23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 00:20

 

 

 

 

 

Entrevue avec Stella Calloni

Par Fernando Orellano Ortiz 

Il y a en Amérique Latine une menace latente qui émane des secteurs militaires d’extrême-droite qui cherche à rééditer l’opération Condor, contre les gouvernements progressistes - la même qui  pendant les décennies 70 et 80 et sous les auspices de Washington  a ravagé les pays du Cône Sud -  et ce dans le sens où ils réalisent un travail supranational de déstabilisation avec le soutien de dirigeants du calibre de l’ex président colombien Alvaro Uribe Velez, dénonce la journaliste argentine Stella Calloni. 

Avec l’appui de la CIA, celui de fondations nord-américaines, ainsi que celui du Parti Populaire  néo franquiste d’Espagne, l’extrême-droite latino-américaine cherche les moyens de perpétrer des coups d’états ou de créer les circonstances de chocs dans les pays de la région gouvernés par des leaders de la gauche. Ils visent fondamentalement les gouvernements d’Hugo Chavez au Venezuela,  de Rafael Correa en Equateur, d’Evo Morales en Bolivie, de Cristina Fernandez de Kirchner en Argentine et  de Daniel Ortega au Nicaragua, dans le même temps qu’ils lancent leurs feux sur les présidents Dilma Roussef du Brésil et Jose Mujica d’Uruguay, et sur l’Union des Nations Sud-américaine (Unasur) et il est évident qu’ils sont contre le Forum de Sao Paulo qui réunit les partis de gauche de l’hémisphère.

Stella Calloni, enquêtrice expérimentée des horreurs commises par les dictatures militaires de Sud-Amérique, auteur du livre « Opération Condor, pacte criminel » (Edition de la Jornada, Mexico 2001) signale que Unoamérica (www.unoamerica) naquit en Colombie en décembre 2008 intégrant des militaires - accusés de violation de droits humains et compromis dans les dictatures sud-américaines - qui cherchent à rééditer le nébuleux discours anticommuniste de la Guerre Froide.

En résonance avec Unoamérica, l’ex président Uribe Velez créa récemment sa Fondation Démocratique (http ://fidauv.org) et une de ses premières tâches est de travailler à dénigrer les gouvernements de Chavez et Correa au Venezuela et en Equateur respectivement.

La journaliste et écrivain Stella Calloni nous conte que à la tête de la direction de Unoamérica on retrouve le putschiste  vénézuélien Alejandro Pena Esclusa, actuellement en prison pour avoir détenu à son domicile en juin 2010 des explosifs et être lié au terroriste salvadorien Franscisco Chavez Abarca, déporté par les autorités de Caracas à Cuba en juillet de cette année.

A Buenos Aires, l’Observatoire Sociopolitique latino-américain WWW.CRONICON.NET rencontre Stella Calloni  pour évoquer les plans de l’extrême-droite latino-américaine qui est l’instrument de Washington dans la région et analyser l’actuelle conjoncture politique du continent.

Autour d’un bon café bien chaud ; au Centre Culturel de la Coopération Floreal Gorini, en pleine Avenue Corrientes, l’enquêtrice nous fait une consciencieuse analyse de la réalité latino-américaine et de l’ingérence étasunienne.

 

L’INVASION  SILENCIEUSE DES EU EN AMERIQUE LATINE

Considérez-vous que l’ingérence des Etats-Unis s’est reconfigurée d’une manière plus subtile, ou qu’elle poursuit maintenant la même stratégie de domination des peuples qu’à la fin du 20ème siècle ?

