mexicains), un mouvement qui a fait raz de marée dans le pays et déborde les frontières internationalement, un mouvement qui propose un modèle pour le monde, un modèle qui fait appel à la bonne volonté, à la bienveillance, au meilleur de chacun  :

 

Il n’y a rien de plus noble et de plus beau que de se préoccuper des autres et de faire quelque chose pour eux. Le bonheur peut aussi s’atteindre en agissant pour le bénéfice d’autrui, voisins, compagnons d’étude ou de travail, quand une action est menée pour le quartier, la collectivité, le peuple où le pays. Ces actions nous définissent comme genre humain, formant une communauté, construisant une citoyenneté et faisant de ce monde un endroit un peu meilleur.

 

Et je souscris, parce que ce bonheur, je le connais. Sinon pourquoi le blog, sinon pour ce plaisir de partager, pour le plaisir de l’acte gratuit, apporter une contribution, si petite soit-elle à la collectivité. Il existe des personnes comme cela pour qui faire du bien aux autres, c’est se rendre soi-même heureux, je le sais j'en suis et j'en connais beaucoup d'autres.. Depuis des décennies, une question résonne en moi et insiste : « Comment les gens gentils pourraient-ils changer le cours de l’histoire ? », et là je vois des millions, des dizaines de millions de contribution à une réponse qui tient la route. De petites gouttes d’eau qui forment un grand courant.

 

Je connais bien à présent le cynisme, la cruauté, l’insensibilité de ceux qui nous ont fait un monde dans lequel les dépenses militaires des nations prennent le pas sur celles consacrées au bien-être des personnes. Comme je connais toute cette bienveillance humaine que j’ai rencontré tout au cours de ma vie, parmi des milliers, des dizaines de milliers de personnes de toutes origines, sociales, nationales, culturelles. Ces gens gentils avec qui j’aimerais que nous puissions contribuer un jour à changer le cours de l’histoire pour qu’enfin advienne l’humanité.

 

Cette nuit, entendre les jeunes des escadrons Cobra et Tigre s’excuser devant le peuple pour le mal qu’ils lui ont fait, voir qu’ils ont introduit les droits du peuple comme condition de leur accord, cela participe, un peu (et peut-être un peu plus, l’avenir nous le dira) à cette transformation du monde, vers un monde où chacun(e) aurait la possibilité de donner le meilleur de soi-même. Que rêver de plus beau ?

 

Anne W

 

Et en prime

1)la troisième manifestation de dizaines de milliers de professeurs au Chili. Pour vous montrer que le fascisme, cela se combat d’abord par la préservation de sa joie de vivre.  Les fascistes ne sont pas marrants, ils traînent comme une condamnation leur haine de l’autre qui traduit leur profond mal-être.

Hier, triste souvenir, la force de répression ont pénétrer dans les Collèges, mais je n'en sais pas plus

Troisième manifestation des professeurs contre la stratégie de destruction de l'enseignement du Gouvernement

 

2)Et un bouleversant cadeau de la joie comme forme de la résistance, un extrait du film « La noche de los Lapices », un groupe de jeunes militants, enlevés par la dictature militaire argentine, chantent dans leur cellule, bravant la torture, la terreur. Une histoire vraie, seul un d’entre eux, Pablo, survivra pour raconter l’horreur, les autres adolescents font partie des disparus… Je ne sais pas s’il existe une version française de ce film, mais s’il y en a une, vraiment je vous la recommande.

 

Plus jamais ça !

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21 juin 2019 5 21 /06 /juin /2019 10:01

Le peuple du Honduras manifeste avec cette "alegria" qui le caractérise au plus profond de la misère, de la terreur

our vous montrer un autre aspect de ces manifestations populaires que les grands médias veulent faire passer pour des actes de violence et de pillage d’un peuple sans respect.

Un accord vient d’être signé entre le gouvernement et les forces préventives de police et celles d’élite Cobra mettant un terme au mouvement de grève des « fusils baissés ».

Est-ce que cela va mettre un terme au gigantesque soulèvement populaire ? Est-ce qu’une fois satisfaits les policiers vont reprendre sans état d’âme leur rôle de répresseur du peuple ?

Est-ce qu’il est vraiment possible que l’Amérique Centrale se transforme sous la pression à présent conjuguée, multipliant leurs forces, du président des États-Unis du Mexique AMLO et de celui du Salvador, entraînant un effet domino ?

« Petit espoir deviendra grand, pourvu que les USA ne le tue pas dans l’œuf ». Amlo peut peut-être convaincre Donald Trump de l’intérêt qu’il y a a soutenir des programmes de développement dans les pays d’origine, plus efficaces et sans doute moins coûteux que les murs, leur vigilance et les emprisonnements de migrants, la continuité des politiques de déstabilisation de l’Amérique Latine depuis des décennies montrent que les présidents ont fort peu à dire dans les prises de décisions de ces politiques qu’ils sont chargés de faire appliquer.

