Par Cecilia Zamudio,
« L 'appauvrissement, la barbarie et l’exploitation de femmes et de fillettes par la prostitution, sont inhérentes à un système dans lequel une poignée de personnes capitalise grâce au pillage de la nature et au sang, à la sueur, aux larmes du plus grand nombre : ce même système que les ONGs renforcent. Au royaume du cynisme et de l'aliénation, quand tombent les masques, le visage dénudé du capitalisme provoque l'effroi. »
Il y a un thème qui a récemment été mis en avant par les médias dominants, il rend manifeste l'opposition entre Réforme et Révolution (un thème qui avait déjà été développé par Rosa Luxembourg et qui reste un nœud gordien des processus historiques, une question particulièrement brûlante par les temps qui courent)
Le visage d'Haïti appauvrit par le pillage colonial et néocolonial. Pendant que le capitalisme transnational continue à appauvrir Haïti, les ONGS spéculent sur la misère et suffoquent la rébellion.
Il a été révélé que des directeurs et des travailleurs d'Oxfam Haïti ont pratiqué des orgies, profitant de la misère des femmes et des fillettes, en en abusant par l'exploitation aberrante qu'est la prostitutioni. Confrontées à ces faits, il y a des personnes qui se demandent : « Comment quelqu'un qui « lutte contre la pauvreté » (sic) peut se comporter en micheton et profiter de la misère pour abuser des femmes ? ». Les médias dominants sont remplis des divagations de pseudo experts en « droits humains et coopération internationale », par lesquelles les experts de salon s'épuisent la cervelle en tentant de résoudre cette question : des narrations destinées à produire l'aliénation massive. En réalité, pour comprendre ces questions, apparemment insolubles (seulement en apparence), il faut comprendre le rôle du Réformisme dans la perpétuation du système capitalise. La question réside dans le fait que les ONGs, comme Oxfam, ne luttent pas réellement contre la pauvreté, parce que l'appauvrissement est causé par les rapines et l'exploitation que pratique le système capitaliste et cela, les ONGs ne le remettent pas en question, de même qu'elles ne combattent pas le système. Elles posent des emplâtres sur des jambes de bois, produisent des rapports qui ne peuvent en aucun cas être utiles en tant que documentation (mais qui sont toujours empreints de leur idéologie), ils se réunissent dans des hôtels et gaspillent en Caterings millionnaires leurs budgets, et, pourquoi pas, pratiquent des orgies dans des pays appauvris par une histoire de pillage colonial et actuellement de pillage capitaliste, comme Haïtiii où le Tchad.
iOxfam couvre de hauts fonctionnaires ayant participé à des orgies avec des femmes prostituées.
www.publico.es/internacional/oxfam-encubrio-orgias-prostitutas-altos-cargos-haiti.html
iiHistoire coloniale et néocolonialed'Haïti. Enrichissement criminel sur fond de tremblement de terre » www.azalearobles.blogspot.com.es/2010/02/haiti-empobrecimiento-criminal_09.html
C'est pour cela que cela n'a rien d'étrange qu'un des directeurs d'Oxfam ait été un des principaux michetons impliqués dans les abus de femmes en Haïti - alors qu'il avait été renvoyé d'une autre ONG en 2004, pour avoir commis des abus similaires au Liberia ; il fut ensuite contracté par Oxfam, d'abord comme Chef de Mission en Haïti, et ensuite en Éthiopie ; et il fut plus tard employé par une autre ONG française au Bangladeshi. A présent Oxfam annonce qu'ils vont se débarrasser des « pommes pourriesii ». Les autres ONGS éclaboussées par des scandales sexuels et de « viols sous contrat »iii sous l'euphémisme de « prostitution » font de même : elles crient qu'elles châtieront les « pommes pourries ». Mais il est clair que le problème n'est pas celui d'une dizaine, ni même de centaines de pommes : le problème, c'est le système capitaliste en soi. L'exploitation de la misère a atteint un point tel que des membres de la « coopération internationale » et du secteur des ONGs se sont enrichis y compris avec le trafic d'organes, usant des petites filles et des petits garçons haïtiensiv. De nombreuses ONGs sont des entreprises qui tirent profits du marché de la misère. Avec elles, le capitalisme a ses soupapes de sûreté, ses entreprises de contention de la révolte et ceux qui accomplissent ces offices indispensables au maintien du système, jouissent de la plus grande tolérance en rétribution des grands services qu'ils rendent à la classe exploiteuse. Il n'est pas surprenant que les ONGs jouissent d'exemptions fiscales, de même que les entreprises d'un autre domaine tout aussi indispensable au maintien du système, en raison de leur haute participation dans les processus d’aliénation jusqu'à la soumission aux institutions : les institutions religieuses.
