21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 09:29

 

« À court de cibles », les services secrets israéliens « diminuent les assassinats » en Iran


Mondialisation.ca, Le 20 avril 201

Citant anonymement des officiels hauts placés du renseignement israélien, la revue étasunienne Time Magazine contredit le très crédible quotidien britannique Sunday Times en suggérant que durant les derniers mois, le Mossad (les services secrets israéliens) a « réduit » ses opérations clandestines en Iran, incluant les assassinats ciblés.

 

Paradoxalement, le Times et TIME se contredisent. Dans son numéro du 25 mars, le Sunday Times affirmait que les services de renseignement israéliens avaient intensifié leurs activités clandestines à la base militaire de Parchin en Iran, prétendument pour trouver des preuves à l’effet que l’Iran fabriquait une arme nucléaire. Ces opérations des services de renseignement  ont été menées alors que Téhéran négociait avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Celle-ci faisait pression sur les Iraniens afin qu’ils autorisent une visite sur cette même base. (Julie Lévesque, Fabrication de preuves pour attaquer l’Iran? Des espions israéliens en Iran déguisés en soldats iraniens, Mondialisation.ca, 27 mars 2012) 

 

Un autre article intitulé US steps up intelligence, sabotage missions in Iran  (Les États-Unis intensifient les missions de renseignement et de sabotage en Iran), publié par The Hill le 9 avril, semble corroborer les informations révélées par le Sunday Times. The Hill indique une augmentation dans la République islamique des opérations clandestines de la CIA et de ses alliés dans la région. Comme Israël est l’allié le plus important des États-Unis dans cette région, on peut assumer que le Mossad participait à ces missions de sabotage.

 

Citant le Washington Post, Carlo Munoz rapporte dans The Hill :

 

Les agences de renseignement étasuniennes intensifient les missions de renseignement et de sabotage axées sur le programme nucléaire iranien, alors que Téhéran se prépare à renouer les pourparlers avec les puissances occidentales relativement aux efforts réalisés dans ce domaine.

 

Des représentants iraniens doivent rencontrer vendredi à Istanbul en Turquie le soi-disant groupe P5+1, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies plus l’Allemagne, dans le but de discuter du programme nucléaire du pays […]

 

La CIA et d’autres agences ont par ailleurs multiplié les missions de sabotage en Iran, lesquelles visent à perturber le travail nucléaire en cours au pays.

 

Afin d’y parvenir, l’agence a compté sur ses partenariats avec des services de renseignement dans la région afin de recruter des agents pour des missions de renseignement et de sabotage en sol iranien, rapporte le Post. (Carlo Munoz, US steps up intelligence, sabotage missions in Iran, The Hill, 9 avril 2012.)

 

Le compte-rendu du Washington Post révèle par ailleurs que l’ « activité de renseignement » a été utilisée pour accroître les sanctions économiques contre l’Iran :

 

L’augmentation des activités de renseignement a coïncidé avec une campagne clandestine de la CIA et d’autres agences, visant à saboter le programme nucléaire iranien, et a permis d’accroître l’utilisation de sanctions économiques ciblées par les États-Unis et leurs alliés dans le but d’affaiblir la détermination de l’Iran […]

 

D’anciens représentants du renseignement ont affirmé que l’intensification des activités s’est poursuivie sous la direction de Leon E. Panetta, qui a établi des partenariats avec des agences de renseignement alliées de la région, capables de recruter des agents pour des missions en Iran. (Joby Warrick et Greg Miller, U.S. intelligence gains in Iran seen as boost to confidence, The Washington Post, 7 avril 2012.)

 

Ces deux reportages sèment définitivement le doute sur la crédibilité du reportage du TIME publié le 30 mars et intitulé « Mossad Cutting Back on Covert Operations Inside Iran, Officials Say » (Selon des officiels, le Mossad réduit ses opérations clandestines en Iran).

 

Selon le compte-rendu du TIME, le Mossad a réduit ses opérations en Iran, ce qui contredit les articles du Washington Post et du Sunday Times.

 

Cependant, l’aspect le plus frappant des révélations contradictoires du TIME n’est pas la diminution des activités clandestines du Mossad en Iran, mais plutôt la nature même des opérations, soit des assassinats et des attaques, rapportées par le TIME d’une manière très banale.

 

Selon les officiels, la diminution touche un vaste éventail d’opérations, non seulement les missions très en vue comme les assassinats et les explosions sur des bases iraniennes de lancement de missiles, mais aussi la collecte de renseignement sur le terrain et le recrutement d’espions au sein du programme iranien. (Karl Vick, Mossad Cutting Back on Covert Operations Inside Iran, Officials Say, 30 mars 2012.)

 

Sans preuves à l’appui, Israël a nonchalamment accusé l’Iran d’être à l’origine d’attaques à la bombe menées récemment en Thaïlande et en Inde, lesquelles n’ont pas fait de victimes, mais ont blessé 5 personnes. Ces actions ont été qualifiées, à juste titre, d’attaques terroristes.

 

Cependant, dans le reportage du TIME cité ci-dessus, les assassinats et les attaques à la bombe commis par Israël en Iran ne sont pas considérés comme des actes terroristes. Il s’agit d’un cas évident de deux poids deux mesures.

 

L’article met l’accent sur la raison invoquée pour la réduction des attaques et des assassinats, notamment les conséquences néfastes sur l’« image d’Israël dans l’opinion publique ». Si l’on reconnaît dans le reportage que le Mossad a été impliqué dans l’assassinat d’Iraniens, entre autres, et qu’il a perpétré des attaques en sol iranien, la nature criminelle de ces actions n’est jamais évoquée :

 

Des représentants occidentaux des services de renseignement avaient déjà confirmé au TIME que le renseignement iranien avait découvert une cellule entraînée et équipée par le Mossad. Les aveux détaillés de Majid Jamali Fashid l’an dernier à la télévision d’État iranienne étaient authentiques, selon ces représentants. Ces aveux concernaient l’assassinat du scientifique spécialisé dans le nucléaire, Massoud Ali Mohmmadi, tué dans un attentat à la bombe mené par un motocycliste en janvier 2010. Les responsables du renseignement occidentaux ont blâmé un pays tiers pour avoir révélé l’existence de la cellule.

 

Dans ce cas-là, les dommages causés à l’image d’Israël dans l’opinion publique ont été limités par la crédibilité de l’Iran […]

 

Mais cela pourrait changer si la République islamique capturait un Israélien ou présentait d’autres preuves, quelque chose de l’ordre des séquences vidéo en circuit fermé et des faux passeports ayant indiqué la présence d’agents du Mossad dans l’hôtel de Dubaï où le trafiquant d’armes Mahmoud al-Mabhouh a été trouvé mort dans sa chambre en janvier 2010.

 

Certains préviennent que les assassinats courent déjà ce risque. Après le plus récent meurtre en janvier, celui du scientifique spécialisé dans le nucléaire Mostafa Ahmadi-Roshan, les États-Unis ont catégoriquement nié toute implication et ont condamné le meurtre. Des officiels occidentaux du renseignement affirment qu’il était au moins le troisième scientifique iranien tué par des agents du Mossad, lesquels sont récemment à court de cible, aux dires de certains représentants israéliens […] (Ibid.)

 

En revanche, dans un article du TIME sur les attaques à la bombe ayant ciblé des Israéliens en Inde et en Thaïlande et pour lesquelles on a blâmé l’Iran, TIME était catégorique en ce qui a trait à la définition du terrorisme :

 

Pour être juste, il faut dire qu’il n’existe pas de définition du terrorisme admise au niveau international. Mais lorsque des bombes se mettent à exploser, aucune analyse terminologique ou déformation de définitions n’empêchera les gens de conclure qu’il s’agit de terrorisme. (Robert Horn, Thai Tourism Sector Must Face, Not Dismiss, the Threat of Terrorism, 20 février 2012.)

 

Une « équipe terroriste » israélienne arrêtée en Iran

 

Ces reportages contradictoires relativement à la quantité d’opérations secrètes en Iran pourraient indiquer qu’Israël et les États-Unis bluffent et font couler des informations dans le cadre d’une opération psychologique (PsyOp). Mais le 10 avril, le gouvernement iranien a déclaré avoir arrêté un groupe terroriste appuyé par Israël, sans donner trop de détails.

 

Les responsables ont prétendu que les terroristes étaient financés et appuyés par Israël et envisageaient d’attaquer des scientifiques œuvrant dans le nucléaire et des sites nucléaires au pays. Le plan terroriste a été déjoué, a affirmé l’agence de presse étatique Islamic Republic News Agency (IRNA), citant des représentants du ministère. (Stephen Manual,Israel-backed terrorist team arrested in Iran, All Voices, 10 avril 2012.)

 

Le présumé plan terroriste cité par Téhéran ressemble énormément aux opérations clandestines détaillées dans le TIME. Mais il est possible que les Iraniens bluffent aussi.

 

S’il est vrai que la République islamique a « capturé un Israélien » ou qu’elle possède « d’autres preuves », comme le mentionnait le TIME, cela pourrait accroître « la crédibilité de Téhéran » et, en revanche, affecter « l’image d’Israël dans l’opinion publique ».


Julie Lévesque, journaliste
Mondialisation.ca

« À court de cibles », les services secrets israéliens « diminuent les assassinats » en Iran


 

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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 08:10

 

Une amie a reçuce texte par courriel, offusquée elle m'en a parlé.

Voici le message de haine qui circule sur Internet, par courriel, destiné disent-ils à atteindre 4OO millions de personnes. Je suis tellement écoeurée que je n'arrive pas encore à écrire une réponse"modérée".

Le première des réponse que je trouve à donner à cette ordure, c'est que les assassinat et l'holocauste décrit ci-dessous n'ont pas été pratiqués par des Arabes, ni par des musulmans mais bien par les Européens dont les descendants sont aujourd'hui nos alliés au sein de l'Europe. Mon arrière grand-père juif berlinois faisait partie des victimes, élevées par sa fille, mon enfance a été bercée témoignages et de récits appelant à "plus jamais ça". Je sais ce que je dois à cette richesse de culture qui est revendiquée ici et qui est bien réelle. Mais cette richesse n'était pas Israélienne.Et comme je l'ai déjà écrit, je sais que ces personnes qui ont lutté pour le "plus jamais cela" si elles n'avaient déjà disparu seraient folles de colère ou mourraient de tristesse à voir comment se comporte a d'Israël

Le sionisme est un avatar tardif de l'histoire juive et qui montre simplement que ce peuple qui a pu donner de grands personnages à l'histoire des sciences et de la culture est tout autant que n'importe quel autre susceptible de se comporter de manière monstrueuse. La preuve s'il le fallait qu'il n'y a pas de peuple élu mis seulement des personnes faillibles et que n'importe quel peuple est capable du pire ...aujourd'hui il semble bien que cette élection serait celle du diable (si j'y croyais)... Et nombre de juifs partagent ce point de vue malgré que les sionistes veuillent imposer leur doctrine totalitaire non juive à l'ensemble de la planète et postulent que tout juif serait sioniste par nature. Aujourd'hui on peut voir que l'intelligensia juive critique Israël et le plus notable d'entre eux fut Einstein qui n'hésita pas, lui, a traiter de fasciste l'état naissant voir :

Einstein et le sionisme, un rappel historique

Voir également ce texte d'un autre grand intellectuel juif, co-fondateur de l'association Belgique-Palestine

Antisémitisme et Antisionisme - L'impossible amalgame - Le blog de Anne Wolff

Quand aux réalités historiques... pour prendre les plus proches, il semble justement que la création d'Israël ait mis un terme à "l'intelligence juive" et à cette culture remarquable, ne laissant que des primates guerriers et de nouveaux marchands du Temple....

Je pense que cette odieuse histoire mérite une plus ample réponse et je suis triste de voir qu'une fois de plus les comportements odieux de certains contribuent à la montée de l'antisémitisme dans le monde alors qu'un grand nombre de juifs et des meilleurs dénoncent Israël et ses "abus".

Quand aux prix Nobel cités, après l'attribution du Prix Nobel de la Paix à Obama (en suite de Kissinger et de manière anticiptive) tout le monde a pu comprendre que ce prix c'était magouille et compagnie  et il serait intéressant de voir combien de juifs et de pro-sionistes figurent dans les jurys d'attribution ! Sans doute suffisament pour nourir la thèse du complot sioniste international....

Voilà, bonne lecture de ce qui témoigne une fois de plus de la crapulerie sioniste

 

 

 

 

 

Ce qui suit est une copie d'un article écrit par l'écrivain espagnol
Sebastián Rodríguez Vilar et publiée dans un journal espagnol le 15 Jan.
2008. Il ne faut pas beaucoup d'imagination pour extrapoler le message au
reste de l'Europe - et, éventuellement, au reste du monde. Ce n'est guère de
la propagande, les faits parlent d'eux-mêmes. A méditer .......!!!

 

 TOUTES LES VIES européennes sont mortes à Auschwitz

Par Sébastien Vilar Rodrigez

Je marchais dans la rue à Barcelone, et soudain je découvrais une terrible
vérité - L'Europe est morte à Auschwitz...  Nous avons tué six millions de
Juifs et nous les avons remplacés par 20 millions de musulmans.

À Auschwitz, nous avons brûlé une culture, la pensée, la créativité, le
talent.  Nous avons détruit le peuple élu, véritablement choisi, car ils ont
produit des gens formidables et merveilleux qui ont changé le monde.

La contribution de ce peuple se fait sentir dans tous les domaines de la
vie : science, art, commerce international, et surtout, comme la conscience
du monde.  Ce sont les gens que nous avons brûlés.

Sous prétexte de tolérance et parce que nous voulions prouver à
nous-mêmes que nous avons été guéris de la maladie du racisme, nous avons
ouvert nos portes à 20 millions de musulmans qui nous ont apporté la
stupidité et l'ignorance, l'extrémisme religieux et le manque de tolérance,
la criminalité et la pauvreté, due à un manque de volonté de travailler et
de soutenir leurs familles avec fierté.

