14 juillet 2021 3 14 /07 /juillet /2021 11:05

Il y a longtemps que je n’ai rien publié, entre autre, pour la simple et bonne raison que en ce qui concerne le covid et ses conséquences, il y avait déjà une sur-information parmi laquelle chacun pouvait surfer et construire sa propre vision de l’événement.

Je romps le silence pour vous renvoyer à un article publié en libre accès par Heidi.news, parce que l’analyse qu’il contient est d’utilité publique dans la construction du débat démocratique.

Je ne sais pas si je vais reprendre le blog, ni sur quel mode, mais je ne pouvais manquer de relayer ce texte :

Il n’y a rien à ajouter à ce titre pour comprendre de quoi il est question.

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4 mai 2020 1 04 /05 /mai /2020 18:13
Covid-19 et le troupeau déconcerté

Face à la narrative apocalyptique qui accompagne la pandémie de COVID-19, il n’est pas vain de nous rappeler ce que disait le père de la propagande Edward Bernays. [ce neveu de Freud qui est aussi : source d’inspiration pour Goebbels, l’inventeur des guerres psychologiques que la CIA inaugure avec le coup d’état au Guatemala en 1954. C’est encore lui qui organisera avec un grand succès et l’aide de Hollywood les campagnes de pub destinées à transformer les femmes en fumeuses. NdT]

Théorie d’une grande actualité que celle concernant le « troupeau déconcerté » de Walter Lippman, influant journaliste étasunien convaincu que les intérêts de la société doivent être maniés par « une classe spécialisée » capable de prendre les décisions que les gens du commun, selon Lippman, ne sont pas habilités à prendre. [un point de vue entièrement partagé par Obama. NdT]

Cette « classe spécialisée », est intégrée d’après Lippman par une minorité de gens « responsables » pratiquant la planification et la fonction exécutive de la vie économique, sociale et politique d’une majorité qualifiée par l’étasunien de « troupeau déconcerté », irresponsable et ignorant qui doit se borner à être spectateur plutôt que de participer activement à la conception et aux maniements quotidiens des intérêts communs.

L’intellectuel étasunien Noam Chomsky explique que, d’après la théorie de Lippman, les élites dominantes (classe politique et entrepreneurs) ne doivent pas permettre au gens de se charger leurs propres affaires, parce qu’il sont irresponsables et incapables de le faire, c’est pourquoi l’information diffusée par les médias doit être strictement contrôlée avec le propos de confectionner ou fabriquer le consensus de la dite « opinion publique »


 

En temps de « pandémie », de peur et alors que quasi la totalité du monde est déconcertée, les élites dominantes ne renoncent d’aucune manière à leurs croyances, et encore moins à leurs intérêts.

L’intellectuel français Thierry Meyssan, affirme dans son article Des putschistes à l’ombre du coronavirus, que face à la pandémie, l’état profond étasunien est tapi dans l’ombre et il avertit :

« Historiquement, dans toutes les crises, on tente d’utiliser l’argument de l’« urgence » pour modifier le Pouvoir sans que le public ait le temps de réfléchir, et souvent on y parvient. »

Certains sont-ils en train de se servir de la crise du Covid-19 pour opérer une transformation du pouvoir mondial, pendant que le « troupeau déconcerté » reste enfermé dans son habitation de même que sa capacité de réfléchir et de penser ?

Fake News est une des étiquettes à la mode pour se référer à ce qui est en réalité un vieil ennemi de la démocratie : la propagande. Sans vouloir insinuer d’aucune manière que le coronavirus serait une invention, ce qui serait irrationnel, il n’est pas vain face à la narrative apocalyptique qui accompagne la pandémie, de se rappeler les parole du neveu de Freud et père de la propagande Edward Bernays :

« La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays. Nous sommes gouvernés, nos esprits sont formés, nos goûts éduqués, nos idées suggérées, en grande partie par des hommes, dont nous n'avons jamais entendu parler. […] Cela est le résultat logique de la manière dont est organisée notre société démocratique» Propaganda, Edward Bernays

Source Entre Noticias, traduction Anne Wolff


 

L'ordre et le progès ne sont possible que lorsque les individus renoncent et délèguent leur pouvoir à un souverain tout puissantL'ordre et le progès ne sont possible que lorsque les individus renoncent et délèguent leur pouvoir à un souverain tout puissant
L'ordre et le progès ne sont possible que lorsque les individus renoncent et délèguent leur pouvoir à un souverain tout puissant

L'ordre et le progès ne sont possible que lorsque les individus renoncent et délèguent leur pouvoir à un souverain tout puissant

Je vous ai renvoyé à la vidéo où figure Obama, pour rappeler que cela ne sont pas des conceptions désuètes appartenant à un siècle révolu, mais bien une idéologie véhiculée parmi les auto-proclamées « élites », y compris chez celles que l’on ne soupçonnerait peut-être pas de faire partie des adeptes de cette confiscation progressive, en voie d’accélération, de la démocratie. Maintenant, en positif, on peut rappeler le constat désespéré du grand adepte et promoteur de ces théories qu’était Zbigniev Brezinski qui déclare peu avant sa mort… le troupeau n’est pas si déconcerté que cela, et bien plus capable d’éveil qu’il ne le pensait quand il a accès à la « bonne » information :

Brzezinski a déclaré que la domination américaine n’était plus possible du fait d’un changement social allant en s’accélérant par le moyen “de communication de masse instantanée telle la radio, la télévision et l’internet”, qui ont ensemble stimulés cumulativement  “un réveil universel de la conscience politique de masse”.

Ce qui met en évidence le rôle pervers d’une information-propagande sous contrôle qui est en fait ce qui fabrique la déresponsabilisation. Déresponsabiliser, rendre irresponsables, c’est le travail de l’école autant que des médias, qui fabriquent des populations soumises, là où l’éveil de la conscience de responsabilité collective est potentielle. C’est justement ce qu’ils veulent tuer dans l’œuf, une amputation de la faculté de réfléchir aux décisions qui nous concernent.

 

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4 mai 2020 1 04 /05 /mai /2020 16:10

Un reportage d'ARTE

Message officiel diffusé en Chine dans le train Shangaï-Pékin au moment du départ

« En accord avec les départements d’état en charge du Crédit Social, les passagers sont soumis au système de notation des citoyens. Les personnes les moins bien notées seront limitées dans leurs déplacements.

Nous vous rappelons qu’il faut respecter la loi ou le règlement ,pour que cela n’affecte pas votre score de Crédit Social. »


 

Le crédit social, voici comment le présente une vidéo pédagogique du PCC au pouvoir en Chine

« Depuis 2013, nous avons mis en place un système de crédit social dans la province du Shandong. Nous avons attribué à toute la société des notes allant de AAA à D.

-J’ai un niveau de crédit AA, y a-t-il des avantages ? Vous pouvez être considéré comme un modèle. Il vous sera possible d’adhérer au parti, de bénéficier prioritairement de soutiens politiques et d’avoir un prêt sans hypothèque.

-J’ai conduit sous alcool et mon niveau de crédit a été rétrogradé à B ? Désolé vous ne pouvez donc pas adhérer au parti et vous ne pouvez pas être maire de village.

-J’ai été en détention administrative et mon niveau de crédit a été rétrogradé à C. Désolé, une fois que vous êtes discrédité vous avez des limites partout. Vous ne pouvez pas avoir de prêt.

-Je suis souvent passé en justice et mon niveau de crédit a été rétrogradé à D. Vous serez puni et vous serez intégré sur la liste noire des discrédités. Vous ne pourrez postuler à des postes de fonctionnaire, ni entrer dans l’armée, ni prendre l’avion. Vous ne pourrez bénéficier du soutien de l’état.

Respirez librement

Sentez-vous libre à Rongcheng »

Si nous ne pensons pas à la Chine, la Chine elle pense à nous, du moins son suprême dirigeant Xi Jiping, qui depuis qu’il a été intégré au projet de Nouvel Ordre Mondial né aux USA, a décidé de réinventer cet ordre à la sauce chinoise : il invente une communauté de destin pour l’humanité qui est décrite dans ses grandes lignes par XinHuan, presse chinoise en français, Xi Jinping : le concept de communauté de destin pour l'humanité se concrétise, je vous invite chaudement à lire cet article dont extrait :

« Dans son discours, M. Xi a indiqué que construire une communauté de destin pour l'humanité consistait, en substance, à relier étroitement l'avenir et le destin de chaque nation et de chaque pays, à partager le bonheur et le malheur, et de faire de la planète Terre une famille harmonieuse.

Il a souligné que des efforts étaient nécessaires pour bâtir un monde sûr et sans peur. Selon lui, un pays ne peut pas connaître la sécurité si les autres n'en bénéficient pas. Les menaces auxquelles font face les autres pays pourraient également le menacer.

"Face à des menaces de plus en plus complexes et intégrées, nous ne devons pas lutter seul, ni vénérer la force militaire", a-t-il souligné, ajoutant que tous les pays devaient poursuivre un nouveau concept de sécurité caractérisé par le développement commun, complet, coopératif et durable.

Tous les pays doivent créer un environnement de sécurité juste, équitable et partagé afin d'éliminer conjointement la cause fondamentale des guerres et d'aider les personnes à sortir des douleurs de la guerre, a-t-il poursuivi. »

un environnement de sécurité juste, équitable et partagé les beaux discours du soft power chinois, c’est bien joli, j’espère que le reportage d’Arte vous aidera à comprendre ce qui se cache derrière ces mots, à la lumière de la manière dont le PCC applique ces concepts à ses propres citoyens, et pourquoi je dis que la Chine non seulement pense à nous, mais pire, prétend penser POUR nous.


 

Je crois que cette pandémie est aussi l’occasion d’une réorganisation des sphères de pouvoir mondial, à travers la guerre interne des tendances qui le compose.

En ce qui concerne les Globalistes et la Chine, je vous propose le changement radical d’attitude de George Soros en 1O ans – alors que d’autres parts j’ai entendu des allusions aux globalistes qui seraient toujours en alliance avec le PCC – pour montrer que rien n’est simple, que ce mouvement de strates de pouvoir ne se fait pas sans fissures et recomposition.

En 2009, George Soros un des chefs de file des Globalistes insiste pour que la Chine soit d’avantage intégrée à la construction du Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Financier, il préconise même qu’à terme elle en prenne la direction.

