Les états d’Anne vous disent au revoir. L’horizon est sombre. Partout dans le monde des milices d’extrême-droite et leurs équivalents islamistes sont entraînés aux techniques de la mort violente et de la torture perfectionnée, dans un but précis.
L’Europe s’apprête à sombrer, fascisme à l’Ouest, fascisme à l’Est. Incapable de recomposer les forces d’un vrai front antifasciste, elle fait le choix du moins mauvais maître... un maître tout de même.
L’Ukraine est dépecée alors que pour le plus grand plaisir des occidentaux comme des russes, les forces de résistance sont assassinées. La haine de l’occident jette une grande partie de la gauche européenne dans les bras du psychopathe Poutine, alors que le reste à depuis longtemps BHL comme nounou.
Le Venezuela résiste, avec la peur au ventre sachant que les listes des chavistes à lyncher sont dressées et circulent et se précisent et que les armées de l’ombre campent à la frontière prêtes à déferler sur le pays. Des bases militaires et des troupes conjointement entraînées régleraient alors leur compte à tous les porteurs de projets souverainistes de la région.
Oui, c’est une grande déferlante du fascisme universel qui s’apprête à massacrer tous ceux qui sont encore porteur d’une alternative, souveraineté populaire, souveraineté alimentaire, prédominance du monde rural sur le monde urbain, de l’agriculture sur l’industrie ou tout simplement sans aller aussi loin, antifascistes sincères, épargnés par la haine.
Les classes moyennes sont une pure invention fasciste. L’évolution n’aime pas la moyenne, elle trouve ses sources dans l’excentrique, l’originalité, les rêveurs fous dont l’imagination fertile à l’inattendu perpétuellement renouvelé que constitue la vie. Les classes moyennes c’est le mythe du « Rêve Américain » couvant le cauchemar étasunien.
Sombre horizon et le bruit des chaînes des jeunes recrues du fascisme mondial qui tintent à l’horizon. Fascisme du super chaos à l’ouest, fascisme de l’ordre maladif à l’est. Rien qui dépasse, rien qui diverge, et surtout pas de démesure…pauvre Tchékhov.
Le monde des états nations s’apprête à rendre l’âme. Il y a peu de chance qu’Obama survive à son mandat, il en sait trop, il est déjà mort, le sale travail est fait. Bientôt la dictature des corporations installera sa gouvernance mondiale, la grande machine cybernétique, dont les instances dictatoriales sont déjà effectives. Le grand nettoyage liquidera d’un même mouvement meurtrier, les dissidents et ceux qui ne sont pas adaptés aux fonctions du système. Le peuple aura des boucs émissaires pour libérer les pulsions de sa vindicte.
Je ne connais pas la haine, elle ne peut donc m’aveugler. Je ne peux que constater cela, du Honduras à l’Ukraine les armées des corporations dépècent les pays. Alors que la Chine, comme elle l’a fait il y a longtemps au Tibet installe les infrastructures qui lui permettront le jour venu d’épancher le trop plein de son immense population dont les terres, les eaux et l’air contaminé de son pays ne peuvent plus assouvir les besoins vitaux.
Je ne me fais pas d’illusions, les trois géants, USA, Russie et Chine ne mènent pas le combat pour le bien de leurs peuples respectifs mais dans une conquête de territoires pour leurs corporations respectives qui déjà les dirigent. Une fois éliminé dans l’embrasement mondial la population « superflue » ils se partageront le butin et fixeront leurs limites de leurs propriétés, le prix étant le sacrifice des peuples sur l’autel du Profit.
Sombre vision de l’avenir, et pourtant réaliste. Sinon pourquoi tous ces camps où sont entraînées les armées du capital qui à présent s’empare des âmes des l’enfance pour les mettre au service de leur projet de mort. Le Pape remet à la mode les exorcismes… cela me ferait rigoler si effectivement je ne voyais éclore de toutes parts pas les fleurs sulfureuses de la haine et quand le conditionnement ne suffit pas qu’importe, il y a pour stimuler l’instinct de destruction les substances de la fabrique de bourreaux, mises au point par les laboratoires du pourvoir, et les ondes qui influent sur le comportement des masses.
Les sites dormants de la propagande russe sont entrés en action drainant des millions de gens dans les chemins de la pensée unique du régime de Poutine, alors que d’autres ont choisi les écussons nazis pour incarner leur révolte. L’Europe va mourir de son égoïsme, de son avidité, de sa paresse et de son trop grand besoin d’un « bon maître », d’un bon patron, de dirigeants.
L’Amérique Latine est menacée parce qu’en ce moment de l’histoire, elle ne veut plus de maître, mais bien des mandataires, qui soutiennent le cheminement des peuples vers la commune, et aident à son avènement. Que comme le dit Itzamna : « Nous ne voulons pas continuer à être les cendres des énergivores sociétés du Nord ! »
C’est cela la mort de l’Europe, c’est de s’être construite à droite comme à gauche sur les cendres des peuples dont le massacre et le pillage a garanti le droit de ses classes moyennes a consommer sans se poser de questions, se faisant laver le cerveau par le cheval de Troie de la télévision.
Nous avions comme tous les adolescents rêvés d’être ceux qui mettraient un terme à l’injustice et contribueraient à l’avènement d’une l’humanité, organistique, harmonieuse, coopérative et solidaire. Je n’ai que faire d’un monde mécaniste, de concurrence. Je n’ai pas choisi cette Europe là, ni mon voisin si je l’en crois, mais lui oui a abdiqué de ses rêves pour le « pouvoir d’achat ». Brassens pleure dans sa tombe. Nous n’avons pas construit ce monde, les plus sincères d’entre nous ont pris le chemin de la marge et construit tant que ce fut possible, les modes de vie d’une simplicité joyeuse. Ils ont presque fini d’effacer la marge. Je m’étais fait deux promesses, il y a des décennies : d’être toujours du côté de ces enfants à laquelle la société n’a pas donné leur chance, et ne pas consommer plus que ce qui m’était nécessaire tant que l’équité, celle qui permettrait à chacun sur cette planète de disposer des moyens de la dignité ne serait pas chose réalisée.
Cela ne sera pas, pas de mon vivant. J’ai vu au contraire au cours des dernières années une accélération insensée du dépouillement des peuples, jusqu’à l’horreur de la transformation des plus pauvres en réserve d’organes pour les riches. Un comble de l’horreur marchande. L’implosion est proche.
C’est dans ce monde au bord de l’embrasement que je m’en vais chercher une petite place, où poser mes pénates, loin d’internet outil précieux d’information mais illusion en termes de résistance.
Je remercie, là où elles sont à présent, s’il existe, certainement au paradis des résistantes, ma grand-tante Stella Wolff et son amie et complice de toujours, Georgette Ciselet, qui m’ont appris dès l’enfance que le bien le plus précieux dont dispose un humain, la condition première de la dignité est l’intégrité de sa conscience, sa rectitude morale.
Anne Wolff.