Je vais essayer de faire un résumé synthèse des événements des derniers jours, de la dernière semaine. Il se passe beaucoup de choses, sur la scène internationale, plus encore en coulisses, la situation au Venezuela montre que la Révolution « de Couleur » avortée fait place aux prémisses d’une guerre de basse intensité, tout cela est en résonance immédiate avec ce qui se passe en Ukraine, je ne lis pas le Russe donc pas moyen de savoir ce qui se passe pour le peuple d’Ukraine parce que les journalistes même en ligne, même dits de « gauche » ont la fâcheuse tendance à se focaliser sur les relations entre états ou dans les sphères gouvernementales plus que de se préoccuper du quotidien de résistance des petits peuples.
Au Venezuela et dans toute l’Amérique Latine on assiste par contre à une surenchère de production d’intelligence collective où chacun contribue comme dans les ateliers d’antan à créer sa part de la fresque et déjà en soi, c’est vraiment appréciable, surtout en ces temps où le pays est obligé d’inventer en permanence des solutions inédites pour faire face à ce qui n’est plus une « tentative de coup d’état doux », mais se développe à présent comme les prémisses d’une guerre de basse intensité. Si les uns se dédient à approfondir la théorie des coups d’états doux et les moyens de les contrer, d’autres décrivent des événements de leur vie de quartiers, des relations entre voisins en divergence politique, on apprend comment tel maire d’opposition a été élevé dans les institutions de l’Opus Dei, certains rapportent les mauvais traitements qu’ils ont subit en essayant de franchir une barricade. Il y a une abondance de matériel, le tout permettant de se faire une idée générale et de détails, entre analyses, documentation et descriptions concrètes. On apprend par exemple comment des personnes qui ont accédé à la catégorie classes moyennes et vivent du coup dans les quartiers où sévissent les rebelles, ont trouvé plus prudents d’envoyer leurs enfants chez les grands-parents dans les quartiers populaires qui eux sont calmes et sûrs. Comment d’autres font la fête dans leur rue, chavistes et opposants pour l’anniversaire d’un enfant et partagent les gâteaux alors que les gamins pédalent ensembles sur leurs petits vélos…
J’ai traduit cette semaine le texte de soutien d’Ollantay Itzamna (Pérou) La vie et la dignité Latino-Américaine mises en péril au peuple et au gouvernement du Venezuela, si j’ai traduit, celui là parmi cent autres, c’est parce que c’est un auteur que j’aime bien, et qu’il reprend en quelques lignes l’ensemble des idées que j’ai vu développer ailleurs dans des dizaines de textes venus de tout le continent qui formulent les mêmes idées. Cela fait quelques années que je garde un œil sur le Comité des Peuples Indigènes du Honduras, le Copinh, je ne les ai jamais vu évoquer le Venezuela, là en l’occurrence, j’ai reproduit une affiche qui annonce une journée de soutien de leur part à la révolution bolivarienne.
Les paroles d’Itzamna, démontrent clairement que nous ne pouvons pas appliquer au Venezuela les mêmes critères politico-économiques que nous appliquons ici. Alors que la crise mondiale nous plonge en pleine décroissance qualitative, ce n’est pas seulement une transformation du paysage et du milieu ambiant, une perte de possibilité de participer par son travail à la création de bien commun, un accès toujours plus limité à des produits nourriture et autres produits de qualité, la disparition d’espace de convivialité que remplace la solitude et la virtualité des écran, nous faisons face aussi le sacrifice de l’avenir par la réduction de l’accès à l’enseignement, les USA ouvrant la voie, la perte en qualité des programmes et la disparition de la culture populaire et de sa pratique, après que nous ayons connus des années prospères qui paraissait conduire vers un haut niveau d’éducation et de culture, dans des pays où ne restait que des vestiges de misère. Des décennies plus tard, en dans la riche Suisse, je retrouvais une ambiance belge des 60 et 70. Je ne dis pas que tout était parfait, mais nous approchions à grand pas d’un bien-être - conditionné par une réduction des inégalités - pour tous, dans des pays où chacun avait toujours d’avantage accès à une éducation de qualité, dont la conséquence devait être les inégalités notamment en favorisant la mobilité sociale, et les moyens du chois de son destin dans une monde de possibilité. Tous ces acquis, parfois violement, parfois péniblement conquis nous les avons perdus. Et il faut bien plus que des PIB et des indices de croissance pour exprimer cela, rien que la substitution de l’emploi au métier et du pouvoir d’achat à la notion de qualité de vie qui est directement liée à la qualité et l’expansion du bien commun, sont une irréparable perte qualitative de l’espace imaginaire dans lequel déployer nos rêves et de l’espace concret où les réaliser.
