Dans des immenses Cabildo (réunion politiques) dans tout le pays la résistance des peuples originaires s'organise.
L’usurpatrice de la présidence de Bolivie a émis un décret qui exempte les Forces de l’Ordre d’assumer la responsabilité des conséquences de leurs actes pendant la répression. Qui se déchaîne.
Usurpatrice, parce que alors qu’elle ne représente qu’un faible pourcentage, et qu’elle n’est là officiellement que pour assurer la transition et organiser dans un délai de 90 jours de nouvelles élections, elle prend des décisions qui engagent l’avenir du pays.
La « ministre » des communication a déclaré que les journalistes gênants seraient accusés de sédition. Une annonce très vite mise en pratique contre plusieurs équipes de journalistes de télévision argentine qui ont depuis été évacuées. Des gens qui faisaient simplement leur métier : filmer et rendre compte des réalités de terrain. Mais dit l’un d’entre eux « Ce qui me fait peur ce n’est pas un procès pour sédition, cela ne tient pas la route. » Il explique que ce qui lui fait peur ce sont les attaques que plusieurs équipes ont subit dans la rue. Ils avaient été désignés dans les réseaux sociaux, avec leur photo, comme des fomenteurs de violence, des cibles à abattre.
Si certains pro-gouvernements les attaquaient avec parfois une grande violence, d’autres parts des gens humbles leurs demandaient de rester : « Il n’y a personne pour montrer ce qui nous arrive, ils nous tuent. Il faut le faire savoir dans le monde entier ».
Ce qui domine aujourd’hui dans les manifestations des peuples indigènes, c’est la colère face à l’humiliation : le racisme affiché du nouveau pouvoir, qui brûle et piétine leurs symboles comme leur bannière, la Whipala ; se moque des polleras, jupes traditionnelles des femmes ou pratique des rituels collectifs d’exorcisme des sorcelleries sataniques indigène : la spiritualité de la pachamama d’après ces « amoureux » du Christ. C’est vraiment effrayant, dans ce contexte, cela apparaît plus que comme un droit, comme un devoir d’éliminer le Mal et ceux qui l’incarnent.
Alors ce qui mobilisent les personnes originaires aujourd’hui va bien plus loin que la question d’Evo président ou non, parmi les manifestants se rejoignent des natifs partisans d’Evo et d’autres qui ne le sont pas, unis par une même colère, une même volonté, celle de ne pas être renvoyés dans l’indignité d’une sous-humanisation dont ils ont trop longtemps soufferts. Et une même douleur, un couteau tourné dans les plaies non cicatrisées de la domination coloniale. Et c’est terrible de voir que nous en sommes là en plein 21ème siècle.
Plus bas, vous verrez comment un groupe d’indigènes de Cochabamba qui menaient une marche pacifique pour demander la démission du pseudo-gouvernement se se sont vu refuser l’entrée de la ville par l’armée. Ils évacuent les morts et les blessés… les chiffres officiels parlent de 10 morts pour les manifestations d’hier, de centaines de blessés et d’un nombre indéterminé d’arrestations. Les manifestants transportent leurs morts et leurs blessés dans l’attente d’une ambulance qui n’en finit pas d’arriver. Une pénurie d’essence généralisée laisse les villes sans approvisionnement et les vivre commencent à manquer.
Sur le site Noticias Bolivia vous pourrez trouver des courtes vidéos qui donnent une idée de la situation. Les images parfois disent plus que les mots.
Anne W
PS, je vous renvoie à un texte qui m’a été signalé par un lecteur Pachamama est enceinte mais porte l’antichrist pour détruire les sacrements et retourner à l’idolâtrie et à la superstition, je ne sais pas trop qui sont ces catholiques du Salon Beige en lien avec l’extrême-droite, mais cela nous montre que l’Europe aussi est touchée et que ces fanatiques religieux ont des réseaux internationaux. Le pire c’est qu’il taxent les autres d’obscurantistes !
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