Actuellement tous leurs documents de politique extérieure commencent par considérer le fait qu’il faut avoir toujours présente à l’esprit la doctrine de Monroe (“l’Amérique aux  américains” (entendre l’Amérique aux Etasuniens. NdT) ce qui équivaut  à signaler que cette doctrie sert de fondement à bon nombre des actions qu’ils entreprennent, avec quelque chose de beaucoup plus grave qui est qu’aujourd’hui cette doctrine est devenue « Le monde pour les américains ». Il y a tout cela, plus la reconfiguration qui s’est produite depuis l’attentat des Tours Jumelles, un acte dont nous savons toujours pas qui l’a commis, parce qu’ils peuvent dire ce qu’ils veulent, il n’existe aucune preuve d’aucune espèce, c’est comme si vous me disiez que quelqu’un peut me donner une preuve que la personne qui a été tuée au Pakistan était Ben Laden. Il n’y a aucune preuve, elles n’existent pas, et pour moi, vu que les EU mentent en permanence, ce qu’ils affirment n’a aucune véracité. 

Après que fut élaborée cette doctrine de sécurité hémisphérique, est également apparue la nouvelle doctrine de guerre préventive, de guerre sans frontière et sans limites, méconnaissant les souverainetés nationales, en même temps qu’ils mettaient en route un autre volet de travail qui est subtil : l’envoi de toutes ces fondations qui naquirent durant la splendeur conservatrice de Reagan pour éviter la présence directe de la CIA. Par-dessus-tout depuis 1975 quand se forma la commission Church au Sénat des EU pour enquêter sur le rôle de cette agence de renseignement dans le coup d’état au Chili.  C’est ce qui a motivé la rénovation dans les années 80 des stratégies de conflits et de guerres de basse intensité qui ont comme base la contre-insurrection, ce qui dans le langage étasuniens veut dire : un permis ouvert pour toute sorte d’illégalités sur le plan militaire, politique, culturel, social, économique, etc…

Ils se sont donc déjà recyclé pendant la période des années 90, quand se formèrent  la NED, la National Endowment for Democracy, formation pour la démocratie - mais il faudrait se demander de quel type de démocratie il est question ;  et la USAID, agence internationale pour le développement qui n’a jamais tenu ce rôle,  sinon que chacun sait que qu’où se rencontre cet organisme il y a des interférences directes des EU avec la CIA en arrière-plan.

C’est par ces moyens qu’ils réalisèrent l’invasion silencieuse de l’Amérique Latine. J’ai pu personnellement l’éprouver directement sur le terrain, en Bolivie, j’y ai observé comment travaillent ces fondations qui à leur tour créent des ONG qui accomplissent un rôle clé dans ce qui est la guerre de basse intensité, autrement dit la déstabilisation de gouvernements, s’infiltrant dans les lieux, travaillant avec les groupes indigènes comme c’est le cas en Bolivie où ils ont cherché un leader indigène dans le but de le promouvoir pour qu’il prenne la place de Evo Morales. Malheureusement les gouvernements sont encore forts faibles en Amérique latine et ils n’ont pas une clarté suffisante, dans le sens où il faudrait contenir cet interventionnisme qui peut conduire à des situations fort compliquées. De fait dans le coup d’état au Venezuela ont participé la NED et l’USAID et d’autres fondations qui incluent les sociaux-démocrates d’Europe qui sont mêlés au schéma international de la CIA.

L’EXTREME-DROITE MILITAIRE LATINOAMERICAINE

Et dans le coup d’état au Honduras contre Manuel Zelaya ?

Au Honduras également et dans chaque pays centraméricain intervient en plus une fondation qui s’appelle Unoamérica, au sujet de laquelle la Colombie doit se montrer très prudente et garder un œil sur ces agissements. C’est une fondation qui est née en Colombie fondée par un groupe militaire d’extrême-droite et composée de plusieurs ex militaires de toutes les dictatures d’Amérique Latine

Dans quel but ?