Dix ans plus tard, en 2019 à Davos, c’est un tout autre de cloche, le même Soros se lance dans une diatribe contre la Chine. Il lance l’alerte contre les développement chinois de ‘l’intelligence artificielle qui entre les mains d’un régime répressif constitue un danger mortel. Il présente alors Xi Jinping contre le plus grand danger auquel doivent faire face les sociétés ouvertes. Il stigmatise le système de crédit social qui doit permettre au PCC d’évaluer le comportement de chaque citoyen du pays, de sa vie sociale jusqu’au plus profond de sa sphère privée, afin de déterminer l’intensité de son allégeance au PCC, qui déterminera ses droits économiques. Rappelons qu’en Chine, les citoyens ont des droits économiques, pas de droits politiques.


 

Si mon projet de monde est en guerre avec celui d’un Trump ou d’un Soros, je ne peux qu’être d’accord avec eux quand ils signalent le danger qu’il y a à faire de la Chine notre principal pourvoyeur de technologies, en particulier celles qui prennent le comportement des habitants pour cible. A quand le Snowden chinois ? Parce que nous ne le voyons pas dans ce reportage, mais il existe une résistance en Chine, et parmi cette résistance beaucoup de hackers et autres spécialistes des technologies de pointe.

Nous ne devons jamais oublier non plus que la Chine contemporaine et son suprême dirigeant en particulier, sont les héritiers de la « Révolution Culturelle » un lavage de cerveau généralisé – un grand traumatisme collectif - à l’échelle d’une nation dont les concepts et pratiques sont toujours en vigueur dopés par les progrès de la technologie.

 

Mao : les humiliés de la révolution culturelle dont faisait partie le père de Xi ancien haut fonctionnaire du PCC

Mao : les humiliés de la révolution culturelle dont faisait partie le père de Xi ancien haut fonctionnaire du PCC

Du côté de la résistance :

Comme je suis une grande patriote, je suis heureuse de vous annoncer que plus de 900 professionnels de la santé de Belgique dont plus de 400 médecins ont signés une pétition qui exige un moratoire sur l’installation de la 5G dans notre pays. Nous n’aurons pas non plus de traçage des condamnés personnes contaminées par Sars-cov-2, mais un système comme celui qui avait été mis en place en Allemagne, un réseau de télécommunication chargé de prévenir les personnes qui auraient été en contact avec une personne porteuse du coronavirus…


 

Je crois qu’il est temps de se réveiller et de s’intéresser de plus près à ces gens qui veulent notre bien – y compris malgré et contre nous - et disposent d’un pouvoir d’influence mondiale, que soit Gates, Xi Jinping ou d’autres.

Anne W


 

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3 mai 2020 7 03 /05 /mai /2020 15:04

Publié par Rag dans Déconstruire les mythes

BILL GATES, APÔTRE DE L'IMPERIALISME HUMANITAIRE

 

  Voici un texte que j’avais publié en août 2009 mais qui trouve tout à fait sa place dans l’actualité, alors que certains pensent encore que Bill Gates est un généreux philanthrope qui ne souhaite que le bien de l’humanité. Pas parce que j’en veux spécialement à Gates qui est un personnage plutôt insignifiant, ne serait sa fortune, mais parce que que comprendre qui il est, comment il agit et pourquoi est indispensable pour comprendre ce qui se joue en ce moment dans le monde et décidera de notre avenir, si nous ne prenons conscience et ne réagissons pas en reprenant en mains nos destinées collectives.

Genèse d’une Fondation

A l’aube de l’année 2000, poursuivant la tradition familiale et joignant sa femme au projet, Bill Gates, de son vrai nom William Henry Gates, troisième du nom, fusionne sa fondation caritative avec celle de son père pour créer la Bill & Melinda Gates Foundation .

Cette nouvelle structure poursuit et étend les desseins des précédentes en produisant ses initiatives dans les domaines de l’éducation, de la fourniture d'ordinateurs dans les bibliothèques et de l’assistance aux familles défavorisées dans la région du Nord-Ouest des États-Unis. Mais son plus important secteur d’intervention est celui de la santé mondiale, particulièrement à travers des programmes de vaccination dans les pays émergents.

William Henry Gates II, fort de son expérience d’avocat d’affaires et de mécène patenté, prend les rênes de la fondation de son fils et de sa bru, avec Patty Stonesifer, ex-cadre dirigeante de Microsoft. Celle-ci, après presque dix ans de bons et loyaux services, est remplacée cette année par Jeff Raikes.

Financée à sa création par près de 30 milliards de dollars, ce seront à terme, 95% de la fortune de son fondateur qui doivent revenir dans les caisses de cet organisme, les 5% restants étant réservés à ses héritiers. Et, en juin 2006, Warren Buffet, lequel détrône cette année Bill Gates du titre de l’homme le plus riche du monde, devient le plus important donateur à une organisation caritative en apportant 37 milliards de dollars, soit plus de 80% de sa fortune, à l’œuvre de son ami Bill Gates. Suivant son exemple, il déclare vouloir léguer le reste de sa fortune à la Fondation Gates.

Grâce à cet apport, la déjà puissante fondation de Bill et Melinda Gates cumule désormais une force financière de plus de 60 milliards de dollars. En comparaison, le budget de l'Unesco approche à peine le milliard de dollars. Les contributions qui entrent chaque année dans les coffres de la Fondation équivalent au budget annuel de l’Organisation Mondiale de la Santé. Depuis sa création, elle a lancé pour plus de 12 milliards de dollars de projets, autant en valeur que l’OMS. Et sa puissance budgétaire la consacre maintenant à l’égal d’une institution telle que le Fond Monétaire International [FMI]. En effet, elle dispose de ressources représentant deux fois le montant des prêts du  FMI.

Par conséquent, l’influence d’un tel bailleur de fonds sur les ONG avec qui il coopère est énorme. Il est en position de décider des programmes à vocation humanitaire à mettre en œuvre, de dicter leurs orientations et de choisir les cibles. De plus, les milliards de dollars brassés ont un impact majeur sur les industries qui vont être amenées à travailler en partenariat avec lui. On assiste là à l'apparition d'un nouveau schéma de l’aide humanitaire, au mécanisme très différent de celui traditionnellement élaboré pour venir en aide aux pays sous développés.

Dans un nouveau style d’action appelée « venture philanthropy », la fondation Gates a l’ambition affichée de résoudre certains des graves problèmes de la planète. Par définition, les actes d’un bienfaiteur sont motivés par la générosité et non par la recherche du profit. Pourtant, on assiste aux Etats-Unis à l’avènement d’une nouvelle charité alliant financements caritatifs et investissements lucratifs. Ce concept a émergé, il y une dizaine d’années, avec la parution d’un article dans la Harvard Business Review intitulé « Capital vertueux : ce que les fondations peuvent apprendre du capital risque » dont l’idée essentielle était qu’il fallait considérer l’acte philanthrope non pas comme un acte charitable mais comme un investissement.

Bill Gates, maître incontestable en la matière a plaidé, quant à lui, en faveur d’un capitalisme créatif en exhortant les dirigeants présents au forum économique mondial de Davos à s’engager sur cette voie afin de concilier ainsi, les deux principaux objectifs, d’après lui, de la nature humaine : « la satisfaction de ses propres intérêts et l’altruisme. »

Le magazine électronique Slate, qui publie chaque année une liste des 60 plus généreux donateurs, dresse le portrait de ces nouveaux philanthropes : « Ils sont partenaires plutôt que bienfaiteurs. Ils n'aiment pas le mot charité, préfèrent parler d'investissements sociaux. Ils ont un vocabulaire d'entrepreneurs. Ils préfèrent travailler à l'échelle mondiale plutôt que locale …. » .

«Charity must be considered as an industry » selon ces néo-philanthropes.

Mais pourquoi monter sa propre association humanitaire au lieu de faire des donations à un organisme ou à une association existants, qui partagent les mêmes objectifs et qui disposent déjà d’une expertise reconnue dans ce domaine ?

Les deux raisons de créer une fondation philanthropique pour les milliardaires américains, les plus évidentes, sont la fiscalité très avantageuse accordée aux capitaux placés dans une fondation à caractère caritatif et une bonne image de marque qui se répercute à l’ensemble des activités de son fondateur. Les fondations américaines sont régies par l'article 501c3 du code des impôts américain qui leur permet des exonérations d’impôts importantes et leur a même accordé en 1981 une nouvelle liberté : elles sont seulement tenues à un minimum de distribution égal à 5 % de leur dotation.

Dans le cas de la fondation Gates, cela représente près de 2 milliards de dollars. Les 95% des fonds restants sont gérés et investis, par un cabinet propre à la fondation, « Cascade Investment L.L.C. », qui n’est pas tenu de divulguer quoi que ce soit de ses activités. Et, selon une enquête du Los Angeles Times, seulement 5% de l’argent, le minimum légal donc, est offert tous les ans aux causes soutenues par la Fondation et les 95% restants sont investis principalement dans l’industrie pétrochimique et pharmaceutique.

Partenariats et intérêts communs bien compris

A l’occasion du Forum économique mondial de Davos de 2000, la toute nouvelle fondation Bill & Melinda Gates dote de 750 millions de dollars, l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccinationVaccine Fund. GAVI est une coalition d’organisations constituée pour lutter contre la stagnation des taux de vaccination dans les pays en développement. Plusieurs gouvernements nationaux, le programme PATH pour les vaccins de l’enfance, la Fédération internationale de l’industrie du médicament (FIIM), des instituts de recherche et de santé publique, la Fondation Rockefeller, l’UNICEF, le Groupe de la Banque mondiale font également partie de GAVI.

En juin 2001, une structure mise sur pied par les Nations unies, à l’instigation de Kofi Annan, voit à son tour le jour, c’est le « Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose ». Et également lancée par Kofi Annan, lors de la réunion de 2003 du Forum économique mondial, la Global Initiative Health (GHI) a pour mission d’inciter les entreprises à conclure des partenariats publics-privés afin de lutter contre le SIDA, la tuberculose, la malaria et de renforcer les systèmes de santé des pays émergents. La Fondation Gates en assure l'administration, conjointement avec le NIH (équivalent américain du Ministère de la Santé). Cette initiative se focalise sur la fabrication de vaccins.