Ils ont fait sauter nos trains et ont transformé nos belles villes espagnoles
dans le tiers monde, noyé tout dans la crasse et la criminalité.

Enfermés dans les appartements qu'ils reçoivent gratuitement du gouvernement,
ils planifient d'assassiner et de détruire leurs hôtes naïfs.

Ainsi, dans notre misère, nous avons échangé la culture pour de la haine
fanatique; le savoir-faire créatif pour des compétences destructrices;
l'intelligence pour le retour en arrière et la superstition.
Nous avons échangé la poursuite de la paix des Juifs d'Europe et leur talent
pour un avenir meilleur pour leurs enfants, leur détermination a
s'accrocher à la vie, car la vie est sacrée  pour ceux qui poursuivent la
mort, pour des personnes consommées par le désir de mort pour eux et les
autres, pour nos enfants et les leurs.

Quelle terrible erreur a été faite par la misérable Europe.. .

La population mondiale est d'environ 1,2 milliards islamiques, c'est un
milliard deux cent millions ou 20% de la population mondiale.

 Ils ont reçu
les Prix Nobel suivant :

Littérature :
1988 - Najib mahfouz

Paix :
1978 - Mohamed Anwar El-Sadat
1990 - Elias James Corey
1994 - Yasser Arafat:
1999 - Ahmed Zewai

Économie :
(Zéro)

Physique :
(Zéro)

Médecine :
1960 - Peter Medawar Brian
1998 - Ferid Mourad

TOTAL : 7 (sept)

La population juive mondiale est approximativement de 14.000.000; c'est
quatorze millions, soit environ 0,02% de la population mondiale.

Ils ont reçu les Prix Nobel suivant :

Littérature :
1910 - Paul Heyse
1927 - Henri Bergson
1958 - Boris Pasternak
1966 - Shmuel Yosef Agnon
1966 - Nelly Sachs
1976 - Saul Bellow
1978 - Isaac Bashevis Singer
1981 - Elias Canetti
1987 - Joseph Brodsky
1991 - Nadine Gordimer mondiale

Paix :
1911 - Alfred Fried
1911 - Tobias Michael Carel Asser
1968 - René Cassin
1973 - Henry Kissinger
1978 - Menahem Begin
1986 - Elie Wiesel
1994 - Shimon Pérès
1994 - Yitzhak Rabin

Physique :
1905 - Adolph von Baeyer
1906 - Henri Moissan
1907 - Albert Abraham Michelson
1908 - Gabriel Lippmann
1910 - Otto Wallach
1915 - Richard Willstaetter
1918 - Fritz Haber
1921 - Albert Einstein
1922 - Niels Bohr
1925 - James Franck
1925 - Gustav Hertz
1943 - Gustav Stern
1943 - George Charles de Hevesy
1944 - Isidor Rabi Issac
1952 - Felix Bloch
1954 - Max Born
1958 - Igor Tamm
1959 - Emilio Segre
1960 - Donald A. Glaser
1961 - Robert Hofstadter
1961 - Melvin Calvin
1962 - Lev Davidovich Landau
1962 - Max Ferdinand Perutz
1965 - Richard Phillips Feynman
1965 - Julian Schwinger
1969 - Murray Gell-Mann
1971 - Dennis Gabor
1972 - William Howard Stein
1973 - Brian David Josephson
1975 - Benjamin Mottleson
1976 - Burton Richter
1977 - Ilya Prigogine
1978 - Arno Allan Penzias
1978 - Peter L Kapitza
1979 - Stephen Weinberg
1979 - Sheldon Glashow
1979 - Herbert Charles Brown
1980 - Paul Berg
1980 - Walter Gilbert
1981 - Roald Hoffmann
1982 - Aaron Klug
1985 - Albert A. Hauptman
1985 - Jerome Karle
1986 - Dudley R. Herschbach
1988 - Robert Huber
1988 - Leon Lederman
1988 - Melvin Schwartz
1988 - Jack Steinberger
1989 - Sidney Altman
1990 - Jerome Friedman
1992 - Rudolph Marcus
1995 - Martin Perl
2000 - Alan J. Heeger

Économie :
1970 - Paul Anthony Samuelson
1971 - Simon Kuznets
1972 - Kenneth Joseph Flèche
1975 - Leonid Kantorovitch
1976 - Milton Friedman
1978 - Herbert A. Simon
1980 - Laurent Robert Klein
1985 - Franco Modigliani
1987 - Robert M. Solow
1990 - Harry Markowitz
1990 - Merton Miller
1992 - Gary Becker
1993 - Robert Fogel

Médecine :
1908 - Elie Metchnikoff
1908 - Paul Erlich
1914 - Robert Barany
1922 - Otto Meyerhof
1930 - Karl Landsteiner
1931 - Otto Warburg
1936 - Otto Loewi
1944 - Joseph Erlanger
1944 - Herbert Spencer Gasser
1945 - Ernst Boris Chain
1946 - Hermann Joseph Muller
1950 - Tadeus Reichstein
1952 - Selman Abraham Waksman
1953 - Hans Krebs
1953 - Fritz Albert Lipmann
1958 - Joshua Lederberg
1959 - Arthur Kornberg
1964 - Konrad Bloch
1965 - François Jacob
1965 - André Lwoff
1967 - George Wald
1968 - Marshall W. Nirenberg
1969 - Salvador Luria
1970 - Julius Axelrod
1970 - Sir Bernard Katz
1972 - Gerald Maurice Edelman
1975 - Howard Martin Temin
1976 - Baruch S. Blumberg
1977 - Roselyn Sussman Yalow
1978 - Daniel Nathans
1980 - Baruj Benacerraf
1984 - Cesar Milstein
1985 - Michael Stuart Brown
1985 - Joseph L. Goldstein
1986 - Stanley Cohen [& Rita Levi-Montalcini]
1988 - Gertrude Elion
1989 - Harold Varmus
1991 - Erwin Neher
1991 - Bert Sakmann
1993 - Richard J. Roberts
1993 - Phillip Sharp
1994 - Alfred Gilman
1995 - Edward B. Lewis
1996 - Lu RoseIacovino

TOTAL : 129

Les Juifs ne font pas la promotion du lavage de cerveau des enfants dans les
camps de formation militaire.

Ils ne leur apprennent pas à se faire exploser et à causer le maximum de
mort de Juifs et d'autres non-musulmans.

Les Juifs ne détournent pas des avions, ne tuent pas les athlètes lors des
Jeux olympiques, et ne se font pas exploser dans un restaurant allemand.
Il n'y a pas un seul Juif qui a détruit une église.
Il n'y a pas un seul Juif qui proteste en tuant des gens.
Les Juifs ne font pas de trafic d'esclaves, n'ont pas de dirigeants qui
appellent au Jihad et à la mort de tous les infidèles.

Peut-être les musulmans du monde devraient considérer à investir plus dans
l'enseignement ordinaire et moins à blâmer les Juifs pour tous leurs
problèmes.
Les musulmans doivent demander «ce qu'ils peuvent faire pour l'humanité »
avant d'exiger que l'humanité les respecte.

Indépendamment de vos sentiments à propos de la crise entre Israël et les
Palestiniens et les voisins arabes; même si vous croyez qu'il y a plus de
culpabilité de la part d 'Israël, les deux phrases suivantes disent vraiment
tout :
«Si les Arabes déposaient les armes aujourd'hui, il n'y aurait plus de
violence.  Si les Juifs déposaient leurs armes aujourd'hui, il y aurait plus
aucune Israël.»
Benjamin Netanyahu

Le général Eisenhower nous a averti : c'est un fait historique.

 Lorsque le commandant suprême des Forces alliées, le général Dwight
Eisenhower a trouvé les victimes des camps de la mort, il a ordonné de
prendre toutes les photographies possibles du  peuple allemand, des villages
environnants;  à visiter les camps et même à enterrer les morts.
Il a fait cela parce qu'il a dit des mots à cet effet :
«Rassemblez tous les dossiers et documents maintenant - saisissez les films
- faites parler les témoins - parce que quelque part sur la route de
l'histoire quelques bâtards vont se lever et dire que cela n'est jamais
arrivé…»

Récemment, le Royaume-Uni a débattu pour savoir s'il fallait supprimer la
Shoah dans son cursus scolaire, car il «offense» la population musulmane qui
affirme que cela n'a jamais eu lieu.
Ce n'est pas encore supprimé...  Cependant, c'est un signe effrayant de la
peur qui paralyse le monde et combien il est facile pour chaque pays d'être
paralyse par elle.
Cela fait plus de 60 ans après que la Seconde Guerre mondiale a pris fin en
Europe...

Cet e-mail est envoyé comme une chaîne commémorative, en souvenir des 6
millions de juifs, 20 millions de Russes, 10 millions de chrétiens, et 1900
prêtres catholiques qui ont été «assassinés, violés, brûlés, affamés,
battus, humiliés et ont servis de cobaye, tandis que le peuple allemand a
regardé ailleurs.

 Maintenant, plus que jamais, avec l'Iran, entre autres, revendiquant que
l'Holocauste est «un mythe», il est impératif de s'assurer que le monde
n'oublie jamais.

 Cet e-mail est destiné à atteindre 400 millions de personnes…  Être un
maillon dans la chaîne de mémoire et aider à distribuer ce message à travers
le monde.

 Combien d'années faudra-il avant que l'attaque du World Trade Center «n'a
jamais eu lieu» parce qu'elle offense les musulmans des États-Unis?

Ne vous contentez pas de supprimer ce message, cela ne prendra que quelques
minutes pour le faire passer.

Merci.

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 20:55

 

Des militants Syriens disent aux rebelles: rendez nous notre révolution


De nombreux militants qui avaient lance le soulèvement en Syrie il y a plus d’un an ont le sentiment que leur démarche pacifique pour le changement a été détournée par les rebelles de l’Armée Syrienne Libre. Ils se réunissent aujourd’hui au Caire.

par Gert van Langendonck, Sarah Lynch, Christian Science Monitor (USA), 16 avril 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Le militant Syrien Mohamed Alloush a fui son pays pour le Liban, mais ce n’est pas le régime du président Bachar al-Assad qui l’a poussé à partir. Ce sont les rebelles de l’Armée Syrienne Libre qui l’ont expulsé de sa ville natale d’Homs.

“En septembre de l’année dernière, j’ai été arrêté une nouvelle fois par les autorités pour avoir organisé des manifestations, » explique M. Alloush assis à la terrasse d’un café à Beyrouth. «Après qu’elles m’eurent libéré, je suis allé vers un groupe d’hommes que je savais appartenir à l’Armée Syrienne Libre. Je suis allé vers eux et je leur ai crié : « Vous les gars, vous avez volé notre révolution ! Vous êtes aussi mauvais que les shahiba,» la milice pro-régime en Syrie.

Les rebelles ont séquestré Alloush pendant quatre jours, puis lui ont dit de qu’on ne voulait plus le voir à Homs.

Alloush appartient au mouvement de jeunes révolutionnaires qui ont lance la contestation contre le régime d’Assad en mars de l’an dernier au lendemain de soulèvements semblables en Tunisie et en Egypte. Ils se sentent marginalisés par la tournure violente que le conflit a prise en Syrie depuis que l’Armée Syrienne Libre (ASL) s’est constituée l’été dernier. Organisation armée formée majoritairement d’anciens soldats qui ont déserté l’armée gouvernementale, des informations indiquent qu’elle collabore aussi avec des djihadistes sunnites et nombre de ses brigades ont adopté un ton de plus en plus sectaire.

« Notre révolution nous a été volée par des gens qui ont leur propre programme, » explique un chanteur qui parle sous le pseudonyme ‘Safinas’ parce qu’il vit toujours à Damas. « Nous ne sommes pas un peuple violent. Nous voulons revenir à la vraie révolution. C’était quelque chose de propre quand ça a commencé, mais c’est devenu autre chose maintenant. Je suis contre lé régime, mais je suis aussi contre les rebelles en armes.»

Plus de 200 militants Syriens [pour un processus] pacifique se sont réunis au Caire jusqu’à demain pour une conférence dont l’objectif est d’unifier les révolutionnaires autour d’un objectif commun : revenir aux manifestations non violentes de l’été dernier. S’ils reconnaissent que l’ASL a créé une dynamique significative, avec l’appel du Qatar et de l’Arabie Saoudite à la communauté internationale pour qu’elle arme les rebelles, ils voient une possibilité de retournement de la dynamique en faveur des militants non violents si le cessez-le-feu négocié par Kofi Annan pour l’ONU est respecté.

“Le plan de M. Annan est notre principal espoir à ce stade et nous essayons de faire en sorte que tout le monde s’y conforme,” déclare Haytham Khoury, un membre de la Plateforme Syrienne Démocratique qui participe à la conférence.

« Nous contactons d’autres organisation d’opposition, nous essayons de donner espoir aux gens à travers les media » pour faire passer l’idée que «c’est une étape positive pour épargner des vies et retourner à une révolution complètement pacifique.»

Le régime syrien a suspend les actions militaires à partir du 12 avril, mais des informations sur de nouveaux bombardements aujourd’hui soulignent la fragilité du cessez-le-feu dont le but est de mettre fin aux violences qui ont tué plus de 9 000 personnes depuis que le soulèvement a éclaté. Devant les difficultés rencontrées par la communauté internationale pour faire cesser la brutale répression par le gouvernement, certains Syriens voient l’ASL comme leur seule option pour obtenir la liberté.

“Franchement, nous ne comptons plus” sur la communauté international, déclare via Skype un militant à Damas qui se présente sous le pseudonyme Mar. «Vous nous avez laissés tomber. L’ASL est notre seul espoir de salut maintenant.»

Le gouvernement d’Assad a caractérisé le soulèvement comme étant largement l’œuvre de bandes armées et de terroristes. L’activité de l’ASL, qui a été accusée de violations des droits de l’homme dans sa lutte contre le régime, a compliqué ce qui avait commencé comme une révolution dans laquelle les masses exigeaient pacifiquement mais avec persistance des réformes politiques, comme les Egyptiens l’ont fait place Tahrir.

Certains disent que le régime d’Assad craint plus le changement politique que l’insurrection armée.