iRoland Van Houwermeiren, chef de mission en Haïti, avait commis des abus similaires au Liberia, en tant qu'employé de Merlin en 2OO4, raison pour laquelle il fut licencié. Néanmoins il a été mis sous contrat par Oxfam Haïti. Ensuite il a travaillé pour Action contre la Faim au Bangladeh (ONG Françaisece). Cette ONG assure qu'Oxfam ne leur a pas communiqué le motif de sa démission. »
www.eldiario.es/desalambre/Oxfam-contratar-trabajadores-implicados-Haiti_0_740876246.html
ii« Les délits n'ont pas eu de répercutions, les responsables ont eu l'opportunité de continuer à travailler dans le secteur de l'aide humanitaire alors que leurs crimes ont été occultés. Les responsables exécutifs d'Oxfam ont joué un rôle prépondérant dans leur occultation. Le plus grand dissimulateur et auteur des terribles actes commis en Haïti est Roland van Hauwermeiren, directeur de l'organisation en Haïti. D'après les investigations, il a accepté et promu la prostitution de mineurs dans sa résidence personnelle, et ses chefs lui ont permis une sortie digne de l'ONG ainsi qu'à trois travailleurs impliqués, mettant un bouchon sur le scandale.
www.publico.es/sociedad/oxfam-labor-ong-tela-juicio-escandalo-sexual-oxfam.html
iiiLa notion de « viols sous contrat » pour faire référence à la prostitution, prend en considération le fait que les femmes sont poussées à se prostituer par un système de rapines et d'exploitation qui les acculent à la misère : en prenant en compte cette réalité sociale de l'appauvrissement extrême de la majorité des femmes qui adonnent à la prostitution, on peut difficilement avoir recours au concept de « libre choix »
La fonction des ONGs dans le maintien du système capitaliste (et de la barbarie qui lui est inhérente), embrasse un large spectre : les ONGs sont fonctionnelles dans la guerre conceptuelle et idéologique, elles sont fonctionnelles quand il s'agit de désamorcer la pression sociale (offrant des palliatifs éphémères et inconsistants) ; elles sont fonctionnelles dans des travaux d'espionnage et de déstabilisation de gouvernements et processus populairesi (rappelons-nous le rôle joué par certaines ONGs fonctionnelles dans la déstabilisation du gouvernement du Venezuela, ou celui joué par des ONGs fonctionnelles dans la désactivation des insurrections populaires en Colombie et dans l'acceptation de la Pax Romana, imposées par des années de matraquage conceptuel, pour citer deux exemples paradigmatiques); les ONGS sont fonctionnelles quand il s'agit de renforcer des secteurs spécifiques au détriment d'autres ; elles sont fonctionnelles dans la désactivation de l'organisation politique révolutionnaire, elle sont fonctionnelles quand la cooptation de potentiels révolutionnaires (afin de les banaliser) et en matière d'achat de consciences ; elles sont fonctionnelles dans l'ancrage d'économies dans des modes de productions spécifiques qui vulnérabilisent la souveraineté alimentaire et politique ; ce sont des officines qui protègent les intérêts de leurs principales sources de financement (USAID, UE, fonds privés de grands capitalistes). La « coopération internationale » est en soi un outil de l'impérialisme, dans sa dimension essentielle. Une autre normalisation de l'exploitation perpétuée par les ONGS, c'est l'utilisation du concept de « volontariat » grâce auquel ces ONGs exploitent des milliers de travailleurs de base, en portant gravement atteinte au Droit du Travail, se donnant la main, dans une nuée de pratiques toxiques rosâtres, des « pratiques » non rémunérées dans lesquels les grands capitalistes trouvent une autre source d'accumulation de richesse en accaparant la main mise sur l'exploitation du travail d'autrui.
iONGs fonctionnelles en travaux d'espionnage et de déstabilisation et de processus populaires www.mundo.sputniknews.com/firmas/201508271040744157/
« Les ONGs sous contrôle du département d'état qui déstabilisent les gouvernements non alignés sur la politique nord-américaine, dissimulent leurs objectifs avec des programmes comme la lutte contre la pauvreté. C'est l'USAID qui a envoyé le spécialiste en torture Dan Mitrione au Brésil 1960-1967, en République Dominicaine en 1965 et en Uruguay en 1969-1970. C'est également l'USAID qui a participé activement à tous les coups d'états et tentatives de coups d'états qui ont eu lieu en Afrique, en Asie et en Amérique Latine de 1961 à nos jours, en étroite collaboration avec la CIA, le FBI, la DEA, la NSA, ETC. »..