Les sièges que détient la Fondation Gates aux conseils d'administration de ces institutions lui permettent de peser sur les politiques et les priorités en matière de santé mondiale. Son influence croît par l’importance de ses contributions à la plupart des grandes initiatives mondiales de santé publique.

Lors du G8 de 2005, un nouvel outil de financement est conçu : la « facilité internationale de financement pour la vaccination » ou IFFIm. Elle accélère la disponibilité des capitaux destinés aux programmes de santé et de vaccination. La mécanique est simple, l'IFFIm émet un emprunt obligataire sur le marché des capitaux internationaux, dont le remboursement est assuré par les Etats participant à l'opération. L'IFFIm a permis de doubler les ressources financières que GAVI consacre à ses programmes de vaccination. Autre innovation : la garantie de marché ou l'AMC pour « Advanced Market Committments ». Par ce mécanisme, l'industrie pharmaceutique obtient la garantie d'achat d'un nombre déterminé de vaccins à un prix fixé à l'avance par Gavi Alliance. Avec l'AMC, les industriels sont assurés de leur futur marché.

Gavi Alliance a généré un véritable marché du vaccin dans les pays pauvres. Les laboratoires pharmaceutiques qui limitaient, auparavant, leurs champs d'intervention aux pays développés qui ont les moyens d’acheter leurs produits, n'ont pas tardé à s'intéresser à ce nouveau secteur. En effet, depuis que la fondation Gates a créé GAVI, la vaccination des enfants pauvres contre l'hépatite B est passée de 20 à 60%.

Aux côtés des mécènes milliardaires, des hommes politiques s’activent. Ainsi, Bill Clinton organise à New York un forum annuel pour collecter des fonds qui réunit un millier de participants parmi lesquels figurent les plus grosses fortunes du monde et de nombreux décideurs internationaux. L’objectif de la Clinton Global Initiative (CGI) « est de créer un groupe permettant de réunir des personnalités disposant d’importants moyens financiers et des décideurs ayant les idées les plus novatrices ». La CGI agit comme un entremetteur. Dans le cadre de cette initiative, considérée comme « une bourse aux dons destinés à des causes utiles », des promesses de dons d’un montant d’environ 10 milliards de dollars ont déjà été enregistrées.

Hillary Cliton, étant nommée à la tête de la diplomatie américaine, la liste des donateurs de la fondation a été révélée, parmi lesquels des gouvernements, de grands groupes et des milliardaires ayant chacun leurs propres intérêts dans la politique étrangère des Etats-Unis.

Autre partenaire privilégié de la Fondation Gates, l’USAID, l’agence du gouvernement américain chargée de fournir assistance économique et humanitaire à travers le monde. Un récent rapport d’Oxfam America (ONG qui se bat contre la famine dans le monde) pointe les insuffisances du système américain d’aide à l’étranger. Ce système serait de plus en plus militarisé et se détournerait des objectifs humanitaires. Ainsi, cette agence a établi une nouvelle coopération avec l’armée américaine non seulement en Irak et en Afghanistan, mais aussi en Afrique et en Europe. Ce rapprochement entre les civils de USAID et les militaires rend public ce qui se produit depuis la fondation de USAID, selon ceux qui accusent le gouvernement américain d’utiliser cette agence comme couverture pour leurs actions secrètes d’infiltration et de déstabilisation.

Les pays pauvres, nouveaux marchés et cobayes de l’occident.

Ces orchestrations de campagnes massives de vaccination et ces financements de recherches médicales ont réveillé l’industrie pharmaceutique qui cherche maintenant de nouveaux traitements et vaccins pour les pays pauvres, en plus de ceux déjà existants qu’elle leur propose désormais.

Saisissant cette opportunité, la société américaine Merck, l'une des cinq plus grandes sociétés pharmaceutiques mondiales, s’est associée aux principaux organismes de santé et de développement oeuvrant à l'échelle internationale, ainsi qu'à quatre autres sociétés pharmaceutiques dans le but de former une nouvelle entreprise coopérative des secteurs public et privé destinée à accélérer l'accès aux soins et aux traitements relatifs au SIDA dans les pays en développement. Merck s'est engagée à travailler conjointement avec le programme ONUSIDA, l'OMS, la Banque mondiale, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), ainsi qu'avec les sociétés Boehringer-Ingelheim, Bristol-Myers Squibb, GlaxoWellcome et F. Hoffmann-La Roche.

Mais que penser des pratiques de ces laboratoires pharmaceutiques, partenaires pour l’Afrique de la fondation Bill & Melinda Gates ?  

En 2003, au Cameroun, les règles éthiques de la recherche biomédicale ne sont pas respectées par  Gilead, entreprise américaine, qui teste sur 400 prostituées son antiviral Viread, sans leur consentement éclairé sur les risques encourus et sans prise en charge en cas de maladie déclarée au cours du test. Le promoteur de cet essai, Family Health International (FHI), le présente comme devant permettre de « savoir si le Viread peut jouer pour le sida le même rôle que la pilule en matière de prévention de la grossesse. » FHI est un organisme financé à hauteur de 6,5 millions dollars par la Fondation Gates.

Et cette année, c’est au tour du laboratoire GlaxoSmithKline de déclencher la polémique en testant un vaccin expérimental contre la pneumonie sur les enfants de moins d'un an en Argentine, en Colombie et au Panama. Ce laboratoire est accusé de faire pression sur des parents pauvres pour qu’ils engagent leurs enfants dans des essais expérimentaux de médicaments qui ont entraîné la mort d'au moins 12 enfants. GlaxoSmithKline est partenaire du programme PATH, programme mondial de vaccins de l’enfance, fondé sur la base d'un financement initial de 50 millions de dollars issus toujours de la Fondation Bill & Melinda Gates.

Dans un film « The constant gardener», tiré d’une nouvelle de John Le Carré, sont dénoncées les dérives de grands groupes industriels pharmaceutiques qui prennent, en Afrique, des libertés avec les règles d’éthique qu’ils sont contraints de respecter dans les pays riches. Une fiction qui semble s’être nourrie de la réalité.

Outre ces dérives, malgré toutes les déclarations d’intentions humanitaires, on retrouve, dans la santé comme dans les autres secteurs de l’industrie, les mêmes obstacles juridiques à l’usage de la technologie au profit de l’humanité. L’industrie pharmaceutique est la plus rentable au monde, après celle de l’armement, et l’une des plus riches. Pour mieux comprendre le rapport de force qui existe entre cette industrie et les gouvernements africains, il suffit de comparer le poids économique de ces entreprises avec celui des Etats qui tentent de lutter contre leur pouvoir absolu.  Un exemple : les bénéfices 2000 de Merck, toutes pathologies confondues, sont équivalents au produit intérieur brut du Congo.

Ainsi, ces firmes pharmaceutiques ont intenté un procès à l’Etat sud-africain, qui voulait faire passer une loi sur les médicaments génériques. L’urgence sanitaire devrait pourtant permettre aux pays pauvres qui ont désespérément besoin de médicaments de se les procurer au prix le plus faible grâce à une fabrication locale de génériques. Mais l’industrie pharmaceutique, largement soutenue par l’administration américaine et par la commission européenne, a réussi à faire inscrire, dans les traités commerciaux internationaux, un pilier de l’Organisation mondiale du commerce [OMC] : la priorité quasi-absolue du droit des brevets sur toute autre considération. Ce sont les accords ADPIC  ou  TRIPS conclus en 1994.

En 1999, s’est tenu à Genève l’Assemblée Mondiale pour la Santé réunissant les ministres de la santé des Etats membres de l’OMS. A cette occasion, la résolution intitulée « Stratégie Pharmaceutique Révisée (SPR) » était proposée au vote. Donnant mandat à l’OMS pour s’introduire dans les négociations internationales relatives aux politiques d’accès aux traitements, elle devait lui permettre de contrebalancer les positions soutenues par l’OMC. Mais au final l’OMS ne remet pas en question les coûts prohibitifs des traitements fixés par les compagnies pharmaceutiques qui font des bénéfices exorbitants et qui conservent un monopole sur le marché mondial des médicaments.

 

Enième péripétie, en novembre 2001, la conférence ministérielle de l’OMC, réunie à Doha  au Qatar, adoptait une « Déclaration sur la propriété intellectuelle et la santé ». Selon les termes de cette déclaration, les pays en développement étaient autorisés à contourner les monopoles liés aux brevets, lorsque cela est nécessaire pour assurer l’accès aux médicaments pour l’ensemble de leurs populations.

Mais « L’utilisation de la Déclaration de Doha est quasiment impossible, du fait des pressions politiques exercées par l’administration Bush », affirme le Dr Pedro Chequer qui dirigeait jusque fin 2005 le Programme national brésilien de lutte contre le sida. « C’est exactement ce qui est arrivé au Brésil l’année dernière, quand nous avons tenté d’utiliser les licences obligatoires, disposition pourtant prévue dans la Déclaration de Doha ».

L’article 5 (b) de la Déclaration de Doha affirmait pourtant que « Chaque état membre de l’OMC a le droit d’accorder des licences obligatoires, et la liberté de déterminer les motifs pour lesquels de telles licences sont accordées ». La licence obligatoire est décidée par le gouvernement d’un Etat sans l’accord du propriétaire. Mais force est de constater que le recours à ces licences est en pratique extrêmement rare et la déclaration de Doha reste lettre morte. Cinq ans après, selon des chiffres de l’OMS, il n’y a toujours aucun générique disponible dans la plupart des pays en voie de développement et malgré les négociations à l’OMC pour permettre aux populations des pays en développement d’accéder à des médicaments bon marché, la politique de libre-échange des Etats-Unis réduit à néant les quelques avancées obtenues. Au mépris de leurs engagements multilatéraux, les Etats-Unis se sont lancés dans une politique effrénée d’accords régionaux et bilatéraux de libre-échange avec les pays en développement. Ces accords imposent systématiquement aux pays signataires des dispositions en matière de propriété intellectuelle, dites « ADPIC+ », plus contraignantes que celles de l’accord ADPIC (rallongement de la durée des brevets au-delà de 20 ans, extension des critères de brevetabilité, blocage de l’enregistrement des génériques, etc.). Elles limitent également le recours à un certain nombre de flexibilités prévues par la déclaration de Doha sur l’accord ADPIC et la Santé Publique, notamment le recours plein aux licences obligatoires et aux importations parallèles.

