26 février 2019 2 26 /02 /février /2019 00:19
Juan Guaido bientôt investi ?

Juan Guaido bientôt investi ?

 

 

Après avoir écouté le fade discours de Guaido à Bogota où se tenait aujourd’hui une réunion du Groupe de Lima, je me suis dit, il ne fera pas long feu. Lui-même nous a donné la recette en affirmant que « Les morts [de son show humanitaire] ne sont pas des coûts, ils sont des investissements ». Et j’ai alors pensé qu’il pourrait lui aussi devenir un excellent investissement pour ses maîtres : un Juan Guaido, cela ne coûte pas cher et cela peut rapporter gros, surtout s’il meurt en martyr et en faux positif soi disant victime de l’infâme dictateur sadique Maduro.

Les USA l’ont dit, nous irons jusqu’au bout.

Guaido et Pence était aujourd’hui à Lima les seuls à vouloir d’une intervention militaire au Venezuela. Tous veulent voir partir Maduro, mais dans un pays en paix. Cela permet de pousser un, bref, soupir de soulagement,. Bref, parce des actions de déstabilisations sociales sont d’ores et déjà annoncées et que différentes sources, dont la diplomatie russe, prétendent que des armements lourds sont introduits au Venezuela, destinés aux groupes de déstabilisation, des organisations de jeunes fascistes qui sont entraînés depuis des années dans des camps de Serbie et de Colombie (et peut-être d’autres encore) aux techniques paramilitaires et initiés aux stratégie de déstabilisation politique.

Présents dans toutes les guarimbas (manifestations violentes qui ont secoué le Venezuela à diverses reprises au cours des dernières années), on les a retrouvés ce week-end en différents lieux où devait se dérouler le show humanitaire de Guaido. Show : nombre de ces partisans le disent dans se cacher, tout le monde savait bien que le but de l’opération n’était pas de faire entrer de l’aide humanitaire, mais bien de créer un prétexte pour favoriser une intervention militaire contre le régime de Maduro. Ils vont jusqu’à expliquer que pour pouvoir intervenir les USA doivent respecter un protocole, et que deux camions d’aide incendiés sur un pont sur le territoire de la Colombie étaient le prétexte protocolaire choisi pour justifier cette intervention.

L’idée était la suivante : une intervention militaire dans un pays sous couverture humanitaire peut se produire dans trois cas, l’un deux est la destruction d’aide humanitaire. Le problème, c’est que tant l’ONU, que la Croix Rouge Internationale et d’autres organisations ont refusé de collaborer à la mise en scène de Guaido. Elles faisaient valoir qu’une intervention humanitaire ne peut avoir aucune connotation politique. Et que donc cela n’en était pas une.

En plus du fait qu’il n’a pas été prouvé que l’incendie a été déclenché par la Garde Nationale Bolivarienne du Venezuela, mais pourrait bien avoir été le fait volontaire ou accidentel des manifestants. Toujours plus nombreux sont ceux, même parmi les partisans les plus acharnés du renversement de Maduro, qui ont trouvé que les ficelles du scénario de Abrams (spécialiste des renversements de gouvernement et antérieurement bourreau de l’Amérique centrale) envoyé par les USA sur place en Colombie pour diriger l’opération, étaient beaucoup trop voyantes. Beaucoup de fumée mais qui n’a pas cependant fait écran à la trame de l’opération de provocation et de déstabilisation qui se déroulaient ce samedi en différents lieux de la frontière vénézuélienne.

De plus en plus de voix se font entendre aussi au Venezuela, des voix d’opposants qui mettent en garde contre la volonté de Guaido de provoquer une guerre dans le pays avec son prix de larmes, de sang, de destruction irréversible. C’était une des raison de l’implosion de l’opposition, la divergence entre ceux qui veulent accéder au pouvoir par les urnes et ceux qui prétendent renverser le pouvoir par la violence, comme Leopoldo Lopez, un poulain de l’ex-président de Colombie, Alvaro Uribe, et aussi le chef du parti auquel appartient Guaido, Volontad Popular.

 

Donc pas d’intervention militaire immédiate ; mais une intensification des opérations de déstabilisations pour faire monter la tension sociale dans le pays.

Le Groupe de Lima propose toute une série de mesures, pour faire partir Maduro et organiser des élections transparentes, à voir plus en détails quand elles seront mises en pratique

Juan Guaido qui s’était rendu en Colombie en bravant l’interdiction du gouvernement de Maduro, à la fin de la semaine passée, devrait rentrer à présent au Venezuela. Je pense que Maduro devrait veiller avec beaucoup d’attention à ce que rien de mal ne lui arrive. Guaido est à présent en grand danger de se faire investir…

 

Anne W

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