Le but est pratiquement d’exécuter une Opération Condor portée à une autre échelle. L’Opération Condor ne peut se répéter comme telle, et c’est le travail de Unoamarica de mener une action supranationale pour pouvoir se mouvoir sans limites dans les différents pays. Ces militaires d’extrême-droite soutiennent les mêmes valeurs qu’à l’époque du plan Condor, dans le sens où de même que dans le cône Sud il fallait combatte la coordination des guérillas qui s’était composée dans les années 70, à présent ce sont les gouvernements de gauches qu’il faut combattre, tant ceux qui appartiennent au Forum de Sao Paulo comme à l’Unasur, qu’ils considèrent comme une organisation supranationale. Ils doivent agir pour éviter le communisme, ils parlent du communisme comme si nous étions en pleine guerre froide.

C’est dans ce but qu’ils ont rassemblé un noyau des pires des militaires qui furent impliqués dans les dictatures latino-américaines et qu’ils ont réalisé un travail spécial au sein des groupes de sécurité de l’armée et de la police, recyclant le discours anticommuniste du passé. Ils font un travail de sape au sein des Forces Militaires de la région dans lesquelles ils ont d’anciennes connections et c’est pour cela qu’ils jouèrent un rôle déterminant dans le coup d’état au Honduras. Alexandre Peña Esclusa qui à présent est détenu au Venezuela et qui est président de Unoamerica fut décoré par Roberto Micheletti pour sa collaboration effective lors du coup d’état. Unoamerica fournit des mercenaire, mène la contre-insurrection en fonction des besoins de la CIA, se déplace dans toute l’Amérique Latine, nombre de ses membres se trouvaient en Bolivie mêlés dans le coup d’état qu’ils voulaient mener contre Evo Morales avec pour intention de l’assassiner..

Connaissant le profil de l’ex président colombien tellement mis en questions Alvaro Uribe Velez, quel rôle joue-t-il dans Unoamerica selon vos investigations ?

Nombre des militaires qui appartiennent à Unoamerica, selon les registres dont je dispose, appuient les groupes paramilitaires en Colombie et sont très proches de Uribe. En Argentine nous tenons une liste de ceux qui sont liés à cette fondation, laquelle a à sa tête le colonel du groupe de (cara-pintadas ?), Jorge Mones Ruiz, de même qu’il y a des militaires d’extrême-droite boliviens, uruguayen, ils cherchent les rémanences des vieilles dictatures latino-américaine et s’appuient politiquement sur les groupes d’extrême-droite de la région.

Géopolitiquement parlant, dans les circonstances actuelles, quels sont les alliés les plus importants des EU en Amérique Latine ?

Géopolitiquement, pendant que se produit cette invasion silencieuse - par en haut ils envoient des troupes et des porte-avions des EU, dans la région - c’est clairement la Colombie avec toutes ses bases militaires et ces structures En plus le coup d’état au Honduras leur a permis de conserver la base de Palmerola et les nouvelles bases comme les bases de Gracias de Dios qui leur permet de contrôler le Nicaragua.

Ici en Argentine, il existe un consensus de ce que sont opérationnelles les 7 bases que le gouvernement de Uribe Velez a concédées au Commandement Sud des EU. Cependant la Cours Constitutionnelle interdit l’utilisation de ces bases. Selon vos enquêtes, ces bases, en pratique, sont opérationnelles ?

En réalité, elles le sont. C’est quelque chose de très similaire à ce qui s’est produit avec la base de Mariscal Estigarribia au Paraguay et celle de Palmerola au Honduras. Ce qu’il y a là, ce sont des pistes d’atterrissage sur lesquelles peuvent atterrir  de gros avions comme ils l’ont fait en Colombie. Ces bases nr sont pas occupées en permanence par des soldats nord-américains parce qu’ils ne restent jamais dans des lieux fermés. A présent les EU n’ont plus besoin d’envoyer des soldats pour faire fonctionner les bases militaires, elles sont tenues à leur entière disposition. Et ils tiennent clairement tout préparé au cas où ils doivent envoyer des troupes. Ou comme cela se produit en Bolivie, ils ont posté une structure de la DEA dans une base qu’ils utilisèrent quand ils ont voulu assassiner Evo Morales à l’époque où il était député.. Quelque chose comme cela est en train de se produire en Colombie.