Ce n’est pas Bill Gates qui s’élèvera contre ce principe de protection des brevets et de monopole. Fondateur de la multinationale informatique Microsoft, sa fortune fut acquise grâce à une démarche commerciale agressive qui tenta d’imposer partout dans le monde un système d’exploitation et les logiciels coûteux qui les accompagnent. Ainsi, lors d’une tournée en Afrique effectuée avec son épouse pour le compte de sa fondation, il a organisé une réunion en 2003, sur le thème de « L’édification de la société de l’information en Afrique ». A cette occasion, il a qualifié Microsoft de « meilleure entreprise du monde » pour proposer des logiciels gratuits, des formations, le tout subventionné par la Gates Foundation dont les sommes énormes ont déjà séduit des pays comme l’Ouganda, l’Angola et la Namibie, les dissuadant d’utiliser les logiciels libres. A ce titre, il cherche à s’immiscer dans le projet « One Laptop per Child » qui vise à terme à équiper les enfants scolarisés des pays émergents d’ordinateurs à prix réduit, soit 100 dollars. Conformément à cette démarche, ces machines sont pourvues de logiciels libres dont Linux; voyant cela, le PDG de Microsoft, qui avait dénigré ce projet dans un premier temps, a fait ajouter une carte externe à ces ordinateurs pour pouvoir les faire fonctionner sous Windows.

TED2010 : la géniale équation. Gates annonce fièrement alors que grâce aux campagnes de vaccination et autres soins de santé promus par sa fondation il obtiendra une réduction de 10 à15 % du taux de croissance démographique mondial….

TED2010 : la géniale équation. Gates annonce fièrement alors que grâce aux campagnes de vaccination et autres soins de santé promus par sa fondation il obtiendra une réduction de 10 à15 % du taux de croissance démographique mondial….

Des choix et des priorités incohérents.

Signée en 2000, la déclaration de l’ONU des Objectifs du Millénaire pour le développement fixe huit buts à atteindre d’ici 2015 par ordre d’importance :

 

 

  • -Réduire l’extrême pauvreté et la faim

  • -Assurer l’éducation primaire pour tous

  • -Promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes

  • -Réduire la mortalité infantile

  • -Améliorer la santé maternelle

  • -Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies

  • -Assurer un environnement durable

 

Le classement par ordre d’importance des OMD diffère de celui des missions élues par les fondations privées. Pour celles-ci, la lutte contre le VIH-SIDA et les autres maladies infectieuses, et donc la fourniture de traitements médicamenteux et de vaccins, est la première des priorités alors qu’elle n’est que le 6ème  pour l’ONU. Autrement dit, les OMD n’inspirent pas directement la conception des programmes des fondations et la conduite de leurs activités philanthropiques internationales. Les fondations tendent à déterminer elles-mêmes leurs politiques et leurs stratégies.

En fonction de quels objectifs ? Et pourquoi ce manque de cohésion dans les politiques humanitaires à l’échelle mondiale, lequel ne peut que minorer les résultats sur le terrain ?

D’autre part, si les pays dits « émergents » apparaissent comme les cibles privilégiées des programmes internationaux des fondations, aucun pays parmi les pays les moins avancés (les pays les moins développés socio-économiquement de la planète) ne figure parmi les dix principaux récipiendaires de cette aide. On ne trouve ainsi que cinq PMA dans la liste des 50 premiers récipiendaires de l’aide des fondations. Les pays émergents tels que la Chine, l’Afrique du Sud, l’Inde ou le Mexique sont en revanche destinataires de 60 % de ces fonds.

Pourquoi les pays les moins développés, les plus pauvres d’entre les pauvres, ne sont-ils pas les cibles privilégiées de la bienfaisance des fondations caritatives privées ?

La fondation Bill & Melinda Gates, quelle que soit l’ampleur de ses moyens, peut-elle réussir là où les ONG s’escriment depuis des années ? Favorise-t-elle les stratégies vitales pour les pays pauvres ? Pourquoi promouvoir la vaccination de masse de maladies infantiles telles que la rougeole ou les oreillons, bénignes dans la grande majorité des cas, alors que tant d'enfants dans les pays en voie de développement meurent des conditions pour lesquelles aucun vaccin n'existe (malnutrition, diarrhées dues au manque d’eau potable…) et que les matériels chirurgicaux de base nécessaires pour sauver des vies manquent ou sont obsolètes ? Que penser des campagnes de vaccination contre l’hépatite B alors que beaucoup d'enfants africains meurent d'autres maux longtemps avant d’atteindre l’âge auquel ce prétendu vaccin les protègera éventuellement de la contamination par cette maladie ?

Sans contrôle sur l’utilisation des fonds, sans concertation avec les institutions mondiales et sans consultation sur les besoins réels, le risque est grand que soient sélectionnés des projets rentables au détriment de ceux réellement nécessaires aux populations défavorisées.

Beaucoup de médecins experts discutent de la façon dont des priorités sont définies dans les programmes nationaux d'immunisation dans les pays en voie de développement, conduits par la poussée des donateurs externes. Des entreprises pharmaceutiques peuvent conduire l'ordre du jour, cachées au sein des agences comme GAVI. Ce rôle des agences internationales et de leur connexion avec les compagnies multinationales, en influençant les priorités de santé publique des pays en voie de développement a déjà reçu une certaine analyse critique.

D’autres, sans remettre fondamentalement en cause la légitimité de cette approche, en soulignent les effets pervers : « Les difficultés que nous rencontrons dans le cadre de la réduction de la pauvreté, des maladies et de bien d’autres problèmes ne sont pas d’ordre financier », a affirmé Randolph Kent, directeur du projet « Humanitarian Futures » au King’s College, de l’Université de Londres « Lorsqu’on injecte plus d’argent pour tenter de résoudre des problèmes, on court plus le risque de voir ces derniers se multiplier que d’apporter des solutions idoines à ces problèmes. » Sur le terrain, en effet, les fonds globaux payant des augmentations de salaire pour les cliniciens qui fournissent la thérapie de drogue antiretroviral pour des patients de HIV/SIDA, les médecins et les infirmières entrent dans le soin de SIDA pour recevoir ces augmentations, créant un exode des compétences et une pénurie de cliniciens et infirmiers pour assurer les soins de base. Au Botswana, par exemple, où l’initiative spécifique au Sida a été déclenchée avec la société Merck, les dépenses de santé par habitant, amplifiés par les donations, sont six fois la moyenne pour l'Afrique. Mais le taux de mortalité maternelle a presque quadruplé et le taux de mortalité infantile a augmenté nettement, l'espérance de vie au Botswana ayant progressé seulement de 41.1 ans en 2000 à 41.5 ans en 2005.

 Constat.

Bill Gates, qui n’a que 52 ans, a cédé en juin la gestion quotidienne de Microsoft, tout en gardant un poids décisionnaire dans ce groupe, pour consacrer plus de temps à sa Fondation. Dans le cadre des objectifs officiels de celle-ci, il a choisi d’œuvrer en partenariat avec de grands groupes pharmaceutiques américains et européens plutôt que de favoriser l’émergence d’industries nationales et locales fabriquant des génériques à moindre coût pour les populations. De plus, les fonds investis au nom de cette dernière le sont, non seulement dans des industries polluantes implantées dans les pays émergents mais aussi dans ces multinationales du médicament qui imposent leur monopole aux plus faibles et qui sont peu respectueuses des règles d’éthique en matière d’essai thérapeutique. Cela met la Fondation Bill & Melinda Gates dans une contradiction irrévocable et révèle un conflit d’intérêt évident. En outre, les pays choisis pour les interventions de  la Fondation ne sont pas ceux qui souffrent le plus et les actions suivies le sont sans tenir compte des priorités établies par les experts mondiaux ou les décideurs locaux. Cette indépendance trahit des buts inavoués.

Sous prétexte de charité, Gates impose la loi de la finance jusque dans le domaine des solidarités internationales. A travers sa fondation, le philanthrope américain domine progressivement la scène mondiale de l’action humanitaire et impose sa suprématie donc ses dictats. Sa fondation est en cela un instrument essentiel de l’influence américaine dans le monde. Une poignée d’individus confisque ainsi l’aide humanitaire avec la passivité complice des Etats qui renoncent à leur rôle de garant du bien collectif et de la justice sociale.

La fondation Bill & Melinda Gates, c’est à la fois la privatisation de l’action humanitaire au profit des multinationales et le cheval de Troie de l’impérialisme américain.

 

Source : GEOPOLINTEL  Bill Gates, apôtre de l'impérialisme humanitaire

Ici un texte qui donne un aperçu des méfaits dont est capable le philanthro-capitaliste qui est devenu une des principales autorités sanitaires mondiales, à l’heure où la « dictature sanitaire » planétaire est à l’ordre du jour, et j’en suis la première désolée, : je n’exagère pas, loin de là...

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2 mai 2020 6 02 /05 /mai /2020 23:44

J'avais écrit un texte pour accompagner cette vidéo, mais pas moyen de le coller, je verrai si j'ai plus de succès tout à l'heure. En attendant, si je ne suis pas d'accord avec tout ce qui se dit au cours de cette conversation,  tout y est intéressant et ouvre des pistes de réflexion à creuser

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1 mai 2020 5 01 /05 /mai /2020 17:28

 

Nous le savons, nous le redoutons, la pandémie de coronavirus et son « traitement » laissera des séquelles, des dommages collatéraux, nombreux et variés, dont nous ne pourrons mesurer la réelle ampleur qu’avec le recul du Temps. Il semble que plus strict ait été le confinement, plus grave seront les conséquences. Nous devons nous y préparer.

 

En Espagne où le confinement des enfants a été total depuis le 14 mars, divers symptômes de troubles psychologiques se manifestent. Certains sont caractéristiques de la condition d’enfermement : manque d’appétit, cauchemars récurrents... Il faut dire que l’Espagne a pris des mesures extrêmes par lesquelles, pendant 40 jours, les enfants ne pouvaient sortir sous aucun prétexte, ni même cinq minutes, ni pour une course, ni pour promener le chien, ni même pour s’aérer un peu… Face aux symptômes de troubles mentaux affectant un nombre croissant d’enfants, fin avril, un plan de dé-confinement progressif a donc été mis en œuvre pour les plus jeunes, pas pour les ados à qui il serait – selon les autorités espagnoles et leurs experts - impossible de respecter la saine distanciation.

