20 juillet 2019 6 20 /07 /juillet /2019 09:31

Appel à la solidarité Internationale.

Photo: Oswaldo Rivas pour The New York Times

Photo: Oswaldo Rivas pour The New York Times

Le Conseil des Organisations Populaires et Indigènes du Honduras (COPINH) dénonce : dans la nuit du 16 juillet des membres de la famille Madrid, associés de la famille Atala Zablah, ont détruit toutes les récoltes de la communauté de Rio Blanco organisée dans le COPINH dans les lieux-dits la Vega del Culatón et el Achotal.

Ce sont des terres ancestrales convoitées par l’entreprise DESA qui prétend les utiliser pour y développer un projet hydroélectrique « Agua Zarca », contre lequel luttait la leader indigène Berta Cáceres.

Dans la nuit du 2 au 3 mars 2016, plusieurs hommes ont enfoncé la porte et sont entrés dans la maison de Berta. Le défenseur mexicain du milieu ambiant, Gustavo Castro Soto était dans la maison. Il a entendu Berta demander « Qui est là », puis il a entendu les coups de feu…ils ont tué Berta, ensuite les tueurs ont tiré sur lui, il a fait le mort, ils sont partis…mais dit-il : « Ils m’avaient « seulement » arraché une partie d’une oreille ». A cause des menaces qu’elle recevait en permanence contre elle et contre sa famille, plusieurs proches de Berta avaient dû quitter le pays. Le Commissaire des Droit de l’Homme pour le Honduras et d’autres organisations avaient exigé du gouvernement que Berta bénéficie de mesures de protection, qu’il lui avait accordées ! Une mesure de plus de l’inefficacité de ce non-gouvernement !

Les auteurs matériels du crime sont passé en jugement, mais la famille, le COPINH et tous ceux qui les soutiennent veulent que soient jugés les auteurs intellectuels. La famille Atala Zabla a été mise en cause comme auteurs intellectuels de l’assassinat de Berta, mais le principal témoin de l’accusation a été « retrouvé mort » au début de ce mois. La famille Atala – associée du projet DESA - fait partie des 5 familles (dans un pays d’environs 9 millions d’habitants) les plus riches du Honduras qui ensemble possèdent 75 % de la fortune du pays réduisant à la misère 70 % de la population.

Une semaine avant sa mort, Berta demandait justice pour 4 autres défenseurs assassinés et dénonçait les agressions, harcèlements et menaces permanentes contre les communautés et les défenseurs de la Vie. La communauté du Rio Blanco a subi au moins 22 autres attaques depuis l’assassinat de Berta. Dans tous le pays les communautés indigènes vivent un climat d’agressions permanent.

Le 15 juillet 2019 à 17h30, un groupe d’une dizaine de personnes ont tiré sur des membres de la communauté de Somologua, San Juan état de San Barbara. Les 25 familles étaient sur les terres récupérées qui leur appartiennent légitimement. Le COPINH exige que l’Institut National Agraire agisse immédiatement pour mettre fin au conflit agraire.

Le 9 juillet 2019, 18 personnes qui étaient arrêtées dans le cadre d’un autre conflit agraire qui concerne 190 familles en lutte pour obtenir le titre de propriété collective des terres qu’elles travaillent. Lors de l’arrestation la police a battu Francisco Solano López agé de 78 ans.

Le 1er juillet 2019, c’est la communauté de Montana Verde qui était attaquée, parmi les agresseurs se trouvaient des militaires. Après voir détruit le seul chemin d’accès à la communauté, ils ont menacé de la bombarder… Leur présence menaçante est depuis ostentatoire et permanente.

ETC.


 

Honduras : Stop aux attaques contre les communautés indigènes !
Honduras : Stop aux attaques contre les communautés indigènes !

Cette fois, le 16 juillet 2019 les criminels s’en sont pris aux récoltes détruisant 15 champs de maïs, cultivés collectivement par 25 familles, les privant de leur principale source de nourriture.

Le COPINH met en cause l’état du Honduras responsable de ces actions violentes par son manque de clarté juridique quant à la propriété des terres et pour l’impunité des agressions commises contre la communauté. Elle responsabilise également l’Institut National Agraire INA, le Ministère Public, la direction Nationale des Peuples Indigènes et AfroHonduriens DIFRANOH. Pour la sécurité et l’intégrité physique des compagnons et compagnonnes de la communauté, le COPINH lance l’appel à la solidarité nationale et internationale.

A la communauté nationale, la demande de solidarité la plus urgente est celle de nourriture et d’argent (lempiras) - pour pouvoir en acheter, à verser sur le compte de la Banco de Occidente 21 301 029 1959

Elle lance un appel urgent à la solidarité internationale pour dénoncer cette nouvelle attaque. Et faire pression sur le gouvernement pour lui rappeler que face aux graves menaces, agressions et assassinats ciblés dont sont victimes les défenseurs du milieu ambiant au Honduras , il a déjà été à diverses reprises rappelé à l’ordre par la Commission Inter-américaine des Droits de l’Homme qui met en cause son manque de volonté, son incapacité à prendre des mesures de protection efficaces.

Rosalina Dominguez dénonce la destruction de la récolte

Rosalina Dominguez dénonce la destruction des champs de maïs de sa communauté. Elle nous montre la récolte qui a été systématiquement détruite. La communauté recevait des menaces depuis le 18 avril. La famille Madrid les harcelait, les menaçant de détruire leur récolte s’ils ne partaient pas. Ce n’était pas une menace en l’air. Ils ont également proféré des menaces de mort contre plusieurs membres de la communauté dont Rosalina. « Mais la communauté va se battre pour que ses coquins ne restent pas dans l’impunité», dit-elle. Pour eux la destruction de cette récolte est un désastre. Mais la communauté ne va pas se laisser faire, elle continuera à planter du maïs sur leurs terres, comme ses membres continueront à protéger le Rio Blanco, peu importe les harcèlements, les attaques. Elle appelle le soutien de la communauté internationale pour faire pression sur le président Juan Orlando Hernandez afin qu’il fasse appliquer les lois et que leur accorde la protection de la police. Les membres de la communauté peuvent à tout moment être assassinés, mais jamais on ne voit une seule patrouille pour venir défendre la vie de ses compagnons.

« C’est pourquoi nous sommes indigné(e)s et que cette lutte nous allons la gagner, avec la compagnonne Berta Cáceres. Ils l’ont assassinée, mais elle est présente en esprit, gardienne de notre Rio et de notre terre, pour lesquels nous luttons depuis bien longtemps. Cela fait des milliers d’années que nous devons lutter, aussi cette lutte nous allons la gagner ! »


 

Sources : Desinformemonos, Rebelión, COPINH, Centre pour la Justice et le Droit International

Traduction et relais d’infos : Anne Wolff


 

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Gilles Deleuze, février 1977.

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