Nous sommes devant un seuil, mes amis. Un seuil qu’il nous faudra franchir en laissant le passé derrière nous. Un seuil que nous ne pourrons franchir que le cœur pur, l’âme limpide et l’esprit en éveil. Devant ce seuil nous marquons un temps d’arrêt pour nous recueillir à la mémoire d’un monde qui n’est plus, qui n'a jamais abouti, un monde qu'il nous incombe de rendre possible à nouveau. A présent nous sommes en guerre. Non plus la drôle de guerre du double langage quand les aspirants maîtres du monde tenait un discours lénifiant pendant qu’ils tissaient le filet où nous attraper tous.
Aujourd’hui ils ont cessé de dissimuler leurs intentions, ils ont besoin pour réaliser leur dessein de cette angoisse, de cette sourde peur paralysante que la découverte de leurs projets distille en nous. Cette peur il nous faut l’accepter, elle est saine et légitime, il faut la laisser nous fournir cette adrénaline qui nous permettra de réagir. Face à la peur trois réaction possibles : la paralysie, la fuite ou le combat.
Paralysés nous serrons pris dans le filet. Fuir ? Où fuir quand il n’existe plus de refuge. Alors il reste le combat. Chacun fera son choix. Je choisis le combat.
Il dépend de nous que ce seuil devienne un grand et beau moment de l’histoire de l’humanité. De notre capacité à nous unir par delà toutes les distances qui nous séparent aujourd’hui. De nos capacités d’analyse de la situation et d’anticipation pour élaborer les stratégies de notre combat. De cette capacité de dire « nous » en sachant que nous ne sommes pas porte-parole, mais l’écho de millions de voix qui s’élèvent pour dire :
NON, vous ne nous imposerez pas votre ordre pourri.
Nous n’y arriverons qu’en abandonnant toute ambition personnelle de pouvoir. Non pas pour nous fondre dans une masse, tout le contraire : pour donner le meilleur de nous même en conjuguant la richesse de nos différences.
Et voici ma réponse :
« Cela nous sommes beaucoup à le savoir et à le faire déjà.
Mais je retrouve les mêmes paroles en écho sur différents blogs : nous sommes nombreux à être au bord du gouffre faute se savoir comment mettre en action toute notre bonne volonté, nos compétences.
L'impuissance nous mine, nous ronge, nous épuise...et la sauce ne prend pas. Il faudrait pouvoir s'arrêter un moment, prendre de la distance, réfléchir. Nous ployons sous la pression des évènements qui marquent l'avènement d'une dictature, nous fuyons en avant sans bien comprendre ce que nous fuyons.
Il faudrait pouvoir nous arrêter et nous mettre à bâtir notre nouvelle demeure avec tous nos amis inconnus qui forment une constellation de combattants de l'amour à la surface de la planète. »
Je m’en vais retourner voir les arbres pendant quelques jours. Merci les amis pour tout ce que vous m’apportez d’espoir grâce à votre chaleur humaine, votre intelligence, votre obstination à dénoncer ce qui doit l’être. Alors je vais me refaire quelques forces, méditer sur les derniers développements, et mettre les mains dans la terre. Me préparer.
Je crois que l’étape suivante fera de nous des compagnons, des personnes qui ont partagé le pain ensemble. Compagnons de combat, compagnons de résistance. Cherchons le bonheur, cherchons la joie, la beauté, la douceur de toutes nos forces.
Pour une fois je serai totalement affirmative :
Rien ne pourrait être plus subversif, plus déstabilisant pour le système que les moments de joie, de fête et de partage que nous réussirons à faire exister.
Photo : yurtao
Voilà, avant de partir : un lien qui parle d’espoir, car l’espoir nous vient d’Amérique Latine. Nous avons tout à apprendre des combats exemplaires et divers qui se mènent là-bas en ce moment.
Amérique latine: la fourmi chilienne! : Crise ! Vous avez dit crises ?
Là-bas se posent concrètement et quotidiennement les bases d’une nouvelle civilisation, une civilisation qui réalise l’intégration du meilleur de l’humanité à travers les siècles et les cultures. Là-bas aussi tombent chaque jour sous les coups du pouvoir les combattants de l’amour, de la justice et de la liberté. Ils combattent pour l’avenir de nos enfants.
Chiapas
Oui, j’ai peur de ce qui nous attend et je veux faire de cette peur une force.
Anne