En quelques phrases Itzamna décrit très bien la situation :
« Ainsi nous avons survécu dans la misère, sur le sous continent le plus riche de la planète, converti en cloaque et arrière-cour par l’Empire de la Mort. Sans rêves ni espoirs propres. Écrasés, résignés et providentialistes. Presque convaincus de n’avoir pas le droit d’avoir des droits.
Mais depuis les entrailles de la Abya Yala profonde, les ressources morale et intellectuelle latino-américaine ont fécondé Hugo Chávez au catastrophique Venezuela. Et alors, renaquirent le rêve et l’espoir de la dignité en Abya Yala. Ce fut en ce temps de Chávez que le projet émancipateur endormi de l’Amérique Latine, commença à pétiller (…)Avec Chavez, des millions d’exclus et d’exclues, réduits à néant, nous avons commencer à exister et à croire en nous-même. Le projet de changement vénézuélien a réveillé en nous la liberté et l’amour endormis qui nous habitaient.
(…)Et à ce défi de liberté, nous ne sommes pas disposés à renoncer, pour rien au monde. Encore moins pour les promesses éculées et néfastes de Prométhée (USA) enchaîné à la Mort. Nous ne voulons pas continuer à être les cendres des énergivores sociétés du Nord !
Pour comprendre ce qui se passe dans les pays d’Amérique Latine où les gouvernements sont souverainistes à des degrés divers, il faut tenir compte de cet état du monde et du point de départ de chacun, on peut donner une image qui illustre alors que les pays d’occident en perte de contrôle sont en train de descendre la rivière du bien-être, de la dignité, des moyens d’existence pour tous, que les perte en chemins sont grandes, alors que d’autres pays eux, partant de tout en bas, remontent le courant vers un mieux pour cette immense majorité de la population dont les niveaux de vie, la qualité de vie, était à cent mille lieu de la prospérité européenne, normal, jouir du niveau de vie qui était alors le nôtre impliquait de les saigner, de piller leurs richesses sans les rétribuer, ou si peu.
Je suis assez persuadée d’ailleurs que si une partie de l’opinion publique occidentale – y compris de gauche - accepte avec une telle complaisance les matrices de propagande souvent grossières qui dénigrent les gouvernements et peuples de ces pays souverains, c’est parce que chacun sait bien en son for intérieur qu’accepter la décolonisation c’est aussi accepter de renoncer à certains luxes, à certains privilèges qui vont des peuples volés les cendres de notre monde énergivore. Je l’ai déjà dit, j’ai fait ce choix de renoncement aux superflu il y 35 ans, dès que j’ai eu conscience d l’inégalité des échanges, et si c’était à refaire, sans l’ombre d’un doute, se suis partante, ce qui a pu me manquer dans la vie n’était en aucun cas d’ordre matériel, la pauvreté créative et conviviale est une forme de bonheur, une vraie richesse… pas la misère austère et carcérale à laquelle on nous condamne aujourd’hui…
On s’y serait pris 40 ans plus tôt en s’arrangeant entre peuples et cessant de nourrir les parasites Capitalistes Corporatistes, cela aurait pu se faire en douceur, aujourd’hui nous sommes tous confronté aux conséquences d’une sur et mal exploitation des ressources naturelles, d’une gestion complétement irresponsable qui nous imposera des changement plus radicaux et bouleversants, encore que pour les plus de cent millions d’Européens sous seuil de pauvreté, ils aurait plutôt beaucoup à y gagner, mais nous voyons aussi grandir les options fascistes qui seraient tout prêts à se débarrasser sans scrupule des plus pauvres d’entre nous et pas seulement des immigrés, les chasses au SDF sans distinction d’origine auxquelles se livrent certaines de leurs milices, en Europe en témoigne. Et ceux qui sévissent aujourd’hui en Ukraine ou au Venezuela appartiennent à la même internationale servant les mêmes intérêts bien que seuls les membres des plus hautes sphères de cette internationales aient réellement connaissance du projet et des enjeux réels.