«Le régime craint plus les manifestants non violents que les islamistes armés. C’est pourquoi la plupart d’entre eux ont été obligés de quitter le pays ou sont en prison, » explique Yara Nseir, qui a été forcée de fuir la Syrie l’été dernier après avoir été emprisonnée 18 jours pour avoir distribué des tracts. « Ils [les dirigeants du pays] voulaient que ça devienne un soulèvement armé parce qu’ils peuvent alors dire au monde qu’ils combattent contre des terroristes. 

Le ministre Turc des affaires étrangères Ahmet Davutoğlu a tenu des propos très parlants lors d’une conférence de presse à Istanbul le 13 avril, quand on lui a demandé si « le régime syrien avait peur de sa propre [place] Tahrir.» Il a répondu, « C’est ce que nous pensions dès le tout premier jour. »

«Je leur ai dit en face qu’ils sont des criminels

Alloush, qui a fui au Liban pour échapper à l’ASL, était parmi les premiers militants qui ont organisé des manifestations contre lé régime à Homs quand le soulèvement a commencé en mars 2011.

“A l’époque le régime aurait pu armer des provocateurs pour qu’ils se mêlent aux manifestants afin d’avoir une excuse pour tirer sur nous. Eh bien, ils n’ont plus besoin de le faire : l’ASL leur a donné la parfaite excuse pour continuer à tuer des gens. »

En février, Alloush est rentré à Homs clandestinement. Il a fait le tour des mosquées de la ville pour persuader les imams de prêcher contre le recours à la violence. Quand l’ASL s’est aperçue qu’il était en ville, il a pris à nouveau la fuite vers le Liban voisin.

Un autre jeune militant Syrien, qui se présente sous le pseudonyme Yusuf Ashamy, s’est attiré également les foudres de l’ASL.

M. Ashamy se trouvait à Tripoli au nord Liban le mois dernier pour demander à l’ASL de l’aide pour acheminer une cargaison de produits médicaux pour des villes syriennes assiégées au moment où Human Rights Watch publiait un rapport sur de graves violations des droits de l’homme commises par les rebelles Syriens.

Dans une lettre ouverte aux chefs de l’opposition syrienne, Human Rights Watch citait « les preuves de plus en plus nombreuses d’enlèvements, de torture et d’exécutions commis par des membres de l’opposition syrienne armée. »

 «Je leur ai dit en face qu’ils sont des criminels s’ils font de telles choses, et qu’ils connaissent le sens du mot liberté, » déclare Ashamy.

Ashamy s’est entendu dire qu’il ferait mieux de ne plus se montrer à nouveau à Tripoli s’il voulait rester en vie.

“Ils ont tout gâché,” dit Ashamy en parlant de l’ASL. « Au début, nous étions tous des Syriens. Mais lors de mon dernier passage à Homs [fin 2011], j’ai trouvé que les gens sur place n’avaient aucune idée de ce qui se passait ailleurs dans le pays. Ils voient les choses comme une insurrection strictement sunnite, et on m’a accusé d’être un espion parce que j’ai des origines familiales druzes.»

Pourquoi le soulèvement a reflué

Récemment, certains militants ont créé une nouvelle organisation pour faire revivre les manifestations pacifiques des premiers jours de la révolution.

“Nous sommes encore nombreux à vouloir une révolution pacifique,” explique depuis Damas via Skype une militante qui se fait appeler Céline. «Mais depuis que c’est devenu un conflit armé, beaucoup de gens qui avaient de la sympathie pour notre cause ont abandonné.»

Organiser des manifestations est aussi devenu plus dangereux. « En ce moment, nous ne parlons qu’à des personnes que nous connaissons très bien, » explique Céline.

En conséquence, les manifestations sont devenues plus petites. Céline décrit une action récente.

«Nous étions d’accord pour nous réunir à un carrefour stratégique du centre de Damas. Certains d’entre nous ont fait brûler des pneus, tandis que d’autres scandaient des slogans. Le tout n’a pas duré plus de cinq minutes. Des passants voulaient nous rejoindre, mais nous étions déjà partis.»

Ce n’est peut-être pas grand chose, «mais c’est très important que nos voix soient entendues. Et nous faisons en sorte que nos manifestations soient filmées et que les vidéos soient envoyées aux media.»

On a besoin de leaders pour ‘cette période très sensible’

Le Conseil National Syrien (CNS), l’organisation qui chapeaute l’opposition, est suppose fournir un canal pour travailler à un changement politique. Mais même Mlle Nseir, qui est la porte parole du CNS en Syrie le considère comme trop aligné sur l’ASL pour offrir une réelle alternative à la rébellion armée.

« Le CNS prétend être représentatif du people syrien. C’est tout simplement faux,» explique Nseir. « Ils ne parlent que d’armer les rebelles. Ils ne parlent jamais de résistance non violente et ils ne parlent certainement pas au nom de la majorité silencieuse qui ne soutient ni le régime ni les rebelles en armes.»

Nseir a envisagé de démissionner du CNS comme d’autres l’ont fait,” mais on m’a persuade de rester et d’essayer de changer les choses de l’intérieur.”

Elle a mis ses espoirs dans la conférence du Caire. «Nous espérons nous mettre d’accord sur un message derrière lequel toute personne opposée à une plus grande militarisation du conflit pourra se rallier.»

“L’opposition: Elle doit résoudre le problème,” affirme Ali  Ali, un militant Syrien qui s’est fortement impliqué dans l’organisation du soulèvement du pays et qui réside actuellement au Caire où il assiste à la conférence.

“Les gens qui manifestent dans les rues ne doivent plus verser leur sang et ont besoin d’une véritable opposition  pour gérer cette période sensible, » dit-il, ajoutant que comme le régime, l’opposition a la responsabilité du sang qui coule tous les jours en Syrie » et de trouver un moyen de faire cesser la violence.

«Cette conférence est une arène pour débattre de toutes les idées et visions politiques, » explique le militant Syrien Orwa Al-Ahmed, qui réside actuellement à Dubaï. « La plupart des gens sont pour une initiative pacifique. Mais pour y arriver, il faut l’implication d’autres leaders et visions politiques.»

Les militants ne sont pas naïfs : ils savent qu’on ne peut pas revenir à la situation de l’été dernier, avant que le soulèvement devienne violent. Mais ils restent déterminés à œuvrer à des solutions pacifiques.

“Il n’y a pas de retour en arrière,” déclare Alloush. « L’ASL est une réalité et nous devons l’accepter. Mais cela ne signifie pas que nous devons les accepter comme leaders de cette révolution. Je connais ces gens, et je sais que beaucoup d’entre eux veulent transformer la Syrie en république islamique. S’ils en ont l’occasion. »

L’opposition syrienne a appelé à des manifestations de masse ce vendredi pour tester le plan de paix de M. Annan. Une des conditions du plan est que le régime autorise la liberté de réunion.

 «Nous avons une fenêtre étroite, mais le temps est contre nous, » affirme le militant Safinas. « Nous luttons contre deux régimes et deux armées maintenant.»

 

Source : Mounadil al Djazaïri

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 18:48

 


Bahar Kimyongür

 

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Depuis le début du printemps syrien, le gouvernement de Damas prétend combattre des gangs terroristes. La plupart des médias occidentaux dénoncent, dans cette thèse, une propagande d’Etat servant à justifier sa répression contre le mouvement de contestation. S’il est évident que celle-ci tombe comme du pain béni pour l’Etat baassiste de réputation peu accueillante envers les mouvements d’opposition qui échappent à son contrôle, elle n’en est pas fausse pour autant. Plusieurs éléments objectifs accréditent en effet la thèse du gouvernement syrien.


D’abord, il y a le facteur laïcité.

La Syrie est en l’occurrence le dernier Etat arabe laïc. (1) Les minorités religieuses y jouissent des mêmes droits que la majorité musulmane. Pour certaines sectes sunnites championnes de la guerre contre l’Autre quel qu’il soit, la laïcité arabe et l’égalité interreligieuse, incompatibles avec la charia, sont une injure à l’islam et rendent l’Etat syrien plus détestable qu’une Europe « athée » ou « chrétienne ». Or, la Syrie compte pas moins de dix églises chrétiennes différentes, avec des sunnites qui sont arabes, kurdes, tcherkesses ou turkmènes, avec des chrétiens non arabes comme les Arméniens, les Assyriens ou les Levantins, avec des musulmans syncrétiques et donc inclassables comme les alaouites et les druzes. Par conséquent, la tâche qui consiste à maintenir sur pied cette charpente ethnico-religieuse fragile et complexe s’avère si ardue que seul un régime laïc, solide et forcément autoritaire peut y parvenir.


Ensuite, il y a le facteur confessionnel.

En raison de l’origine du président Bachar El-Assad, le régime syrien est abusivement décrit comme « alaouite ». Cette qualification est totalement fausse, calomnieuse, sectaire voire raciste. Elle est avant tout fausse parce que l’état-major, la police politique, les divers services de renseignements, les membres du gouvernement sont majoritairement sunnites de même qu’une partie non négligeable de la bourgeoisie. Nos médias à sensations ne manquent pas de parler de Mme Asma El-Assad, l’épouse du président d’origine sunnite dans un but de la diaboliser. Mais ils évitent délibérément de citer la vice-présidente de la République arabe syrienne, Mme Najah Al Attar, la première et unique femme arabe au monde à occuper un poste aussi élevé. Mme Al Attar est non seulement d’origine sunnite mais elle est aussi la sœur de l’un des dirigeants exilés des Frères musulmans, illustration emblématique du paradoxe syrien. En réalité, l’appareil d’Etat baassiste est le reflet quasi parfait de la diversité ethnico-religieuse qui prévaut en Syrie. Le mythe à propos de la « dictature alaouite » est tellement grotesque que même le grand mufti sunnite, le cheikh Bedreddine Hassoune ou encore le chef de la police politique Ali Mamlouk, lui aussi de confession sunnite, sont parfois classés parmi les alaouites par la presse internationale. (2)

Le plus étonnant est que cette même presse apporte de l’eau au moulin de certains milieux salafistes (sunnites ultra-orthodoxes) syriens qui propagent le mensonge selon lequel le pays aurait été usurpé par les alaouites lesquels seraient, selon eux, des agents chiites. Ces mêmes salafistes taxent les chiites de négateurs (rawafidhs) parce que ces derniers rejettent, entre autres, la légitimité du califat, c’est-à-dire du gouvernement sunnite des origines de l’islam. Or, d’une part, il existe des différences notables entre alaouites et chiites tant sur le plan théologique que de la pratique religieuse. La divinisation d’Ali, la doctrine trinitaire, la croyance en la métempsychose ou encore le rejet de la charia propres aux alaouites, sont sources de critiques de la part des théologiens chiites qui ne manquent pas de les taxer d’exagérateurs (ghoulat). D’autre part, s’il y a une religion d’Etat en Syrie, c’est bien l’islam sunnite de rite hanéfite représenté entre autres par le cheikh Muhammad Saïd Ramadan Al Bouti et le grand mufti de la République, le cheikh Badreddine Hassoune dont la sage parole tranche avec les appels au meurtre et à la haine des cheikhs wahhabites. Mais qu’à cela ne tienne, pour expliquer l’alliance anti-US et antisioniste formée par l’axe Damas-Téhéran-Hezbollah, la presse aux ordres et les milieux sunnites ultraconservateurs répètent en chœur que la Syrie est dominée par les alaouites qui formeraient une « secte chiite ». La Syrie étant soutenue par la Chine, la Russie, le Venezuela, Cuba, le Nicaragua ou encore la Bolivie, il faudrait logiquement en conclure que Hu Jintao, Poutine, Chavez, Castro, Ortega ou Morales sont eux aussi des alaouites, au moins des crypto-chiites.


Troisièmement, il y a le facteur nationaliste.

Il convient de rappeler que pour les salafistes, la Syrie n’existe pas. Ce nom serait comme celui de l’Irak une fabrication athée. Dans leur jargon inspiré du Coran, l’Irak s’appelle Bilad Al Rafidaïn (le pays des deux Fleuves) et la Syrie, Bilad Al Cham (le pays de Cham).

Celui qui adopte l’idéologie nationaliste et se consacre à la libération de sa patrie commet un péché d’association (shirk). Il viole le principe du tawhid, l’unicité divine et à ce titre, il mérite la mort. Pour ces fanatiques, le seul combat agréé par Allah est le djihad, la guerre dite « sainte » livrée au nom d’Allah et visant à étendre l’Islam.

En tant que corollaire du nationalisme arabe, le panarabisme, cette idée progressiste d’unité et de solidarité interarabe est à fortiori un sacrilège parce qu’il mine l’idée de « oumma », la mère patrie musulmane. Comme le rappelait récemment le président Bachar El-Assad dans une interview accordée au journal Sunday Telegraph, le combat qui se livre actuellement sur le sol syrien oppose deux courants inconciliables : le panarabisme et le panislamisme (3).


Ce conflit originel introduit un facteur historique fondateur de la menace terroriste en Syrie.

Depuis 1963, la Syrie baassiste mène en effet une véritable guerre contre les mouvements djihadistes. L’armée gouvernementale et les Frères musulmans se sont affrontés dans de nombreuses batailles qui se sont toutes soldées par la victoire du pouvoir syrien. Ces victoires ont été arrachées au prix de nombreuses victimes, l’armée n’hésitant pas à semer la terreur pour parvenir à ses fins. En 1982, l’armée de Hafez El-Assad a pilonné des pans entiers de la ville de Hama pour venir à bout de la résistance djihadiste, massacrant sans distinction militants et civils innocents. On dénombre au moins dix mille morts dans les bombardements et les batailles de rue. De véritables chasses à l’homme ont ensuite été lancées contre les Frères musulmans syriens à travers le pays, contraignant ces derniers à l’exil. La répression n’est pas pour autant parvenue à éradiquer la tradition guerrière ni l’esprit revanchard des djihadistes syriens.


A présent, voyons 

pays par pays quels sont les mouvements terroristes auxquels les troupes syriennes sont aujourd’hui confrontées.