Quand il est question des différents candidats de l’opposition à la présidence du Venezuela, les experts expriment la divergence de leur stratégie en ces termes : « Ils représentent différents investisseurs. » Tout est dit, il n’est plus question de choix politique de peuples qui élisent des mandataires qui leurs obéissent, mais bien de la mise en place de gestionnaires (gouvernance et non gouvernement) par des Corporations dont ils défendent les intérêts dans leur pays.

Je retourne suivre ce qui se passe au Honduras

 

Anne W

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21 juin 2019 5 21 /06 /juin /2019 09:20

Coup d'état militaire du 28 juin 2009 à écouter en lisant

 

C’est du délire. Presque 10 ans jour pour jour après le coup d’état militaire, qui a été suivit par deux Coup électoraux, le Honduras se soulève.

Après une révolte des policiers, des auto-convocations populaires se produisent sur tout le territoire.

Ne vous laissez pas tromper. La police et les corps d’élites se sont révoltés et le peuple enchaîne. Le gouvernemement envoie l’armée.

Les policiers révoltés ont fait une déclaration : ce n’est pas une question économique qui les motivent :Ils ne veulent plus réprimer ce peuple dont ils issus des plus profondes entrailles, des quartiers les plus pauvres.

Bon, des pronostics sur place se confirment les uns les autres, le gouvernement se battra jusqu’au bout, ils ont trop à perdre, tout ce qu’ils ont volé au pays qu’ils ont pillé, et l'argent du narcotrafic dont ils sont les principaux agents en Amérique Centrale et la bataille sera dure.

Deux moments d’intense espoir, hier, pour cette Amérique Centrale martyrisée.

La réunion du Président Constitutionnel des États Unis du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO) avec celui récemment élu du Salvador, Nayib Bukele, pour lancer le plan de développement du Sud du Mexique, du Salvador, du Guatemala et du Honduras, « Sembrando vida » (semant la vie), le plan proposé par AMLO pour mettre un terme aux migrations forcées. Ce fut un moment fort, émouvant… un message pour le monde, un flambeau levé : la migration ne se « gère » pas avec de la répression, il faut prendre le mal à la racine. Migrer doit être un choix pas une obligation. Pour cela il faut créer les conditions d'une vie digne dans les pays d'origine de cette migration. Ainsi s'exprime le président nationaliste AMLO, un modèle pour son jeune voisin Bukele qui occupe la première place dans l'échelle d'approbation populaire des présidents d'Amérique Latine, suivi de près par AMLO.

Le premier pas de concrétisation de ce plan 200 000 hectares au Sud du Mexique et 50 000 au Salvador seront plantés d’arbres fruitiers et fournisseurs de bois qui sont aussi un outil de lutte contre le réchauffement climatique qui provoque de terribles sécheresse dans la région. Le Mexique apportera une aide financière à son voisin pour développer ce projet.

La déclaration de Nayib Bukele était un immense hommage à AMLO. Il faut dire que depuis des décennies, la région a eu un président qui voulait le bien du peuple, Manuel Zelaya au Honduras et l’armée l’a enlevé, sorti du pays. Le Plan avait été préparé sous égide des USA, et Hillary Clinton a fait le reste avec la bénédiction d’Obama.

Certainement AMLO commettra certainement des erreurs – qui n’en commet pas - mais oui, je suis d’accord avec le jeune président du Salvador : Pour la première fois, depuis deux cents ans, le Mexique a un président qui veut vraiment le bien du peuple, un bijou de président, irremplaçable. Il appelle à le soutenir. AMLO a repris la célèbre déclaration zapatiste, le Mexique doit devenir le pays ou le peuple commande et le gouvernement obéit. Et je sais qu'il est sincère et met tout en oeuvre pour que cela devienne une réalité. Et si c’est avec le Salvador que se concrétise aujourd’hui ce plan initié dès la prise de possession du président des EU du Mexique, le premier septembre dernier et présenté en mai par la présidente de la CELAC, c’est que la corruption des présidents et des gouvernements des autres pays est incommensurable et que cette corruption est la première barrière qui empêche qu’aucune aide parvienne jamais à ses destinataires, le peuple. Alors qu'aujourd'hui le Salvador vit l'espoir de connaître enfin une amélioration substantielle de ces conditions de vie. Une des initiatives du président Bukele : accordé des protections aux écoles, soulises à la violence des Maras, pour que les enfants puissent poursuivre leurs études en toute sécurité... prendre le mal à la racine.

Et voilà que le peuple du Honduras se lève. Le gouvernement a beaucoup à perdre, les gringos ont beaucoup trop à perdre, économiquement et stratégiquement, dit un haut commissionné des forces d’élite retraité, qui soutient le mouvement et a proposé que les retraités expérimentés comme lui apportent le soutien de leur expérience au mouvement.

