Je surfe pour pouvoir faire un scoop. C’est une blague…je surfe parce que je voudrais connaître l’évolution de la situation au Honduras. Parce qu’il y a là, en ce moment un peuple massés devant l’aéroport de la capital qui voudrait voir revenir son président légitime. Parce que parmi eux il y a déjà un mort et trois blessé par balle
L’OEA a exclu le Honduras putschiste de son organisation à l’unanimité moins le Honduras. OK, c’est après que cela se corse, quand certains pays se mettent à trouver des prétextes pour que le légitime président ne retrouve pas ses fonctions. Je vous laisse deviner lesquels. Du genre « Il ne serait vraiment pas opportun que vous retourniez dans votre pays maintenant…risque de déstabilisation » mais oui les amis, une fois n’est pas coutume, je vais publier quelques photos de la situation dans le pays tout à fait édifiantes.
Mais vous le percevez tout de même ce renversement du rapport de force : Cuba qui rentre dans l’OEA alors que…même ceux qui ont contribué à la mise en œuvre de ce coup d’état sont obligés de voter contre pour ne pas dévoiler leur ordurerie à la face du monde.
Les aéroports sont bloqués pour empêcher le retour du président. Déjà 1 morts et trois blessées à Tegucigalpa parmi les manifestants venus accueillir dans la joie leur président, vous savez, celui qui s’est mis lui aussi à déplaire aux oligarques parce qu’il dilapidait leur précieux pognon pour le bien du peuple.
Evidement ce n’est pas très orthodoxe, pas très système compatible que de relever le salaire minimal de 60 %, que de prévoir pour les jeunes drogués des programmes d’éducation plutôt que de sanctions afin de mettre fin à la terrifiante violence des bandes, que de prévoir des bourses pour former des médecins afin de soigner ce même peuple dont les oligarques locaux n’ont rien à foutre. Oligarques qui trouvent insupportable d’avoir à sortir fusse deux centimes de leur porte-monnaie s’ils sont destinés au peuple, c’est Zelaya qui le dit .
Bizarre je veux mettre un commentaire sur TF1 pour féliciter le journaliste du magnifique boulot de désinfo, franchement un maître en la matière et il ne passe pas. Le vocabulaire est soigneusement choisi pour jeter le doute sur Zelaya, tout en subtiles insinuations. Je n’ai pas regarde le nom de « l’auteur » mais vraiment tout bon le gars, sans qu’il ne remette en cause la thèse officielle, le président doit rentrer dans son pays : le président destitué, le président déchu, le président évincé, la revendication à la nouvelle autorité de rentrer comme président légitime,…
Joli coup de force dont je m’aperçois par la suite qu’il est répété avec les mêmes subtilités de langage par l’ensemble des journaux officiels, cela finira par me donner les sentiments que les journalistes sont vraiment aux ordres ou plutôt à l’Ordre. Leurs patrons en font partie, non, de l’Ordre.
Un des blessés est mots tué par les balles de l’armée. Télésur est en surcharge de trafic, annonce trois morts et il semble que l’avion du président n’ait pu se poser, pendant ce temps le nouveau gouvernement se fait des amis : un des pseudo-ministre nous apprend que
« el presidente estadounidense Barack Obama, es un "negrito que no sabe nada de nada"
Le travail des journalistes est devenu difficile au Honduras depuis ce coup d’état armé puisqu’ils se font tirer dessus. Il ne faut pas perturber toute cette belle mise en scène en montrant les images de la mise en application de la loi martiale. Ce sont 300 000 personnes bien courageuses qui se sont réunies devant l’aéroport entre armée et snipers.
Un enfant est mort, tué par une balle venue des militaires. Quatre morts, des dizaines de blessés, c’était le dernier bilan. L’avion n’a pu se poser et les présidents du Sud, le président de l’OEA, le délégué de l’ONU ont tenu une conférence de presse au Salvador où ils se sont retrouvés. Cela me plait ce qu’elle raconte Cristina Kichner, même si la fatigue transparaît, après le marathon de l’OEA et ce voyage éprouvant. Elle parle de construction d’un monde multipolaire, d’une autre économie au service du peuple…
J’assiste après à une intervention de Chavez et je comprends que l’heure est très, très grave, le poids d’une lourde tristesse qui l’accable se sent sous sa détermination. Il appelle peuple et soldats, soldats et peuple à être en état de vigilance 24 heures sur 24. La guerre est là, pourra-t-elle être évitée ? Les oligarques ont décidés d’abattre cette Amérique nouvelle, de plus en plus forte, de plus en plus unie qui à décidé, elle, en commun de mettre fin à toute velléité d’impérialisme de leur part.
Or ces femmes, ces hommes courageux qui se lèvent là-bas, peuples et gouvernants, unis pour arrêter l’oligarchie, se battent pour que nous puissions tous demain vivre un monde plus doux.
Je termine sur un moment plein d’espoir, une manifestation des peuples indigènes. Ils luttent pour protéger leur terre, leur mode de vie. Ils ont eu aussi subi une féroce répression, certains sont mort, nombreux furent les blessés. Ils sont beaux, déterminés, leurs discours sont clairs, intelligents. Ils appellent résolument à respecter la terre, à mettre fin à la guerre, à toutes les guerres. Ils exigent la reconnaissance par les nations unies de leur mode de vie de simplicité.
Leurs vêtements sont colorés, leur solidarité est organique, leurs musiques sont joyeuses, ils n’ont pas besoin d’esprit de sérieux pour se sentir exister. Harmonie.
Comme je me sens proche d’eux, tellement plus proche que de ces gens que je croise chaque jour dans la rue et qui pourtant sont mes voisins.
(de magnifiques images non partageables sur Flickr : tapez Pérou manifestation)
Anne