3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 12:09

 

28025127_65aa494e81.jpg

 

Nous sommes à San José, un petit village du Mexique, dans la cuisine d’une pauvre maison en pisé. Comme tous les jours, Adelita prépare la nourriture de base pour son mari Diego et ses quatre enfants. Elle verse 500 grammes de nixtamal (farine de maïs) sur la table, y ajoute une petite cuiller de sel et commence à travailler de ses mains la pâte qui se forme tandis qu’elle y incorpore progressivement de la graisse végétale et de l’eau afin qu’elle soit malléable. Lorsque la pâte est homogène, Adelita la sépare en douze boules de la taille d’un œuf, la laisse reposer vingt minutes sur la surface farinée puis étend les boules en minces galettes à l’aide d’un rouleau à patisserie. Elle fait enfin frire le tout deux minutes de chaque côté dans une poêle remplie d’huile d’olive.

 


 

Adelita vient de faire des tortillas que sa famille mangera accompagnées de frijoles (haricots rouges). C’est le plat traditionnel des pauvres mexicains qui représentent 70 % de la population de ce pays. Et elle se demande si ce n’est pas la dernière fois, tant le prix du maïs augmente vertigineusement depuis quelques années.

Rien que cet année, il est passé de 5 à 10 pesos le kilo et son mari José ne touche que le salaire minimum, soit 613 pesos par mois (62,50 euros). Etant donné que sa famille, comme tous les autres pauvres, consomme 15 kilos de tortillas par mois et par personne, le calcul est vite fait : au début de 2006, son budget tortillas mensuel s’élevait à 375 pesos. Un an plus tard, il était de 750 pesos par mois. Nettement plus que le salaire de son mari, même si ce dernier vient d’être augmenté de 3,89 %. La famine pointe.

De toutes façons, ce ne sont là que des chiffres, des abstractions qui ne veulent plus rien dire pour Adelita depuis 1999. Car cela fait longtemps qu’elle a remplacé ses tortillas jadis quotidiennes par des soupes instantanées saturées de mauvaises graisses, bourrées de colorants industriels, saturées de sodium et pour la plupart sans aucun apport énergétique produites par des industries locales ou états-uniennes sans scrupules. Les tortillas désormais, c’est pour les jours de fête.

 

62572980_6125bce740.jpg

 

 

Lire la suite :

 

Ethanol contre tortillas : les Mexicains crient famine - AgoraVox le média citoyen

par Marsupilami mardi 6 mars 2007

 

2195373631_93d46fe22f.jpg



Partager cet article
Repost0

commentaires

A
<br /> <br /> Peace and love, Anne,<br /> <br /> <br /> Merci d'avoir pris la peine de me répondre, j'espère que je ne te drange pas, je suis devenu fan de ton joli blog! (Ne suis-je pas devenu un spam!!! lloll)<br /> <br /> <br /> Très bien dit à propos de Robin des bois, mais le pauvre était recherché, par contre, notre Khalifa était le roi! et encore il refusait ce titre, lol, il le remplaça par Khalifa<br /> qui veut dire successeur du Prophète Mohammad, paix et énédiction de Dieu soient sur lui.<br /> <br /> <br /> Bonne nuit, on ne craint rien tant qu'on a Dieu dans le coeur, personne ne nous fera peur!<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> Pourtant il y a de quoi faire peur, mais c'est aussi le but. La peur est parfois un bon moteur, à condition ne pas céder à la panique, de garder la tête froide, d'être en éveil et vigilants :<br /> instinct et raison alliés, toutes perceptions ouvertes sur la réalité. J'ai beaucoup publié aujourd'hui et lu encore bien plus et appris beaucoup de choses. Le web, c'est à la fois la possibilité<br /> de chercher et de partager les fruits de ce recherches, dans un monde où se construisent des murs en guise de frontière, c'est un lieu de rencontre possible par delà les barrières inventées par les<br /> hommes pour morceler les territoire. Bienvenue sur ce blog<br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> Peace and love Anne !<br /> <br /> <br /> En Islam, les dirigeants du pays ne doivent jamais jouir d’une petite, toute petite faveur dont la population ne<br /> puisse atteindre…Lorsque les compagnons du Prophète Mohammad,  paix et bénédiction sur lui, gouvernaient ils étaient plus pauvres que leur<br /> gouvernés…Ils donnaient aux pauvres…Ils faisaient passaient leur population avec eux !<br /> <br /> <br /> Un jour, le Khalifa  Omar Ibn Alkhattab trouva sa femme en train de<br /> préparer un gâteau, très vite, il ordonna qu’on lui abaissa  sa paie, stupéfiait le comptable refusa car c’était déjà peu !<br /> <br /> <br /> Le Khalifa s’est irrité et dit : augmente à ceux dont ils ont besoin, ma paie dépasse mes besoin ce qui a<br /> poussé  ma femme à préparé des gâteaux, alors que des gens dont je suis responsable ne trouve de quoi manger !<br /> <br /> <br /> J’adore ton blog !<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> Ici, je crois qu'il a toujours fallu des "Robin es Bois" pour se comporter comme le Khalifa de cette histoire. Il y en a toujours eu et ils y en aura tant que l'équité ne règnera pas sur la<br /> planète. Et c'est une très bonne chose.<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le blog de Anne Wolff
  • : Comprendre la globalisation, apprendre à y résister
  • Contact

Profil

  • Anne Wolff
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité

No Pub

Malgré les publicités imposées dans sa nouvelles versions qui apparaissent sur ce blog,celui-ci reste un acte gratuit.

Recherche

Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

Toutes Dernières Archives