Source photo :México: encuentran cuerpos vacíos de migrantes en fosas comunes | La Radio del Sur
Le prêtre mexicain, Alejandro Solalinde, activiste de la défense des migrants, dénonce que des fosses contenant des corps sans organes ont été découvertes en au moins trois lieux du pays.
Solalinde a récemment attiré l’attention du public sur le thème du trafic d’organes au Mexique, qui apparaît de manière sporadique dans la presse locale, mais sans que les autorités n’osent confirmer aucun cas.
Le directeur de l’Auberge sur le Chemin (NdT : lieu d’accueil pour les migrants en difficulté) dit que cela pourrait corroborer le fait « qu’il existe des organisations qui usent des sans-papiers pour le trafic illégal d’organes, j’ai déjà affirmé que ce délit existe tout autant que le trafic d’enfants »
Dans des déclarations formulées a des journalistes de la ville de Puebla, capitale de l’état homonyme, à quelques 150 kilomètres à l’est de Mexico, là où lui fut remis un prix (NdT : en reconnaissance de ses activités de protection des droits humains), le religieux ne veut pas entrer dans les détails (NdT : les lieux des macabres découvertes doivent pour le moment être tenus secrets).
« En certains lieux que je ne peux révéler pour l’instant, il y a des charniers de corps sans organes et cela est grave. J’en ai été informé par les autorités de cet état »affirme-t-il. « Ce que je peux dire c’est que les autorités locales sont préoccupées » Affirme le prêtre, selon la version publiée par le journal numérique e-consulta.com.
Le prêtre, qui a été menacé de mort pour son activisme (NdT : et sur les conseil d’organisations de défense des DH, a du pour sa sauvegarde quitter le pays pendant plusieurs mois en 2012), signale qu’il fera « une visite spéciale pour voir comment les autorités se chargent de l’enquête ». « Je suis d’accord avec ceux qui pensent qu’il s’agit de migrants, s’ils étaient de cet état, je pense que leurs familles les réclameraient et cela ferait un scandale parce que (les corps) sont nombreux » déclare-t-il.
Solalinde évalue que 40% de la population migrante est composée de mères avec leurs enfants en bas âge (Ndt : il précise que c’est quelque chose qu’il n’avait jamais vu, un phénomène nouveau).
« Je voudrais que vous vous imaginiez, une maman avec son bébé dans les bras et trois ou quatre autres (enfants) cheminant à son côté, je m’inquiète de savoir s’il y a un trafic d’enfants et s’il y a un trafic d’organes », indique-t-il.
Après avoir reçu le prix “Juan de Palafox et Mendoza” que lui accorda la Municipalité de Pueblo et les défenseurs des droits sociaux, il affirme que les corps trouvés sans organes “n’ont pas été réclamés, ce qui et étrange, vu qu’il y en a une grande quantité”. « C’est une question fort délicate qui jusqu’ici est tabou », soutient le prêtre, qui commença en 2005 son combat pour défendre les droits des migrants et qui deux ans plus tard fonda l’auberge « Frêres du Chemin », située dans la municipalité de Ixtepec, dans l’état du sud de Oaxaca.
Son combat lui a valu de nombreuses récompenses comme le Prix National de l’Egalité et de la Non Discrimination qui lui fut octroyé en 2007.
En 2012, il fut forcé de quitter le pays à cause des menaces qu’il encourut à cause de son travail, mais plus tard, il revint pour continuer sa lutte en défense des migrants.
Le Rapport Global sur le Trafic de Personnes 2012, publié en décembre passée par l’Office national des Nations-Unies pour le Crime et les Drogues révèle qu’entre 2008 et 2010, au Mexique, furent détectés 320 cas de trafic de personnes à des fins d’esclavage, en particulier pour l’exploitation sexuelle et pour les travaux forcés et il recense à deux cas de personnes auxquelles des organes avaient été retirés.
Le rapport signale que le trafic humain avec pour fin le prélèvement d’organes est un délit détecté dans 16 pays, dont trois se situent sur le continent américain, au Brésil (24 cas officiellement confirmés, et 15 autres documentés par des sources extra judiciaires), Mexique (avec deux cas) et Bolivie (deux cas).
Dans le cas concret du Mexique les deux cas furent rapportés par le tribunal Spécial pour les Délits de Violence Contre les Femmes et la Traite des Personnes (Fevimtra), de le bureau de Procureur Général dans l’année 2010, quoiqu’ils ne furent jamais rendus publics.
Source en espagnol :
México: Hallan fosas con cadáveres sin órganos, revela sacerdote | CONTRAINJERENCIA
Compléments d’information
[…] Entre le 22 et 23 août 2010, 72 sans papiers venus d’Amériques centrale et du Sud furent assassinés de sang froid à seulement 160 km de la frontière avec les Etats-Unis, dans un ranch de la municipalité de San Fernando (Tapamaulitas, nord-est). Ce massacre considéré comme le plus sanglant commis contre des migrants est, jusqu’ici attribué au cartel des Zetas.
En 2011, également à San Fernando furent exhumés, hors de fosses clandestines, les cadavres de 193 migrants, alors que 43 autres furent localisés dans la municipalité de Cadereyta (Nord) en 2O12.
Quelques 140 000 étrangers – une majorité venue d’Amérique Centrale – entre chaque année de manière illégale au Mexique, tentant de gagner le territoire étasunien, selon les estimations officielles.
Quelques-uns d’entre eux, ont payé des « polleros » (trafiquants) afin qu’ils les guident dans leur route clandestine et beaucoup sont victimes de vol, d’extorsion, de viol, de traite, de séquestration et d’assassinat de lapart du crime organisé, ainsi que d’abus de la part des autorités.
L’institut Mexicain des Migrations a récemment attiré l’attention sur le nombre croissant de mineurs non accompagnés venu d’Amérique Centrale qui voyagent clandestinement au Mexique.
Source en espagnol : Existen en México fosas con cadáveres sin órganos - Terra Perú
Traduction Anne Wolff
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Maria José, jeune hondurienne sur la route de l'enfer
ainsi que les articles de la rubrique migrants de Espoir Chiapas - Esperanza Chiapas qui donne une bonne vue d'ensemble des problèmes rencontrés par les migrants au Mexique, et aussi des nombreux soutiens qui interviennent pour les protéger,souvent en se mettant eux-même en danger.