Le coup d’état du 28 juin 2009, je l’ai suivi jour après jour (nuit après nuit ici, avec 8 heures de décalage horaire), vibrant d’espoir avec ce peuple magnifique, et voyant comment cette Harpie de Clinton créait les conditions de la perpétuation d’un Coup condamné presque à l’unanimité par la communauté internationale. C’était les débuts de ce blog et j’ai appris à décoder les manipulations des grands médias internationaux. J’avais même été menacée par un troll du Réseau Atlas (ou autre organisation similaire) dont j’avais repéré qu’il mettait sous des noms différents des messages de désinformation similaire sur chacun des sites francophones qui essayait de remettre un peu de vérité au sein de cette gigantesque intoxication. Il faut dire qu’une des première manœuvre de ce coup d’état, dirigé par des vétérans du genre. Le général Roméo Vasquez Velasquez et Billy Joya Amendola deux anciens du coup du 11 septembre 73 au Chili et des escadrons de la mort au Honduras et au Salvador. Il avait reçu l’aide d’un autre malfaiteur avéré, Negroponte venu apporter son aide à la genèse de ce plan de renversement de Mel Zelaya, dès juin 2008.

Cette fois encore, il est difficile de trouver l’information derrière un nouvelle campagne de désinformation de masse qui décrit le soulèvement policier comme une grève de caractère économique, et cet immense auto-convocation populaire de 12 état sur 14 que comptent le pays comme des soulèvement violents de pilleurs et incendiaires. Ce n’est pas cela ! C’est un peuple qui accomplit ce que lui dicte sa Constitution : la révolte légitime contre un dictateur. Une auto-convocation. Brillent par leur absence les grands leaders politique. Le président légitimement élu, a fait quelques apparitions, mais le mouvement est celui spntané d'un peuple qui depuis dix ans se bat sans relâche pour mettre un terme à ce coup d'état indéfiniment prolongé grâce au soutien actif des USA.

Et les Unités d’élites Cobra qui mènent le mouvement de soulèvement policier ont présenté leurs excuses au Peuple pour les répressions passées.

Le gouvernements et la direction des Polices tentent de faire croire à la version du résultat de manipulation des jeunes policiers qui aurait le cerveau lavé par des agitateurs politiques de haut niveau. Mais ce n’est pas le cas. C’est un vrai soulèvement populaire des professeurs, étudiants, ouvriers, transporteurs routiers, pères et mères de famille et des policiers qui relayent les information des différents lieux de concentration qui ont lieu dans tout le pays. Les étudiants manifestent, les policiers les laissent passer, les rejoignent pendant que la maison du Président est mise sous protection militaire.

Je ne sais pas comment tout cela va tourner. Il faut dire que l’aide au développement US dans ce pays d’Amérique Central auquel ils ont fait tant de mal a été la subsidiation et la formation de forces de répression para-militarisées. Même les jeunes enfants se font intégrés à ces programmes de formation de répresseurs du peuple.

Je pars à la pêche aux infos

Anne W

 

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15 juin 2019 6 15 /06 /juin /2019 12:08
Flux migratoire

Flux migratoire

Bien… Une négociation a eu lieu à la fin de la semaine dernière à Washington entre les représentants du gouvernement des États-Unis d’Amérique du Nord et la représentation des États-Unis du Mexique placée sous la direction de son Ministre des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard.

Le contexte: Sur fond de crise migratoire, les USA décident – unilatéralement - d’imposer des taxes douanières (progressives de 5 à 25%) sur les produits importés du Mexique en sanction contre l’incapacité dont, selon eux, ce pays fait preuve dans la gestion de flux migratoires qui ont amené à travers la frontière commune plus de 600 000 migrants sur le territoire étasuniens depuis le début de cette année.

Trump se refuse alors au dialogue avec le Mexique, il a eu affaire aux gouvernement précédent, il estime que cela ne vaut pas la peine de perdre son temps avec ces incapables. A de multiples reprises, il a exprimé son mépris pour les Mexicains en général, selon lui des voleurs, des trafiquants de drogue et bien pire encore. "Ils ont besoin de nous, nous n'avons pas besoin d'eux" dit-il alors.

Depuis 1994 avait été mis en place un Traité de Libre Commerce entre Mexique, Canada et USA. Un des nombreux « paradoxes » de ce Traité est que la production de maïs s’est déplacée, depuis son pays inventeur le Mexique, vers les USA qui lui fournissent aujourd’hui 99 % de sa consommation de maïs. Épiphénomène : cela a entraîné une migration de paysans ruinés vers les USA, fournissant une bonne partie de la main d’oeuvre des champs de maïs étasuniens.

En perspective : ce Traité de libre échange TLCAN, devrait être remplacé bientôt par un nouveau Traité T-Mex, mais jusque-là il est toujours en vigueur. Cette instauration de barrière douanière, mettant un terme au libre échange, menaçait de mener à la perte de plus d’un million d’emplois au Mexique. Quelques centaines de mille dès son entrée en vigueur, lundi de cette semaine.

Première réaction du gouvernement du Mexique, il prend contact avec les producteurs de maïs du Brésil, d’Argentine et autres, s’engageant à ne pas acheter un seul épi aux USA si les barrières douanières sont mises en place. Pendant ce temps, l’équipe des Affaires Étrangères entre en contact avec les entrepreneurs des USA qui verraient leurs propres intérêts menacés et des équipes juridiques étudient, elles, cette mesure unilatérale du point de vue du Droit International.