Le front libanais

En avril 2005, l’Occident s’est réjoui de voir les troupes syriennes quitter le territoire libanais après 30 ans de présence ininterrompue. Cet événement avait été déclenché par l’attentat visant l’ex-premier ministre libano-saoudien Rafiq Hariri connu pour son hostilité envers la Syrie, attentat immédiatement imputé au régime de Damas par l’Europe et les Etats-Unis sans la moindre preuve et avant même le début de l’enquête. Une « révolution du Cèdre » soutenue par les officines droitsdelhommistes de la CIA poussa l’armée syrienne à quitter le Liban. A peine les chars syriens se sont-ils retirés que les groupes salafistes refirent surface, dégainant leurs sabres et leurs prêches sectaires. Ces mouvements se sont implantés dans le Nord-Liban du côté de Tripoli majoritairement sunnite puis, peu à peu, dans les camps palestiniens du Liban, profitant des divisions politiques et de la faiblesse militaire des organisations palestiniennes ainsi que de la politique de non-intervention de l’armée libanaise dans ces camps. Entre 2005 et 2010, les groupes djihadistes ont mené la guerre contre tous les soutiens réels ou supposés du régime de Bachar el-Assad comme les populations chiites, alaouites ou les militants du Hezbollah. Certains de ces mouvements ont été jusqu’à franchir la frontière syro-libanaise pour harceler les troupes du pouvoir baassiste sur leur propre territoire. L’activisme anti-syrien des groupes salafistes libanais armés connut ensuite une recrudescence avec le début de la crise syrienne de 2011. Ils furent relayés par des mouvements salafistes non armés.

Le 4 mars 2012, quelques deux mille salafistes conduits par Ahmad Al Assir, un prédicateur de la ville de Saïda devenu l’étoile montante du sunnisme libanais, ont défilé à Beyrouth pour protester contre le régime de Bachar El Assad. Derrière un impressionnant cordon de sécurité composé de policiers et de militaires, quelque centaines de contre-manifestants du Parti baas libanais ont protesté contre ce défilé. D’Aarida à Naqoura, tout le Liban retint son souffle. Comme son cœur se resserre à chaque fois que des tirs retentissent depuis les quartiers tripolitains de Bab Tebbaneh et Djebel Mohsen. Car dans ce pays où la ligne de fracture politique est également confessionnelle avec des sunnites majoritairement anti-Assad et des chiites majoritairement pro-Assad et puis aussi avec des chrétiens divisés qui se retrouvent dans les deux camps, la hantise de la guerre civile est omniprésente. Mais le gouvernement d’union nationale tente de calmer le jeu et veille à rester neutre face au conflit syrien. Pour autant, certains groupes salafistes ne ratent pas une occasion pour semer le chaos dans ces deux pays géographiquement interdépendants et complémentaires.


Voici une brève description de certains de ces mouvements sectaires actifs au Liban et qui menacent la Syrie depuis plusieurs années :

Groupe de Sir El-Dinniyeh

Ce mouvement sunnite dirigé entre 1995 et 1999 par Bassam Ahmad Kanj, un vétéran d’Afghanistan et de Bosnie, est apparu à la suite de luttes entre différents courants islamiques voulant contrôler les mosquées de Tripoli. En janvier 2000, le Groupe de Dinniyeh a tenté de créer un mini-Etat islamiste dans le Nord du Liban. Les militants ont pris le contrôle des villages du district de Dinniyeh, à l’Est de Tripoli. 13.000 soldats libanais ont été envoyés pour mater cette rébellion djihadiste. Les survivants de l’assaut se retranchèrent dans le camp palestinien d’Ayn El Hilwé dans le sud du Liban. Après le retrait des forces armées syriennes en avril 2005, les combattants du groupe de Dinniyeh sont revenus à Tripoli où se trouvaient encore des cellules clandestines. La même année, le ministre libanais de l’intérieur par intérim, Ahmed Fatfat qui est précisément originaire de Sir El-Dinniyeh et qui, par ailleurs, dispose de la citoyenneté belge, a mené campagne pour obtenir la libération des prisonniers du groupe de Dinniyeh et ce, dans le but d’obtenir l’appui politique des groupes sunnites et salafistes du Nord-Liban.


Fatah Al Islam

Mouvement sunnite radical du Nord du Liban. Le Fatah Al Islam a littéralement occupé la ville de Tripoli avec la complicité de Saad Hariri et son parti, le Courant du futur. Hariri voulait se servir de ces radicaux sunnites pour combattre le Hezbollah chiite libanais et le gouvernement syrien. Parmi les alliés de Hariri, le groupe appelé « Fatah El Islam » dissident du mouvement national palestinien s’est emparé du camp de Nahr El Bared. Ce mouvement terroriste a assassiné 137 soldats libanais de manière brutale notamment lors de sataniques rituels se soldant par des décapitations. Le 13 février 2007, le Fatah El Islam fit également exploser deux bus dans le quartier chrétien d’Alaq-Bikfaya.

De mai à septembre 2007, l’armée libanaise fit le siège du camp palestinien de Nahr el Bared où étaient retranchés les combattants djihadistes et ce n’est qu’après d’intenses combats dignes de l’opération syrienne de Baba Amro qu’elle parvint à les neutraliser. Pas moins de 30.000 Palestiniens ont dû fuir les combats. Quant à Nahr el Bared, il fut réduit à l’état de ruines. Quelques mois plus tard, le Fatah al Islam est impliqué dans un attentat meurtrier qui secoue Damas. Le 27 septembre 2008, le sanctuaire chiite de Sayda Zainab à Damas est en effet la cible d’un attentat à la voiture piégée où 17 pèlerins sont tués. Le Fatah Al Islam est souvent cité lorsque des affrontements éclatent à Tripoli entre le quartier sunnite de Bab Tabbaneh et le quartier alaouite de Djébel Mohsen.


Jounoud Al Cham (Les soldats du Levant)

Mouvement sunnite radical du Sud du Liban aux origines multiples. Certains de ses membres seraient issus du groupe Dinniyeh tandis que d’autres seraient des vétérans d’Afghanistan ayant combattu sous le commandement d’Abou Moussab Al Zarqawi. La plupart de ses combattants seraient des Palestiniens « takfiristes », c’est-à-dire en guerre contre les autres religions et les non-croyants. Jounoud Al Cham serait responsable d’un attentant en 2004 à Beyrouth qui a tué un responsable du Hezbollah. Depuis plusieurs années, il tente de prendre le contrôle du camp palestinien d’Ayn El Hilwé situé à proximité de la ville de Sayda. En 2005, le groupe fait parler de lui pour ses accrochages quotidiens avec l’armée syrienne. Jounoud al-Sham se trouve sur la liste des organisations terroristes émise par la Russie. Il n’est pas sur la liste des organisations terroristes étrangères du Département d’Etat nord-américain. (4)


Ousbat Al Ansar (Ligue des partisans)

Présent sur la liste des organisations terroristes, Ousbat al-Ansar lutte pour « l’établissement d’un Etat sunnite radical au Liban ». Connu pour ses expéditions punitives contre tous les musulmans « déviants », Ousbat al-Ansar fait assassiner des personnalités sunnites comme le cheikh Nizar Halabi. Il fait également plastiquer des établissements publics jugés impies : salles de théâtre, restaurants, discothèques… En janvier 2000, il attaque à coups de roquettes l’ambassade de Russie à Beyrouth. Héritier du groupe de Dinniyeh, il infiltre le camp palestinien d’Ayn El Hilwé dans le Sud du Liban. Lorsqu’en septembre 2002, je visitai les camps palestiniens du Liban, l’inquiétude des résistants palestiniens était palpable. Nombre d’entre eux avaient été tués lors de tentatives de prises de contrôles par ce groupe réputé proche d’Al Qaïda. En 2003, quelque 200 membres d’Ousbat Al Ansar attaquèrent les locaux du Fatah, le mouvement palestinien de Yasser Arafat. Il y eut huit morts dont six membres du Fatah.


Le mythe de l’ASL

Il faut le reconnaître : les chasseurs de dictateurs qui peuplent les rédactions des grands organes de presse sont passés maître dans l’art du camouflage quand il s’agit de présenter des « résistants » qui servent les intérêts de leur camp. En véritables chirurgiens esthétiques, ils vous transforment l’Armée syrienne libre (ASL) en mouvement de résistance démocratique brave et sympathique composé de déserteurs humanistes dégoûtés par les atrocités commises par l’armée syrienne. Il n’y a aucun doute que l’armée du régime baassiste ne fait pas dans la dentelle et commet d’impardonnables exactions contre des civils, qu’ils soient terroristes, manifestants pacifistes ou simples citoyens pris entre deux feux. A ce sujet, les médias mainstream nous abreuvent ad nauseam de crimes imputés aux troupes syriennes parfois à raison mais le plus souvent à tort. Car en termes de cruauté, l’ASL ne vaut pas vraiment mieux. Seuls quelques rares journalistes comme le néerlandais Jan Eikelboom osent montrer l’envers du décor, celui d’une ASL sadique et crapuleuse. La correspondante à Beyrouth du Spiegel, Ulrike Putz vient, elle aussi, d’égratigner la réputation de l’ASL. Dans une interview mise en ligne sur le site de l’hebdo allemand, Ulrike Putz a mis en lumière l’existence d’une « brigade d’enterrement » chargée d’exécuter les ennemis de leur sinistre révolution à Baba Amr, le quartier insurgé de Homs repris par l’armée syrienne. (5)

L’égorgeur interrogé par Der Spiegel attribue 200 à 250 exécutions à sa brigade des croque-morts, soit près de 3% du bilan total des victimes de la guerre civile syrienne depuis un an. Du côté des institutions humanitaires, il a fallu attendre la date fatidique du 20 mars 2012 pour qu’une éminente ONG, à savoir Human Rights Watch, dont la traduction signifie bien « guetteur des droits de l’homme » reconnaisse enfin les tortures, exécutions et mutilations commises par les groupes armés opposés au régime syrien. Après 11 mois de terrorisme insurgé… A la bonne heure ô infaillible sentinelle ! « Sah Al Naum », comme on dit en arabe à quelqu’un qui se réveille.

Passons à une autre info qui écorne un peu plus la renommée de l’Armée syrienne libre et leurs appuis atlantistes. D’après des sources diplomatiques et militaires, l’ASL, cette armée dite de « déserteurs » manquerait d’effectifs militaires. Pour pallier cette pénurie de combattants, l’ASL enrôlerait des salafistes à tour de bras. C’est le cas du bataillon Al Farouq de l’ASL qui s’était rendu célèbre par ses enlèvements d’ingénieurs civils et de pèlerins iraniens, par ces tortures et ces exécutions sommaires. La difficulté de recruter des conscrits est somme toute fort logique puisqu’un déserteur est par définition un homme qui abandonne le combat. Déserter signifie quitter la guerre.

Dans le cas syrien, de nombreux déserteurs se constituent réfugiés et quittent le pays. La propagande de guerre occidentale affirme que s’ils quittent l’armée ou ne répondent pas aux appels sous les drapeaux, c’est parce qu’ils refusent de tuer des manifestants pacifiques. En réalité, ces jeunes recrues craignent autant de tuer que de mourir. Ils affrontent un ennemi invisible rompu aux techniques de guérilla, qui tire aveuglément sur des pro- et des anti-régime et qui n’hésite pas à liquider ses prisonniers selon un rituel sordide de décapitation et de dépeçage. La terreur qu’inspirent les groupes armés dissuade légitimement de nombreux jeunes de risquer leur vie en circulant en uniforme. Alors, ils choisissent de quitter l’armée et le pays.

Par exemple, les déserteurs kurdes syriens se réfugient dans la région autonome du Kurdistan irakien. A Erbil surtout, dans un quartier peuplé de Kurdes syriens que l’on surnomme « le petit Qamishli ». D’autres rejoignent les camps de réfugiés d’Irak, du Liban, de la Turquie ou de la Jordanie. Le terme de « déserteur » servant à désigner les militaires qui ont fait défection pour rejoindre le camp adverse et tirer sur leurs anciens camarades est donc inapproprié. Il serait plus correct de parler de transfuges.

Voici une analyse de Maghreb Intelligence, une agence que l’on ne peut soupçonner de collusions avec le régime de Damas et qui appuie la thèse de la démobilisation des jeunes appelés, de la faiblesse de l’ASL et de la présence de salafistes armés sur le champ de bataille :

D’après un rapport émanant d’une ambassade européenne à Damas et corroboré par des enquêtes menées par des centres de recherches français à la frontière turque, l’Armée Libre Syrienne -ALS- ne compterait en tout et pour tout que quelque 3000 combattants. Ils sont pour la plupart armés de fusils de chasse, de Kalachnikov et de mortiers de fabrication chinoise provenant d’Irak et du Liban. D’après ce rapport, l’ALS n’a pas pu enrôler la majorité des 20 milles militaires qui auraient déserté l’armée de Bachar Al Assad. D’ailleurs, l’ALS est particulièrement présente dans les camps de réfugiés établis sur le territoire turc. A Hama, Deraa et Idlib ce sont davantage des groupes armés salafistes qui donnent la réplique à l’armée syrienne. Ces salafistes, particulièrement violents et déterminés, proviennent dans leur grande majorité de la mouvance sunnite radicale active au Liban. (6)

A part le fait d’être impitoyable, infiltrée par des groupes sectaires et en manque d’effectifs, l’Armée syrienne libre est désorganisée. Elle n’est pas chapeautée par une direction centrale et unifiée. (7)

De nombreuses indications, notamment les saisies d’armes réalisées à divers postes-frontières du pays, montrent que l’ASL reçoit des armes de l’étranger et ce, depuis le début de l’insurrection, ce que l’ASL démentait avant de demander ouvertement une intervention militaire étrangère sous forme de bombardements, d’appui logistique ou de création de zones-tampons. Au début de son insurrection, le groupe armé dissident ne voulait visiblement pas donner l’image d’une cinquième colonne agissant pour des forces étrangères ni compromettre ces généreux mécènes que l’on devine. On se souviendra que dans le documentaire de propagande anti-Bachar réalisé par Sofia Amara, intitulé « Syrie : Permis de tuer » et diffusé sur la chaîne frano-allemande Arte en octobre 2011, un soldat de l’ASL est sur le point de révéler ses fournisseurs étrangers quand son supérieur le somme de se taire.