Susana Distancia, la super-héroïnne mexicaine qui combat le Sars-cov-2

Ni en Belgique, ni en France, ni en Allemagne n’ont été adoptées des mesures aussi drastiques. A Bruxelles, cela faisait même partie des éléments réconfortants de voir jouer et rire des enfants sous le regard vigilant de parents qui veillaient tout à la fois au respect de leur insouciance et à celui des distanciations… dans mon quartier, souvent, les enfants spontanément, mais sans tension, ni angoisse, prenaient les distances au moment de croiser d’autres personnes. Pourtant même dans ces conditions, cela fait question, comment cette crise va-t-elle les marquer les jeunes générations ?

Au Mexique le gouvernement a développé des outils didactiques sous forme de petites vidéos à caractère ludique qui évitent de dramatiser la situation. Il y a même une super-héroïne, Susana Distancia qui a conquis tant les enfants que les adultes, tant les mexicains que d’autres habitants d’Amérique Latine. Transformer en jeu le respect d’une distance protectrice, éviter tout traitement de la pandémie qui génère l’angoisse chez les enfants tout en les invitant à pratiquer les mesures qui les protègent, c’est un beau défi…

La dramatisation de l’Ennemi Invisible, le Super-Terroriste Croquevid-19, avec lequel nous serions en Guerre, qui personnalise Sars-cov-2 alors que les virus ne sont même pas des organismes, n’est saine ni vis-à-vis des adultes, encore moins des enfants. L’Ennemi Invisible, ce sont ceux qui dans la pénombre, infiltrés dans l’OMS et autres secteurs de la santé, ont tiré les ficelles de la gestion de la crise au profit d’intérêts privés d’ordre idéologique et économique. Mais cela c’est une autre partie de l’histoire.

 

Que penser d’un gouvernement qui prend pour mesure un total enfermement de tous les enfant du pays pendant 40 jours et voit comme un grand progrès des sorties d’une demi-heure pendant lesquels les enfants ne pourront ni fréquenter les parc, ni jouer, seulement marcher dans les rues en portant masques et gants. Il ne se rendent pas compte que cela aura des conséquences dramatiques à long terme ? Où ils s’en fichent ?

Aujourd’hui, en Espagne, alors qu’ils en ont – enfin - l’occasion, certains enfants ont peur de mettre le nez dehors. Une peur pathologique qui se manifeste par des sueurs froides, des bouffées de chaleurs, des battements accélérés du cœur, des nausées et même des vomissements. Ils ont peur de tomber malades s’ils sortent et que cette maladie, personne ne puisse la soigner. Ils ont entendu les conversation entre adultes, regardé la télé et suivi des réseaux sociaux… ils se sont imprégné des sentiments d’impuissance qui affectent aussi les adultes, leur laissant l’angoissante perception d’un mal omniprésent à l’extérieur dont personne ne peut les protéger. Ils ont peur de Croque-vid-19, un monstre omniprésent et invisible, qui tue tous ceux qu’il approche.

 

Les enfants entre 7 et 10 ans sont particulièrement touchés, c’est l’âge où il s’éveillent à la réalité extérieure, ils sont alors de véritables éponges qui s’imprègnent indifféremment de toute l’information que leur fournit leur entourage, d’autant plus si aucun adulte ne les aide à décrypter cette info. Ils se sont rendus compte qu’il y avait une menace, celle d’un virus dont personne ne peut les protéger, ils ont perçu que le monde adulte, effrayé par la maladie, est aussi habité par l’angoisse du lendemain, ils cherchent à rationaliser mais ne rencontrent aucune réponse susceptible de les rassurer. L’extérieur leur semble chaotique et dangereux, ils ne veulent pas l’affronter. Et cette nouvelle agoraphobie touche aussi des enfants qui jamais auparavant n’avaient présenté de troubles mentaux.

Des enfants sans troubles préalables présentent à présent des troubles nerveux, posent beaucoup de questions, voient leur sommeil interrompu par des cauchemars, manquent de concentration et de motivation pour réaliser des tâches scolaires autant que des activités de loisir, ils sont facilement irrités ou au contraire passent trop de temps sur les réseaux sociaux et à des jeux sur ordinateur. Ils font tout ce qu’ils peuvent pour se soustraire ou retarder le moment de sortir. En général, il est possible de les convaincre de sortir en leur donnant une réelle mesure du danger, en dédramatisant la situation.

D’autres enfants qui avaient des troubles préalables, peuvent les voir s’aggraver, certains imaginent le virus qui pénètre leur corps ou celui de leurs êtres chers, et les rend malades et tuent à petit feu. Ils ne font pas la différence entre danger réel et danger fantasmé, et il est bien plus difficile de les ramener à la réalité.. Leur logement devient la bulle qui les protège de ce mal, qu’ils ne veulent abandonner sous aucun prétexte. Le danger est de voir ces troubles se cristalliser et s’installer de manière durable.

 

L’exemple de l’Espagne est particulièrement radical, et nous voyons que déjà s’y manifeste de manière aiguë un des effets collatéraux, une dramatique conséquence de la gestion de la pandémie par le gouvernement de ce pays, mais aussi conséquence de réactions de parents qui n’étaient pas préparés pour savoir comment se comporter avec leurs enfants. Le gouvernement aurait pu fournir aux parents des outils didactiques pour les aider à informer leurs enfants sans les traumatiser. La télé auraient pu diffuser ces outils.

Il serait naïf de croire que les enfants des pays plus « laxistes » ne seront pas – même si dans une moindre mesure - psychologiquement affectés. Bref, le covid-19 va également affecter la santé mentale des habitants, et certaines tranches d’âge plus que d’autres. Comment réparer, autant que possible, les dégâts ?

 

Cette pandémie, elle était annoncée de longue date, le plus probable était qu’elle se produirait à court terme, on l’attendait même plus tôt… un des plus graves constats que nous pouvons faire aujourd’hui, c’est que les habitants n’ont absolument pas été préparés pour affronter la crise. Nous pouvons voir aussi, avec un début de recul, que les mesures de confinements et les dispositifs de répression contre les contrevenants étaient plus ou moins drastiques selon la confiance accordée par les gouvernements en la capacité des habitants de leurs pays respectifs de respecter la saine distanciation. Mais pas seulement, il apparaît aujourd’hui que le confinement avait surtout pour but d’étaler la pandémie dans le temps, en vue d’éviter la saturation des hôpitaux, plus que de diminuer à terme le nombre de ceux qui seraient affectés. Ce qui dénonce aussi un manque de prévision.

 

Cette pandémie, il y a de fortes probabilités que ce ne soit pas la dernière à laquelle nous auront à faire face.

Alors une chose oui est de critiquer les manquements des autorités (y compris les « personnes » d’influence non élues), et cela doit être fait sans nul doute et en profondeur pour comprendre sur quel terrain nous jouons. Mais autre chose, c’est de se réattribuer le pouvoir de décision concernant nos destins en nous organisant collectivement, quartier par quartier, ville par ville… pour faire face à de telles crises en minimisant les effets secondaire. Des gens de bonne volonté, prêts à donner d’eux-même pour créer et mettre en œuvres des processus d’entraide, ce n’est pas ce qui manque. Ce qui a manqué, c’est la préparation de ces processus.

En ce qui concerne l’Espagne : était-il vraiment impossible d’organiser des tournantes d’activités collectives et/ou de plein air pour les enfants, avec respect de distance, mais bonne humeur, afin d’éviter une dramatique rupture sociale, alors qu’il est de plus en plus évident que la condition de non propagation ce n’est pas le confinement, mais bien une saine distance et l’usage de masques pour éviter que le virus ne se propage dans l’air environnant ? Cela demande une préparation des parents, des enseignants et autres moniteurs et éducateurs de groupes d’enfants, mais ce n’est ni insurmontable du point de vue logistique, ni plus coûteux à moyen terme que d’avoir à gérer les conséquences de troubles mentaux affectant durablement une génération.

Et chez nous ?

 

Anne W

 

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28 avril 2020 2 28 /04 /avril /2020 22:41

Pour que le covid ne nous mange pas aussi la tête (et les orteils selon certains experts équatoriens), un peu de la bonne humeur oreirienne.

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28 avril 2020 2 28 /04 /avril /2020 22:23

 

Appel au boycott de l’application Stop-COVID19

Écran Total, 27 avril 2020

Ne nous y trompons pas, la distance sociale a commencé il y a des années.

Ne nous y trompons pas, la distance sociale a commencé il y a des années.

La crise sanitaire a des chances importantes de précipiter l’avènement d’un nouveau régime social

Du point de vue sanitaire, l’épidémie de COVID-19 mettra du temps à livrer tous ses mystères. Le brouillard qui entoure l’origine de la maladie, sa diffusion et sa létalité ne pourra se dissiper que lorsqu’elle cessera de frapper dans autant de pays à la fois. A ce jour, personne n’a l’air de savoir quand une telle accalmie se produira. D’ici là, pour continuer de vivre, nous ne devons ni sous-estimer, ni surestimer cette épidémie en tant que telle.

Par contre, ce que nous sentons très clairement, c’est que la crise sanitaire a des chances importantes de précipiter l’avènement d’un nouveau régime social : un régime basé sur une peur et une séparation accrues, encore plus inégalitaire et étouffant pour la liberté. Si nous prenons la peine de lancer cet appel, c’est que nous pensons que cela n’est pas joué d’avance et que des possibilités vont se présenter, pour les populations, de l’empêcher. Mais alors que nous, simples citoyens, ressentons violemment la fragilité de nos existences face à la menace du virus et d’un confinement long, l’ordre politique et économique en vigueur semble, lui, à la fois ébranlé et renforcé par la secousse en cours. Il paraît en même temps fragile, et très solide sur ses bases les plus « modernes », c’est-à-dire les plus destructrices socialement.

