28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 08:33

 

 

 

Après bien des recherches hier pour tenter d'éclaircir un peu la situation puisqu'arrivait à La Paz la marche des Tipnis, je choisis de publier ce texte de  qui est certainement le plus clair et le plus explicite pour ceux qui ne connaissent pas la genèse du conflit qui oppose certains groupements indigènes (et d'autres qui le sont beaucoup moins) au gouvernement.

Je complèterai ce texte par quelques données glanées dans mes recheches et qui feront bondir tous ceux qui connaissent la situation actuelle des natifs aux Etats-Unis et le génocide qui a accompagné l'invasion Européenne.

 

 

 

Bolivie : Pour tordre le cou aux rumeurs


Mercredi 12 octobre 2011

Pour faire suite à l'autre communiqué publié ce jour, voici un éclairant exposé sur la situation réelle en Bolivie. Cet exposé vient d'un ami qui vit en Bolivie.

Non, Evo n'est pas un traitre, non il ne passera pas son projet de route en force, le projet pour le socialisme bolivien est en route, ne laissons pas des ONG et une presse occidentale au service des EU saccager ce magnifique travail.

 

Cocomagnanville soutient et continuera de soutenir le gouvernement Morales, notre combat pour la dignité des peuples passe aussi par la recherche de la vérité et la fidélité de nos opinions.

 

VIVE EVO MORALES

 

Caroleone 

 


TIPNIS & ASSASSINAT DE CHAMANES


par Jean-Luc Colnot, mercredi 5 octobre 2011,

Je vois que quelques amis FB sont troublés par les évènements récents en Bolivie qui opposent les partisans et opposants à la construction de la voie Cochabamba Trinidad. Quant on connait la Bolivie, c'est assez risible d'entendre les ONGs parler de mega-autoroute concernant ce projet de voie inter-départementale.

 

J'observe avec effarement le traitement de l'information ici en Bolivie, de la part des medias indépendants, qui se découvrent soudain une vocation de défenseurs de la nature et des indigènes, eux qui toutes ces dernières années ont proféré les pires insanités racistes à l'encontre du président Morales et des indiens en général.

 

On dresse l'indigène contre l'indigène et se sert de sa cause pour de pures raisons de politique politicienne. Je ne cache pas que ce conflit est vraiment des plus moches et je comprends qu'il soit difficile d'y voir clair en la matière. Beaucoup d'informations diffusées par les médias occidentaux et les différentes ONGs sont victimes des médiamensonges qui naissent sous mes yeux ici. 

 

Très clairement, je soutiens le projet de construction de cette voie qui fait suite à une revendication des communautés indigènes et des forces sociales locales datant de 1984. Quitte à en modifier le tracé.

 

On peut certes reprocher à ce gouvernement d'invoquer trop fréquemment l'ingérence des USA pour dissimuler des problèmes bien réels qui lui sont propres. Mais l'ingérence des USA, tout autant que les problèmes posés aux indigènes par la construction de la route du TIPNIS, n'en sont pas moins vrais. Suivant un plan de déstabilisation de la Bolivie déjà bien rodé, l'implication de la CIA dans l'organisation de la marche du TIPNIS est un fait avéré, tout comme elle le fut autrefois dans les tentatives séparatistes du secteur de Santa Cruz. Les preuves des contacts téléphoniques entre l'ambassade des USA et les représentants de la CONAMAQ (l'une des organisations indigènes encadrant la marche) réunies par le service de contre-espionnage bolivien sont a disposition sur youtube. Les appuis financiers de l'USAID, repère d'espions US, à une autre organisation cadre de la marche du TIPNIS, à savoir le CIDOB, sont également certifiés (voir Youtube). Dans cette marche se trouvent aussi des indigènes non-représentatifs qui, manipulés, répètent qu'Evo est en train de les tuer, suite aux manipulations des moyens de communication aux mains de gens comme Marinković et financés par les USA. On est face à une crise importante, identique à celle de la tentative de coup d'état en 2008 et autres phénomènes semblables de déstabilisation. On annonce même neuf morts parmi les manifestants, morts qu'il n'y a jamais eu et que les médias ont inventés de toute pièce. Il faut écouter tous les sons de cloche pour se rendre compte du traitement journalistique dont fait l'objet cette affaire en Bolivie.

 

La plupart des opposants marchant contre ce projet est tombée dans le mensonge affirmant qu'Evo veut construire cette route pour transformer le TIPNIS en gigantesque "cocal", en exploiter le bois  et tuer tous les indigènes !!!! Il est totalement erroné de vouloir faire passer Evo Morales pour un narco-trafiquant et ce sont eux, les indigènes, qui demandent cette voie de communication protectrice depuis des lustres, une route pour leur propre développement qu'Evo avait promis de faire réaliser lors de sa réélection, sur la base d'un projet bien antérieur à sa gouvernance et jamais réalisé depuis, l'argent disparaissant dans les poches des politiques corrompus de l'époque.