JUAN MANUEL SANTOS ET SA RELATION AVEC LE MOSSAD

En Colombie opère également le Mossad (agence de sécurité israélienne) et le MI6 (service de renseignement anglais). Ils opèrent également dans d’autres pays latinoaméricains ?

On retrouve le Mossad au Paraguay, en Bolivie, au Venezuela, et au Guatemala. Au Venezuela, il  a une présence très forte, et en Colombie il opère depuis de longues années,  avant même que ne débarque son agent Yair Klein qui donne des entraînements et a amené depuis la Jamaïque des armes pour les groupes paramilitaires. Le  problème, c’est que le Mossad a à présent plus de pouvoir que la CIA, nombre de ses membres infiltrent les communautés juives des pays latino-américains, mais en plus ils sont très présent en Irak et en Libye. Dans les tâches et la direction de tous les mouvements de guerres sales le Mossad joue un rôle clé. Dans le cas de la Colombie, le président Santos est un fils du Mossad, et il ne peut se séparer d’Israël. Il ne faut pas oublier le rôle que joua Santos dans l’attaque à Sucumbios quand fut violée la souveraineté Equatorienne pour attaquer le camp de Paul Reyes. Je me rappelle du sourire d’hyène de Santos quand ils tuèrent le chef guérillero. Je ne pense pas que Santos désire la paix en Colombie, Israël non plus ne la désire pas, désirant seulement  en venir à donner existence à un groupe politico-militaire insurgé.

Et au Mexique  la Situation sociale  actuelle est-elle fort explosive ?

Dans cette occupation géopolitique, du plan Colombie qui est un plan de recolonisation du continent, on est passé au plan Merida de Mexico. Ce plan est calqué sur le plan Colombie et de fait, en 6 ans le Mexique est tombé dans une violence atroce. Depuis ce temps nous y avons le même nombre de meurtres qu’en Colombie et à ceci il faut additionner la destruction des campagnes mexicaines et des cultures profondes des peuples avec le traité de libre-échange que le Mexique a conclu avec les EU et le Canada.

DESINFORMATION, ARME DE GUERRE

Parlons de cet autre aspect fondamental pour conditionner les peuples qu’est la guerre médiatique…

La guerre médiatique c’est une partie du projet de guerre de contre-insurrection. La désinformation est une arme de guerre aujourd’hui, elle s’utilise comme arme dans les projets de guerre comme cela s’est passé en Irak avec l’invention d’armes de destruction massive, ou comme cela se produit en Libye, où il n’y a jamais eu de bombardement de la population civile de la part de Kadhafi, ce qui est totalement prouvé. Pour contrôler le monde il est nécessaire de contrôler l’information.

Vous avez dénoncé l’utilisation des mafias pendant l’étape de splendeur du néo-libéralisme.

Un des aspects que nous devons identifier dans cette période historique est la présence des mafias dans les gouvernements. Les Etats-Unis sont sous le pouvoir de mafias, ils les ont toujours utilisées pour leurs jeux. Ils ont besoin de la mafia, leur plan ne peut exister sans elle.  Qui reçoit la drogue aux EU, Où est-elle reçue. Le résultat, c’est qu’ils viennent tuer du côté du Mexique mais pourquoi ne s’occupent-ils pas de pêcher de l’autre côté ceux qui réceptionnent la drogue. Pourquoi des avions chargés de drogue se posent-ils sur les bases du Commandement Sud en Floride ? Et ce n’est pas Manuel Antonio Noriega qui l’envoie parce que lui n’a aucun pouvoir d’opérer dans le commandement Sud. Ils ont menti d’une manière effrontée au sujet de l’invasion de Panama, et je me suis rendu compte qu’ils mentaient parce que j’étais là-bas. La genèse de toutes les interventions se fonde sur un mensonge et un appareil de désinformation, ce qui leur est fort facile puisqu’à présent ils le contrôlent entièrement.