Le front jordanien

L’allégeance de la monarchie hachémite à Washington et Tel-Aviv relève du lieu commun. Pour satisfaire ses alliés, la Jordanie a d’ailleurs été le premier régime arabe à appeler Bachar El-Assad à quitter le pouvoir. Le 22 février 2012, le correspondant du Figaro, Georges Malbrunot révélait que la Jordanie avait acheté à l’Allemagne quatre batteries anti-missiles Patriot américains « pour protéger Israël contre d’éventuelles attaques aériennes menées depuis la Syrie. » (8) Ces missiles devraient être installés à Irbid, non loin de la frontière syrienne.

Déjà en 1981, la monarchie sécuritaire alliée des Etats-Unis avait laissé faire l’aviation israélienne qui avait violé son espace aérien pour aller bombarder le réacteur nucléaire irakien d’Osirak.

En politique intérieure, la Jordanie n’affiche pas une posture plus progressiste. Ainsi, des décennies durant, Amman a encouragé les Frères musulmans selon un calcul politique motivé par le souci d’éradiquer l’ennemi principal, à savoir l’opposition de gauche laïque (communiste, baathiste et nassérienne). Selon M. Abdel Latif Arabiyat, ancien ministre et ex-porte-parole du Parlement jordanien : « La confrérie n’était pas une organisation révolutionnaire, elle prônait la stabilité. Avec la montée en puissance des partis nationalistes et de gauche, nous avons conclu une alliance officieuse avec les autorités » (9). En 1970, les Frères musulmans se rangèrent du côté de la monarchie lorsque le roi Hussein ordonna l’écrasement des fédayins palestiniens. Motus donc de la part des Frères musulmans devant le massacre dit du « Septembre noir » dans lequel près de vingt mille Palestiniens ont été massacrés. De cette stratégie d’instrumentalisation des Frères musulmans jordaniens, ce sont finalement ces derniers qui sont sortis vainqueurs puisqu’ils représentent aujourd’hui le principal mouvement d’opposition du pays. Pour le royaume hachémite, les Frères musulmans constituaient un moindre mal à la fois par rapport à la gauche mais aussi par rapport aux mouvements djihadistes. Ce mariage de raison n’a pas tenu longtemps. Et finalement, la monarchie se vit contrainte de réprimer un mouvement devenu trop puissant.

Entretemps, la Jordanie subit plusieurs attentats terroristes. En 2005, ce sont des hôtels de la capitale Amman qui furent visés par des groupes salafistes. Abou Moussab Al Zarqawi, l’ancien chef d’Al Qaïda en Irak, est lui-même originaire de Zarqa, une ville jordanienne située au Nord-est d’ Amman. La révolte syrienne contre le régime ayant éclaté à Deraa, une ville méridionale proche de la frontière jordanienne, elle a éveillé l’appétit de conquête du courant djihadiste basé en Jordanie qui s’était essoufflé suite aux nombreuses pertes essuyées dans les rangs d’Al Qaïda. On y trouve entre autres la Brigade Tawhid, une petite armée djihadiste formée de plusieurs dizaines de combattants naguère actifs au sein du Fatah Al-Islam et s’infiltrant en Syrie pour attaquer l’armée gouvernementale. (10) Le portail d’info libéral jordanien Al Bawaba révèle que la ville frontalière de Ramtha accueille des mercenaires libyens payés par l’Arabie saoudite et le Qatar.

Par ailleurs, étant situé entre la Syrie et l’Arabie saoudite, le royaume hachémite est un passage obligé pour tous les djihadistes, les instructeurs et les convois militaires envoyés par Ryad.


Le front saoudien

A l’instar du royaume hachémite, la fidélité de la dynastie Saoud à l’Oncle Sam n’est un secret pour personne et ce depuis le Pacte du Quincy signé sur le croiseur américain du même nom entre Roosevelt et Abdelaziz Ben Saoud en février 1945. Cet accord allait permettre aux Etats-Unis de s’assurer un approvisionnement énergétique sans entrave moyennant une protection de son vassal face à leurs adversaires régionaux communs, notamment le nationalisme arabe et l’Iran dont certains territoires passaient sous influence soviétique. Lorsque la crise syrienne éclata, Etats-Unis et Arabie saoudite fêtaient leurs noces de jasmin pour leurs 66 années de vie commune en scellant le plus grand contrat d’armement de l’histoire : 90 milliards de dollars, impliquant la modernisation de la flotte aérienne et de la marine saoudiennes.

On s’en doutera, l’Etat wahhabite ne pouvait rester les bras croisés face aux événements qui secouent la Syrie, un pays phare du nationalisme arabe et de surcroît, ami de l’Iran, son ennemi juré.

Ryad alimente le terrorisme anti-syrien sous diverses formes : diplomatique, économique, religieux, logistique et bien sûr militaire. La Maison des Saoud parraine les djihadistes actifs en Syrie en les encourageant par le biais de ses propagandistes attitrés à mettre le pays à feu et à sang.

Par exemple, après avoir autorisé le djihad en Libye et appelé à l’élimination de Mouammar Kaddhafi, l’une des plus grandes autorités juridiques et fatalement religieuses du pays, le Cheikh Saleh Al Luhaydan s’est dit favorable à l’extermination d’un tiers des Syriens pour en sauver les deux tiers.

Sur la chaîne télévisée saoudienne Al-Arabiya TV, le prédicateur Aidh Al-Qarni a déclaré que « Tuer Bachar est plus important que tuer des Israéliens ». (11)

C’est depuis Ryad et via la chaîne Wessal TV qu’Adnan Al Arour appelle à hacher les alaouites et à donner leur chair aux chiens.

Les récentes déclarations christianophobes du Cheikh Abdul Aziz bin Abdullah, rapportées par Arabian Business, ne vont sans doute pas rassurer les chrétiens de Syrie : s’appuyant sur un hadith décrivant le prophète Mahomet sur son lit de mort, déclarant qu’il « ne devrait pas y avoir deux religions dans la péninsule arabique », le cheikh saoudien Abdullah qui n’est autre la plus grande autorité wahhabite au monde, en a déduit qu’il fallait détruire « toutes les églises de la région ». Les chrétiens de Syrie en proie à la haine religieuse, trouvent dans cette déclaration, une raison de plus pour soutenir Bachar el-Assad.

Nombreux sont les citoyens syriens hostiles au régime de Bachar el-Assad qui s’inquiètent du parrainage de leur mouvement démocratique par une théocratie qui décapite encore des femmes pour sorcellerie, qui torture ses opposants politiques dans les prisons et qui ne connaît ni Parlement ni élection.

Sous le soleil de Ryad, il y a aussi Bandar que l’on ne présente plus.

Son rôle trouble dans les attentats de Londres, le financement de groupes salafistes armés revendiqué par l’intéressé, ses collusions avec le Mossad, sa haine du Hezbollah, de la Syrie et de l’Iran font du prince saoudien Bandar Ben Sultan, secrétaire-général du Conseil national de sécurité, une pièce maîtresse du plan de destruction de la Syrie laïque, multiconfessionnelle, souveraine et insoumise. Il n’y a donc pas vraiment de quoi s’étonner lorsque la dictature saoudienne s’engage aux côtés de son voisin et concurrent qatari, à verser les salaires des mercenaires antisyriens lors de la réunion des « amis de la Syrie » à Istanbul.


Le front qatari

Le Qatar, c’est avant tout, une gigantesque base militaire US, la plus grande qui se trouve en dehors des Etats-Unis. Et puis, accessoirement, c’est le royaume d’un petit émir médiocre, fourbe et cupide. Dans son royaume, il n’y a ni Parlement, ni Constitution, ni partis, ni élections. En 1995, il organise un coup d’Etat contre son propre père. A peine arrivé au pouvoir, le pétromonarque putschiste se lance dans un vaste programme de partenariat économique avec l’Etat sioniste prévoyant notamment la commercialisation du gaz qatari en Israël. En 2003, l’émir du Qatar autorise l’administration Bush à se servir de son territoire pour lancer l’assaut sur l’Irak. Avec le reste de sa famille, il contrôle l’ensemble de la vie économique, politique, militaire et culturelle du pays. La célèbre chaîne télévisée Al Jazeera est son joujou personnel. En peu de temps, il en a fait une puissante arme de propagande anti-syrienne. Grâce aux bidonnages d’Al Jazeera, la CIA et le Mossad peuvent s’offrir des vacances. Le nom de sa Majesté : Hamad Ben Khalifa al Thani. Le printemps arabe ? Il en est le principal bâilleur de fonds. Car pour lui, tout s’achète : le sport, l’art, la culture, la presse et même la foi. Alors, vous pensez bien, une révolution…

L’année dernière, l’émir Hamad envoya 5.000 commandos pour appuyer la rébellion djihadiste contre la Libye souveraine. A présent, son nouveau jeu de casino, c’est la Syrie et les rebelles de ce pays, des jetons de mise. Lorsque ces derniers subissent un revers de la part de l’armée arabe syrienne, il hurle au génocide. Hamad et sa clique, c’est l’hôpital qui se moque de la charité. Et à propos de charité, il a justement embauché un prédateur notoire de la paix et de la démocratie, le cheikh Al Qardawi, histoire d’islamiser le message de la chaîne. Mais malgré ses dollars et ses campagnes de mobilisation contre la Syrie, Al Jazeera est une armée en déroute.

Les coulées de désinformation qui se déversent à propos de la Syrie depuis les studios de la chaîne ont entraîné la démission de ses plus grandes vedettes. De Wadah Khanfar à Ghassan Ben Jeddo, de Louna Chebel à Eman Ayad, Al Jazeera a subi d’importantes défections qui passent inaperçues dans la presse occidentale.

En mars 2012, Ali Hachem et deux de ses collègues quittent eux aussi le navire de la piraterie informative qatarie. Certains des courriels d’Ali Hachem fuités font état de mesures de censure prises par Al Jazeera concernant des images de combattants anti-Bachar s’infiltrant en Syrie depuis le Liban qui datent d’avril 2011. Ces images font donc remonter la présence d’une opposition armée de type terroriste aux débuts du « printemps syrien ». Leur publication aurait fait voler en éclats l’imposture selon laquelle le mouvement anti-Bachar ne se serait radicalisé qu’à la fin de l’année 2011, une thèse reprise en chœur par toutes les chancelleries occidentales.

En dépit de ces scandales à répétition, « nos » médias continuent de considérer Al Jazeera comme une source fiable et son patron, l’émir Hamad, comme un apôtre de la démocratie syrienne.


Le front irakien

L’invasion de l’Irak par les troupes américano-britannique en mars 2003 a joué un rôle crucial dans l’augmentation du nombre de djihadistes syriens. Les poste-frontières comme Bou Kamal sont devenues des points de passage pour les djihadistes syriens allant combattre les forces d’occupation en Irak. Nombre de Syriens ont été grossir les rangs des bataillons d’Abou Moussab al-Zarqawi. Depuis l’été 2011, le processus s’est visiblement inversé puisque désormais, les militants sunnites irakiens franchissent la frontière pour aller combattre les troupes syriennes.


Al Qaida

La branche irakienne d’Al Qaida appelée Tanzim Qaidat al-Jihad fi Bilad al-Rafidayn (Organisation de la base du Jihad au Pays des deux fleuves) comptait de nombreuses recrues syriennes. On dit que 13% des volontaires arabes en Irak étaient syriens. (12) Leur terreur fut à l’égal de leur réputation. Al Qaida causa de tels dégâts au sein de la résistance irakienne sunnite que ces derniers durent se résigner à ouvrir un front anti-Al Qaida. En 2006, un Conseil de secours d’Anbar regroupant la majorité des clans et tribus de la province rebelle vit le jour. Son but était de nettoyer la province des terroristes d’Al Qaida. (13) A Falloujah et à Qaim, les chefs de tribus qui initialement ouvrirent les bras à la bande à Zarqawi finirent par retourner leurs armes. Pour avoir déclaré la guerre à Al Qaida, ils reçurent même le soutien du gouvernement irakien. La terreur aveugle d’Al Qaida a ainsi grandement neutralisé la résistance patriotique irakienne. Tous ces vétérans de la guerre contre les Américains mais aussi contre l’Iran, les chiites et les patriotes sunnites irakiens ont trouvé un nouveau salut dans la guerre contre le régime de Damas.

De décembre 2011 à mars 2012, les villes de Damas, Alep et Deraa ont été la cible de plusieurs attentats suicides ou à la voiture piégée faisant des dizaines de morts et de blessés. Ces attaques ont été revendiquées par Al Qaida ou attribuées à l’organisation takfiriste par les autorités syriennes et les experts internationaux en anti-terrorisme qui confirment l’infiltration de terroristes depuis l’Irak.


Jabhat Al-Nusra Li-Ahl al-Sham (Front de soutien à la population du Levant)

Le 24 janvier dernier, ce groupe a annoncé son apparition dans divers forums islamistes. Mais ce nom à rallonge semble être un diminutif de Jabhat Al Nusra li Ahl Al Sham min Mujahideen al Sham fi Sahat al Jihad ou Front de soutien à la population du Levant par les Moudjahidines de Syrie dans les lieux du Jihad.

D’après les experts en terrorisme, l’expression « Lieux du Djihad » suggère que les membres de ce groupe mènent leur guerre sainte sur d’autres fronts comme l’Irak. C’est d’ailleurs ce que révèle le leader du groupe Abou Mohammed al Julani dans une vidéo mise en ligne au milieu du mois de mars. Al Julani signifie le Golanais, référence syrienne explicite. Comme tous les groupes terroristes, Jabhat Al Nusra dispose d’un organe de presse : Al Manara al Bayda, le phare blanc. (14)

Jabhat Al Nusra reçoit l’appui d’un cyber-salafiste éminent dénommé Abou Moundhir al Shanqiti. Ce dernier a émis une fatwa appelant les musulmans à se ranger dans le camp de ceux qui élèvent le drapeau de la charia en Syrie.