Trump : « Les faibles on les écrase, avec les forts on négocie »

Il s’apprêtait à écraser le Mexique, il doit reculer et accepte une négociation.

Avertissement : ce serait une erreur de chercher à interpréter le résultat de ces négociations en termes gagnant/perdant. Évaluer les reculs et avancées au point par point est un point de vue plus intéressant.

Les conditions dans lesquelles se sont déroulé les négociations pour les délégués du Mexique sont remarquables, ils se sont vu dépouiller de leurs ordinateurs, leurs téléphones, jusqu’à leur stylo devenaient objets de suspicion. Pendant des journées de 12 heures de travail intense, ils seront nourris principalement de café et de biscuits et n’ont pas le droit de commander eux-même à manger, à peine celui de se rendre aux toilettes. Ils tiennent bon, et continuent à négocier avec dignité et de manière professionnelle.

Jusque-là, c’est simple.

Quel a été le résultat des négociations : l’implantation des barrières douanières est temporairement suspendue. Le Mexique devra passer une période de 45 jours de mise à l’épreuve de nouvelles politiques migratoires. Période à l’issue de laquelle aura lieu une évaluation.

En quoi consiste, dans les grandes lignes, cette politique migratoire que s’engage à mettre en place le Mexique ?

Dès l’entrée en négociation, une condition est posé par les USA, le pays devra devenir « troisième pays sûr », ce qui revient à dire qu’il s’engage à donner asile aux migrants qui traverseraient son territoire dans le but de se rendre aux USA. Cela ne sera pas. Par contre le Mexique s’est engagé à accueillir sur son territoire, les personnes qui auraient déjà formulé leur demande d’asile aux USA pour la période de traitement de leur dossier.

Il s'est engagé aussi à assurer le contrôle de sa frontière sud; en y déployant 6000 unités de sa nouvelle Garde Nationale en renfort des services douaniers.

Ce que se propose le Mexique, sous l'impulsion de son président Andres Manuel Lopez Obrador, c’est de contribuer à mettre en place des politiques migratoires qui soient un exemple éthique et pratique, non seulement pour la région, mais pour le monde entier, rien de moins. C'est bien sûr un thème à approfondir.

Premier principe : les migrations forcées doivent être attaquées aux racines du mal, les conditions de vie qui obligent des personnes à fuir leur pays qui ne leur garantit plus les conditions de survie pour cause de misère aggravée et/ou d’une implosion de violence inouïe, c'est cela qui doit être modifié en priorité. Sans rétablissement des conditions de bien être et de dignité dans les pays d'origine, le phénomène migratoire continuera son expansion.

Deuxième principe : le migrant avant d’être migrant est une personne et en tant que telle, il bénéficie de droits au bien être et à la dignité où qu’il se trouve dans le monde.

Troisième principe : un contrôle doit être exercé aux frontières, parce que le droit du Mexique est de savoir qui entre dans le pays et dans quel but. Un droit dont l'application est d'autant plus nécessaire en ce moment où chaque mois ce sont plus de cent mille migrants qui traversent le pays.

Quatrième principe : le Mexique s’engage à fournir un traitement digne aux migrants qui séjourne sur son territoire : logement, nourriture suffisante, soins de santé, éducation pour les enfants, possibilités de travail pour les adultes. Pour y parvenir il entend aussi faire appel à toutes les organisations internationales qui peuvent l’assister dans cette démarche, à tous les partenaires concernés.

Parallèlement doit se mettre dérouler une Conférence pour la mise en place d’une sorte de Plan Marshall d’aide aux principaux pays origine de la migration : Honduras, Salvador, Guatemala… conférence à laquelle participeraient tous les pays (origine et receveurs) concernés.

 

A partir d’ici, il faudra suivre au jour le jour la mise en place de cet ambitieux programme pour voir quelles seront les promesses tenues et celles qui ne le seront pas. Ceci sont les grandes lignes de la négociation sur le thème de la migration entre EU du Mexique et EU d’Amérique du Nord. Après viendra la critique constructive...

Jusqu'ici je souscris aux déclarations éthiques et d'intention d'AMLO et de son gouvernement. A voir si sa pratique sera en accord avec les ambitions de son point de vue éthique.

Anne W

 

 

 

 

 

 

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8 juin 2019 6 08 /06 /juin /2019 15:36

Je commence ce texte samedi matin, 6 juin 2019, 75 ans après le Jour J, le débarquement de Normandie qui à tort ou a raison est un jour symbole de libération pour l’Europe. Et sera peut-être demain, je l’espère de tout cœur, une date symbole de libération pour le Mexique.