Cette négation de tout droit au peuple, ce retour vers le stade « Écrasés, résignés et providentialistes. Presque convaincus de n’avoir pas le droit d’avoir des droits. » pour les petit peuples c’est exactement l’état d’esprit de ceux qui mènent la guerre de basse intensité qui a commencé au Venezuela depuis le début des troubles le mois passé. En rassemblant les pièces du puzzle, j’ai montré quelques-uns des liens qui relient la toile d’araignée néo-nazie de par le monde, mais aussi comment au cœur de la toile, à Washington, des décideurs non politiques tirent les ficelles. Si on tient compte de leurs cibles actuelles, qui sont des objectifs de guerre : destruction de ministères, d’écoles, de centres de santés, d’universités, de matériel de transports en communs, de medias populaires, abatages de centaines d’arbres pou en faire des barricades mais aussi assassinats ciblés par des francs-tireurs… tous, chacune de leur action confirme : ils ne veulent pas le bien du peuple mais bien le renvoyer au néant, le rendre à nouveau soumis et invisible. Les dégâts recensés se chiffreraient jusqu’ici à plus d’un milliard d’euros, en biens du peuple !
Un des effets bénéfiques de cette guerre, c’est qu’elle a vraiment catalysé la production des connaissances nécessaire pour comprendre des aspects occultes de la globalisation. Nous savions déjà que le leader d’opposition Leopoldo López avait co-organisé des camps d’entraînements paramilitaires d’opposant à Miami, nous apprenons à présent que c’est par avions entiers que des jeunes opposants on été envoyé recevoir une formation du même ordre en Serbie. Leopoldo López a été élève à Harvard de deux ex militants d’Otpor Serbie qui sont aujourd’hui professeurs dans ce « digne » établissement étasunien et leur cours comportent des travaux pratiques, la conception de projets concrets de déstabilisation de gouvernement réels… Un autre axe est celui qui avec Lopez et Lorant Saleh, leader étudiant d’extrême-droite nous mène en Colombie, réservoir de paramilitaires, si les Autodéfense Unies de Colombie sont à présent dissoutes, elles se sont recyclées dans ce qu’on appelle des Bacrims, bandes criminelles, d’extrême-droite – en l’occurrence : Las Águilas Negras, Los Urabeños, Los Rastrojos, etc.. - dont certaines sont toujours alliées d’Uribe, mentor de López, comme de Saleh, alors que d’autres ont des connexions avec d’autres intérêts d’opposition.
Et grâce à ce travail d’élucidation des révolutions de couleur avec leur façade pacifique et populaire, nous savons à présent qu’elles se mènent toujours de pair avec une action violente paramilitaire, qui dans la deuxième phase annihilera tant le gouvernement locale que la réelle opposition populaire. Celle qu’il n’ont pas réussi à obtenir au Venezuela et qui a mis immédiatement sous le feu des projecteurs les acteurs de seconde phase qu’aucun soulèvement populaire ne dissimulait… ce qui a impliqué d’ailleurs la nécessité de créer des fausses images pour les medias qui ont-elles aussi été démontée par le peuple en lutte … contre les fascistes en guerre dans le pays.
Pour comprendre ce qui suit il faut bien garder cela en tête : quand Chávez arrive au pouvoir, c’est dans un pays ou la majorité de la population est dans une féroce misère, beaucoup de foyer ont fait de la PERRARINA, nourriture pour chien de Nestlé une base de leur alimentation, la plupart ne connaît ni l’école, ni les soins de santé, ni les joies de la culture, la violence règne dans le pays où une partie de l’oligarchie est comme celle de toute la région impliquée dans le lucratif narco trafic. D’autre part il sait que la souveraineté alimentaire est une priorité et passe avant même le développement industriel du pays dont le modèle va devoir se faire de manière concertée en complémentarité avec d’autres pays de la région et en tenant compte des impératifs de la crise écologique globale. Mais a pour préalable, l’éducation du peuple, sont accès aux conditions de la dignité… et il a réussi ! Malgré tous les obstacles semés par les adversaires, il a réveillé le sentiment de dignité d’un peuple, la conscience de ces droits et ouvert les chemins qui lui donnent les moyens de les défendre. Quand j’ai vu les reportages sur le coup d’état de 2002, ce qui m’a le plus marquée, c’est de voir que le peuple manifestait pour le retour de Chavez constitution fièrement brandie. Il défendait Chávez bien sûr, mais en tant qu’il était l’incarnation de ses droits inscrit dans la Constitution. Le petit peuple, et c’est quelque chose qui est étonnant encore aujourd’hui, la publicité des nouvelles lois, l’accès facile à leur contenu, les explications, les incitations pour tous à en prendre connaissance.