Bien sûr, il n’a pas échappé à grand-monde que la situation présente a permis aux gouvernements de nombreux pays de tétaniser, pour un temps indéterminé, les contestations parfois extrêmement vives dont ils faisaient l’objet depuis plusieurs mois. Mais ce qui est tout aussi frappant, c’est que les mesures de distanciation interpersonnelle et la peur du contact avec l’autre générées par l’épidémie entrent puissamment en résonance avec des tendances lourdes de la société contemporaine. La possibilité que nous soyons en train de basculer vers un nouveau régime social, sans contact humain, ou avec le moins de contacts possibles et régulés par la bureaucratie, est notamment décelable dans deux évolutions précipitées par la crise sanitaire : l’aggravation effrayante de l’emprise des Technologies de l’information et de la communication (TIC) sur nos vies ; et son corollaire, les projets de traçage électronique des populations au nom de la nécessité de limiter la contagion du COVID-19.

« Restez chez vous »… sur Internet « du lit à l’ordi »

Dès les premiers jours du confinement, il était clair qu’une des conséquences sociales immédiates de la pandémie, en Espagne et en France, serait la radicalisation de notre dépendance à l’informatique. Au train où allaient les choses, il semblait pourtant difficile d’accélérer ! Mais avec l’enfermement au domicile, pour beaucoup, les écrans deviennent un mode quasi-exclusif d’accès au monde ; le commerce en ligne explose, et même l’organisation de réseaux d’approvisionnements locaux en légumes et produits frais passe souvent par des sites Internet ; la consommation de jeux vidéo s’envole ; le nombre de consultations de « télémédecine » montent en flèche (alors qu’elles n’apportent rien de plus en général qu’une conversation téléphonique) ; la « continuité pédagogique » se fait aussi par ordinateur, au mépris de toutes les recommandations médicales de limiter l’exposition des enfants aux écrans ; et des millions de personnes se retrouvent à travailler chez elles – non plus « métro-boulot-dodo », mais directement « du lit à l’ordi ».

Les grands médias ne voient en général rien d’inquiétant à cette réduction de toutes les activités humaines à une seule. Au contraire, ils applaudissent d’autant plus les initiatives de solidarité qu’elles passent par un site, une plateforme, un groupe sur messagerie… Ils encouragent tout un chacun à se résigner au fait de prendre l’apéritif seuls-ensemble [1], « par » Skype, et trouvent même des croyants ravis de communier pour Pâques par écrans interposés.

A cette campagne incessante de promotion de la vie numérique ne répond aucune alarme dans le débat d’idées : l’informatisation totale ne semble un problème pour personne. Des journalistes, des économistes, des hommes d’État, des deux côtés des Pyrénées, nous serinent qu’il faudra à l’avenir ne pas rester si dépendants de l’industrie chinoise pour les médicaments, le textile, etc. ; mais leur souci d’indépendance nationale les amène rarement à se préoccuper du fait que le secteur du numérique tout entier repose sur les mines et les usines asiatiques, souvent de véritables bagnes industriels qu’il est très difficile d’imaginer « relocaliser ». D’autres voix s’élèvent, qui ne s’en tiennent pas à la critique de la mondialisation des échanges, et réclament un changement profond de « notre modèle de développement ». Mais elles éludent la place centrale du numérique dans ce modèle, et ne signalent pas que rien ne pourra changer en matière de précarisation sociale et d’écologie si nous continuons de tout faire par Internet.

Les start-up nations : un monde profondément déshumanisé et kafkaïen.

Le président Macron, quant à lui, se permet de faire des allusions répétées au programme du Conseil national de la Résistance et à son esprit de compromis social ; mais dans les faits, le projet de conversion de la France en start-up nation n’est nullement en pause, au contraire il connaît un grand bond en avant. Cette nouvelle ère de travail sans contact permet de compléter l’offensive contre les salariés entamée bien avant le coronavirus : suppression massive de postes au profit d’applications, de plateformes et de robots ; réduction du travail relationnel au profit de réponses automatisées pilotées par algorithmes ; perte de sens du travail supplanté par d’absurdes routines bureautiques ; exploitation accrue, et affaiblissement des capacités de résistance des salariés, de plus en plus isolés les uns des autres.

Le confinement est ainsi une aubaine pour s’approcher de l’objectif de remplacement de tous les services publics par des portails en ligne, fixé par le plan Action publique 2022. Comme on le voit avec la suppression des guichets SNCF, cette numérisation accélère la privatisation des services publics, par le transfert de leur travail à des plateformes commerciales aux pratiques opaques, fondées sur le profilage massif des individus. Elle évince violemment l’ensemble des usagers peu ou pas connectés – un cinquième de la population, parmi lesquels les personnes âgées, les plus vulnérables économiquement et les récalcitrants. Elle oblige désormais des catégories en voie de paupérisation massive à s’acheter parfois autant d’équipements informatiques « de base » (PC, smartphone, imprimante, scanner…) que le foyer compte de membres Elle nous fait basculer dans un monde profondément déshumanisé et kafkaïen.

« La numérisation de tout ce qui peut l’être est le moyen pour le capitalisme du XXIe siècle d’obtenir de nouvelles baisses de coût […] Cette crise sanitaire apparaîtra peut-être rétrospectivement comme un moment d’accélération de cette virtualisation du monde. Comme le point d’inflexion du passage du capitalisme industriel au capitalisme numérique, et de son corollaire, l’effondrement des promesses humanistes de la société [de services]. » [2]

La stratégie du choc numérique

Cette analyse de bon sens n’est pas le fait d’un contempteur du néolibéralisme, en colère contre les choix politiques faits depuis quarante ans sous la pression des milieux d’affaires. Elle est d’un économiste de centre-gauche, participant au Conseil de surveillance du journal Le Monde. Elle suffit pour comprendre que si « stratégie du choc » [3] il y a, dans le contexte actuel, elle se trouve en bonne partie sous nos yeux, dans ce surcroît de numérisation de la vie domestique et économique.

Il nous semble juste de parler de stratégie du choc numérique, au sens où la crise sanitaire crée l’occasion de renforcer la dépendance aux outils informatiques, et de déployer des projets économiques et politiques pré-existants : enseignement à distance, recours massif au télétravail, « e-santé », Internet des objets et robotisation, élimination de l’argent liquide au profit de la monnaie électronique, promotion de la 5G, smart city… On peut aussi faire figurer dans ce tableau les projets de suivi des individus par leur smartphone, au-delà de ce qui se pratiquait déjà en matière de surveillance policière, de marketing, ou de rencontres amoureuses par applications dédiées. Ainsi le risque n’est-il pas seulement que les choses restent « comme avant », mais qu’elles empirent nettement.

Harmonie à la Chinoise (19ème congrès du PCC)

Harmonie à la Chinoise (19ème congrès du PCC)

Quand la Chine s’éveille en nous ?

Il est à peu près acquis que plusieurs gouvernements européens vont mettre en place de nouveaux dispositifs de surveillance par smartphone, en contrepartie de la sortie, ou du relâchement, du confinement. Alors qu’à la peur de tomber malade s’ajoute la lassitude et l’impossibilité économique de rester confinés pendant des mois, c’est un véritable chantage auquel les populations sont soumises.

Prenons la mesure de l’imposture : dans un contexte de pénurie grave des moyens ordinaires pour lutter contre la contagion (trop peu de masques et de blouses à l’hôpital, manque de soignants et de lits à l’hôpital et en dehors, peu de tests), on nous propose à la place un gadget de science-fiction, les applications de détection électronique de la transmission du coronavirus. Aucune annonce claire n’est faite dans le sens d’un soutien financier massif et structurel aux hôpitaux publics pour faire face à une crise qui va durer ; par contre, on s’apprête à franchir un nouveau cap dans la traçabilité systématique des déplacements et des relations sociales – au moins, dans un premier temps, pour ceux qui l’acceptent. Les résultats sanitaires sont plus qu’incertains ; les conséquences politiques, elles, ne font pas de doute.

Car le fait de se savoir tracé en permanence est source de conformisme et de soumission aux autorités, même quand on ne vit pas sous une dictature [4]. Les éléments de langage gouvernementaux assurent que les informations données par les applications de traçage des personnes porteuses du COVID-19 seront anonymisées puis détruites, mais il suffit de lire les mémoires d’Edward Snowden à propos de la surveillance électronique pour voir que ce genre de garantie ne tient pas [5]. Qui plus est, un coup d’œil à l’histoire récente des technologies montre qu’il n’y a pratiquement jamais de retour en arrière avec les dispositifs liberticides introduits en temps de crise : si elles sont mises en œuvre à grande échelle sous l’égide de l’État, les applications de traçage resteront, et il sera difficile d’en empêcher l’extension à toute la population. Pensons au fichage ADN, introduit à la fin des années 1990 suite à une série de meurtres à caractère sexuel et dont les ministres de l’époque juraient qu’il resterait toujours limité aux grands criminels – de nos jours, il est devenu quasi-automatique, quand on est arrêté pour être resté un peu tard en manifestation. Pensons aussi, tout simplement, que nous n’avons aucune idée de la durée de l’épisode épidémique où nous sommes entrés début mars – six mois ? trois ans ? bien plus ?

En tous cas, cet épisode est marqué par l’idée que l’efficacité, en matière de lutte contre les coronavirus, serait à chercher du côté de l’Asie en général et de la Chine en particulier. En France, médias et politiques portent plutôt leur regard vers la Corée du Sud, Taïwan ou Singapour, dont l’hyper-modernité technologique n’est pas associée (à tort ou à raison) au despotisme politique. En Espagne, par contre, le début de la crise sanitaire a vu la presse dominante se demander ouvertement si la « démocratie » n’est pas un fardeau qui condamne à l’inefficacité, tandis que de vieux politiciens « libéraux » faisaient part de leur admiration pour l’autoritarisme chinois high tech : géolocalisation des téléphones mobiles, systèmes de notation sociale [social ranking] alimentée par les données recueillies en permanence sur les citoyens avec Internet, reconnaissance faciale, usage de drones pour surveiller et sanctionner la population. C’est un des éléments du tournant que nous vivons peut-être : nous avons été habitués depuis des décennies à lire notre avenir dans les évolutions de la société nord-américaine, et tout à coup, c’est la Chine post-maoïste qui semble devenir notre horizon – elle qui fait un usage véritablement décomplexé des innovations de la Silicon Valley.