Le Président Lopez Obrador appelle à une grande manifestation d'union et de dignité nationale

Le Président Lopez Obrador appelle à une grande manifestation d'union et de dignité nationale

 

Cette semaine a été une semaine déterminante pour l’avenir de l’humanité. Depuis les déclarations de plus en plus « défensivement agressives » du leader de la révolution d’Iran l’ayatollah Khameini ou celle de Sayyed Nasralá le chef du Hezbollah. Depuis la reconnaissance par Mike Pence et Pompeo de l’impossibilité de travailler avec l’opposition vénézuélienne trop divisée alors que chacun – une quarantaine de candidat pour l’opposition, et combien de l’autre ? - veut s’emparer du pouvoir, ils admettent l’échec sur toute la ligne du soulèvement et renversement de Maduro qui devait être menée par Guaido, tambour battant, dès janvier. Depuis la position de force « douce mais ferme » de Lopez Obrador dans le bras de fer qu’il mène avec les USA pour la reconquête de la souveraineté mexicaine. Jusqu’aux positions prise par Poutine et Xi lors de leur rencontre qui commémorait 70 ans d’amitié et dans le cadre de la Conférence de Saint Petersbourg dont je vous ai transcrit certains passages clés de cette lutte pour la redistribution du pouvoir. En passant par une multitude d’événements liés, dont il est difficile de prévoir a priori lesquels pourraient faire sens...

Le monde cette semaine a passé un seuil vers une nouvelle organisation mondiale dont nous verrons bientôt comment s’opérera sa mise en pratique. Par la violence, l’affrontement militaire, l’affrontement économique et ses pénuries programmées, les USA ne se laisseront pas détrôner sans réagir, jusqu’où sont-ils capables d’aller pour faire exister encore un peu leur illusion de pouvoirJe ne renonce pas à l’espoir de voir les populations retrouver un peu de ce bon sens qui selon Descartes, était la chose la mieux partagée au monde, pour mettre un terme à la centralisation du pouvoir et celle de la propriété de la planète (finances, territoires jusqu’au dernier brin d’herbe et moyens de production… jusqu’à nos désirs, nos consciences, nos comportements sont aujourd’hui des enjeux de pouvoir.) Je sais qu’il y a du bon potentiel, partout dans le monde, mais qu’il est jusqu’ici parcellisé. Mais un point de bifurcation est par excellence le moment où l’improbable peut très vite se transformer en nouvelle réalité.

Cet après-midi (cette nuit pour nous) aura lieu un événement dont nous ne devons pas sous-estimer l’importance : Andres Manuel Lopez Obrador a convoqué une grande manifestation d’union nationale en défense de la dignité du Mexique et de l’amitié avec le peuple des USA, à Tijuana, à 5 h de l’après-midi (minuit heure de Bxls je ne vais pas dormir beaucoup cette nuit). Cette manifestation patriote a pour enjeu la libération du Mexique, la reprise en main de son destin, AMLO a appelé autant les entrepreneurs, que les leaders ouvriers ou religieux, que tous les secteurs de la population, tout ce que le Mexique compte de patriote prêts à défendre l’autodétermination du pays est convoqué cet après-midi. J’attends avec impatience de voir dans quelle mesure son appel sera suivit.

 

Les enjeux officiels : des négociations ont lieu actuellement à Washington entre la délégation mexicaine dirigée par le Ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard, alors que la délégation US est dirigée par le vice-président Mike Pence. Ce dernier a transmis une déclaration de Trump au sujet du président du Mexique : Il a un grand respect pour AMLO et une sincère admiration et se déclare prêt à collaborer avec lui avec plaisir… On a appris que les déclaration de Trump n’ont pas une grande portée, pas plus que ces velléités de bonne volonté : quand elles ne font pas le jeu de son « entourage politique », elles sont systématiquement court-circuitées. N’empêche que cette déclaration a réchauffé le cœur des Mexicains Patriotes. Après des décennies de présidents qui ont systématiquement livré le pays, ses finances, ses ressources naturelles, le contrôle de son territoire aux USA, un président veut renverser cela et il a conquis le respect du président des USA… Ils sont fiers. Je les comprends. Après les difficultés sont immenses…

Trump : « Les faibles, on les écrase, les forts on négocie ». En ce qui me concerne, personne qui partage cette idéologie ne devrait accéder à des postes de responsabilité, mais c’est une autre question.

Ce que veulent les USA, c’est que le Mexique – entre autres ambitions territoriales et autres plus occultes - mette un terme au flux de migrants, plus de 100 000 chaque mois à présents, venus d’Amérique Centrale qui traversent ce pays pour se rendre aux USA, sans quoi, lundi entrerons en vigueur des barrières douanières qui plongeraient le Mexique dans une profonde crise de misère économique, mais dont les USA non plus ne sortiraient pas indemnes.

 

Pour illustrer cela on peut prendre l’exemple de l’industrie automobile US qui a délocalisé une grande partie de sa production au Mexique. Trump affirme qu’un de ses objectifs en instaurant ces barrières est de forcer ces industries à se rapatrier aux USA. Oui mais… soit les dites entreprises restent au Mexique et le prix des automobiles va monter drastiquement aux USA à cause des taxes barrières, soit elles rentrent au pays, où elles ne bénéficieront plus de la main d’œuvre sous-payée et sur-exploitée qui est un des attraits du Mexique pour les investisseurs étrangers, et le prix de revient augmentant à cause du payement de salaires décents que réclament les ouvriers étasuniens et des frais liés au déménagement, le prix des automobiles va augmenter drastiquement aux USA.

