Bien, je me suis infligé la Conférence de Presse de Juan Guaido - j’écoute aussi ce que raconte Maduro - pour respecter le principe qui veut que l’information directe est la meilleure, le « Ce sont eux qui le disent » et aussi pour démontrer un peu plus l’inconsistance du personnage. Mais Guaido jouera le rôle qui lui sera attribué par d’autres.
Un conversation téléphonique d’une heure et demi entre Trump et Poutine a eu lieu. Le Venezuela en était le sujet principal. Les autres thèmes : la dénucléarisation de la Corée du Nord et le traité sur les armes atomiques, la coopération économique, l’Ukraine, etc. Trump se félicite du caractère positif de cette discussion. Il rappelle qu’avant que commence la Chasse au Sorcières (soupçon de manipulation des élections US par la Russie), il a toujours prôné l’entente avec la Chine, la Russie qui amène du bien, pas du mal. Mais on sait bien que les prises de position « positives » de Trump rencontrent des obstacles aux USA dans son propre gouvernement et au sein du gouvernement réel. Trump affirme également que les vénézuéliens doivent se préparer à des « événements impactants » qui auront lieu la semaine prochaine, s’en en dire d’avantage.
En ce qui concerne le Venezuela Poutine affirme avoir rappelé à Trump que les Vénézuéliens sont ceux qui doivent décider du destin de leur pays.
« L’ingérence dans les affaires internes du Venezuela, l’intention d’obtenir un changement de gouvernement à Caracas par la force sabotent les perspectives d’une issue politique à la crise » aurait-il déclaré.
Alors que de mauvaises langues prétendent qu’il aurait accepté de se désintéresser du sort de Maduro contre un remboursement des dettes du Venezuela envers la Russie et que les USA pourraient offrir un prêt à Guaido pour qu’il puisse remplir cette condition… Alors fake news ou faux-cul ?
Ce qui semble démenti par les déclaration du chef de la diplomatie Russe qui affirme que la Russie, va créer un groupe au sein des Nations Unies, composé de tous les pays qui s’opposent à une intervention militaire au Venezuela. Il a confiance dans le succès de cette entreprise qui vise à assurer le respect du droit international, tel que définit par la Charte des Nations Unies.
Pendant ce temps, l’orgueil de la suprême race blanche, John Bolton et Mike Pompeo se sont rendus au Pentagone où ils ont tenu une réunion avec le secrétaire à la Défense et chef du Pentagone Patrick Shanahan , réunion qui s’est déroulée dans le plus sécurisé des locaux du Pentagone et qui avait pour thème les possibles options militaires au Venezuela.
Shanahan déclare « Nous avons un ensemble d’options militaires adaptées à toutes les circonstances . A mesure que changent les conditions (de terrain) nous les modifions et ajustons.»
Alors que le président du Brésil Bolsonaro félicite Guaido pour le succès de ces dernières actions, le vice président du même pays, le général Mourao déclare que rétrospectivement la tentative de soulèvement de Guaido était une très mauvaise idée. Environs 25 militaires vénézuéliens ce sont réfugiés à l’ambassade militaire du Brésil à Caracas. Bolsonaro prétend que la fidélité de l’armée à Maduro se fissure, alors que Mourao affirme que Guaido jouit d’un soutien militaire presque nul…
Ce qui est certain, c’est que le regard que Maduro jette sur son chef militaire dont Bolton a affirmé qu’il s’apprêtait à le trahir est un regard pour le moins lourd de douloureux doute. Mais c’est le but avoué d’une opération de déstabilisation étasunienne qui vise à pousser Maduro dans une parano, jusqu’à ne plus pouvoir faire confiance à personne, pas même à celui ou celle qui lui sert son café… et ce genre de démarche à toujours des répercutions. Voir la vidéo de ce « drame entre amis » ici
Parmi d’autres remaniements : Le général Elio Estrada Paredes a remplacé le général Carlos Pérez Ampueda à la tête de la Police National. En soi, il n’est pas très sain de voir une Police National dirigée par des militaires. Et d’autres remplacements ont eu lieu, dans un climat de soupçon généralisé, de traque de traîtres éventuels… mais non Maduro n’est pas gros, ce sont les super gilets pare-balle qu’il porte en permanence qui donnent cette impression.
Alors que Leopoldo Lopez s’est réfugié comme invité à la résidence de l’ambassadeur d’Espagne, et que Borell, ministre des affaires étrangères de ce pays à déclaré qu’il était hors de question qu’il y mène des activités politiques, certains rappellent l’assaut de l’ambassade cubaine lors du coup d’état de 2002, pour y chercher les chavistes qui s’y étaient réfugiés, une attaque menée par… Leopoldo Lopez. Le gouvernement a lancé un mandat d’arrêt contre lui, pour être mis en prison cette fois mettant un terme à la mesure clémente qui lui permettait de purger sa peine en arrêt domiciliaire. Qu’a-t-il gagné en quittant son domicile ? Espère-t-il qu’une intensification de la crise lui permettra bientôt de retrouver sa liberté de mouvement dans un pays livré au chaos et à la violence ?
Beaucoup de bruits qui courent, de rumeurs plus ou moins plausibles… des scénarios sont proposés… mais nul ne peut prévoir ce qui va réellement se passer, trop de variables, d’inconnues et de mensonges en circulation.
D’ici quelques heures les partisans de Maduro se réuniront pour « corriger les erreurs du régime » à travers une grande consultation populaire. Pour Maduro, il est aussi question de « couper la tête aux fonctionnaires corrompus qui n’écoutent pas le peuple »… Cela annonce-t-il de futures grandes purges politiques et sociales ? Je le crains.
Les partisans de Guaido eux se réuniront pour se diriger vers les bases militaires afin de délivrer leur lettre d’appel à soutien. Il est prévu qu’ils traversent les piquets qui tenteraient de s’opposer à cette délivrance d’un « message de paix »…. autant de menaces d’affrontements…
Et je n’ai aucun écho venus de Chine, un des décideurs majeurs de l’issue de ce « conflit ».
La majorité de la population du Venezuela se retrouve parmi les « ni ni », ni Guaido, ni Maduro. Qui les soutient, qui se fait écho de leurs aspirations, pas grand monde je le crains, pas parmi les facteurs d’influence.
Anne W