LE LEADERSHIP DE CHAVEZ

S’il y a bien une matrice de manipulation médiatique, une bonne partie des gens en Amérique latine n’y croient plus, c’est ce qu’on voit dans des pays comme le Venezuela, l’Equateur, la Bolivie, l’Argentine, l’Uruguay… Vous ne le voyez pas comme cela ?

Ce qui se passe, c’est qu’ils ne comprennent pas que le processus néolibéral amène une réalité sociale terrible et les gens ont un regard différent. Cela se passe dans des pays comme le Venezuela avec Chavez où le peuple a commencé à réfléchir et devient conscient.

En parlant du Venezuela, vous étiez il y a peu à Caracas. Où en est le leadership de Chavez, a-t-il des chances d’être réélu ?

Oui, oui, il a la possibilité d’être réélu, surtout que son indice de popularité a augmenté ainsi que l’appui à son gouvernement. J’ai vu qu’il y avait une grande conscience des gens en ce qui concerne les aspects positifs du processus politique que dirige Chavez. Les choses et les grandes avancées qui ont été réalisées au Venezuela ne se diffusent pas, pourtant il y a une récupération du sens de la patrie, de défense, de dignité et la maladie de Chavez a fait pression sur la base pour solidifier l’unité et l’organisation.

Les processus d’intégration qui se produisent en Amérique Latine comme Unasur et la Celac constituent un caillou dans la chaussure de Washington ?

Oui, tout ce qui renforce l’unité est une pierre dans sa chaussure. L’unité africaine et l’intention qu’avait Kadhafi de concrétiser une monnaie commune en Afrique dérangeait les EU. Ce sont des choses qu’ils ne peuvent accepter. Et à présent ils sont face à une Amérique Latine avec quelques pays modèles de quelque chose de différent.

Au début ils n’y accordaient pas trop d’importance parce que jusque-là ils avaient toujours réussi à s’ingérer, par exemple dans des processus comme Mercosur, mais à présent les choses ont changé et en cela Chavez a joué un rôle historique parce qu’il a été la tête pour produire une fédération distincte. Cette nouvelle intégration politique et commerciale des pays d’Amérique latine est quelque chose de terrible pour les EU et par-dessus tout le fait que soient advenus des présidents comme Hugo Chavez et Evo Morales.

Dans le cas de la Bolivie, Morales a mis dehors la CIA et la DEA. Depuis que la DEA est hors de Bolivie, et cela pour les Boliviens c’est essentiel, le pays n’a plus ce pic de violence qu’il y avait avant, les gens ne meurent plus dans une guerre menée soi-disant contre le narcotrafic. L’ambassade nord-américaine en Bolivie possédait un bureau jouxtant celui du président de la Bolivie dans la maison du gouvernement,. Quand Evo Morales a accédé à la présidence il s’est interrogé sur une porte fermée, à côté de son bureau qui conduisait au bureau de la DEA et de la CIA. Ceci pour que nous prenions conscience de jusqu’où a été l’ingérence américaine sans  que les pays d’Amérique Latine s’en rendent compte.

LE BLOCUS DE CUBA CRIME CONTRE L’HUMANITE

- Parlons de Cuba. Aujourd’hui la révolution cubaine ne représente aucune menace contre les Etats-Unis. Dès lors comment peut s’expliquer, qu’en plein 21ème siècle, Washington persiste à maintenir le blocus économique de l’ile ? N’est-ce pas en ce cas un délit de lèse humanité ?