 

D’autre part, la guerre commerciale dont les USA menace le Mexique entraînerait un déferlement de misère dans un pays dont les états du Sud sont déjà en situation de crise aggravée, ce qui provoquerait un nouveau flux migratoire principalement sous forme de boot-people pour contourner la barrière (mur) et autres mesures de frontière « intelligente » de la frontière terrestre entre les deux pays. Mais cela c’est une évidence dès le départ, un mur entre les deux pays augmentera d’autant le nombre des migrants qui essayeront d’entrer aux USA par voie maritime, augmentant d’autant la longueur des frontières à garder en permanence sous contrôle. Et la tragédie des « perdus en mer » verrait augmenter le nombre de ses victimes.

 

Bref un deal perdant-perdant pour les populations des deux pays, et aussi pour beaucoup d’entrepreneurs. Mais tous le disent, désormais toutes les déclarations de Trump sont des déclarations de campagne qui ont pour but sa réélection le premier mardi de novembre de 2020. A voir les événements de la semaine, il semble bien que Trump ne domine pas, loin de là, la science des effets émergents, forcément le pouvoir triomphant en nie l’existence, pensant pouvoir se confier à une stricte linéarité des causes et des effets pour laquelle la volonté des peuples est un facteur négligeable ou neutralisable.. Deux grands effets émergents de ce siècle, totalement imprévus par les analystes et théoriciens du « Nouveau Siècle Américain » s’appellent respectivement Chine et Russie, ils sont de taille, et cette semaine ils ont renversé par leur alliance l’hégémonie au sein d’un Nouvel Ordre Mondial dont ils nous ont livré leurs règles.

Poutine et Xi, les 2 compères qui redessinent l'Ordre du Monde

Poutine et Xi, les 2 compères qui redessinent l'Ordre du Monde

Les USA n’ont pas que des amis dans le monde, et quand ils placent à la tête d’un pays des gouvernements qui leurs sont favorables, c’est en général au prix d’un mécontentement croissant des populations. Personnellement, je n’aime pas du tout ce qu’ils ont fait à mon pays. Alors oui, on peut se dire que la domination étasunienne et son soft power, c’était sans doute moins pire que de se retrouver sous le joug d’Hitler ou de Staline, mais pas de domination du tout, ni de colonisation économique et culturelle, je suis certaine qu’on s’en serait tout à fait bien accommodés. Et je ne voudrais pas que mon pays, demain, se retrouve sous la coupe de la Russie ou de la Chine.

Un monde en mutation

Un monde en mutation

Les USA jouent double jeu dans les négociations avec le Mexique, qui s’est vu rétrocédé de le liste des 10 pays les plus appréciables pour les investisseurs étrangers à la 25ème place suite à une baisse de sa cote opérée par les agences de notification. Ce qui constitue aussi une attaque contre Pemex, l’industrie pétrolière mexicaine, alors qu’il y a longtemps qu’elle n’avait pas aussi bien fonctionné. Je ne suis pas spécialiste de ces mécanismes économiques et financiers qui en fabriquant des fictions capturent des pans d’économies réelles, mais de ce que j’ai compris cela constitue une sorte d’OPA hostile qui permettrait aux Corporations US de racheter les obligations de Pemex à bas prix. Une expression vient dans la bouche ou sous la plume de nombreux commentateurs : les USA jouent avec le Mexique un incessant jeu de la carotte et du bâton, sans qu’on ne sache finalement si eux même savent clairement où ils veulent en venir.

Trump a déclaré la guerre au monde entier, sur tous les fronts, à de très rares exceptions comme Israël ou l’Arabie Saoudite, et sans doute le Brésil, puisque les étasuniens ne se sont pas privés de critiquer leurs plus fidèles alliés d’Amérique Latine la Colombie stigmatisant la mollesse de leur président en matière de défense de la sécurité et des intérêts des USA. Tandis que deux autres importants alliés politique de la région , le Chili et l’Argentine ont vu croître leurs relations économiques avec la Chine qui est le deuxième associé économique de l’Argentine alors que le Chili et la Chine ont signé au début de cette année un Traité de Libre Échange afin d’intensifier les relations commerciales entre les deux pays. Conflits entre alliance politique et intérêts économiques.

Pendant que ce déroulait une rencontre historique entre les présidents de Chine et de Russie et le Forum de Saint Petersbourg (que certains qualifient déjà de nouveau Davos) Poutine et Xi se rapprochaient et concluaient des alliances et les deux pays aussi se rapprochaient du Mexique dans le but de développer des relations commerciales réciproques et de le soutenir dans sa résistance aux pressions des USA.

Jusqu’ici (voir graphique) ces deux pays ont très peu d’échanges commerciaux avec le Mexique. De grandes avancées ont eu lieu cette semaine pour remédier à cette situation. Je n’ai pas tous les détails, mais le Mexique aura désormais pignon commerciale sur la place Rouge, alors que la 5G chinoise prépare son installation dans le pays, un rapprochement soutenu et favorisé par Angela Merkel en personne. Un témoignage de plus de ce déplacements des équilibres géostratégiques qui se produisent en ce moment. Alors que cette même semaine, se déroulait en Suisse, la dorénavant célèbre réunion des influenceurs du Bilderberg, réunion qui n’avait pas été annoncée pour éviter les à présents traditionnelles manifestations de protestations qui les accompagnent. La première question qui se pose : quel pouvoir d’influence aura ce Club de Dirigeants dans le Nouvel Ordre qui se dessine ?

