17 avril 2009 5 17 /04 /avril /2009 12:00

Conspiration or not conspiration ? Une question qui fait couler beaucoup d’encre, qui échauffe les esprits. Et pourtant en fonction d’un monde plus doux à construire cette question est tout à fait secondaire. Qu’il existe des  aspirants à devenir les « Maître du Monde », je n’ai aucun doute là-dessus. Qu’ils utilisent pour cela des méthodes qui sont de l’ordre du complot, ils s’en cachent de moins en moins et déposent une à une leurs cartes sur la table, révélant l’existence d’un projet de longue date qui vise à concentrer entre quelques uns l’ensemble des pouvoirs sur les habitants et les ressources de la planète.

 


Tant qu’il existera le plus petit ilot de résistance, tant que survivront quelques rêveurs, quelques porteurs d’utopie : il n’y aura pas de « Maître du Monde », car une partie si petite, si ténue soit-elle de ce monde leur échappera et leur projet de soumission totale des habitants de la planète à la pensée unique aura échoué. Or aujourd’hui nous sommes nombreux, de plus en plus nombreux à nous opposer au devenir que ces malades tentent de nous imposer.

 


Des tranches de plus en plus nombreuses de la population planétaire sombrent dans la pauvreté, dans la misère, se retrouvent prisent dans des guerres iniques. D’autres simplement, quoique disposant toujours des moyens matériels d’une vie digne, se retrouvent dans des états de misère morale qui justifient les drogues légales (antidépresseurs, psychotropes et autres barbituriques)  et illégales que les apprentis sorciers déversent sur le monde. Sans ces drogues pour paralyser les consciences, il y a longtemps que l’insurrection généralisée aurait éclaté en Occident.

 


Les faits sont là, il suffit de regarder autour de soi. De discuter avec les uns et les autres : la paupérisation est réelle, la sinistrose qui gagne du terrain aussi. Pourquoi ? D’abord parce que c’est la volonté de quelques uns, qui se prennent pour une élite à qui il reviendrait de diriger le monde. Ce qui dénote déjà un sérieux problème de santé mentale. Il n’existe pas pour eux de valeur humaine en terme qualitatifs. Ni la gentillesse, ni l’humour, ni la chaleur humaine, ni la capacité à générer la convivialité, des moments de bonne vie hors consumérisme ne sont pris en compte dans les bilans des Profiteurs.


Profiteurs est bien le nom qu’il convient de leur attribuer, car la seule, l’unique chose qui compte pour ces « à peine humains » ce sont les profits financiers. Ils n’évaluent la valeur d’une personne qu’en fonction à sa contribution à la production de ce profit. Toute personne qui ne contribue pas à ce profit aura donc à leurs yeux une valeur négative. Or deux choses sont à considérer : d’une part, une explosion démographique qui fait que nous sommes de plus en plus nombreux à habiter la planète et d’autre part, le fait que la production matérielle concrète de plus en plus mécanisée exige de moins en moins de main d’œuvre.

 


Quelle conclusion tirer de cela ? L’immense majorité des habitants de la planète sont considéré par les profiteurs comme du bétail, un cheptel à gérer, des esclaves (certains le sont déjà dans les faits et d’autres le sont à l’état potentiel). Que faire quand le cheptel n’est plus productif : il faut en éliminer une partie, et pratiquer la sélection (eugénisme) pour ne conserver que ceux qui sont indispensables au bon fonctionnement du système. C’est difficile à croire, pour le commun des mortels, que certains individus puissent considérer ainsi les êtres humains. Oui, c’est vraiment difficile à digérer, et c’est pourtant bien réel. L’esprit humain se rebelle, ce n’est pas possible ! Qui peut se prétendre humain et développer un tel système de pensée ?

 


Je pose la question, et ici intervient la question de la conspiration. Si conspiration il y a, alors nous avons affaire à des fanatiques, élevés génération après génération dans une idéologie déviante qui ne laisse aucune place à la « libre pensée ». Des êtres endoctrinés, à l’esprit étroit, limité par les œillères qui leur ont été posée dès la naissance. Et donc des êtres fragiles car dénués de tout sens de la réalité. S’il ne s’agit pas de conspiration, mais d’une sorte de phénomène émergent inhérent à la nature du système – j’expliquerai plus tard pourquoi je parle de système – auquel certain se rallient par un libre choix de conscience, alors nous avons en face de nous un ennemi bien plus coriace, car mieux armé des armes de la réflexion.