La fonctionnalité des ONGs, en tant que partie d'un arsenal déployé par la classe exploiteuse dans sa guerre contre la classe exploitée, a acquis une haute capacité de pénétration et de désactivation de l'organisation populaire, avec pour conséquence l'affaiblissement que cela a constitué pour les processus historiques d'émancipation des peuples. Quand à la fonctionnalité des ONGs dans la guerre idéologique et conceptuelle que mène la classe exploitée contre la classe exploiteuse, ses effets ont été plus dévastateurs que des bombes : à l'organisation sociale, a été substituée l'organisation caritative avec toute sa charge négative et aliénante ; le concept de Révolution a été remplacé par l'aliénant concept de Réforme, réduisant l'action à la « donation caritative », aux chaînes de signatures électroniques, refluant l'action vers des canaux obéissants aux règles du jeu, truquées par la même classe opprimante : les moyens cosmétiques ont pris la place des actions vraiment transformatrices. Les concepts révolutionnaires et dignifiants d'internationalisme et d'anti-impérialisme ont été remplacés par les concepts cancérigènes de « charité » et de « coopération internationale » avec leur charge paternaliste et d’ingérence, par lesquels - depuis les mêmes centres capitalistes enrichis sur fond de pillage de la planète – se dispensent des oboles aux populations dépouillées, assorties de contraintes politiques et culturelles ayant des graves effets de désarticulation sociale, et imposant l'hégémonie des oppresseurs sur les opprimés. James Petras dénonce cela avec une lumineuse clarté : « Les ONGs sont le fer de lance de la globalisation capitaliste. Elles sont, en majorité, des bras des pouvoirs internationaux qui cherchent à dépolitiser le conflit de classe, et à étouffer les germes de l'organisation sociale des bases, a forces de promouvoir des politiques d'assistanats et la philosophie de la microentreprise et du microcrédit.i »
iJames Petras: www.rebelion.org/hemeroteca/petras.html
ONGs : le marché de la compassion
www.crisiscapitalista.blogspot.com.es/2008/02/ongs-el-mercado-de-la-compasin.html
La situation d'appauvrissement des peuples n'est pas questionnée dans ses causes profondes, au contraire, elle est présentée comme une sorte de fatalité, inéluctable et l'avide attente d'une aumône, crachant sur la dignité des peuples en prétendant les réduire en récepteurs passifs de l' « aide humanitaire », quand derrière le décor, la partie de ces peuples qui essaye garder la tête haute et de questionner les racines mêmes de l'appauvrissement, est massacrée et torturée., Le credo de la triade impérialiste (intervention paramilitaire, ONGs, institutions ecclésiastiques) plasmodie : « Il ne faut pas questionner les causes profondes de l'appauvrissement (sans quoi, tu seras châtié pour ton impudence), il faut docilement tendre la main, supplier pour une obole, et baiser les bottes des mêmes qui t'écrasent »
Le processus de décolonisation était le produit de luttes nécessaires et courageuses des peuples pour leur émancipation ; mais la décolonisation s'est transformée en néocolonialisme à cause de l'ingérence systématique et violente de l'Europe et des USA. Pour rappeler certains cas seulement : l'ingérence des services secrets belges et étasuniens contre le peuple du Congoi, avec l'assassinat de Patrice Lumumba et aussi de milliers de révolutionnaires, pour installer à sa place au Congo, une dictature fonctionnelle de pillage capitaliste, coupant la tête au processus historique d'émancipation et déstructurant de manière systématique et récurrente toute organisation révolutionnaire, par l'envoi de mercenaires et l'implantation d'un chaos contrôlé qui a permis, jusqu'ici, la rapine capitaliste des richissimes mines du Congo. Pour rendre visible les rapines capitaliste : l'impérialisme a causé plus de 10 millions (10 000 000) de morts au Congo. Un autre exemple paradigmatique de l'interventionnisme déprédateur de l'Europe et des USA dans la région, est l'assassinat de Thomas Sankara et le coup d'état au Burkina Faso ; soumettant aussitôt ce pays à l'appauvrissement par pillage. Pour ce qui est de l'ingérence systématique impérialiste en Amérique Latine, perpétrée dans le but de garantir le pillage capitaliste, je citerai deux exemples : le coup d'état contre Salvador Allende au Chili, et la dictature imposée par une planification de la CIA, pour exterminer toute une génération de révolutionnaires ; et l'assassinat de Gaitán en Colombie, suivit du plan LASSO (Latin American Security Operation) pour éliminer la commune de Marquetaliaii, une ingérence suivie par une série de Plans d'Intervention et d'Extermination contre toute revendication sociale et politique en Colombie, comme le Plan Baile Roja (Plan Bal Rouge), qui a consisté en l'extermination systématique des Communistes et de tout un parti politique (la UP) avec plus de 5 000 assassinats commis par les outils paramilitaires et militaires du régime colombien, obéissant directement aux USA.