 

Jusqu'ici les relations commerciales de Mexique avec la Chine et la Russie éait presque nul. A présent le Mexique envisage son intégration à la nouvelle route de la soie
Jusqu'ici les relations commerciales de Mexique avec la Chine et la Russie éait presque nul. A présent le Mexique envisage son intégration à la nouvelle route de la soie

Jusqu'ici les relations commerciales de Mexique avec la Chine et la Russie éait presque nul. A présent le Mexique envisage son intégration à la nouvelle route de la soie

 

Pendant ce temps, lors de la Conférence de Presse qui a suivi leur rencontre d’ores et déjà historique, Poutine et Xi ont énoncé les règles d’un Nouvel Ordre Mondial qui priveraient définitivement les USA de leur hégémonie, de leur rôle de gendarmes du monde.

Xi, joue la carte du soft power et de la séduction, il appelle le monde entier a collaborer, à partager les technologies et la croissance (de la Chine). Un foyer, un destin commun pour l’humanité, et la route de la soie qui fait de la Chine, comme d’une araignée au centre de sa toile, le centre de commande et de contrôle de ce Nouvel Ordre du Monde. Puisque ce que Xi nous propose de partager, en priorité et en particulier la 5G qui nous commençons à le comprendre, sera un outil de contrôle total pour celui qui en dominera la technologie et la commercialisation. Le même outil qu’utilise le Parti Communiste Chinois pour soumettre sa population à un système de contrôle social personnel qui analysant votre comportement dans les moindres détails, décidera des droits dont vous disposerez – ou non - à jouir d’avantages économiques, de liberté de mouvement, etc … et contrôle social de masses puisque ce systèmes prévoit aussi quelques outils de contrôle des « mouvements de masse » en tous genres. Quand où que vous soyez, il y a une camera pour vous reconnaître sous n’importe quel déguisement, évaluer votre état de santé et d’humeur du jour et vous suivre dans vos déplacements… Au-delà de toute autre considération, j’apprécie l’intimité, elle fait partie intégrante de la préservation de mon intégrité.

 

J’insiste sur ce point parce que je vois beaucoup trop de naïveté dans l’air. Une espèce de confusion romantique entre les grands mythes de la gauche du 21ème siècle, l’URSS, la Chine de Mao, qui n’ont jamais ressemblé en réalité aux belles promesses non tenues de pouvoir populaire. Et qui aujourd’hui incarnent les pires tendances confondues de la droite et de la gauche ancienne : un Corporatisme Absolu, un Progressisme forcené doublé d’un contrôle social des masses sans équivalent dans le passé. Si on suit leur programme on va droit dans le mur, la Vie va droit dans le mur. Comme les petits chinois qui jouissent d’avantages économiques comme celui de pouvoir se procurer un masque pour se protéger des émanations toxiques qui flottent dans de nombreuses villes. Cette semaine c’était aussi la commémoration du massacre de Tiananmen, une tuerie que le Pouvoir assume aujourd’hui comme ayant été nécessaire à l’établissement de l’ordre et de la stabilité sociale qui ont permis la merveilleuse croissance économique actuelle du pays.

Ainsi vivent les enfants dans plusieurs grandes villes chinoises. On arrête pas le Progrès ?

Ainsi vivent les enfants dans plusieurs grandes villes chinoises. On arrête pas le Progrès ?

Un journaliste désigne à une jeune étudiante universitaire sibérienne qui va se livrer au sport local du ski en bikini, une statue de Lénine et lui demande de qui il s’agit, elle répond qu’elle n’en sait pas trop rien, qu’il s’agit d’un dirigeant qui a sévit dans le pays dans un lointain passé, elle n’en sait pas plus. Alors que les jeunes chinois qui se marient en adoptant la mode du nazi-chic, n’ont jamais entendu parler à l’école de la dimension idéologique de la seconde guerre mondiale, pas plus que des méfaits du nazisme. Ils sont l’avenir de ces pays. J’avais trouvé il y a quelques années une déclaration du Ministre de l’Éducation de Russie, par laquelle il affirmait que Staline avait tout compris, que rien n’est plus efficace comme méthode d’éducation [de masse] que le lavage de cerveaux. Et nous avons tous entendu parler du grand lavage de cerveau chinois appelé révolution culturelle, si l’idéologie a pris de nouvelles orientation, les vieilles méthodes de conditionnement et de répression dans l’œuf de la dissidence sont toujours en vigueur en Chine, perfectionnées. Mais cela, déjà Platon le préconisait dans la République. Pour qu’un système fonctionne il faut que les masses soient fortement conditionnées, tenues dans l'ignorance, alors que leur comportement est sous contrôle. Et pour autant que cela nous déplaiset, nous ne pouvons pas nier que certains s’accommodent très bien de cette sécurité sous haute surveillance. Ils existent, certains sont nos voisins et nous devons en tenir compte.