 


La vérité est souvent un composé. Dans les arcanes du pouvoir se retrouve en mélange ces deux aspects. Prenons un exemple bien connu de tous, la famille Bush. Considérons trois générations. Le grand-père, Prescott, le banquier des nazis est un être redoutable, une personnalité hors du commun qui sait très bien ce qu’il fait et pourquoi il le fait. George père est déjà un personnage bien plus pâle qui pendant la plus grande partie de sa vie a agi dans l’ombre poursuivant la réalisation d’un projet initié par ses ancêtres. Pendant des décennies il est un des acteurs incontournables du pouvoir politique aux Etats-Unis : comme directeur de la CIA, comme vice-président éminence grise, comme président et ensuite comme père du président en fonction. Car personne ne peut croire que le petit rejeton dégénéré de la famille, le paltoquet George W. soit capable de prendre quelque décision que ce soit.


Il existe donc des êtres qui sont des acteurs obligés. Ils n’ont pas le choix de leur destin car dès leur naissance leur rôle est écrit et seule une forte personnalité rebelle serait susceptible de se soustraire à une telle fatalité. C’est exactement ce qui se passe dans les états monarchiques : ici en Belgique, Philippe est né destiné à devenir le roi des Belges et peut importe si par nature ou par aspiration il eût préféré se faire capitaine au long court, marmiton ou instituteur…Il faut donc prendre conscience : s’il existe des monarchies, il existe aussi quelques grandes familles à vocation oligarchiques dont les rejetons se doivent d’être l’incarnation d’une volonté qui transcende les siècles. Ces gens ne sont donc pas une élite parce qu’ils ont conquis par leurs actes ce statut, mais ils se considèrent comme tel car ils ont été éduqués et inculqués dans l’idée que le statut d’élite leur revenait de droit, comme Philippe et Laurent, élite de la Belgique.

 


A leur côté, les acteurs volontaires, ceux qui ont choisi par ambition personnelle, par conviction de ce placer du côté des Profiteurs et de contribuer à la réalisation de leur projet. Les Cheney, Brezinski, Kissinger, et autres têtes pensantes qui accompagnent depuis des décennies, les acteurs obligés dans leur volonté d’instaurer un nouvel ordre mondial qui concentrerait le pouvoir planétaire entre les mains d’une oligarchie. Ils sont bien plus redoutables que les premiers car leurs œillères leur laissent un champ de vision plus vaste et ils jouissent de faculté de réflexion plus développées.

 


Une petite règle à méditer : Plus une personne gravite haut dans la hiérarchie sociale, plus il est probable qu’elle ait été l’objet d’un conditionnement fort qui lui impose ses manières de percevoir le monde et la réalité selon des catégories préétablies.

 


Un exemple bien connu des psychologues illustre ce type de phénomènes. A des sujets d’expérience est montrée une photo durant un moment se situant au seuil de temporel de perception. Nous sommes à New-York, la photo représente une agression au couteau dans le métro, les personnages en présence sont des blancs et un noir. Les sujets de l’expérience sont des blancs, la question qui va leur être posée : « Qui tient le couteau ? » L’immense majorité va répondre « Le noir tient le couteau » or ce n’est pas vrai : le couteau est tenu par un blanc. La plupart du temps nous voyons et percevons ce que nous avons appris à voir et à percevoir.

 


L’éducation des élites est un conditionnement fort en matière de ce qui peut ou doit être perçu. C’est pourquoi il y a parfois bien plus de vérité dans la parole d’un clochard éméché au coin d’un bar, au fond de la nuit que dans celle d’une figure politique internationale éclairée par les feux des projecteurs. Apprendre à écouter les humbles, les petits, les exclus. Certains ne le sont que parce que leur intelligence rebelle ne leur a pas permis de se fondre dans le moule de la pensée unique et systématiquement correcte. J’ai collecté comme cela quelques trésors d’intelligence et de lucidité qui m’ont réchauffé le cœur plus d’une fois. Tel ou telle « ne paye pas de mine » mais cela valait la peine de prendre le temps d’écouter ce que il ou elle a à dire.

 


Le premier pas pour la construction d’un monde plus doux est de passer au crible chacune de nos « évidences » car les évidences sont souvent des stratifiés de conditionnement qu’il nous faut démonter avant de pouvoir commencer à penser un peu plus librement et de reconquérir la faculté de rêver sans entraves d’autres possibles que la pensée unique anéantit en les occultant. Rêver est un devoir de résistance. Aucune conspiration ne peut résister face à la faculté de rêver et de concrétiser son rêve qui est un des propres de l’humain.

                                                                                            Anne

 

 

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Gilles Deleuze, février 1977.

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