C’est clairement un délit de lèse humanité. De plus, tout ce qu’a produit le blocus, ce qu’ont causé les agressions comme la guerre chimique et biologique contre Cuba, le nombre des malades, le nombre de morts à cause de la dengue hémorragique, plus l’invasion de la Baie des Cochons, est reconnu par le Congrès des E-U lui-même. Est-ce que Cuba continue à être un exemple de comment il est possible de résister, à 90 miles de l’empire, pour maintenir une révolution qui ne veut pas renoncer au socialisme. Par contraste, les E-U restent aux mains d’une mafia qu’ils ont créée eux-mêmes. Une mafia cubaine qui compte des sénateurs, des députés, des gouverneurs, des maires, tous avec un passé terrible et des relations approfondies avec le narcotrafic. Ils ont tentés de détruire Cuba de toutes les manières, mais le blocus l’a même rendue plus forte,  ils n’ont pas pu l’asphyxier et je ne crois pas qu’ils y parviendront.

L’AMERIQUE LATINE ET SON MEILLEUR MOMENT HISTORIQUE

- A l’exception de pays comme le Mexique, la Colombie, le Chili et quelques nations centraméricaines, l’Amérique traverse une bonne période historique, vous ne croyez pas ?

L’Amérique Latine traverse son meilleur moment historiquement, avant tout elle a réussi à se préserver de la crise économique et à montrer au monde que les remèdes qui sont utilisés en Europe ne servent à rien ici, c’est pourquoi nous pouvons dire que nous sommes à l’avant-garde de la résistance, avec des leaderships qui émergent comme salvation dans le jeu électoral que les USA  impose. Combien de troupes faudra-il pour contrôler le monde ? Ce qui est certain c’est que les USA cheminent vers le naufrage. Et en ce qui concerne l’Amérique Latine il faut dire que nos gouvernements ne peuvent montrer la plus petite faiblesse, parce que la moindre faille donne prise au pouvoir impérial, nous faisons tout pour l’éviter et une démonstration de cela est ce qu’il est advenu de l’OEA qui a perdu la voix, parlant comme un aphone parce que Unasur la remplace et bien que ce ne soit pas encore un appareil solide.  

 

Stella Calloni est une journaliste expérimentées, écrivain et poète Elle a été correspondante de guerre en Amérique Centrale et s’est spécialisée en politique internationale. Sa vaste œuvre publiée inclus des chroniques, des essais et des livres, entre autres : Torrijos y el Canal de Panamá (1975); La guerra encubierta contra Contadora (1993); Nicaragua: el tercer día (1986); Panamá, pequeña Hiroshima (1992); Los años del lobo: Operación Cóndor (1999); Operación Cóndor, pacto criminal (2001); Argentina: de la crisis a la resistencia (2002); la invasión a Irak, guerra imperial y resistencia (2002); América Latina siglo XXI (2004); Evo en la mira. CIA y DEA en Bolivia (2009).

Actuellement elle est correspondante pour le Cône Sud du quotidien de Mexico la Jornada et enseignante à l’Université. Parmi  les multiples distinctions qu’elle a reçues on notera le prix Latino-Américain José Marti (1986) ; le Prix Marguerite Ponce des Droits Humains de l’Union des Femmes d’Argentine et le Prix Latino-Américain de journalisme Samuel Chavkin de la revue Nacla Report of the Americas de New-York, les deux en 2001, en plus lui fut attribué le prix de l’Ecole de Communication de l’Université de la Plata, Argentine (2002)

Dans ses fonctions de journaliste elle a parcouru pratiquement toute l’Amérique Latine ainsi de plusieurs pays d’Europe et d’Afrique, c’est pourquoi elle fait ses analyses en partant de la réalité de terrain. Elle est une conférencière internationale sur des thèmes de géopolitique latino-américaine et des droits humains.

Buenos Aires, décembre 2011

Source : KAOSENLARED.NET -- Entrevista a Stella Calloni. Sobre gobiernos progresistas de América Latina pende amenaza golpista de Unoamérica, organización militar de ultraderecha  

Traduction AnneWolff


 

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