Le front turc

En Turquie, pays membre de l’OTAN depuis 60 ans qui accueillera bientôt le bouclier anti-missile, c’est l’Armée syrienne libre qui tient le haut du pavé. Son chef présumé, Riyad Al Assaad est hébergé dans la province turque anciennement syrienne du Hatay et bénéficie de la protection directe du ministère des affaires étrangères. La Turquie est comme chacun sait l’un des plus ardents ennemis du régime de Damas. Craignant de « passer pour des impérialistes », les forces de l’OTAN poussent Ankara à franchir le Rubicon ou disons l’Oronte en la circonstance, dans la guerre contre la Syrie.

De nombreuses sources font état d’un axe Tripoli-Ankara dans la guerre contre Damas. Un trafiquant d’armes libyen évoque l’achat d’équipements militaires légers par des Syriens à Misrata (15). L’ex-officier de la CIA et directeur du Conseil de l’intérêt national US Philip Giraldi parle carrément d’un transport aérien de l’arsenal de l’ex-armée libyenne vers la Syrie via la base militaire américaine d’Incirlik située dans le sud de la Turquie à moins de 180 km de la frontière syrienne. Il affirme que l’OTAN est déjà clandestinement engagée dans le conflit syrien sous direction turque.

Giraldi confirme aussi l’information parue en novembre dernier dans le Canard enchaîné, à savoir que des forces spéciales françaises et britanniques assistent les rebelles syriens tandis que la CIA et les Forces spéciales US leur fournissent des équipements de communications et d’espionnage.

Un autre ex-agent de la CIA, Robert Baer, dont les mémoires (16) ont inspiré le film Syriana de Stephen Gaghan avec George Clooney en tête d’affiche, a déclaré à l’été 2011 que des armes sont envoyées aux rebelles syriens depuis la Turquie. (17)

Sibel Edmonds, cette interprète de la FBI censurée pour avoir dénoncé des abus commis par les services de renseignement américains, affirme que la livraison d’armes aux rebelles syriens est assurée par les Etats-Unis depuis mai 2011. Les Etats-Unis auraient également installé en Turquie une « division de communication » dont la mission est de convaincre les soldats de l’armée syrienne à rejoindre la rébellion. (18)

L’implication des mercenaires libyens ne serait pas uniquement logistique. Selon plusieurs témoins oculaires dont un reporter du quotidien espagnol ABC, des djihadistes libyens, dont certains membres du Groupe islamique combattant libyen (GICL) sont concentrés aux frontières syro-turques. (19)

Dans la région majoritairement arabophone d’Antioche en Turquie qui jouxte la Syrie, la population locale croise un nombre exceptionnellement élevé de Libyens. Occupant les plus luxueux hôtels de la région, ils ne passent pas inaperçus. Certains de ces Libyens multiplient les actes de vandalisme dans certaines zones touristiques comme à Antalya. Des miliciens libyens séjournant en Turquie ont plusieurs fois attaqué et occupé leur ambassade à Istanbul pour réclamer leur solde. A ce tableau étrange vient s’ajouter l’arrestation d’un Libyen de 33 ans à l’aéroport d’Istanbul en possession de 2,5 millions de dollars. Le 1er avril, ce Libyen faisait escale à Istanbul. Sa destination finale : la Jordanie, un pays où l’on signale un grand nombre de mercenaires libyens massés à la frontière syrienne. Tiens, tiens… (20)


Et les USA dans tout ça ?

Comte tenu des allégations de certains agents de la CIA concernant l’implication US dans la déstabilisation de la Syrie, est-il raisonnable de croire que l’administration Obama serait indifférente voire complaisante à l’égard d’un pays qui figure pourtant dans la liste des « Etats voyous » pour son soutien à la résistance palestinienne et son alliance stratégique avec le Hezbollah et l’Iran ? La Syrie est à ce titre cité parmi les sept pays contre lequel « l’utilisation de l’arme nucléaire est envisageable ». A ceux qui croient en l’inaction des forces occidentales en Syrie et à leur bonne foi dans leur défense des civils syriens, il convient de leur rappeler qu’il y a un an, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) sous commandement américain jurait par tous les saints vouloir agir par « responsabilité de protéger » le peuple libyen et promettait de s’en tenir à la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations Unies afin d’ « empêcher le dictateur Kadhafi de bombarder sa population » et que, subitement, la protection des citoyens libyens s’est muée en engagement militaire dans une guerre civile, en coup d’état, en attentats ciblés et en bombardements aveugles.

On se souviendra aussi qu’après avoir anéanti la ville libyenne de Syrte où le dirigeant libyen s’était retranché, les forces de l’OTAN le livrèrent en pâtures à des bandes criminelles qui le torturèrent à mort. Cette sordide exécution avait été facilitée par les USA et l’OTAN puisqu’ils ont préalablement traqué et bombardé son convoi. Pourtant, Andres Fogg Rasmussen et ses comparses qui se félicitèrent de la mort de Kadhafi répétèrent des mois durant que le dirigeant libyen n’était pas leur cible.

La cynique stratégie des USA et de l’OTAN en Libye qui consistait à « ne pas dire ce que l’on fait et ne pas faire ce que l’on dit » est manifestement celle qui a été choisie pour la Syrie.

En effet, officiellement, l’OTAN n’a pas l’intention d’intervenir dans ce pays. Rasmussen a même rappelé que son organisation n’armera pas les rebelles. Pourtant, certains courriers électroniques de l’agence de renseignement privée américaine Stratfor révélés par WikiLeaks le 27 février dernier indiquent la présence de forces spéciales occidentales en Syrie.

Le compte-rendu d’une réunion, daté du 6 décembre 2011, sous-entend que des forces spéciales auraient été présentes sur le terrain dès la fin de l’année 2011. A ce propos, le courriel du directeur d’analyse de Stratfor Reva Bhalla est sans équivoque. (21) Il est question d’une réunion regroupant « quatre gars, niveau lieutenant colonel dont un représentant français et un britannique  » :

Au cours d’un entretien qui dura près de deux heures, ils auraient insinué que des équipes des Forces spéciales étaient déjà sur le terrain, travaillant à des missions de reconnaissance et à l’entraînement des forces de l’opposition.

Les stratèges occidentaux réunis aux Etats-Unis sembleraient rejeter l’hypothèse d’une opération aérienne sur le modèle libyen et privilégier l’option d’une guerre d’usure sous forme d’attaques de guérilla et de campagnes d’assassinat afin «  provoquer un effondrement de l’intérieur.  »

Ils auraient jugé la situation syrienne beaucoup plus complexe que celle de la Libye et le système de défense syrien trop performant, surtout ses missiles sol-air SA-17 disposés autour de Damas et le long des frontières israélienne et turque. En cas d’attaque aérienne, l’opération serait conduite depuis les bases de l’Otan à Chypre, conclut l’agence Stratfor.

Si jusqu’à présent, les Etats-Unis n’ont pas envoyé leurs bombardiers sur Damas, ce n’est donc pas parce que le maintien du régime syrien les arrange mais parce que ce régime n’est pas une bouchée facile. En apportant leur appui aux groupes armés, les USA se rendent néanmoins complices des massacres en Syrie.

L’OTAN et les Etats-Unis viennent ainsi compléter la très sympathique photo de famille du terrorisme anti-syrien aux côtés des monarchies du Golfe, des mercenaires libyens, des propagandistes salafistes et d’Al Qaida.


Conclusions

Le terrorisme anti-syrien est une réalité qui crève les yeux au sens propre comme au sens figuré. Son apparition est antérieure au printemps arabe. Durant les années 70 et 80, les Frères musulmans syriens en furent les principaux acteurs. Après avoir mis le pays à feu et à sang, ils furent écrasés par l’armée syrienne principalement à Hama en 1982. La dictature baassiste misa sur des moyens militaires pour éradiquer ce fléau mais comme bien souvent, la répression a au contraire eu pour effet d’ajourner voire d’amplifier la menace. Avec le retrait syrien du Liban en 2005, les mouvements djihadistes se sont implantés et renforcés dans la région libanaise de Tripoli puis dans les camps palestiniens du pays du Cèdre. Ils y ont retrouvé une nouvelle jeunesse et l’occasion de prendre leur revanche sur le régime baassiste en lançant des attaques en territoire syrien. Puis ils ont connu une troisième renaissance avec le printemps syrien de mars 2011.

Composés de toutes les nationalités qui peuplent la région, les courants djihadistes anti-syriens affichent un antinationalisme radical qui ne reconnaît aucune limite territoriale. Ils ne peuvent donc être associés strictement à un seul pays de la région. On trouve ainsi dans leurs rangs des Saoudiens, des Maghrébins, des Jordaniens, des Libyens, mais aussi de nombreux Palestiniens ultraconservateurs qui rejettent l’idée de lutte de libération nationale en Palestine à la faveur d’une stratégie de guerre de religions « contre les Juifs et les Croisés ».

Ces groupes politico-militaires ont causé des dommages significatifs à de nombreux mouvements de libération ainsi qu’à tous les gouvernements nationalistes arabes. En Irak par exemple, les militants d’Al Qaida ont farouchement combattu la résistance sunnite qui pourtant luttait contre les troupes américaines.

Aujourd’hui, les gouvernements libanais et irakien, alliés objectifs du régime syrien et en proie à ces mêmes groupes armés, tentent de bloquer le passage des djihadistes vers la Syrie.

Mais la connaissance du terrain de ces derniers disposant d’un soutien logistique sophistiqué de la part de l’OTAN et de ses alliés du Golfe rend ses frontières poreuses. Par exemple, certaines tribus sunnites transfrontalières, naguère en lutte contre les troupes d’occupation américaines et contre les chiites et aujourd’hui hostiles au régime de Damas pour des motifs essentiellement sectaires, acheminent armes, équipements et combattants depuis la province irakienne d’Anbar vers le district syrien de Deir Ez-Zor.

L’OTAN est donc bel et bien militairement engagée en Syrie par l’intermédiaire de ses alliés arabes mais aussi et surtout par le biais de la Turquie qui, selon les propres déclarations du premier ministre Recep Tayyip Erdogan, est un acteur clé dans la réalisation du Projet américain du Grand Moyen-Orient, un plan qui vise à abattre les dernières poches de résistance anti-US de la région.

Eviter de comparer les scènes de destruction, de massacres et de désolation qui nous parviennent de Syrie avec la guerre civile algérienne des années 90 devient de plus en plus difficile. D’autant que la Syrie et l’Algérie, pays phare du nationalisme arabe, sont tous deux dotés de gouvernements politico-militaires issus d’une guerre de libération contre la France coloniale et sont tous deux confrontés à un terrorisme d’un même genre. Les djihadistes algériens étaient des vétérans d’Afghanistan qui combattirent les troupes soviétiques alors que les djihadistes aujourd’hui actifs en Syrie ont fait leurs armes sur les fronts irakien, afghan ou libyen. Dans l’Algérie des années 90 comme dans la Syrie de 2012, les groupes terroristes procèdent à un nettoyage ethnique, idéologique et confessionnel méthodique. Une différence de taille tout de même entre les deux pays : s’il demeure une menace, le terrorisme algérien a malgré tout pu en grande partie être neutralisé grâce à des moyens politiques basés sur le dialogue et la réconciliation. L’un des architectes de la paix algérienne fut Ahmed Ben Bella, héros révolutionnaire et premier président de l’Algérie indépendante. Il nous a quittés le 11 avril dernier. Osons espérer que la Syrie trouvera son Ahmed Ben Bella.

Bahar Kimyongür

http://mediawerkgroepsyrie.wordpress.com/2012/04/15/le-terro...

Sources

  1. Avec un bémol : le président de la République doit obligatoirement être musulman. Cet article de la Constitution a été maintenu malgré la nouvelle réforme pour ne pas s’aliéner la majorité musulmane du pays.
  2. A propos du mensonge sur l’appartenance religieuse du cheikh Hassoune, voir Envoyé Spécial, 19 janvier 2012. A propos d’Ali Mamlouk, voir Le Figaro, 31 juillet 2011
  3. Sunday Telegraph, 29 octobre 2011
  4. Voir U.S. Department of State, Foreign Terrorist Organizations, 27 janvier 2012
  5. Ulrike Putz, The Burial Brigade of Homs in Der Spiegel, 29 mars 2012
  6. Maghreb Intelligence, 17 février 2012
  7. Nir Rosen, Al Jazeera online, 13 février 2012
  8. Georges Malbrunot, Le Figaro, 22 février 2011
  9. Vicken Cheterian, Le Monde diplomatique, mai 2010
  10. David Enders, McClatchy Newspapers, 1er avril 2012
  11. Sabq (journal saoudien en ligne), 26 février 2012
  12. The Jamestown Foundation, Terrorism Monitor, 2 décembre 2005
  13. Peter Beaumont, The Guardian, 3 octobre 2006
  14. Ayfer Erkul, De Morgen, 20 mars 2012
  15. Ruth Sherlock, The Telegraph, 25 novembre 2011
  16. Robert Baer, La chute de la CIA : les mémoires d’un guerrier de l’ombre sur les fronts de l’islamisme (trad. Daniel Roche de See not evil, Three Rivers Press, New York, 2001) collection Folio documents, Ed. Gallimard, 2002
  17. Hürriyet, 8 mars 2012
  18. Interview de Sibel Edmonds, Russia Today, 16 décembre 2012
  19. Daniel Iriarte, Islamistas libios se deplazan a Siria para « ayudar » a la revolucion, 17 décembre 2011
  20. Milliyet, 2 avril 2012
  21. Russia Today, 6 mars 2012

Source :
http://www.legrandsoir.info/le-terrorisme-anti-syrien-et-ses-connexions-internationales.html

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 13:30

Ramtha: La dernière valse des tyrans

Avant-propos

J’avais cité, un jour, Ramtha, sur un site très populaire. On a rit… Comme toutes les « religions » ou source de spiritualité, certains les emploient à mauvais escient. Ou n’ont pas le « cœur  et l’esprit » ouverts. L’ère des pseudos savants, les technologies brillantes, brasillantes, n’en finissent plus d’étouffer le « penser par soi-même ». Si les religions ont endoctriné les esprits, les figeant comme la pierre, les laissant sans vie, autre qu’une pétrification  , les « croyances modernes » ne sont guère mieux pour la pensée libre.