La surenchère technologique ne peut que nourrir les effondrements écologiques et sanitaires

Pour l’heure, le recours par les autorités politiques européennes aux applications de traçage des smartphones pour traquer le COVID-19 relève d’une forme de bluff [6]. C’est une mesure d’accompagnement psychologique, pour donner l’impression qu’elles agissent, qu’elles peuvent quelque chose, qu’elles ont des idées pour maîtriser la situation. Alors qu’il est manifeste qu’elles ne maîtrisent rien, en tous cas dans des pays comme les nôtres ou comme l’Italie. Par contre, dans toute l’Europe, elles emboîtent le pas aux milieux d’affaire qui réclament la reprise du travail et la relance de l’économie ; il est donc d’autant plus urgent de sortir des « applis » magiques de leurs chapeaux, puisqu’elles n’ont visiblement rien d’autre à leur disposition pour protéger les populations.

Des dispositifs comme la géolocalisation électronique servent en fait à assurer le maintien d’une organisation sociale pathologique, tout en prétendant limiter l’impact de l’épidémie que nous connaissons aujourd’hui. Le traçage du coronavirus vise à sauver (momentanément) un type de monde où l’on se déplace beaucoup trop, pour notre santé et celle de la Terre ; où l’on travaille de plus en plus loin de chez soi, en côtoyant au passage des milliers de gens qu’on ne connaît pas ; où l’on consomme les produits d’un commerce mondial dont l’échelle exclut toute régulation morale. Ce que les promoteurs de la géolocalisation cherchent à préserver, ce n’est donc pas d’abord notre santé, ni notre « système de santé » : c’est la société de masse. C’est même une société de masse renforcée, au sens où les individus qui la composent seront encore plus esseulés et renfermés sur eux-mêmes, par la peur et par la technologie.

Alors que la pandémie actuelle devrait nous inciter à transformer radicalement une société où l’urbanisation galopante, la pollution de l’air et la surmobilité peuvent avoir des conséquences aussi incontrôlables, le déconfinement géré par big data menace de nous y enfoncer un peu plus. L’émergence du COVID-19, comme celle des autres grands virus depuis l’an 2000, est reliée par de nombreux chercheurs à la déforestation qui oblige beaucoup d’espèces animales à se retrouver en contact imprévu avec les humains. D’autres mettent en cause les élevages intensifs concentrationnaires, arrosés d’antibiotiques mutagènes. Dire que la réponse au COVID-19 doit être technologique (comme Stéphane Richard, le PDG d’Orange dans Le Monde du 1er avril), c’est poursuivre la fuite en avant dans une logique de puissance et de maîtrise illusoire de la nature, dont la crise écologique nous montre chaque jour l’échec. L’impact de l’industrie numérique sur les écosystèmes est déjà intenable. Elle a créé une ruée sur les métaux qui dévaste les zones les plus préservées de la planète. Elle s’appuie sur une industrie chimique particulièrement polluante et engendre des montagnes de déchets. Du fait de la multiplication des data center et de l’augmentation permanente du trafic Internet, elle fait carburer les centrales électriques et émet autant de gaz à effet de serre que le trafic aérien [7].

Qui plus est, le mode de vie connecté est globalement nocif pour notre santé. Addictions, difficultés relationnelles et d’apprentissage chez les plus jeunes, mais aussi électro-hypersensibilité : l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) estime ainsi à 3,3 millions le nombre de Français qui disent en souffrir (soit 5 % de la population), et affirme la nécessité d’importantes recherches pour comprendre comment ces souffrances se déclenchent et s’amplifient [8]. Ajoutons à cela les doutes qui entourent le caractère cancérogène des ondes électromagnétiques artificielles, considéré comme possible par l’OMS. Les liens établis entre tumeurs au cœur (chez des rats) et ondes 2G/3G par le National Toxicology Programm américain en 2018 [9] ne font pas l’objet d’un consensus scientifique, mais le doute est toujours à décharge pour les industriels de la téléphonie mobile : il sert de justification à la fuite en avant, jamais au principe de précaution.

D’ailleurs, au premier rang de la stratégie du choc menée par le gouvernement français figure l’installation simplifiée des antennes-relais, contestées par tant de riverains et d’associations, notamment pour motifs de santé. La loi d’urgence du 25 mars 2020 permet leur déploiement sans l’accord de l’Agence nationale des fréquences. Dans le même temps, l’explosion du trafic Internet lié au confinement justifie la poursuite du déploiement du réseau 5G – c’est en Italie que les choses s’accélèrent le plus [10]. Alors que des scientifiques et des citoyens du monde entier s’y opposent depuis plusieurs années, la presse rabat les inquiétudes qui s’expriment à ce sujet, en différents endroits du monde, sur des thèses improbables reliant la propagation du COVID-19 aux ondes 5G. Les Gafam vont jusqu’à envisager ces derniers jours de supprimer de nombreuses publications en ligne qui alarment sur les effets de cette nouvelle étape dans l’intensification des champs électromagnétiques artificiels. Or, ces alarmes sont souvent parfaitement légitimes : d’une part parce que déployer, sans en connaître les effets, une source de pollution électromagnétique au moins deux fois supérieure à celle de tous les réseaux déjà existants est une aberration du point de vue du principe de précaution ; d’autre part parce que le danger le plus avéré du réseau 5G est qu’il doit servir d’infrastructure à la prolifération des objets connectés, des voitures automatiques et, globalement, d’une société hyperconsumériste dont les effets sociaux et écologiques sont intenables.

Arrêter l’escalade

Bref, les technocrates du monde entier prétendent nous préserver du coronavirus aujourd’hui, en accélérant un système de production qui compromet déjà notre survie demain matin. C’est absurde, en plus d’être voué à l’échec.

Nous n’avons pas besoin de technologies qui nous déresponsabilisent, en disant et décidant à notre place où nous pouvons aller. Ce dont nous avons besoin, c’est d’exercer notre responsabilité personnelle, pour pallier les défaillances et le cynisme des dirigeants. Nous avons besoin de construire par le bas, avec l’aide des soignants, des règles de prudence collective raisonnables et tenables sur la longue durée. Et pour que les inévitables contraintes fassent sens, nous n’avons pas seulement besoin de savoir en temps réel quelle est la situation dans les services d’urgence. Nous avons besoin d’une réflexion collective et conséquente sur notre santé, sur les moyens de nous protéger des multiples pathologies que génère notre mode de vie : les futurs virus, autant que leurs divers facteurs de « co-morbidité », tels que l’asthme, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, le diabète et bien sûr le cancer [11].

Cette crise met une fois de plus en évidence le problème de la dépendance des peuples envers un système d’approvisionnement industriel qui saccage le monde et affaiblit notre capacité à nous opposer concrètement aux injustices sociales. Nous percevons que seule une prise en charge collective de nos besoins matériels, à la base de la société, pourrait permettre, dans les troubles à venir, de trouver à manger, de se soigner, d’accéder aux services de base. Il faut comprendre que l’informatisation va à l’encontre de ces nécessaires prises d’autonomie : le système numérique est devenu la clé de voûte de la grande industrie, des bureaucraties étatiques, de tous les processus d’administration de nos vies qui obéissent aux lois du profit et du pouvoir.

Il se dit régulièrement qu’à un moment donné de cette crise, il faudra demander des comptes aux dirigeants. Et comme à l’accoutumée, les réclamations en matière de dotations budgétaires, d’abus patronaux et financiers, de redistribution économique, ne manqueront pas. Mais à côté de ces indispensables revendications, d’autres mesures sont à prendre nous-mêmes ou à arracher aux décideurs, si nous voulons préserver notre liberté – c’est-à-dire si nous voulons préserver la possibilité de combattre les logiques de concurrence et de rentabilité, de construire un monde où la peur de l’autre et l’atomisation de la population ne dominent pas pour longtemps.

  1. Ces jours-ci, il semble que de nombreuses personnes laissent leur smartphone chez elles, quand elles quittent leur domicile. Nous appelons à la généralisation de ce genre de geste et au boycott des applications privées ou publiques de traçage électronique. Au-delà, nous invitons chacun et chacune à réfléchir sérieusement à la possibilité d’abandonner son téléphone intelligent, et de réduire massivement son usage des technologies de pointe. Revenons enfin à la réalité.

  2. Nous appelons les populations à se renseigner sur les conséquences économiques, écologiques et sanitaires du déploiement planifié du réseau dit 5G, et à s’y opposer activement. Plus largement, nous invitons chacun et chacune à se renseigner sur les antennes de téléphonie mobile qui existent déjà près de chez soi, et à s’opposer aux installations de nouvelles antennes-relais.

  3. Nous appelons à une prise de conscience du problème de la numérisation en cours de tous les services publics. Un des enjeux de la période d’après-confinement (ou des périodes entre deux confinements ?) sera d’obtenir que des guichets physiques soient encore ou à nouveau disponibles pour les habitants des villes et des campagnes, dans les gares, à la Sécurité sociale, dans les préfectures et autres administrations. Des batailles mériteraient d’être engagées pour la défense du service postal (essentiel par exemple à la circulation d’idées sans numérique) et le maintien d’un service de téléphone fixe, bon marché et indépendant des abonnements à Internet.

  4. Une autre bataille essentielle pour l’avenir de la société est le rejet de l’école numérique. La période critique que nous vivons est mise à profit pour normaliser l’enseignement à distance par Internet, et seule une réaction d’envergure des enseignants et des parents pourra l’empêcher. Malgré toutes les critiques qu’on peut faire de divers points de vue à l’institution scolaire, la période actuelle devrait illustrer aux yeux d’un grand nombre qu’il y a du sens à apprendre à plusieurs et qu’il est précieux pour les enfants d’être au contact d’enseignants en chair et en os.

  5. L’économie n’est pas et n’a jamais été à l’arrêt ; les conflits sociaux ne doivent donc pas l’être non plus. Nous soutenons toutes celles et ceux qui se sentent mis en danger, du point de vue de la santé, à leur poste de travail habituel ou dans leurs déplacements. Mais nous attirons aussi l’attention sur les abus et les souffrances dans le cadre du télétravail, à domicile. Certains d’entre nous dénoncent l’informatisation du travail depuis des années ; il est clair que l’extension du télétravail contraint est un processus à endiguer par de nouvelles formes de luttes, de boycott, de retrait.