Afin de perpétuer l'Extermination massive et d'injecter la Terreur paralysante à la population, l'outil paramilitaire - préconisée depuis 1962 par des directives du Général étasunien Yarbourouh, présentées dans des manuels militaires - a été développé à grande échelle, articulé à l'état colombien même, financé par l'argent du Narcotrafic et du grand capital. Cet instrument du Terrorisme d’État a perpétré des massacres à la tronçonneuse, des empalements, des crémations dans des fours crématoires, des tortures et des disparition forcées. L'Extermination de tous ceux et celles qui portent une revendication sociale et politique se poursuit jusqu'à nos jours, de manière systématique, avec plus de 150 000 femmes et hommes disparus, amputés de l’histoire de la Colombie, pour freiner son émancipation et perpétuer ainsi les niveaux de pillages et d'exploitation fondement d'une faramineuse accumulation de capital pour le capitalisme transnational. En Asie, je rappellerai l'Extermination d'entre 500 000 et 2 millions de communistes en Indonésie, assassiné par ingérence directe des USA : l'impérialisme étasuniens a impulsé directement le renversement du gouvernement progressiste de Sukarnoi, et l'instauration de la dictature de Suharto ainsi que l'implémentation d'un outil paramilitaire, de manière à court-circuiter tout éventuel soulèvement populaire ayant une conscience de classe. Le second plus grand parti communiste d'Asie, avec 3,5 million de membres fut liquidé. Les exemples de l’ingérence capitaliste systématique abondent dans le monde entier ( Si je voulais les énumérer tous, je me retrouverais vissée à la chaise) : ce n'est pas que les peuples qui se retrouvent dans la pauvreté le sont parce qu'ils auraient un caractère « particulièrement corrompu», comme voudraient nous le faire croire la Falsimedia, c'est parce que la classe exploiteuse, le grand capital transnational, pratique l’Extermination systématique de tous processus d’émancipation des peuples. D'une part, les capitaliste européens et étasuniens décapitent systématiquement de tous les processus révolutionnaires, et d'autre part, ils ont mis en place une aberrante et cynique charité pour garantir une évacuation de la pression du bouillon d'épouvante dans lequel se sont convertis des pays entiers.
iIngérence des services secrets belges et étasuniens contre le peuple du Congo . www.tercerainformacion.es/antigua/spip.php?article62768
iiPlan LASSO (Latin America Security Operation) www.ecured.cu/Inicio_de_la_aplicaci%C3%B3n_pr%C3%A1ctica_del_Plan_LASSO
iOctobre 1965 : initiation d'une répression brutale contre les masses indonésienne et le parti communiste (PKI).On ignore le nombre exact, entre 500 000 et 2 millions de morts, mais le PKI, plus grands parti communiste asiatique après le parti chinois, a été liquidé avec ses 3,5 millions de membres. Tous ses dirigeants ont été assassinés.