Du mica, rien de plus. Une vision fuyante et vague, mais cristallisée qui ne laisse plus de place au mouvement.

L’ère des micas et de l’or des fous…

RAMTHA

Ramtha se présente comme un être ayant vécu il y a 35,000 ans. Ce qui, en partant, rend douteux le « personnage ». Alors, écartons le personnage – car si celui-ci bloque l’entrée de votre connaissance de par ce simple fait, il s’agit d’un jugement à priori et d’un rejet par un détail à la fois insignifiant et incompréhensible pour le moment – il vaut mieux éviter ce genre de piège et bien analyser avec ouverture le contenu de son message.

***

La dernière valse des tyrans,  première édition,  date de 1989. Les propos cités dans ce passage sont pour la plupart dévoilés depuis à peine une décennie par les plus grands penseurs, les blogueurs, et sur le tard, la presse écrite de par quelques marginaux qui passent encore pour des hurluberlus.

Ce passage est donc visionnaire et atemporel. Sinon, cherchons le génie caché en ce bas-monde qui pourrait voir et expliquer toute la structure sociale et monétaire qui a mené à des crises financières menant au monde actuel, pris dans un étau de dettes.

Apprendre, je le répète, est un acte en mouvement : il faut laisser entrer les choses par une porte de l’esprit et laisser sortir ce qui n’est que les déjections d’un monde affolé, accroché à ses fioritures, et vraisemblablement inapte au bon sens.

On préfère les diplômes, ces certificats vendus par les sociétés pour vous donner un bon travail qui fera de vous un rameur de galère, mais fier.

Gaëtan Pelletier

______________

Lire la suite, et je vous conseille vivement un petit détour par ce blog, une belle et bonne découverte LA VIDURE | Naître dans une explosion et finir en implosion!

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 12:30

 

Pêcheurs d’Amazonie

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 10:59

 

Gaëtan PELLETIER

Wall-Street en action. Et derrière, la CIA...

Et la façade du Yes we can en black et noir.

La Terre est gobée cerveau par cerveau, lopins par lopins, et de petits bonhommes verts en font leur job.

On a tous une toute petite pomme dans la tête. Le monde a évolué, mais pas l’humain. Servile, serviteur, mollusques... Les pêcheurs ont de gros bateaux qu’ils se paient de nos sueurs.

C’est quasiment triste de voir des politiciens, la bouche bavant de jérémiades, prétendre que casser une vitrine dans un monde de soi-disant démocratie "propre", qui s’arme pour aller implanter d’autres démocraties "propres", et qui dans son "propre" univers, cultive et entretien des Al Capone en habit de moines blancs.

Zip !

Je pense qu’on en a manqué un bout...

Un monde qui crée des crises monétaires, qui grugent les avoirs des peuples, un peuple à valeur marchande pour satisfaire des actionnaires qui veulent leur 10% de rendement, un monde qui déménage ses compagnies là où la main-d’œuvre est la moins chère...

Un monde "propre", sans "violence".

Ah !

Quand le monde du travaille détrousse les fonds de pension des travailleurs, quand les gouvernements livrent aux entreprises privées les biens "collectifs",

... qu’est-ce qu’une vitre ?

Que vont faire les citoyens ? Marcher en chantant l’Hymne à la joie, avec des pompons fabriqués en Chine, des gugusses des magasins à 1$ ?

Quand l’industrie de la construction est devenue l’industrie de la démolition des pays, que faut-il faire ? Se dessiner des marteaux dans le front ?

Quand on veut manifester masqués, et que l’on veut établir une loi défendant ce geste dans une société ou le gouvernement lui-même est un gros masque, que faire ?

Se faire photographier par une série d’oeufs policiers au service d’un État vicieux qui les paient de nos propres impôts ?

Une vitre cassée, de la violence ? Une auto renversée, de la violence ?

Envoyer ses enfants de 20 ans à la guerre, n’est-ce pas là de la violence ?

Bientôt, dans cet état policier, - et ceci concerne tous les États - il faudra parler à la hauteur d’une corde de violoncelle. Défendu de parler violon ou guitare à distorsion.Niet ! Ce sera de la violence. Car la définition de la violence appartient maintenant à l’État. C’est lui qui engage des gangrenés de la fibre cervicale pour définir ce qu’est la violence. Ces empesés, avec une tige dans le dos, le nez retroussé, cultivés à la miette de pain des livres, dictateurs des "signifiants"...

Et voilà notre personnage secondaire de Premier Ministre enfiler sa pensée dans les bas des United-States of America. On écarte Cuba...

Et les étudiants du Québec doivent marcher là où on leur dit de marcher... Les travailleurs aussi. Ils prendront leur "trou" et les investisseurs leur 10%. Telle est la "loi".

Plat des USA, ou plat du Canada, ou plat du Québec, ou plat de la France. Tout est plat. Les cerveaux sont maintenant du caviar pour la gente bourgeoise... Et sa progénitures de poissons congelés aux savoirs des universités.

Les "bien-pensants".

Ils frissonnent à une vitre cassée...

Sais pas si vous savez lire dans la "gestuelle"... N’écoutez pas les "nouvelles", regardez-les... On dirait des morues qui ont passé 6 mois hors de l’eau...

C’est la vie, ça ?

Les pays sont maintenant devenus des assiettes, et nous sommes les plats.

Ne soyons pas trop violents... Laissons-nous nous faire violer. Après tout, pour avoir du caviar, j’imagine qu’il faut bien ouvrir à coups de couteau le ventre du poisson.

Je sens un ti coulis...

Gaëtan Pelletier, La vidure

URL de cet article 16430
http://www.legrandsoir.info/le-caviar-des-investisseurs.html
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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 23:29

 

 

Carceropolis - 16 avril 2012

 


Le 17 avril 2012 sera mise en ligne une plate-forme multimédia inédite, dont l’objectif est de proposer un nouveau regard sur la prison et ainsi inviter le grand public à la réflexion sur la condition carcérale en France.

Comment fonctionnent les prisons françaises ? Comment se compose la population carcérale ? Quel est le quotidien des détenus et du personnel pénitentiaire ? Ces questions, pourtant nécessaires à la réflexion sur le sens et l’efficacité des peines d’emprisonnement, sont peu présentes dans les débats de la campagne présidentielle et plus globalement dans le débat public. Entre deux faits divers, le traitement réservé à la prison oscille entre fantasme, stigmatisation ou ignorance. Pourtant, beaucoup d’autres regards existent : de nombreux auteurs, réalisateurs et producteurs se sont intéressés au sujet, proposant des représentations variées et de réelles informations sur la nature de la condition carcérale en France.

Convaincu que le sujet de la prison mérite une attention plus accrue, car il questionne le thème majeur du vivre ensemble, et soutenu dans sa démarche par des associations, un groupe de citoyens bénévoles s’est attelé à regrouper sur une seule et même plate-forme web de nombreuses ressources, jusque-là éparpillées et parfois difficilement diffusables : reportages photographiques, reportages vidéo, web-documentaires, documents audio, ...

Les différentes œuvres, mises à disposition gratuitement par plus d’une trentaine d’auteurs, sont proposées en accès libre et classées par thèmes (femmes, mineurs, travail, santé, culture...). Le site propose également la visite modélisée d’une prison, des infographies de chiffres clés, ainsi que des cartes présentant l’implantation des prisons en France et leur taux de densité carcérale. Cette plate-forme multimédia, qui a vocation à accueillir de nouvelles contributions, propose ainsi un ensemble de regards sur la prison, dans un unique but citoyen : permettre à chacun de se construire une opinion sur le sujet, et ainsi nourrir la nécessaire réflexion que doit mener notre société sur sa politique carcérale. ........................................................................................................................................................................

Retrouvez-nous pour le lancement du site le mardi 17 avril 2012, à 18h30, en présence des auteurs et des associations partenaires : Centre Barbara, 1 Rue de Fleury, 75018 Paris

..........................................

LES ASSOCIATIONS PARTENAIRES Acat France . Act Up . Banc Public . Bibliothèque Philippe Soummeroff . Genepi . La Cimade . Observatoire international des prisons . Raidh .


 

Source : Communiqué de Carceropolis

Lire aussi : Pourquoi ne faut-il pas mettre en prison les jeunes qui ont commis un délit ?

Source : Reporterre.net - Une initiative citoyenne pour voir autrement la prison

 

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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 23:25

 

Les prisons, une source de profit très rentable

 

La soumission du système carcéral au principe de rentabilité

 

 

Les Etats-Unis sont le premier pays au monde en nombre de personnes incarcérées. La justice américaine compte 7,1 millions de personnes sous surveillance des services correctionnels, dont 2 millions derrière les barreaux. Il y a 760 détenus pour 100 000 personnes. A titre de comparaison, la plupart des pays européens ont 1/7 de ce nombre, la France en a elle 96 pour 100 000. Le Brésil et la Pologne occupe respectivement la deuxième et la troisième place du classement avec « seulement » 242 et 225 pour 100 000 personnes.

 

 

 

 

Les Etats-Unis représentent seulement 5% de la population mondiale mais détiennent 25% des personnes incarcérées sur le globe. Au cours des deux dernières décennies, l’argent dépensée dans le système carcéral était 6 fois supérieur à celui consacrée à l’éducation. Par exemple en 2011, la Californie a dépensée 9,6 milliards de dollars dans les prisons contre 5,7 milliards dans l’enseignement supérieur. L’Etat dépense 8667 $ par an pour un étudiant, contre 50 000 $ par an pour un prisonnier. Depuis 1980, il a construit un campus universitaire pour 21 prisons. Le taux d’incarcération était cette année la à 25 % de ce qu’il est aujourd’hui.

Ce qui a changé, c’est la « Guerre contre la drogue » elle a abouti à la prolifération de lois répressives et à l’accroissement du nombre d’incarcérations pour un tout ou pour un rien. Ces changements sont poussés par les lobbyistes très influent des prisons américaines, évidemment privées, elles tiennent à leur business rentable. Elles ont achetées la plupart des politiciens aux Etats-Unis avec des dons rendus possible par le contrôle inexistant du financement des campagnes américaines. Leurs objectifs est de faire augmenter le nombre de personnes en prison ce qui équivaut pour elles à une augmentation de leur marge de profit. Une prison est payée entre 45 et 130 dollars par jour et par détenus. Ces établissement privés ne rendent pas non plus de compte à l’Etat, cette absence de contrôle créer une impunité. Celle de maltraiter par l’isolement ou les privations sensorielles

Pendant ce temps, les Etats s’endettent, et une sous-classes de prisonniers se constitue. Mais Corrections Corporation of America et GEO, les deux plus grandes entreprises du secteur pénitentiaire privé, ont cumulées à elle deux 2,9 milliards de bénéfices l’an dernier. La crise économique, dont le bouquet final se fait attendre, va faire augmenter radicalement la pauvreté aux Etats-Unis, la délinquance s’en suivra par corrélation, les profits aussi.

L’exemple du système carcéral américain pose clairement le problème du tout privé comme l’imaginait Friedman. Une entreprise privé poursuit purement et simplement la rentabilité comme ultime objectif. Soumettre la prison à une logique de profit met certains individus en position de pouvoir bénéficier de la criminalisation de la population, de faire du profit sur la délinquance, rôle classiquement octroyé aux parrains mafieux. Ce secteur fait son beurre sur l’insécurité d’un côté et la répression de l’autre. L’argent étant aussi pouvoir, on peut craindre qu’augmente celui d’une entreprise dont l’activité bénéficie à la fois de l’absence de politique efficace contre la délinquance et la criminalité, mais également de la présence de lois répressives et d’un contrôle accrue de la population.

En France, le 19 février 2008, le Garde des Sceaux Rachida Dati, a signée une convention d'un nouveau genre pour le ministère de la Justice. La Chancellerie franchissait un nouveau pas en officialisant son premier partenariat public-privé. Bouygues a été choisi pour concevoir, réaliser, financer mais aussi exploiter trois centres pénitentiaires à Réau (Ile-de-France), Nantes et Annoeullin.


Sources :

Russia Today

CNNL

La Voix du Nord

es prisons, une source de profit très rentable - Le blog de Danactu-résistance

 

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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 21:44

 


 

Pacha Mama - « la Terre Mère » : explication, ambiguïtés et avancée conceptuelle.

Eduardo Gudynas - 19 avril 2012

 


L’Amérique Latine est probablement l’une des régions du monde où les discussions sur les conceptions de la nature sont les plus vives. Tandis que, dans les pays industrialisés, l’environnement devient de plus en plus artificiel, des zones sauvages ou peu modifiées par l’être humain subsistent dans de nombreuses régions du Sud. Cette richesse écologique s’accompagne d’une diversité culturelle qui s’exprime notamment dans différentes manières de concevoir l’environnement. Parmi celles-ci, on peut distinguer les conceptions andines de la Pacha Mama. Il s’agit d’approches qui se sont largement répandues, ont irrigué de nombreux groupes environnementalistes, et ont débouché sur les nouvelles constitutions ou plans de développements en Bolivie et en Équateur.

Les racines

La notion de Pacha Mama puise ses racines dans la manière dont les cultures des Andes centrales d’Amérique du Sud, en particulier les Aymaras, les Quechuas et les Kichwas, conçoivent l’environnement et le rôle qu’y jouent les humains. Il est courant de l’identifier à la Terre Mère ou à la Mère nature, même s’il ne s’agit pas exactement des mêmes idées. Plusieurs clarifications sont donc nécessaires pour comprendre l’idée de Pacha Mama, liée à la Pacha, qui, dans la langue Aymara, désigne le cosmos, l’ordre de l’univers. La Pacha Mama désigne l’environnement dans lequel est inséré l’individu. La dualité européenne classique, qui sépare la société de la nature en deux dimensions clairement distinctes et différentes, ne s’applique pas ici. Dans le monde andin, cette séparation n’existe pas : les personnes font partie de l’environnement, qui n’est pas perçu seulement de manière biologique ou physique, mais également sociale.

