Pas facile de trouver des infos. Des images qui parlent aux francophones sans être entrecoupées de parfois longues interviews.
Alors oui, on peut observer des images de manifestants plus violents, il est vrai. Mais leur comportement est tout à fait pareil à celui des manifestants que l'on a pu voir au cours des dernières années au Venezuela ou au Nicaragua. Un manifestant qui brûle un bus de transport public (ou un passant chaviste), qui envoie des cocktails molotov ou tire au mortier maison sur les forces de l'ordre au Venezuela ou au Nicaragua est un brave petit qui résiste contre la dictature, se bat pour la LIBERTÉ et doit être protégé contre l'abusive répression de son gouvernement par la communauté internationale. Mais ceux-là sont souvent membres de l'oligarchie ou des classes moyennes hautes ou encore des lumpens payés (et parfois armés) par les premiers pour semer le chaos. Au Honduras, dans un pays où 66% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, c'est principalement le petit peuple qui manifeste contre l'oligarchie mise en place par Washington, alors il doit être réprimé. Remis à sa place, à genou, en dessous de l'échelle sociale et en silence. Et la communauté internationale doit s'indigner face à ces comportements inadmissibles. Pourtant, je vous promets, je pourrais prendre des images isolées de manifestations dans ces différents pays et rien ne différencie le comportement des protagonistes.
Une vidéo qui a été diffusée en direct hier depuis San Pedro Sula. Pendant les 8 premières minutes on voit la police militaire qui tente de se rapprocher des manifestants pour entamer le dialogue, mais comme les policiers viennent la matraque à la main, ces derniers ne leur fait pas trop confiance. Puis un policier se rend compte qu'il est filmé et demande d'arrêter et d'effacer ce passage. Heureusement il ne s'est pas rendu compte qu'il était diffusé en direct.
Le jeune homme qui tourne la vidéo montre alors des bombes lacrymogènes qui ont précédemment été tirées - plus de 100- par la police jusque dans les habitations, sans soucis des enfants, il recommande de ne pas leur faire trop confiance. A chaque moment les policiers pourraient se mettre à réprimer les manifestants.
Effectivement par la suite les policiers tenteront de confisquer le téléphone portable qui continue de filmer avant de pointer leurs armes vers les manifestants.
Depuis le début de la diffusion les connections se multiplient. 200, 400 là on arrive à 1000.
La conclusion : le Honduras vit un état de guerre générale.
Voilà, je vais faire ma ballade quotidienne au Venezuela et au Mexique, j'actualiserai ce post quand j'aurai plus de bonnes infos transmissibles vers un public francophone. Même en espagnol, elles arrivent au compte gouttes.
Anne
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