On pourrait répondre au critiques de la faillite économique prétendue du gouvernement bolivarien en disant que même le manque de papier de toilette au Venezuela qui a fait couler beaucoup d’encre est un grand progrès, parce qu’avant Chávez, beaucoup de Vénézuéliens (et autres pauvres latinos) n’avait tout simplement jamais entendu parler de papier de toilette…
Le Venezuela est plus qu’un enjeu pétrolier, l’enjeu est aussi la fin des hiérarchies sociales qui établissent des privilèges dont le droit d’assassiner, torturer, emprisonner et exploite à mort des peuples entiers, laissant des miettes plus ou moins abondantes à leurs valets pour maintenir leur servilité. Lutter pour de l’emploi et du pouvoir d’achat, est faire le jeu de ces parasites, ils ont besoin (de moins en moins) de travailleurs qui produisent LEURS richesses et contribuent à LEURS accaparement du monde aussi bien en tant que consommateurs obligés de leurs produits. Le gouvernement de Maduro va bien moins loin que n’allait Chávez dans la remise en cause de ce modèle, nul doute là-dessus. Et on peut le critiquer à juste titre et le Pouvoir Populaire est le premier à le faire. On peut aussi tenir compte des difficultés qu’il a rencontré et dire qu’il s’en tire haut la main contre un ennemi doté de moyens disproportionnés tant en armes militaires qu’en armes de guerre psychologique et outils de guerre économique, un ennemi persuadé que la disparition de Chávez suffirait pour mettre fin définitivement à la révolution.
Pour illustrer la nature de cette critique intérieur : en 2012 après la destitution de Lugo au Paraguay, une tentative de coup d’état à eu lieu en Bolivie, les flics en grève étaient dans les rues et « on » leur avait fournit des armes lourdes, cette tentative était synchronisée avec l’arrivée à La Paz avec une marche indigène de protestation contre le gouvernement, dont l’arrivée devait mettre le feu aux poudres accumulées, dans un déchaînement de violence. Mais voilà, la marche n’est pas entrée à La Paz, ses dirigeants en ont décidé ainsi parce que, ont-ils dit « notre but est d’amener une critique constructive qui oblige le gouvernement à évoluer dans certaines de ses politiques, pas de le renverser ». Au Venezuela aussi, cette critique constructive est permanente, pleine de vitalité, parfois acerbe, mais le but n’est surtout pas de renverser le gouvernement, mais bien de le faire évoluer, vers un meilleur partage du pouvoir et vers d’autres conceptions politico-économique qui sont en rupture avec le modèle capitaliste et les aspirations consuméristes des classes moyennes.
Une autre solidarité représente une immense victoire, rare sont ceux en Europe qui semblent s’en rendre compte : si la solidarité entre les peuples autour de la personne de Chavez et de son projet a prouvé qu’elle était indéfectible, la fragile alliance des gouvernements vient pour la troisième fois depuis la disparition de Chavez de prouver qu’elle aussi a atteint un point où la solidarité régionale passe avant les desiderata de Washington. La première fois, ce fut la reconnaissance immédiate en avril dernier de l’élection de Maduro à la présidence par TOUS les gouvernements d’Amérique Latine contre la volonté de Washington. La seconde ce fut le rejet à l’OEA de la demande de Panama d’envisager une intervention au Venezuela pour cause de rupture de l’ordre constitutionnel par 29 voix contre les 3 pour Panama, USA, Canada. Et hier nouvel épisode, la députée vénézuélienne et leader du mouvement d’opposition d’extrême-droite, Maria Corina Machado prétendait s’exprimer devant l’OEA grâce au tour de parole que lui avait cédé Panama, intervention qui lui fut refusée par 21 pays qui ont voté contre, toujours les 3 mêmes ont voté pour, les autres ce sont abstenus… CHAVEZ VIVE ! Une de ses grande conquêtes, l’unité du continent sud, tient bon malgré les immenses divergences qui peuvent exister entre certains des gouvernements, et les non moins grandes pressions faites par Washington sur ses valets locaux et je reconnais qu’il m’ a fallu entendre les résultats des votes pour y croire vraiment.