 

Le projet suspendu, le réferendum organisé par le gouvernement dans la région devrait démontrer bientôt que les indigènes eux-mêmes ont voulu cette route. Les Moxos ,Ayoreos, Weenhayek pour venir à La Paz où en tout autre lieu ont besoin de plusieurs jours de trajet, et parfois des semaines lorsqu'il pleut... mais ce développement ne convient pas aux voleurs parasites qui exploitent déjà ces terres illégalement et qui disposent quant à eux de leurs petits avions et hélicoptères privés permettant le narcotrafic, tandis que les indigènes souffrent pour se réunir et développer leurs activités.

 

Il est clair également qu'en réorientant dans le sens sud-Nord les voies de communication boliviennes, on rend impossible la tendance séparatiste du secteur oriental de Bolivie, grand instigateur de cette agitation et de toutes les autres, depuis l'arrivée de Morales au pouvoir. Ce secteur craint surtout une perte d'influence sur les zones proches de Trinidad, ce qui représenterait la fin des projets séparatistes de la "media-luna". De plus, toutes les marchandises en provenance du Béni doivent passer par Santa Cruz qui en profitait bien jusqu'ici pour fixer les prix des denrées telles que la viande de boeuf. La nouvelle route se propose de connecter directement Trinidad et le Beni avec Cochabamba et tout l'occident du pays, sans plus avoir à passer par Santa Cruz, déjouant ainsi le contrôle dont cette ville conservatrice et raciste jouissait à ce jour. Ceci suffit en soi à expliquer l'appui du gouvernement de Santa Cruz à la cause du TIPNIS, tout en lui donnant une fois de plus l'occasion de nuire à Evo Morales et de collaborer au plan de déstabilisation des USA. 

 

C'est pour ces raisons que les exploitants illégaux déjà à l'oeuvre dans le TIPNIS et qui, ne voulant pas de cette route qui permettrait au gouvernement de mieux contrôler le secteur tout en protégeant les locaux et limitant le développement des "cocales", s'associent à leurs alliés du secteur oriental pour : mentir, manipuler et remplir la presse de porcherie et de désinformation... Diviser pour règner....

 

Les brutalités policières méritent bien sûr une enquête déterminant qui est l'idiot qui en a donné l'ordre, car Evo n'a rien à voir avec ces violences et est visiblement très affecté par tous ces évènements. On assure que la présence policière sur les lieux visait à empécher la marche d'avancer mais c'est faux. Et d'ailleurs pour quoi faire ? L'intention était surtout d'éviter, en s'interposant, une confrontation entre les natifs et les colons cocaleros. Difficile d'avancer dans un pays qui veut une route quand il n'y en a pas et qui n'en veut pas quand on commence à la construire n'est-ce-pas ?

 

On assure qu'il n'y a pas eu de dialogue entre les deux parties. C'est faux puisque six tracés alternatifs ont été proposés et plusieurs garanties de non-exploitation des terres proposées, notamment au travers de la création de brigades spéciales de surveillance du territoire. Si l'on observe bien les cartes du Tipnis, on se rend bien compte qu'il n'est de toute façon pas possible de désenclaver le Beni sans devoir traverser la réserve. Le chancellier de la république a été pris en otage par les marcheurs lorsqu'il s'est présenté pour négocier avec eux et l'on prétend qu'il n'y a pas eu de dialogue ni de consultation pour un projet qui, je le rappelle, est le fruit de négociations indigènes menées depuis 1984. Dans n'importe quel pays, la séquestration d'un ministre et de plusieurs secrétaires d'Etat ne serait-elle pas prétexte à de violentes interpellations ? Verrait-on en cela une volonté de dialogue de la part des manifestants ? 

 

La route n'augmentera pas la déforestation et ne représentera que 0,03% de l'ensemble du territoire protégé... c'est beaucoup moins que les exploitations illégales actuellement en cours et que le gouvernement se propose de faire stopper. Ce projet évitera donc plutôt les vols, les coupes clandestines organisées par les "inquilinos". Signalons d'ailleurs que certaines des communautés impliquées dans la marche ne se gênent pas elle-mêmes pour déforester et planter de la coca. Cette route doit aussi permettre d'apporter aux indigènes la protection de l'Etat bolivien. Je rappelle que faute de moyens de transports plus rapides, les forces armées sont arrivées trop tard à Pando en 2008, lors du massacre des indigènes par le "cacique" local. Les infra-structures que les exploiteurs de la Bolivie n'ont pas développées pendant 500 ans m'apparaissent en grande partie comme indispensables à l'amélioration des conditions de vie en Bolivie.