www.mundo.sputniknews.com/politica/201710191073321425-cia-documentos-descifrados-yakarta/
Le cynisme des ONGs est tel, que les mêmes ONGs - qui ont contribué à avaliser des interventions impérialistes contre des pays qui auparavant étaient laïques et qui jouissaient d'un haut indice de développement humain, comme la Libye (par exemple)i - aujourd'hui prétendent nous vendre la fable que c'est par l'intermédiaire de donations des fonds des mêmes qu'elles, les ONGs, « travailleront pour les droits de la femme »... quand en réalité elles ont soutenus les « bombardements humanitaires » de l'OTAN et les mercenaires qui ont été portés au pouvoir dans une Libye dévastée, mercenaires qui à peine arrivés au pouvoir décrétèrent la loi de la Sharia, qui signifie pour les femmes de Libye un recul dramatique quand à leurs droits. Ils prétendent nous faire croire que la cosmétique soigne la gangrène, quand il est évident que la misogynie est injectée quotidiennement par tout l'appareil culturel capitaliste, parce que le machisme, comme le racisme, sont fonctionnels pour la classe exploiteuse pour qui il est nécessaire de hiérarchiser et diviser la classe exploitéeii.
Si on comprend la réalité et la raison d'être des ONGs, on constate qu'il n'existe aucune contradiction entre le dommage causé par les ONGs aux processus d’émancipation des peuples, d'une part, et l'utilisation des plus pauvres dans des exploitations aberrantes, d'autre part. Une des grands mensonge que nous a injecté l'appareil d'aliénation massive du capitalisme est le sophisme suivant : « les ONGS sont des institutions de bienveillance qui luttent contre la pauvreté », rien de plus cynique et plus éloigné de la réalité. L'appauvrissement, la barbarie, l'exploitation des femmes et des fillettes dans la prostitution sont inhérentes à un système d'emprise capitaliste pratiquant le pillage de la nature et s'enrichissant sur le sang, la sueur et les larmes du plus grand nombre, ce même système que les ONGs appuyent. Le royaume du cynisme et de l’aliénation, quand les masque tombent, provoquent l'horreur face au visage dénudé du capitalisme.
iiNotes sur le féminicide: www.cecilia-zamudio.blogspot.com/2017/12/apuntes-sobre-el-feminicidio.html
Le grave problème que constitue le Réformisme et ses appareils, c'est qu'ils perpétuent la barbarie capitaliste. Le rôle néfaste du Réformisme a été déterminant pour perpétuer le pouvoir de la classe exploiteuse, parce qu'il a servi de barrière de contention aux processus révolutionnaires, sapant le questionnement politique en profondeur. Le Réformisme a participé à la guerre qu'a mené la classe exploiteuse contre la classe exploitée, alignant un arsenal de concepts qui cherchent à semer la confusion dans la classe exploitée, tel que le concept de « citoyen » qui englobe tant les bourgeois que les travailleurs et travailleuses, tant la classe exploitée que la classe exploiteuse. Le Réformisme joue l'aliénation contre la conscience. Il s'agit, pour la classe exploitante, d'assassiner tous les processus révolutionnaires depuis leur gestation même ; en agressant la conscience elle-même, en annihilant la capacité de perception des mécanismes fondamentaux qui déterminent les relations de pouvoir dans le capitalisme. Ainsi, le Réformisme a réussi à introduire, et à faire accepter par une partie importante de la « gauche » la fable de la « réconciliation de classes », alors qu'il n'y a pas de réconciliation possible entre exploiteurs et exploités. Pour la simple raison que la classe exploiteuse capitaliste s'engraisse grâce à l'exploitation de la classe exploitée sur base du vol de la plus-value produite par le travail de tous les travailleurs (un vol légal sous la dictature du Capital, que certains s'aventurent à nommer abusivement « démocratie »). Une autres des fables introduites par le Réformisme est la notion d'un prétendu « capitalisme soutenable » ; et ici aussi il y a une contradiction substantielle, puisque l'accumulation capitaliste se perpétue non seulement sur base de l'exploitation du plus grand nombre, mais également sur le pillage de la nature. Marx déjà soulignait « Le Capitalisme tend à détruire ses deux sources de richesse, la nature et les êtres humains ». Il y a une guerre qui se déroule sur le plan culturel et idéologique, qui vise la capacité de perception de la réalité : les ONGs sont des tanks dans cette guerre, elles affectent de manière décisive l'organisation sociale et ses définitions de l'action et de l'inaction contre l'oppression.
Traduction Anne Wolff
Source Jubileo