  6. Du point de vue économique, les mois à venir s’annoncent terribles. Un appauvrissement très important des populations est possible, au même titre que des effondrements bancaires et monétaires. Face à ces périls, il nous faut penser à comment manger et comment cultiver des terres ; comment s’inscrire dans des réseaux d’approvisionnement de proximité, et comment étendre ces possibilités au plus grand nombre ; comment soutenir les agriculteurs qui produisent de la nourriture saine près de chez nous et comment aider d’autres à s’installer. Ce que nous avons dit plus haut explique pourquoi nous pensons que le recours à la technologie de pointe pour faire tout cela n’est pas une solution humaine et pérenne.

  7. Enfin, il va nous falloir défendre les moyens de nous rencontrer physiquement, inventer ou retrouver des lieux de discussion publique dans ce contexte difficile où vont se jouer des batailles décisives. Bien sûr, il faudra prévoir des modalités qui prennent en compte les risques de contagion. Mais la vie connectée ne peut durablement se substituer à la vie vécue, et les succédanés de débats par Internet ne remplaceront jamais la présence en chair et en os, le dialogue de vive voix. Chacune et chacun doit réfléchir dès maintenant à la manière dont il est possible de défendre ce droit à la rencontre (réunions d’habitants, assemblées populaires, manifestations), sans lequel aucun droit politique n’est possible, et sans lequel aucun rapport de force, pour quelque lutte que ce soit, ne peut jamais se constituer.

Confinés à distance les uns des autres, nous avons élaboré cet appel par Internet et nous nous appuyons sur des revues et journaux en ligne, en France et en Espagne (traduction en cours), pour le faire connaître. Nous le faisons toutefois aussi imprimer, pour le faire circuler dès ces jours-ci, de toutes les façons qui nous sembleront adaptées à la situation. Vous pouvez demander le texte aux éditions La Lenteur, 13 rue du Repos, 75020 Paris (adresse de circonstance) : contribution libre, en chèque à l’ordre des éditions ou tout simplement en timbres postaux.

Texte initié parle collectif Ecran total (résister à la gestion et l’informatisation de nos vies) et le groupe de travail «digitalizacion, TIC y 5G » de l’organisation Ecologistas en accion. 

 

Contacts en France :
Écran total, Boîte postale 8 ;
3 et 5 rue Robert Judet,
23 260 Crocq ;
ou <ecrantotal[-at-]riseup.net>

 

Publié sur le site de Terrestres, revue des livres, des idées et des écologies le 27 avril 2020.

 


[1] Référence à l’ouvrage de Sherry Turkle, Seuls ensemble. De plus en plus technologie, de moins en moins de relations humaines, traduction française éd. L’Echappée, 2015.

[2] Extrait de l’interview de Daniel Cohen, “La crise du coronavirus signale l’accélération d’un nouveau capitalisme : le capitalisme numérique”, Le Monde, 3 avril 2020. Cette citation n’implique évidemment pas un accord profond avec les catégories employées par Cohen : en réalité, le numérique approfondit le caractère industriel du capitalisme, et la société post-industrielle dont il parle n’existe pas.

[3] Référence à la formule et à l’ouvrage de Naomi Klein, La Stratégie du choc : la montée d’un capitalisme du désastre, traduction française éd. Actes Sud, 2008. Ce livre partait de l’exemple des opportunités ouvertes aux milieux d’affaires américains par l’ouragan Katrina en Louisiane, en 2005.

[4] Voir à ce sujet le chapitre 2 de l’ouvrage du Groupe MARCUSE, La Liberté dans le coma. Essai sur l’identification électronique et les motifs de s’y opposer, Vaour, La Lenteur, 2019, notamment les pages 121 à 131.

[5] Edward Snowden, Mémoires vives, Paris, Seuil, 2019. Pour être précis, Snowden insiste sur l’impossibilité de faire disparaître définitivement des données enregistrées. Quant à l’impossibilité de les anonymiser, on peut se référer aux analyses de Luc Rocher, “Données anonymes, bien trop faciles à identifier”, 17 septembre 2019, sur le site The Conversation <www.theconversation.com>.

[6] Voir l’analyse à ce propos de l’association La Quadrature du Net, publiée sur leur site le 14 avril, qui souligne entre autres le manque de fiabilité de la technologie Bluetooth, son manque de précision pour indiquer des contacts avec des personnes testées « positives » notamment dans les zones densément peuplées, et la difficulté à l’utiliser/l’activer pour beaucoup de gens.

[7] Voir entre autres la synthèse de Cécile Diguet et Fanny Lopez dans le cadre de l’Ademe, L’impact spatial et énergétique des data centers sur les territoires, en ligne sur <www.ademe.fr>.

[8] Voir l’article de Pierre Le Hir, “Electrosensibles : des symptômes réels qui restent inexpliqués”, Le Monde, 27 mars 2018.

[9] Sur le site de l’association Priartem.

[10] En Espagne, au contraire, une pause a été décrétée.

[11] Rappelons simplement que selon une étude publiée dans le journal scientifique The Lancet en 2017, la pollution de l’eau, de l’air et des sols tue 9 millions de personnes chaque année ; voir Le Monde, 20 octobre 2017.

Source : Et vous n’avez encore rien vu

 

Digifascination

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26 avril 2020 7 26 /04 /avril /2020 18:41

 

En 2019, les USA ont apporté 893 millions de dollars à l’OMS, le second bailleur de fond, la Fondation Bill et Melinda Gates 531 millions, suivent le Royaume Unis avec 392 millions et GAVI (The Vaccin Alliance) 371 millions ; viennent ensuite l’Allemagne, la Chine et la Russie avec respectivement 231, 76 et 28 millions de dollars.

Gavi est une organisation public/privé de promotions de la vaccination universelle fondée en 1999 à l’initiative de Bill Gates qui lui fait un premier don de 750 millions de dollars . Y participent l’OMS, l’UNICEF, la fondation des Gates et l’industrie pharmaceutique.

Quand on voit ces chiffres une première constatation saute aux yeux, alors que l’OMS est présentée comme l’organisation internationale censée veiller sur la bonne santé de l’humanité, des organisations privées qui ne représentent que leurs propres intérêts et ceux de leurs alliés, y jouent un rôle déterminant. Le monde ne dispose donc pas d’une organisation mondiale qui serait le lieu où les gouvernements des pays (en principe représentatifs de leurs populations respectives) de la planète s’organisent pour faire face aux problèmes de santé mondiale ou organiser les solidarités avec les pays et régions connaissant des problèmes spécifiques.

Vous trouverez plus de détails dans le documentaire qui suit L’OMS dans les griffes des lobbystes

L’actuelle pandémie est la première crise de santé globale que doit affronter l’humanité. Il semble fort probable que ce ne soit pas la dernière. Cette pandémie avait été annoncée et décrite comme très probable dans de multiples rapports d’anticipation et gestion de populations, certains d’une redoutable précision a priori, ceux la Fondation Rockefeller en 2010, du Pentagone dès 2003 il me semble, par Bill Gates en 2015 et bien d’autres et rien n’a été fait pour s’y préparer de manière effective.

 

Au contraire nous avons vu l’OMS formulant dans l’urgence des directives qui impliquaient non seulement une restriction de nos droits à décider librement de la manière dont nous prenons soin de notre santé, mais ces directives impliquent aussi des choix politiques, économiques et culturels imposés à l’humanité, des atteintes à des droits considérés jusque-là comme fondamentaux. Ce en quoi elle agit comme une sorte de super-expert dirigeant mondial incontestable donnant aux gouvernements des directives qu’ils étaient sommés de suivre sous peine de se voir rejetés par la « communauté internationale » pour une présumée irresponsabilité aux conséquences transfrontalières.

 

 

A présent quelques semaines après l’alerte générale et la prise de mesure qui a réduit au confinement des milliards de personnes nous pouvons prendre un peu de recul critique pour évaluer l’efficacité de ces mesures. En termes de lutte efficace contre les progrès de la pandémie, mais également en termes de conséquences émergentes, bien que pour évaluer la gravité ces dernières il faudra plusieurs années. Et aussi comme modification irréversible de l’ensemble de nos modes de vie. En quel sens ?

 

Ce sens à venir, il dépend de chacun d’entre nous. Il dépend de la responsabilité que nous prendrons – ou non – de nous donner les moyens de participer aux décisions à venir, et de le faire en personne bien informée.

 

Et pour commencer, il s’agit de comprendre un peu mieux ce qu’est l’OMS, qui sont ces « influenceurs » principaux, en fonction de quelle idéologie font-il leurs choix et pour le bien de qui ?

 

Anne W

 

 

 

 

 

 

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25 avril 2020 6 25 /04 /avril /2020 22:01

 

Un reportage de Cash Investigation, qui produit d’excellents reportages, des enquêtes approfondies menées par des journalistes qui n’hésitent pas à poser les questions qui dérangent aux politiques, aux actionnaires de multinationales ou à leurs cadres. Excellent pour un confinement édifiant.

Si la pandémie de coronavirus n’est pas pure invention, ce qui laisse à désirer c’est la narrative construite autour de cette pandémie et relayée avec un bel ensemble par les grands médias planétaires.

En ce qui concerne le coronavirus nous avons pu voir une première phase totalement alarmiste qui donnait à ce virus un haut pouvoir de contagion, beaucoup à présent font marche arrière et revoient à la baisse ces statistiques affolantes. Non seulement la maladie n’a pas un taux de mortalité aussi élevé qu’annoncé dans des premières statistiques, mais le nombre de personne ayant une immunité naturelle serait bien plus élevé que celui projeté initialement. Et cela à l’heure où certains prétendent nous imposer la vaccination universelle. De quoi se poser des questions.

Avec Les vendeurs de maladie, nous ne sommes pas dans le même cas de figure mais dans la construction d’une narrative pour vendre une nouvelle molécule, un nouveau médicament en inventant littéralement la maladie que guérirait miraculeusement ce remède opportun. Pas sans effets secondaires.

De quoi nous donner (ou augmenter) des doutes quand à la « bienveillance » des sociétés pharmaceutiques envers leurs clients – les malades réels ou imaginaires.

 

Apprendre à déconstruire leur discours pour nous en protéger est une question de légitime défense, celle de notre santé.

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Gilles Deleuze, février 1977.

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