 

Géopolitiquement, la Bolivie est un pays grand comme deux fois la France et peuplé par à peine 10 millions d'habitants. C'est en raison de ce problème de présence sur son propre territoire que la Bolivie s'est vue à ce jour diminuée de la moitié de ses terres par les pays voisins. Autrefois la Bolivie possédait un accés à la mer et était grande comme quatre fois la France. En Amazonie, la Bolivie ne dispose que de 300 hommes pour surveiller 2000 kms de frontières, ce qui permet aux contrebandiers des pays voisins de venir s'installer en toute illégalité sur un territoire protégé pour en exploiter le bois et maltraiter les indigènes, grignotant ainsi à chaque fois plus de territoire.

 

Evidemment, tout ceci s'inscrit dans la contradiction entre la préservation de la nature et le développement du pays à laquelle n'échappe bien sûr pas le gouvernement actuel de la Bolivie...

 

En revanche et pour finir, je signale au Pérou un problème vraiment préoccupant : depuis quelques mois et sans que les autorités puissent intervenir, pour des raisons identiques d'enclavement des territoires et d'absence de protection, 14 chamanes shawis et ayanhuasqueros ont été assassinés par le maire local qui offre 5000 soles par sorcier exécuté. On sait que l'assassinat d'un chamane équivaut à la décapitation d'une communauté, laquelle par la suite, ne pourra plus défendre son territoire contre la déforestation, l'exploitation de ses ressources, la christianisation et la perte d'identité.

 

 Ecouter Evo Morales s'exprimer au sujet du TIPNIS :

Vidéo à l'adresse Bolivie : Pour tordre le cou aux rumeurs - coco Magnanville

 

 

 

 

 

Pour ceux qui comprennent l'espagnol

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=CLpMILH4DRs&feature=player_embedded 

 

 

 

Sur la chasse aux sorciers shawis :

 

http://www.youtube.com/watch?v=0bOJlbJyXaM 

 

 

http://www.diariolaprimeraperu.com/online/nacional/amenazan-de-muerte-a-periodista_86701.html

 

http://ofip.blogspot.com/2011/05/alerta-peru-alto-amazonas-dejan-lazo.html

 

http://www.facebook.com/notes/jym-qhapaq-amaru/acci%C3%B3n-urgente-sobre-las-persecuciones-y-asesinatos-a-los-apus-nativos-de-yurima/154164671343923

 

Source : Bolivie : Pour tordre le cou aux rumeurs - coco Magnanville

 

Complément d'info

 

Des “spécialistes” des indigènes étasuniens, travaillant pour l’ambassade US, l’USAID et autres agences de développement à deux visages viennent travailler avec les indigènes locaux. Une partie de leur travail consiste à expliquer les situation merveilleuse et terriblement privilégiée dont jouissent les indigènes dans leur pays.

Pour quiconque connait la réalité, non seulement de l’histoire d’un génocide que constitue l’invasion européenne, mais la situation actuelle, catastrophique dans la plupart des réserves qui s’accompagne du vol des ressources naturelles, du dépôt de déchets toxiques, d’industries polluantes installées en amont de rivières qui traversent des réserves…. la réaction face au tissu de mensonges déversés est une bonne nausée rageuse.

Voici donc un apreçu de ce que racontent ces spécialistes pour persuader les indigènes boliviens que leur gouvernement les brime et les exploite alors que dans leur pays jamais le gouvernement ne se permettrait de se comporter ainsi : "Aux Etats-Unis, les indigènes sont propriétaires de leurs ressources naturelles qu’elles soient renouvelables ou non. Chaque tribu est souveraine avec les pouvoirs qui en découlent et la constitution reconnait les indigènes comme des peuples distincts. Et la loi fédérale développe ce point de vue depuis plus de deux siècles… le gouvernement est obligé de résoudre les problèmes d’accès à l’eau des indigènes"… et  bla, bla, bla.

Tout à fait édifiant est quand ces « spécialistes – relevé dans d’autres textes – considèrent les indigène boliviens comme vivant dans des réserves au sens où on l’entend dans leur pays, ces sortes de prisons de la misère, et ne comprennent pas la différence qui fait que certains indigènes vivent sur des territoires considérés comme des réserves naturelles, ce qui est fort différents… Donc voilà une partie de l’argumentation qui fonde le mécontentement induit par les gringos chez les indigènes de Bolivie, leur sort serait infiniment défavorable comparé à celui privilégié que connaissent les indigènes de leurs pays…. Cela donne envie de faire de petits manuels d’histoire à faire circuler pour édifier les boliviens sur l’histoire jusqu’aujourd’hui tragique de la présence européenne sur leurs territoires pour les amérindiens d’Amérique du nord ! Je trouve vraiment que cela devrait se faire histoire de couper court une fois pour toutes à ces manipulations éhontées !

Adresse d’un texte en espagnol qui reprend les infos donnée ci-dessus La marcha por el Tipnis y USAID : Argentina Indymedia (( i ))

 

 

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