Je peux le tourner dans tous les sens, essayer de trouver une échappatoire, une interprétation politiquement correcte, je n’y arrive pas. Ce que je sens là, c’est le vieux relent du nazisme, de la collaboration, réchauffé sans même un changement d’ingrédient de la recette. Alors que les gouvernements de France, la Belgique… livrent des Rroms par villages entiers à la violence nazie qui les traquent dans des pays où les crimes de l’extrême-droite se banalisent, quand leurs milices ne sont pas tout simplement des collaboratrices officieuses appréciées de polices locales, les populations cultivent avec orgueil le pseudo-élitisme des minables des sous-humains qui ont besoin de trouver des boucs émissaires et exutoires à leur néant existentiel et leur servir de marchepied au bas de l’échelle de la « hiérarchie sociale ».
Après cinq ans d’Europe fasciste au siècle passé, sans que les alliés finalement n’en soient trop préoccupés, rendant les armes avec beaucoup de bonne volonté aux occupants pour les uns et collaborant à qui mieux mieux, pendant que Messieurs Ford, Bush, et autres alimentaient l’effort de guerre nazi, sans que la résistance n’arrive à venir à bout de la peste, il aura fallu la menace du Soviétisation de l’Europe, alors que les Soviétiques étaient en train de battre les nazis pour que les pouvoirs étasuniens se décident à se bouger le cul pour récupérer le marché européen. Avec les ignobles et criminelles destructions de Dresde et Berlin, d’Hiroshima et Nagasaki, entre Terreur et augmentation des profits de reconstruction à la clé, giga feux d’artifice des marchands de morts des bourreaux de planète.
Ni le Soviétisme, ni le nazisme, ni le Marché Unique ne reflètent le monde dans lequel je veux vivre. Ce sont trois faces d’un même mal qui aujourd’hui conjuguent leur malfaisance pour créer un courant de micro fascisme dans les inconscients collectifs des zélés domestiques, des bêtes apprivoisées, dans un univers toujours plus carcéral, policé où la xénophobie, la haine, la violence sont à l’honneur… ainsi qu’une hiérarchisation contre nature des êtres qui accordent aux uns le droit, compensatoire, explicite ou implicite d’être les assassins, les tortionnaires des autres. Progrès ? Quel progrès ? Ce sont les mêmes pulsions mises aux services de politiques et d’asservissement de l’humain dont les avancées sont le plus notable progrès que nous ayons connu depuis plus d’un demi-siècle. La majorité des dites technologies que nous utilisons ont été mises au point dans les laboratoires des marchands de Mort et destinées en priorité à un usage guerrier.
Je sais que la réaction de ce conducteur de bus et l’absence de réaction du « public » devrait me faire peur, mais cela provoque en moi une telle révulsion, un tel dégoût et une telle colère que la peur s’efface. L’Europe de ces majorités silencieuses, consentant au pire construit sa propre prison, prononce sa propre condamnation à la misère et creuse sa propre tombe. Et cette fois, personne ne viendra à son secours, elle n’est plus sympathique aux peuples émergents et les pilleurs en ont presque finit avec ce continent aux faibles ressources naturelles. Quel avenir pour l’Europe de la xénophobie, de la mesquinerie, de l’avidité, de la haine ?
Anne