Au même moment on lieu d’autres événements sur la scène internationales qui renforcent d’autant l’avancée d’un monde multipolaire, en témoigne le discours magistral de Poutine, concernant l’adhésion de la Crimée à la Russie, vous pouvez en lire l’intégralité ici… incisif, une phrase résume bien le ton :
Cependant, qu’est-ce que nous entendons de la part de nos collègues en Europe occidentale et en Amérique du Nord ? Ils disent que nous violons les normes du droit international. Tout d’abord, c’est une bonne chose qu’ils se souviennent enfin, au moins, qu’il existe une telle chose, à savoir le droit international – mieux vaut tard que jamais.
A nouveau Poutine s’est posé en défenseur des normes du droit international, et il a rompu avec cette position de retrait un peu timide qui n’était pas trop critique vis-à-vis de ses « associés internationaux ». Un grand pas a été franchi de ce point de vue, alors que sa réaction face aux sanctions économiques imposées par Washington a été de se tourner immédiatement vers les pays des BRICS, pour conclure des nouveaux partenariats.
Pas évident de comprendre tous les mouvements de la géopolitique mondiale en ce moment, il faudrait avoir accès aux coulisse, mais il est de plus en plus évident qu’une attaque concertée est menée pour isoler les USA tant au sein de l’OEA que de l’ONU. Nous avons vu Evo Morales - notamment en tant que président des pays non alignés de cette organisation - faire discrètement un gros travail en ce sens, qui culmine dans cette suggestion réitérée de créer un Tribunal des Peuples pour juger les crimes de lèse-humanité perpétués par les dirigeants étasuniens et leurs alliés.
Il y a eu beaucoup de rencontres au sommet ces derniers temps, le Ministre des Affaires étrangère du Venezuela, Elias Jaua, a rencontré tous les président(e)s de la région, il a rencontré Ban Ki-moon à Genève ainsi de les dirigeants du CIDH, des rencontres ont eu lieu entre les représentants Vénézuéliens, les Russes et les Chinois,… toute une diplomatie s’active dans l’ombre, tant dans les rencontres bilatérales que dans les instances internationales et l’image de Ban Ki-monn, hilare, pris en photo pendant qu’il se fait coiffer dans les rues de Cuba alors qu’il a répondu à l’invitation de participation à l’Assemblée de la CELAC, est une des manifestations symboliques forte de ce déplacement du pouvoir. On peut aussi d’ores et déjà constater que Michelle Bachelet qui entame un nouveau mandat au Chili, et qui avait été sommé sans aucune délicatesse par Evo Morales de montrer clairement de quel côté elle était, montre une volonté de participation à la construction régionale dont elle n’avait pas fait preuve lors de son premier mandat… à voir par la suite,…
Avec des avancées, des replis, des retournements de vestes, il est clair qu’une action concertée se mène sur la scène internationale pour isoler Washington, par des voies diplomatiques, en évitant de nouvelles guerres.
Au Venezuela, la guerre de basse intensité se prépare à entrer dans une nouvelle phase, le mouvement étudiant est surtout composé par ceux qui ont reçu les formations y compris paramilitaires qui préparent les « révolutions de Couleurs », des paramilitaires sont infiltrés sur le territoire, des terroristes sous mandat de capture internationale ont été arrêtés, les destructions continuent, les meurtres ciblés aussi et ce qui est plus inquiétant c’est que les opposants dressent des listes des lieux où habitent les militants chavistes et de leurs habitudes. Il y a quelques jours était évoqué un programme de « Gran fiesta » une attaque paramilitaire partant depuis Táchira pour prendre Caracas au programme de cette nouvelle phase de guerre. Jusqu’ici la Révolution garde le contrôle et parvient à maintenir l’intensité au plus bas.
Il est de plus en plus évident cependant que seule la constitution d’un front international mettant en échec et hors d’état de nuire, une fois pour toute Washington, les corporations transnationales et leur projet de domination du spectre complet marquerait la fin de cette guerre. Il est tout aussi manifeste, que le front ne sera suffisamment fort que s’il est constitué d’une alliance dans laquelle les peuples jouent un rôle majeur. La victoire de la bataille de Crimée, comme celle de la bataille du Venezuela déroutant le coup d’état doux, sont avant tout des victoires de Peuples en Résistance.
Puisse l’Europe le comprendre, se réveiller, apprendre et se joindre à ce grand mouvement de souveraineté populaire qui traverse la planète ! C’est une question de dignité, une question de survie aussi.
Anne Wolff