 

Je suis de ceux qui pensent qu’il n’y a pas de bons empires, et ceux qui plus par une sorte d’esprit de revanche jubilatoire que par naïveté, ou pour des raisons fondées sont prêts à se jeter pieds et poings liés, tête la première dans les bras de la Russie et de la Chine, sous prétexte que ces deux-là sont en train de mettre un terme à l’hégémonie US, n’ont pas compris que les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis.

 

Mais revenons aux déclarations de Xi et Poutine. Celles de Poutine furent bien plus longues que l’invitation de XI à se placer sous son aile.

Poutine parlera du séparatisme catalan, du Venezuela, de Huawei, du dollar, bref il va donner les lignes directrices de l’alliance globale de la Russie et de la Chine pour un Nouvel Ordre du Monde. pour le prochain siècle. Beaucoup d’analystes que j’ai écouté au cours des dernières semaines prédisaient que Xi et Poutine n’oseraient pas s’en prendre au dollar, ils ont eu tort, c’est fait et tout à fait officiellement en présence des principaux journalistes des plus importants médias mondiaux.

Pour Poutine le dollar comme principale monnaie mondiale, s’est transformé en instrument de pression des USA envers le reste du monde. Il faut donc mettre un terme au règne du dollar qui plus que monnaie de réserve est un devenu une arme de la guerre économique.

Poutine a déclaré : 

« Nous devons repenser le rôle du dollar, les institutions générales du système financier mondial ont été établie il y a 75 ans, dans le cadre des accords de Bretton Woods. Les accords de Jamaïque qui les ont remplacé dans les années 70 réaffirment la priorité du dollar sans résoudre les problèmes principaux, par dessus tout, l’équilibre entre la coopération monétaires et les échanges commerciaux. Depuis lors, de nouveaux centres économiques ont émergés, le rôle de monnaies régionales s’est accru changeant les équilibres de pouvoir et les intérêts. Clairement, ces profonds changements requièrent une adaptation des organisations financières internationales et de reconsidérer le rôle du dollar, qui par son statut de monnaie de réserve mondiale, s’est converti en instrument de pression du pays émetteur à l’égard du reste du monde . Cette utilisation, de mon point de vue, est une grande erreur des autorités financières des USA ainsi que de leurs centres politiques : ils sont eux-même en train de saper leurs avantages, créés par les Accords de Bretton Woods. La confiance dans le dollar est en chute. »

La fin des lois à domaine d’application extraterritoriale est un autre réquisit de Poutine, les USA ne devraient plus pouvoir imposer aux autres pays leurs décisions politico-économiques comme les sanctions contre l’Iran, le Venezuela et Huawei, par exemple.

Poutine a déclaré également que la guerre 5G cela correspondait à l’entrée dans le monde dans la première guerre technologique de l’ère digitale.

Guerre digitale, guerre au dollar. Une autre déclaration de Poutine, celle-là pendant le forum, concerne la course à l’armement et la nécessité urgente d’inverser la tendance que jusque-là les USA soutenaient et dominaient amplement pour le plus grand bénéfice de leurs marchands d’armes.

Poutine a affirmé :

« Changement climatique, émission anthropogéniques, etc. Tout cela va bien. Même les enfants sont engagés sur ce sujet. Mais ils ne se rendent pas compte d’une menace globale, d’un défi à prendre au sérieux qui est en relation avec les possibles conflits globaux. C’est une chose à laquelle devraient penser les hommes et les femmes adultes. Nos associés étasuniens se sont retiré du Traité sur les Missiles Anti-balistiques. Et alors, quoi ? Estimés Messieurs et Dames j’aimerais vous demander :  L’un de vous a protesté activement ? Vous êtes sortis dans la rue avec des banderoles ? NON. Silence. Comme si c’était quelque chose de normal. La prorogation du Traité d’Armes Stratégique faisait partie de notre agenda. Bon il est possible de ne pas le reconduire. Personne jusqu’à présent ne négocie avec nous, malgré que nous avons dit des centaines de fois que nous étions prêts à le faire. Et pour l’année 2021 tout serait terminé. Je voudrais que vous prêtiez attention. Il n’existe encore aucun instrument pour limiter la course aux armements, ou pour limiter les emplacements d’armes dans l’espace, par exemple. Vous vous rendez compte du sérieux et du dangereux que cela représente ? Qu’est-ce qui se passe si la partie adverse répond immédiatement ? Où cela nous mènerait-il ? Tout cela doit faire l’objet d’un débat ouvert, transparent et professionnel. La communauté mondiale devrait faire partie de ce processus. Les gens ont le droit de savoir ce qui est en train de se passer. »

Fin de la citation et je vais en rester là pour le moment parce que je veux suivre tout à l’heure le déroulement de la manifestation de Tijuan

 

A suivre donc …

 

Anne W

 

 

 

Samedi 6 juin 2019
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