Mais cette relation ne doit pas pour autant être comprise comme désignant les interactions d’un individu au sein de la Pacha Mama. Les interactions sont celles d’une communauté, et non d’individus isolés. Il n’y a aucun sens à se représenter une personne seule, absorbée dans la contemplation de l’environnement : les interactions trouvent leurs origines dans des communautés.

Le concept andin de communauté se distingue lui-même de l’acception occidentale. Alors que la communauté est appréhendée en Occident comme une catégorie sociale, qui figure un groupe de personnes ayant des relations étroites les unes avec les autres, ou encore qui se sentent liées à un même territoire, la conception andine est bien plus vaste. Elle englobe en effet les personnes, mais aussi les êtres vivants non humains, tels que les animaux ou les plantes, ainsi que certains éléments non vivants, en particulier les monts et montagnes ou encore les esprits des défunts. Ces communautés sont en outre propres à un territoire donné, qui les définit et auquel il est accordé des attributs spécifiques. Ainsi, les conceptions originelles de la Pacha Mama permettent de la représenter comme une manière de se penser comme faisant partie d’une vaste communauté sociale et écologique, ellemême insérée dans un contexte environnemental et territorial. La Pacha Mama n’est donc pas un simple synonyme, ou une idée analogue à la conception occidentale de la nature : il s’agit d’une vision plus ample et plus complexe.

Dans les philosophies andines, dominer ou contrôler l’environnement n’a aucun sens. On coexiste avec la Pacha Mama. Elle est une source de vie, dont la culture, la récolte de la terre, permet de nourrir la communauté. Dans cette perspective, l’obtention des fruits de la Pacha Mama doit donc être compensée par des rétributions ou des correspondances. Ce qu’il est parfois tentant de ramener à une relation symbiotique est en réalité plus complexe, et se fonde sur des liens de réciprocité, de complémentarité et d’interdépendances entre les humains, la communauté au sens large et la Pacha Mama. Il n’y a ici pas une nature intacte, mais un environnement cultivé, travaillé, de manière parfois intensive, avec lequel sont engagées des relations qui appellent des correspondances. Il s’agit d’un lien dans lequel il n’y a pas d’« adoration » au sens traditionnel du terme, mais bien une « relation ».

Cela ne doit pas surprendre, dans la mesure où, dans les hautes steppes andines, les conditions difficiles, qu’il s’agisse du climat, des sols ou des eaux, obligent à ce que l’usage de ce que nous, occidentaux, appelons ressources naturelles, soit particulièrement prudent et efficace, dans la mesure où il doit assurer la nourriture et le bien-être à la famille et à la communauté.

Cela est également renforcé par la communication. La Pacha Mama a une voix, elle envoie des messages et parle aux communautés. À certains moments, elle accueille et protège, mais elle peut également se mettre en colère et punir. Le paysan andin dialogue avec la Pacha Mama, non comme si elle était un élément extérieur à lui, mais de l’intérieur d’elle.

La pertinence de cette relation de construction de l’environnement et le sens de la correspondance et de l’obligation permet d’expliquer qu’on la distingue parfois de ce qui se rapproche de notre vision occidentale des zones sauvages. En effet, dans certaines communautés, on fait la distinction entre un espace social et territorial des cultures, le monde du maïs (sara) et celui de la mauvaise herbe (cora), ce dernier se rapprochant de ce que nous entendons par zones sauvages. Dans le premier cas, il s’agit de l’ordre qui garantit la nourriture, là où le second est interprété comme un désordre naturel, dangereux, dans la mesure où il peut signifier la faim ou la pénurie. Les humains au sein de leurs communautés sont ceux qui convertissent ce désordre en espace de sara propre à la Pacha Mama.

Droits de la nature et biocentrisme

Ces éléments qui, parmi d’autres, rendent compte de la compréhension et des expériences complexes de la Pacha Mama aident à décrire une véritable philosophie de l’environnement, qui se distingue nettement de l’anthropocentrisme européen. Cette approche a gagné en influence, notamment en raison du rôle central des indigènes dans les changements politiques qui ont eu lieu en Amérique du Sud. Ils ont eu des effets tant dans le domaine normatif que concernant les stratégies de développement de certains pays, et sont à l’origine de nouveaux débats à l’intérieur des mouvements sociaux, à l’échelle continentale comme mondiale.

L’une des avancées les plus importantes a eu lieu en Équateur, où la catégorie « Pacha Mama » a fini par être reconnue dans la nouvelle constitution (adoptée en 2008), comme base de la reconnaissance des droits de la nature. Dans ce pays, la nature est devenue un sujet de droits, et ses valeurs propres sont désormais reconnues. La catégorie occidentale de la nature est située au même niveau que la catégorie indigène de la Pacha Mama, qui est définie dans un sens vaste, comme l’espace « où se reproduit et se réalise la vie » (article 71).

Il s’agit d’un changement radical, qui rompt avec au moins deux idées centrales de la modernité occidentale. La nature n’y est pas valorisée en fonction de son utilité pour les personnes, puisqu’elle a des valeurs propres (intrinsèques). Il s’agit d’une perspective biocentrique assumée, très différente de la posture occidentale selon laquelle seul l’être humain peut accorder et reconnaître des valeurs. Il s’agit également d’une rupture avec la dualité qui sépare la société de la nature, puisque les aspects sociaux et écologiques sont étroitement liés les uns aux autres.

Il ne s’agit pas ici de changements mineurs. C’est ce qui explique, par exemple, que la nouvelle constitution de Bolivie (adoptée en 2009) ne reconnaisse pas les droits de la nature. La posture conventionnelle, qui appréhende l’environnement dans le cadre des droits humains de troisième génération, persiste.

Dialogues et apprentissages mutuels

Même si le concept de Pacha Mama s’éloigne du tronc de la modernité, il se rapproche et entre en dialogue avec des postures qui, bien qu’étant occidentales, expriment des critiques de cette modernité.

Certaines similitudes entre les idées liées à la Pacha Mama et l’environnementalisme de l’« écologie profonde », dont la figure la plus renommée fut le philosophe norvégien Arne Næss, en sont un bon exemple.

L’écologie profonde conçoit les humains comme faisant partie de la nature, et tente de rompre avec la dualité anthropocentrique en reconnaissant que l’environnement a des valeurs propres. Le biocentrisme de l’écologie profonde s’accorde donc parfaitement avec différents éléments centraux de l’idée de Pacha Mama. Mais, dans le même temps, il lui adjoint des exigences plus importantes en termes de protection de la biodiversité et de la permanence des écosystèmes.

Il ne faut pas pour autant conclure que l’idée de Pacha Mama serait un retour vers un passé andin précolonial, ou qu’elle serait isolée des débats contemporains. En réalité, nous assistons à l’ouverture de nouveaux dialogues, dans lesquels certains éléments des traditions critiques occidentales peuvent apprendre, se modifier et grandir aux côtés de certaines composantes des savoirs indigènes qui vont au-delà de la modernité. Nous faisons face à des conversations interculturelles, à des alliances politiques potentielles, qui se font en liant la nature et la société, et qui cherchent des voies qui seraient des alternatives réelles et radicales aux postures conventionnelles actuelles de poursuite d’un développement économique à haut coût social et écologique.

Les controverses locales et mondiales

Le succès des invocations de la Pacha Mama a également débouché sur des prises de position polémiques, y compris de la part d’intellectuels indigènes. Le cas le plus connu est celui des invocations de la Pacha Mama par le gouvernement bolivien d’Evo Morales dans le cadre des négociations internationales sur le changement climatique. Sa position fut de vivement contester les pays industrialisés en raison de leur responsabilité dans les émissions de gaz à effet de serre, de critiquer le capitalisme global et d’exiger des engagements draconiens de réduction des émissions. La Pacha Mama est l’une des principales références sur lesquelles s’appuie cette position.

Le gouvernement Morales a sans doute totalement raison de remettre en question l’état des négociations sur le changement climatique, ou de critiquer le capitalisme. Le problème est cependant qu’il n’applique l’éthique de la Pacha Mama qu’à cette échelle planétaire, et non à l’intérieur de son propre pays. En effet, en Bolivie, les obstacles aux démarches environnementales restent nombreux, et le gouvernement Morales appuie avec entrain l’exploitation des ressources naturelles, qu’il s’agisse de l’exploitation minière ou des hydrocarbures (ce qui explique que la Bolivie ait, en 2011, battu un nouveau record d’exportations, qui s’élèvent à un peu plus de 9 milliards de dollars). Ces choix ont de lourdes conséquences sociales et environnementales, si bien que les protestations sociales augmentent. Dans de nombreux cas, les communautés indigènes se mobilisent contre l’entrée d’entreprises minières ou pétrolières.

Plusieurs problèmes sont soulevés ici. Il y a, en premier lieu, une contradiction, puisque le gouvernement Morales exige une approche « pachamamique » au niveau international, alors même qu’il ne l’adopte pas au niveau local, en n’étant pas prêt à cesser d’être un grand exportateur de minerais ou de pétrole. De plus, il dédaigne et combat les organisations citoyennes qui portent des revendications environnementales.

En outre, l’idée de la Pacha Mama est ici réorientée du local vers le planétaire. La Pacha Mama est invoquée pour promouvoir des droits à l’échelle mondiale, qui mettent l’accent sur la biosphère. Pourtant, comme nous l’avons vu plus haut, la Pacha Mama est une notion qui est toujours locale, inscrite dans des communautés larges, certes, mais toujours enracinées dans des territoires spécifiques. Étendre l’idée de Pacha Mama jusqu’à couvrir l’ensemble de la planète lui fait perdre la richesse des spécificités locales.

Il y a aussi, pour finir, un débat sur le sens donné à la Pacha Mama comme source des droits de la nature. Pour exemple, le ministre des Affaires étrangères de Bolivie, l’intellectuel David Choquehuanca, a été jusqu’à soutenir que, depuis la perspective environnementale indigène, les éléments les plus importants sont les monts, les rivières et l’air, tandis que « l’humain [viendrait] en dernier lieu » (conférence de presse du 21 avril 2010).

Ni les postures originelles de la Pacha Mama, ni les courants environnementalistes comme l’écologie profonde ne postulent que l’humain viendrait en « dernier » lieu, pas plus qu’il ne viendrait en « premier » lieu. Ils défendent en réalité une égalité biocentrique, dans laquelle tous ont des valeurs spécifiques qui confèrent le droit à vivre et à développer des plans vitaux. Les humains partagent l’environnement avec les plantes et les animaux. Cela ne saurait signifier que tous sont identiques, et, dans la Pacha Mama comme dans l’écologie profonde, les différences qui existent entre chaque forme de vie sont reconnues.

Les revendications actuelles

À l’heure actuelle, les idées de Pacha Mama sont soumises à toutes sortes de pressions. Les cultures dont elles sont originaires font face à différents types d’hybridation de savoirs, aux migrations des membres des communautés au-delà des Andes, ou encore à la progression de nouvelles religiosités, pour ne mentionner que quelques problèmes.

De fortes tensions sont également engendrées par l’arrivée, par exemple, d’une agriculture mécanisée et intensive dans différents territoires andins, grâce notamment aux revenus vertigineux de l’exploitation minière et pétrolière. Mais en dépit de ces impacts, les gouvernements, qu’ils soient conservateurs ou progressistes, comme le gouvernement d’Evo Morales en Bolivie (qui s’est présenté en plusieurs occasions comme un président indigène), persistent dans leur stratégie d’exploitation de la nature pour nourrir la croissance économique.

Les communautés elles-mêmes sont atteintes par ces tensions. Elles sont dans de nombreux cas tiraillées entre des discussions sur les compensations économiques visant à rétribuer l’extraction de leurs ressources naturelles et leurs impacts. Les expériences de la Pacha Mama sont rognées, chaque jour, sous l’effet de la marchandisation de la nature par le capitalisme global.

Pour autant, la résistance citoyenne et les réseaux et coordinations entre différents mouvements sociaux engendrent une réaction d’opposition qui tente de faire face à ces problèmes. En Bolivie, une marche massive indigène est par exemple parvenue à interrompre la construction d’une route sur un territoire vierge, une zone écologiquement protégée. Ces dynamiques ont aussi connu de grands succès, comme la reconnaissance des droits de la nature en Équateur. Mais les tâches restantes sont nombreuses, et les résistances énormes.

L’idée de Pacha Mama se heurte en effet, dans ses acceptions andines premières aussi bien que comme source d’inspiration pour faire émerger une nouvelle culture, aux conceptions profondément enracinées du savoir occidental. Les résistances sont donc énormes, et apparaissent tant à la droite qu’à la gauche du spectre politique. Il ne s’agit pas de prétendre que tous devraient se transformer en indigènes andins, ce qui est évidemment impossible. Il est en revanche nécessaire de prendre au sérieux l’idée de Pacha Mama, de reconnaître ses potentiels et ses limites, et, à partir de ses particularités, de l’articuler à d’autres propositions substantielles de changement. Il s’agit donc d’un appel à abandonner les idées classiques de progrès, qui fragmentent la nature en ressources manipulables ; ou de la croissance économique, selon laquelle la qualité de la vie se joue sur les marchés. L’enjeu est d’abandonner l’arrogance anthropocentrique, dans laquelle l’être humain décide de ce qui a de la valeur, pour tendre vers une communauté plus vaste, partagée avec d’autres êtres vivants et avec le reste de l’environnement.

.......................

Traduit de l’espagnol par Nicolas Haeringer


 

((Source : La Revue des Livres

Eduardo Gudynas est chercheur uruguayen au D3E (Desarrollo, Economía, Ecología, Equidad América Latina) de Montevideo, un centre de recherche et de promotion du développement durable.

Photo : Gomezramos

Ecouter aussi : Qu’est-ce que Pachamama ?

Source : Reporterre.net - La Pachamama rompt avec la modernité occidentale - et tant mieux

 

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